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Cas Clinique vus en cours de Psychologie de l’adolescent

Salvator D’Amore

Année académique : 2022-2020

Observations cas 1 : Marine (TCA)


Marine (15 ans) souffre d’un TCA, anorexie (réduit sa nourriture jusqu’à devenir
anorexique)
Son père chômage, mère secrétaire 56 ans
Rosine étudiante universitaire en droit (grande sœur de 22 ans)
Symptôme commence autour de la séparation des parents (14 ans) → le père retourne
habiter dans le sud de l’Espagne avec sa mère et ses sœurs avec lesquels il est proche même
s’il y a des tensions de temps en temps. Relation coupée avec ses enfants.
Mère s’inquiète, emmène sa fille voire psy et en parle au père (conflit devient plus
important que l’état de la fille).
Marine s’isole de + en +, ne va plus à l’école, ne voit plus ses amis, dort avec sa mère
depuis le départ de son père et fait pipi au lit (régression)

Ce que l’on a observé de la famille (séance 1) :

➔ Maman cheffe
➔ Désignation de la fille comme un problème
➔ Déviation du problème de la séparation / anorexie
➔ Retrait de l’ainé
➔ Différente expression émotionnelle dans la fratrie
➔ Ne reconnait pas son problème
➔ Colère de la part de la patiente vs tristesse
➔ Position exécutive de Marine (elle prend les décisions)

Ce que l’on a observé de l’intervenant (séance 1) :

➔ Redéfinition du symptôme en « grève de la faim »


➔ Question ouverte « qui veut commencer à se présenter »
➔ Association émotionnelle avec marine
➔ Créer un lien avec la mère
➔ Utilisation langage métaphorique
➔ Élargir le symptôme à la famille (comprendre le contexte avant de parler du
symptôme)
Ce que l’on a observé de la famille (séance 2) :

➔ Déplacement du symptôme (de Marine à la famille)


➔ Ainé plus participante, reconnue dans sa souffrance
➔ Acceptation de la mère qui évoque un processus de restructuration familiale
(changements de valeurs)
➔ Mobilisation affective, réunification familiale
➔ Mère dans phase de culpabilisation, prend plus sur elle : « je dois m’occuper de tout
cela » plutôt que « je suis préoccuper »
➔ Reconnaissance

Ce que l’on a observé de l’intervenant (séance 2) :

➔ Redéfinition du symptôme en « grève de la faim »


➔ Marine veut arrêter son développement en faisant sa « grève de la faim »

Ce que l’on observe de la famille (séance 3) :

➔ Migration des symptômes (anorexie → jambe plâtrée)


➔ Sœur s’allie à la mère
➔ Marine ramène toutes les questions à son anorexie
➔ « Tout est à reconstruire »
➔ « Partir » fait écho pour Marine, c’est menaçant → ne veut pas quitter sa place de «
malade » ne sait pas s’imaginer autrement
➔ L’unique manière d’être ensemble est d’être le symptôme → protection pour elle, elle
empêche
➔ Passage positif : entre maintenir la protection vs changement
➔ Rosine : difficulté d’avoir une place car on ne parle que de la maladie
➔ Coopération ++ de la mère

Ce que l’on observe de l’intervenant (séance 3) :

➔ Appui la volonté de changer mais aussi celle de non changer (pas blâmable mais à
comprendre) Comment changer sans que ce soit trop difficile, trop menaçant
➔ Invite à la compréhension de changement vs non-changement
➔ Qu’est-ce qu’elles ont envie d’être, de faire
➔ Propose de revoir Marine et Rosine ensemble et ensuite juste la mère (pour apprendre
ce qu’il s’est passé dans sa vie)
➔ Travailler en subdivisant la famille pour retracer les frontières individuelles

Tableau observations/interprétations

Observations Interprétations
Famille : Famille :
La mère parle pour sa fille : désignation c’est Sœur a l’impression de ne pas être
« elle » le problème impliquée, ne pas être importante
Marine a l’air saoulée, elle n’a pas
l’impression d’avoir un problème Marine parait triste, énervée quand la mère
La sœur ne parle pas beaucoup parle du papa qui ne vient pas
Quand Rosine parle, Marine baisse la tête La situation de la famille s’articule autour de
Mère énonce le père et son départ, le conflit la séparation et de l’abandon du père
Rosine « s’en fiche » de ne plus avoir de Père absent physiquement mais présent
nouvelles de son père, ils se prenaient la tête psychiquement (« de base on était 4 »)
tout le temps, trop de conflit → pas de →mère dans une perte ambigu
relation entre le père et Rosine Distanciation émotionnelle de la part de
Marine ne veut pas faire d’efforts car les Rosine face à la séparation >< Marine
parents n’en ont pas fait, se plaint qu’il ne Rosine a l’air d’en vouloir moins à sa mère
soit pas là qu’à son père >< Marine en veut aux 2
Marine nie sa tristesse Marine sentiment de solitude
« Qu’est-ce que t’en sait tu n’es jamais là » Mère remet le couvercle sur la marmite et
Marine à Rosine revient sur le problème de la nourriture
Mère parle de Marine comme un
« problème »
Distance émotionnelle entre les 2 filles Migration du symptôme : ce n’est pas elle le
La maman ayant vécu un divorce, ne veut problème, c’est moi → le but n’est pas de
pas que ses filles se sentent seules → maman chercher le coupable mais de comprendre le
est un appui pour ses filles sens
Maman affirme maintenant que Marine n’est
pas le problème
Maman remarque la distance entre ses filles Rosine : Colère envers Marine ? n’a pas
Marine ne se sent pas soutenu, solitude, elle demandé qu’elle agisse ainsi
a souffert, se console seule en faisant de
l’exercice
Difficile car père pas présent, pas mort mais
Marine va bien mais elle a une jambe dans le bien présent psychiquement → comment
plâtre, douleur → ne peut rien faire, passe sa travailler ça ? Mère dit que c’est difficile car
journée dans son lit, mange son petit valeurs inculquées est qu’on peut toujours
déjeuner dans son lit compter sur la famille, ce qui n’est pas le cas
Rosine dit que sa sœur est désagréable (+
que d’habitude) depuis qu’elle s’est blessée
→ engendre + de conflit « elle ne se dépende
pas alors… intervenant : elle se dépense sur
vous »
Agressivité de Marine sur la mère
Souffrance de Rosine car on ne parle que de
ça (anorexie) → besoin d’amener des choses
positive
Marine n’entend que « je suis le poison de la
famille » comme ci le fait de partir allait
arranger les choses. Souffre de la distance
avec sa sœur, se sent seule.
Ne pense pas que ça fera du mal de partir
mais cela ne changera. C’est dure pour elle le
fait de partir car son père est parti

Intervenant :
Demande qui veut se présenter en premier Intervenant :
entre les sœurs Mets sur le pied d’égalité
Énonce anorexie de Marine et veut apprendre Marine décide de qui doit parler → veut
à mieux connaitre la famille en regardant les imposer certaines choses
filles Essaie de comprendre le contexte sans parler
« Grève de la faim » pour éliminer des de la symptomatologie
émotions, la solitude, la tristesse, la colère → Utilise la métaphore (anorexie / grève de la
Marine est d’accord pour la colère mais pas faim) car la jeune est contre le « système »
la tristesse « pourquoi je serais triste pour un
mec comme ça »
Marine veut arrêter son développement, ne
veut pas devenir une jeune femme (fait un Travaille avec Rosine car elle est « loin »
lien avec le départ du père) → veut couvrir le dans le système familiale → en systémique :
vide du départ du père en y mettant le faire alliance avec tous les membres de la
symptôme famille
Déplace le problème de l’anorexie à la
douleur, la perte, le manque qu’elles ont
vécu
Quelles sont les bonnes raisons de ne pas
changer ? qu’est-ce qu’il se passerait si Marine ne répond pas à la question, elle
Marine recommencer à manger ? ramène directement à son anorexie « c’est
Qu’est ce qui empêche la mère à commencer ma faute »
à reconstruire ?
La douleur est présente pour Marine donc
difficile de commencer à reconstruire. Avait
pensé à partir en vacances rien qu’à 3 →
directement Marine agresse sa mère « tu
veux aller où avec ma jambe », « t’es pas
médecin »
Observations cas 2 : Fabrice, 15 ans
Fabrice est un garçon de 15 ans. Il vit avec ses frères/sœurs et ses parents au premier
étage d’un appartement où sa grand-mère maternelle vit au dernier étage.
Déjà petit il n’était pas facile, en difficultés scolaire avec beaucoup de mal à entrer en
contact avec ses pairs. Il a fini ses études obligatoires avec un minimum de notes car, selon sa
mère, « les profs voulaient s’en débarrasser ». A ses 12 ans, la maman entre en conflit avec la
grand-mère → Fabrice devient violent, jusqu’à taper son père et sa mère. S’en ai suivi une
intégration en HP et est devenu une « courgette ». Il revient chez lui, calme, passe beaucoup
de temps devant le miroir à se lisser les cheveux et les sourcils. Il s’isole seul dans sa
chambre. Les parents réagissent de manière divergente, parfois ils rigolent (se moquent de lui)
et parfois ils se fâchent. Fabrice est alors disqualifié voir dénigré.
Famille psychotique où les frontières familiales ne sont pas claires (confuses et
diffuses) → identité donc dénuée → Fabrice, par ses symptômes, essai de manifester son
individualité
Mais comment manifester son individualité à 15 ans ? : avoir des amis, besoin de se
démarquer de sa famille
L’unique identité possible est celui de « malade » (d’où son arrivée en HP)
S’enfermer dans sa chambre est une tentative désespérée pour lui d’avoir de l’intimité
→ symptôme est une tentative maladroite de se démarquer, d’avoir de l’intimité
La communication dans la famille est paradoxale, le niveau verbal et non verbal sont
en contradiction.
Le patient est tellement dépendant de l’adulte et l’adulte est plus fort que le patient :
cela peut émettre des messages contradictoires tel que le patient ne se décide pas à répondre
→ quoi qu’il fasse, il se trompe, l’autre est dénié, quoi qu’il fasse il n’est pas reconnu.

➔ Séparation impossible : Pourquoi ? → Premières tentatives de Fabrice ont échoué

Observations cas 3 : Louise, 20 ans


Louise a une mère au foyer de 54 ans, un père, un frère et une sœur.
Le père est très autoritaire, très contrôlant. Il ne se préoccupe pas des choses pratiques
pour la famille et n’est pas cohérent → beaucoup d’incohérence relationnelle, identitaire,
communicationnelle.
Louise grandit avec deux parents ayant des styles parentaux incongruents entrainant
beaucoup de conflits.
A ses 18 ans, la famille déménage. La mère éprouve beaucoup de difficultés à
s’adapter à la nouvelle ville. Sentiment d’être observée → idées paranoïaques
Tristesse de la mère depuis déménagement = début symptômes de Louise (crises
psychométriques : état d’agitation, utilisations de drogues = tentatives de médication) → fait
collant, sparadrap sur la tristesse de la mère
Commence à sortir de la maison pour suivre un garçon dont elle serait « amoureuse »
La mère dira de Louise dire d’elle qu’elle est agressive mais Louise dit qu’elle se sent
seule → « tu ne m’as jamais comprise » (Louise à sa mère)
Les parents donnent des antipsychotiques à Louise sans lui dire → Famille abusive,
infantilise l’ado, marquant encore plus la séparation inacceptable car ne l’inclut même pas
dans le schéma → prise de pouvoir
On est dans une psychose, schizophrénie avec idées de persécutions, crises sévères
Le couple ne sait pas travailler ensemble sinon dans la fonction pathologique de la
fille. Parfois parents tellement concentrer dans ce qui ne va pas qu’ils sont incapables de
trouver ce qui va bien chez leur jeune → couple toujours en désaccord fonction du
symptôme : engager les parents
Conflit entre loyauté familiale et l’envie de partir, s’autonomiser → pathologie de
Louise = fonction de collant familiale
Les parents voient le symptôme comme une attaque plutôt que comme des moyens de
s’autonomiser, comme fonction communicationnelle : « après tout ce qu’on a fait pour toi »
Processus de désignation donc relation pas saine, pas de ressources avec son frère ainé
et sa petite sœur
Vient appuyer, tant sur elle que sur ses parents, la difficulté de tentatives de séparation
qui sont vécues avec beaucoup d’angoisse

Observations famille Interprétations famille


1ère séance : Père Mère Fille 1ère séance :
Le père prend directement la parole Mère et père ont l’air d’être d’accord
Désigne sa fille comme un problème Louise s’énerve avec son père car les parents
Parle d’éducation, dit qu’elle pète un plomb, n’ont pas demandé l’avis de Louise pour le
elle fume du cannabis déménagement
Mère dit que c’est à cause d’un déménagement Louise s’insurge : donne des infos sur toute
et essaie d’expliquer pourquoi mais se fait ma vie vas-y → demande alors au psy de se
couper par le père présenter
Louise ne comprend pas pourquoi elle est là Louise utilise le mot persécution et attaque
Henri se présente : père de famille de 3 quand elle parle
enfants, gère des sociétés et sa famille
Joséphine : mère au foyer de 3 enfants
Le psychiatre a dit que le problème n’est pas
que Louise, que c’était plus « grand » que ça
Parents disent qu’ils ont perdus espoirs alors
qu’ils ont essayé

Observations thérapeute Interprétations thérapeute


1ère séance : 1ère séance :
Demande la raison pourquoi ils sont là en Regarde qui va prendre la parole en premier
balayant la salle du regard Se sent envahit par le père
Demande au père de laisser la mère parler
Demande de se présenter à Louise qui pète un Pour calmer les choses demande de se
plomb, elle l’a pris comme une intrusion présenter → Louise vit ça comme une
(attention : Louise = paranoïaque) intrusion
Explique qu’ils ont été envoyés ici par un
psychiatre et demander selon eux pourquoi
Renvoi à Louise qu’il a l’impression qu’elle
n’a pas envie d’être là, explique qu’il est là
pour les aider, peut-être qu’elle a peur

Ce que l’on observe de la famille : séance 1


➔ Désignation du patient comme un problème par les parents
➔ Père = leader, père contrôlant, détaché d’affect (mère connait plus enfant que lui)
➔ Symptôme devient une forme de demande d’amour
➔ Parents parle d’éducation = forme d’ingratitude (Louise pas reconnaissante)
➔ Louise a beaucoup de mal à comprendre pourquoi elle est là
➔ Comportement très agressif de Louise → conflit, beaucoup de méfiance
➔ Famille avec fonctionnement psychotique, famille rigide → rigidité de rôle
➔ Louise paranoïaque, elle défend ses parents de parler, méfiance → Protège sa famille :
ne laisse pas le thérapeute poser des questions

Ce que l’on observe du thérapeute : séance 1

➔ Qu’est-ce que vous pensez du fait que la psychiatre vous demande de faire un suivi →
mettre la famille dans un processus de réflexion
➔ Va essayer de donner la parole à tout le monde
➔ Essayer de réduire la tension : devrait demander aux personnes de se présenter, pas
parler de suite du symptôme, revenir un peu en arrière → manière de descendre de
l’attention
➔ Se sent envahit par le père
➔ Fonctionnement paradoxal/psychotique : donne des médicaments à son insu mais
viennent ici pour régler le problème
➔ A tenté de calmer les choses mais difficilement avec Louise
➔ Reconnaitre la peur : il a touché Louise quand il parle du fait qu’il a l’impression
qu’elle ne veut pas être là, qu’elle a peut-être peur → tensions se sont calmées
➔ Qui vous a envoyé ici ?
➔ Demande ce qui a été fait et qui n’a pas marché → ne veut pas répéter, il veut changer
les choses (position down pour que la famille soit en position de lui apprendre des
choses).
➔ Suite au déménagement, mère a vécu solitude et tristesse + début des symptômes pour
Louise → importance de savoir COMMENT ils ont déménagé et non POURQUOI
(qui a décidé, comment ils ont décidé : le père a décidé, la fille et la mère n’ont pas eu
leur mot à dire) → mère = petite femme du père, sous contrôle du père
➔ Circularité : la fille ne veut pas parler, passer sur les parents (ça a rassurée Louise, elle
n’a pas eu l’impression de devoir faire « il me veut encore quelque chose »).
Hypothèse :
- Symptôme donne la parole de la mère
- Crainte de se séparer de sa famille → si elle part, qui va veiller sur sa mère : Louise se
sent indispensable
- Louise se sacrifie pour protéger sa maman, pour lui donner une voix audible

Observations cas 4 : Philippe 22 ans (Séparation apparente)


Philippe 22 ans est fils unique, son père est commerçant et est beaucoup absent et sa
mère est foyer.
Ce jeune sait prendre la parole durant les entretiens et prendre place. A peu d’amis, il
écoute beaucoup la radio et leur téléphone. Il passe beaucoup de temps avec sa mère étant
donné que son père est très absent.
Importance de mettre en place un projet qui doit satisfaire toute la famille.
Conflit entre Philippe et ses parents : parents ont un projet pour lui (qu’il devienne
fonctionnaire) mais Philippe en a un autre (footballeur) → création de tensions
Il a beaucoup d’angoisse, logorrhée, insomnies, boit beaucoup de café et fait des crises
maniaques lorsqu’il joue au foot (c’est lui la star, le chef de l’équipe) → toujours dans la
comparaison (idéal du moi)
Philippe finit ses études et trouve un travail mais n’arrive malgré tout pas à maintenir
son autonomie → expérience extérieure à la famille = échec
Il se fait hospitaliser, son père revient.
Que mettre en place ? : renforcer le système familial
Philippe n’arrive pas à se séparer non seulement car il sent qu’il va décevoir ses
parents mais aussi parce qu’il est triste de laisser sa mère seule
Philippe = gardien du foyer → tant qu’il fait ce travail, il ne saura pas faire son travail
de différenciation, il ne pourra pas penser à lui et prendre sa place dans le monde.

Observations cas 5 : Marie 22 ans


Marie est une jeune fille de 22 ans, sa famille est composée de son père (chimiste), sa
mère et un frère ainé. Il y a un conflit ouvert entre les parents qui existe depuis longtemps,
mais n’arrive, ni à s’attacher ni à se séparer. La mère confit qu’elle avait des parents très
distant et froid, tout comme le père, et viennent de haute société → pour être proches, doivent
se disputer. Le père reproche à la mère d’être trop souvent occupée dehors et de ne pas se
soucier assez de la maison. Le frère reproduit le schéma familial et culturel : indépendant,
réussi et est très distant de sa sœur.
Marie a des crises d’angoisses, une forte anxiété, une peur de l’abandon. Elle pleur de
façon intense et a des TOC (gratte son nez très fort, jusqu’à scarification). Elle est souvent
seule. Marie reproche à son père d’être très dure et à sa mère de ne pas être assez
compréhensive avec son père. Elle dit qu’elle a beaucoup besoin de sa mère.
Malgré sa colocation avec d’autres filles de l’université, elle reste très attachée à sa
famille. Elle se compare beaucoup avec les autres jeunes filles (regard très dévalorisant sur
elle-même). Sa vie sentimentale est très compliquée (moment de fusion suivi d’un moment de
déconstruction, ne sait pas si le garçon l’aime ou non).
Son père a dû venir la chercher à Londres car elle refusait de sortir de sa chambre
d’hôtel (son amie n’était pas venue).
Passage à l’acte, peur de l’abandon lié à des profonds sentiments de vide, difficile de
faire des choix, toujours insatisfaite d’elle. Elle ne s’est jamais sentie investie par ses parents
qui étaient trop occupés à se chamailler → Vécu d’abandon très fréquent chez adolescent :
divorce, séparation qui peut être chronique (ex : menace mais jamais de séparation, comme si
la menace = colle du couple). Les enfants vivant dans ce climat se sentent confus et vivent
dans le chaos passant d’un parent à l’autre pour essayer de comprendre = position go
between
Hypothèse : Marie continue de remplir le vide entre ses parents

Observations cas 6 : jeune fille toxicomane (héroïne)


Jeune fille ayant un demi-frère (fils de son père et de sa belle-mère) de 12 ans qui
rentre dans l’adolescence, une belle-mère travaillant dans les ressources humaines (qui a
rencontré le père à son travail quand la jeune avait 5 ans) et un père informaticien.

Verbal Non Verbal Lecture interactionnelle


Psy : demande à la famille Psy donne davantage la
de se présenter (voir le « Début de séance : famille parole à la mère ?
leader »). La thérapeute avec bras et jambes
interagit principalement croisées. Au fur et à Tente de rassurer
avec la maman puis se mesure, croisent et
tourne vers la fille pour décroisent. Projection de la belle-
demander ce qu’elle en mère sur le psy : « Aidez-
pense. nous »
Elle inclut le père en lui
demandant comment il
perçoit le début du
problème.
Elle s’intéresse à leurs
activités collectives (mange
ensemble ? partagent des
moments ensemble ?)

« Quand est ce que le


symptôme à commencer »
attention : éviter de dire
ça car cela pathologise !
Plutôt dire : « Quand avez-
vous rencontré les
substances ? »
Belle-mère est très La thérapeute demande de
impliquée et se sent présenter la famille mais la
La belle-mère prend la impuissante (typique avec belle-mère expose juste le
parole et désigne sa belle- famille ayant toxico) + problème, ne présente pas
fille comme problème. Au forte projection sur le psy la famille → désignation
départ, ils étaient dans le dans le sens « aidez-nous, belle-fille = problème / Ne
déni puis le PMS les a on est impuissant » parle pas de son fils ni de
alerté. Elle dit « on a fait Regarde le père (beaucoup son entrée dans
tout ce qu’on pouvait » → de regards entre les parents) l’adolescence → Déni ?
est démuni face à la Pour eux (parents) :→ Cherche le soutien du père
situation (parle ++). problématique = entrée par des regards
Veulent sortir de cette dans l’adolescence Culpabilité de la belle-
situation car l’ambiance est mère, sentiment
devenue mauvaise à cause d’impuissance → psy =
des problèmes d’addiction dernier recourt
de sa belle-fille (la belle-
mère reprend le mot
« belle-fille » lorsque la psy
se trompe en disant « votre
fille »). Elle explique
qu’elle est entrée dans la
ville de sa belle-fille quand
elle avair 5 ans et que ça
n’avait pas été difficile de
s’attacher à elle.
Désignation de la fille par
la belle-mère qui exprime Idéalisation vs
aussi sa tristesse face à la désidéalisassions de la
situation, elle pensait avoir famille (après un premier
réussi le mythe de la échec de la famille numéro
famille recomposée et 1, on attend plus de la
idéale mais qu’ « à cause famille recomposée numéro
de ses problèmes 2)
d’addiction, l’équilibre est
perturbé »
La belle-mère explique
qu’ils mangent ensemble et
que parfois ils essaient
d’organiser des sorties
ensemble mais que cela
reste compliqué car Fils de 12 ans regarde vers
beaucoup de tensions et que le bas, les mains entre les Lien entre frère et sœur
les enfants grandissent et ne jambes (step) → pas
veulent plus venir. Désignation ++ de la fille d’appartenance
comme étant un problème fraternelle
Le fils dit « tout va bien les (de la part du fils) → ➔ Poser des questions
choses avancent » tension palpable au niveau sur les liens
Réaction de la fille → de la fratrie familiaux
désignation du fils. Elle a Banalise les substances Le lien entre belle-mère et
l’impression qu’on parle belle-fille ? → Lien entre
beaucoup d’elle mais pas step
assez de son frère et de son Le fils n’a pas l’air d’avoir
entrée dans l’adolescence. envie d’être là, veut qu’on
Le fils quant à lui dit qu’ils le laisse tranquille, « ce
sont là pour la fille et qu’il Père complètement effacé. n’est pas moi le problème »
faut le laisser tranquille, lui Non impliqué ? ou craint
n’a pas de problème. juste de dire un mot de
Agressivité ++ travers et ainsi éviter de
faire ressentir quelconque Parents ont tendance à
Le père commence par se favoritisme à ses enfants ? émettre que ce sont à cause
présenter comme des enfants qu’il y a des
« informaticien de 45 ans ». problèmes → possible
Il ne prend pas beaucoup la présence de difficultés au
parole sauf pour dire que sein du couple
ses 2 enfants ont un Positionnement ambivalent
problème : « on est là pour du père : veut
tout le monde ». C’est communiquer le fait que sa
difficile pour lui car il ne fille ne soit pas le seul
veut pas que ses enfants problème de cette famille
ressentent un certain en impliquant le fils comme
favoritisme. A cela s’ajoute seconde cause des
des problèmes de couple problèmes familiaux →
qu’il a du mal à gérer. Le conflit de loyauté entre ces
père se demande si ce n’est 3 membres (fils/fille/père)
pas l’entrée dans Culpabilité du père,
l’adolescence du fils qui sentiment d’échec ? Un des
aurait causé le début de la enfants prend trop de place
consommation de sa fille dans le système familial,
l’autre aurait donc tendance
(aurait eu moins Distance physique avec son à ramener l’attention sur lui
d’attention). frère (les parents sont au (fonction du symptôme ?)
milieu). Fratrie très tendue,
agressifs entre eux.
Malaise de la sœur face à
son frère, a l’impression de
le gêner. Face à la désignation
puissante → jeune utilise
La fille dévie le problème médiation « mon frère aussi
en désignant son frère « je a un problème »
ne suis pas la seule à avoir ➔ Triangulation via
des problèmes, mon frère médiation
aussi » Tension entre le frère et la
Elle dit qu’elle a rencontré sœur
les substances quand elle a Exprime son besoin de lien
commencé à sortir, elle a → possible présence d’une
voulu faire comme les profonde tristesse voire un
autres (= fonction du état de dépression
symptôme), essayer, mais La substance aurait une
aujourd’hui elle ne sait plus fonction : ressentir quelque
faire quelque chose chose ? trouver sa place ?
d’amusant si elle n’a pas besoin d’attention ?
consommé. Elle ne voit ses Association
amis que pour consommer. ami/consommation,
Elle dit se sentir chercher à s’autonomiser, à
constamment jugée par son trouver du plaisir en dehors
frère. de la famille (avec les
La fille verbalise son pairs), à trouver un appui
besoin d’attention. qui manque à la maison ?
➔ Veut être « comme
les autres »
Déni, minimisation de la
problématique de
consommation

Match de ping-pong :
chacun renvoi à l’autre le
problème
Où se trouve l’identité
familiale ? Où est la place
de chacun dans cette
famille recomposée ?
Construction de l’identité
négative : l’identité
négative familiale peut
impacter l’identité
négative de l’individu

Suite du tableau (séance 2)


Verbal Non verbal Lecture interactionnelle
Belle mère : Rappelle toutes les bonnes Difficulté car se sentait être
Prend la parole, pense que choses qu’elles ont fait sur un pied destal lorsque
« les familles recomposées ensemble ses enfants étaient jeunes
donne plus de défi, mais maintenant sont ados,
difficulté de créer une Rappelle les liens entre les se sent plus à la page
famille recomposée » frères et sœur lorsqu’il est né Impuissance face à
Besoin d’apporter des (fille très fière) l’adolescence
choses à sa belle-fille, Ouverture de l’hypothèse
comme lorsqu’elle était → élargit (mais vite
petite mais maintenant, restreint par le fils)
face à l’adolescence se sent Relation step sur-impliquée
démuni Besoin de reconnaissance ?
Père = force tranquille, Exprime que le père est un
complémentarité point d’appui

Bouleversant, sentiment
d’avoir échoué

Belle fille : Donne le micro à son père Demande à son père de


A beaucoup de mal avec → maintenant tu vas parler prendre de la place
l’agressivité du frère
A l’impression que sa La fille se sent bien, moins
belle-mère ne l’aime plus de tensions lorsqu’elle est
Ne passe pas autant de assise près de son frère
temps avec son papa
Ressent le besoin de passer
du temps seul à seul avec
son papa Veut que les choses bougent
Exprime le fait de vouloir
être « tous ensemble »
Propose une activité
Père : Regarde beaucoup la mère Se sent il à sa place ?
Demande à son fils de quand il parle Découvre les difficultés de
s’exprimer un peu plus sa femme
Pas conscience que c’était Pas du tout impliqué
compliqué pour la belle-
mère avec les ados Avoue que lui aussi a du mal
Pas conscience des avec les ados
difficultés de sa fille, avait
l’impression d’avoir
toujours été proche surtout Introduction de la mère
avec ce qu’ils ont vécu biologique (partie dès la
avec la mère petite enfance de la fille) →
Rappelle que le fils n’a que abandon de la mère Conflit entre père et fils ?
12 ans, il a encore plein de
choses à découvrir Toujours dans un coin de la
Dur pour le père ce que le tête le problème de
fils dit « là mais pas là » consommation
Fils : Prend la parole, coupe sa Jalousie du fils envers la
« Avant qu’elle consomme mère fille ?
t’en avait rien à faire d’elle Restreint l’hypothèse, remet
(parle à la mère), ce n’est Fils est perdu (école, sa l’état stable de la famille
pas sa fille à elle » sœur) (restreint au symptôme
Impression que lorsque la belle-mère élargit
changement d’école = plus à la famille recomposée)
adulte = plus froid
Se sent moins à part
maintenant que sa sœur est
assise à côté de lui

Migration du symptôme (la


fille va mieux mais
maintenant c’est le fils qui
va mal, se sent perdu)

Impression que ses parents Renvoie la balle au parents


sont toujours là mais → besoin d’être rassuré
jamais là comme il faut
Égarement, solitude
Thérapeute : Disposition à changer : fils Amener la famille à se
Importance de renvoyer et fille l’un à côté de l’autre, questionner sur « le
que le problème n’est pas parents aussi (fils, fille, problème réel de la famille »
dans la jeune mais c’est belle-mère, père) →
plutôt familial : « nous demander ce qu’ils Récapitule ce que la psy
avons évoqué qu’il y avait ressentent en étant l’un à comprend des problèmes de
d’autres problèmes de côté de l’autre (fratrie) chacun face à cette famille
famille, qu’est-ce que vous → connecter le symptôme à
en pensez ? « la famille
Voir l’histoire de la
recomposition de famille
(mère biologique ?)
Demande au père de
qualifié son lien avec sa
fille avant et après ?
Phase de l’adolescence → Donne une place au fils
parents mis à mal,
demande comment le fils
vit son entrée dans
l’adolescence

Demande à la famille de Retravaille les frontières, les


parler entre eux des choses parents deviennent un peu
qu’ils ressentent plus des parents et les
enfants un peu plus des
enfants

Ligne de traitement : sens et fonction du symptôme → pour se différencier et pour construire


sa personnalité, elle utilise la drogue ?

Hypothèse :
- A travers de l’utilisation, elle attire l’attention sur elle mais signale aussi, difficulté de
communiquer autrement ?
- Difficulté du symptôme = trouver sa place dans la famille recomposée, se sent trahi
par le père, symptôme dirigé vers le père ?
- Fille, a travers son symptôme, signale et cache mais le ramène à elle or c’est la famille
qui a des problèmes de recomposition ?
- Besoin de créer une nouvelle appartenance, ne se sent pas appartenir à sa famille
(noyau familiale) donc va chercher chez les pairs, expérimenter de la sécurité dans
d’autres contexte ?

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