Dr Adama DIONE
La plate-forme
La plate-forme correspond au terrain occupant les parties supérieures des terrassements. Elle
doit être suffisamment rigide pour permettre le passage des engins de terrassement. Sa
portance influe pour une grande part sur l’épaisseur des couches de chaussées qui reposent sur
elle.
Une bonne portance permet d’éviter les déformations sous chargement lourd ou répété
entraînant une dégradation prématurée de la chaussée.
Dans les pays tropicaux et plus particulièrement au Sénégal, on distingue cinq (05) classes de
portance des sols de plate-forme selon le manuel de dimensionnement des chaussées souples
dans les pays tropicaux
Plate-forme et couche de forme
Rappelons qu’une chaussée est construite sur un ensemble appelé plate-forme support
de chaussées (« plate-forme » en abrégé) qui comprend :
le sol support (déblai ou remblai), appelé partie supérieure des terrassements (PST)
sur environ 1 m et dont la surface constitue l’arase de terrassements,
À long terme, la plate-forme est caractérisée par une classe de portance, dont les
caractéristiques mécaniques résultent de la combinaison de celles de la PST et de l’éventuelle
couche de forme. La résistance au gel est également prise en compte pour le comportement à
long terme.
Les sols du BURKINA FASO
Dans la pratique, les sols de portance inférieure à 5 sont à proscrire. Il est préconisé un des
traitements spéciaux (amélioration, purge, substitution, remblais d’apport, et/ou drainage)
selon le type de sol rencontré (argiles gonflantes, sable de faible portance, etc.)
TERRASSEMENT : REMBLAIS ET COUCHE DE FORME
►2 Organismes :
SETRA (Service d’Etude sur les Transports, les routes et leurs aménagements)= Service
Technique du Ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durable
R.S.T. (Réseau du Service Technique de l’Equipement) =
►2 Fascicules :
→ I Principes Généraux
→ II Annexes Techniques
►4 étapes :
→ Classification GTR des Sols
→ Définition des modalités de Mise en Œuvre propre à chaque classe de sol (Remblais et Cdf)
→ Détermination du Compactage (Remblais & Cdf)
→ Procédures et Techniques de Contrôle (Remblais & Cdf)
TERRASSEMENT : REMBLAIS ET COUCHE DE FORME
Classification des matériaux
Classification des sols Classes A, B, C et D. Les sols sont classés d´après : leur nature, leur
état ; et leur comportement.
Le classement géotechnique des sols naturels
Les sols en place sont des matériaux naturels, constitués d’éléments granulaires pouvant se
séparer aisément par simple trituration ou éventuellement sous l’action d’un courant d’eau.
Selon CEBTP (1984), les caractéristiques des sols à éliminer ou à traiter sont les suivantes :
CBR < 5,
La classe A : les sols fins Cette classe contient quatre sous classes : A1, A2, A3,
A4 ;
La classe B : les sols sableux et graveleux avec fines Cette classe contient six
sous classes : B1, B2, B3, B4, B5, B6 ;
La classe C : les sols comportant des fines et des gros éléments Cette classe
contient deux sous classes : C1, C2 qui s’associent pour la fraction 0/50mm aux
classes A1, A2, A3, A4 ou B1, B2, B3, B4, B5, B6.
La classe D : les sols insensibles à l’eau Cette classe contient trois sous classes :
D1, D2, D3 ;
L’ensemble de ces matériaux se retrouve le plus souvent dans la réalisation d’une
chaussée neuve ou d’un élargissement, notamment au niveau de la partie supérieure
des terrassements (PST).
Cette classification géotechnique ainsi obtenue est basée essentiellement sur des
conditions de réutilisation du sol naturel et repose sur des paramètres de :
nature,
comportement mécanique,
La granularité est un paramètre permettant de classer les sols naturels d’après la dimension
des éléments qu’ils contiennent. On retient trois seuils pour la classification :
- Le Dmax à 50 millimètres : c’est la dimension maximale des plus gros éléments contenus
dans le sol. Il permet de faire la scission entre les sols de classe Ai, Bj, D1, D2 et les sols
de classe C1, C2 ou D3.
a) L’indice de plasticité (Ip) (norme : NF P 94-051) L’indice de plasticité (Ip) est la différence
entre les valeurs de limites de liquidité (WL) et de plasticité (Wp).
De manière générale l’indice de plasticité (Ip) est plus sensible que la valeur au bleu (VBS)
quand on est en présence d’un sol vraiment argileux. C’est à la fois un paramètre
d’identification et de comportement du matériau argileux.
b) La valeur au bleu de méthylène du sol (VBS) (norme : NF P 94-068) Cette valeur est
déterminée par l’essai au bleu de méthylène. Elle est mesurée sur la fraction 0/5 mm et exprime
en grammes de bleu par cent grammes de la fraction 0/50mm du sol sec étudié, elle est notée «
VBS ».
On peut considérer que la valeur au bleu révèle la présence d’argile et exprime globalement la
quantité de celle-ci contenue dans l’échantillon de sol analysé.
Les paramètres d’état
- L’état hydrique très humide (th) : c’est un état d’humidité très élevée ne permettant plus la
réutilisation du sol dans des conditions technico-économiques normales.
- L’état hydrique humide (h) : c’est un état d’humidité élevée autorisant toutefois la
réutilisation du sol à condition de respecter certaines dispositions particulières (aération,
traitement…) estimées comme normales dans le contexte technico-économique actuel.
- L’état hydrique moyen (m) : c’est l’état d’humidité optimal correspondant à l’Optimum
Proctor (minimum de conditions à respecter à la mise en œuvre).
- - L’état hydrique sec (s) : c’est un état d’humidité faible mais autorisant encore la mise en
œuvre en prenant des dispositions particulières (arrosage, sur compactage,…) estimées
comme normales dans le contexte technico-économique actuel.
- - L’état hydrique très sec (ts) : c’est un état d’humidité très faible n’autorisant plus la
réutilisation du sol dans des conditions technico-économiques normales. Cet état hydrique
est peu courant sous nos latitudes.
Les paramètres de comportement mécanique
Ces paramètres sont pris en compte pour déterminer l’ARase (AR) et la Partie Supérieur des
Terrassements (PST) mais également dès lors que l’on veut juger de l’utilisation possible du
sol naturel en place en couche de forme.
Application : classer ces sols selon GTR
Conditions d’utilisation en remblai et couche de forme
Afin de garantir une chaussée performante et satisfaire les besoins des usagers des routes en
terme de performance structurelles, durabilité de l’ouvrage confort et sécurité. Il est nécessaire
de comprendre les comportements des couches de chaussée.
Pour chaque classe ou sous-classe de matériaux définie dans la classification du guide technique
du SETRA, (réalisation des remblais et des couches de formes-fascicule II), ils sont indiqués
les conditions de mise en œuvre à respecter en fonction de la situation météorologique
constatée au moment où le matériau est mis en remblai et des conditions d'utilisation.
Exemple :
Exemple illustrant les conditions d'utilisation des matériaux en remblais pour un sol
de classe A2 (classification GTR).
7 rubriques :
Le mode d'extraction des déblais peut interférer sensiblement sur la qualité des remblais.
Extraction en couche :
L'extraction en couche (épaisseur 0,1 à 0,3 m par scraper) permet une bonne
fragmentation et un tri relatif des différentes couches de matériaux.
Extraction en couche
Extraction frontale
Pour l'extraction frontale, on observe des effets exactement opposés. Elle offre en plus
la possibilité dans des formations stratifiées, de sélectionner le niveau présentant la
meilleure portance pour le réserver à la circulation des engins de transport (0,5 et 4 m
par pelle hydraulique).
Extraction frontale
G : Action sur la granularité
Criblage
W : Action sur la teneur en eau
l’humidification
l’aération
W : Traitement
Il s'agit d'une donnée qualitative sur le niveau de compactage requis par les
différents matériaux.
3 niveaux d'énergie :
Faible,
Moyen;
Intense.
H : Hauteur du remblai
Selon les cas (nature des sols, climat, environnement hydrogéologique, trafic de chantier...)
la couche de forme se présentera sous des formes différentes. Elle peut être :
inexistante car inutile lorsque les matériaux constituant le remblai ou le sol en place ont
eux-même les qualités requises.
limitée à l'apport d'une couche de matériaux ayant les caractéristiques
nécessaires
constituée d'une superposition de couches de matériaux différents répondant à des
fonctions distinctes, incluant par exemple un géotextile, des matériaux grossiers, une
couche de fin réglage, un enduit gravillonné, ...
Fonctions à long terme
En premier lieu, pour que la couche de forme puisse être exécutée de manière satisfaisante,
il est nécessaire que l'orniérage de l'arase des terrassements soit limité, ce qui
amène à rechercher à ce niveau une portance minimale à court terme.
L'expérience montre qu'une couche de forme en matériaux traités sera exécutée sur
une arase ayant un module équivalent à 35 MPa alors que pour une couche de forme en
matériaux granulaires il suffira d'avoir 15 à 20 MPa.
Techniques de préparation et de protection des matériaux pour emploi en
couche de forme
élimination de la fraction fine sensible à l'eau 0/d par criblage dans l'état naturel ou avec
lavage-débourbage
élimination de la fraction grossière
élimination à la fois de la fraction fine sensible à l'eau et de la fraction
grossière
fragmentation de la fraction grossière pour produire une certaine quantité d'éléments fins
W : Etat hydrique
T : Traitement
Suivant les matériaux de couche de forme utilisés, les techniques de protection superficielle
pouvant être appliquées sont :
réalisation d'un enduit de cure gravillonné ou éventuellement clouté
réalisation d'une couche de fin réglage
Protection superficielle
Une couche de fin réglage. Il s'agit d'une couche de quelques centimètres d'épaisseur,
constituée d'un granulat très frottant, qui est réalisée à la surface d'une couche de forme
en matériau granulaire insensible à l'eau mais relativement grossier.
Elle peut se réduire à un simple sablage superficiel (à raison de 7 à 10 litre/m2 d'un sable
concassé 0/5) dans le cas de matériaux granulaires dont on a éliminé la fraction 0/d et
dont le Dmax est inférieur à 50 mm.
Tableau récapitulatif des techniques de préparation des matériaux
Méthodologie de dimensionnent de la couche de forme
Certains sols ont des propriétés insuffisantes pour constituer une arase de portance
suffisante. Les sols à éliminer (purge, substitution sur une épaisseur pouvant aller
jusqu’à un mètre) sont :
les sols gonflants (gonflement linéaire dans le moule CBR > 2%),
les sols très compressibles tels que les vases et tourbes (coefficient de
compressibilité à l’œdomètre Cc/(1/+e0) >0,2),
les sols très argileux ou à faible portance (IP ≥40 et/ou wL ≥70 et/ou CBR < 5).
Classe de portance de la plateforme
A long terme Cinq classes de portance à long terme de la plateforme, notée Pfi (CDS, 2015)
sont définies en fonction du niveau du module de rigidité du massif support de chaussée
incluant la couche de forme éventuelle.
Dans le cas d’un substratum rocheux peu profond (moins de 3 mètres), cette couche rigide est
modélisée en lui affectant un module de 10 000 MPa et un coefficient de Poisson de 0.25. Ce
cas n’est pas traité dans les structures du catalogue, mais pourrait l’être dans des variantes.
A court terme Les critères de réception à l’achèvement des travaux de construction d’une
plateforme granulaire reposent sur :
CEBTP
LCPC
Application
Soit un sol avec les caractéristiques suivantes : Dmax 50 mm Passant à
80 microns > 35% Ip =26 Etat hydrique du terrain : h et CBR = 20
Déterminer sa classe selon GTR ,
Ce sol est traité sur 0,5 m à la chaux selon une technique remblai .
L'action du traitement n'est pas durable . Le niveau de la nappe se situe
à plusieurs mètres sous la chaussée, il n'y a pas de risque de remontée
d'eau, des infiltrations sont toutefois possibles.
Sur chantier, l'expérience montre que la masse volumique varie en fonction du nombre
de passes d'un compacteur suivant la loi du Logarithme :
• en surface ρ = f (z)
• à la partie inférieure de la couche (appelée masse volumique de fond de couche) ρd fc ;
Pour deux compacteurs différents, on peut avoir une ρd m équivalente mais un
ρdfc différents comme le montre la -figure
Nous nous limitons aux matériels de compactage classés suivant le guide technique Réalisation
(GTR) des remblais et des couches de forme (SETRA-LCPC), paru en 1992. Le classement est
résumé dans la -figure - ci-après décrivant les différents types de matériel mis en œuvre et qui
sont fonction de l'importance du chantier.
Les compacteurs pris en compte ont une largeur de compactage supérieure ou égale à 1,30 m.
Les petits compacteurs, les classes des plaques vibrantes les plus efficaces sont intégrées.
De nos jours, il y a trois types de compacteurs différents :
Les compacteurs statiques, les compacteurs vibrants et les compacteurs oscillants ;
Les compacteurs statiques à pieds dameurs (pieds de mouton) SPi sont efficaces
pour les sols cohérents, plastiques ou fins (argiles, limons...). L'effet du compactage
commence par le fond de la couche en raison des pilons, des dents.
Compacteur vibrant
Terrassements plus petits ou pour des matériaux routiers « à surfacer »
• Les compacteurs à pneus ( Pi) très mobiles sont utilisés pour les sols argileux sableux, les
graves fines et moyennes.
Compacteur à pneu
Les compacteurs à pneus sont classés d'après la Charge par Roue, notée CR
Les compacteurs vibrants sont classés d'après la charge statique M (kg) appliquée par unité
de largeur de cylindre vibrant L (cm) et d'après l'amplitude théorique à vide de la vibration.
(NF P 98-761).
- Compacteurs vibrants à cylindre lisse : Classe V :
Le classement est effectué à partir du paramètre (M1/L) √A0 et d’une valeur minimale
pour A0.
M1/L (1) exprimé en kg/cm et A0 en mm conduisent aux cinq classes définies ci-après :
Compacteurs vibrants à pieds dameurs : Classe VP Ces engins sont dérivés des compacteurs
vibrants à cylindre lisse.
Leur classement reprend les mêmes que les compacteurs vibrants à cylindre lisse.
Dans le cas où la version à pieds dameurs est proposée en option, son classement
peut différer de celui du compacteur vibrant à cylindre lisse auquel il s’apparente,
du fait de différences de masse et d’amplitude.
Les modalités de compactage ne diffèrent de celles des vibrants lisses qu’à partir de
la classe VP3. Elles sont établies en recherchant le bénéfice tiré à la fois de la
vibration et des pieds dameurs. Par rapport aux vibrants lisses de même classe, ceci
s’obtient à la vitesse la plus élevée et par conséquent pour une épaisseur plus faible
; la valeur de Q/S est augmentée.
Les compacteurs statiques à pieds dameurs sont classés selon la charge statique
moyenne M (kg) par unité de largeur L (cm) de tambours à pieds dameurs. Il y a
deux classes SP1 et SP2.
Les compacteurs mixtes sont constitués d'un cylindre vibrant et d'un train de pneus dont le
nombre peut être considéré comme suffisant pour contribuer au compactage en recouvrant
l'ensemble de la largeur de la génératrice du cylindre (intervalle entre les surfaces de contact
largeur d'un pneu) On les considère comme la somme d'un compacteur vibrant monocylindre
VMi et d'un compacteur à pneus Pj. Ces compacteurs sont désignés VMi-Pj.
Compacteur mixte
Les plaques vibrantes sont classées à partir de la pression statique sur la semelle
Mg/S exprimée en Kilopascal (KPa). Deux classes sont prises en compte :
Les niveaux d'énergie de compactage exigés sont adaptés selon l'état hydrique
des matériaux et leur classe. Ils peuvent être augmentés dans certains cas (matériaux
sensibles à l'eau ou traité aux liants hydrauliques).
Essais de contrôle
DENSITOMETRE A MEMBRANE
Essai à la plaque
Essai à la Dynaplaque
Déflectographe
La valeur de la déflexion retenue pour les sections homogènes est calculée en « gommant les
accidents de portance très ponctuels, avec la formule : dc = dm + kσ
dc : déflexions critiques (caractéristique)
Dm : déflexions moyennes
K : coefficient de probabilité
• k = 1,3 pour une probabilité de dépassement de l’ordre de 10% pour les projets de faible
importance et sous réserve de l’accord du maître d’ouvrage.
• k = 2 pour une probabilité de dépassement de l’ordre de 2,5%. σ : écart type
Une fois les conditions de mesure déterminées, des seuils de déflexions critiques sont définies.
Les niveaux dc1 et dc2 varient suivant la situation géographique et climatique.
On situe en général ces niveaux par l’expérience acquise sur plusieurs mesures dans chaque
zone.
Des valeurs sont données à titre indicatif pour les chaussées construites en matériaux latéritiques
et mis en place mécaniquement.
- dc1 : 60/100 mm (valeur en-dessous de laquelle on considère que la structure se comporte de
façon satisfaisante) ;
- dc2 : 80/100 mm (valeur au-dessus de laquelle on considère que la structure présente des
défauts de portance).
Lecture Déflexion
21 42
13 26
21 42
15 30
23 46
23 46
15 30
22 44
25 50
40 80
17 34
14 28
21 42
Pour réaliser le chantier, il est indispensable d’avoir une arase AR1 d’au moins 15-20 MPa
avant mise en œuvre d’une couche de matériaux granulaires (couche de forme ou couche
d’assise), et si possible 30-35 MPa avant mise en œuvre d’une couche de forme ou d’une
couche d’assise traitée.
• Immédiatement
Il est donc très limité. Le traitement au ciment seul ne convient pas pour des sols très humides.
Une solution est de les prétraiter à la chaux.
La première phase est celle du démarrage de la prise. Elle correspond au délai de maniabilité
du mélange. Celui-ci dépend de la nature des constituants principaux du ciment et de leur
finesse de mouture, ainsi que de la nature des constituants secondaires et des additifs
(retardateurs ou accélérateurs).
La troisième phase est celle du durcissement progressif qui s’étale d’un à plusieurs mois.
Par ailleurs, plus le sol est argileux, plus le ciment aura du mal à enrober et à lier ses
particules.
En conséquence, le traitement au ciment seul n’est efficace qu’avec des sols peu argileux. Il
faut alors soit prétraiter à la chaux, soit recourir à un liant hydraulique spécifique.
Bien entendu, l’aspect économique peut influer sur le choix du ciment. À cet égard, le coût de
son transport est un facteur essentiel, qui peut conduire à sélectionner un ciment produit par une
usine proche du chantier.
Possibilités d’emploi des ciments courants avec différents types de sols
Les chaux
Les chaux résultant directement de la calcination d’un carbonate sont des chaux
vives, celles ayant ensuite subi une hydratation sont des chaux éteintes.
Ce type de chaux (dénommé « chaux vive ») est le premier liant à avoir été utilisé en traitement
de sols. Il s’agissait essentiellement de rendre possibles les terrassements de grands chantiers
dans des limons argileux très humides.
La chaux vive a une action bénéfique immédiate sur les sols très humides : l’abaissement de la
teneur en eau. Trois phénomènes concourent à cette modification de l’état hydrique :
– vaporisation d’une partie de l’eau sous l’effet de la chaleur dégagée par la réaction ci-dessus ;
– apport de matière sèche, diminuant la teneur en eau du mélange sol + chaux
L’ion calcium Ca++ de la chaux interagit avec les particules argileuses du sol, provoquant
leur floculation. Celle-ci se traduit par d’importantes améliorations géotechniques :
– la limite de plasticité augmente fortement, alors que la limite de liquidité varie très peu
: l’indice de plasticité est donc nettement diminué, ce qui peut faire passer d’un sol plastique,
déformable, collant, à un mélange « solide », apte aux opérations de terrassements ;
– La portance du sol s’élève, ce qui le
rend circulable par les engins de chantier
et facilite le compactage des couches sus-
jacentes ;
La chaux éteinte est moins utilisée que la chaux vive. Sa densité foisonnée est
sensiblement inférieure à celle de la chaux vive, ce qui rend son transport et sa
manutention plus coûteux.
De plus, son seul effet d’assèchement est son apport en tant que matière sèche ; il est
donc très limité.
Elles sont simplement moins marquées, car la chaux éteinte n’est pas utilisée avec
des sols très humides.
Une fois mise en présence de l’eau, la chaux vive se transforme en chaux éteinte. Les
effets à long terme sont donc identiques pour les deux types de chaux.
Précisions et justifications concernant
le dimensionnement
L’endommagement de la couche de forme par fatigue pendant le chantier n’est pas pris en
compte dans le dimensionnement de la chaussée.
Dans la seconde situation, le calcul est classique avec prise en compte des caractéristiques
mécaniques à 360 jours, généralement extrapolées à partir de mesures à 28, 90, voire 180
jours selon la vitesse de durcissement.
Les interfaces assises/couche de forme et couche de forme/sol support sont prises décollées
avec glissement ; de même pour l’interface interne d’une couche de forme si elle est mise en
œuvre en deux couches.
Le coefficient de Poisson est pris égal à 0,35 pour les sols, à 0,25 pour les matériaux de
couche de forme stabilisés.
Les matériaux utilisés en remblais devront présenter :
Avant d’appliquer la méthode Q/S pour le contrôle de compactage, une classification du sol
demeure nécessaire afin de déterminer :
les moyens,
l’intensité du compactage,
Les conditions qui assurent la cohérence entre les facteurs définissant le cas de compactage :
Les modalités pratiques sont traduites dans des tableaux de compactage pour
un matériau donné, le choix de l'engin de compactage permet de déterminer les différents
couples matériau/matériel, par les paramètres Q/S et « e » où :
Q/S : est le rapport entre le volume Q du sol compacté pendant un temps donné et la surface S
balayée par le compacteur pendant le même temps.
e : est l'épaisseur maximale de la couche pouvant être tolérée avec le compacteur envisagé.
L'évaluation des paramètres retenus qui sont « e » et Q/S se fera de la manière suivante :
L'épaisseur « e » :
Les valeurs qui figurent dans les tableaux correspondent à une épaisseur maximale des couches
à mettre en œuvre.
Avantages de la méthode de contrôle continu
Le contrôle du compactage par densité a été pratiquement abandonné en France compte tenu de
ses sujétions (temps de réponse, application limitée aux seuls sols fins peu grenus, mesures
administratives de plus en plus contraignantes pour la gestion des sources radioactives).
La méthode de contrôle continu par la méthode Q/S s'est avérée plus efficace que
l'autocontrôle au moyen de la méthode des essais proctors et densité en place (densitomètre et
gammadensimètre) et présente des avantages par rapport à ces contrôles classiques:
S est le produit de la largeur de compactage L du compacteur (largeur d'appui au sol fournie par
le constructeur) par la distance parcourue d (compteur kilométrique) pendant le même temps
que le temps choisi pour évaluer Q. d peut aussi être estimée, dans un premier temps, à partir
de la vitesse moyenne prévisible de l'engin. S correspond donc à la surface balayée par l'engin
ou les engins de l'atelier de compactage. Il faut vérifier ensuite l'épaisseur « e » des couches
élémentaires.
Condition à satisfaire pour un bon
compactage
Outre le respect des valeurs de Q/S et des épaisseurs maximales des couches, il
importe de s’assurer :
Eviter l’emploi d’ateliers hétérogènes qui pénalisent les matériels les plus performants ou
compliquent l’organisation du chantier.
Pour le compactage dans les sites d’accès difficile, les conditions de compactage peuvent être
choisies à partir de la note technique.
l’instrument de mesure - le tachygraphe
Fonctions du tachygraphe
Le tachygraphe est instrument clé pour l’application du contrôle continu par la méthode Q/S. Il
enregistre :
Il existe plusieurs sortes de tachygraphes, très proches les uns des autres par leur
présentation.
A titre indicatif, on donne un exemple d’un disque de tachygraphe
L’exécution du compactage est régie par les normes exigées par le GTR.
Compactage du remblai :
Ces observations se feront essentiellement sur la préparation avant le compactage, qui est un
élément essentiel pour la bonne marche de la méthode de contrôle étudiée, le choix de la
vitesse du compacteur et l’influence des caractères des matériaux.
- Préparation initiale
On devra maintenir sur le chantier le matériel nécessaire, soit à l'arrosage des matériaux
graveleux, soit au séchage dans le cas où la teneur en eau serait trop élevée, après un orage par
exemple. La citerne à eau devra être équipée d'une rampe permettant un arrosage homogène et
constant des matériaux.
Dans tous les cas, le matériau, avant compactage, devra être amené à une teneur en eau égale à
celle de l'Optimum Proctor Modifié entre plus 1% et moins 2% près.
On doit disposer d'un parc de camions suffisant pour, compte tenu de la durée du trajet,
alimenter régulièrement les ateliers de mise en œuvre.
Ce n'est que lorsque cette condition sera réalisée que l'opération de compactage pourra être
Entreprise.
-Mise en place et compactage du remblai
L'épaisseur maximale d'une couche sera déterminée en fonction des moyens de compactage.
L'épaisseur maximale sera déterminée pour chaque type de sol mis en remblai. En tout état de
cause selon le GTR.
On doit veiller particulièrement au compactage des bords des remblais. Pour cela, on donne aux
bords des remblais une légère inclination vers l'intérieur, au moment de compactage, de façon à
ce que les compacteurs puissent effectivement circuler sur ces bords sans risquer d'être
déséquilibrés.
Dans tous les cas, on réalise une surlargeur provisoire de cinquante centimètres minimum de
chaque côté. Cette surlargeur sera ensuite retaillée dans le cadre du réglage des talus.
Surcharges du remblai
S’il s'avère que des tassements sont à craindre, on surcharge les remblais de manière à accélérer
le tassement.
Compacité du remblai
Avant tout début des travaux, On détermine (généralement l’entrepreneur) les moyens et méthode
de compactage (en particulier l’énergie de compactage) qu'on compte utiliser pour l'exécution des
travaux selon le GTR. Ces moyens et méthode de compactage devront être adaptés aux
différentes natures de terrains rencontrés lors des terrassements.
Les travaux ne pourront commencer que lorsque on aura amené sur le chantier les engins et
matériels de nature et en nombre agréés. Aux fins de vérification de l’énergie de compactage, les
engins seront obligatoirement munis d’un système de contrôle automatique des déplacements, en
parfait état de marche (compteurs munis de disques).
Pour exécuter le compactage dans des conditions optimales, l'Entrepreneur sera tenu :
soit d'arroser les terres trop sèches,
soit, le cas échéant et pendant la saison des pluies, d'attendre leur séchage en facilitant au besoin
celui-ci par scarification.
Choix de la vitesse du compacteur
Pour les compacteurs à pneus et les dameurs statiques, la vitesse est variable suivant
l’avancement du compactage. Elle est faible en début de compactage et devient plus
élevée en fin de compactage.
Les modalités pratiques à respecter concernent alors la vitesse moyenne qui doit rester inférieure
à la vitesse qui figure dans les tableaux pour les compacteurs à pneus et supérieure à la
vitesse des tableaux pour les pieds dameurs.
Pour un compacteur vibrant, il est nécessaire de chercher une vitesse optimale adaptée à
l'épaisseur de compactage retenue. Les données qui figurent dans les tableaux de
compactage permettent d'arriver à cet optimum. Il est à noter qu'une vitesse de 5 km/h n'est pas
toujours réalisable avec un compacteur vibrant.
L'influence des caractéristiques des matériaux :
Les caractéristiques essentielles des matériaux qui déterminent les conditions de mise en oeuvre
des remblais sont appréhendées au niveau de la classification adoptée. Cependant,
certaines caractéristiques supplémentaires sont à prendre en compte lors du choix de la
composition de l'atelier de compactage, à savoir :
Le problème de traficabilité peut se poser pour certains engins avec les matériaux
humides, les matériaux roulés et les matériaux homométriques (exemple : sable de dune). Deux
solutions possibles se présentent alors, choisir des compacteurs plus légers et dans ce cas
accepter une diminution dans l'épaisseur des couches, ou procéder à un passage de
cylindre lisse sans vibration avant de procéder au compactage proprement dit.
La présence de gros éléments amène à faire un des choix possibles : l'élimination des gros
éléments par tri ou par criblage ou le choix d'un compacteur plus performant qui permet de
compacter des épaisseurs « e » telles que D max. < 2/3 e.
Lors du compactage, il est essentiel de différencier entre deux couches essentielles : couches de
forme et couche de remblai.
Compactage de couches de forme
Une couche de forme doit présenter des caractéristiques acceptables de portance et de
nivellement.
Les opérations de réglage et de compactage doivent se faire dans les délais de maniabilité.
Dans le cas où les épaisseurs seraient importantes, il est nécessaire de travailler en deux
couches. Cependant ceci engendre le risque de présence d’une interface glissante, qu'il faut
éliminer par l'adoption des dispositions suivantes :
Le débit du compactage
Le débit théorique d’un compacteur est la quantité horaire de matériau Q qu’il est capable de
densifier à l’objectif qualité demandé exprimée :
• En t/h (tonne/heure) pour les chaussées et enrobés
• En m3/h (m3/heure) pour les terrassements
L . V . e . ρd
Q = --------------------
N
- la valeur N qui figure dans ces tableaux de compactage correspond au cas de la mise en œuvre en épaisseur
égale à l’épaisseur maximale qui figure dans les tableaux. Elle est calculée par le rapport N=e/(Q/S) arrondi
à l’entier supérieur. Pour une épaisseur inférieure à l’épaisseur maximale donnée par les tableaux , la valeur
N est calculée par l’expression :
- Le débit par unité de largeur de compactage Q/L , correspond au débit théorique ( avant
application du coefficient de rendement k ) qu’aurait un compacteur monocylindre ( n=N) d’un mètre de
largeur , en respectant les prescriptions de Q/S, e et V. Il est donné par l’expression :
Q/L= 1000 x ( Q/S) x V
Le coefficient de rendement k est en général estimé entre 0,5 et 0,75. Il représente le rapport entre le temps
utile de compactage et le temps de présence du compacteur sur chantier. Il est à noter que le temps utile
correspond au temps durant lequel le matériel est effectivement utilisé avec des paramètres de
fonctionnement corrects ( vitesse, fréquence , etc.).
Exemples d’utilisation des tableaux de
compactage
Pour ces compacteurs considérés comme une somme de deux compacteurs, les prescriptions
sont à établir à partir des règles suivantes :
Les compacteurs agissent sur une zone de travail commune (s'il en était autrement, chacun serait
considéré individuellement).
Après lecture des tableaux de chacun des compacteurs, on se conforme aux règles suivantes:
- « e » réel doit être inférieur ou égal au plus petit des e tableaux.
- le débit théorique de l'atelier est pris égal à la somme des débits théoriques des compacteurs.
- pour les vitesses et les nombres d'applications de charge de chaque compacteur, diverses
façons de gérer l'atelier peuvent exister (dans le respect des prescriptions individuelles pour la
vitesse). La conditions à satisfaire est :
où (Q/S) « tabl. 1 » et (Q/S) « tabl.2 » sont les valeur lues pur chacun des compacteurs. Q, S1,
S2, ont le même sens que dans le 1er cas.
- le compacteur qui agit en premier doit être le plus efficace, dans la mesure où il ne rencontre
pas de problème de traficabilité.
Sol support
0,3 CBR
zadm 1 0,7 log N