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© Techniques de l’Ingénieur, traité Matériaux métalliques M 7 700 − 1
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1. Historique du four à arcs Le four d’Héroult (figure 1) avait une capacité de 2 500 kg.
Alimenté en continu sous 110 V et 4 000 A, il a été le premier à
pouvoir produire de l’acier à partir de ferrailles.
Ses qualités lui valurent un développement rapide. Ne
Les débits de gaz sont exprimés en mètres cubes mesurés permettait-il pas, à la différence du convertisseur et du four Martin,
dans les conditions normales de température et de pression d’obtenir les températures élevées autorisant toute addition de
(0 oC et 1,013 · 105 Pa). ferroalliages en ambiance non oxydante ?
Mais le prix de l’énergie électrique et sa faible productivité ne lui
permettaient pas d’entrer en compétition avec le tandem haut
Connu depuis les brevets de Moissan, l’arc électrique doit à Héroult fourneau-convertisseur (ou four Martin) pour la production d’acier
ses premières applications industrielles, d’abord à La Praz en France ordinaire, si bien qu’en 1939 il était encore réservé aux aciers de
le 9 octobre 1900, puis quelques années plus tard à Syracuse qualité et aux aciers spéciaux. Sa capacité ne dépassait pas une
(États-Unis). quarantaine de tonnes et sa puissance une dizaine de méga-
voltampères.
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Les progrès technologiques, suscités par les besoins en aciers les opérations d’affinage, autres que décarburation et déphosphora-
spéciaux pendant la Seconde Guerre mondiale, permirent une tion, sont reportées en poche dans une installation d’affinage secon-
augmentation sensible des capacités et des puissances, si bien que daire adaptée à la qualité des aciers à obtenir [35].
vers 1950 le four à arcs de 150 à 170 t (7,200 m de diamètre de La raréfaction des ferrailles de bonne qualité (en raison du
cuve) et d’une puissance de 36 à 40 MVA a pu, dans certaines développement des aciers alliés et revêtus, notamment pour l’auto-
conditions, entrer en compétition avec le four Martin pour la fabri- mobile) et la disponibilité d’énergie fossile à bon marché ont conduit
cation d’aciers au carbone. certaines usines à remplacer une partie des ferrailles par du minerai
Telle était la conclusion d’un rapport de 1953 du Batelle Memorial préréduit (DRI ; § 6.7.1) ajouté en continu pendant la fusion dans une
Institute, qui fit grand bruit à l’époque et entraîna la construction proportion pouvant atteindre 95 %.
d’un certain nombre d’aciéries électriques de 500 000 à 1 000 000 t D’autres aciéries ont choisi d’enfourner de la fonte liquide (jusqu’à
de capacité annuelle, et destinées à remplacer des aciéries Martin. 40 % voire 50 % de la charge) dans un souci de qualité ou d’opti-
Dès cette époque apparurent également, aux États-Unis, de petites misation globale d’un ensemble aciérie électrique/usine intégrée par
aciéries, d’une capacité annuelle de quelques dizaines de milliers de la filière haut fourneau (§ 6.7.1 et 6.7.2). Le four électrique devient
tonnes, constituées d’un four à arcs, coulant en chute des lingots donc un maillon stratégique des filières d’élaboration, en
billettes, et d’un petit laminoir. concurrence avec la filière longue hauts fourneaux-aciérie de
Situées dans des régions éloignées des grands centres de produc- conversion, tout particulièrement dans le domaine des produits
tion d’acier, collectant les ferrailles locales, elles alimentaient, longs courants. Des réalisations sont d’ores et déjà en cours dans
essentiellement en ronds à béton, une clientèle régionale avec une le domaine des produits plats.
souplesse qui leur permettait de mieux résister aux aléas de la La part du four électrique dans la production mondiale d’acier a
conjoncture que les aciéries intégrées. donc continué à progresser régulièrement.
On peut considérer que ces minimills furent à l’origine du phéno- En 1993, et pour une production mondiale d’acier de 725,3 Mt, la
mène mini-usine qui, en s’aidant des progrès ultérieurs de la techno- part du four électrique a été de 31 %, avec des différences
logie (augmentation des puissances spécifiques du four, considérables entre les pays : de quelques pour-cent (Pays-Bas,
remplacement de la coulée en lingotière par la coulée continue), Chili...) à plus de 50 % dans un certain nombre de pays industrialisés
connut un développement extraordinaire, en particulier en Italie dans (Italie, Turquie par exemple), et même 100 % au Vénézuela et en
la région de Brescia. Arabie Saoudite.
Mais le souci du rendement électrique, considéré alors comme un Il semble donc que dans un avenir proche un pourcentage de 40
dogme, limitait la puissance spécifique des fours de grosses capa- à 50 % corresponde, sur le plan mondial, à un équilibre entre acier
cités à 250 à 300 kVA/t si l’on voulait maintenir le rayonnement de produit par voie électrique et produit directement à partir de la filière
l’arc, donc la tenue du garnissage réfractaire, à une valeur haut fourneau et convertisseur à oxygène (§ 6.7).
raisonnable (§ 2).
Ce n’est qu’en 1963, aux États-Unis, que la Northwestern Steel a
montré que, en poussant au maximum la puissance active des trans-
formateurs, c’est-à-dire en travaillant à un facteur de puissance 2. Principe du four à arcs
voisin de 0,7, on améliorait le rendement thermique et la productivité
du four en dépit de la diminution du rendement électrique. La puis- alimenté en courant
sance spécifique pouvait donc être augmentée à condition de fondre
rapidement et en arc court, et de limiter ainsi le rayonnement de
alternatif
façon à conserver au garnissage réfractaire une durée de vie
raisonnable. Le four électrique de fusion type Héroult ou four à arcs libres est
Parallèlement, une meilleure compréhension des règles de triphasé. Il est constitué essentiellement d’une cuve garnie de
désoxydation permit, par un usage correct des désoxydants en réfractaires, basculante pour la coulée et le décrassage, et destinée
poche, d’éviter l’opération longue et coûteuse qui consistait à à recevoir la charge métallique qui est fondue au moyen de trois
attendre au four un bon équilibre entre métal et laitier désoxydé. électrodes verticales en graphite (figure 9 repère A).
La productivité du four atteignant huit coulées par jour, on put Les propriétés de l’arc électrique sont traitées dans la
remplacer un four Martin de 150 à 200 t travaillant en charge froide référence [29]. Retenons simplement que :
par un four à arcs de 75 t. Les années 70 virent l’âge d’or du four — contrairement à ce qui se passe pour une résistance linéaire
dit UHP (four ultra haute puissance) dont le palier de puissance spéci- solide ou liquide, la tension d’arc Ea diminue quand le courant I
fique était de l’ordre de 500 kVA/t. La seule ombre au tableau était augmente ; un arc pur aurait une caractéristique hyperbolique
la consommation élevée d’électrodes (de l’ordre de 5 à 7 kg / t), (figure 2, courbes I et II ) et serait essentiellement instable ;
conséquence de la marche à haute intensité. — en fait, le système possède toujours une impédance linéaire
(résistance et inductance propres de l’installation) dont la caractéris-
Une nouvelle étape dans la conception des fours à arcs fut franchie
tique est représentée par la droite III ; la caractéristique pratique aura
vers 1975 et l’innovation vint cette fois des Japonais qui rempla-
donc l’allure de la courbe IV et le fonctionnement sera instable sur
cèrent les réfractaires des murs et de la voûte par des panneaux à
la partie gauche de la courbe et stable sur la partie droite ;
circulation d’eau. Délivrés de la sujétion de la tenue des réfractaires,
— pour une tension donnée, le seul moyen efficace de faire varier
les aciéristes purent pousser la puissance spécifique à 700 ou
la puissance de l’arc est donc d’agir sur sa longueur.
1 000 kVA/t et travailler en arc long, ce qui, entre autres, réduisit
considérablement la consommation d’électrodes. Du point de vue électrique, ce four peut être représenté par le
schéma de la figure 3.
L’emploi de brûleurs oxyfuel, utilisés initialement pour augmenter
la productivité sur les fours de puissance moyenne, permit La tension secondaire à vide est fixée par la position du
d’accélérer les fusions en réduisant les zones froides moins soumises commutateur de prises placé au primaire du transformateur du four
au rayonnement direct de l’arc et de réduire la consommation (§ 3.3.2), et le réglage de l’intensité est effectué, phase par phase,
d’énergie électrique (§ 5.1). par déplacement de l’électrode.
Le four à arcs actuel est donc devenu un instrument de fusion des L’évolution de la tension en fonction de l’intensité d’arc est
ferrailles de très haut rendement. Associé à une coulée continue dont représentée par le diagramme de Riecke (figure 4) qui montre sa
le temps d’opération est généralement de 40 à 90 min, il permet à décomposition en tensions active et réactive entre le point de
lui seul d’assurer des coulées en séquence, étant entendu que toutes fonctionnement à vide A0 et celui en court-circuit A1 .
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Si l’on cherche à augmenter la capacité du four, on est limité en ■ Dans la marche dite à haute puissance, le point de fonctionnement
tension secondaire par la longueur de l’arc et son rayonnement sur du four est situé dans la zone B qui correspond à un facteur de
les réfractaires. Conserver une réactance de 50 % oblige donc, puissance voisin de 0,7. La recherche de la puissance massique maxi-
l’inductance L ayant une valeur plus importante, à se limiter égale- male compatible avec une tenue acceptable du garnissage réfractaire
ment en intensité, donc en puissance. a conduit à la notion d’indice d’usure R E .
■ Schwabe a montré que l’usure du réfractaire était liée à la tension
d’arc Ea , à la réactance totale du four X et à la distance entre l’arc et
le garnissage d par une relation donnant l’indice d’usure R E , qui
s’exprime en kV · W · cm–2, de la forme :
3 2
R E = ( E a ⁄ Xd )F
3. Description technologique
du four à arcs
3.1 Parties mécaniques
3.1.1 Généralités
Même s’il est prévu pour une alimentation continue de la charge,
un four à arcs doit toujours pouvoir être chargé par paniers, par
Figure 6 – Courbes caractéristiques d’un four à arcs pivotement de la voûte.
Deux conceptions différentes peuvent être adoptées (figure 7).
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■ Le four à bélier indépendant (figure 7a ) : dans cette solution, la En effet, si les déperditions thermiques d’un garnissage
superstructure est manœuvrée par une pièce massive d’acier forgé magnésien peuvent être de 20 à 40 kW/m2 en fusion et de 70 kW/m2
appelée communément bélier, qui, pour le chargement, est animée en affinage, elles peuvent atteindre 100 à 200 kW/m 2 avec les
(en général par vérins hydrauliques) d’un mouvement de levée suivi panneaux refroidis à l’eau.
d’un mouvement de rotation. Dans ce cas, le bélier est fixé sur les Il a donc fallu attendre les augmentations de puissance spécifique
fondations du four et ne le suit donc pas dans son mouvement de et le développement de l’affinage en poche pour que les panneaux
basculement. Ce n’est qu’au moment du chargement que le bélier, refroidis soient presque universellement adoptés sur les fours de
commandé hydrauliquement, vient s’engager dans la superstructure haute productivité (fours de capacité supérieure à 40 t et réalisant
du four pour en assurer le pivotement. La plate-forme du four, de les opérations de coulée en moins de 2 h 30 min).
dimensions très réduites, ne supporte donc que la cuve. La plate-
forme est supportée par deux berceaux roulant sur les chemins de Au point de vue conception, on peut distinguer deux familles de
roulement qui reposent sur les fondations du four. panneaux : les boîtes chaudronnées à circulation d’eau et les
panneaux de type tubulaire ou similaire (figure 8). Leur tenue
■ Dans le four dit sur plate-forme, tout le dispositif de manœuvre de dépasse couramment 1 500 coulées. La surface occupée est d’au
la superstructure et de la voûte repose sur la plate-forme et bascule moins 65 % de la surface totale des murs. Pour faciliter le remplace-
avec le four. Il peut être constitué par un cylindre hydraulique (ou ment, ils sont réalisés en éléments alignés sur un seul rang.
bélier) comme dans le cas précédent (figure 7b ) ou par une grue Enfin, certains constructeurs utilisent des éléments de cuivre au
pivotante ou king-pin (figure 7c ). bas des panneaux, au voisinage du bain métallique.
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3.1.3 Basculement
Le four électrique à arcs doit basculer :
— en avant, pour la coulée, d’un angle qui est fonction du profil
de la sole (et qui peut atteindre 45o), de façon que le four se vide
bien, même si la sole présente des trous ;
— en arrière, pour le décrassage, d’un angle de 7,5 à 15o.
Il est important de limiter le plus possible l’angle de basculement
avant. En effet, quelques degrés de plus représentent une augmen-
tation de longueur des câbles non négligeable, donc une réactance
supplémentaire.
Le basculement est assuré, en général, par des vérins hydrauliques
(repère P sur figure 9). Le centre de gravité de l’ensemble du four
doit être étudié de façon à éviter tout accident en cas de défaillance
du système de commande. Les fours de grandes dimensions doivent,
en outre, être verrouillés en position horizontale pendant le travail.
Avec la métallurgie en poche, les entraînements de laitier de fusion
du four sont à éviter, dans toute la mesure du possible.
La présence sur la poche de traitement de ce laitier qui contient
des oxydes en quantité variable a pour effet, outre son action corro- Figure 9 – Four électrique de fusion type Héroult
sive sur le garnissage réfractaire, de provoquer : (d’après document Lectromelt)
— des variations imprévisibles de rendement des additions
d’alliages ;
— un retour, par réduction de leurs oxydes, d’éléments nuisibles
(tels que phosphore et chrome), éliminés précisément pendant la
phase oxydante d’affinage du four ;
— une baisse de rendement de désoxydation et de désulfuration
en poche.
Les premières méthodes utilisées pour se débarrasser de ce laitier
avant traitement [passage de poche à poche (reladling ), décrassage
mécanique ou par aspiration de la poche de traitement] se sont
révélées longues et coûteuses. Or, il est en général préférable de
retenir le laitier de fusion au four dès l’apparition de ses premières
traces au chenal de coulée. On peut fermer brusquement le trou de
coulée par quenouille ou busette coulissante, ou réaliser un bascule-
ment rapide en arrière du four.
Il faut remarquer que ces trois méthodes imposent un trou de
coulée du type submergé (figure 10), alors qu’avec l’affinage
complet dans le laboratoire du four on pouvait préférer un trou de
coulée ouvert de façon à provoquer pendant la coulée en poche un
brassage supplémentaire du métal avec le laitier d’affinage bien
désoxydé.
Figure 10 – Garnissage réfractaire d’un four à arcs
Mais la méthode qui connaît depuis 1982 un grand développement réalisé en briques avec un trou de coulée submergé
est la coulée par trou excentré mise au point dans une aciérie danoise
(figure 11).
Ce dispositif a l’avantage de réduire à une dizaine de degrés le En contrepartie, il impose de laisser dans le four, en fin de coulée,
basculement avant du four, donc de réduire la longueur des câbles un pied de bain de 20 à 25 %, ce qui est avantageux du point de
souples d’alimentation, d’augmenter la surface des panneaux vue vitesse de fusion, consommation d’énergie et perte de métal
refroidis à l’eau (d’où une économie de réfractaires) et de réduire au décrassage, mais ce qui rend plus difficile l’entretien de la sole
le temps de remplissage de la poche (d’où réduction de la perte de et peut être difficilement acceptable pour certaines fabrications.
température et de la reprise d’hydrogène et d’azote pendant la
coulée).
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On peut demander à la régulation de maintenir constants la La commande de l’électrode peut être hydraulique ou électro-
puissance ou l’intensité, ou le facteur de puissance, ou d’autres para- mécanique [moteur à courant continu ou embrayage magnétique,
mètres tels que impédance (rapport U/I ) ou résistance d’arc. réducteur et câble (repère K sur figure 9)].
Les paramètres de tension et d’intensité sont mesurés, et leur Les performances de l’équipement de régulation sont normale-
rapport est comparé à la valeur de référence par un régulateur élec- ment appréciées (figure 13 [1]) en termes de :
tronique qui agit en conséquence sur le dispositif de commande des — temps mort : temps écoulé entre l’apparition du signal d’erreur
mâts d’électrodes. et le moment où le mât d’électrodes atteint une vitesse égale à 5 %
L’inconvénient majeur de ces systèmes est que les autres para- de sa vitesse maximale ;
mètres électriques varient avec le comportement de l’arc qui évolue — temps d’accélération : temps mis par le mât d’électrodes pour
lui-même au cours des différentes phases de l’opération. Il est donc passer de 10 à 90 % de sa vitesse maximale ;
préférable de faire commander la régulation par un microprocesseur — temps de réponse : temps écoulé entre l’apparition du signal
qui : d’erreur et le moment où le mât d’électrodes a atteint 63 % de sa
— enregistre les paramètres électriques de routine obtenus à vitesse maximale.
partir des instruments de mesure (tension, intensité et/ou puissances Remarque : ces paramètres, quoique arbitraires, sont ceux communément admis dans
les spécifications de l’équipement.
active et réactive) ;
— calcule les autres paramètres intéressants tels que la résistance En régulation, temps mort et temps de réponse doivent être
d’arc, le coefficient de radiation, le coefficient de stabilité, etc. ; fonction de l’amplitude du signal d’erreur (figure 14).
— et choisit, suivant le programme fixé par l’exploitant, l’équation En outre, le temps de réponse est fixé, dans une large mesure,
de régulation la mieux appropriée à ses conditions de par la nécessité d’obtenir une marche stable pendant la fusion des
fonctionnement [7]. ferrailles et de limiter les vibrations des bras d’électrodes.
Le paramètre de réglage le plus couramment utilisé dans les On admet, en général, que le temps de réponse d’une bonne
aciéries françaises est la résistance d’arc Ra . régulation doit être de l’ordre de 250 à 350 ms.
Au contraire, en marche manuelle, la vitesse de montée des bras
Le coefficient de radiation est l’indice d’usure des réfractaires d’électrodes doit être de l’ordre de 180 mm/s de façon à réduire les
ou indice de Schwabe défini au paragraphe 2 ; temps morts.
Le coefficient de stabilité s’exprime par le rapport de la Il faut en outre signaler des développements en cours, cherchant
réactance apparente de ligne à un instant donné à la réactance à appliquer, à la régulation d’électrodes, les techniques dites d’intelli-
mesurée en court-circuit triphasé [30]. gence artificielle. Il s’agit d’un système informatique qui permet de
modéliser de manière statistique les relations existantes entre
variables d’entrée et de sortie. On peut ainsi prédire l’état électrique
Dans ce cas, le microprocesseur assure également les autres fonc- du four à l’instant N + 1 et, par conséquent, adapter les valeurs de
tions dévolues à la régulation, telles que la détection des courts- consigne de la régulation à l’évolution de la fusion.
circuits et le relevage rapide des électrodes, la détection de corps
isolants, le dévoltage phase par phase en cas de fusion irrégulière,
etc.
Il existe un grand nombre de systèmes de régulation des élec-
3.3 Description de la partie électrique
trodes qui diffèrent essentiellement par le mode de commande du
dispositif porte-électrodes, le régulateur proprement dit étant 3.3.1 Circuit secondaire
toujours réalisé suivant les principes de base que l’on vient
d’exposer. Le circuit secondaire assure la liaison entre le secondaire du trans-
formateur de puissance et le four. Il comprend donc obligatoirement
une partie composée de câbles souples, de façon à permettre les
mouvements de four, et un jeu de barres fixes.
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Cette réactance présente aussi les avantages d’une limitation En outre, l’interrupteur sous vide peut donner lieu à des
rapide du courant de court-circuit et d’une réduction du niveau de surtensions transitoires importantes et il y a lieu d’en tenir compte
flicker généré par le four (figure 15). dans le choix de l’interrupteur et la protection du transformateur.
Par contre, le phénomène de saturation crée des courants riches Il faut noter cependant que des études récentes ont montré que
en harmoniques et, par conséquent, le filtrage antiharmoniques de le problème des transitoires se pose également, quoique dans une
l’alimentation électrique du four doit être adapté. moindre mesure, avec les disjoncteurs à air comprimé.
Enfin, la fabrication de cette réactance étant relativement
complexe (elle nécessite des enroulements de saturation et un
équipement à base d’électronique de puissance pour la commande 3.4 Protection contre les surtensions
à courant continu), son coût reste important.
Nota : le lecteur pourra se reporter, pour plus de détails, aux références [34] [31] dans le
traité Génie électrique.
3.3.3 Appareillage à haute tension. Les surtensions provoquées par le fonctionnement du four
Protection et manœuvre peuvent causer des dommages importants à l’installation électrique
et doivent faire l’objet d’une attention particulière. Elles sont d’autant
Nota : le lecteur pourra, pour plus de détails, se reporter à la référence [32]. plus dangereuses que la puissance du transformateur de four est
L’appareillage utilisé doit assurer, d’une part, la protection de importante par rapport à la puissance de court-circuit du réseau qui
l’installation, c’est-à-dire comporter un disjoncteur d’un pouvoir de l’alimente.
coupure au moins égal à la puissance de court-circuit de la ligne La protection du transformateur du four est assurée par des para-
d’alimentation et, d’autre part, être capable d’assurer les quelque foudres et des condensateurs de décharge branchés du côté primaire
3 000 à 5 000 ouvertures et fermetures mensuelles que peut imposer et le plus près possible du transformateur.
le travail du four. Un disjoncteur de four doit donc être étudié pour Mais, dans les cas défavorables, les surtensions produites peuvent
pouvoir supporter des contraintes mécaniques particulièrement se propager dans le réseau de l’usine et causer des dommages aux
sévères. installations annexes. Il est alors recommandé de faire a priori une
Trois types de disjoncteurs ont été adoptés par les constructeurs simulation des phénomènes transitoires afin de déterminer les
pour satisfaire à ce double impératif : points où une protection supplémentaire doit être prévue.
— disjoncteur à soufflage magnétique ;
— disjoncteur à soufflage par air comprimé ;
— disjoncteur à hexafluorure de soufre où la rupture de l’arc est
réalisée dans une atmosphère de gaz SF6 , ce qui permet de réduire
considérablement la course des contacts et donc les efforts
4. Électrodes
mécaniques.
Le disjoncteur à soufflage magnétique n’est utilisable que jusqu’à Les électrodes sont constituées d’une pâte de carbone ayant subi,
une tension d’une vingtaine de kilovolts, les deux autres appareils après cuisson, un traitement de graphitisation. Elles s’usent au cours
permettant de travailler à plus haute tension. de la fusion et sont allongées périodiquement par raboutage par le
Certains utilisateurs, notamment aux États-Unis, préfèrent séparer haut, la jonction entre l’électrode en service et le tronçon d’électrode
les fonctions de manœuvre et de protection. La commande du four neuf étant effectuée par vissage à l’aide d’une pièce de liaison tronco-
est assurée par un interrupteur sous vide qui a les mêmes avantages nique, appelée nipple.
du point de vue mécanique que le disjoncteur à SF6 mais n’a pas La pâte de carbone qui sert de base à la confection de l’électrode
un pouvoir de coupure suffisant. La protection de l’installation est est constituée de coke de pétrole broyé (ou, de plus en plus, de coke
alors assurée par un disjoncteur type distribution qui ne fonctionne aciculaire) lié au brai.
qu’en cas de surintensité anormale. Après formation par extrusion ou compactage, l’électrode est cuite
de façon à transformer le brai en carbone et à éliminer ses matières
volatiles.
Elle est ensuite soumise à un traitement de graphitisation à haute
température.
Pour satisfaire aux conditions plus sévères imposées aux élec-
trodes par les fours à haute puissance, les fabricants réalisent main-
tenant des électrodes dites imprégnées qui sont, avant
graphitisation, imprégnées de brai dans un autoclave à 300 oC sous
14 bar (1,4 MPa) et recuites de façon à réduire leur porosité et
augmenter ainsi leur conductivité électrique et leur résistance
mécanique.
Les courbes (figure 16) donnent des valeurs caractéristiques
d’intensité admissible en fonction du diamètre d’électrode. Mais il
y a lieu de tenir compte également des conditions de travail du four
(type de four, diamètre et hauteur de cuve, composition de la charge
et mode de chargement, présence de brûleurs oxyfuel, refroidisse-
ment des électrodes, système d’extraction des fumées) et de son
mode opératoire (cadence de fusion et affinage, niveau de puissance,
type d’acier produit, type de laitier utilisé), etc.
Nota : le coût des électrodes représente un pourcentage important des frais de fabrication
et était particulièrement sensible dans les années 70 avec la marche à haute intensité dite
UHP (§ 1). Aussi a-t-on vu apparaître sur le marché des électrodes creuses avec injection
d’argon par l’orifice central et également des électrodes refroidies à l’eau ainsi que des
procédés d’enrobage de l’électrode par un produit résistant à l’oxydation de façon à réduire
son usure latérale (qui représente quelque 40 % de la consommation).
Figure 15 – Réactance saturable
Ces techniques sont maintenant abandonnées.
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Ces pertes sont encore augmentées si l’on utilise des brûleurs Plusieurs voies ont été proposées :
oxyfuel et l’insufflation d’oxygène. Les aciéristes ont depuis long- — chargement continu par la voûte (figure 18) [9] ;
temps cherché à récupérer une partie de cette énergie pour le — système Consteel (figure 19) [10] ;
préchauffage des ferrailles en dépit des complications pratiques — four dit shaft (figure 20) dont la cuve est équipée d’une
que cela entraîne. cheminée latérale (ou shaft ) dans laquelle sont chargés les 2e et 3e
Le préchauffage en panier appliqué dans les années 80, n’a pas paniers sans interruption de la fusion [11].
connu le développement escompté : Il est également possible, avec le système shaft, de réaliser un
— difficulté d’obtenir effectivement un préchauffage à cœur des four à deux cuves, permettant de démarrer une fusion pendant la
ferrailles ; coulée en poche de la charge précédente, d’où un gain supplémen-
— problèmes de pollution ; taire sur le temps sous arc (figure 21) [22] [23].
— frais d’entretien élevés.
Les utilisateurs s’orientent donc vers un préchauffage avec alimen-
tation continue. Pendant la fusion du premier panier, toujours chargé
par la voûte de façon classique, on réalise une alimentation continue
5.4 Économies d’énergie
du complément de la charge.
Outre le préchauffage des ferrailles (§ 5.3), de nombreux dévelop-
pements sont en cours concernant :
— l’étanchéité du four [12] ;
— la post-combustion du CO dégagé pendant la fusion ;
— le brassage par le fond avec injection de gaz (oxygène, argon,
azote) ou de charbon, toutes techniques tendant à apporter au four
une source d’énergie supplémentaire et à améliorer les échanges
thermiques dans le bain liquide [13].
On peut donc penser que le four de l’avenir évoluera vers un
réacteur multi-énergie, mi-four électrique, mi-convertisseur.
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6.4 Décrassage
L’évacuation du laitier, totale dans le cas maintenant rare de la
marche à deux laitiers (cf. Introduction), partielle et effectuée par
débordement avec la marche en laitier moussant (§ 5.2), se fait par
la porte arrière.
Le décrassage peut être effectué en cuve ou au sol lorsque le four
est installé sur plancher. Après solidification, le laitier est repris au
bulldozer et évacué. Cette dernière solution est plus économique
mais les conditions de travail sont médiocres (chaleur, poussières).
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La technique double cuve permet d’augmenter la productivité Il s’agit d’une technique en plein développement puisque la
d’une installation pour une capacité nominale identique de 25 %. production mondiale de minerais préréduits (DRI ou HBI c’est-à-dire
En prenant pour référence un four de 100 à 150 t alimenté en Direct Reduced Iron ou Hot Briquetted Iron ) est passée d’environ
ferrailles et équipé d’un transformateur à une puissance de 0,6 à 7,5 Mt en 1980 à 20 Mt en 1990, puis 27 Mt en 1994, en visant 35
0,75 MVA/t, on peut, à partir d’un panel significatif de fours perfor- à 40 Mt en 2000, et que, à part une utilisation très limitée en haut
mants, indiquer les chiffres suivants du tableau 2. fourneau, convertisseur à l’oxygène et fonderie (probablement
moins de 1 Mt au total), tous ces produits sont destinés au four à arcs.
La figure 27 donne, à titre d’exemple, une décomposition des
frais de fabrication de ce four de référence, étant entendu que les (0)
coûts pratiqués peuvent varier largement en fonction de la qualité
de l’acier réalisé et du cours des ferrailles.
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(0)
(0)
Tableau 3 – Besoins théoriques pour la fusion
et la réduction des matières premières au four à arcs
(pour 1 t de Fe)
Fe pur pour fondre et porter à 1 600 oC ................ 375 kWh
Minerai préréduit (1) apportant, à côté de 1 t Fe :
21,5 kg oxygène ................................... + 100 kWh
54 kg gangue ........................................ + 24 kWh
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■ Pratiques de l’enfournement des minerais préréduits Les consommations varient de 290 à 200 kWh/t d’acier liquide
On a deux types de pratiques différentes : pour des enfournements allant respectivement de 25 à 50 % de
fonte liquide.
— l’addition de quantités limitées de ces DRI ou mieux HBI dans
les paniers habituels, ce qui ne change pas les modes opératoires ;
— le chargement continu qui présente beaucoup d’avantages et,
6.7.3 Tendances
rappellons-le, pourrait être appliqué à d’autres matières premières
bien calibrées. Cela permet de limiter l’enfournement à un seul
panier au début des opérations et, ensuite, de charger en continu En ordre de grandeur, on peut estimer que, en 1994, la production
le minerai préréduit sans interruption. mondiale d’acier au four électrique, de 225 Mt/an, a été réalisée à
partir de :
Ce dernier point est important car cela conduit à compenser, plus
ou moins, les besoins énergétiques supplémentaires mentionnés • 215 à 225 Mt/an de ferrailles ;
plus haut grâce à : • 25 Mt/an de minerais préréduits (DRI/HBI) ;
• et environ 3 à 5 Mt/an de fonte, principalement solide.
— une réduction de la durée de la coulée tap to tap ;
— une réduction des pertes thermiques dues à l’ouverture du Toutes ces valeurs sont en augmentation et l’on estime qu’à
four et au chargement d’un panier. l’horizon 2000-2005 cette production pourrait atteindre 300 Mt/an à
partir de :
■ Performances mondiales • environ 280 Mt/an de ferrailles ;
Ces considérations semblent confirmées par les résultats • 35 à 40 Mt/an de minerais préréduits (DRI/HBI) ;
d’exploitation communiqués récemment par des aciéries utilisant • et 3 à 10 Mt/an de fonte.
des minerais préréduits en Allemagne [14], en Espagne [14] et au Deux tendances nous paraissent spécialement intéressantes dans
Qatar [24]. ce domaine de l’utilisation des préréduits et de la fonte au four élec-
trique à arcs :
On peut noter, à production pratiquement constante, une — la première est l’emploi de produits préréduits chauds (ou plus
augmentation de consommation de l’ordre de 50 kWh/t de exactement non refroidis) avec une intégration RD (réduction
billettes pour une proportion de minerais préréduits de 50 %, et directe)-FEA (four à arcs) comme cela est proposé par le groupe
pouvant atteindre près de 200 kWh/t lorsque la charge en contient HYLSA (Mexique) ;
95 %. — la seconde est l’emploi simultané de fonte et de minerais
préréduits ; cela peut s’effectuer de différentes façons mais, en
particulier, se faire avec l’intégration [25] [26] de :
• Corex produisant de la fonte,
6.7.2 Emploi de fonte au four électrique à arcs • gaz excédentaire du Corex utilisé pour faire de la réduction
directe (Midrex ),
Deux pratiques différentes sont utilisées : • aciérie électrique.
— la première consiste à charger de la fonte solide et cela est Une telle combinaison schématisée sur la figure 28 présente
courant dans beaucoup d’usines avec des quantités pouvant beaucoup d’intérêt, pour l’avenir.
dépasser 10 % de la charge ; le chargement se fait en panier, sans
problème particulier ;
— la seconde consiste à utiliser de la fonte liquide et, là, la quantité
se situe plutôt entre 20 et 50 % de la charge. Son chargement exige, 6.8 Frais d’investissement
par contre, des dispositifs particuliers, soit un chargement direct,
toujours délicat, dans le four ouvert, soit le passage par un chariot
verseur amené à la porte de décrassage du four. Le tableau 5 donne, à titre de comparaison, les frais d’investis-
Les avantages d’un enfournement important de fonte dans les sement en francs français (FF) par tonne annuelle d’acier brut
fours électriques sont les suivants : correspondant :
— diminution du niveau de résiduels métalliques (Ni, Cr, Cu) ; — à une usine intégrée ;
— apport de carbone ayant un rendement proche de 100 %, — à une aciérie électrique fondée sur la refusion de ferrailles ;
permettant en particulier d’obtenir de basses teneurs en azote du — à une aciérie électrique fondée sur l’utilisation de minerais
métal à la coulée du four ; préréduits à partir de gaz naturel. (0)
— plus forte densité du chargement dans le cas d’utilisation de
fonte solide ;
— gain énergétique et de productivité (si la limitation due à la Tableau 4 – Gains consécutifs à l’emploi de fonte liquide
décarburation n’est pas atteinte) avec l’enfournement de fonte (d’après doc. IRSID)
liquide.
Le tableau 4 résume les gains apportés par l’enfournement de Fonte liquide Gains
fonte liquide pour un four de 100 t. dans
l’enfournement en consommation en temps en teneur
Les principales opérations en fonte et surtout en fonte liquide se de coulée massique
situent : à coulée en azote
— en Afrique du Sud ; (% masse) (kWh/t) (min) (ppm)
— au Brésil ;
0 base base base
— au Japon ;
— en Italie [22], à Ferrière Nord ; 10 – 25 à – 30 –5 – 10
— en France, à Unimétal (Gandrange).
20 – 50 à – 65 – 10 – 15
30 – 75 à – 100 – 13 – 25
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(0)
Tableau 5 – Frais d’investissements caractéristiques Figure 29 – Compensateur synchrone (d’après document CGEE-Alsthom)
exprimés en francs français par tonne annuelle
d’acier brut (ou de fonte) (d’après doc. ATS 1994)
Ce dernier phénomène provoque des variations rapides de la
Usine Aciérie électrique tension, conduisant à une composition spectrale de fréquences
intégrée située dans la bande 0,5 à 25 Hz. Ces variations de tension se font
marche en marche particulièrement sentir sur le flux lumineux des lampes à incandes-
Frais ferrailles en minerais cence en créant un papillotement de la lumière ou flicker qui peut
préréduits devenir intolérable pour les autres usagers [33].
(FF/t) (FF/t) (FF/t) Le phénomène est d’autant plus marqué que la puissance de
Agglomération fours 1 900 (1) court-circuit du four est élevée par rapport à la puissance de court-
à coke hauts fourneaux à 2 700 (2) (3) – – circuit du réseau au point de couplage.
Réduction directe (RD) – – 1 250 (2) (5) Le raccordement du four demande donc une étude dans chaque
cas particulier et oblige pratiquement à alimenter directement les
Aciérie + coulée continue à 1 800 (1)
500 (2) (4) 550 (2) (4) 550 (2) (4) fours d’aciérie à partir d’un réseau à très haute tension (220
ou 400 kV) en général par l’intermédiaire d’un transformateur
2 700 (1) abaisseur qui leur est réservé.
Total à 4 200 (2) (4) 550 (2) (4) 1 800 (2) (4) En première approximation, on recommande un rapport de la
(1) Site existant (3) tonnes de fonte puissance de court-circuit du réseau à la puissance nominale du four
(4) tonnes d’acier de 50 à 80.
(2) Site nouveau (5) tonnes de préréduits Lorsque cette puissance de court-circuit est insuffisante, il faut
compenser au moins partiellement les pointes de courant (essentiel-
lement réactif).
La compensation par machines synchrones qui a été longtemps
7. Raccordement du four le moyen de base pour l’équilibrage des puissances réactives des
à arcs au réseau réseaux a pratiquement cédé la place aux compensateurs statiques
dont la régulation est plus rapide et les frais d’entretien moindres.
Le type de compensateur statique le plus répandu se compose
7.1 Problème des perturbations de réactances régulées par thyristors et de capacités fixes
aménagées en filtres de façon à tenir compte des harmoniques régu-
Le caractère essentiellement instable de l’arc électrique fait du four liers et irréguliers produits par le four et le compensateur (figure 29).
à arcs un élément perturbateur du réseau d’alimentation, en ce sens Le principe retenu pour supprimer les perturbations engendrées par
qu’il appelle des courants déséquilibrés sur les trois phases, avec le four [16] consiste à créer des variations de tension de même ampli-
une onde dont la forme est très différente d’une sinusoïde, d’où la tude mais en opposition de phase. La puissance réactive moyenne
production d’harmoniques, et des variations brusques d’intensité. est fournie par les condensateurs.
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Capacité Puissance
Nombre
(t) (MVA)
En activité 56 10 à 220 12 à 180 Figure 31 – Sole réfractaire conductrice refroidie à l’air
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P
O
U
Aciérie électrique R
E
par Patricia AYED N
Docteur-Ingénieur ATS/FFA (Association Technique
de la Sidérurgie/Fédération Française de l’Acier)
Claude BARBAZANGES
Ingénieur des Arts et Manufactures S
et François LEMIÈRE
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Clecim
A Fuchs
Intersteel Technology
Man GmbH
V Métalescault
SAM
O SOFRESID
UCAR-CARBON
I VAI
P
L
U
S