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Conception et dimensionnement des stations de

traitement des eaux de consommation

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I. Introduction ........................................................................................................................ 3
II- Choix d'une filière de traitement : ......................................................................................... 4
III- Prétraitement ………………………………………………………………………… ..5
1. Dégrillage. .............................................................................................................................. 6
2. Tamisage. ............................................................................................................................... 6
3- Dessablage ............................................................................................................................. 7
4- débourbage ............................................................................................................................. 8
5. Préoxydation physico-chimique. .......................................................................................... 10
6- Préchloration : ...................................................................................................................... 11
II. Le traitement ........................................................................................................................ 13
1. Généralité ............................................................................................................................. 13
2- Coagulation/floculation........................................................................................................ 14
3. Décantation........................................................................................................................... 20
4. Filtration ............................................................................................................................... 37
5- Désinfection ......................................................................................................................... 44
6- Correction de l'agressivité des eaux traitées par l'eau de chaux……………… … .58
7. Réactifs de traitement (Dimensionnement des postes de réactifs)………………… 61

Annexe I Norme marocaine de la qualité des eaux de consommation……..

Annexe II Traitement des rejets des stations de traitement …………………

Annexe III Glossaire de traitement …….……………………………………

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I. Introduction
L'eau est essentielle à la vie et au bien-être, elle a besoin d'être protégée, traitée
et économisée. Ses ressources sont précieuses et rares, sa qualité délicate et son cycle
naturel très long. Aujourd'hui, la qualité de l'eau et de l'environnement nous concerne
tous. La qualité de l'eau est prioritairement une exigence de santé, c'est pourquoi, il est
nécessaire de la traiter et de l'économiser.

Les techniques de traitement des eaux diffèrent selon l'origine de l'eau à traiter (eaux de
surface, rivières, lacs, retenues ou eaux souterraines) mais d'une manière générale, elles se
regroupent sous deux grands types de traitements : physiques et chimiques auxquels nous
pourrions ajouter un troisième type de procédés physico-chimiques.

Procédés physiques:

Pour éliminer les éléments solides en suspension dans l'eau brute ou formés au cours de
traitement :
- Aération
- Décantation
- Filtration

Procédés chimiques :

Pour transformer les éléments en solution dans l'eau en des corps solubles inoffensifs ou des
corps insolubles qui précipitent :
• Oxydation- (ozone, chlore ou dérives, KmnO4…)
• Mise à l'équilibre de l'eau - Neutralisation (chaux, calcaire, carbonate de soude,
soude)
• Modification du pH (chaux, carbonate de soude, soude, acide sulfurique, acide
chlorhydrique)

Procédés physico-chimique :

• Coagulation (sulfate d'alumine Al2(SO4)3, 18H2O, chlorure ferrique FeCl3, ….)


• floculation, (Alginate, polyélectrolytes anionique),
• Echange d'ions pour l'adoucissement
• Déferrisation-démanganisation

Procédés spéciaux :

Pour affiner un traitement ou le compléter :


• Adsorption sur charbon actif
• Traitement des boues (d'hydroxyde ou de décarbonatation)
• Désinfection par UV
• Désinfection par ozonation
• Microfiltration, Ultrafiltration et Nanofiltration
• Electrodialyse
• Dessalement et déminéralisation
Une filière classique de traitement s'établit ainsi en suivant le fil de l'eau :

3
Polyelectrolyte
FeCl3
alginate

MES> 2g/L
Degrilla Débourbage Coagulation Dessablage
ge Floculation

MES< 2g/L Boue


Décantation

Filtration

R= (S / π

Désinfection

Traitement des rejets

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II- Choix d'une filière de traitement :
La filière de traitement dépend de la qualité de l'eau. Cependant, on peut citer quelques
points particuliers qui peuvent tracer une ligne de traitement et qui sont comme suit :

• Matières organiques : lorsque la teneur est importante dans l'eau brute, il y a lieu de
prévoir une préchloration.

• Sable : Le sable a une action néfaste sur les roues et le corps des pompes d'eau brute.
Aussi, il y a lieu de prévoir un dessablage au cas où l'eau brute présente des teneurs en
sable.

• Matières en suspension : La teneur de l'eau en MES conditionne le choix des ouvrages


dans une station de traitement. Ainsi, si les décanteurs sont raclées, il faut prévoir le
débourbage à partir d'une teneur de l'ordre de 5 g/l en MES ; si non, le débourbage est à
prévoir à partir de 2 g/l.

• Pollution bactérienne : une désinfection est nécessaire en fin de traitement en vue de


pallier le risque d'une pollution bactérienne.

• Fer et manganèse : ces éléments sont en principe éliminés par la préchloration et la


clarification. Au cas où la nécessité se présente, un oxydant fort est à prévoir pour oxyder
ces éléments.

• Élimination des mauvais goûts : un traitement complémentaire au charbon actif est parfois
nécessaire pour éliminer les mauvais goûts.

L'eau produite doit répondre aux exigences de la norme marocaine relative à la qualité des
eaux d'alimentation humaine (annexe 1)

II. Le prétraitement :
Il existe une limite supérieure de la teneur en matières en suspension, généralement de 1 à
5g/l, au-delà de laquelle il est indispensable de prévoir en amont de l'étape de clarification, un
étage de débourbage ou de dessablage (suivant la taille des particules à éliminer et variable
suivant le modèle de décanteurs).

Charge eau brute en MES Prétraitement Débit


MES < 2g/l By passe Plein débit
2g/l <MES < 20 g/l Oui Plein débit
20 g/l MES <50g/l Oui Mi débit
MES > 50 g/l Arrêt de la station

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1. Dégrillage.

Principe et conception

Le dégrillage, premier poste de traitement, permet de séparer et d'évacuer les matières


volumineuses transportées par l'eau brute (branches d'arbres, bouteilles,…..), qui pourraient
nuire à l'efficacité des traitements suivants ou du moins en compliquer le fonctionnement
(obstruer la tuyauterie ou briser les pompes)

Dans la majorité des cas, le dégrillage est précédé par une grille grossière installée dans la
structure de la prise d’eau pour protéger la conduite d’adduction.

L’écartement entre les barreaux de grille définit le type de dégrillage :

• Dégrillage fin, pour écartement inférieur à 10 mm ;


• Dégrillage moyen, pour écartement de 10 à 40 mm ;
• Dégrillage grossier, pour écartement supérieur à 40 mm.

En fonction des matières solides charriées par l’eau brute à traiter, en adoptera le type de
dégrilleur le plus approprié, parmi ceux mentionnés ci-dessus

Le dégrillage est assuré soit par une grille à nettoyage manuel (largement dimensionnée
pour réduire la fréquence des opérations de collecte des résidus), soit, de préférence, par une
grille à nettoyage automatique (mécanisation obligatoire pour les gros débits ou pour des
eaux très chargées).

Le souhait général de réduire les interventions manuelles impose de plus en plus


l'automatisation du dégrillage, même dans des installations de faible importance. Celle-ci est
inévitable lorsqu'il y a risque d'arrivée brutale de matières végétales (feuilles en automne)
ayant tendance à s'amasser sur la grille, ce qui peut rapidement provoquer un colmatage
complet.

Les déchets recueillis sont placés dans un réceptacle de capacité calculée en fonction de la
fréquence acceptable des interventions d'évacuation.
Les espacements retenus pour une eau de surface varient généralement de 4 à 10 mm, ce
qui constitue un dégrillage fin. Dans ce cas, il est fortement recommandé de prévoir un
nettoyage automatique des grilles. Pour des installations de petite taille avec des eaux de
surface faiblement chargées, des grilles à nettoyage manuel peuvent être utilisées. Dans ce
cas, les espacements sont beaucoup plus grands, de l'ordre de 50 mm.

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a- Grilles à nettoyage manuel

Dans des stations de petite taille, une grille à nettoyage manuel peut s'avérer une solution
économique.

La grille à nettoyage manuel, composée de barreaux droits, ronds ou rectangulaires, est


généralement inclinée de 60º à 80º sur l'horizontale pour faciliter le raclage. Elle est munie de
grillages formant des sections d'environ 50 mm par 50 mm ou moins. La grille est amovible et
dotée d'un système motorisé de relevage pour faciliter son soulèvement pour fin de nettoyage.

Les tiges de métal qui forment le grillage doivent être robustes. Elles doivent être constituées
d'un matériau résistant à la corrosion.

b- Grilles mobiles à nettoyage automatique

Dans des stations de taille moyenne (20 000 m 3 /j), les grilles mobiles à nettoyage
automatique peuvent être utilisées pour éliminer le nettoyage quotidien. Elles sont composées
d'une série de tamis rectangulaires avec un mouvement circulaire ascendant. Chaque tamis est
nettoyé par des jets d'eau quand il atteint le niveau du plancher.
L'espacement entre les mailles se situe entre 4 et 10 mm pour ce genre de système. Les tiges
des mailles sont en acier inoxydable ou en matériaux résistants à la corrosion.

c- Grilles fixes à nettoyage automatique

Pour des stations qui traitent des eaux de surfaces où la quantité de débris est importante, ce
sont fréquemment des grilles à nettoyage automatique qui sont retenues. Ces grilles sont plus
solides pour résister aux débris importants et elles sont plus efficaces pour remonter des
débris de différentes tailles à la surface.
Il existe différents modèles de grilles fixes, chaque modèle ne se distinguant que par des
détails technologiques. Voici une liste des principales caractéristiques de ces appareils :

• Le champ de grille est généralement réalisé en barreaux de section rectangulaire ou


trapézoïdale (diminuant le risque de coincement des matières solides) à angles vifs ou
arrondis ;
• Les grilles peuvent avoir une forme courbe ou droite. Lorsqu'elles sont droites, elles sont
généralement inclinées à un angle variant de 60º à 80º par rapport à l'horizontale ;
• Un dispositif alternatif ou en continu constitué de peignes, râteaux, racleurs ou grappins
remonte les détritus le long de la grille puis redescend en position écartée du champ de
grille. Les détritus sont récupérés en position haute dans un réceptacle.

Dimension hydraulique et colmatage

Par principe, la vitesse de passage à travers la grille doit être suffisante pour obtenir
l'application des matières sur la grille, sans provoquer une perte de charge importante, ni
entraîner un colmatage en profondeur des barreaux ou un départ des matières avec le flot. Les
vitesses de passage entre barreaux communément admises sont de l'ordre de 0,60 à 1,0 m/s
au débit maximal.
Ces vitesses s'appliquent à la section libre de passage, grille colmatée. Le degré de colmatage
(en pourcentage de la section mouillée libre) dépend de la qualité de l'eau et du système de
reprise des résidus sur la grille. Pour des grilles automatiques, il peut être de l'ordre de 10%.

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Dans le cas de grilles à nettoyage manuel, la surface de grille immergée doit être calculée
avec plus de latitude pour éviter des interventions trop fréquentes.
Par ailleurs, il faut également obtenir une vitesse d'approche suffisante dans le canal à l'amont
de la grille pour éviter le dépôt de solides. Il est généralement admis que cette vitesse ne doit
pas être inférieure à 0,5 m/s. Cependant, il est possible que ce critère ne soit pas rencontré
pour toutes les conditions de débit.

Commande automatique et protection des grilles

Le fonctionnement du dispositif de nettoyage de la grille est généralement discontinu. Il peut


être commandé soit par un système cyclique à cadence (1 min à 1 h) et durée réglable (1 à 15
min), soit par un indicateur de perte de charge différentiel ou encore par une combinaison des
deux systèmes.
Les grilles courbes et grilles droites à nettoyage alternatif comportent normalement un
dispositif assurant l'arrêt automatique du râteau en un point placé hors du champ de grille afin
d'éviter tout risque de coincement lors du redémarrage.

2. Tamisage.
Après une éventuelle étape de dégrillage, l'eau traverse un tamis constitué de mailles fines,
qui permettent d'arrêter les petits déchets. C'est une filtration sur support mince

Lorsque les tamis sont bouchés, ils sont nettoyés à l'eau sous-pression (manuellement ou
automatiquement). Puis les déchets (refus) sont envoyés en décharge.

Il existe plusieurs types de tamis :

Tamis statique,

• comportant une grille, constituée par des barrettes horizontales en acier inoxydable,
droite ou incurvées de section triangulaire

• Un système de réglage permet d'orienter le produit au déversement sur une grille.

• Une filtration gravitaire s'effectue et une séparation du produit solide et du produit


liquide est alors réalisée.

Tamis rotatif,

• Comportant une grille cylindrique a axe horizontal, faite de mini tiges d'acier
inoxydable de section trapézoïdale, qui tourne lentement.

• Après avoir traversé un caisson de répartition, le liquide arrive sur un déversoir sur le
quart supérieur d'un tambour. En traversant la grille, les solides se déposent, puis dans
un réservoir externe, par l'intermédiaire d'un grattoir.

• Le liquide filtré traverse le tambour à contre-courant et assure le nettoyage du filtre.


• Un déflecteur interne permet d'éviter la projection du liquide sur les parties solides.

• Les matières retenues sur la grille sont récupérées par un racleur fixe et évacuées

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Le microtamisage :

Le microtamisage est un pré-traitement visant à enlever des matières en suspension (MES) tel
que le plancton animal et végétal qui possède d'infimes dimensions ( quelque mm a 20
micromètre ).
Le microtamis est un équipement rarement utilisé permettant de retirer des nuisances qui
pourraient affecter le rendement des installations de traitements qui suivent. Il importe de
savoir qu'un tamisage ne constitue pas en soit une filière de traitement.

La conception de cet équipement doit tenir compte des points suivants :


• Il doit être spécifiquement conçu pour retirer de l'eau les MES qu'il est nécessaire
d'enlever. Le diamètre des ouvertures du tamis doit être choisi en fonction de cet usage
particulier ;
• Une attention doit être apportée au choix du matériau formant le tamis pour éviter des
problèmes de corrosion ;
• Si une désinfection est requise en pré-traitement, il faut tenir compte de l'effet de l'ajout
du désinfectant sur les tamis ;
• Les unités de tamisage doivent être installées en double pour éviter des problèmes
d'opération lors des activités d'entretien ;
• Il faut aussi prévoir des équipements pour récupérer les matières retenues par les tamis
pour éventuellement en disposer adéquatement.

3- Dessablage
a- principe et conception
Au cas où l'eau brute présente des particules de granulométrie supérieure à 200 microns, en
doit prévoir une installation de dessablage.
En générale, une prise d'eau doit être conçue de façon a éviter au maximum l'entraînement de
sable. Si les conditions ne le permettent pas, il faut prévoir un dessableur, à moins que l'on
récupère le sable dans l'autre ouvrage.
Particulièrement, si l'installation doit comporter des débourbeurs, on pourra alors éliminer les
particules de dimension supérieures a 0,3 mm de diamètre dans un dessableur couloir grossier
a vidange par chasse hydraulique

Si l'installation comporte un tamisage ( a maille de 1 a 2 mm, par exemple) le dessablage


doit se faire auparavant pour éviter les problèmes de bouchage des tamis

Le dessablage a pour but d'extraire des eaux brutes les graviers, sable et particules minérales
plus ou moins fines, de façon a éviter les dépôts dans les canaux e conduites, a protéger les
pompes et autres appareils contre l'abrasion, et éviter de surcharger les équipements de
traitement subséquents.

La conception de l'ouvrage de dessablement sera basée sur les critères suivants :

• Vitesse horizontale d'alimentation du dessableur : V = 0,4 m/s maximum;


• Rapport de la largeur/Hauteur du dessableur : l/H= 4

Les deux paramètres précités définissent la section transversale du dessableur.


La longueur du dessableur sera déterminée en fonction des estimations concernant le taux de
rétention (% d'élimination) des différentes particules de sable (selon leur granulométrie) et des
caractéristiques conceptuelles du dessableur.

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b- Dimensionnement d'un dessableur :

Le domaine usuel du dessablage porte sur les particules de granulométrie supérieure à 200 µm

Divers catégories de dessableurs existent. Le dimensionnement ci-après est relatif aux


appareils en forme de canal et qui sont généralement utilisés pour les grands débits en
eau de surface.

Dans ces ouvrages, c'est la tranquillisation relative de l'eau qui provoque la décantation des
particules de sable.

Le problème consiste à concilier une surface compatible avec la vitesse de chute
correspondant à la taille des grains à éliminer, tout en maintenant une vitesse transversale
suffisante pour ne pas provoquer la rétention de boues.

Les vitesses de chute des grains de sable ont été étudiées par divers auteurs. Elles dépendent
de la taille des grains à retenir et de la vitesse transversale dans le canal.

Calcule de section horizontale :


Pour une vitesse de sédimentation v1 donnée et un débit d'eau Q, la section horizontale
requise pour le dessablage est :

S2 = Q/V2
Calcule de section transversale :
Dans la détermination des dimensions à partir de cette surface, il y a lieu de tenir compte de la
double contrainte d'une vitesse transversale assez grande pour éliminer les risques
d'embourbage et assez faible pour obtenir la vitesse de chute ci-dessus.

La section transversale est donnée par :


H = (Q/1,42)2/5

Où V2 est la vitesse horizontale critique d'entraînement de la particule déposée.

4- débourbage
a- principe

Le débourbage est une opération qui précède la coagulation-floculation, lorsque la


ressource est très fortement chargée en M.E.S (matières en suspensions) et/ou matières
décantables, tels que boues et/ou sables par exemple,
Le traitement d'une eau chargée nécessite généralement une double clarification, dont la
première consiste en un débourbage de l'eau brute après addition du coagulant approprié.
La deuxième clarification consiste en une coagulation-floculation-décantation et filtration.
Le seuil de concentration de MES dans l'eau brute, à partir duquel le débourbage devient
nécessaire, est fonction du type de décanteur utilisé en deuxième clarification. Ce seuil est
d'environ 2 g/l en amont de décanteurs non raclés et d'environ 5 g/l en amont d'appareils
raclés.

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Suivant la qualité de l'eau à traiter, il sera fait recours à ce stade d'un coagulant et/ou d'un
floculant(tupe, sulfate d'alumine, polyelectrolytes) . Dans ce cas, en doit prévoir un
mélangeur rapide avant le débourbeur et ce en vue d'une première coagulation. Cet
ouvrage est aussi destiné à assurer une répartition convenable du débit d'eau brute entrant,
additionné de réactifs nécessaires, vers les débourbeurs.

Suivant la charge de MES et leur nature, un débourbeur doit être dimensionné comme un
décanteur ou comme un épaississeur, lorsque la charge de l'eau brute dépasse 20 à 30 g/l.
Lorsque les débourbeurs travaillent en décanteurs, leurs vitesse ascensionnelle varie entre
2 et 6 m/h suivant la teneur en MES désirée a la sortie, la nature des matières a retenir et
suivant que l'on utilise o non des réactifs
Le temps de contact est fonction de la charge en MES, de leurs caractéristiques de
tassement et de la concentration finale recherchée a l'extraction. Il varie généralement
entre 1 h et 2h
Quand la charge en MES est élevée les débourbeurs doivent être considères comme des
épaississeurs de boues, la vitesse ascensionnelle est alors plus faible (entre 0,5 m/h et 2
m/h ) et le temps de contact est compris entre 2 et 5 heures.
Le rendement d'un débourbeur varie de 50 a 65% sans adjonction de réactif et peu
atteindre 75 a 98 % avec une dose adéquate d'agent coagulant ( de l'ordre du tiers de celle
déterminée par le Jar-Test)
La réglementation limite souvent l'usage des polyelectrolytes comme adjuvant de
floculation a des concentrations inférieures a 1mg/l.

b- Les caractéristiques de conception :

Pour des teneurs en MES de 2 à 10 g/l, en se limitera à un temps de rétention de 1 à 2


heures et à une vitesse ascensionnelle ne dépassant pas 1,5 m/h.

Pour les eaux ayant des teneurs en MES comprises entre 10 et 50 g/l, le temps de
rétention sera au minimum de 2 heures et la vitesse ascensionnelle ne doit pas dépasser 1
m/h. Pour cette plage de taux en MES, les débourbeurs lamellaires ne seront pas
acceptés.

Comme les décanteurs, les débourbeurs sont de forme rectangulaire ou circulaire. En cas
de débourbeur circulaire, la collecte des eaux débourbées pourra être assurée par une
goulotte périphérique qui sera solidaire au voile circulaire du débourbeur. Elle ne
comportera des orifices que sur un seul côté ( bord ).

Il est recommandé que le débourbeur soit implanté à l'amont d'un pompage.

Aussi, les débourbeurs n'étant pas utilisés sur toute l'année, en doit prévoir un by-pass de
ces ouvrages.

c- Dimensionnement d'un débourbeur :

Le dimensionnement présenté ci-après concerne les débourbeurs circulaires.


Soient :
Q le débit d'eau à traiter
V la vitesse ascensionnelle moyenne
⇒ Sdébourbeur = Q/V

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Pour les débourbeurs circulaires :

G = K P /V

Il y a lieu de vérifier la double inégalité de Schmidt-Bregars et qui est comme suit :

N = 2πR/L

Avec H : hauteur mouillée


R : rayon du débourbeur

Si la longueur de la lame de déversement est L,


alors le nombre de déversoirs est :
V = Q.t2

Et le débit par déversoir est déterminé par la formule suivante :

1/8 < H/R < 1/6

5. Préoxydation physico-chimique.
La préoxydation physico-chimique combine en une seule étape les mécanismes physiques et
les réactions chimiques d'un procédé d'oxydation.
Nous examinerons successivement :

• l'aération,
• l'ozonation-flottation

a. Aération

L'utilisation de l'oxygène de l'air comme oxydant est effectuée depuis très longtemps pour
éliminer l'hydrogène sulfureux, lorsqu'il a été identifié comme étant responsable des goûts et
odeurs de l'eau, ou encore pour éliminer le CO2 , ce qui peut réduire la demande en réactif lors
d'un traitement de correction (agressivité / adoucissement).

L'aération est encore utilisée pour éliminer les matières organiques volatiles qui sont à
l'état de traces dans l'eau, pour oxyder le fer ou le manganèse.:

4 Fe (HCO3)2 + O2 + 2H2O ----------- 4 Fe(OH)3 + 8 CO2

bicarbonate de fer II oxygene hydroxyde de fer III dioxude de carbone

2Mn (HCO)2 + O2 ------------- 2MnO2 + 4CO2 + 2H2O

bicarbonate de manganese oxyde manganese

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Ainsi, le processus d'aération peut-être défini comme étant un procédé d'oxydation physico-
chimique car il met en jeu des phénomènes physiques de transfert d'oxygène dans l'eau, et des
réactions chimiques d'oxydation.

Dans une unité de traitement, les techniques d'aération peuvent être simples (aération
dans un bassin) ou plus complexes (tour de dégazage ou stripping).

Nota :
Les tours de stripping sont des tours contenant un garnissage qui va faciliter le transfert
d'oxygène dans l'eau et accélérer les phénomènes d'évacuation des gaz dissous. Ces
garnissages sont disponibles en grande variété de matières plastiques, céramiques ou en acier
inox.

En fonction des teneurs des différents gaz dissous dans l'eau brute, dont notamment celles de
l'oxygène dissous, du gaz carbonique et de l'hydrogène sulfuré, il faut proposer une
installation d'aération qui permettra d'une part, la désorption des gaz indésirables ( H2S par
exemple ) et d'autre part, une oxygénation de l'eau brute tel que le taux de saturation en
oxygène dans cette eau soit au minimum de 80 % à la température moyenne de ladite eau.

Les aérateurs doivent être conçus de façon a obtenir la surface de séparation air/eau la plus
grande possible. Il doivent de plus créer suffisamment de turbulence pour diffuser une grande
quantité d'aire dans l'eau et évacuer le plus rapidement possible les gazes et substances
volatiles dégagés par l'eau

En pratique , deux types d'aérateurs sont utilisés


Exposition de l'eau a l'aire sous forme de gouttelettes ou de minces lames
Barbotage d'air sous forme de fines bulles dans l'eau.

Le premier type comprend donc les aérateurs par pulvérisation, par ruissellement et en
cascades et le second type les aérateurs par diffusion d'aire

les aérateurs par pulvérisation :

• l'efficacité de ce type d'aérateur dépend de la qualité des buses utilisées.


• La dimension des gouttes peuvent varier de brouillard fin a grosse goutte et dépend du
type de buse et de la pression utilisée
• On utilise généralement des buses d'un diamètre variant de 2,5 a 4 cm a des débits de 18 a
36 m3/h avec une pression de 170 Kpa
• L'espace entre les buses doit permettre une surface d'aération comprise entre 0,03 et 0,09
m2/m3.h
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-Exemple de calcul ;

Superficie d'aération : 0.06 m2/m3.h


Débit a traiter : 250 m3 / h
Débit d'une buse : 25 m3 / h

Superficie totale requise : 0.06 m2/m3.h X 250 m3 / h = 15 m2


nombre de buses : 250 (m3 / h) / 25 (m3 / h) = 10 buses
Il faudra donc un bassin de 3m par 5m equipee de 10 buses

1. Aération par ruissellement


• Ce type d'aérateur est constitué de plateaux superposes, habituellement de 4 a 6, sur une
hauteur de 1 a 3 m
• L'eau est pompée a la partie supérieure de cette structure et s'écoule en mince lame
assurant a la fois sa répartition hydraulique et son agitation
• La surface requise par ce type d'aérateur est de 0,015 a 0,045 m2/m3.h
• Ce procédé est particulièrement efficace pour l'élimination du Fer. Il permet également
d'éliminer entre 30 et 60 % du dioxyde d carbone out en procédant a l'oxygénation de l'eau

2. Les aérateurs par cascade


• Ce procède consiste a reproduire en milieu contrôlé l'effet naturel d'aération provoquée
par une cascade ou une chute d'eau en rivière
• On obtient cette turbulence en faisant couler l'eau sur un plan incliné muni de chicane ou
d'obstacles
• La diffusion d'air dans l'eau est moins grande que les procédés mentionnés ci-dessus. Ce
procédé permet un taux d'enlèvement inférieur a 50%

3. Les aérateurs par diffusion d'air


• Ce système est compose d'un bassin dans lequel on insuffle de fines bulles d'aire sous
faible pression, généralement a l'aide de plaques poreuses ou de tuyaux perforés
recouverts d'une membrane de caoutchouc également perforée.
• La durée de contacte air/eau est plus élevée que dans le cas des pulvérisateurs et donc plus
efficace
• Le temps de contacte air/eau dans le bassin est en moyenne de 15 minutes et peuvent
varier entre 8 et 30min
• Les diffuseurs sont placés entre 3 et 4 m de profondeur
• Il faut diffuser entre 0,4 et 1,2 d'air par m3 d'eau traitée

b.Ozonation-flottation

Le but de cette technique est de combiner le pouvoir oxydant de l'ozone et le phénomène


physique de la flottation
Par exemples :
L'ozono-flottation (brevet OTV) consiste en une combinaison de la floculation et de la
flottation d'eau à épurer, tout en améliorant la qualité du transfert ozone/eau et en assurant des
conditions d'agitation et d'homogénéisation optimums pour la formation de flocs.
C'est une technique adaptée au traitement des eaux colorées, chargées en algues mais peu
turbides et ne nécessitant pas d'utilisation d'un décanteur.

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Filière de traitement classique utilisant L'ozono-flottation (brevet OTV)

Ce système permet :

• l'affinage de la couleur,
• un certain abattement de la turbidité,
• une réduction des matières organiques,
• l'élimination des algues et donc de leur pouvoir colmatant,
• une amélioration des cycles de filtration.

Générateur d'Ozone station de traitement de Saint-Barthélémy

6- Préchloration :
la préchloration s'effectue normalement sur l'eau brute, répond a de nombreux objectifs et
présente de nombreux avantages notamment :
• Une oxydation du Fer et du Manganèse ,
• Une décoloration de l'eau
• Une amélioration de la décantation
• Empêche la prolifération des algues et des micelles sur la partie des bassins et permet
leur élimination par coagulation-floculation…..
Cependant, cette technique présente aussi certain désavantage, les principaux sont :
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• Les dosages élevés utilisés augmente les coûts du traitement
• La réaction du chlore avec certains produits présente dans l'eau (MO) provoque la
formation de composés complexes appelés Trihalométhanes (THM) .Ces produits ne
sont pas enlevés par la filière conventionnelle coagulation - floculation - décantation -
filtration - désinfection - ces composés sont cancérigènes et ne devraient pas se trouver
dans une eaux de consommation avec des concentrations supérieures a 100 µg/l

Critères de conception :

• L’utilisation du chlore gazeux n’est, en principe, envisageable que pour les stations qui
traitent des débits d’eau brute supérieurs ou égaux à 5 l/s et ce afin d’éviter un
approvisionnement fréquent et fastidieux des solutions d'hypochlorite.

• Pour des débits inférieurs, en propose l'utilisation de l'hypochlorite de sodium ou


l'hypochlorite de calcium présentant une teneur de 650 g de chlore actif par Kg de
produit commercial. Ce dernier réactif sera injecté sous forme d'une solution qui
présentera au maximum 40 g/l de produit commercial.
• Aussi, en doit veiller au problème induit par la préparation de cette solution ( formation
progressive de précipités calcaire en raison de la réaction des bicarbonates de l'eau aérée.
A cet effet , en doit proposer un système adéquat pour la préparation de cette solution afin
que son aspiration par les pompes doseuses se fasse sans problèmes.

• L'utilisation des bouteilles de chlore gazeux de capacité unitaire égale à 50 kg est


recommandée pour des débits de production variant de 5 à 10 l/s.

• Les tanks de capacité unitaire de 500 kg sont recommandés pour des débits de
production variant de 10 à 150 l/s. Le débit de soutirage de chlore à partir d'un tel tank ne
doit pas dépasser 7 kg/h.

• Au delà d'un débit d'eau brute de 150 l/s, il faut prévoir des tanks de capacité unitaire de
1000 kg. Le débit de soutirage de chlore à partir d'un tel tank ne doit pas dépasser 14 kg/h.

• L'emploi de la phase liquide du tank, qui sollicite l'installation d'un évaporateur, est
recommandée pour des débits de soutirage dépassant les 40 g/h.

• L'injection de l'eau chlorée ou de la solution d'hypochlorite se fera à l'aide d'une canne


d'injection qui sera immergée dans une bâche d'eau brute, munie de chicanes ou au sein
de la conduite d'eau brute.

• Le temps de contact ( eau brute avec la solution chlorée ) souhaité doit être de l'ordre de
30 minutes avant que l'eau préchlorée atteigne l'ouvrage de coagulation.

II. Le traitement
1. Généralité
a- Séquence de production d'une station de traitement

Différentes combinaisons sont possibles mais les filières de traitement ressemblent


souvent au schéma suivant:

16
Pré-oxydation,

coagulation,

floculation,

correction du pH (éventuellement),

décantation,

filtration,

désinfection (chloration , ultra violet ou ozone),

correction du pH.

La nature et la quantité des réactifs sont importantes.


Le taux de réactif injecté est généralement exprimé g/m3.
Ces taux sont choisis en laboratoire après différents tests selon le type de traitement et
correspondent à des valeurs optimales.

Un taux plus faible provoquera une détérioration du traitement.


Un surdosage, outre cette détérioration, augmentera la quantité de réactif consommé, et par
conséquent son coût.

b- Détermination du taux de traitement

Détermination du point critique (mesure du chlore ou de ses dérivés)


Pré-oxydation
Mesure de la demande en ozone
Essais de floculation (Jar test)
Clarification
Mesure du potentiel zêta
Essais de conduite (chlore ou dérivés)
Désinfection
Mesure de la demande en ozone
Essais au marbre
Correction finale du pH
Utilisation des diagrammes d'équilibre calcocarbonique

N. B Aucun produit chimique n'est inoffensif. !!!

c- Les réactifs :

Pré-oxydants:

Eau de javel,

hypochlorite de calcium,

chlore,

ozone,

ermanganate de potassium,

17
air.

Coagulants:

Sulfate d'aluminium,

wac (ou similaire),

chlorure ferrique,

chlorosulfate ferrique.

Autres coagulant : (non utilisés par l'ONEP)

Sulfate de cuivre,

aluminate de sodium.

Correcteurs de pH:

Chaux,

carbonate de sodium,

soude,

acide sulfurique,

acide chlorhydrique,

bicarbonate de sodium,

carbonate de calcium.

Adjuvants de floculation:

Alginate de sodium,

silice activée,

polyélectrolytes,

amidon, CAP.

Désinfectants:

Eau de Javel,

chlore ou dérivé,

18
dioxyde de chlore,

ultra violet

zone

Désinfection d'un réservoir d'eau potable :

Eau de Javel à 36 ° chloromètrique

Equilibre calco-carbonique : Correcteurs de pH:

Désinfectants rémanents: Chlore ou dérivés, dioxyde de chlore.

Protection du réseau : Produits anti-tartre, anti-corrosion.

Important

Tous ces types de produits ne sont pas utilisés dans tous les cas.
Leur utilisation dépend de la nature et de la difficulté du traitement.

2- Coagulation/floculation
Le débit d'eau brute alimentant chaque file de traitement arrive dans un ouvrage de mélange
rapide pour être conditionné en réactifs de traitement ( principalement le coagulant et le
floculant ).

Détermination du taux optimum :


La coagulation et la floculation sont des phénomènes complexes, influencés par de nombreux
paramètres :

• qualité des eaux (caractéristiques physico-chimiques,


• nature et structure des colloïdes,
• nature et mise en oeuvre des produits utilisés);
aussi la méthode la plus sûre et la plus rationnelle, pour déterminer dans chaque cas la nature
et quantité de réactif à utiliser, s'appuiera sur l'expérimentation.
La méthode qui reproduit à petite échelle l'ensemble du processus de coagulation-floculation
est celle dite du JAR-TEST, utilisé en laboratoire.
Dans cette recherche du meilleur résultat possible (qui doit également tenir compte des
considérations économiques), l'expérience de l'homme doit être secondée par l'essai de
floculation en laboratoire (JAR-TEST), et éventuellement par la mise en oeuvre d'un pilote de
traitement qui sont des auxiliaires précieux.

a- coagulation

a- 1. Principe

19
Les substances indésirables les plus difficiles à éliminer dans les eaux naturelles sont celles
qui possèdent une très petite taille (particules colloïdales causant la turbidité) et celles qui sont
dissoutes (matières organiques causant la coloration de l'eau et la formation des
trihalométhanes (THM)).
Ces substances portent habituellement une charge électrique négative qui empêche les
particules de s'agglomérer les unes aux autres pour former des particules plus volumineuses
(flocs) et faciliter leur enlèvement par sédimentation et filtration.
Le but de la coagulation est donc de neutraliser les charges de ces substances afin de favoriser
la formation d'un agglomérat. Pour ce faire, on introduit habituellement dans l'eau un produit
chimique chargé positivement nommé « coagulant » (sels d'aluminium ou de fer, polymères
ou l'équivalent).
L'injection d'un coagulant doit se faire à un endroit où l'agitation est très violente afin qu'il se
disperse rapidement dans l'eau brute. La réaction du coagulant se fait en moins de 1 à 10 s en
eau chaude, mais peut être passablement ralentie en eau froide (< 4°C).

Deux mécanismes de coagulation sont possibles :


• La neutralisation des charges conduit à l'agglomération des particules colloïdales entre
elles. Pour les substances organiques dissoutes, elle provoque la formation d'un sel
nommé humate d'aluminium ou de fer, selon le coagulant employé. Il s'agit, dans ce
cas, d'un mécanisme de coagulation associé à une relation stoechiométrique entre le
coagulant et les substances à éliminer. Ce mécanisme de coagulation ne se rencontre
qu'à pH acide (< 5,5) où les espèces dominantes du coagulant sont chargées
positivement (Al(OH)+2, Al13 (OH34 +5), etc.)
• Le piégeage et l'adsorption sur des flocs amorphes d'aluminium ou de fer (coagulation
par entraînement) Dans ce cas de coagulation par entraînement, les particules
colloïdales ainsi que la matière organique dissoute s'adsorberont en surface. Il s'agit
d'un procédé très efficace pour l'enlèvement de la turbidité, mais beaucoup moins pour
la matière organique dissoute. Parce qu'il fait intervenir des flocs amorphes de
coagulant (Al(OH)3 et Fe(OH)3), le pH de coagulation est moins important et des pH
beaucoup plus élevés peuvent être utilisés si désiré

Le pH de coagulation, et le dosage de coagulant dans une moindre proportion, est donc très
important dans le choix du mécanisme de coagulation. L'ajout d'agent alcalin ou acide devra
souvent être envisagé pour ce faire.

a-2. Choix du coagulant.

Un certain nombre de paramètres doivent être pris en compte :

• Température de l'eau,
• Caractéristiques des eaux brutes (dont l'équilibre calco-carbonique),
• Paramètres physico-chimiques à inclure ou éliminer prioritairement (turbidité et/ou
Matières Organiques, par exemple),
• Gestion de l'exploitation (stocks, automatisme, etc...),
• Coût du produit,
• Choix imposé ou "considération esthétique".

a-3 . Conditions d'application

La coagulation est toujours effectuée à la première étape du traitement, précédant ainsi la


floculation/décantation/filtration ou la filtration directe.
20
Des dosages de coagulant (supérieurs à 15 mg/L d'alun) sont difficilement applicables en
filtration directe et nécessitent habituellement l'utilisation d'une décantation préalablement à la
filtration pour éviter les colmatages rapides et excessifs des filtres.

a-4. Critères de conception

La coagulation se fait soit dans un bassin de coagulation ou directement dans la conduite


d'eau brute avec un mélangeur statique. D'autres aménagements sont également possibles,
mais beaucoup moins populaires. Le bassin de coagulation, aussi appelé bassin de mélange
rapide, est habituellement de forme cubique ou cylindrique.

Bassin de coagulation
Le volume de cet ouvrage doit assurer un temps de rétention de l'ordre de 2 minutes
(temps de séjour de l'eau brute dans l'ouvrage).
La vitesse de transfert des eaux floculées vers les ouvrages de décantation ne doit pas
dépasser 0,3 m/s.
Lors de la conception, les éléments suivants doivent notamment être considérés :
L'entrée d'eau brute ne doit pas être dirigée directement sur l'arbre ou l'hélice
de l'agitateur ;
Le ratio diamètre/profondeur d'eau doit être optimisé ;
Des déflecteurs peuvent devoir être nécessaires pour éviter la formation d'un
vortex, ce qui diminue l'efficacité du mélange ;
L'entrée et la sortie doivent être disposées de manière à éviter les courts-
circuits hydrauliques.
L'addition de produits chimiques autres que ceux servant à la coagulation (chaux, soude
caustique, acide, etc.) doit être réalisée à une distance raisonnable avant le point d'ajout de
coagulant. Cette distance doit être validée par un jar test.
Une conduite de vidange du bassin doit être prévue.
Une correction préalable du pH et de l'alcalinité de l'eau peut être requise.

Mélangeur statique
Le mélangeur statique peut être utilisé lorsque le mode de coagulation principal se fait par
neutralisation des charges (le temps de réaction du coagulant est court, soit de l'ordre
de 0,5 à 1,0 s) et lorsque le débit d'eau brute ne varie pas (l'énergie de mélange varie
avec le débit).
 Le nombre d'éléments de mélange intérieur doit être choisi en fonction du débit et des
produits chimiques injectés. Ces éléments doivent être amovibles pour des raisons
d'entretien.
L'injection du coagulant doit se faire de préférence directement dans le mélangeur
statique.

a- 5. Dimensionnement de l'ouvrage de coagulation :

L'ouvrage sera dimensionné suivant le temps de mélange adopté.


Si :
t1 est le temps de contact
Q est et le débit
le volume requis est :
Prise

21
Chaque coagulateur est équipé d'un agitateur rapide à hélice qui devra assurer un gradient de
vitesse compris entre 400 et 1000s-1 en vue d'assurer le mélange eau-réactifs.

La puissance d'agitation dissipée est donné par :

G = K P /V

Avec P : puissance d'agitation dissipée en watt


K : coefficient fonction du liquide (eau à 20 °C, k = 31,5)
V : volume en m3 occupé par le fluide
b- Floculation

b-1 principe :

La floculation est habituellement l'étape de traitement qui suit la coagulation. Elle vise à
favoriser la formation et la croissance de flocs par une agitation lente et prolongée de l'eau
provenant des bassins de coagulation. Elle implique habituellement l'ajout d'un floculant.
Pour une bonne dispersion des réactifs en vue de la déstabilisation des colloïdes présents dans
l'eau brute et donc d'une bonne coagulation de ces particules qui génèrent la turbidité, cet
ouvrage doit être doté d'un agitateur à pales.

b-2. Conditions d'application

La floculation est nécessaire avant toute étape de clarification et peut être aussi utilisée avant
une filtration directe dans le cas où le dosage requis est faible.

b-3. Critères de conception

Dans certains procédés de décantation brevetés (tels que la décantation à lit de boues pulsé, la
décantation à recirculation interne de boues, la décantation lamellaire à recirculation externe
de boues et à épaississement intégré, la décantation lamellaire à floc lesté, etc.), la floculation
est intégrée à même le procédé de décantation. Dans d'autres cas, elle est faite séparément.
En tout temps, le bassin, le système d'agitation là où requis et les équipements connexes
doivent être conçus pour :
Assurer une bonne distribution de l'eau ;
Éviter le bris du floc (vitesse d'extrémité de pale inférieure à 0,6 et à 1,2 m/s
respectivement pour un floc fragile et un floc fort) ;
Prévenir le court-circuitage ;
Assurer le temps nécessaire pour la floculation (de 6 à 30 min au débit de conception
(habituellement le débit journalier maximum)) ;
Éviter la déposition du floc dans le bassin (G > 10 s-1)
La profondeur du bassin ne devrait pas excéder cinq mètres en raison des courants
instables parfois induits dans le bassin au-delà de cette profondeur.
Des déflecteurs peuvent être utilisés pour améliorer l'efficacité du mélange. Le cas
échéant, ils pénétreront de 1/8 à 1/12 la largeur du bassin.
Le temps de rétention varie selon la technologie et le conditionnement utilisés.
Lorsqu' aucun floculant n'est utilisé, le temps de floculation doit être de 30 min ;
lorsqu'un floculant est utilisé, le temps de floculation est habituellement réduit de

22
moitié ; et lorsqu'un floculant et un microsable sont utilisés, le temps de floculation
peut être abaissé jusqu'à 6 min.
Une floculation trop longue conduit à la destruction progressive du floc.
 Parfois, il est avantageux d'utiliser deux ou trois bassins en série. Le cas échéant,
l'intensité de mélange devra être décroissante (de G = 60 s-1 à 15 s-1) dans chacun des
bassins. Le temps total de floculation doit respecter les exigences susmentionnées.

b-4. Paramètres influençant la floculation

PH

Il existe un pH de floculation optimum pour un type d'eau et un floculant donné : ce pH


résultera de celui de l'eau brute, de l'action du coagulant qui consomme des ions OH- et de
l'éventuelle introduction d'un réactif correcteur.
La diminution subséquente de l'alcalinité bicarbonatée conduit à un abaissement du pH du
milieu dont l'ampleur dépendent du pouvoir tampon (Alcalinité initiale et Force ionique) et de
la dose de coagulant introduite.
C'est pour cette raison qu'il est essentiel de tenir compte du pH, de l'alcalinité et de la
minéralisation de l'eau brute pour la définition du procédé de coagulation/floculation.

Il peut être nécessaire, pour obtenir une floculation correcte, d'ajuster le pH de l'eau en y
ajoutant soit un acide, soit une base (soude, chaux, carbonate de sodium).

La nature de la couleur et de la turbidité et leur proportion relative dans


l'eau brute

Rappelons qu'il n'y a pas de solution de continuité entre les mesures de couleur et de turbidité
des eaux, et que seules les tailles des particules et dans une certaine mesure leur nature,
permettent d'établir une classification arbitraire.

Les particules de grande taille et de nature généralement minérale (argiles) constituent la


turbidité.

Les petites particules et certains composés solubles de nature généralement organique sont
responsables de la couleur.

La floculation des acides humiques exige des doses élevées de coagulant approximativement
proportionnelles à leur concentration dans l'eau.
Au contraire, les colloïdes minéraux sont facilement floculés par de faibles doses de
coagulant, sans rapport avec l'intensité de la turbidité.

La température :
Comme toute réaction chimique, la floculation est accélérée par l'élévation de température.
La floculation des eaux froides est donc plus lente et moins complète que celle des eaux
chaudes.
D'autre part, la rapide augmentation de la viscosité de l'eau lorsque la température s'abaisse (la
valeur de la viscosité passe de 1 à 2 entre 25 et 0°), joue contre la fréquence des rencontres
des particules dans la phase de floculation orthocinétique et diminue le nombre de chocs

23
efficaces.
Enfin, cette viscosité entrave le phénomène de décantation.

Le temps de séjour de l'eau dans les bassins de floculation dépend de sa température. Plus
celle-ci sera élevée, moins le temps de floculation sera long.
Le gradient de vitesse est l'un des paramètres agissant sur la probabilité de rencontre des
particules dans le processus de floculation. Il dépend de la viscosité dynamique de l'eau et
donc de sa température.

b-5. Principaux réactifs coagulants.


Sulfate d'aluminium :

formule générale gamme de pH formes (solides et différente selon les fabricants),


Al2(SO4)3, n H2O 5,7 à 7,2 • concassé, morceaux de 10 cm de large et de 1 cm
d'épaisseur environ,
(Optimum 6) • "noisette", granulométrie comprise entre 2 et 12 mm ou
3 et 35 mm,
• poudre, granulométrie courante de 0,1 à 3 mm
• sous forme de solution aqueuse à 8,2% d'Al2O3 (oxyde
d'aluminium ou Alumine)

Chlorure ferrique :

formule générale gamme de pH formes


5,5 à 8,5 stocké en bonbonnes, en containers ou citernes.
(Optimum 8).
FeCl3. utilisé uniquement sous forme de solution aqueuse d'environ
592 g/l (41 % en FeCl3, en poids).

WAC (PAC) :

formule générale gamme de pH formes (solides et differente selon les fabricants),


polychlorure 6 à 7,5 − se présente sous forme d'un liquide dont la teneur en
d'aluminium (Optimum A1203 est d'environ 10%.
basique 6,5).
− stocké en citernes.
Aln (OH)m Cl3n-m

b- 5. Dimensionnement d'un floculateur :

Si : -t2 est le temps de contact requis par la floculation

-Q est et le débit

24
Alors le volume du floculateur est :

V = Q.t1
Pour favoriser l'agglomération des flocs crées par la coagulation, les ouvrages de floculation
sont équipés des agitateurs lents où est injecté l'adjuvant de floculation (polyélectrolyte,
alginate,etc…)
-1
Le gradient de vitesse à garantir est compris entre 25 et 50s .

La puissance d'agitation dissipée est donnée par :

f2

Avec P : puissance d'agitation dissipée en watt


K : coefficient fonction du liquide (eau à 20 °C, k = 31,5)
V : volume en m3 occupé par le fluide
3. Décantation
3.1. Principe
La sédimentation a pour but de :
déposer le floc décantable
réduire au minimum la concentration de matières en suspension qu'il faudra enlever
par filtration.
L'eau qui entre dans un décanteur continu ne le traverse pas en écoulement homogène
mais plutôt irrégulier.
L'état d'un bassin en écoulement continu est donc très différent d'un bac de
sédimentation calme; l'objectif est de réaliser des conditions telles, que l'écoulement
soit aussi uniforme que possible pendant une période assez longue pour permettre le
dépôt de la plus grande quantité de matières solides décantables, avant que l'eau ne
parvienne à l'orifice de sortie.

On distingue deux types de matières décantables

Les particules grenues (granulaire) qui se sédimentent indépendamment les unes


des autres, avec une vitesse de chute constante.
Les particules plus ou moins floculées qui résultent d'une agglomération naturelle
ou provoquée des matières Colloïdales en suspension.

Lorsque le processus de décantation est réalisé de façon dynamique, c'est-à-dire lorsque la


séparation des phases liquide-solide s'effectue de façon continue, l'eau étant en mouvement
permanent dans l'appareil, sa conception ne peut se faire à partir de la seule notion de vitesse
ascensionnelle.

25
La dissipation d'énergie au niveau de la distribution de l'eau à l'entrée de l'appareil qui doit se
faire progressivement de façon à ne pas créer de turbulences préjudiciables à la décantation
tout en assurant une alimentation uniforme de la zone de décantation.

Une attention particulière doit être portée aux dispositifs de collecte d'eau décantée qui doit
être homogène.

L'étude hydraulique du système ne se limite pas à la seule phase liquide mais porte également
sur l'écoulement, la concentration et l'évacuation des boues produites.

La déstabilisation des colloïdes et leur rassemblement en flocs de taille suffisante, permettent


qu'ils se déposent : il reste à instaurer un régime hydraulique qui permette à ces flocs très
légers, de se déposer dans un ouvrage d'où l'on pourra les dégager facilement.

C'est donc le rôle de la décantation et des appareils décrits dans ces pages :

Il est important de signaler que, La vitesse de décantation d'une particule discrète ou diffuse,
est fonction des forces de traînée, qui s'opposent aux forces de gravité. Elles dépendent de la
viscosité de l'eau et donc de sa température.

Suivant la loi de Stokes la vitesse de décantation d'une particule est inversement


proportionnelle à la viscosité dynamique :

Les variations de la température de l'eau entre les différentes zones d'un ouvrage peuvent
entraîner des courants de densité qui dirigent l'eau vers la surface (T↑ d↓) ou vers le fond
(T↓ d↑).

Il en résulte des temps de séjour réels dans les bassins éminemment variables.
Le rendement de la décantation dépend du type de l'écoulement dans les ouvrages.

Plus l'écoulement est laminaire meilleur est le rendement de décantation. Le type


d'écoulement est défini par le nombre de Reynolds qui dépend, entre autre, de la viscosité
cinématique.

nombre de Reynolds :

26
Lorsqu'une particule grenue est laissée dans un liquide au repos, elle est soumise à :

une force motrice FM (pesanteur)

une force résistante FT (traînée du fluide) résultante des forces de viscosité et d'inertie :

FM = (φs - φ1 ) g v FT

Cs.ϕ1.V 2
FT = 2 FM

φs , φ1 : masse volumique de la particule grenue et du fluide

d,s,v : diamétre, surface, et volume de la la particule grenue


V : vitesse de décantation de la particule
g : accélération de la pesanteur
C : coefficient de traînée

Très vite un équilibre s'établit et la décantation de la particule assimilée à une sphère se fait
à vitesse constante V0

V0 2 = 4/3 (= (φs - φ1 ) g d / φ1
La valeur de C, coefficient de traînée, est définie par la perturbation , elle-même fonction de
la vitesse de chute.
Cette perturbation est caractérisée par le nombre de Reynolds de grain défini par :

Re = φ1 . Vd/ η
Η = viscosité dynamique
Si Re est petit, les forces de viscosité sont bien supérieures aux forces d'inertie
Si Re est grand, les forces de viscosité sont négligeables
Le coefficient de traînée est donné par :
C= a Re -n

Avec a et n constantes.

Il est important de signaler que La décantation statique et très peu ou utilisée actuellement en
raison de l'espace important nécessaire et de sa piètre performance par rapport aux
technologies de décantation dynamique modernes.

3.2 - Description et conditions d'application

27
La décantation physico-chimique doit être précédée d'une coagulation et d'une floculation.
Elle est utilisée pour traiter une eau plus chargée que ce que pourrait permettre une filtration
directe sans provoquer le colmatage trop rapide des filtres.

La décantation permet la séparation des impuretés et du floc de l'eau claire désirée.

En traitement d'eau potable, la décantation doit obligatoirement être suivie d'une filtration ou
d'un équivalent.

3.3. Performances typiques

Une turbidité inférieure à 1 NUT et même moins peut être obtenue à la sortie d'un bon
décanteur, de même qu'une couleur inférieure à 5 Unité Pt mg/l , et ce, dans la majorité des
cas.

3.4. Critères généraux de conception

La décantation et les étapes de traitement qui la précèdent sont toujours dimensionnées sur la
base du débit nominal de conception pour répondre au débit journalier maximum d'eau
potable de l'année de conception retenue.

Il faut donc considérer les pertes d'eau reliées aux lavages des filtres ainsi qu'aux purges de
boues des décanteurs et les inclure dans le débit nominal de conception.

À l'exception des très petites installations, au moins deux unités de décantation sont requises
pour assurer un fonctionnement continu sans interruption de service.

Il faut également concevoir le décanteur en pensant à un agrandissement futur des


installations de traitement.

3.5. Les décanteurs

L'usage a consacré le terme «statique » pour désigner les décanteurs qui ne sont ni à
circulation de boues ni à lit de boues, bien que dans ces appareils la décantation s'effectue
selon un processus dynamique. Selon la quantité de matières en suspension de l'eau brute, le
volume des précipités à évacuer et la pente du fond de l'ouvrage, le décanteur peut être équipé
ou non d'un système de raclage des boues.

3.5.1.Les décanteurs statiques sans raclage

Décanteurs cylindro-coniques ordinaires

Ce décanteur, à flux vertical, est utilisé pour les installations de petit débit, jusqu'à 20 m3 /
h, spécialement dans le cas de floculation chimique. Il trouve son emploi, chaque fois
que le volume de précipités à décanter est faible et que leur densité est élevée. Ce
décanteur peut être précédé d'un floculateur, et même d'un dessableur, le cas échéant.

28
La pente de la partie conique de l'appareil sera comprise entre 45 et 65°, suivant la nature
des eaux traitées et le traitement appliqué.
La vitesse ascensionnelle moyenne sera de 0,5 à 1 m/h dans le cas de la clarification des
eaux de consommation.

Décanteurs statiques à flux horizontal

Dans ce type de décanteur utilisé antérieurement pour les eaux de consommation, la


surface de décantation en mètres carrés est égale à I ou 2 fois le débit horaire en
mètres cubes d'eau à traiter.
Cette solution exige de grandes surfaces et un génie civil important. De plus, lorsqu'on
veut évacuer les dépôts de boue, il faut effectuer périodiquement la vidange totale du
bassin. Le système ne convient donc que lorsque le volume des boues à décanter
est faible.

Dans ces bassins, la condition pour qu'une particule soit retenue et qu'elle ait le temps
d'atteindre le fond avant le débordement ou la sortie de l'ouvrage.

 Un décanteur horizontal est caractérisé par :

• le débit traversier Q,
• sa surface S,
• sa hauteur entre le plan d'eau libre et le radier h.

Le temps de rétention dans l'ouvrage sera

t = S x h / Q.
Une particule en suspension arrivant en surface à l'entrée du décanteur décante avec une
vitesse constante V0.

 La décantation est terminée lorsque la particule s'est déposée sur le radier, la durée de
chute est égale à h / V.

 La possibilité pour les particules d'atteindre le fond de l'ouvrage est évidemment


envisageable seulement si temps de rétention dans l'ouvrage sera strictement
supérieur rapport de hauteur le :

t > h / V, ou encore V0 > Q / S.


Le terme Q / S est appelée vitesse de Hazen, il s'exprime souvent en mètre cube heure par
mètre carré (m3/h/m2) ou mètre par heure (m/h),
Nota - termes équivalents rencontrés : vitesse de décantation, vitesse superficielle,
vitesse de surverse.

Principe du décanteur horizontal (Loi de Hazen)

29
Théoriquement, l'efficacité d'un décanteur horizontal ne dépend que de sa vitesse de Hazen
et non de sa hauteur ou de son temps de rétention.
Cependant, les particules contenues dans l'eau floculée entrant dans le décanteur présentent
toute une gamme de dimensions. Pendant leur parcours dans l'ouvrage les plus petites peuvent
s'agglutiner entre elle, c'est le phénomène de coalescence. Leur taille, et donc la vitesse de
sédimentation augmentent avec le temps. La trajectoire devient de ce fait curviligne et
l'efficacité de la décantation dépend donc aussi du temps de rétention.
Pour optimiser le rendement du décanteur on le fait souvent précéder d'un compartiment de
tranquillisation dans lequel une sensible diminution de la vitesse de transfert permet la
décantation des particules les plus grosses et la coalescence du floc le plus fin.

Le décanteur horizontal à plusieurs étages

(Appelés parfois "couloirs") comportent un certains nombres d'aménagements indispensables


à l'obtention du meilleur rendement possible. Ils visent au respect des conditions suivantes :

• répartir uniformément l'eau à l'entrée et la sortie du décanteur,


• éviter les zones mortes,
• supprimer les éléments perturbateurs.

Ces décanteurs peuvent comporter, de l'amont vers l'aval :

• une chambre de mélange rapide des réactifs,


• un floculateur,
• une chambre de coalescence,
• les couloirs superposés de décantation dans lesquels l'eau pénètre par la partie
supérieure

L'eau décantée est reprise à la partie aval par des déversoirs longitudinaux;
la purge des boues est assurée par des tuyaux perforés ou un racleur en fonctionnement
continu.

Exemple de décanteur à étages :

30
Décanteur a flux verticaux.

Dans ce type d'ouvrage l'eau suit un trajet vertical.

La vitesse de chute des particules est contrariée par une force résultante de la
composition de la force de frottement et de la vitesse ascensionnelle de l'eau.

Tous les décanteurs verticaux font appel au voile de boue du fait de cet équilibre des
vitesses et ce, quelle que soit la technique utilisée avec ou sans floculateur ou
recirculation des boues.

Le rôle du voile de boue est essentiel il joue également le rôle de filtre pour les flocons
de faible dimensions.

Ce sont des ouvrages de forme conique ou pyramidale pour permettre un contrôle plus
aisé du voile de boues. On rencontre les ouvrages suivants :

• décanteurs dits statiques,


• décanteurs à circulation de boues,
• décanteur à lit de boues.
Exemple simplifié de décanteurs dits statiques

31
Nota : V maximum dans ce type d'ouvrage = 2 m3/h/m2 (m/h).

Décanteurs a circulation de boues

Ces décanteurs comportent une zone centrale de réaction entourée d'une zone de
décantation.

Ces deux zones communiquent par le haut et par le bas.


Une turbine située à la partie supérieure de la zone de réaction fait circuler l'eau vers la
zone de décantation.

Les boues qui se déposent dans cette dernière reviennent par circulation induite dans la
zone centrale. L'enrichissement en boue qui en résulte permet une floculation rapide et
la formation d'un précipité dense.

 Éventuellement, un agitateur de fond assure un mélange rapide de l'eau brute avec la boue
et les réactifs. Il évite en outre l'accumulation des dépôts lourds susceptibles de
boucher l'appareil.

Une ou plusieurs fosses à boues permettent d'extraire les boues en excès, sous une forme
aussi concentrée que possible.

Schéma de principe de fonctionnement d'un décanteur à circulation de boues

32
( Type Accelator-Degremont)

Avec,

1 - Arrivée de l'eau brute 6 - Zone de mélange secondaire


2 - Départ de l'eau décantée 7 - Eau clarifiée
3 - Groupe d'entraînement 8 - Recirculation des boues
4 - Turbine 9 - Concentrateurs de boues
5 - Zone de mélange primaire 10 - Boues en excès évacuées

Certains appareils peuvent comporter un racleur à la partie inférieure de l'appareil.

Ce racleur permet un épaississement des boues qui sont dirigées vers les fosses à boues,
situées au niveau du radier d'où elles seront extraites.

Décanteurs a lits de boues pulses.

Dans ces ouvrages, on fait appel uniquement à un brassage hydraulique, l'eau étant
envoyée dans le fond du décanteur par à-coups ou pulsations (d'où le nom de
l'appareil).

L'admission de l'eau brute additionnée du floculant se fait dans une cloche centrale qui se
vide automatiquement à intervalles réguliers et réglables.
Le système de remplissage et de vidange est commandé par une mise sous vide de la
cloche suivie d'une remise à l'atmosphère.

Le lit de boue est donc soumis à des mouvements alternatifs, vers le bas pendant la chasse
et vers le haut pendant le remplissage, ce qui favorise sa cohésion.
On profite du mouvement ascensionnel. du lit de boues pour en éliminer une partie par
surverse dans des pièges disposés à la périphérie. Lorsque ces pièges sont pleins, ils
sont purgés automatiquement.

33
L'eau est uniformément répartie à la base de l'ouvrage par un réseau de tubes perforés.
L'eau décantée est également récupérée à la surface par des raquettes semblables.
Cette répartition du flux, qui évite au maximum les courts-circuits, est probablement la
raison principale des performances de ce type de décanteur.

Schéma de principe de fonctionnement de ce type de décanteur


( PULSATOR - Degremont)

Dans tous ces types de décantation, des améliorations ont été recherchées et ont porté :

• sur la réduction de la surface au sol des ouvrages,


• sur les améliorations d'ordre technologique permettant de se rapprocher
de la vitesse théorique.

3.5.2. Les décanteurs améliorés.

. Décanteurs lamelles

L'amélioration des décanteurs horizontaux passe par une évacuation du dépôt de boues
plus rapide.

 Pour cela il suffit que la surface sur laquelle le floc se dépose soit inclinée pour que ce
dernier puisse glisser vers le bas au fur et à mesure.
D'où la réalisation de modules lamellaires insérés dans un décanteur, dont la surface S
(L x l) de chaque lamelle devient une surface de décantation, l'angle d'inclinaison étant
un des éléments importants de ce système.

 Exemple : système à contre-courant (les plus utilisés) :


Ce type d'ouvrage s'insère, dans une filière de traitement d'eau potable, à l'aval d'un

34
floculateur qui assure la formation et la maturation du floc.
L'eau floculée alimente par le bas un faisceau de plaques ou de tubes parallèles
inclinés. L'eau et le floc circulent en sens inverse d'où le terme "contre- courant".
L'espace constitué entre chaque lamelle représente un décanteur modulaire dont le
pouvoir de coupure est caractérisé par le rapport du débit transité (Q) à la surface
projeté (Sp) de la lamelle.

Les paramètres les plus importants sont les suivants :

• angle d'inclinaison (A) des plaques pour assurer l'écoulement des boues sous l'effet de
la gravité,
• vitesse de Hazen réelle (Q/Sp),
• écartement (e) des plaques ou diamètre des tubes pour favoriser l'établissement d'un
régime laminaire.
• longueur (L) des plaques,
• vitesse dans la zone d'alimentation en flocs,

Les lamelles sont constituées de plaques (souvent en PVC à profil trapézoïdal).


L'écartement et la longueur des plaques est définie de manière à optimiser la rétention
des flocs.

L'équirépartition de l'eau s'effectue par prélèvement de l'eau décantée dans des tubes
munis d'orifices calibrés. Ceci permet une bonne équirépartition du flux hydraulique
sur la totalité de la section du décanteur.
Les boues captées par les lamelles glissent vers le bas et sont recueillis à la base de
l'ouvrage et extraites périodiquement dans des trémies ou par un racleur.

Cet appareil conserve les avantages de simplicité du décanteur couloir. II comporte très
peu d'appareillage électromécanique ce qui en fait un appareil idéal pour les petites
installations ou les usines situées dans les pays peu industrialisés.

35
Nota : dans ce type d'ouvrage, il faut distinguer la vitesse de Hazen vraie, qui est celle
relevée dans le décanteur élémentaire formé par deux lamelles successives, de la
vitesse apparente, qui est celle rapportée au plan d'eau libre de l'ouvrage.

Par exemple, dans le MULTIFLO® (brevet OTV) la vitesse vraie est de l'ordre 1 m/h
alors que la vitesse apparente est de l'ordre de 10 m/h.
On remarque le gain de place résultant de l'adoption de cette technologie.
Le décanteur présente les avantages suivants :

• la compacité par rapports aux décanteurs statiques conventionnels qui conduits à des
économies importantes de place et de coût,
• l'efficacité qui résulte de l'accroissement de la surface de décantation,
• la fiabilité qui est induite par la simplicité du décanteur

Une des qualités essentielles du système est sa simplicité de réalisation et d'exploitation


puisqu'il ne comporte aucun équipement mobile immergé.

Schéma de principe :MULTIFLO® (brevet OTV)

Avec,

1 - Arrivée d'eau à décanter 6 - Modules lamellaires


2 - Injection des réactifs 7 - Tubes de reprise d'eau décantée
3 - Zone de mélange rapide 8 - Sortie d'eau décantée
4 - Zone de coagulation/floculation 9 - Système de reprise des boues
5 - Admission en décantation 10- Évacuation des boues

Équipements pour décanteur lamellaire :


L'équipement du décanteur lamellaire est constitué :

• d'éléments tubulaires thermoformés à partir de plaques de polystyrène ou d'ABS


assemblées par rivets plastiques ; des renforts intégrés à la structure évitent les
problèmes classiques d'écrasement des lamelles lors des vidanges,
• d'un supportage constitué d'un ensemble de profilés et de crémaillères inférieures
maintenant l'écartement des tubes,

36
• d'un module de lavage
• des goulottes de récupération profilées.

Caractéristiques techniques :

• gamme de débit de 20 à 10 000 m3/h,


• dimensions maximales : 20 m de diamètre ou 19 x 24 m,
• réduction d'emprise d'un facteur 10 par rapport à un décanteur classique,
• lavage des lamelles sans vidange du décanteur.

. Décanteurs lamellaires a lits de boues pulses.

Dérivé du décanteur Pulsator Degremont, mais avec des possibilités accrues,


l'alimentation en eau brute de l'appareil s'effectue pratiquement de manière identique
(avec injection des réactifs coagulants et des adjuvants de floculation).

L'eau floculée, équirépartie par le réseau de distribution, pénètre ensuite dans le réseau de
plaques parallèles inclinées sur l'horizontale et perpendiculaires au concentrateur. La
face inférieure de chaque plaque est équipés de déflecteurs qui servent à la fois de
supports et d'organes créateurs de mouvements tourbillonnaires.

Comme dans le Pulsator le niveau supérieur du lit de boues est limité par son déversement
dans la zone du concentrateur où ne s'exerce aucune poussée due à la vitesse
ascensionnelle et la reprise d'eau décantée est réalisée par un réseau de collecteurs.

Schéma de principe de ce type de décanteur


(SUPER-PULSATOR - Degremont)

37
Les vitesses atteintes sont supérieures au Pulsator grâce au plaques immergées au sein du lit
de boues.

c. Décanteur lamellaire a lits de boues recirculés (brevet DEGREMONT)

Connu sous le nom de procédé breveté Densadeg, ce décanteur à épaississement intégré les
étapes :

(1) de floculation (combinée à une recirculation des boues) ;


(2) de décantation lamellaire (tubes de décantation) ;
(3) d'épaississement des boues décantées.

Après l'ajout d'un coagulant et un mélange rapide, l'eau brute entre à la base du floculateur
en même temps que les boues recirculées en provenance du fond du décanteur-
épaississeur.
Le floculateur (externe à la zone de décantation) est muni d'un agitateur qui mélange l'eau
brute et les boues recirculées dans des conditions favorisant la floculation. Le
floculant, obligatoire dans ce type de décantation, est injecté à la base de l'hélice de
l'agitateur du floculateur.
 Les flocs et les MES s'agglutinent alors aux boues, ce qui confère aux boues d'excellentes
propriétés de décantation.
L'eau, ainsi coagulée et floculée, est introduite dans le décanteur sous les tubes de
décantation.
 Les flocs se déposent immédiatement au fond du décanteur et l'eau clarifiée traverse de
façon ascendante les tubes (ou lamelles) de décantation avant d'être collectée en
surface du plan d'eau du décanteur.
Le passage de l'eau à travers les tubes permet l'interception des petits flocs qui ne se
seraient pas déposés au fond du décanteur.
L'eau décantée est reprise par un réseau de goulottes à créneaux alors que la collecte des
boues est le plus souvent assurée par raclage mécanique. permet, dans un ensemble
compact la séparation par coagulation/floculation - décantation, de l'essentiel des
matières en suspension présentes dans les eaux de surface

Il comprends la réunion de trois modules :


• le réacteur,
• le prédécanteur-épaississeur,
• le décanteur lamellaire.

38
Schéma de principe

Le réacteur assure à la fois floculation rapide à haute concentration de la boue et


floculation lente pour le grossissement du floc.

Celui-ci possède une forte densité améliorée par l'emploi du polyélectrolyte.


Le prédécanteur-épaississeur favorise l'épaississement du floc par un raclage en
continu des boues précipitées.

Une partie de ces boues est recyclée dans le réacteur.

Ce recyclage externe, maintient la forte concentration de boue nécessaire à une floculation
homogène.

Enfin, le décanteur lamellaire assure la qualité de l'eau en éliminant le floc résiduel.

Principaux avantages selon le constructeur :

• Vitesse de décantation très élevée (de 20 à 40 mètres / heure),


• Les boues extraites peuvent être envoyées directement en déshydratation,
• Excellente qualité des eaux traitées grâce à la séparation lamellaire,
• Économie de réactifs,
• Insensibilité aux variations de débit et de charge.

Nota : cet ouvrage est également utilisé en traitement d'eaux résiduaires et de boues.
39
d. Décanteur lamellaire à recirculation externe de boues et à épaississement

La décantation lamellaire à recirculation externe de boues et à épaississement intégré


utilisée en clarification d'eau de surface est un procédé en validation.
La vitesse ascensionnelle maximale à débit nominal (débit journalier maximal) peut varier
de 25 m/h (eau de surface) à 35 m/h (en décarbonatation) selon le type d'application,
appliquée sur la surface lamellaire (c.-à-d. la surface utile des tubes de décantation).
Le profondeur au mur du bassin de décantation est souvent d'environ 4,4 à 6,8 m et le
fond est en pente vers le centre de la partie décantation.
Les tubes de décantation d'une hauteur verticale de 1300 mm sont des tubes alvéolés
hexagonaux de 50 mm de section, inclinés à 60° par rapport à l'horizontale.
L'extraction des boues et la recirculation de celles-ci doivent être assurées par des pompes
bien adaptées au transport des boues et dotées d'un moteur légèrement surdimensionné
pour tenir compte de la densité légèrement supérieure des boues.
La concentration de boues extraites est souvent de l'ordre de 3 à 4% en poids. Les pertes
d'eau ne doivent pas excéder 0,5% du volume d'eau traitée.

e. décanteurs a flocs lestes

Principe

Ce type de décantation consiste en l'alourdissement du floc en le fixant sur des grains de
microsable (granulométrie comprise entre 10 et 100 µm) ajoutés à l'eau brute dans une
proportion importante.

Des essais de laboratoire montrent que la présence de cette charge granuleuse modifie
complètement le processus de coagulation. Au lieu d'assister à la formation de flocs
qui grossissent en 15 à 20 mn pour attendre une taille de 1 à 2 mm et se déposer très
lentement, on voit la masse de microsable traverser rapidement l'eau en entraînant au
passage toutes les matières en suspension et les matières colloïdales.

Quelques mn suffisent pour obtenir un dépôt de microsable auquel s'est aggloméré


l'hydroxyde de fer ou d'aluminium (selon le coagulant utilisé) lui-même lié aux
matières en suspension à éliminer.
Le microsable apporte un double effet :

• il joue un rôle d'amorce ou d'initiateur pour la coagulation ; les matières


coagulées s'agglutinant autour de chaque grain de sable,
• il offre une surface développée très importante qui augmente la probabilité
de rencontre entre les particules et facilite leur agglomération,
• il joue un rôle de lest des matières coagulées accélérant considérablement
la décantation.

Exemples de décanteurs à flocs lestés :

Le CYCLOFLOC® (brevet OTV) est un décanteur cylindrocônique à flocs lestés. Il se


présente sous forme d'une cuve tronconique en béton avec un radier de faible pente.

Schéma de principe de fonctionnement du décanteur CYCLOFLOC

40
Avec,

Circuit de clarification Circuit de régénération du microsable


1 - Eau à traiter + réactifs coagulants A - Racleur
2 - Diffuseur B - Dispositif d'entraînement du racleur
3 - Zone réactionnelle C - Fosse d'extraction des boues et du sable
4 - Zone de décantation D - Pompe de recyclage
E - Hydrocyclones (E1: sousverse, E2 :
5 - Eau clarifiée (décantée)
surverse)
6 - Goulottes de reprise d'eau décantée F - Réinjection du sable régénéré
7 - Départ d'eau clarifiée (décantée) G - Évacuation des boues par surverse

Le schéma illustre clairement le principe de fonctionnement de l'appareil. L'eau brute


reçoit le coagulant ainsi qu'un adjuvant de floculation (réparti entre l'eau brute et le
retour du microsable régénéré).

 Suivant la qualité de l'eau à traiter, il est aménagé une capacité d'agitation rapide qui
permet également l'amorçage d'une microfloculation. De là, l'eau additionnée de
réactifs rejoint le centre du l'appareil dans la zone de réaction abritée par une jupe
conique.

Le microsable est injecté à ce niveau ; il est réparti dans tout le volume où il suit le
mouvement descendant de l'eau tout en s'agglomérant aux matières en suspension.
A l'abri de la jupe conique, le microsable chargé se dépose sur le fond de l'ouvrage.

L'eau à ce niveau est pratiquement clarifiée, puis elle passe dans la zone de flux
ascensionnel.

41
Pour limiter les coûts, il est exclus de consommer de grandes quantités de microsable,
c'est pourquoi il est récupéré et régénéré en vue de son recyclage. Pour ce faire le
mélange microsable-boues déposé sur le radier est conduit dans une fosse centrale par
un dispositif de raclage. Ce mélange est repris par un ensemble de pompe et conduit
sur une batterie d'hydrocyclones où le sable est séparé de la boue par différence de
densité sous l'action de la force centrifuge.

Ce système de décantation présente les avantages suivants :

• la création d'une suspension de flocs lestés autorise des charges superficielles très
élevées, ce qui induit la mise en oeuvre d'une étape physico-chimique compacte,
• la forte concentration qui résulte de l'addition du microsable rend l'appareil peu
sensible aux variations de qualités des eaux brutes. La qualité de l'eau traitée est
régulière et sa turbidité très basse,
• la mise en régime est très rapide, indépendamment de la durée et de la fréquence des
opérations antérieures.

La vitesse apparente de décantation se situe dans une plage comprise entre 7 et 12 m/h.

 Selon le fabricant, les performances de ce décanteur sont caractérisées par une très grande
stabilité qui résulte de la présence du microsable.

Il peut donc faire face sans précaution particulière à des variations des caractéristiques des
eaux brutes.

d. décanteurs lamellaire a flocs lestes


Connu sous le nom de procédé breveté ACTIFLO® (brevet OTV), le décanteur lamellaire à
floc lesté est un décanteur associant les techniques de la floculation lestée et de la décantation
lamellaire. Ce procédé intègre un bassin de coagulation, un bassin d'injection de floculant et
de microsable ainsi qu'un bassin de floculation (aussi appelé « maturation » dans ce cas) dont
chacun est muni de son agitateur, préalablement à la partie décantation. Il peut performer
rapidement suite à un arrêt ou des changements dans les conditions d'exploitation.

L'Actiflo assure, dans un ensemble compact la séparation par coagulation - floculation -


décantation, de l'essentiel des matières en suspension présentes dans les eaux de
surface.

 Il combine le technique du floc lesté et de la décantation lamellaire.

 Les matières en suspension et colloïdes préalablement déstabilisées par injection dans


l'eau brute d'un coagulant sont fixées sur un support granulaire de sable au moyen d'un
polyélectrolyte.

Le floc ainsi formé est ensuite séparé de l'eau par décantation lamellaire à contre-courant.

Le principe de fonctionnement de l'ACTIFLO est le suivant :

L'eau traverse successivement :

• une cuve de mélange rapide qui assure la dispersion du sable et du polyélectrolyte


dans l'eau à traiter,
42
• une cuve de floculation qui réalise le grossissement et la maturation du floc lesté dans
une cuve précédente,
• un ensemble de module lamellaire à contre-courant qui effectue la séparation eau-floc
lesté.

Les deux cuves, de section carrée et à fond plat, sont équipées d'agitateurs mécaniques.

Les boues extraites du décanteur sont pompées vers un ensemble d'hydrocyclones qui
sépare le sable des boues. Ces dernières sont envoyées vers les ouvrages de traitement
spécifiques alors que le sable propre est recyclé en tête au niveau de la cuve de
mélange rapide.

Schéma de principe
(appareil avec trémies de récupération des boues)

Nota : cet ouvrage existe avec un système de raclage des boues (idem Cyclofloc).

Selon ce constructeur,

• le temps total de mélange et de floculation est réduit à 8 mn au débit maximal,


• la vitesse apparente de décantation peut atteindre 40 à 60 m/h,
• la présence du microsable confère au procédé une grande stabilité de ses
performances, même en présence de variations importantes des caractéristiques
physiques des eaux brutes (crues).

Ce procédé présente donc, selon le constructeur, les avantages suivants :

• une extrême compacité de l'ouvrage liée au faible temps de floculation et aux vitesses
de décantation très importantes,
• une qualité d'eau décantée caractérisé par une excellente stabilité même dans les cas
traditionnellement défavorables d'eaux très chargées ou très peu chargées,

43
• une grande souplesse de fonctionnement dans la mise en route et l'arrêt ainsi que dans
la variation du débit appliqué.

Nota : cet ouvrage est également utilisé en traitement d'eaux résiduaires (eaux usées, eaux
pluviales).

Critères de conception de l'ACTIFLO


- La vitesse ascensionnelle maximale permise est de 60 m/h en clarification d'eau de surface,
mais elle pourrait devoir être moindre selon la qualité de l'eau brute. Cette vitesse s'applique
sur la surface lamellaire (c.-à-d. la surface utile des tubes de décantation). Même si cette
vitesse laisse présager une compacité plus grande de ce type de décanteur, il faut également
tenir compte de l'espace requis pour installer les bassins de coagulation, d'injection et de
floculation.
- La profondeur au mur du bassin du décanteur est ajustable au besoin et peut varier entre 2,7
et 6 mètres environ.
- Toutefois, lorsque la profondeur est faible, une attention spéciale doit être accordée à la
vitesse ascensionnelle. Le fond du décanteur est en pente et les boues sont soit raclées ou
récupérées dans des trémies à pente très inclinée.
- Le temps de rétention hydraulique dans les bassins de conditionnement de l'eau est de l'ordre
de :
· Coagulation : minimum 1 min (typiquement 1,5 à 2 min) ;
· Injection : minimum 2 min (typiquement 2 min) ;
· Floculation : minimum 3 min (typiquement 6 min).
- Chaque décanteur est ici relié à sa propre pompe doseuse de floculant.
- Les tubes de décantation d'une hauteur verticale de l'ordre de 800 mm sont des tubes
alvéolés de 38 mm de section, inclinés à 60° par rapport à l'horizontale. La hauteur d'eau au-
dessus des tubes est de l'ordre de 660 mm.
- L'extraction des boues et la récupération doivent être assurées par des pompes bien adaptées
au transport des boues et du microsable (très abrasif) et dotées d'un moteur légèrement
surdimensionné pour tenir compte de la densité légèrement supérieure des boues.
- Les hydrocyclones doivent être adéquatement dimensionnés pour bien retenir le microsable
tout en évitant le colmatage de l'hydrocyclone.
- La concentration des boues extraites est souvent de l'ordre de 1% en poids. Les pertes d'eau
n'excèdent habituellement pas 3 à 4% du volume d'eau traitée au débit de conception, mais
peuvent augmenter lorsque le décanteur est opéré à un débit moyen.
- Dans un décanteur, l'écoulement doit être homogène et être le moins turbulent possible. Les
boues doivent pouvoir être facilement évacuées ;
- Tous les bassins de décantation doivent être recouverts d'un bâtiment chauffé (même si seule
une température minimum (± 5°C) peut être maintenue) ;
- Les drains de toit ne doivent pas être reçus dans les décanteurs. Les fenêtres donnant
directement sur les décanteurs sont à déconseiller ;
- Les déversoirs de sortie et les conduites à orifices submergés doivent permettre l'atteinte des
vitesses acceptables pour ne pas nuire à la décantation et minimiser le court-circuitage :
- Le taux de débordement des déversoirs (crénelés, etc.) ou conduites de sortie avec orifices
ne devrait pas dépasser 10 m³/m/h ;
- Dans le cas d'orifices submergés, ceux-ci devraient être situés à au moins 600 mm et au plus
900 mm en dessous du niveau d'eau d'opération et la vitesse d'entrée dans les orifices ne
devrait pas dépasser 0,15 m/s.
- Les tubes de décantation doivent être fabriqués en modules faciles à installer et doivent être
fabriqués à base de résine de polyester, souvent en polystyrène (BNQ 3660-950) bien adapté
pour un usage en eau potable ;

44
- La structure de support des modules de tubes, incluant toute la quincaillerie, doit être à
l'épreuve de la corrosion (acier galvanisé souvent utilisé). La déflexion maximale admissible
est de 1/240 de la portée ;
- La hauteur de la lame d'eau dans les goulottes ne doit pas dépasser la hauteur des bas de
créneaux au débit nominal de conception ;
- En situation où il y a seulement deux décanteurs et en cas d'arrêt de l'un de ceux-ci, il est
recommandé, pour le profil hydraulique, de pouvoir passer hydrauliquement sur le décanteur
restant un débit supérieur à la moitié du débit nominal de conception ;
- Des installations permettant l'accès pour l'entretien et l'observation (échantillonnage) du floc
en divers points du décanteur doivent être prévues ;
- Des vidanges complètes des bassins doivent également être prévues. Les vidanges doivent
être d'une durée raisonnable, tout en tenant compte de la capacité d'évacuation des ouvrages
récepteurs.
- La tuyauterie de vidange des boues doit avoir un diamètre minimal de 75 mm et les vannes
d'extraction de boues et d'échantillonnage doivent être accessibles de l'extérieur du décanteur.
- Des raccords à accouplement rapide doivent pouvoir permettre le lavage à contre-courant
des conduites de boues en cas de blocage ou autre ;
- Les tuyauteries d'eau potable servant à déboucher les conduites de boues doivent être munies
d'un dispositif anti-retour à double clapet conforme au Code de plomberie ;
- Dans le cas de décanteurs munis de tubes ou plaques de décantation, il faut prévoir une
tuyauterie de vidange permettant l'évacuation du volume d'eau situé sous les tubes afin de
pouvoir réaliser le nettoyage requis de ces tubes avec un jet d'eau sous pression, ceci afin
d'éviter d'avoir à vidanger inutilement la totalité du décanteur et de ses boues ;
- Dans le cas de décanteurs avec trémies, prévoir un dispositif d'eau de détassage ;
- Si les bassins de décantation sont situés au-dessus d'une réserve d'eau traitée, il faut prévoir
une double barrière en cas de fissures (double plancher);
- Dans le cas de pompes de microsable, les parties en contact avec le fluide doivent être
construites avec un matériau anti-abrasif ;
- Dans le cas d'hydrocyclones, ils doivent être en acier inoxydable ;
- Un trop-plein à l'entrée du décanteur ou un mécanisme d'alerte et de contrôle de haut niveau
d'eau doit être prévu. Chaque décanteur doit pouvoir être isolé ou contourné au besoin pour
l'entretien (s'il y a un seul décanteur, l'eau brute doit pouvoir le contourner en situation d'arrêt
de celui-ci et doit pouvoir être dirigée directement vers les filtres) ;
- Des garde-corps autour des bordures surélevées des bassins de décantation (pour éviter le
drainage d'eau sale) doivent être prévus, de même que toutes les mesures requises pour
assurer une exploitation sécuritaire de ceux-ci par le personnel ;
- Les parties mouillées métalliques doivent, le plus possible, être faites de matériaux à
l'épreuve de la corrosion ;
- L'évacuation des boues du décanteur doit être réalisée de façon automatisée et toutes les
vannes/pompes d'extraction et d'échantillonnage doivent être prévues et installées à l'extérieur
des bassins pour être facilement accessibles ;
- Les moteurs utilisés sont, de préférence, de type totalement fermé et ventilé (TEFC), à haut
rendement et avec un facteur de service de 1,15 ; Dans le cas de travaux réalisés dans des
installations existantes, toujours s'assurer de conserver au moins un décanteur en opération
(s'il y en a au moins deux) et de maintenir une continuité d'opération (même si la capacité de
production sera réduite).

3.6. comparaison des coûts des différents décanteurs :

45
Coûts de réalisation des ouvrages de décantation pour une station de traitement de 700 l/s :

Désignation Quantité PU PP
En DH HT en DH HT
Décanteurs statiques
Génie civil 2 4.000.000 8.000.000
Equipement 2 3.300.000 6.600.000
14.600.000
Décanteurs à recirculation des boues
Génie civil 2 2.400.000 4.800.000
Equipement 2 1.200.000 2.400.000
7.200.000
Décanteur Lamellaire
Floculateur 4 750.000
décanteurs 4 1.100.000 4.400.000
7.400.000

3.7. Dimensionnement d'un décanteur :

Rappel :
• La décantation est basée sur le principe de l'effet de gravité des particules en suspension
dans l'eau.
• Sous l'effet de la gravité, les particules ayant une densité supérieure à 1 sédimentent dans
l'eau avec une vitesse qui s'accélère jusqu'à atteindre une vitesse limite de chute. Celle ci
correspond à une force de résistance (due aux frottements dans le liquide) qui équilibre la
force accélératrice due au poids de chaque particule.
• Quand la vitesse limite est atteinte, la vitesse de décantation devient constante et dépend
de la nature, de la forme et de la densité de la particule ainsi que de la viscosité et de la
densité de l'eau.
• Pour plus de commodités, en théorie, on assimile la forme des particules à des sphères.
• Dans un liquide au repos, une particule est soumise à trois forces
f1
p P

Vs
Le poids de la particule P = mg
La poussée d'archimède p due au fluide
La force résultante des forces de frottement
La loi de Newton en dynamique permet d'écrire :

m(dVs/dt) = P - p - f
où : dVs/dt représente l'accélération de la particule.
46
P = mg avec m : masse de la particule
g : accélération de la pesanteur

que l'on peut écrire encore :

P = ρs Vg
avec ρs : masse volumique ou densité de la particule
V : volume de la particule

p = ρ1 V g
avec ρ1 : masse volumique ou densité du liquide

La force due aux frottements est fonction du coefficient de traînée C, lui même étant fonction
du nombre de Reynolds Re

ρ1.Vs2)/2
f = (C.S.ρ
avec S : section projetée de la particule

C = d/Ren et Re = ρ1.Vs.d/η
η
avec d : diamètre de la particule
η : viscosité dynamique du fluide

La loi de Newton devient :

ρs - ρ1)V - C.S.ρ
m dVs/dt = g (ρ ρ1.Vs2/2
Après une période initiale transitoire, l'accélération dVs/dt s'annule et la vitesse de chute de la
particule devient constante.

Cette vitesse limite est tirée de l'équation précédente :

V1 = √ ((2.g.(ρ
ρs - ρ1).V)/(C.ρ
ρ1.S))
Si d est le diamètre de la particule assimilée à une sphère

V/S = 2.d/3
et
V1 = √(4.g.(ρ
ρs - ρ1).d/ρ
ρ1)

Dans un régime laminaire ou Re < 1, le coefficient de trainée


C = d/Ren
est approximé à C = 24/Re et la vitesse limite de chute de particule est donnée par la loi de
stoke tirée de l'expression précédente :

47
ρs - ρ1).d2
V1 = g.(ρ

Considérons maintenant un bassin de décantation classique, de forme parallèlèpipèdique où


l'eau floculée pénètre d'un côté, traverse le décanteur et ressort débarassée de la quasi-totalité
de ses matières en suspension à l'extrémité opposée selon le schéma suivant :

S1
= H : hauteur du
Arri décanteur
Sortie par vée
déversoir B' B
Vf
de l'eau

A
L'eau étant en mouvement, la particule est soumise à une force résultante R qui est
obtenue à partir des composantes Vs (résultante des forces appliquées à une particule
chutant dans l'eau au repos = vitesse de chute de la particule) et Vf (force due à la
vitesse de passage de fluide dans le décanteur).
AB représente le trajet maximum que peut parcourir une particule qui traverse le
décanteur. S'il s'agit d'une particule grenue, elle suivra la trajectoire AB selon un
mouvement uniformément linéaire et s'il s'agit d'une particule floculée qui continue à
grossir au fil de l'eau par agglomération de nouvelles particules colloidales
destabilisées, elle suivra la trajectoire AB' selon un mouvement unifomément
accéléré.
En général, on constate que les particules floculées décantent plus vite que les
particules grenues ; elles atteignent donc le fond du décanteur avant (AB').

Le décanteur idéal doit donc assurer l'élimination totale des particules grenues qui sont les
plus lentes à décanter.
Pour ce faire, les particules doivent mettre moins de temps (sinon autant) pour parcourir la
distance maximale H (profondeur du décanteur) que l'eau pour parcourir la distance L.
Soit t1 le temps mis par la particule pour parcourir la distance H.

t1 = H/Vs
Soit t2 le temps mis par la particule pour parcourir la distance L.

t2 = L/Vf

t2 ≥ t1 d'où : L/Vf ≥ H/Vs

Vf = Q/H.l
débit/section d'entrée du décanteur
l : largeur du décanteur

D'où : Vs ou Vl ≥ Q/l.L = Q/S


avec S : surface au sol du décanteur

48
Vh = Q/S.n
Vh, représente la vitesse de Hazen d'un décanteur, avec n= nombre de décanteur

On remarque qu'elle n'est pas directement dépendante de la hauteur du décanteur et qu'elle


représente la valeur minimale critique de la clarification. Dans la pratique, pour assurer une
bonne clarification de l'eau, la vitesse de Hazen Vh ne doit pas excéder 1,5 m/h. Il est
néanmoins possible de dépasser cette valeur (sans toutefois aller au-delà de 3 à 3,5 m/h)
lorsque la qualité de l'eau décantée ne nécessite pas d'être élevée par exemple ou encore
lorsque la conception de certains ouvrages modernes le permet.

Pour le dimensionnement d'un décanteur lamellaire, les formules utilisées sont les suivantes :

(1)- Vh = Q/S.n
Avec,

Vh : Vitesse de Hazen

Q : débit d'eau a l'entré du decanteur

S : surface totale des plaques

N : nombre de plaque

(2)- S = n x Sp
N = nombre de plaques

Sp : surface unitaire d’une plaque projetée horizontalement

(3)- n = L x sin α/e


L : longueur du décanteur
Α : angle d’inclinaison des plaques
E : espacement entre deux plaque

(4)- Sp = H x l / tg α
H : hauteur des polaques ; l : largeur du décanteur
Des équations 1,2,3 et 4 ,on tire l’égalité suivante :

Q/n x Vh = i x L. H x cos α /e

D’où L = Q/n x Vh x e/ H x cos α

49
4. Filtration
La filtration est une opération extrêmement courante, qui trouve sa place dans toutes les
filières de potabilisation (si l'on exclut le cas des eaux dont les qualités naturellement
exceptionnelles permettent une distribution directe, ou après désinfection).
La filtration est la barrière ultime et obligatoire de la filière de traitement des eaux dans la
majeure partie des cas. Elle vise à réaliser ou à compléter, à travers un lit filtrant,
l'élimination des particules en suspension, des coliformes, des virus et des parasites
ainsi qu'à réduire la turbidité. Sans elle, plusieurs filières de traitement ne pourraient
obtenir de crédits pour l'enlèvement des virus et des kystes de protozoaires.
Une filtration est souvent indispensable, ne serait-ce que par mesure de sécurité et pour
parvenir à une clarification correcte.
La chaîne de traitement se termine donc dans la grande majorité des cas par un filtre, ou
plus exactement par une batterie de plusieurs filtres,
Le but de la filtration est d'opérer la séparation la plus complète possible entre l'eau et
différentes sortes de particules en suspension. La séparation s'effectue dans une masse
granulaire.

Des particules à éliminer peuvent exister à l'état naturel dans les ressources :
• des argiles,
• des limons, des sables,
• du plancton,
• des bactéries,
• des parasites et parfois des virus.

Ces particules peuvent également être générées dans la chaîne de traitement de l'eau,
(par exemples) :

• cas de flocs d'hydroxyde métallique produits dans une étape de coagulation /


floculation,
• précipités de carbonate insolubles résultant d'un adoucissement chimique,
• précipité d'oxyde de manganèse formé lors d'une préoxydation.
Les filières de traitement incorporant une filtration peuvent être de type :
• Physico-chimique ;
• Physique ;
• Biologique ;
• Adsorptive.

Type physico-chimique :
Les filtres de type physico-chimique sont, encore de nos jours, les plus utilisés en
traitement de l’eau potable.
Par définition, ils doivent être précédés d'une coagulation. La filière de traitement
conventionnelle, qui inclut une coagulation, une floculation, une décantation et une
filtration est la filière la plus populaire en raison du vaste éventail de qualité d'eau
brute qu'elle peut traiter.
Pour des eaux brutes de bonne qualité, une filtration directe (excluant l'étape de
décantation) est parfois possible et peut inclure ou non l'étape de floculation, mais la
coagulation et la filtration demeurent nécessaires.

Type physique :

50
Les filtres de ce type font intervenir des processus de traitement purement physiques tels
que le tamisage et l'adsorption des particules en suspension dans l'eau, sans nécessiter
de pré-traitement chimique.
Pour cette raison, la qualité de l'eau brute doit être excellente. Plus spécifiquement, il
s'agit de la filtration sur précouche.

Type biologique :
Les filtres biologiques font intervenir l'activité microbienne comme processus de
traitement principal.
Le milieu filtrant sert alors de support pour le développement de cette biomasse. Cette
dernière sécrète des diastases favorisant l'action coagulante sur l'eau.
La qualité physique de l'eau appliquée sur ces filtres (turbidité et couleur vraie) doit être
relativement bonne pour que leur rendement soit acceptable.
La filtration biologique permet cependant de gérer des contaminants que les autres filtres
ne peuvent enlever (carbone organique assimilable (COA) et autres composés
biodégradables).
Dans ce cas, la masse filtrante ne limite pas son rôle à celui d'un tamis vis-à-vis des
matières en suspension, mais se comporte comme un support permettant l'accrochage
et le développement de biomasse active.
C'est grâce à cette propriété des filtres que sont possibles des traitements tels que :

• déferrisation et la démanganisation biologiques


• la nitrification de l'azote ammoniacal,
• la dénitrification,
• l'assimilation de carbone organique biodégradable.

Type adsorptif :
Ce type de filtration utilise le processus d'adsorption et s'adresse principalement aux
substances dissoutes.
Le filtre à charbon actif granulaire est le seul procédé de cette catégorie. Il s'agit d'un
traitement de polissage qui peut parfois être intégré à une filière physico-chimique
(remplacement de l'anthracite d'un filtre bicouche par du charbon actif granulaire).
Pour le traitement d'eau de surface, seuls les filtres gravitaires (ouverts) sont acceptés.
En complément de sa fonction principale de séparation, ou clarification, la
filtration permet également de réaliser des traitements de nature biologique.

b.type de système de filtration :

1) Filtration conventionnelle.
La filtration dite conventionnelle est l'étape finale d'un traitement élaboré de clarification
comprenant: une coagulation, une floculation et une étape de séparation de flocs (décantation,
flottation, préfiltration)

51
2) Filtration directe :
On parle de filtration directe lorsque le traitement réalisé en amont de la filtration ne
comprend pas d'étape de séparation de flocs.

3) Filtration en ligne ("in line filtration" ou "contact filtration").


Dans le cas de la filtration en ligne, le prétraitement se résume à une coagulation, la
floculation se déroulant directement dans le filtre (ex 1) ou dans un ouvrage de contact
intermédiaire (ex 2).
> ex 1 : coagulation sur filtre :

> ex 2 : filtration en ligne avec contact intermédiaire :

52
Evolution des techniques de filtration.
Il y a différents types de filtres, en fonction des performances qu'ils peuvent réaliser c'est-à-
dire, précisément :

• de la vitesse de filtration, exprimé par le quotient du débit (Q) sur la surface de la


masse filtrante (Sf), soit V(m/h) = Q(m3/h) / Sf(m²),
• des pertes de charge (perte d'energie potentielle se traduisant par une différence de
niveau d'eau) qu'ils occasionnent, du cycle de filtration (durée de fonctionnement entre
deux opérations de lavage).

Filtres ouverts :
Un filtre de ce type est constitué le plus généralement d'un bassin rectangulaire en béton armé
- divisé en deux compartiments horizontaux par un faux-plancher situé à quelques décimètres
au-dessus du radier.
Un matériau filtrant (le plus souvent du sable) est déposé sur ce faux-plancher et constitue un
lit dont l'épaisseur est de l'ordre de 1 m, (de 0,80, à 1,20m).

Exemple de filtre (coupe schématique)

Avec, 1- Admission de l'eau, 2- Sable filtrant, 3- Plancher de béton

L'eau décantée est admise au-dessus du lit filtrant, traverse celui-ci de haut en bas, traverse
également le faux-plancher qui comporte les dispositifs nécessaires à cet effet, et pénètre dans
le faux fond (entre faux-plancher et radier) d'où, filtrée et débarrassée de ses impuretés les
plus fines, elle est évacuée à l'extérieur.

Filtre ouvert à granulométrie uniforme

L'utilisation de ces filtres, qui semblent s'apparenter de prime abord aux filtres à sable
conventionnels, mais qui en diffèrent sur plusieurs points, exige comme pré-traitement
une décantation dynamique
Ces filtres se caractérisent par :
− Une hauteur de média filtrant (sable) comprise entre 900 et 1200 mm ;
− Une taille effective du matériau filtrant (sable) entre 0,7 et 0,9 mm avec un
coefficient uniformité inférieur à 1,5 ;
− Un taux de filtration permis de 7,5 m³/m²/h de surface filtrante ;
− Une tête d'eau au-dessus du matériau filtrant de 1 m ou plus ;

53
− Un lavage à contre-courant air et eau simultanément, qui est obligatoire
compte tenu de la dimension grossière et de la densité du média filtrant.

Filtres bicouches
 Ces filtres plus compacts que les précédents (taux de filtration supérieur) tout en
demeurant efficaces. En raison de sa forte granulométrie, l'anthracite confère à ce type de
filtre une bonne capacité de stockage pour les substances enlevées (réduit le taux
d'augmentation de la perte de charge par rapport au filtre à sable conventionnel), tandis
que le sable (de plus faible granulométrie) permet de maintenir une bonne qualité de
filtrat.
 Ils se caractérisent par :

− Un matériau filtrant composé de deux couches de matériaux différents : le sable


et l'anthracite ;
− Une hauteur de média filtrant composée de 150 à 300 mm de sable au-dessus
duquel se trouve de 450 à 600 mm d'anthracite, l'épaisseur totale du média
filtrant ne devant pas être inférieure à 750 mm ;
− Une taille effective de :
- 0,4 à 0,6 mm pour le sable, avec un coefficient d'uniformité inférieur à 1,5 ;
- 0,9 à 1,1 mm pour l'anthracite, avec un coefficient d'uniformité inférieur à 1,5.
• Un taux de filtration permis de 10 m³/m²/h de surface filtrante ;
• Une tête d'eau au-dessus du lit filtrant de 1 m ou plus ;
• Un lavage à contre-courant à l'air seul, puis ensuite à l'eau seule, ou bien un
lavage à contre courant à l’eau avec un lavage de surface.

Filtres multicouches
Ces filtres sont caractérisés par une couche d'ilménite, dont la granulométrie est plus
fine que celle du sable, permet d'augmenter plus facilement la qualité du filtrat que pour
les filtres bicouches.
Ils se caractérisent par :
• Un matériau filtrant composé de trois couches de matériaux différents tels que grenat
(ou ilménite), sable et anthracite. La densité de ces matériaux est décroissante afin
d'assurer un reclassement automatique des médias lors des lavage à contre-courant ;
• Une hauteur de média filtrant composée de :
- au moins 100 mm de grenat (ou d'ilmenite) ;
- au moins 230 mm de sable ;
- au moins 450 mm d'anthracite.
• Une taille effective des matériaux filtrants de :
- grenat : 0,2 à 0,32 mm ;
- ilménite : 0,15 mm ;
- sable : 0,45 mm, avec coefficient d'uniformité inférieur à 1,5 ;
- anthracite : 0,9 mm,
• Un taux de filtration permis de 10 m³/m²/h de surface filtrante ;
• Une tête d'eau au-dessus du lit filtrant de 1 m ou plus ;
• Un lavage à contre-courant à l'air seul, puis ensuite à l'eau seule, ou bien à contre-
courant de l'eau et avec un lavage de surface.

Critères de choix du type de filtration en fonction de la qualité d'eau et du


prétraitement.

54
Les critères de choix présentés dans ce paragraphe sont valables pour la filtration utilisée en
tant que clarification (l'aspect biologique n'est pas pris en compte).

Les domaines possibles d'application des différents types de filtration varient en fonction
de certaines caractéristiques de l'eau brute (turbidité, couleur, teneur en algues et
coliformes totaux…)
Pour les eaux souterraines contenant du fer, la filtration directe sur sable peut-être
envisagée pour des teneurs en fer dissous inférieures à 5 mg/1 dans l'eau brute.
Pour des teneurs comprises entre 5 et 10 mg/1, la filtration directe pourra être
effectuée sur filtres multicouches.
Pour des teneurs supérieures à 10 mg/1, la filtration pourra être précédée d'une décantation.

Les critères de conception des filtres ouverts à respecter sont les suivants :
La filtration sera monocouche, et sur sable homogène, dont la granulométrie sera choisie
dans l'intervalle : 0,5 - 1,5 mm .
Le coefficient d'uniformité du sable ne doit pas dépasser la valeur de 1,6.

La couche de sable aura une épaisseur comprise entre 0,8 et 1,2m.


Le niveau normal du sable doit être repéré en quatre endroits du filtre par des repères
en acier inoxydable, scellés et peints. la perte annuelle de sable ne dépasse pas 2%.

Les filtres doivent être tous identiques et alignés sur une seule file. Ils seront du type
extérieur, sans couverture, avec des passerelles de service, et garde-corps amovibles
en acier galvanisé.
La filtration sera à courant descendant, à équi-réparation de débit en amont, et
à niveau constant.

L'alimentation des filtres sera assurée par un canal collectant les eaux décantées
émanant de tous les décanteurs. La mise en service d'un filtre doit être indépendante
de la file de décanteurs ( ou du décanteur ) qui est en exploitation.

La Vitesse de filtration doit être ≤ 7m/h et celle durant le lavage d'un filtre ne doit pas
dépasser 9, 50 m/h.
La durée maximum d'un cycle de filtration ne dépassera pas 24 heures.

Autres éléments importants de conception des filtres :

Fonds de filtres
Le fond des filtres doit être conçu de telle façon que le taux de filtration et la distribution
de l'eau de lavage soient uniformes sur toute la surface filtrante et que la perte de
charge soit minimale.
Il existe différents types de fond. Le plus utilisé est le faux-plancher muni de buselures à
queue percées de fentes, ce qui peut permettre la constitution d'un matelas d'air sous
le lit filtrant dans le cas d'un lavage air et eau. Cela assure également l'équirépartition de
l'air dans le filtre lors des lavages et permet l'élimination de la couche de support de
gravier.
Le fond de gravier avec drains perforés peut aussi être accepté pour supporter le média
filtrant s'il est conçu selon les règles de l'art.
Dans le cas de l'utilisation de buselures, celles-ci doivent être composées d'un matériau
inerte et être installées uniformément dans le faux-plancher à raison d'environ 55

55
buselures/m² de façon à s'assurer d'une bonne répartition. En tout temps, les fentes des
têtes des buselures doivent être plus petites que la taille des grains du matériau filtrant
et cumuler au moins 0,3% de la superficie totale du filtre.
Dans le cas de l'utilisation de fonds en gravier, encore utilisés dans certaines usines
existantes mais rarement dans des neuves, la section totale des latéraux doit être égale
à deux fois celle des passoires.
La section du collecteur principal doit être de 1,5 à 2,0 fois celle des latéraux.
Quand du gravier est utilisé comme support de lit filtrant ou couche de séparation entre
celui-ci et le fond du filtre, il doit posséder au moins cinq couches dont l'épaisseur et
la granulométrie sont les suivantes :

Les collecteurs perforés doivent être recouverts entièrement par les graviers.
Les matières filtrantes doivent être propres, exemptes de matières étrangères.
Les graviers doivent être durs et ronds.

Filtres sous pression :

Les filtres de ce type sont en cuves fermées, cylindres, horizontaux ou verticaux, suivant les
surfaces de filtration désirées, et fonctionnant sous pression.
Dans ces filtres fermés, les dispositifs de régulation sont adaptés à leur mode de
fonctionnement, et les planchers filtrants souvent remplacés par des raquettes perforées,
munies elles-mêmes de buselures ou simplement noyées dans du gravier.

Exemple de filtre (coupe schématique) :

56
Avec, 1- Entrée d'eau brute, 2- Vasque de répartition, 3- Entrée d'air de lavage, 4- Masse
filtrante, 5- Plancher crépiné, 6- Collecteur de sortie d'eau filtrée, 7- Sortie des eaux de
lavage, 8-Vanne de vidange, 9-Evacuation d'air.

d- colmatage et régulation des filtres.

b.1. Colmatage

Le mécanisme de la filtration consiste dans l'adsorption et la rétention sur les grains de
matériaux filtrant des particules floculées.
 Ce phénomène a pour conséquence, un grossissement des grains réduisant la dimension
des espaces interstitiels et la section de passage offerte à l'eau.
Le "colmatage" qui se produit ainsi accroît la perte de charge due au fonctionnement
du filtre.
 La perte de charge se manifeste, le filtre étant en fonctionnement à un débit donné, par la
différence de niveau entre le plan d'eau sur le filtre et le plan d'eau dans une cuve de
réception d'eau filtrée, à la sortie du filtre.

Les filtres peuvent fonctionner selon deux modes :

• Filtres à vitesse décroissante :

Au cours d'un cycle de filtration, la perte de charge dans le lit filtrant augmente.
Si la perte de charge totale disponible est fixée, et en l'absence de système de régulation
de la vitesse de filtration, le débit d'eau filtrée tend naturellement à diminuer au fur et
à mesure de la rétention des particules.
Parallèlement, le niveau d'eau au-dessus de la masse filtrante s'élève jusqu'à un niveau
limite, à partir duquel le lavage du filtre est déclenché.
Les filtres fonctionnant sur ce principe sont parfois appelés filtres à niveau variable ou
encore filtres à encrassement ("declining rate filters").
 Dans les installations utilisant cette technique de filtration, le débit total est réparti entre
tous les filtres, qui travaillent à une vitesse de filtration différente selon leur degré de
colmatage.

• Filtres à vitesse de filtration constante :

Ces filtres sont équipés de systèmes de régulation, permettant de maintenir la vitesse de


filtration à une valeur constante, malgré le degré de colmatage.

d.2. régulation

Elle peut être basée sur :

• la détection d'une élévation du plan d'eau au-dessus du filtre {régulation amont),


Dans ce cas, l'alimentation du filtre en eau floculée est assurée, par déversoir ou
orifice calibré, de telle manière que chaque filtre reçoive un débit d'eau en principe
constant (égal au quotient du débit général par le nombre de filtres en service).

• la détection d'une diminution du débit d'eau filtrée (régulation aval),


Dans ce cas, l'alimentation en eau floculée de chaque bassin filtrant est libre et le

57
contrôle de l'organe compensateur est assuré par le plan d'eau dans la cuve de
réception, équipée en cuve de jaugeage par déversoir ou orifice calibré.

Les systèmes de régulation les plus efficaces assurent à la fois un débit d'eau filtrée constant,
et un niveau d'eau fixe au-dessus du matériau filtrant.
e. Lavage des filtres (décolmatage)
L'opération de lavage des filtres devra être enclenchée selon les deux options suivantes :

0* Manuelle, où toutes les séquences seront démarées manuellement ( par des boutons
poussoirs );
1* semi-automatique, où le cycle de lavage ( différentes séquences ) se déroulera selon un
programme pré-réglé et ajustable (automate programmable pouvant être commun à
l'ensemble des filtres).
L'eau filtrée présentera une turbidité ≤ 0,5 NTU.

N.B .La consommation maximale d'eau de lavage doit être ≤ 2% du débit d'eau filtrée.
Le lavage des filtres est toujours assuré en flux ascendant à l'aide d'un fluide à la fois ou
de deux fluides simultanément.

Dans le cas des filtres lavés à l'eau seulement, le débit d'eau requis par m² de surface
filtrante est de l'ordre de 40 à 50 m³/m²/h selon les caractéristiques des matériaux.
C'est notamment le cas des filtres à sable conventionnel ou encore d'autres types de
filtres lorsque les coûts d'équipements doivent être minimisés, entre autres lorsque
certaines unités préfabriquées sont utilisées.
 Cependant, à l'exception des filtres à sable conventionnels, le lavage à deux fluides est à
considérer en premier lieu.
Les filtres lavés à l'air et à l'eau le sont par retour simultané d'air à fort débit et d'eau à
débit réduit, suivi d'un rinçage unique à l'eau à débit moyen ne provoquant pas de mise
en expansion importante du lit filtrant.
Pour les filtres à lavage simultané air et eau, les débits requis par m² de surface filtrante
sont :
• Air de lavage : de l'ordre de 50 à 60 m³/m²/h ;
• Eau de lavage accompagnant l’air : de l'ordre de 15 à 20 m³/m²/h
(typiquement 15) ;
• Eau de rinçage : de l'ordre de 20 m³/m²/h.
Dans le cas présent, la durée du lavage est souvent de l'ordre de 10 à 12 min si l'on exclut
le remplissage du filtre et la pré-filtration à l'égout. La durée totale, incluant
remplissage et préfiltration, est de l'ordre de 20 min.
Pour les filtres à lavage à l'air seul et ensuite à l'eau seule, les débits requis par m² de
surface filtrante sont de :
• Air de lavage : de l'ordre de 55 à 70 m³/m²/h ;

58
• Eau de lavage : de l'ordre de 35 à 40 m³/m²/h.
 Dans ce cas, la durée totale du lavage sera de l'ordre de 20 min et la consommation
d'eau de lavage par rapport au volume filtré pourrait être supérieure à celle des filtres à
lavage simultané air et eau.

Déclanchement de lavage

Le lavage d'un filtre à sable peut être déclenché :


• lorsqu'une consigne de perte de charge maximale est atteinte,
• en cas de dégradation de la qualité de l'eau filtrée,
• par horloge.
Lorsqu'un filtre est mis à l'arrêt pour lavage, en période de production d'une installation
comprenant N filtres, la totalité du débit est répartie sur les (N-1) filtres restant en
service ; pour des raisons évidentes, le sur-débit accepté par ces (N-1) filtres doit
rester raisonnable.
 C'est pourquoi, une unité de traitement destinée à produire 24h/24 devra comporter un
nombre suffisant de filtres. Pour une petite unité de traitement comportant moins de 4
filtres, le lavage sera effectué hors des périodes de production.
 Le lavage est réalisé à contre courant du sens de filltration, à l'aide d'eau filtrée, avec ou
sans procédures auxiliaires (air, balayage de surface du matériau).

Les différentes procédures habituelles d'un lavage peuvent être :


• 1ère phase : détassage,
Injection d'air à contre courant, dans le but de détasser le lit de matériau qui s'est
progressivement compacté au cours du cycle de filtration.

• 2ème phase : lavage,


Lavage à contre-courants simultanés d'air et d'eau filtrée.
Pendant cette phase, les forces de cisaillement exercées sur les dépôts, conjuguées aux
frottements des grains entre eux, permettent de décoller les particules ayant adhéré aux
grains au cours du cycle de filtration.

• 3ème phase : rinçage,


Injection d'eau seule, à une vitesse supérieure à celle de la phase de lavage.
Cette phase de rinçage a pour objet d'entraîner hors de la masse filtrante les matières
en suspension décrochées lors de la phase de lavage air + eau.

Le lavage d'un filtre à sable selon cette technique (air + eau) nécessite au total un volume
d'eau de lavage d'environ 4 m3/m2 de surface filtrante.

Dans ces conditions, à raison d'un lavage par filtre et par 24 heures, la perte en eau due au
lavage s'élèvera à environ 3 % de la production.

f. Équipements requis sur chaque filtre

 Les équipements suivants sont exigés pour chaque filtre :


Un débitmètre (débitmètre magnétique suggéré) mesurant le débit d'eau filtrée
et dont les mesures sont transmises à un système de contrôle ;
Une jauge de pertes de charge ;

59
Un système de contrôle de débit à la sortie de chaque filtre maintenant le débit
désiré quel que soit le niveau d'encrassement du filtre (p. ex., un vanne
papillon modulante pouvant s'ajuster automatiquement au débit présélectionné
ou au débit préprogrammé correspondant à un niveau d'eau du réservoir) ;
Une prise d'échantillonnage d'eau filtrée (avant l'ajout possible d'autres
produits chimiques en fin de traitement afin de permettre une mesure adéquate
de la turbidité de l'eau filtrée avant tout ajout) ;
La tuyauterie nécessaire pour la pré-filtration à l'égout domestique ;
Chaque filtre incluant son système de lavage devrait être en mesure d'opérer de
façon indépendante.
Le volume d'eau de lavage utilisé doit pouvoir être mesuré ;
Un turbidimètre avec alarme (un enregistrement de la turbidité avec une valeur
enregistrée aux 4 heures est un minimum exigé, mais l'idéal demeure
d'enregistrer la turbidité en continu et d'en extraire une valeur à toutes les 4
heures) ;
Il faut également éviter, en tout temps, les sur-débits sur l'un des filtres.

g.Dimensionnement des filtres :

L'eau décantée est admise par les ouvrages de filtration et distribuée sur les filtres.
Les flocons contenus dans l'eau décantée sont fragiles et il est nécessaire de prendre des
précautions pour éviter qu'ils ne se brisent. Lorsque cela se produit, les impuretés
risquent de traverser la masse filtrante et de refloculer ensuite dans la citerne d'eau
traitée.
C'est pourquoi la vitesse d'acheminement de l'eau vers les filtres via les goulottes devra
rester faible.
Le dimensionnement des filtres est basé sur la vitesse de filtration adoptée.
surface de filtration
Pour une vitesse V de filtration adoptée et un débit Q, la surface de filtration requise est
:

Sf = Q/V
Pompes de lavage :

Soit V1 la vitesse de lavage


⇒ Débit de lavage : q1 = V1 x Sf
Si V2 est la vitesse lors du soufflage d'air
Alors le débit devient : q2 = V2 x Sf

Surpresseurs d'air :

Soit V3 la vitesse de l'air adoptée


Alors le débit d'air requis est : q3 = V3 x Sf

60
5- Correction de l'agressivité des eaux traitées par l'eau de chaux:
L'utilisation de la chaux (au lieu d'un autre réactif ) pour la correction de l'agressivité et de
la corrosivité des eaux produites doit être justifiée du point de vue technico-
économique.
Le post doit être constitué de deux saturateurs statiques fonctionnant en parallèle et ce
pour permettre une flexibilité d'exploitation.
 Le débit d'eau de chaux ne devra pas dépasser un équivalent de 1,3 Kg de Ca (OH)2 par
heure et par mètre carré de surface du saturateur ( soit une vitesse de 0,8 m3/m2/h ).
Le poste de préparation et d'injection du lait de chaux comportera deux bacs de
préparation dotés d'agitateurs et deux pompes doseuses (dont une de secours )
permettant l'injection du débit maximum requis en chaux. La solution de lait de chaux
aura une teneur en chaux pure de 50 g/l.
Ect…..

Le post de correction de l'agressivité par l'eau de chaux doit garantir :


Une turbidité de l'eau de chaux inférieure à 20 NTU.
Un titre de l'eau de chaux produite par le saturateur qui doit être au moins de 1,3 g/l.
L'eau produite ( corrigée ) devra être légèrement incrustante afin qu'elle puisse déposer un
léger film de carbonate de Calcium pour protéger les parois internes des ouvrages
d'eau, eu égard aux problèmes de corrosion électrochimique.
Les paramètres ci-après doivent être impérativement respectés :

Taux de saturation (TS) en carbonate de Calcium ( Ca CO3 ) selon la méthode


Legand-Poirier-Leroy de -1,2 à +1,5 ou indice de saturation (essai au marbre) de
+0,1 à +0,2.
Teneur en Calcium supérieure à 8 degrés Français (supérieure à 32 mg Ca/l).
Teneur en bicarbonate (TAC ) supérieure à 8 degrés Français (supérieure à 97,6
mg HCO3/l).
pH de l'eau traitée = 8,2 à 8,3.

6- Désinfection
Le terme stérilisation est très souvent utilisé mais il est impropre. L'eau potable, suivant
les normes, contient toujours quelques germes banaux, alors qu'une eau stérile au sens
strict ne contient aucun germe.
 L'eau doit être désinfectée au sortir de l'usine de production et contenir un agent
bactériostatique pour préserver sa qualité dans les conduites de transport jusqu'aux
points d'utilisation.
Les réactifs les plus couramment utilisés sont le chlore sous différentes formes et l'ozone.
A signaler que, le taux d'inactivation des bactéries, virus…augmente avec la température.
Pour une même efficacité le paramètre C.t (concentration en désinfectant en mg/L x temps
de contact en minute) diminue avec la température de l'eau.
Le tableau ci-dessous donne la valeur nécessaire du C.t. pour un abattement de 3 log (99
%) des giardia par le chlore à pH = 7.
T (°C) 1 5 10 15 20 25
C.t (mg.min/L) 236 165 124 83 62 41
La demande en chlore augmente avec la température du fait de l'accroissement de
l'activité biologique.
La formation des sous-produits de la désinfection augmente avec la température. Exemple
pour la chloration : +50 µg/L de THM par accroissement de 10°C.

61
Les organismes vivants de l'eau a traiter par le chlore :

• Micro-organismes pathogènes :

L'eau contient une multitude de micro-organismes issus de l'activité biologique naturelle,


dont certains ont la caractéristique d'être pathogènes, c'est-à-dire qu'ils peuvent
provoquer des maladies.
Le réservoir principal des micro-organismes responsables des maladies hydriques
(transmise par l'eau) est l'appareil digestif de l'homme et des animaux à sang chaud.
Ainsi les matières fécales contiennent une grande diversité d'organismes pathogènes -
bactéries, virus et parasites - qui peuvent entraîner des maladies et contaminer des
porteurs sains.
Les germes pathogènes peuvent être responsables d'infections sans gravité (gastro-
entérites bénignes, diarrhées) ou d'infections graves, voire fatales (choléra, typhoïde).
Certaines bactéries dites opportunistes, normalement présentes chez l'homme, peuvent
infecter des personnes dont les défenses immunitaires sont amoindries.
• Bactéries :
Ce sont des organismes unicellulaires (0,1 à 20 µm) capables de vivre et de se reproduire.
Ils peuvent également libérer des toxines.
 Les épidémies d'origine bactérienne constituent la majorité des épidémies hydriques.
EXEMPLE :
• Legionella pneumophila (pneumonie),
• Schigellae (affections gastro-intestinales),
• Salmonellae (fièvre typhoïde et paratyphoïdes, salmonelloses).
• Virus :

Ces micro-organismes sont plus résistants que les bactéries. Ils peuvent exister à l'état
végétatif, ou être actifs sur les cellules vivantes.
Exemples :

• virus de l'hépatite A,
• virus de la poliomyélite,
• virus de la conjonctivite.

• Parasites :
Les principaux parasites sont lesprotozoaires et leshelminthes (vers).
Les protozoaires (dont les amibes) intestinaux pathogènes pour l'homme sont responsables
de certaines dysenteries et degastro-entérites.
Leurs kystes sont parmi les formes les plus résistantes aux traitements d'eau potable, y
compris aux traitements chimiques de désinfection : kystes de Giardia,
deCryptosporidium.

• Micro-algues :
Les algues jouent un rôle positif dans l'équilibre naturel des milieux aquatiques, en
assurant notamment l'oxygénation de l'eau grâce à la photosynthèse.

62
Sur le plan sanitaire, elles ne présentent pas un grand intérêt, si ce n'est qu'elles peuvent
abriter des germes pathogènes et les protéger de la désinfection.
Certaines algues sont cependant toxiques pour l'homme : il s'agit des algues bleues, encore
appelées cyanophycées ou cyanobactéries, qui excrètent des toxines responsables
d'allergies cutanées et respiratoires, de nausées, de gastro-entérites ou de dysenterie.

Mécanismes de la désinfection

Mode d'action des désinfectants chimiques

Les agents désinfectants couramment utilisés dans le traitement de l'eau (chlore et dérivés,
ozone) possèdent un pouvoir germicide très efficace, essentiellement basé sur des
mécanismes chimiques d'oxydoréduction.
Ainsi l'efficacité d'un désinfectant est directement liée à son pouvoir oxydant,
ce qui permet de classer les réactifs suivants par ordre décroissant d'efficacité
selon leur potentiel redox :
• Ozone en milieu acide ( O3/O2(H+) ) ---------- 2,07 v
-
• Acide hypochloreux ( HClO/ClO ) ---------- 1,49v
-
• Chlore ( Cl2/Cl ) ---------------------------- 1,36v
• Ozone en milieu basique (O3/O2(OH-) ) ------ 1,24v
• Bioxyde de chlore ( ClO2/ClO2 ) ------------ 0,95v
- -
• Hypochlorite ( ClO /Cl ) ------------------- 0,90 v

L'utilisation du chlore gazeux ou des solutions d'hypochlorite pour la


désinfection finale est fonction des débits de production
La capacité unitaire du contenant de chlore ( bouteilles et tanks) est choisie à
base des débits de production
L'injection de l'eau chlorée ou de la solution d'hypochlorite se fera à l'aide
d'une canne d'injection qui sera immergée dans une bâche d'eau traitée,
munie de chicanes ou au sein de la conduite d'eau traitée alimentant cette
bâche.
Le temps de contact ( eau filtrée avec la solution chlorée ) doit être de l'ordre
de 30 minutes.
Les chloromètres et leurs équipements annexes ( pompes d'eau motrice
notamment ) doivent être dimensionnés pour un taux de préchloration
pouvant varier de 1 à 2 gr/m3.
L'eau alimentant les hydro-éjecteurs (des chloromètres ) doit être de l'eau
filtrée.
Au cas où les sites de la préchloration et de la désinfection finale sont
éloignés, un deuxième bâtiment de chloration sera prévu et ce de même
conception que celui de la préchloration mais en veillant à ce que l'aire de
stockage du chlore soit plus réduite.
Si les deux opérations précitées sont prévues dans l'enceinte de la station de
traitement, un seul bâtiment de chloration commun sera réalisé.

7. Réactifs de traitement :

63
Bâtiment des réactifs :
Ce bâtiment abrite les postes de préparation et d'injection des réactifs, qui seront
dimensionnés en fonction des données ci-après :

 ulfate d'alumine ou chlorure ferrique :


S
Concentration:
Pour ces deux produits, les concentrations dans les bacs à réactifs seront de 150 à 250 g/l au
maximum.
Points d'injection :
L'injection se fait, d'une part , dans chacun des mélangeurs rapides en tête des floculateurs et à
l'entrée des débourbeurs si
ceux-ci existent.
Les bacs
au nombre de 2 ( dont un de secours ) seront équipés d'un revêtement anti-acide, d'un
agitateur électromécanique, de tuyauteries de vidange, de trop-plein et d'un collecteur pour
l'alimentation des pompes doseuses. Une sécurité doit être prévue pour protéger les pompes
en cas de niveau bas.

Polymère ou alginate :
Concentration:
Les concentrations en solution dans les bacs à réactifs seront au maximum de 0.5 g/l pour le
polyéletrolyte et de 1.5 g/l pour l'alginate.
Points d'injection : dans chaque bassin de floculation et à l'entrée des
débourbeurs si ces derniers sont prévus.

Il faut prévoir pour ce poste, une unité de préparation de la solution en continu et automatique
capable de doser aussi bien l'alginate que le polyélectrolyte.

 haux:
C
Concentration:
La concentration dans les bacs à réactifs sera au maximum de 50 g/l (exprimée en produit
commercial à 90 % de pureté ).
Points d'injection:
dans le mélangeur rapide.

Charbon actif :
Concentration :
La concentration dans les bacs à réactifs sera de 50 g/l au maximum.
Points d'injection :
L'injection se fait dans les mélangeurs rapides avant les floculateurs.

Le local de stockage et de préparation du charbon actif sera séparé du bâtiment d'autres


réactifs pour des raisons de sécurité,

Equipement :
L'équipement de ce poste est similaire à celui de la chaux.

 ermanganate de Potassium:
P
Concentration :
La concentration dans les bacs à réactifs sera de 5 à 20 g/l au maximum.

64
Points d'injection :
L'injection se fait dans chacun des mélangeurs rapides en tête des floculateurs.

Récapitulatif

Dimensionnement des postes de réactifs :

- Poste du coagulant :

Soient C la concentration de la solution à préparer (en g/l)


t le taux de dosage ( en g/m3)

Alors le débit de dosage est :

Q = Qe.t/C
avec Qe : débit d'eau

Si T est le temps d'autonomie requis, alors la capacité du stockage est :

V = q.T
- Poste du permanganate de potassium (KMnO4)

Soient t1 le taux du manganèse dissous pris en compte (g/m3)


t2 le taux de dosage
C la concentration de la solution à préparer
Le débit de dosage est :
q = Q.t1.t2/C
- Poste de chloration :

65
Soient t1 la dose d'injection du chlore en préchloration
t2 la dose d'injection du chlore en désinfection
Qb le débit d'eau brute
Qt le débit d'eau traitée
T1 le temps de fonctionnement par jour
T2 l'autonomie requise

Alors la quantité de chlore nécessaire est :

M = (t1.Qb + t2.Qt). T1 . T2
- Calcul des quantités de résidus produits :
Il est nécessaire, lorsqu'on étudie une station, de pouvoir apprécier la quantité de boue qui
sera produite.
Dans le cas d'un traitement chimique, cette détermination est relativement complexe ; en effet,
les boues produites par coagulation proviennent à la fois des substances contenues dans l'eau
brute : matières en suspension, matières composantes de la couleur et des produits chimiques
ajoutés pour produire l'épuration désirée : coagulant et éventuellement adjuvant et charbon
actif.
On évaluera les quantités de boues en teneurs de matières sèches, par exemple en g/Kg/m3
d'eau traitée.
On peut d'abord poser l'hypothèse simplificatrice que tout le coagulant sera précipité sous
forme d'hydroxyde : on pourra alors appliquer une formule de type :

P = MS + AH + X + Y
Où P : poids des matières sèches
MS : matières en suspension (g/m3)
A : coefficient de production de boues par la couleur (0,07)
H : couleur en degré Hazen en mg/l de sels Co-Pt
X : précipité produit par le coagulant = K.D
Y : dose adjuvant, charbon actif, etc … (g/m3)
D : dose de floculant utilisée (g/m3)
K : coefficient dépendant du coagulant utilisé
Al2(SO4)3 (18 H2O) , K = 0,25
FeCl3 technique, K = 0,25

Le coefficient A a été déterminé expérimentalement sur plusieurs eaux, il est de l'ordre de


0,07

X est donné par : F.P.D/100

Où F est un facteur propre au coagulant utilisé


P est le taux de richesse en oxyde de ce coagulant
D est la dose utilisée en ppm
Ainsi par exemple , pour du sulfate d'alumine solide à 17/18 % d'Al2O3

P = 17 F = 2 Al(OH)3/Al2O3 = 1,5

D'où X = 17x1,5 x D/100 = 0,26 D

66
La formule complète devient alors dans ce cas :

P = MS + 0,07 H + 0,26 D + Y
Y : dose adjuvant, charbon actif, etc … (g/m3)

Le terme MS doit être déterminé avec la plus grande exactitude. En effet, dans la
plupart des cas, lorsqu'il s'agit de clarifier une eau de surface, sa valeur est
relativement importante. Une commission américaine constatant que les quantités de
boues calculées ne correspondent souvent pas avec celles produites effectivement par
les stations de traitement, a pu se rendre compte que plusieurs traiteurs d'eau ne
procédaient pas à la détermination précise du terme MS et se contentaient de
l'évaluer, ou bien encore utilisaient des méthodes de détermination peu précises.

Il faut donc que des essais de laboratoire soient effectués avec le plus grand sérieux,
avant de calculer une installation de traitement des boues ; ces essais porteront sur la
détermination précise des termes :

MS - H - D - Y
Y : dose adjuvant, charbon actif, etc … (g/m3)
H : couleur en degré Hazen en mg/l de sels Co-Pt
D : dose de floculant utilisée (g/m3)

On établira ensuite une statistique de ces valeurs portant sur une période suffisamment
prolongée.

Mieux encore, lorsque cela sera possible, on complètera ces déterminations par une
étude pilote « in situ ».

67
Annexe

Annexe I

Normes Marocaine relative à la qualité des eaux d'alimentation humaine

Paramètres Unités VMR VMA VmR Paramètres Unités VMR VMA VmR

68
Facteurs organoleptiques Oxygène O2 : mg/l 5(O2(8
Odeur Seuil de perception à 0 3 Sulfate (3) SO4 : mg/l 200
250C
Saveur Seuil de perception à 0 3 Facteurs indésirables ou toxiques
250C
Couleur réelle unité Pt mg/l 5 20 Arsenic AS : mg/l 0,05
Turbidité Unité de turbidité 1 5 Baryum BA : mg/l 1
néphélométrique NTU
Facteurs Physico-Chimiques Cadmium Cd : mg/l 0,005
Potentiel Unités 6,5 9,2 6,0 Cyanures CN- : mg/l 0,1
Hydrogène(1) PH (Ph 8,5)
Conductivité Us/cm à 20 0C 1300 2700 110 Chrome total Cr : mg/l 0,05
Minéralisation totale Résidu sec à 1000 2000 100 Cuivre Cu : mg/l 1
(2) 105 0C mg/l
Dureté totale Milliéquivalent par 6 2 Fer Fe : mg/l 0,3
litre(meq/l)
Magnésium(3) Mg : mg/l 100 Fluorures F : mg/l 0, 7 1,5
Aluminium Al : mg/l 0,05 Manganèse Mn : mg/l 0,1
Ammonium NH4 : mg/l 0,05 0,5 Mercure Hg : mg/l 0,001
Nitrites NO2- : mg/l 0,1 Plomb Pb : mg/l 0,05
Nitrates NO3- : mg/l 50 Hydrogène Sulfuré Non détectable
organoleptique ment

Chlorures Cl- : mg/l 300 750 Sélénium Se : mg/l 0,01


Zinc Zn : mg/l 5
Facteurs d'intérêt Biologique
Oxydabilité au KMn O2 : mg/l 2
O4
VMA : Valeur maximale admissible
VMR : Valeur maximale recommendée
VmR : Valeur minimale requise
(1) - 0,3 <Index de saturation < 0,3
6,2 < Index de stabilité < 7
(2) - Le choix de la concentration recommandée est motivé par un problème de goût .
(3) - Il ne faut pas plus de 30 mg/l si l'eau contient 250 mg/l de Sulfate
S'il y'a moins de sulfate, la tolérance pour Mg peut atteidre 150mg/l.

Qualité microbiologique des eaux :

FACTEURS BACTERIOLOGIQUES
Valeurs maximales admissibles
Unités Coliformes Coliformes Observations
Fécaux
totaux
N/100 ml 0 0
Eau transportée
sous canalisation
a.1 - Eau
désinfectée à
l'entrée du systéme
de distribution 0,1
mg/l (CH Rés (1
mg/l)
0 0 a.2 - Eau non
dans 98%des
échantillons analysés au désinfectée à
cours de l'année 3 l'entrée du système
(occasionnellement mais de distribution.
pas dans 2 échantillons
consécutifs

69
0 0 a. 3 - Eau dans le
dans 95% des réseau de
échantillons 3
occasionnellement mais distribution : eau
pas dans 2 échantillons nécessairement
consécutifs désinfectée. 0,1 mg
(CH Rés (1,0
mg/l) (4)
0 10 Eau non transportée
sous canalisation.

0 0 Eau embouteillée.
Unités 0 0 Eau approvisionnée
en cas catastrophe.
N/ ml Germes totaux
Ne doit pas excéder 20 fois le taux obtenu entre le
début et la fin du réseau dans 90% des analyses au
cours de l'année

Annexe 2.

TRAITEMENT DES BOUES ET DES EAUX DE PROCÉDÉ


Introduction

Le concepteur doit prévoir le traitement et/ou la disposition des eaux sanitaires, des eaux de
procédé (eaux de lavage, concentrats et autres) ainsi que des boues.
Dans certains cas, cette préoccupation peut influencer les choix de procédés.
Les eaux sanitaires doivent être dirigées directement vers le réseau d'égout ou un système
de traitement des eaux usées approuvé.
Les eaux de procédé et les boues doivent être séparées des eaux sanitaires pour éviter de
traiter l'ensemble comme des eaux usées sanitaires.
La figure ci-dessous présente, sous forme d'arbre décisionnel, les différentes possibilités de
traitements et de rejets.
Les eaux de procédé et les boues doivent faire l'objet d'une caractérisation selon le programme
d'échantillonnage présenté dans le tableau ci-dessous :

Tableau: Programme d'échantillonnage et paramètres à analyser pour la caractérisation des


eaux de procédé et des boues

70
Figure : Arbre décisionnel pour le traitement des eaux de procédé et des boues

71
1. Rejet dans le réseau d'égout municipal

Impact des rejets sur le réseau d'égout municipal

72
Le rejet des eaux usées dans le réseau d'égout municipal domestique ou unitaire est la solution à
privilégier lorsque possible.
Toutefois, avant de retenir ce scénario, il faut évaluer l'impact de ces rejets sur les ouvrages
d'assainissement comme le réseau d'égout, les ouvrages de régulation de débit, les postes de
pompage et l'installation de traitement des eaux usées.
De façon générale, les eaux recueillies doivent être amenées via le réseau d'égout à la station
d'épuration sans possibilité de participer à un trop-plein ou à une surverse.

Détermination des infrastructures nécessaires

En fonction des débits à véhiculer dans les différents ouvrages d'assainissement, il faut déterminer
les infrastructures nécessaires (bassins d'égalisation par exemple) pour que ces eaux puissent
transiter sans causer de nuisance aux utilisateurs actuels.
De façon générale, les boues doivent être acheminées directement au réseau.

2. Rejet dans le milieu récepteur

Lorsqu'il n'y a pas de réseau d'égout à proximité ou en alternative au rejet à l'égout, il faut
prévoir les infrastructures qui seront nécessaires pour traiter adéquatement ces eaux avant
de les rejeter dans le milieu récepteur.

Identification des points de rejet

Le concepteur doit établir les différents points de rejet possibles en prenant en considération
l'impact sur le milieu récepteur et sur les activités en aval (prises d'eau, usages récréo-touristiques,
etc.).

Vérification des critères opérationnels pour chacun des points de rejet

Les rejets dans le milieu récepteur devront respecter les limites technologiques ou les
critères opérationnels suivants :

· Matières en suspension (MES) < 20 mg/L;


· Aluminium total < 3 mg/L;
· Fer total < 5 mg/L;

La limite technologique de 20 mg/L en MES permet aussi de réduire les métaux associés
pour lesquels il n'y a pas de critères opérationnels. Pour les paramètres autres que les
métaux (paramètres organiques et inorganiques), la quantité rejetée dans le milieu récepteur
doit être la plus faible possible en fonction des technologies disponibles.
Par contre, il doit être démontré que le rejet ne sera pas toxique pour la faune aquatique, surtout en
fonction des produits ajoutés dans la station de production d'eau potable. Le chlore résiduel fait partie
des paramètres à surveiller (le critère opérationnel de rejet au milieu naturel à atteindre pour la
concentration de chlore résiduel total est de 0,05 mg/L).

3. Traitement des eaux de procédé

Les eaux de procédé les plus fréquemment rencontrées sont les eaux de lavage des filtres
utilisés en traitement d'eau de surface ou d'eau souterraine.

3.1. Traitement des eaux de lavage des filtres gravitaires

Décantation

73
En général, une période de décantation de 6 à 24 heures est suffisante pour produire un
effluent faible en turbidité et en aluminium.
Les décanteurs mécaniques sont munis d'un système de raclage de fond et de soutirage de
boues.
Dans les décanteurs statiques, il faut prévoir un volume additionnel pour le stockage de
boues entre les vidanges.
Pour optimiser le fonctionnement de ces décanteurs, il faut prévoir un bassin de stockage
et d'égalisation des eaux de lavage pour régulariser les débits d'eau qui alimentent le
décanteur.
Le taux de décantation peut varier entre 0,48 et 1,92 m/h.
Le dosage d'un polymère anionique et l'utilisation de lamelles permettent 'augmenter le
taux de décantation.
La décantation produit un effluent faible en turbidité ( 0,8 à 2,5 UTN), en aluminium (1,0 à 2,3
mg/L), en fer (<5 mg/L) et en chlore résiduel libre (<0,1 mg/L). Les boues extraites du
décanteur ont une teneur en solides de 0,5 à 1,5%.

Lagunage

• Les eaux de lavage des filtres peuvent être traitées par lagunage selon les règles suivantes :
La profondeur minimale est de 1,5 m;
Les étangs doivent comporter un minimum de deux cellules qui peuvent être isolées séparément
pour faciliter les vidanges et l'entretien;
Les étangs doivent être munis d'ouvrages d'entrée permettant une bonne répartition des eaux de
lavage et d'ouvrages de sortie afin de minimiser l'entraînement des solides et des algues dans le
milieu récepteur;
Les étangs doivent être situés de préférence au moins à 150 m des habitations;
Il faut aménager des fossés de dérivation des eaux de surface autour des étangs.

Seul l'effluent des étangs peut être rejeté dans un cours d'eau, et ce s'il respecte les critères de rejet
établis.
Lors de la conception des étangs, le concepteur doit prévoir un système pour extraire les boues et
les déshydrater.
La vidange des étangs doit être faite quand les concentrations de fer ou des matières en suspension
dépassent les critères de rejet.
La conception des étangs doit prévoir une capacité de stockage de solides de 2 à 3 ans tout en
tenant compte de l'épaisseur de la couche de glace en hiver. L'effluent du lagunage est
habituellement faible en turbidité (4 à 5 UTN), en chlore libre (<0,1 mg/L), en aluminium total
(<1,0 mg/L) et en manganèse (0,7 mg/L).

3.2 Traitement des boues

Caractéristiques des boues


Les boues en provenance des décanteurs ont une teneur en solides entre 0,5 à 1,5%.
Ce sont des boues gélatineuses difficiles à déshydrater.
Elles sont chargées en aluminium total (800 à 2567 mg/L), en fer (222 mg/L), et en manganèse
(46,5 à 180 mg/L).
Les boues de chaux, produites par précipitation des ions de calcium et de magnésium, ont une
teneur en solides plus élevée (3 à 5%). De plus, ces boues ont une meilleure décantabilité.

Épaississement

Les boues des eaux de lavage et des décanteurs peuvent être épaissies pour faciliter la
déshydratation mécanique ou le séchage.
La configuration d'un épaississeur mécanique est similaire à celle d'un décanteur mécanique.

74
Il est équipé aussi d'un système de raclage de fond et d'un puits d'extraction de boues central.
Par contre, le racleur de fond d'un épaississeur est conçu pour permettre une certaine compression
des boues.
Les boues sont alimentées en continu, de même que l'évacuation du surnageant.
L'extraction de boues se fait sur une base périodique; par conséquent, le concepteur doit prévoir
une capacité de stockage de boues dans l'épaississeur.
L'épaississeur statique est un bassin rectangulaire muni de pièges à boues à pentes
inclinées. La seule pièce mécanique est un déversoir amovible qui permet de recueillir le
surnageant à différents niveaux de l'épaississeur.
Ces épaississeurs fonctionnent en mode discontinu.
Après le remplissage, on laisse décanter les boues; ensuite le surnageant est extrait
graduellement par le déversoir amovible jusqu'à l'interface liquide-boues.
Il faut au moins deux épaississeurs par installation pour un épaississement en continu.
Dans la conception de l'épaississeur, on doit inclure une capacité de stockage de boues.
Les critères de conception d'un épaississeur peuvent être déterminés à partir des essais de
décantation sur les boues de la station.
Dans le cas d'une nouvelle station, les essais de décantation peuvent être faits sur les boues d'une
station existant ayant une eau brute similaire.
Le concepteur peut aussi utiliser des critères de conception empiriques :
♦ La charge massique appliquée pour les boues de précipitation par la chaux peut varier
entre 97,8 et 195,6 kg/m 2 /d . La siccité des boues peut atteindre 30%;
♦ La charge massique appliquée pour les boues d'alun est plutôt faible, elle peut varier entre
14,7 et 24,4 kg/m 2 /d . La siccité des boues varie entre 1 et 3%.

Déshydratation mécanique

Un certain nombre d'équipements sont disponibles pour permettre la déshydratation


mécanique des boues :
♦ filtre à bandes presseuses,
♦ filtre-presse, centrifugeuse à vis,
♦ pressoir rotatif.
♦ Les critères de conception de ces équipements sont variables en fonction de la qualité des boues à
déshydrater.
♦ Il est donc recommandé de réaliser des essais pilotes avant d'établir les critères définitifs de
conception.

Lits de séchage conventionnels

Le lit de séchage conventionnel fonctionne selon le principe suivant :


♦ les boues sont épandues sur la surface du lit en couches et le séchage se fait par évaporation et
transpiration.
♦ Les eaux contenues dans les boues doivent être éliminées au maximum par drainage et
décantation.
La conception d'un lit de séchage doit tenir compte des facteurs suivants :

♦ nature des boues à déshydrater,


♦ siccité des boues à épandre,
♦ épaisseur des couches de boues à épandre,
♦ quantité d'eau à enlever par décantation et drainage,
♦ taux d'évaporation,
♦ méthodes d'enlèvement de boues et destination finale.

75
La configuration conventionnelle est un bassin rectangulaire de faible profondeur et divisé en
plusieurs cellules pour faciliter l'épandage et l'entretien.

Le fond du lit est doté d'un système de tuyauterie qui est installé dans le gravier pour le drainage de
l'eau et le tout est recouvert par une couche de sable.
La composition du lit est la suivante :

♦ ·7,5 cm à 15 cm de graviers grossiers;


♦ · 7,5 cm de graviers moyens;
♦ · 7,5 cm de graviers fins;
♦ · 7,5 cm de sable grossier;
♦ · 15 cm de sable fin.

Les lits de sable doivent être conçus pour permettre un enlèvement des boues sèches par des
équipements mécaniques comme les chargeuses frontales.
La surface requise peut être estimée par la formule suivante :
A= V/ (N*D)

A : surface des lits, m 2
N : nombre d'épandage par année
D : épaisseur de boues épandues, m
V : volume annuel de boues à traiter, m 3 .

Le nombre d'épandages par année dépend du climat, du temps de séchage et du temps


requis pour enlever les boues séchées et pour préparer les lits.
Les boues peuvent être enlevées quand elles ne collent plus au sable et quand elles se
prêtent
à un enlèvement par chargeuse frontale.
L'épaisseur des couches de boues épandues peut varier entre 0,20 m et 0,76 m pour les
boues d'alun ou de fer et de 0,30 m à 1,20 m pour les boues de chaux.
La siccité des boues est de 15 à 30% après le séchage, tandis que celle des boues de chaux
peut atteindre de 50 à 70%.

Annexe 3

Glossaire de Traitement des eaux

76
Acidité : Teneur d'une solution en ions hydrogène H+. Une solution est d'autant plus acide
que son pH est faible (au-dessous de 7).

Adjuvant :Additif destiné à renforcer les propriétés d'une substance ou à faciliter sa


fabrication

Adoucisseur : Dispositif réduisant la dureté de l'eau, en supprimant le calcium et le


magnésium de l'eau par une filtration à travers une réserve chargée de sodium. La qualité
d'une eau adoucie, qui ne doit pas être inférieure à 15°F, n'est cependant plus garantie.

Adoucissement : Procédé de traitement destiné à éliminer la dureté de l'eau (due à la


présence des sels alcalino-terreux : carbonates, sulfates et chlorures de calcium et de
magnésium). L'adoucissement est effectué par passage de l'eau à travers un échangeur de
cations (permutation des ions calcium avec les ions sodium) régénéré avec du chlorure de
sodium.

Adsorption : fixation, rétention, à la surface d'un solide, d'un gaz ou d'une substance en
solution dans un liquide. Certaines molécules organiques, comme un grand nombre de
pesticides, peuvent être retenues dans les pores de la surface des grains de charbon actif, ce
qui permet leur élimination de l'eau. Dans certaines conditions, cette rétention peut être
réversible, ce qui signifie que les substances adsorbées peuvent être relarguées.

Aération : Introduction d'air atmosphérique dans l'eau. Les principaux objectifs de cette
opération sont, suivant les cas :
appauvrissement de l'eau en gaz initialement dissous (entraînement, ou strippage, de
CO2, de
NH3 ...),
oxydation de composés chimiques dissous (du fer, du manganèse...) pour les rendre
séparables par précipitation.
Une bonne aération réalise simultanément la dissolution de l'air dans l'eau et le brassage de
l'eau aérée. L'aération s'effectue couramment par ruissellement ou projection de l'eau dans
l'air : par tours de contact, cascades, pulvérisations, aérateurs rotatifs, mécaniques...
Affinage : Après prétraitements et après la clarification, on peut mettre en œuvre des
traitements d'affinage de l'eau. Ils font intervenir notamment des procédés d'ozonation, de
filtration sur charbons actifs ou de filtration sur membranes.
L'affinage a pour effet l'oxydation et la biodégradation des matières organiques et
l'élimination ou l'absorption de certains micro-polluants. En outre, il améliore les qualités
organoleptiques de l'eau (saveur, odeur, limpidité).

Agressivité (d'une eau) : Aptitude d'une eau à dissoudre le calcaire, liée à la présence dans
l'eau de gaz carbonique excédentaire (gaz carbonique agressif). La dissolution du calcaire se
poursuit jusqu'à l'obtention de l'équilibre calco-carbonique. Une eau agressive ne peut pas
former de dépôt calcaire. L'agressivité d'une eau diminue à mesure que sa température s'élève.
L'agressivité de l'eau est mesurée par l'essai au marbre. (ne pas confondre avec corrosivité).

Alcalinité : Teneur d'une solution en ions hydroxyde OH- . Une solution est d'autant plus
alcaline (ou basique) que son pH est élevé au dessus de 7.

77
Alcalino-terreux : Groupe de métaux bivalents comprenant, entre autres, le calcium, le
magnésium et le baryum. Leurs sels dissous dans
une eau en constituent la dureté.

Alcalins : Groupe de métaux monovalents comprenant, entre autres, le sodium et le


potassium. Ils entrent dans la composition des bases (ou alcalis) dites fortes (soude, potasse).

Charbon actif : charbon (charbon de bois, houille, e.a.) qui, au moyen de vapeur surchauffée
(± 1000 °C) est carbonisé jusqu'en profondeur (activé), de telle manière qu'il se crée une très
grande surface d'adsorption (800 à 1000 m2 par gramme). On trouve du charbon actif sous
forme de poudre ou de grains.

Clarification : Ensemble des traitements destinés à éliminer les matières en suspension, la


turbidité et la couleur d'une eau. La clarification d'une eau s'effectue généralement suivant l'un
des schémas suivants :
filtration directe,
coagulation partielle suivie de floculation sur filtre,
coagulation, floculation, décantation, filtration.
La clarification combine les procédés de coagulation-floculation, de décantation ou de
flottation et de filtration. C'est une étape indispensable pour les eaux de surface et les eaux
souterraines karstiques (provenant de certains plateaux calcaires). Cette étape permet d'obtenir
une eau limpide par l'élimination des matières en suspension.
Il arrive qu'elle soit précédée d'un traitement de préoxydation par un agent chloré ou par
l'ozone, qui, selon le cas, aura pour but de favoriser la coagulation ou de protéger les
décanteurs et les filtres contre le développement d'organismes vivants, ou encore d'empêcher
la formation d'oxydes de fer ou de manganèse.

Coagulant : Produit chimique ou organique destiné à favoriser la coagulation des matières


colloïdales en suspension dans une eau. Les plus courants sont le sulfate d'aluminium Al2
(SO4)3, 18 H2O, et le chlorure ferrique FeCl3.

Coagulation : Réduction ou annulation, sous l'action de «coagulants» tels que le sulfate


d'aluminium ou certains polyélectrolytes cationiques, des charges électriques négatives
portées par des particules colloïdales en suspension dans l'eau, rendant possible leur
agglomération, leur floculation et leur précipitation.

COD, Carbonne Organique Dissous : concentration en masse du carbone organique total


restant en solution après filtration dans des conditions définies. S'exprime en mg/l. ou g/m3

Colloïde : Particule de très petite dimension (1 à 100 nm ou 0,001 à 0,1 mm) en suspension
dans un liquide, appelée aussi micelle. La coagulation-floculation a pour effet de séparer les
colloïdes du liquide dans lequel ils sont en suspension.

Correction du pH : L'eau, une fois traitée, est devenue acide, c'est pourquoi on ajoute de la
chaux à l'eau filtrée avant d'entrer dans les réservoirs d'eau potable. La chaux augmente le
PH de l'eau filtrée et permet d'éliminer l'acidité de l'eau.

Corrosion : interaction entre un matériau (principalement un métal) et son environnement


(p.ex. l'eau), dans lequel le matériau, généralement par oxydation, est transformé
complètement ou partiellement en substances de moindre valence, ce qui fait que leurs
propriétés originelles sont dégradées (p.ex. perte de résistance mécanique).

78
La forme de corrosion la plus connue est la rouille.

Couleur d'une eau : il s'agit de comparer l'eau à examiner avec des solutions Platine/Cobalt à
différentes concentrations ( de 5 à 70 obtenue par dilution d'une solution mère de couleur 500
contenant 1,245 g de chloroplatinate de potassium + 1,000 g de chlorure de Cobalt : Cl2Co, 6
H2O). La couleur est exprimée en mg de Pt.L -1 . Il faut éliminer les MES au préalable.

Décantation : Procédé physique de séparation des matières en suspension dans un liquide,


faisant appel à l'action de la pesanteur pour les rassembler en totalité ou en partie et pour les
collecter au fond d'un réservoir (décanteur). Dans le cas d'eaux très chargées en matières en
suspension, la décantation est d'un emploi fréquent à l'amont de la filtration.
La décantation consiste à faire traverser un bassin préalablement conditionné avec les réactifs
par l'effluent à faible vitesse, de façon à ce que les matières en suspension et les flocs puissent
sédimenter. Le profil de ce bassin permet le rassemblement et la reprise de la suspension
obtenue et les boues déposées sont récupérées.
Le processus de décantation réside dans l'utilisation des forces de gravité pour séparer une
particule de densité supérieure à celle du liquide jusqu'à une surface ou une zone de stockage.
La déstabilisation des colloïdes et leur rassemblement en flocs de taille suffisante, permettent
qu'ils se déposent : il reste à instaurer un régime hydraulique qui permette à ces flocs très
légers, de se déposer dans un ouvrage d'où l'on pourra les ôter aisément.

Décarbonatation : Procédé d'épuration des eaux destiné à éliminer les bicarbonates qu'elles
contiennent à l'état dissous :
par précipitation à la chaux, s'il s'agit de bicarbonates alcalino-terreux, avec formation
de carbonates insolubles,
par échange d'ions avec dégagement de dioxyde de carbone, les chlorures et sulfates
restant en solution.
Une eau simplement décarbonatée n'est que partiellement adoucie puisqu'elle peut toujours
contenir des sels de calcium et de magnésium autres que les carbonates.

Déferrisation : Procédé d'élimination du fer présent naturellement dans l'eau, par effet
d'oxygénation de l'eau à l'air (aération + filtration)

Degrés de dureté : La dureté de l'eau est déterminée par sa teneur en calcium et en


magnésium. On exprime généralement la dureté de trois manières :
- Degrés allemands (1° D) correspond à 10 mg d'oxyde de Calcium (CaO). Cela équivaut à
7,14 mg de calcium par litre d'eau ou 1,78 degré français. - Degrés français (1° F) correspond
à 10 mg de carbonate de Calcium (CaCO3) Cela équivaut à 4,0 mg de
calcium ou 2,4 mg de magnésium par litre d'eau ou encore 0,56 degré allemand.
- mmol (ou milli-équivalent chimique): 1 mmol/l équivaut à 40 mg de calcium par litre d'eau
(10 degrés français ou 5,6 degrés allemands).

Degré français : Unité de concentration des substances chimiques en solution aqueuse.


Un degré français (1°f) équivaut à 0,2 milliéquivalent par litre. Lisais
Cette unité, employée essentiellement en traitement d'eau, est appliquée en particulier à
l'expression :
du titre hydrotimétrique (TH),
du titre alcalimétrique simple (TA),
du titre alcalimétrique complet (TAC).

79
1 °f équivaut à 10 mg/l de Ca CO3, à 4 mg/l de Ca2, à 0,7° anglais (grain de CaCO3 par gallon
impérial), à 0,56° allemand (dH) (10 mg/l de CaO), à 0,58° américain (grain de CaCO3 par
gallon US).

Dégrillage :retenue des matières solides de plus ou moins gros calibre à l'aide d'une grille
calibrée en conséquence.

Degrilleur : Appareil pour retenir les particules grossières et arrêter les corps flottants, dès la
prise d'eau de surface. L'appareil est constitué de grilles, bandes mobiles, disques ou tambours
rotatifs.

Déminéralisation : Procédé d'épuration de l'eau destiné à éliminer partiellement ou


totalement les sels qui y sont dissous. La déminéralisation s'effectue en particulier :
par échange d'ions (succession d'échange de cations et d'échange d'anions),
par osmose inverse et par distillation.
La décarbonatation est un procédé de déminéralisation partielle.

Dessalement : c'est l'élimination des sels des eaux saumâtres ou des eaux de mer Les plus
anciennes techniques de dessalement font appel à la distillation ; il existe différents procédés
de distillation, le plus utilisé est le « multiflash » et le plus économique la compression
mécanique de vapeur. D'une façon générale plus on utilise d'énergie mécanique par rapport à
l'énergie thermique, moins on consomme d'énergie. Il existe également des systèmes solaires ,
mais il ne corresponde qu'à une infime partie du dessalement total.
Si actuellement l'essentiel de la production se fait par distillation (multiflash), la majorité des
nouvelles installations se fait par osmose inverse ; la nano filtration commence à faire son
apparition et la compression mécanique de vapeur, continue à se développer grâce à leur
faible consommation énergétique, ce sont les procédés les plus économiques.
La tendance actuelle, en particulier pour certaines eaux saumâtres contenant des solutés
indésirables, est au dessalement partiel et sélectif, qui permet de produire directement une eau
potable, sans post traitement (re minéralisation). Il est à noter que ce dessalement sélectif ne
peut se faire qu'avec des techniques à membranes où 2 mécanismes de transfert coexistent :
l'électrodialyse (migration et diffusion) et la nanofiltration (convection et diffusion). C'est en
jouant sur les conditions opératoires que l'on peut favoriser l'un ou l'autre mécanisme de
transfert et ainsi maîtriser la sélectivité.

Désinfection : Opération permettant de réduire la population microbiologique d'une eau (voir


aussi stérilisation). Pour l'eau potable la désinfection ce fait par chloration, ozonation, ou par
UV.

Dioxyde de chlore : Gaz de couleur jaune, ClO2 oxyde rapidement les sels de fer et de
manganèse et élimine le goût de l'eau. Ce gaz est obtenu par oxydation d'une solution de
chlorite de sodium par de l'acide chlorhydrique ou par du chlore. C'est la deuxième méthode
qui est la plus usitée en France, pour la simple raison que le nombre des installations déjà
équipées en chlore gazeux est le plus important en volume.
La solution de ClO2 doit être utilisée immédiatement en sortie du réacteur d'oxydation. La
tendance très nette en France est de ne jamais utiliser le peroxyde de chlore pur, mais comme
un adjuvant du chlore.

80
Echangeur d'anions : Résine échangeuse d'ions susceptible de fixer les anions minéraux ou
organiques et de les échanger, soit entre eux, soit avec l'ion hydroxyle OH-.
On distingue :
2* les échangeurs faiblement basiques, comportant un mélange d'amines,
3* les échangeurs fortement basiques contenant des radicaux ammoniums quaternaires.

Electrochloration : Fabrication d'hypochlorite de sodium (NaClO) au moyen de l'électrolyse


d'une solution de chlorure de sodium. l'eau de Javel est obtenue comme sous produit de
l'électrolyse de NaCl lors de la production de Cl2 et NaOH. A la sortie des cuves d'électrolyse,
les solutions appauvries en NaCl contiennent du dichlore dissous. Avant d'être recyclées, ces
solutions sont déchlorées, le dichlore produit traité par NaOH donne de l'eau de Javel.

Electrodialyse :Procédé de séparation des sels minéraux d'une solution par diffusion à travers
une membrane semi perméable de part et d'autre de laquelle la solution est portée à des
potentiels électriques. Le terme dialyse désigne la diffusion d'un soluté au travers d'une
membrane qui lui est perméable.
L'électrodialyse désigne le transfert d'ions à travers une membrane qui leur est perméable,
sous l'effet d'un champ électrique.
On distingue:
- les membranes anioniques qui sont perméables aux anions (chlore, fluor, cyanure...)
- les membranes cationiques qui sont perméables aux cations (sodium, métaux,...)
Un électrodialyseur est généralement constitué par la répétition de compartiments séparés
alternativement par des membranes anioniques et cationiques.
Un champ électrique est appliqué perpendiculairement au plan des membranes.
Les ions ne peuvent migrer que dans un seul sens imposé par le champ électrique.
Après avoir traversé une membrane ils seront bloqués contre une membrane qu'ils ne peuvent
traverser.
L'électrodialyseur est donc constitué d'une alternance:
de compartiments d'où les ions disparaissent (compartiment de dilution)

de compartiments où les ions se concentrent (compartiment de concentration)

Entartrage : l'eau contenant des sels de calcium et de magnésium peut dans certaines
conditions provoquer la formation de tartre sur les parois de tuyautenes, les rèsistances et
éléments chauffants des boliers. L'entartrage est accéléré en cas d'oxygénation de l'eau et
d'élévation de sa température. Les facteurs à prendre en compte sont la dureté de l'eau, la
présence d'acide carbonique et de bicarbonate, ainsi que l'alcalinité de l'eau.

Epaississement ( des boues) : c'est le premier stade de réduction du volume des boues à
traiter. Le plus souvent, on appelle épaississement l'augmentation de concentration de boues
collectées dans les réacteurs de clarification, tout en évitant d'atteindre une valeur
éventuellement incompatible avec le pompage de ces boues
Deux techniques principales d'épaississement sont utilisées :
l'épaississement par décantation
l'épaississement par flottation
auxquelles il faut ajouter :
l'épaississement par centrifugation,
l'épaississement par drainage.

81
Equilibre calco-carbonique : Etat d'une eau dont les teneurs en calcium, CO2 libre,
bicarbonates et carbonates sont telles que, mise en contact avec du calcaire, ses
caractéristiques ne changent pas : il existe de nombreuses méthodes graphiques pour
déterminer le pH d'équilibre (ou pH de saturation = pHs de Langelier) d'une eau de
composition chimique déterminée.

A l'équilibre, la teneur en dioxyde de carbone libre est appelée «CO2 équilibrant». Si la


concentration réelle devient supérieure à cette valeur, l'excès est appelé «CO2 agressif» et
l'eau peut alors dissoudre du calcaire : elle est agressive (pH < pHs). Si la concentration est

Eutrophisation: excédent de matières nutritives dans l'eau de surface, qui provoque une
croissance de certaines plantes (prolifération d'algues) telle que la qualité de l'eau est
dégradée. La prolifération d'algues consomme beaucoup d'oxygène, ce qui est néfaste pour
d'autres organismes, notamment les poissons. Certains types d'algues peuvent même libérer
des toxines dangereuses.

Filtration : technique permettant de séparer les particules présentes dans un liquide en les
retenant sur un corps poreux (perméable). La filtration est un transfert de solvant à travers une
paroi poreuse, sous l'action de la pression, avec rétention partielle des solutés ou matières en
suspension. Les composés non retenus par le filtre sont entraînés par le solvant par
convection mécanique. L'ultrafiltration n'est qu'une extrapolation de la filtration simple, mais
elle s'applique à des composés solubles.

Filtration à Multi-Phases : procédé basé sur la technologie de filtration à sables lents. La


filtration à sables lents est une technologie éprouvée qui a gagné de popularité au cours des
dix dernières années grâce à sa simplicité de fonctionnement. Cependant, les conceptions
typiques de filtration à sables lents sont limitées dans leur application sur des sources d'eau
brute de bonne qualité. En général, les conditions acceptables d'eau brute pour le procédé
conventionnel à « sables lents » sont :

• Faible turbidité
• Faible couleur
• Taux d'algues bas
Donc, ceci a exclu son utilisation dans plusieurs petites communautés qui auraient pu
bénéficier le plus de sa simplicité d'exploitation. Le procédé de Filtration à Multi- Phases
surmonte ces limitations tout en retenant la simplicité passive de l'exploitation des sables
lents.

filtration à sables lents : voir Filtration à Multi-Phases

Filtration directe : Méthode de clarification dans laquelle l'eau additionnée ou non de


réactifs est introduite sur le filtre sans décantation préalable.

Filtration lente : Filtration sur matériau granuleux (sable ou anthracite le plus souvent)
d'eaux moyennement riches ou très riches en solides en suspensions, à des vitesses comprises
entre 4 et 30 m/h.

Filtration sur sable : filtration pour laquelle on utilise du sable comme matériau filtrant.

82
Filtre à diatomées : Filtre à précouche utilisé principalement en traitement d'eau de piscine,
dont la pré-couche est constituée de carapaces siliceuses de diatomées fossilisées (ou
Kieselguhr), organismes marins très petits (5 à 100 mm).

Filtre rapide : Filtration sur matériaux granuleux d'eaux peu ou très peu chargées de solides
en suspension, à des vitesses comprises entre 30 et 70 m/h.

Floculant : Produit minéral ou organique destiné à favoriser la floculation des matières,


préalablement coagulées, présentes dans une eau à traiter. On distingue des floculants
minéraux (silice activée, ...), organiques d'origine naturelle (alginates) synthétiques
(polyélectrolytes ...).
Synonyme : adjuvant de floculation.

Floculation : Agglomération et précipitation de particules colloïdales en suspension dans


l'eau et préalablement coagulées. Cette agglomération est facilitée par l'addition à l'eau
d'adjuvants de floculation ou floculants.

Flottation : Le procédé consiste à faire remonter le floc à la surface en utilisant de l'air sous
pression. L'eau est soutirée au fond du bassin. La flottation peut se combiner à une ozonation
(ozoflottation) pour traiter les eaux où la présence de micro-algues pose un problème
spécifique. Dans certains cas, on préfère recourir à la flottation plutôt qu'à la décantation. Il
est d'usage dans le domaine du traitement de l'eau, de réserver le terme de flottation ( au sens
strict) à la flottation provoquée utilisant des bulles d'air très fines ou « microbulles » de 40 à
70 microns de diamètre.

GATEAU :Masse de Boues dont on a retiré suffisamment d'eau pour qu'elle puisse être
pelletée dans le traitement des eaux.

Hypochlorite de sodium : (formule chimique: NaClO) appelé communément "Eau de Javel".


C'est un produit industriel du chlore qui est utilisé pour la désinfection de l'eau potable.

Hypochlorite de calcium : Sous forme de poudre, Ca(ClO)2 est utilisé lorsqu'il est
impossible d'utiliser du chlore gazeux ou de l'hypochlorite de sodium pour des questions
d'approvisionnement. Il n'est utilisé qu'en cas de dépannage.

Matières en suspension : Particules solides très fines présentes dans l'eau, que la pratique
divise en :
matières décantables, qui se séparent naturellement, sans apport de réactif, quand l'eau
est au repos,
matières colloïdales trop fines pour décanter par gravité, mais éliminables par
coagulation.

Microfiltration : techniques membranaires utilisée dans les cas les plus difficiles : eaux
contaminées et à grande variabilité en fonction des conditions météorologiques. Cette
techniques permette de potabiliser pratiquement tous les types d'eau (douces) en gardant une
qualité constante, même en cas de grande variabilité de la ressource, qui ne peut affecter que
le débit.

83
Nanofiltration : Filtration tangentielle ou frontale sur des membranes de synthèse (minérales
ou organiques) conduisant à une élimination totale des solides en suspension et une
élimination partielle des éléments dissous les plus gros.

Osmose inverse: (également appelée hyperfiltration) technique de traitement de l'eau potable


par laquelle de l'eau brute (éventuellement de mer) pré-épurée est poussée à haute pression
(25 à 60 bar) au travers d'une membrane (semi-perméable). Il en résulte d'une part un flux
d'eau (perméat) avec une très faible concentration en sel et d'autre part un flux rejeté à haute
teneur en sel, appelé "concentrat" ou encore "saumure". Elle est utilisée
principalement pour le dessalement d'eau de mer ou d'eau saumâtre. Le coût élevé de
l'énergie et des membranes constituent un obstacle au développement de cette technologie.

Oxydabilité au permanganate :Quantité de permanganate de potassium (KMnO4)


consommée pour l'oxydation des matières organiques d'une eau pendant un temps donné (4
heures à froid ou 10 minutes à ébullition), en milieu acide ou en milieu alcalin. Le résultat
peut être exprimé en mg/l de O2 ou en mg/l de KMnO4.
Cette notion permet d'estimer la pollution organique globale d'une eau naturelle et d'apprécier
l'efficacité du traitement auquel elle est soumise.

Oxydation : processus chimique par lequel l'oxygène (O2) réagit avec d'autres substances. La
combustion du charbon est une oxydation : elle consomme de l'oxygène comme réactif et
donne lieu à la formation de produits de réaction tels que le gaz carbonique. Dans une eau
riche en oxygène, celui-ci se comporte aussi comme substance oxydante. Des exemples de ce
phènomène sont la rouille du fer, l'oxydation du cuivre, etc.

Ozonation : processus oxydant et bactéricide par lequel l'ozone est mis en contact avec l'eau
par injection dans un réacteur spécial.

Rayonnement ultra-violet : rayonnement très énergétique, qui assure une désinfection fiable
mais sans effet rémanant de l'eau de distribution. Le rayonnement provoque une
désintégration des acides nucléiques des cellules des bactéries, qui sont ainsi tuées. Cette
technique de désinfection est essentiellement appliquée à de l'eau souterraine bien claire, vu
que sa teneur en matières absorbant le rayonnement U.V. (acides humiques) doit être très
faible pour assurer son bon fonctionnement.

Tamisage :opération similaire au dégrillage, mais permettant une retenue plus fine des
matiéres solides.

THM : abréviation de TriHaloMéthanes, est communément employé en traitement d'eau


destinée à la consommation humaine pour regrouper les quatre composés organochlorés
volatils suivants : le chloroforme, le dichlorobromométhane, le chlorodibromométhane , le
bromoforme.
Les THM n'ont été découverts qu'au début des années 70. Ils n'existent pas naturellement dans
les eaux. Ils sont formés par action du chlore sur la matière organique présente dans les eaux
de surface (acides humique et fulvique principalement). On appelle ces composés organiques
des « précurseurs ».
La présence des THM dans l'eau dépend donc de la nature et de la quantité de matières
organiques présentes dans les eaux brutes. En France, le composé majoritairement rencontré
est le chloroforme : sa part représente en général près de 90% de la quantité totale en THM
mesurée. La concentration totale en THM ne doit pas dépasser 100 µg/l, mais il n'existe pas

84
de limites particulières pour chaque composé. Par ailleurs, l'Organisation Mondiale de la
Santé a publié des valeurs guides concernant les THM :
le chloroforme : 200 µg/l, le dichlorobromométhane : 60 µg/l, le chlorodibromométhane : 100
µg/l, le bromoforme : 100 µg/l.

Turbidité : Caractère d'une eau trouble, non transparente. L'intensité d'une turbidité
s'exprime en gouttes de mastic, ou en unités Jackson ou NTU. La turbidité est un effet visuel
qui traduit le trouble de l'eau. Elle est due à la présence de diverses matières en suspension
finement divisées telles que : limons, argiles, fines particules de matières organiques
(résultant de la décomposition végétale et animale), fines particules de matières minérales
(grains de silice, oxydes de fer, de manganèse...), microalgues... Les particules, qui
constituent ces matières en suspension, ont des tailles variables qui s'échelonnent,
généralement, entre 0,00001 et 0,1 millimètre.
Dans les ressources en eau, la plus grande partie des matières en suspension provient de
l'érosion des sols. Toutes les eaux naturelles ont une certaine turbidité ; cependant, les eaux
superficielles sont généralement bien plus troubles que les eaux souterraines.
Divers traitements permettent, si nécessaire, d'éliminer la turbidité des eaux brutes :
coagulation, décantation, filtration. Néanmoins, la turbidité peut s'accroître dans un réseau de
distribution, même après traitement de l'eau ; divers phénomènes peuvent en être responsables
: remise en suspension de dépôts des canalisations, développement d'algues microscopiques
dans les châteaux d'eau...

Ultrafiltration : Procédé de filtration sur membranes de synthèse, minérales ou organiques,


se situant entre la microfiltration et la nanofiltration.

Viscosité : Caractéristique physique d'une eau directement liée à sa teneur en éléments


dissous. Les carbonates et les hydroxydes de sodium et de potassium sont les composés qui, à
concentration égale, confèrent à l'eau la viscosité la plus élevée. Une viscosité élevée de l'eau
conduit à une réduction des transferts thermiques au travers des échangeurs de chaleur. Elle
favorise le primage des chaudières à vapeur.

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