Vous êtes sur la page 1sur 69

ED 790

La diversité des intervenants dans l’acte


de construire, maîtres d’ouvrage, maîtres
d’œuvre, coordonnateurs et entreprises
de toutes tailles et de toutes activités,
a toujours engendré certaines difficultés
pour la prévention des accidents du travail
et des maladies professionnelles sur les
chantiers de bâtiment et de travaux publics.
La branche professionnelle, elle-même,
ne compte pas loin de 300 000 entreprises
regroupant près de 1,2 million de salariés
auxquels il convient d’ajouter plus de
100 000 intérimaires et près de
300 000 travailleurs indépendants.
L’objet de cet Aide-mémoire BTP est de
contribuer à faciliter la communication entre
tous ces intervenants et de les aider dans
leur recherche de solutions, en leur donnant
des informations communes qui prennent
en compte notamment la loi du
31 décembre 1993 sur les chantiers
temporaires ou mobiles. En effet,
les nombreux textes législatifs ou
réglementaires et règles techniques ne sont
pas toujours d’un accès aisé, surtout pour
les petites entreprises ou leurs représentants
sur les chantiers.
Ce document n’a, bien entendu, pas la
prétention d’être exhaustif tant dans
le domaine couvert par les rubriques retenues
que dans le contenu de chacune d’entre elles
et le lecteur pourra utilement contacter
le service prévention de sa Caisse régionale
d’assurance maladie, le Comité régional
de l’OPPBTP ou l’inspection du travail pour
obtenir tout renseignement complémentaire. Aide-mémoire BTP
Prévention des accidents du travail
et des maladies professionnelles
dans le bâtiment et les travaux publics
Institut national de recherche et de sécurité
pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles

30, rue Olivier-Noyer 75680 Paris cedex 14 Tél. 01 40 44 30 00
• •
Fax 01 40 44 30 99 Internet : www.inrs.fr e-mail : info@inrs.fr

Édition INRS ED 790


4e édition • mars 2009 • 30 000 ex. • ISBN 978-2-7389-1754-6
Aide-mémoire BTP
Prévention des accidents du travail
et des maladies professionnelles
dans le bâtiment et les travaux publics

Jean-Claude Voisin, INRS,


avec la collaboration d’ingénieurs
des Caisses régionales
d’assurance maladie

Mise à jour
Jean-Pierre Moineau
Anne Vuong Huu Le
Philippe Sordoillet
INRS

ED 790
mise à jour 2009
AVIS AU LECTEUR

AVIS AU LECTEUR

Le secteur de la construction est l’un des plus importants de notre activité économique mais, Cet Aide-mémoire BTP vise à faciliter la communication entre tous les intervenants
avec plus de 20 % des accidents du travail et des maladies professionnelles pour environ 7 % pour la recherche et l’harmonisation de solutions de prévention en donnant
des effectifs, il reste un secteur à risque élevé. un ensemble d’informations communes réparties en trois chapitres.

Tous les intervenants à l’acte de construire sont concernés par la prévention des risques Le premier chapitre donne des informations générales sur les accidents du travail
professionnels : maître d’ouvrage, maître d’œuvre, bureaux d’études et de contrôle, et les maladies professionnelles, sur les organismes extérieurs à l’entreprise
coordonnateur de sécurité, entreprises y compris sous-traitants et travailleurs indépendants. et sur l’organisation et la coordination de sécurité du chantier.

Une obligation générale d’organisation et de coordination de la prévention s’applique à cha- Le deuxième chapitre rappelle les obligations du chef d’entreprise, les règles d’emploi
cun des acteurs et tout d’abord à l’équipe maître d’ouvrage/ maître d’œuvre en charge de la du personnel, les responsabilités et les sanctions.
conception de l’ouvrage, du choix des entreprises, de la direction des travaux et de la prévision
des interventions ultérieures sur l’ouvrage. Le troisième chapitre donne des informations sur les techniques de prévention : organisation
du chantier, choix et utilisation du matériel, prévention des nuisances, hygiène, organisation
Chaque intervenant à l’acte de construire est tenu, en ce qui le concerne, d’évaluer les risques des premiers secours.
professionnels et de définir les mesures de prévention à mettre en œuvre pour la réalisation
des travaux et la maintenance de l’ouvrage. Mais le secteur de la construction ne peut réellement faire des progrès en matière
de prévention des risques professionnels que si chacun des participants à l’acte
Cette démarche de prévention aboutit à la rédaction, dès la conception, d’un Plan général de construire s’inscrit lui-même dans une démarche de progrès et, au-delà
de coordination (PGC) en matière de sécurité et de protection de la santé pour le chantier, des informations nécessairement limitées de cette brochure, recherche les meilleures
et d’un Dossier d’interventions ultérieures sur l’ouvrage (DIUO) pour sa maintenance. solutions à partir de l’expérience de chaque chantier.
Chaque entreprise rédige, avant toute intervention, un Plan particulier de sécurité
et de protection de la santé (PPSPS) qui tient compte du plan d’actions de prévention
de l’entreprise et du Plan général de coordination du chantier. Pour approfondir chacune des rubriques de cet ouvrage, le lecteur pourra se reporter
aux publications de l’INRS sur le sujet : brochures, dossiers, articles des revues...
Ces publications sont toutes consultables sur le site internet de l’INRS www.inrs.fr.

DÉMARCHE DE PRÉVENTION

Entreprise Chantiers

Programme de prévention Plan Général de Coordination (PGC)

Évaluation des risques professionnels


(et document unique) Risques chantiers

Plan d’actions de prévention Plan particulier de sécurité (PPSPS)

Retour d’expérience
Bilan

2 3
SOMMAIRE

SOMMAIRE

2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS LʼENTREPRISE

1 - ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA PRÉVENTION


2-1 OBLIGATIONS 1 - Principes généraux de prévention
1 - et affichage ......................................................... 42
2 - Chef d’entreprise et règlement intérieur ............. 44
3 - CHSCT et/ou délégués du personnel ................ 46
4 - Déclaration d’ouverture de chantier .................... 48
5 - Déclaration d’intention de commencement
1-1 L’ACCIDENT, 1 - Accident du travail et rente.................................. 8
5 - de travaux (DICT)................................................ 49
LA MALADIE, LA 2 - Accident de trajet ................................................ 9
6 - Registres obligatoires ........................................ 50
RÉGLEMENTATION 3 - Maladies professionnelles................................... 10
7 - Déclaration d’accident du travail ......................... 52
4 - Analyse d’accident et étude des risques ............ 12
5 - Rapport d’accident (modèle)............................... 14
6 - Cotisations accidents du travail .......................... 16
7 - Statistiques ........................................................ 18
8 - Incitations financières ........................................ 20 2-2 ASSISTANCE 1 - Organismes de prévention privés ....................... 53
9 - Réglementation et normalisation ........................ 22 AU CHEF D’ENTREPRISE 2 - Service de santé au travail ................................. 54
3 - Service de sécurité, agent de sécurité................ 55

2-3 EMPLOI 1 - Contrat de travail et travail dissimulé .................. 56


1-2 LES ORGANISMES 1 - Inspection du travail ............................................ 23 DU PERSONNEL 2 - Visite médicale ................................................... 57
2 - Sécurité sociale .................................................. 24 3 - Formation à la sécurité ....................................... 58
3 - OPPBTP ............................................................. 26 4 - Autorisation de conduite ..................................... 59
5 - Habilitation électrique ......................................... 60
6 - Secourisme ......................................................... 62
7 - Déplacement du personnel ................................. 63
8 - Intempéries ......................................................... 64

1-3 COORDINATION 1 - Maître d’ouvrage et maître d’œuvre.................... 27


DU CHANTIER 2 - Coordonnateur de sécurité ................................. 29 2-4 ÉQUIPEMENT 1 - Protection individuelle .............................. 65
3 - Plan général de coordination ............................. 31 INDIVIDUEL 2 - Casque et chaussures de sécurité ..................... 67
4 - Dépenses communes, compte-prorata............... 32 3 - Harnais d’antichute ............................................. 68
5 - Collège interentreprises de sécurité, de santé 4 - Vêtements de protection ..................................... 70
5 - et des conditions de travail.................................. 34
6 - Dossier de maintenance et d’interventions
6 - ultérieures (DIUO)............................................... 35
7 - Sous-traitance..................................................... 36
8 - Travail temporaire et prêt de main d’œuvre ........ 37 2-5 RESPONSABILITÉS 1 - Délégation de pouvoirs ....................................... 72
9 - Location de matériel ........................................... 39 ET SANCTIONS 2 - Responsabilité civile et faute inexcusable........... 74
10 - Entreprises extérieures....................................... 40 3 - Responsabilité pénale......................................... 76
4 - Tribunaux et sanctions pénales .......................... 77

4 5
SOMMAIRE

3 - PRÉVENTION TECHNIQUE

3-1 ORGANISATION 1 - Plan d’installation de chantier ............................. 79


DU CHANTIER 2 - Plan particulier de sécurité
2 - et de protection de la santé................................. 81
3 - Protections collectives contre les chutes ............ 83
4 - Signalisation........................................................ 85
5 - Électricité ............................................................ 87
6 - Consignation ....................................................... 90
7 - Vérifications ........................................................ 92

3-2 MATÉRIEL 1 - Appareils de levage .............................................. 94


2 - Banches ................................................................ 96
3 - Blindages préfabriqués ........................................ 97
4 - Échafaudages de pied .......................................... 99
5 - Échafaudages roulants ........................................ 101
6 - Échafaudages volants .......................................... 103
7 - Nacelles et plates-formes élévatrices .................. 106
8 - Plates-formes de travail en encorbellement.......... 108
9 - Plates-formes individuelles roulantes ................... 109
10 - Échelles ................................................................ 110
11 - Garde-corps.......................................................... 111
12 - Étaiements ............................................................ 112
13 - Engins de chantier ................................................ 114
14 - Machines .............................................................. 115

3-3 NUISANCES 1 - Bruit .................................................................... 116


2 - Produits dangereux ............................................ 118
3 - Port manuel de charges...................................... 120
4 - Vibrations ............................................................ 121
5 - Alcoolisme et tabagisme .................................... 123

3-4 HYGIÈNE 1 - Réfectoires, vestiaires et sanitaires .................... 124


ET PREMIERS SECOURS 2 - Lutte contre l’incendie ........................................ 126
3 - Premiers secours ............................................... 128
OPPBTP : Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics.
CHSCT : Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail.
DIUO : Dossier d’intervention utérieure sur ouvrage.

6 7
1 - ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA PRÉVENTION 1.1 L’ACCIDENT, LA MALADIE, LA RÉGLEMENTATION

■ Trois conditions sont requises par la Les accidents survenus lors des

1.1.1
1.1.1 Accident
du travail et rente
jurisprudence pour la reconnaissance
du caractère professionnel d’un
accident :

• un accident, caractérisé, d’une part


1.1.2
1.1.2 Accident
de trajet
déplacements qui sont effectués pour le
compte ou à la demande de l’employeur
sont considérés comme des accidents
du travail et non pas des accidents
de trajet.
par sa brusque survenance, d’autre
■ L’article L. 411-1 du Code de la Est assimilé par la Sécurité sociale à Compte tenu de l’enquête systématique
part, par une lésion de l’organisme effectuée par la Caisse primaire
sécurité sociale dispose que : un accident du travail, l’accident
humain ; survenu à un travailleur pendant le trajet d’assurance maladie lors d’un accident
« Est considéré comme accident
du travail, quelle qu’en soit la cause, aller et retour : de trajet, la victime doit pouvoir justifier
• un lien de subordination ; que l’accident est bien survenu
l’accident survenu par le fait
• entre le lieu de travail et le restaurant, pendant le trajet.
ou à l’occasion du travail à toute
• un lien entre l’accident et l’activité la cantine ou d’une manière plus
personne salariée ou travaillant à Une prévention des accidents de trajet
professionnelle, ce lien étant défini générale, le lieu où il prend
quelque titre ou en quelque lieu que ce généralement ses repas ; peut notamment consister à :
par l’expression : « survenu par le fait
soit, pour un ou plusieurs employeurs ou – instaurer des moyens de transport
ou à l’occasion du travail ».
chefs d’entreprise ». • entre sa résidence principale, collectif du personnel,
ou sa résidence secondaire, ou tout – aménager les circulations et les accès,
■ La Caisse primaire d’assurance – assurer des vérifications périodiques
autre lieu où il se rend pour des motifs
maladie statue sur le caractère d’ordre familial et le lieu de travail. des véhicules du personnel,
professionnel de l’accident ainsi que – aménager les temps de travail,
sur la date de consolidation (qui est Deux autres conditions doivent être – sensibiliser les salariés au respect
le moment où la lésion se fixe et prend également remplies : du code de la route.
un caractère permanent) après réception
du certificat final descriptif délivré • le parcours emprunté ne doit pas avoir En 2007, on a dénombré 407 accidents
par le médecin traitant. été interrompu ou détourné pour un motif mortels de trajet pour l’ensemble du
dicté par l’intérêt personnel et étranger régime général de la Sécurité sociale
aux nécessités essentielles de la vie à comparer aux 622 accidents mortels
■ La victime d’un accident du travail
courante ou indépendant de l’emploi ; de travail dont 144 dus aux
qui reste atteinte d’une incapacité
déplacements professionnels.
permanente a droit à une rente
• le lieu de repas ou de résidence doit
d’accident du travail calculée selon les présenter un caractère de stabilité.
règles précises de la Sécurité sociale et
destinée à compenser la diminution de
capacité physiologique et professionnelle.

■ La date de consolidation
ne se confond pas nécessairement
avec la date de reprise de travail.

■ Le médecin de la Caisse détermine


le taux d’incapacité qui s’exprime
en pourcentage de 1 % à 100 %.

■ En cas de litige, des possibilités


de recours existent pour la victime et
pour l’employeur auprès des instances
du contentieux de la Sécurité sociale.

8
1 - ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA PRÉVENTION 1.1 L’ACCIDENT, LA MALADIE, LA RÉGLEMENTATION

Chaque tableau indique : ■ 1. PRINCIPALES MALADIES ■ 2. RECONNAISSANCE

1.1.3
1.1.3 Maladies
professionnelles
– les différentes manifestations de ces
maladies,
– les différents travaux susceptibles
de les générer : la liste des travaux
est limitative s’il s’agit d’affections
microbiennes, d’ambiances
PROFESSIONNELLES IMPUTÉES
AU SECTEUR DU BTP 2007.
N° tableau Libellé
57 Affections
péri-articulaires
Nombre Pourcentage
3 218 73,5 %
DES MALADIES PROFESSIONNELLES

Présomption automatique : la
présomption d’imputabilité de la maladie
à l’activité professionnelle est acquise si :
– la maladie figure dans les tableaux,
« Est présumée d’origine et d’attitudes ; elle n’est qu’indicative 98 Manutentions 401 9,2 % – le salarié a effectué, si nécessaire,
manuelles
professionnelle toute maladie pour les intoxications aiguës les travaux mentionnés en regard
ou chroniques, 79 Lésions 180 4,1 % de la maladie,
désignée dans un tableau du ménisque
et contractée dans les conditions – la durée d’exposition, s’il y a lieu, – le délai de prise en charge n’est pas
42 Bruit 156 3,6 %
mentionnées à ce tableau. » – le délai de prise en charge dépassé,
de la maladie, au-delà duquel 30 Amiante 140 3,2 % – la durée d’exposition est respectée.
Un système complémentaire assouplit la reconnaissance professionnelle n’est 8 Ciments 80 1,8 %
ce système des tableaux. plus automatique, c’est-à-dire le délai 97 Vibrations 51 1,2 % Par le comité régional
maximal entre la date à laquelle du corps entier de reconnaissance :
Près de 100 affections, dont l’origine le travailleur a cessé d’être exposé 69 Vibrations 47 1,1 % – si une maladie désignée dans
main/coude
professionnelle est reconnue, au risque et la constatation un tableau n’a pas été contractée
47 Poussière 14 0,3 %
font chacune l’objet d’un tableau. de l’affection. de bois dans la ou les conditions mentionnées
à ce tableau et tenant au délai de prise
Ces dix maladies professionnelles en charge, à la durée d’exposition
représentent 98 % du nombre total ou à la liste limitative des travaux,
des maladies professionnelles dans – s’il est établi qu’une maladie non
le BTP en 2007. désignée dans un tableau, directement
Les tableaux 97 et 98 ont été créés en causée par le travail habituel
1999 et concernent les affections de la victime, a entraîné le décès
chroniques du rachis lombaire ou une incapacité permanente
provoquées respectivement par les d’un taux supérieur à 25 %.
vibrations transmises au corps entier et la
manutention Nota 1 : d’autres dispositions sont
manuelle relatives à l’indemnisation des victimes
de charges de l’amiante.
lourdes.
Nota 2 : les maladies professionnelles
sont réparées dans les mêmes
conditions que les accidents du travail.
En cas de litige, les mêmes possibilités
de recours existent.

■ 3. MALADIES À CARACTÈRE
PROFESSIONNEL

Tout médecin a l’obligation de déclarer


à l’inspection du travail les maladies
à caractère professionnel. Cette
obligation de déclaration a été prévue
dans le but de faire évoluer la mise à jour
des tableaux des maladies.

10 11
1 - ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA PRÉVENTION 1.1 L’ACCIDENT, LA MALADIE, LA RÉGLEMENTATION

■ 2. LʼÉTUDE DES RISQUES 1 - Suppression du risque : 3 - Stabilité de la mesure : la mesure

1.1.4
1.1.4 Analyse
des accidents
et étude des risques
■ L’analyse des accidents est réalisée
a posteriori. Une démarche similaire peut
être conduite a priori, il s’agit alors
de l’étude des risques. Cette démarche
permet d’intervenir avant que l’accident
il s’agit de l’intérêt même de la mesure
de prévention, elle doit permettre
de supprimer ou, à défaut, de limiter
le risque envisagé.

2 - Non-déplacement du risque :
envisagée doit être durable
dans le temps et ne pas gêner le travail
à effectuer, pour ne pas être supprimée
à la première occasion.

4 - Coût physique pour lʼopérateur :


L’analyse après accident permet ne se soit matérialisé. la mesure choisie ne doit pas consister la mesure doit être choisie de façon telle
de mettre en évidence des mesures à un simple déplacement de risque qu’elle n’oblige pas l’opérateur
susceptibles d’éviter qu’un accident ■ Les contrôles et vérifications et ne doit pas créer un risque nouveau. à un effort supplémentaire.
identique ou similaire ne se reproduise. des obligations réglementaires
constituent une première méthode. 5 - Portée de la mesure : une mesure
■ 1. LʼANALYSE DES ACCIDENTS de prévention doit avoir la portée la plus
■ Une autre méthode consiste à suivre grande possible. À ce titre la protection
Sans entrer dans le détail des méthodes les étapes suivantes : collective est préférable à la protection
qui permettent d’organiser individuelle.
la représentation d’un accident comme 1 - Déterminer les postes de travail.
celle dite de l’arbre des causes, 6 - Conformité avec la réglementation :
les étapes qui permettent cette analyse 2 - Identifier les risques à chaque poste. la mesure choisie ne doit pas être
consistent à : contraire ou en deçà des dispositions
3 - Évaluer la gravité du risque législatives obligatoires.
1 - Recueillir les informations tout en se et sa probabilité d’occurrence.
gardant d’interpréter celles-ci (tenir 7 - Délai dʼapplication : le choix devra
compte de la fragilité du témoignage). 4 - Proposer des mesures susceptibles se porter enfin de préférence sur
de s’opposer au risque. la mesure qui, présentant des qualités
2 - Critiquer l’information, c’est-à-dire identiques, sera la plus simple et la plus
ne retenir que les faits qui intéressent ■ 3. CRITÈRES DE CHOIX rapide à mettre en œuvre sans
l’accident. OU DʼEFFICACITÉ DES MESURES se dispenser si nécessaire d’actions
DE PRÉVENTION plus ambitieuses à plus long terme.
3 - Organiser l’information de façon
à déterminer l’enchaînement des causes. Pour être pertinentes, les mesures de Nota : un modèle de rapport
prévention proposées doivent satisfaire d’accident est proposé,
4 - Établir un diagnostic et proposer plusieurs conditions. au § 1.1.5 suivant,
des mesures susceptibles de s’opposer dans un seul but
au risque. de prévention.

12 13
1 - ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA PRÉVENTION 1.1 L’ACCIDENT, LA MALADIE, LA RÉGLEMENTATION

1.1.5
1.1.5 Rapport dʼaccident
(modèle)

Nom et Prénom : ................................................ Date d’embauche : .................................


Sexe : ❐ M ❐ F Âge : .............. ans Nationalité : .............................................. CIRCONSTANCES ................................................................................................................................................
VICTIME Qualification : ..................................................... Emploi : .................................................... (détaillées de l’accident) ................................................................................................................................................
Ancienneté dans l’emploi : ................................. Habilitation/Autorisation OUI NON nature du travail exécuté ................................................................................................................................................
Intérimaire : OUI NON Visite médicale le : moyens mécaniques utilisés ................................................................................................................................................
environnement ................................................................................................................................................
etc. ................................................................................................................................................
Date : ................................ Heure : .................... (0 à 24 H) ................................................................................................................................................
Jour de la semaine L M M J V S D ................................................................................................................................................
ACCIDENT (Encercler la mention valable)
Lieu précis : .............................................................................................................................

TÉMOINS 1 -............................................................................................................................................
SECOURS 2 -............................................................................................................................................
(Encercler les mentions valables)

SIÈGE DE LA Tête – Yeux – Bras – Avant-bras – Mains


BLESSURE Tronc – Cuisses – Jambes – Pieds Secouriste
(Encercler les mentions valables) Côté droit – Côté gauche MESURES ................................................................................................................................................
Infirmier prises ................................................................................................................................................
immédiatement : ................................................................................................................................................
Médecin ................................................................................................................................................
Plaie légère – Plaie importante
Contusion – Piqûre ................................................................................................................................................
SAMU
NATURE DE LA Brûlure 1er degré – Brûlure 2e degré
BLESSURE Brûlure 3e degré
POMPIERS
(Encercler les mentions valables) Écrasement – Sectionnement – Fracture
Pénétration de corps étrangers
MESURES ................................................................................................................................................
Luxation – Entorse
HOSPITALISATION OUI NON à prendre : ................................................................................................................................................
Douleur ................................................................................................................................................
................................................................................................................................................
................................................................................................................................................

Sans arrêt – Avec arrêt INFORMATION CHSCT ou DP


SUITE Incapacité permanente probable le : ...............................................
(Encercler les mentions valables) Décès Heure : ........................................ Rédigé le :.......................Par :................................Fonction :.......................................Visa : ...............................................

14 15
1 - ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA PRÉVENTION 1.1 L’ACCIDENT, LA MALADIE, LA RÉGLEMENTATION

Assurer une solidarité Le taux de cotisation est obtenu ■ Les charges comprennent : les frais

1.1.6
1.1.6 Cotisations
accidents du travail
professionnelle
Les dépenses sont regroupées au plan
national par groupements d’activités,
afin qu’un taux de cotisation des
accidents du travail collectif soit calculé
pour chacun de ces groupements.
en additionnant une fraction du taux
collectif et une fraction du taux
individuel.

■ 4. CALCUL DE LA COTISATION
(TARIFICATION INDIVIDUELLE
de rééducation professionnelle, l’action
sanitaire et sociale, le contrôle médical,
le fonds national de prévention, les frais
de gestion.

■ La majoration forfaitaire est destinée


Les cotisations des accidents du travail OU MIXTE SUR LA FRACTION DU à couvrir les régimes déficitaires : mines,
et des maladies professionnelles (AT/MP) ■ 2. RÈGLES DE LA TARIFICATION TAUX INDIVIDUEL) agriculture, dockers... et le compte
sont dues uniquement par l’employeur. spécial des maladies professionnelles.
Elles sont le produit du taux ■ Le mode de tarification applicable coût du risque x 100
de cotisation, notifié par la caisse taux brut =
dépend de l’effectif global de l’entreprise salaires totaux Nota : l’entreprise au taux mixte
régionale d’assurance maladie au plan national. taux net = (taux brut + majoration trajet) x ou individuel peut comparer son taux
(voir § 1.2.2), par la masse salariale (1 + charges) + majoration forfaitaire. net, qui lui est notifié, au taux collectif
déplafonnée. Elles figurent dans ■ La tarification est annuelle, de manière du groupement d’activités auquel
la déclaration annuelle des données à suivre l’évolution du risque, mais ■ Le coût du risque correspond elle appartient, ce qui lui permet de se
sociales (DADS). les résultats financiers pris en compte aux dépenses AT/MP hors accidents situer par rapport aux autres entreprises
sont ceux des trois dernières années de trajet. du même groupement.
■ 1. OBJECTIFS DE LA TARIFICATION
connues de façon à « lisser » les
Inciter les employeurs à faire variations.
de la prévention
■ 3. MODES DE TARIFICATION
Le taux de cotisation applicable
est directement lié au montant Tarification collective : lorsque l’effectif
des dépenses occasionnées de l’entreprise est inférieur à 10 salariés.
par les accidents du travail
et les maladies professionnelles survenus Tarification individuelle : lorsque
dans les entreprises. Mais appliquer l’effectif est au moins égal à 200.
cette règle dans son intégralité pourrait,
du fait d’un seul accident grave, mettre Tarification mixte : lorsque l’effectif est
en difficulté les petites entreprises. compris entre 10 et 199.
EXEMPLES DE TAUX COLLECTIF NET 2009
1 TAUX COLLECTIF TAUX MIXTE TAUX INDIVIDUEL
Groupements dʼactivités Taux

Couverture en tous
Fraction du taux collectif matériaux (sans plomberie) 45.2 JA 9,5 %

a=1-b Entreprise générale


de bâtiment 45.2 BC 17,6 %

Construction et entretien
d’ouvrages d’art 45.2 CB 15,7 %
Fraction du taux individuel Plomberie – Installations
E-9 sanitaires 45.3 EA 14,7 %
b=
191
Activités de conseil 74.2 CC 11,2 %

0 9 200 Nota : d’autre dispositions sont propres aux départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et
« E représente l’effectif global de l’entreprise ». de la Moselle.

16 17
1 - ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA PRÉVENTION 1.1 L’ACCIDENT, LA MALADIE, LA RÉGLEMENTATION

■ Les statistiques sont, de ce fait, Taux de fréquence : nombre d’accidents TG du BTP en 2007 = 2,78

1.1.7
1.1.7 Statistiques
particulièrement utiles pour déterminer
des cibles pour l’action de prévention.

■ 2. LES STATISTIQUES
DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
du travail (AT) par million d’heures
travaillées.

TF =
Nombre d’AT avec arrêt
Nombre d’heures travaillées
x 106
TG de l’ensemble des activités = 1,28

Nota : on peut utiliser un autre indicateur


appelé indice de fréquence

Nombre d’AT avec arrêt


■ 1. INTÉRÊT DES STATISTIQUES IF = x 103
TF du BTP en 2007 = 53 Nombre de salariés
La Caisse nationale de l’assurance
(ce taux correspond à un accident du travail avec
■ Au niveau d’une entreprise, maladie publie chaque année IF du BTP en 2007 = 84
arrêt par an pour une équipe de 10 salariés)
d’une activité professionnelle, d’un les statistiques détaillées des accidents IF de l’ensemble des activités = 39,4
groupement d’activités, les statistiques du travail pour le régime général TF de l’ensemble des activités = 25,7
permettent d’avoir une vision globale de de la Sécurité sociale et par branche ■ 3. LES STATISTIQUES
l’évolution des accidents du travail et des ou groupement d’activités : Taux de gravité : nombre de journées DE LʼENTREPRISE
maladies professionnelles a posteriori. calendaires perdues pour mille heures
Toutes choses étant égales par ailleurs, • les statistiques financières, travaillées Les résultats statistiques de l’entreprise
si rien n’est modifié dans la sécurité qui déterminent les coûts moyens figurent obligatoirement dans le bilan
d’une entreprise, les accidents du travail des accidents, les variations de taux Nombre de journées annuel destiné au CHSCT (voir § 2.1.3),
de risque brut, etc. calendaires perdues c’est-à-dire dans les établissements
ne seront que peu modifiés aussi bien TG = x 103
Nombre d’heures travaillées d’au moins 50 salariés.
en nombre qu’en gravité.
• les statistiques technologiques,
■ S’appuyant sur la loi des grands qui répartissent les accidents suivant
nombres, les statistiques permettent le siège des lésions, les éléments Statistiques 2007 Accidents Accidents
de déceler une tendance favorable matériels, l’âge de la victime, etc. BTP avec arrêt mortels
ou défavorable. Dans le domaine
de la prévention des accidents du travail, EN 2007 Éléments matériels Nombre % Nombre %
le but est d’analyser ces tendances afin
01 - Accidents de plain-pied 28 245 21,5 % 5 2,7 %
d’intervenir prioritairement sur les points 18,3 millions de salariés
02 - Chutes de personnes avec dénivellation 23 140 17,6 % 52 28,3 %
négatifs. dont 1,56 million dans le BTP : 8,6 %
03 et 04 - Manutention manuelle 43 435 33,1 % 8 4,3 %
05 - Objets, masses en mouvement 10 547 8,0 % 15 8,2 %
■ L’entreprise peut, en répartissant 720 000 accidents avec arrêt
accidentel
ses accidents du travail suivant dont 131 253 dans le BTP : 18,2 %
06 et 07- Levage 1 272 1,0 % 8 4,3 %
les éléments matériels retenus par
08 - Véhicules 2 085 1,6 % 31 16,8 %
la Sécurité sociale (accidents de plain- 46 426 accidents avec rente 09 à 29 sauf 27 - Machines 4 316 3,3 % 1 0,5 %
pied, chutes de hauteur, manipulations, dont 9 621 dans le BTP : 20,7 % dont : 18 - Scies (bois et métaux) 1 739 1,3 % 0 0
objets en mouvement accidentel,
20 - Machines à bois (sauf scies) 377 0,3 % 0 0
véhicules, machines, etc.), déceler 622 accidents mortels 22 - Matériel de soudage 541 0,4 % 0 0
les facteurs de risque existant et situer dont 184 dans le BTP : 29,6 % 27 - Matériel de terrassement 559 0,4 % 7 3,8 %
leur importance par rapport à ceux
30 et 31 - Outils individuels ou mécaniques 12 937 9,9 % 0 0
des entreprises de la même profession. Des indicateurs permettent 32 à 40 sauf 39 - Appareils divers 1 172 0,9 % 0 0
Des ventilations semblables peuvent être de caractériser l’accidentabilité : dont 35 - Appareils utilisant 553 0,4 % 0 0
faites, non plus suivant l’élément
des produits toxiques
matériel, mais suivant le siège des
39 - Électricité 297 0,2 % 8 4,3 %
lésions (tête, yeux, membres supérieurs,
98 et 99 - Divers et non classés 3 248 2,5 % 49 26,6 %
etc.), le lieu de l’accident (cartographie
des accidents), l’activité de la victime, Total 131 253 100 % 184 100 %
etc.

18 19
1 - ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA PRÉVENTION 1.1 L’ACCIDENT, LA MALADIE, LA RÉGLEMENTATION

après avis du CHSCT de l’établissement ou des avances susceptibles d’être le financement, le contrôle des résultats

1.1.8
1.1.8 Incitations
financières
et avis favorable du comité technique
régional compétent, peut accorder
une minoration du taux de la cotisation
accidents du travail pouvant atteindre
25 % du taux collectif ou de la fraction
du taux collectif qui entre dans le calcul
transformées, pour tout ou partie,
en subventions pour faciliter la réalisation
d’aménagements destinés à assurer
une meilleure protection, au-delà
des obligations réglementaires.
obtenus, les conditions d’acquisition ou
de remboursement éventuel de l’avance.

■ 4. LES RÉCOMPENSES
INDIVIDUELLES
La cotisation des accidents du travail
du taux. ■ 3. AVANCES ACCORDÉES Les caisses régionales d’assurance
(voir § 1.1.6) est une première incitation
DANS LE CADRE maladie attribuent régulièrement :
à la prévention pour les entreprises
Tous les établissements quel que soit DES CONVENTIONS DʼOBJECTIFS – des récompenses honorifiques
d’au moins 10 salariés non soumises
leur mode de tarification peuvent concrétisées par l’attribution de
au taux collectif.
bénéficier d’une minoration trajet, 1 - Définition : la loi du 27 janvier 1987 médailles, de diplômes,
sous réserve d’avoir pris des mesures a inséré, dans le Code de la sécurité – des récompenses en espèces
D’autres incitations financières
susceptibles de diminuer la fréquence sociale, un article L. 422-5 ainsi rédigé : aux travailleurs, agents de maîtrise
permettent de prendre en compte
et la gravité des accidents du trajet et chefs d’entreprises qui se sont
un effort particulier dans le domaine
(voir § 1.1.2). « ... Des avances peuvent être accordées signalés par leurs activités et leurs
de la prévention ou inversement,
par la Caisse régionale d’assurance initiatives en matière de prévention.
une aggravation des risques.
Des règles de cumul des ristournes trajet maladie aux entreprises qui souscrivent
et accidents du travail sont prévues. aux conditions de la convention
■ 1. RISTOURNES ■ 5. COTISATIONS
d’objectifs préalablement approuvée
SUPPLÉMENTAIRES
■ 2. AVANCES AUX ENTREPRISES par la Caisse nationale de l’assurance
La caisse régionale d’assurance
maladie des travailleurs salariés et fixant
maladie sur un rapport motivé de son ■ La caisse régionale d’assurance
un programme d’actions de prévention
service prévention avec un avis La caisse régionale d’assurance maladie, après avis favorable du comité
spécifique à leur branche d’activité.
favorable du directeur régional du travail, maladie peut accorder des subventions technique régional dont relève
Ces avances pourront être acquises aux
entreprises... ». l’établissement, peut imposer
une cotisation supplémentaire destinée
à couvrir des risques exceptionnels
2 - Objectif : il s’agit d’un système
présentés par une exploitation.
d’avances adapté aux possibilités
financières des petites et moyennes
entreprises de moins de 200 salariés. ■ La procédure commence
généralement par l’envoi d’une injonction
3 - Modalités : sur le plan national ou préalable invitant l’employeur à prendre
régional, les conventions précisent, les mesures de prévention préconisées
en fonction des orientations générales par le service prévention et fixant
définies au niveau national : un délai d’exécution pour chacune
– les branches ou secteurs d’activités d’elles.
concernés,
– les objectifs essentiels de prévention ■ L’employeur a la possibilité
à proposer aux professions de présenter un recours auprès
et aux entreprises de ces branches du directeur régional du travail.
d’activités et les priorités d’exécution,
– la durée de la convention. ■ Le taux de cette cotisation
supplémentaire peut atteindre :
Au niveau de l’entreprise, le contrat – 25 % de la cotisation normale
de prévention qui doit faire l’objet d’une applicable à l’établissement
demande préalable auprès du service dans un premier temps,
prévention de la CRAM définit à partir – jusqu’à 200 %, ultérieurement, si les
d’un état descriptif initial : les objectifs mesures prescrites ne sont toujours
et cibles retenus, les actions à mener, pas réalisées.

20 21
1 - ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA PRÉVENTION 1.2 LES ORGANISMES

■ 2. LA NORMALISATION ■ Dans certains cas et notamment pour

1.1.9
1.1.9 Réglementation
et normalisation
La normalisation a pour objet de fournir
des documents de référence concernant
les produits, les biens et les services.
L’AFNOR centralise et coordonne tous les
travaux de normalisation ; un catalogue
1.2.1
1.2.1 Inspection
du travail
manquement aux règles d’hygiène, il doit
utiliser la procédure de mise
en demeure préalable, qui donne un
délai à l’employeur, et ce n’est que si
l’infraction subsiste à l’expiration du délai
qu’il pourra dresser procès-verbal.
La suppression progressive des normes est édité chaque année et ■ L’inspection du travail est un service
des frontières à l’intérieur de l’Union accessible par internet http://www.afnor.fr/. extérieur du ministère du Travail, chargé ■ En cas de constatation d’une situation
européenne s’accompagne Les directives européennes adoptées de veiller à lʼapplication du Code du particulièrement dangereuse,
d’une harmonisation des législations, sur la base de l’article 100A (conception) travail et des règlements non codifiés l’inspecteur du travail dispose de deux
répondant à un double objectif : renvoient à l’élaboration de normes la qui s’y rapportent. moyens d’intervention immédiate :
– un objectif économique : libre spécification des dispositions techniques,
circulation des marchandises, pour avoir des produits conformes à leurs À cette fonction de contrôle, s’ajoutent • la procédure de référé auprès du juge
– un objectif social : harmonisation santé exigences essentielles ; les normes des fonctions d’arbitrage, de conciliation des référés qui peut ordonner très
et sécurité. européennes sont transposées en normes et de conseil. rapidement toutes mesures,
Dans le domaine de la santé et de la françaises homologuées. qui peuvent aller jusqu’à la fermeture
sécurité au travail, l’acte unique a Les normes harmonisées ainsi élaborées ■ Au plan local, une section d’inspection temporaire de l’atelier ou du chantier ;
introduit deux articles nouveaux dans le n’ont aucun caractère obligatoire, mais du travail comprend généralement
Traité de Rome (les articles 100A entraînent une présomption de conformité. un inspecteur du travail et deux • lʼarrêt temporaire des travaux sur
et 118A)* qui ont des conséquences contrôleurs du travail. les chantiers du bâtiment et des
sur la législation nationale. Nota : Ce schéma ne s’applique pas au travaux publics, si la situation
cas particulier de la directive “ produit de L’inspecteur ou le contrôleur a : dangereuse concerne des risques de
■ 1. LA RÉGLEMENTATION construction ” chute de hauteur, des risques
• le droit dʼentrée, de jour comme de d’ensevelissement ou des risques à
La législation et la réglementation dans Les entrepreneurs, avant lʼachat nuit dans tous les établissements où l’occasion d’opérations de retrait
le domaine de la santé et de la sécurité de machines, matériels ou produits, sont occupés des salariés ; ou de confinement de l’amiante.
du travail découlent pour l’essentiel du ont donc intérêt à vérifier que ceux-ci
Code du travail. disposent, le cas échéant, du • le droit de communication de
Les directives européennes adoptées marquage CE (qui atteste de la documents et registres ;
sur la base des deux articles 100A conformité aux exigences essentielles de
(conception) et 118A (utilisation/ la directive). • le droit dʼinvestigation, soit en
conditions de travail) sont transposées
procédant lui-même aux fins d’analyse
dans notre législation nationale (loi du ■ 3. LA MARQUE NF à tous prélèvements de matières mises
31 décembre 1991 sur la prévention des
en œuvre ou de produits utilisés ou
risques professionnels, La marque NF garantit à l’entrepreneur distribués, soit en mettant en demeure
loi du 31 décembre 1993 un matériel conforme aux normes l’employeur de faire procéder
sur les chantiers et dont la qualité est certifiée suivant à des analyses ou des contrôles
temporaires ou mobiles, les principes de l’assurance qualité. Il par un organisme agréé.
etc.). D’autres sources existe une marque NF pour les échelles,
doivent être évoquées : les échafaudages de pied, ■ En cas de constatation
Code de la sécurité les échafaudages roulants, les étais, d’un manquement aux règles relatives
sociale, législation les tours d’étaiement, les casques à l’hygiène et à la sécurité, l’inspecteur
des installations de chantier, etc. du travail ou le contrôleur peut
classées, législation
généralement relever l’infraction
des établissements
immédiatement par procès-verbal.
recevant du public.
En pratique, il arrive souvent que
Ces textes fixent
l’employeur reçoive des observations
et définissent
écrites qui sont en fait un rappel
des obligations.
de la réglementation à respecter.
(*) Articles 95 et 138 de la nouvelle numérotation introduite par le Traité d’Amsterdam.

22 23
1 - ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA PRÉVENTION 1.2 LES ORGANISMES

– établit les statistiques AT et MP, Chacune des 16 Caisses régionales Organisme scientifique et technique,

1.2.2
1.2.2 Sécurité
sociale
– tient à jour les comptes-employeurs
(état des prestations versées pour
la réparation des AT et MP),
– calcule annuellement le taux de
cotisations AT et MP des entreprises
(voir § 1.1.6),
(et des 4 CGSS) dispose d’un service de
prévention composé notamment
d’ingénieurs-conseils et de contrôleurs
de sécurité.

■ Les ingénieurs et contrôleurs ont :


l’INRS a pour mission de mieux connaître
les risques, d’analyser leurs
conséquences pour la santé au travail,
de rechercher comment les combattre
et de faire connaître et enseigner
les moyens de la prévention.
Depuis le 30 octobre 1946, la Sécurité – notifie ce taux à l’employeur – le droit d’entrée et de visite dans tous
sociale est devenue lʼunique assureur et à l’URSSAF, les établissements relevant du régime Il exerce cette mission au travers
du risque accident du travail. – mène des actions spécifiques général de la Sécurité sociale, de différentes activités : étude,
en matière de prévention en y – le droit de prendre connaissance des recherche, formation, information,
■ 1. LA CRAM (OU CGSS) associant les employeurs et les salariés documents relatifs à l’hygiène assistance et conseil.
au sein des comités techniques et à la sécurité,
CRAM : Caisse régionale d’assurance régionaux (CTR) et en s’appuyant sur
maladie. – le droit d’examen et peuvent faire Les publications de l’INRS sont
un service de prévention. toutes mesures, contrôles, analyses
CGSS : Caisse générale de sécurité distribuées par les services prévention
sociale des départements d’outre-mer. relatives aux produits et aux des Caisses régionales d’assurance
■ 2. LE SERVICE PRÉVENTION ambiances de travail ; ils disposent à maladie et à titre gratuit pour
Organisme paritaire, elle est investie cet effet de laboratoires spécialisés de les entreprises du régime général
Le service prévention est le service chimie et de mesures physiques,
d’une mission de gestion et de de la Sécurité sociale.
de la Caisse régionale d’assurance
prévention en matière d’accidents du – le droit d’enquête.
maladie chargé de conseiller les
travail et de maladies professionnelles entreprises (employeurs et salariés) en ■ 4. LA CPAM (OU CGSS)
(AT et MP). À ce titre, elle recueille et Les agents du service prévention ont (Caisse primaire d’assurance maladie)
vue de réduire les risques
groupe tous les éléments techniques et un rôle essentiellement incitatif qui
professionnels.
financiers relatifs à ceux-ci et se concrétise par des conseils
– statue sur le caractère professionnel
notamment : techniques (étude d’un atelier, d’une
de l’accident à partir de la déclaration
machine, d’un poste de travail...), des
établie par l’employeur
actions de sensibilisation, d’information,
ou de la maladie professionnelle
des stages de formation et des
déclarée par la victime,
incitations financières.
– prend en charge les frais de soins aux
victimes,
■ Les incitations financières (voir § 1.1.8)
– verse des indemnités journalières en
sont :
cas d’arrêt de travail pour maladie ou
– des minorations du taux de cotisation,
accident,
– des avances et subventions dans
– verse des rentes aux victimes ou
le cadre de contrats de prévention,
ayants droit en cas d’accident grave.
– des majorations du taux de cotisation
dans les cas où des risques
exceptionnels sont décelés dans ■ 5. LʼURSSAF (OU CGSS)
les entreprises et toujours présents (Union pour le recouvrement
à l’expiration d’un délai fixé par des cotisations de sécurité sociale
injonction préalable. et d’allocations familiales)

■ 3. LʼINRS (INSTITUT NATIONAL Encaisse la cotisation accidents


DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ) du travail et maladies professionnelles
en même temps que les autres
Cet organisme paritaire est placé sous cotisations (maladie, vieillesse...).
la tutelle des pouvoirs publics
et de la Caisse nationale de l’assurance La cotisation AT/MP est à la charge
maladie. exclusive de l’employeur.

24 25
1 - ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA PRÉVENTION 1.3 COORDINATION DU CHANTIER

■ Ils procèdent à ces enquêtes réalisation, cette désignation doit

1.2.3
1.2.3 OPPBTP
techniques sur les causes
des accidents du travail et des maladies
professionnelles ou à caractère
professionnel dans les entreprises
qui ne disposent pas d’un CHSCT et
1.3.1
1.3.1 Maître dʼouvrage
et maître dʼœuvre
intervenir avant la consultation des
entreprises. Le maître d’ouvrage est
tenu de pouvoir justifier de la
compétence du ou des
coordonnateur(s) qu’il a désigné(s).
■ En raison des caractères temporaires La loi du 31 décembre 1993 et ses
peuvent participer aux enquêtes dans
ou mobiles des chantiers qui rendaient décrets d’application ont modifié • Suivre la mission du coordonnateur.
les autres entreprises sous certaines
difficile la création de comités d’hygiène les obligations du maître d’ouvrage
conditions. • Indiquer dès l’appel d’offres
et de sécurité dans les professions et du maître d’œuvre pour les opérations
du bâtiment et des travaux publics de bâtiment et de génie civil aux entrepreneurs si le chantier
■ Ils étudient les conditions de travail est soumis à un plan général
en 1947, les pouvoirs publics ont créé (transposition de la directive européenne
et suscitent les initiatives chantiers temporaires ou mobiles). de coordination et si un collège
l’Organisme professionnel
des professionnels pour une meilleure Ils doivent notamment mettre en œuvre interentreprises sera constitué. Le plan
de prévention du bâtiment et des
prise en compte de la sécurité les principes généraux de prévention général de coordination (PGC)
travaux publics (OPPBTP), organisme
dans les procédés de fabrication, (voir 2.1.1) dès la phase de conception et le projet de règlement du collège
chargé du rôle et des missions de ces
exercent des actions dʼinformation et du projet. sont annexés au dossier de consultation.
comités.
de conseil, en matière de prévention et
contribuent à la formation à la sécurité. • Conserver le PGC pendant cinq
■ Depuis, les professions du bâtiment Le maître d’ouvrage doit :
années à compter de la fin du chantier.
et des travaux publics ont été assujetties
■ À cette occasion, ils diffusent
à l’obligation de créer des comités • Déclarer les opérations d’un volume • Garder le dossier de maintenance
la documentation éditée par le comité prévu supérieur à 500 homme-jours
d’hygiène, de sécurité et des conditions et d’interventions ultérieures (DIUO)
national de l’OPPBTP. ou d’une durée supérieure à 30 jours et le transmettre en cas de mutation
de travail (voir § 2.1.3), tout en restant
affiliées à cet organisme qui a été et qui occupent plus de 20 travailleurs de l’ouvrage. Dans le cas
■ Les représentants mandatés à un moment quelconque des travaux. d’une copropriété, le syndic de
confirmé comme organisme de branche
de l’organisme peuvent porter (estimation : 300 000 euros). l’immeuble a un exemplaire du dossier.
et renforcé dans son rôle de conseil
à la connaissance de l’inspecteur La déclaration doit être adressée lors
en sécurité, hygiène et amélioration
du travail les manquements répétés de la demande de permis de • Faire exécuter les voies et réseaux
des conditions de travail. divers (VRD) avant toute intervention
ou les infractions graves. construire ou au moins 30 jours avant
le début effectif des travaux pour sur le chantier pour les opérations
■ Chacun des 11 comités régionaux de bâtiment d’un montant supérieur
les opérations non soumises à permis
est administré par un conseil paritaire de construire, aux organismes officiels : à 760 000 euros.
et son action, sur les lieux même du inspection du travail, OPPBTP, CRAM
travail, s’exerce notamment par des ou CGSS. Cette déclaration préalable • Il doit être prévu avant le démarrage
ingénieurs, des techniciens et des doit être affichée sur le chantier. effectif du chantier et pour les locaux
délégués à la sécurité. destinés au personnel :
• Désigner un coordonnateur de sécurité • – voie d’accès au chantier,
■ Les ingénieurs de prévention compétent avant le dépôt de la • – voie d’accès au cantonnement,
et les délégués à la sécurité ont : demande de permis de construire, dès • – raccordement à un réseau d’eau
– le libre accès dans les établissements le début de la phase d’élaboration de potable,
et chantiers, l’avant-projet sommaire et lui donner • – raccordement à un réseau
– lʼaccès à toutes informations les moyens de remplir sa mission. de distribution électrique,
de nature à permettre un bon Lorsqu’un autre coordonnateur de • – évacuation des matières et eaux
déroulement des enquêtes techniques. sécurité est désigné pour la phase de usées.

26 27
1 - ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA PRÉVENTION 1.3 COORDINATION DU CHANTIER

Nota 1 : quand le maître d’ouvrage Certains maîtres d’ouvrage sont exonérés


est une entreprise dite utilisatrice,
il doit organiser la coordination
des mesures de prévention
avec le coordonnateur.
Les dispositions relatives au décret 92-158
La circulaire DRT N° 96-5
du 10 avril 1996 du ministère
du Travail précise les conditions
d’application de la réforme issue de
la transposition de la directive
européenne chantiers temporaires ou
1.3.2
1.3.2 Coordonnateur
de sécurité

En application du décret coordination


de ces obligations (voir § 1.3.1 - Nota 2).
L’exercice de la fonction
de coordonnateur nécessite un niveau
de compétence dépendant de la
catégorie du chantier (excepté pour les
du 20 février 1992 s’appliquent mobiles. Elle expose les grands du 26 décembre 1994 pris dans le cadre opérations entreprises par un particulier
dans les conditions précisées par la principes de cette nouvelle pour son usage personnel).
de la loi du 31 décembre 1993,
réglementation, délimite le champ
circulaire du ministère du Travail DRT concernant les opérations de bâtiment
d’application des principaux textes, • 1re catégorie demandant
N° 96-5 du 10 avril 1996 (voir § 1.3.10). décrit leur mise en œuvre et les ou de génie civil où sont appelés
un coordonnateur niveau 1 :
sanctions applicables au titre du à intervenir plusieurs travailleurs
Nota 2 : certains maîtres d’ouvrage Code du travail. opérations soumises à l’obligation
indépendants ou entreprises,
sont exonérés de ces obligations. de collège interentreprises
un coordonnateur de sécurité doit être
Quand le maître d’ouvrage est un (voir § 1.3.5) en plus du plan général
désigné par le maître d’ouvrage pour
particulier qui construit pour son usage L’arrêté du 25 février 2003 du de coordination (volume supérieur
ministère du Travail donne la liste des assurer la coordination tant au cours
personnel, la coordination est assurée à 10 000 homme-jours soit
travaux comportant des risques de la conception de l’étude et de
automatiquement : 80 000 heures ; estimation : 4 millions
particuliers pour lesquels un plan l’élaboration du projet qu’au cours
– pour les opérations avec permis d’euros).
général simplifié de coordination en de la réalisation de l’ouvrage.
de construire par la maîtrise dʼœuvre matière de sécurité et de protection
Un coordonnateur peut être désigné • 2e catégorie demandant
pendant la conception, de la santé est requis pour les
opérations de 3e catégorie : pour chacune des deux phases un coordonnateur niveau 2 :
et par la maîtrise de chantier ou pour l’ensemble de celles-ci opérations soumises à l’obligation
1) travaux avec risques de chute de
pendant la réalisation, hauteur de plus de 3 m ou (voir § 1.3.1). d’établir un plan général
– pour les opérations non soumises risques d’ensevelissement, Le coordonnateur ne peut jamais être de coordination (voir § 1.3.3)
à l’obtention d’un permis de construire, 2) travaux avec risques chimiques
chargé du contrôle technique dans le (volume supérieur à 500 homme-jours
par l’un des entrepreneurs présents ou biologiques,
3) travaux de retrait ou de cadre d’une même opération et ne peut soit 4 000 heures ; estimation :
sur le chantier. pas être chargé d’une autre fonction si 300 000 euros).
confinement de l’amiante friable,
Quand le maître d’ouvrage est une 4) travaux avec risques de son montant excède 760 000 euros.
commune ou un groupement de radiations ionisantes,
communes de moins de 5 000 habitants, 5) travaux sous tension supérieure à
le maître dʼœuvre peut se voir confier la TBT ou à proximité de lignes
HTB,
les missions du maître d’ouvrage
6) travaux avec risques de noyade,
par délégation, et le coordonnateur de 7) travaux souterrains, en puits,
sécurité peut être chargé d’une autre tunnels et de reprise en sous-
fonction, sauf celle de contrôle œuvre,
technique, dans le cadre d’une même 8) travaux en plongée appareillée,
opération. 9) travaux en milieu hyperbare,
10) travaux de démolition,
déconstruction, réhabilitation
Nota 3 : le non-respect de ces d’ouvrages de plus de 200 m3,
dispositions par le maître d’ouvrage est 11) travaux utilisant des explosifs,
passible de sanctions pénales. 12) travaux utilisant des éléments
préfabriqués lourds,
13) travaux utilisant des appareils de
levage de capacité supérieure à
60 t/m.

28 29
1 - ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA PRÉVENTION 1.3 COORDINATION DU CHANTIER

• 3e catégorie demandant 2 - Au cours de la phase conception : – l’utilisation des protections collectives,


un coordonnateur niveau 3 :
les autres opérations.

Les coordonnateurs doivent justifier


pour être réputés compétents :
• Élaborer le plan général
de coordination.

• Constituer le dossier de maintenance


1.3.3
1.3.3 Plan général
de coordination
■ Un plan général de coordination
en matière de sécurité et protection
accès provisoires, installation
électrique,
– les mesures prises en matière
d’interaction sur le site.

4 - Les sujétions découlant


et d’interventions ultérieures (DIUO). de l’environnement du chantier. Par
de la santé doit être établi par le
1 - d’une expérience professionnelle exemple, dossier technique amiante,
coordonnateur quand un chantier est
• Définir l’utilisation de moyens communs plan de repérage des réseaux…
– de maîtrise d’œuvre pour la phase soumis à déclaration préalable c’est-à-
de conception, d’étude et d’élaboration (protections collectives, appareils dire pour les opérations de1re et 5 - Les mesures générales arrêtées
du projet, de levage, accès provisoires, 2e catégories (voir § 1.3.1). par le maître d’ouvrage pour
installations générales) et mentionner Lorsqu’une opération de 3e catégorie l’organisation des VRD des locaux
– de contrôle général des travaux,
leur répartition entre les entreprises comporte des travaux à risques destinés au personnel.
d’ordonnancement, de pilotage,
dans les pièces écrites. particuliers (liste définie par arrêté du
de conduite de travaux ou de maîtrise 25 février 2003 – voir § 1.3.1), un plan 6 - L’organisation des secours.
de chantier, de coordonnateur général simplifié est requis.
• Ouvrir le registre-journal
ou d’agent de sécurité pour la phase Le plan général de coordination est 7 - Les modalités de coopération
de la coordination.
réalisation. établi dès la phase de conception entre les employeurs et les travailleurs
d’étude et d’élaboration du projet. indépendants.
3 - Au cours de la phase réalisation :
2 - d’une formation spécifique Il doit être joint aux documents remis par
le maître d’ouvrage aux entrepreneurs ■ Le plan général de coordination
de coordonnateur dispensée indique en outre :
• Assurer l’accueil des entreprises sur le lors de l’appel d’offres.
par un organisme agréé. – l’obligation faite aux entrepreneurs
chantier (inspection commune du
La formation doit être actualisée tous les chantier, examen de chaque plan de fournir un plan particulier de
■ Ce document doit comprendre :
cinq ans. sécurité (voir § 3.1.2),
particulier de sécurité et de protection
– l’existence éventuelle d’un collège
de la santé). 1 - Les renseignements administratifs. interentreprises. (voir § 1.3.5).
La mission de coordination fait l’objet
d’un contrat ou avenant spécifique écrit • Organiser entre les entrepreneurs 2 - Les mesures d’organisation générale ■ Le plan est complété et adapté
avec le maître d’ouvrage et d’une la coopération et la coordination du chantier arrêtées par le maître en fonction de l’évolution du chantier,
rémunération. Le contrat doit notamment des activités, le passage d’œuvre. et il sert de cadre pour la rédaction
indiquer une durée minimale et l’harmonisation des plans particuliers
des consignes.
hebdomadaire de missions 3 - Les mesures de coordination définies de sécurité.
par le coordonnateur :
sur le chantier compte tenu • Mettre à jour le plan général ■ Le plan peut être consulté :
– les voies, zones de déplacement
de l’importance et de la complexité de coordination et le dossier – chez le maître d’ouvrage dès la phase
et de circulation,
de l’ouvrage. de maintenance et d’interventions – les conditions de manutention de consultation des entreprises,
ultérieures. des matériaux, matériels (appareils – sur le chantier.
Elle consiste notamment à : de levage, utilisation commune,
• Présider le collège interentreprises, interférence...),
1 - Veiller à ce que les principes lorsqu’il existe. – la délimitation et l’aménagement
généraux de prévention (voir § 2.1.1) des zones de stockage
et d’entreposage des matériaux,
soient mis en œuvre tant au cours
en particulier les matières
de la phase de conception que pendant
et substances dangereuses,
la réalisation de l’ouvrage (choix – les conditions de stockage
architecturaux et techniques, et d’évacuation des déchets
organisation des opérations de chantier, et décombres,
planification des opérations, facilitation – les conditions d’enlèvement
des interventions ultérieures). des matériaux dangereux utilisés,

30 31
1 - ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA PRÉVENTION 1.3 COORDINATION DU CHANTIER

Compte tenu des dérives constatées essentielles ont d’ailleurs été intégrées ■ Il est proposé que le lot :

1.3.4
1.3.4 Dépenses
communes,
compte-prorata
dans ce domaine, l’Office général
du bâtiment et des travaux publics avait
établi en avril 1971 une directive pour
l’établissement, la gestion et le règlement
du compte-prorata.
dans le cahier des clauses
administratives générales (CCAG)
applicables aux travaux de bâtiment,
marchés privés, norme NF P 03 001
décembre 2000.
• gros œuvre assure les charges
temporaires de voirie, les clôtures,
les panneaux de chantier, les bureaux,
les installations sanitaires communes
des locaux destinés au personnel ;
La nature et la consistance de certaines ■ La convention OGBTP propose :
Lorsque plusieurs entrepreneurs prestations ont été reprécisées par
concourent à la réalisation d’un même l’OGBTP dans un autre document : • que les dépenses d’intérêt commun • gros œuvre ou VRD assure
ouvrage, ils génèrent des dépenses Convention pour lʼétablissement, puissent être affectées : les branchements provisoires d’eau,
d’intérêt commun et des produits la gestion et le règlement du compte- – soit à un lot déterminé ; d’électricité, d’égouts (mis à part
éventuels. prorata (octobre 95) ; ses dispositions – soit au débit du compte-prorata. les obligations à la charge du maître
Ces dépenses sont généralement d’ouvrage, voir § 1.3.1) ;
à la charge d’une entreprise qui en • que le maître d’ouvrage retienne
assure la gestion pour le compte directement la dette des entrepreneurs
des autres et doit, sauf instructions • plomberie assure le réseau intérieur
débiteurs et la restitue au gestionnaire dans le bâtiment, les compléments
particulières du maître d’ouvrage ou du compte-prorata.
règles contractuelles particulières, d’installation d’hygiène dans les grands
récupérer auprès des autres bâtiments ;
entreprises les sommes engagées
au prorata de leur intervention • électricité assure l’installation électrique
sur le chantier. provisoire dans le bâtiment
et l’éclairage des circulations ;

• gros œuvre mette en place


les protections collectives (si celles-ci
sont déposées par un autre corps
d’état, il appartient à ce dernier
de les remettre en place).

■ Le maintien en fonctionnement
des installations indiquées est effectué
par l’entreprise qui les a réalisées.

■ Sont mises au compte-prorata


les dépenses de fonctionnement,
telles que consommations, nettoyage
des installations communes, réparation
ou remplacement de fournitures
détériorées sans responsable,
gardiennage, évacuation des déchets...
Les déblais, gravois de structure,
emballages sont évacués par les lots
incriminés. La gestion des dépenses
communes du chantier tiendra compte
des mesures d’organisation générale
issues du plan général de coordination
(voir § 1.3.3).

32 33
1 - ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA PRÉVENTION 1.3 COORDINATION DU CHANTIER

1.3.5 Collège Les réunions ont lieu tous les trois mois
1.3.6 Dossier de • à la réception :

1.3.5
interentreprises de
sécurité, de santé
et des conditions
de travail
sur convocation du président ainsi
que sur demande motivée du tiers
des membres salariés ou à la suite
d’accident ou incident ayant ou ayant pu
entraîner des conséquences graves.
1.3.6
maintenance et
dʼinterventions
ultérieures (DIUO)
• 1) la notice descriptive rédigée
à la conception ;
• 2) la liste des « documents à jour »
du dossier des ouvrages exécutés
(DOE) ;
Les entreprises avec un effectif sur • 3) des documents de synthèse établis
le chantier de moins de 10 salariés spécialement pour la maintenance
pendant moins de quatre semaines courante tels que :
Un collège interentreprises de sécurité, sont tenues de participer à ces réunions ■ La loi du 31 décembre 1993 et son • 3) – le « plan masse »,
de santé et des conditions de travail, si elles exécutent des travaux à risques décret d’application coordination ainsi • 3) – les plans de circulation,
en application du décret du 4 mai 1995 particuliers. que le décret 92-332 du 31 mars 1992 • 3) – les plans de recollement
pris dans le cadre de la loi du concernant les locaux de travail visent des réseaux,
31 décembre 1993 doit être constitué sur Les missions du collège sont : à l’intégration de la sécurité • 3) – les plans réduits de structure,
les chantiers dépassant un volume – l’adoption et l’application du règlement dès la conception de tout bâtiment • 3) – les plans d’accès et de
de 10 000 homme-jours (estimation : du collège élaboré par le ou ouvrage pour notamment prévoir cheminement en toiture, terrasse,
4 millions d’euros) et quand coordonnateur, les interventions ultérieures. verrière, pylône...,
le nombre d’entreprises, travailleurs – des inspections périodiques • 3) – le plan de situation des locaux
indépendants inclus, est supérieur à 10 du chantier, ■ Le coordonnateur de sécurité techniques et des locaux destinés
(opération de bâtiment) ou à 5 (opération – le suivi du plan général de coordination (voir § 1.3.2) doit dès la phase au personnel d’entretien,
de génie civil). défini par le coordonnateur de conception établir un dossier • 3) – le schéma des installations
Les entreprises sont informées (voir § 1.3.3), comportant toutes les indications techniques avec indication
de l’existence d’un collège – l’élaboration de règles communes de nature à faciliter la maintenance et les des systèmes d’isolement,
interentreprises lors des consultations destinées à assurer le respect interventions ultérieures sur l’ouvrage et • 3) – les notices d’utilisation
et le projet de règlement du collège des mesures de sécurité et de le mettre à jour au fur et à mesure du des équipements d’entretien
est annexé aux documents du dossier protection de la santé applicables déroulement de l’opération. Le dossier (nacelles, palans),
de consultation. au chantier. des interventions ultérieures comprend • 3) – etc. ;
le dossier de maintenance prévu • 4) les procédures de travail classées
Les membres du collège sont : L’activité du collège fait l’objet par le Code du travail dans le cas par localisation ou par corps
d’un compte-rendu trimestriel adressé des opérations concernant un lieu de métier.
■ avec voix délibérative : à l’inspection du travail, au représentant de travail et le dossier technique amiante
– le chef de chaque entreprise ou son de la CRAM et à l’OPPBTP ainsi éventuel. Il est remis à la réception ■ L’entreprise pourra donc consulter
représentant, qu’aux CHSCT des entreprises au maître d’ouvrage et joint aux actes le dossier avant toute intervention future
– le maître d’œuvre, du chantier. notariés à chaque mutation de l’ouvrage. dans un bâtiment ou sur un ouvrage.
– le coordonnateur de sécurité Ce compte-rendu fait ressortir l’ensemble
(voir § 1.3.2) qui assure la présidence. des décisions prises par le collège, Le dossier des interventions Nota : un tel dossier n’est pas exigé
le résultat des visites et inspections ultérieures (DIUO) devrait comprendre : pour les opérations entreprises
■ avec voix consultative : périodiques, ainsi que l’état des par un particulier pour son usage
– un salarié de chaque entreprise, formations communes dispensées • à la conception : une notice descriptive personnel.
effectivement employé sur le chantier, sur le chantier. des opérations de maintenance faisant
– les personnes invitées : la synthèse des principes retenus par Pour en savoir plus :
l’inspecteur du travail, les concepteurs (nettoyage des vitres, Maintenance et prévention des risques
le représentant de la CRAM, accès professionnels dans les projets de
le représentant de l’OPPBTP, et protections en toiture, bâtiment. INRS, ED 829.
la médecine du travail. « compartimentage » des installations
techniques, etc.) ;

34 35
1 - ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA PRÉVENTION 1.3 COORDINATION DU CHANTIER

■ Pour se prémunir contre le travail d’œuvre à la disposition provisoire

1.3.7
1.3.7
Sous-traitance
dissimulé (voir § 2.3.1), l’entreprise
donneur d’ordre vérifie l’existence
des déclarations administratives
et fiscales faites par le sous-traitant.
1.3.8
1.3.8 Travail
temporaire et prêt
de main dʼœuvre
d’utilisateurs. Elle recrute, sélectionne
et rémunère son personnel. Elle délègue
à l’entreprise utilisatrice les pouvoirs
de direction et de contrôle pendant
les missions.
■ La sous-traitance permet ■ Il est à noter que le sous-traitant doit
à un entrepreneur de faire exécuter établir son plan particulier de sécurité ■ 1. LE TRAVAIL TEMPORAIRE L’activité d’entreprise de travail
par un autre entrepreneur une partie pour les chantiers soumis à cette
temporaire doit être exclusive de toute
du marché qu’il a passé avec le maître disposition. Ce plan est établi à partir
■ Une entreprise de travail temporaire autre activité. Elle ne peut être exercée
d’ouvrage : du plan général de coordination
a pour objet de mettre de la main qu’après déclaration à l’autorité
– pour augmenter les moyens à mettre et du plan particulier de l’entreprise
en œuvre, donneur d’ordre qui veillera au respect
– ou pour confier à une autre entreprise de leurs dispositions.
une tâche délicate ou relevant
d’une technique particulière. Cas particulier des travailleurs
indépendants
■ La sous-traitance peut être
caractérisée par les trois conditions Dans les dispositions issues
suivantes : de la loi 93-1418 du 31 décembre 1993
– l’exécution par le sous-traitant et de ses décrets d’application, les
d’une tâche nettement définie, travailleurs indépendants sont soumis
– une rémunération forfaitaire, aux règles essentielles de sécurité
– le maintien de l’autorité du sous-traitant applicables sur les chantiers et
sur son personnel auquel il verse notamment en matière de protection
un salaire et dont il assure l’encadrement, contre les chutes de hauteur.
la discipline et la sécurité.
Ces obligations sont précisées
■ Le marché de sous-traitance est par les décrets du 6 mai 1995
conclu par un contrat conforme à la loi applicables depuis le 1er janvier 1997.
du 31 décembre 1975 relative à la sous-
traitance (acceptation par le maître
d’ouvrage, paiement direct éventuel...).

Les principaux problèmes, qui peuvent


être rencontrés sur les chantiers,
sont relatifs au marchandage, à la fausse
sous-traitance et à la sous-traitance
en cascade, et peuvent être
caractérisés par :
– l’absence de matériel propre au sous-
traitant,
– l’absence d’autonomie du sous-traitant
(dans les travaux, disciplinaire,
responsabilité...),
– l’absence de contrat.

36 37
1 - ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA PRÉVENTION 1.3 COORDINATION DU CHANTIER

administrative et obtention d’une garantie Le but de la réglementation est publics, la Fédération française
financière destinée à assurer, en cas
de défaillance, le paiement des salaires
et des charges sociales.

■ Le recours au travail temporaire est


d’organiser l’accueil du salarié dans
l’entreprise et de lui dispenser une
formation à la sécurité équivalente à
celle des salariés permanents
(voir § 2.3.3).
1.3.9
1.3.9 Location
de matériel
du bâtiment et le Syndicat national
des distributeurs, loueurs et réparateurs
de matériels ont élaboré un document
dénommé : Conditions générales
interprofessionnelles de location de
prévu dans les trois cas principaux matériel dʼentreprise
suivants : ■ 2. LE PRÊT DE MAIN DʼŒUVRE – sans conducteur (novembre 2004)
■ La location de matériel, parfois même
– le remplacement d’un salarié absent – avec conducteur (mars 1995).
par l’intermédiaire d’un monteur
ou dont le contrat de travail est En dehors des entreprises de travail qui assure la mise en place de celui-ci
suspendu, temporaire, le prêt de main d’œuvre qui Ce document est destiné à servir
sur le chantier (grue, engin de chantier,
– l’accroissement temporaire de l’activité aboutit à une opération à but lucratif est de base à l’établissement des contrats
échafaudage...), n’exonère pas
de l’entreprise, interdit entre les entreprises. entre loueurs et locataires de matériel,
l’utilisateur de ses responsabilités.
– les travaux temporaires par nature. Le seul cas accepté est le prêt lesquels doivent y faire référence
de personnel entre entreprises d’activité Le contrat de location est la pièce la expressément pour qu’il ait valeur
Il fait l’objet d’un contrat dans lequel doit similaire ne prenant en compte contractuelle.
plus importante pour aider l’entreprise
être clairement défini le poste à pourvoir que les charges relatives au personnel utilisatrice.
et la qualification demandée. concerné. Nota : le certificat de conformité aux
Le prêt de main d’œuvre doit faire l’objet Il doit préciser : règles techniques réglementaires doit
L’entreprise utilisatrice devra vérifier d’un contrat. L’entreprise utilisatrice être remis par le responsable de la
– la définition exacte de la demande,
avant la mise au travail : assure la formation à la sécurité location pour tous les équipements de
– l’obligation de fourniture de pièces
– l’aptitude technique, de ce personnel (voir § 2.3.3). travail et moyens de protection :
contractuelles, telles que certificat
– l’aptitude médicale (visite par appareils de levage, échafaudages
de conformité, notice d’instructions
le médecin du travail de l’entreprise volants, nacelles, engins de chantier,
utilisatrice en cas de surveillance en français, rapports de vérification...
– la mention éventuelle de la qualification machines, etc.
médicale spéciale ; voir § 2.3.2), et
délivrer éventuellement les de l’opérateur,
autorisations et habilitations – le mode d’emploi et de maintenance,
nécessaires. – la formation éventuelle des opérateurs.

■ Certains travaux dangereux sont L’employeur doit réceptionner le matériel


interdits aux intérimaires, par exemple à la livraison (après montage éventuel)
ceux exposant les travailleurs et s’assurer avant utilisation par ses
à des produits chimiques dangereux, salariés que :
à l’amiante (déflocage, démolition...). – le matériel est conforme au contrat
Une liste de ces travaux a été fixée par et les vérifications faites (voir § 3.1.7),
arrêté. L’entreprise utilisatrice fournit – les équipements de protection
les équipements de protection individuelle éventuels sont fournis
individuelle (sauf accord contraire aux salariés,
préalable avec l’entreprise de travail – les salariés ont reçu la formation et
temporaire). L’entreprise utilisatrice l’information nécessaires (autorisation
organise, une formation à la sécurité de conduite, qualification...).
renforcée si le poste figure sur la liste
des travaux à risque particulier qu’elle a ■ Pour aider les entreprises,
définie (voir § 2.3.3). la Fédération nationale des travaux

38 39
1 - ORGANISATION GÉNÉRALE DE LA PRÉVENTION 1.3 COORDINATION DU CHANTIER

■ Toutes les activités sont concernées ■ Pour assurer cette coordination, des différentes entreprises.

1.3.10
1.3.10 Entreprises
extérieures
et notamment :
– les travaux d’entretien particuliers
ou périodiques,
– l’installation d’une nouvelle machine,
– le nettoyage,
une inspection commune avant le début
des travaux est nécessaire pour
permettre de délimiter les zones
d’intervention et les voies d’accès
et analyser en commun les risques
Les CHSCT des entreprises extérieures
peuvent participer aux différentes
inspections et réunions.

■ Le médecin du travail de l’entreprise


– la circulation des véhicules routiers résultant de l’interférence des activités. utilisatrice assure pour le compte
de son collègue la surveillance médicale
■ Les travaux effectués dans de transport.
■ Un plan de prévention écrit est établi spéciale nécessaire pour les salariés
un établissement par une ou plusieurs si le volume des travaux nécessite plus des entreprises extérieures (voir § 2.3.2).
entreprises extérieures nécessitent ■ Le chef de l’entreprise utilisatrice :
de 400 heures ou si les travaux figurent
une organisation de l’hygiène – assure la coordination des mesures
sur une liste de travaux dangereux. ■ Le chef de l’entreprise utilisatrice met
et de la sécurité du travail. de prévention qu’il prend et de celles Le dossier technique amiante éventuel à disposition les locaux destinés
que prennent l’ensemble des est joint à ce plan. au personnel des entreprises
1 - Pour les opérations de bâtiment entreprises extérieures, extérieures. Celles-ci peuvent mettre en
ou de génie civil faisant intervenir – alerte le chef d’une entreprise ■ Des inspections et réunions place un dispositif équivalent en accord
plusieurs travailleurs indépendants ou extérieure, s’il est informé d’un danger périodiques seront organisées avec l’entreprise utilisatrice.
entreprises et pouvant être isolées de grave concernant un des salariés si le volume total des travaux est
lʼétablissement (voir nota), de cette entreprise. supérieur à 90 000 heures Nota : le ministère du Travail a précisé
les dispositions de la loi pour les 12 mois à venir. dans la circulaire DRT N° 96-5 du 10 avril
1996 qu’il s’agit des opérations faisant
du 31 décembre 1993 s’appliquent
■ Le CHSCT de l’entreprise utilisatrice l’objet d’un chantier clos et indépendant.
et le chef de l’entreprise utilisatrice
est pleinement compétent pour prendre
doit coopérer avec le coordonnateur
en considération les risques liés
de sécurité (voir § 1.3.2) pour ce qui
à l’interférence entre les activités
concerne les risques découlant de
l’interférence des activités (inspection,
consignes, analyse des risques,
installations communes) et notamment
lui remettre le dossier de maintenance
et d’interventions ultérieures s’il existe.
Il reçoit copie du plan général
de coordination s’il y a lieu, et peut
participer au collège interentreprises
s’il en existe un.

2 - Pour les opérations ne pouvant pas


être isolées de lʼétablissement,
cette organisation est prévue
par le décret n° 92-158 du 20 février
1992 : l’entreprise utilisatrice a une
mission de coordination générale des
mesures de prévention prises par toutes
les entreprises concernées par une
même opération.

40 41
2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE 2.1 OBLIGATIONS

2.1.1 Principes h. Prendre les mesures de protection – exiger éventuellement le port consignes obligatoires et demande

2.1.1
généraux
de prévention
et affichage
collective en leur donnant la priorité
sur les mesures de protection
individuelle ;
i. Donner les instructions appropriées
aux travailleurs. »*
d’équipements de protection
individuelle.

■ La réglementation rend certaines


souvent leur affichage comme celui
d’autres informations à porter
à la connaissance du personnel.

■ Le Code du travail, par la loi RÉFÉRENCE


Des consignes visent les risques OBJET AFFICHAGE OBLIGATOIRE
du 31 décembre 1991, vise à conduire CODE DU TRAVAIL
les employeurs à s’engager qui n’ont pas pu être éliminés lors
dans une démarche fondée du choix des techniques et méthodes Inspecteur du travail Nom, adresse et téléphone D. 4711-1

sur la connaissance des risques, leur de travail.


Médecin du travail Nom, adresse et téléphone D. 4711-1
évaluation (l’employeur transcrit et À ce titre, elles doivent : Règlement intérieur Sur les lieux de travail et dans les locaux d’embauche R. 1321-1
met à jour dans un document unique – informer le personnel des risques
suivant l’article R. 230-1 du Code résiduels présentés par le travail, Consignes en cas d’accident Adresse et téléphone des secours d’urgence D. 4711-1
du travail les résultats de l’évaluation des – indiquer au personnel les mesures Consignes en cas d’incendie Dans les locaux de travail R. 4227-37
risques – voir § 1.1.4) et lʼadaptation de sécurité à prendre,
permanente des mesures de Horaires de travail Heures de début et de fin de travail et repos R. 3171-1
prévention, pour assurer la sécurité et
CHSCT et/ou DP Liste nominative des membres R. 4613-5
la santé des salariés sur la base des dans les locaux de travail
principes généraux de prévention
suivants contenus dans l’article L. 230-2 Aération et assainissement Consignes d’utilisation des installations R. 4222-21
de ventilation
du Code du travail :
« a. Éviter les risques ; Appareils de levage Consignes pour la conduite D. 2/12/98 et A. 2/12/98
b. Évaluer les risques qui ne peuvent pas Consignes pour l’élévation de personnel
être évités ; Ascenseurs et monte-charges Instructions de manœuvre D. 15/12/08
c. Combattre les risques à la source ; et normes
d. Adapter le travail à l’homme,
Chariots automoteurs Instructions d’emploi Normes
en particulier en ce qui concerne
la conception des postes de travail Électricité Conditions d’accès dans les locaux réservés D. 14/11/88
ainsi que le choix des équipements
Électricité Consignes en cas de travaux à proximité D. 8/01/65
de travail et des méthodes de travail
et de production, en vue notamment Explosifs Consignes d’utilisation D. 27/03/87
de limiter le travail monotone Machines Conditions d’utilisation R. 4323
et le travail cadencé et de réduire
les effets de ceux-ci sur la santé ; Plancher d’échafaudage Charge de service à ne pas dépasser R. 4323-76
e. Tenir compte de l’état d’évolution Rayonnements ionisants Consignes et nom et adresse du médecin D. 2/10/86
de la technique ;
f. Remplacer ce qui est dangereux Risques d’incendie Interdiction de fumer R. 4227-33
ou d’explosion
par ce qui n’est pas dangereux
ou par ce qui est moins dangereux ; Substances et préparations Fiche de données de sécurité (*) R. 4711-73
g. Planifier la prévention en y intégrant, dangereuses
dans un ensemble cohérent, Transport du personnel Vitesse maximale et nombre maximal A. 13/03/56
la technique, l’organisation du travail, (véhicules) de places – Consignes voyageurs
les conditions de travail, les relations
sociales et l’influence des facteurs Bruit Port obligatoire des équipements R. 4434-3
ambiants ; de protection individuelle et signalisation
des locaux de niveau sonore > 85 dB(A)
(*) Le maître d’ouvrage, le maître d’œuvre
et le coordonnateur sont tenus de mettre en œuvre
ces principes généraux de prévention à l’exception
des points d et i. (*) Informations fournies à l’employeur par les fabricants ou les vendeurs.

42 43
2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE 2.1 OBLIGATIONS

La responsabilité de l’employeur C’est un document écrit par lequel Le règlement intérieur ne peut être mis

2.1.2
2.1.2 Chef
dʼentreprise et
règlement intérieur
a pour contrepartie le droit d’user
de son pouvoir disciplinaire pour faire
respecter les règles internes qu’il aura
jugé nécessaire de mettre en place
après avis des représentants
l’employeur fixe, outre les règles relatives
à la discipline, les mesures d’application
de la réglementation en matière
d’hygiène et de sécurité
dans l’entreprise (modèle de règlement
en vigueur qu’après avoir été soumis
à l’avis du comité d’entreprise,
ou à défaut des délégués du personnel,
ainsi que pour les matières relevant
de sa compétence à l’avis du CHSCT
Le chef d’entreprise, dans les limites du personnel. intérieur dans les fédérations lorsqu’il existe.
prévues par la loi, détient le pouvoir professionnelles).
de diriger l’entreprise avec toutes Les mesures ainsi imposées au Le règlement intérieur, accompagné
les implications que cela comporte : personnel (règlement intérieur, notes Les notes de service ou tout autre de ces avis, est communiqué
pouvoir de concevoir le mode de de service et consignes) ne sauraient document qui portent prescriptions à l’inspecteur du travail, qui peut
production, de décider de l’achat du porter atteinte aux droits de la personne. générales et permanentes en matière demander la modification de certaines
matériel, d’imposer un horaire de travail d’hygiène et de sécurité sont dispositions, en même temps qu’il est
et des cadences, d’embaucher le Le règlement intérieur doit considérées comme des adjonctions déposé au conseil des prud’hommes et
personnel nécessaire et de le former, obligatoirement être établi dans toutes au règlement intérieur et soumises affiché dans l’entreprise.
d’engager les dépenses susceptibles de les entreprises occupant habituellement aux mêmes dispositions.
soustraire les salariés au risque ou au moins 20 salariés.
d’améliorer;les conditions de travail. Tous ces documents doivent être
portés à la connaissance des salariés
Pour une organisation efficace et affichés dans lʼentreprise.
de la prévention dans son entreprise,
il lui appartient de définir clairement
ses règles de fonctionnement (définitions
de fonctions, délégations de pouvoirs,
service de sécurité, agent de sécurité...).

Découlant directement de ses pouvoirs


de direction, le chef d’entreprise sera
tenu a priori responsable du respect
de l’obligation générale de sécurité,
qui lui est imposée de fait.

44 45
2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE 2.1 OBLIGATIONS

du travail et l’agent de sécurité lorsqu’il ■ Le CHSCT a aussi pour mission ■ Le CHSCT reçoit du chef

2.1.3
2.1.3 CHSCT
et/ou délégués
du personnel
existe. L’inspection du travail et le service
prévention de la CRAM sont
obligatoirement invités aux réunions.

■ Le CHSCT doit être consulté avant


de veiller à l’observation des règles
d’hygiène et de sécurité. Il procède, à
intervalles réguliers, à des inspections
et effectue des enquêtes en matière
d’accidents du travail et de maladies
d’établissement les informations
qui lui sont nécessaires pour l’exercice
de ses missions ainsi que les moyens
nécessaires à la préparation
et à l’organisation des réunions
■ Le personnel de l’entreprise contribue toute décision d’aménagement professionnelles ou à caractère et aux déplacements imposés
à la protection de la santé et à la sécurité important et donne son avis professionnel. par les enquêtes ou inspections.
dans l’entreprise par chacune en particulier sur : Les représentants du personnel
de ses actions, mais aussi par – le règlement intérieur et les règles ■ Le comité contribue à la promotion au CHSCT sont des salariés protégés
l’intermédiaire de ses représentants au générales et permanentes de la prévention, peut susciter toute qui bénéficient de la formation
comité d’hygiène, de sécurité et des pour les prescriptions relatives action qu’il estime utile dans cette nécessaire à l’exercice de leurs
conditions de travail. Un CHSCT doit être à la prévention et à l’organisation perspective, faire appel à une personne missions.
constitué dans tous les établissements des premiers secours et de la lutte qui lui paraîtrait qualifiée dans
assujettis au Code du travail et occupant contre l’incendie, l’établissement voire à un expert agréé,
habituellement au moins 50 salariés. – le rapport annuel et le programme intervenir si une cause de danger grave
de prévention qui lui sont présentés et imminent est constatée.
Dans les établissements de plus au moins une fois par an par le chef
de 10 salariés et de moins de d’établissement,
50 salariés, les délégués du personnel – le document unique et
sont investis des missions dévolues ses mises à jour.
aux membres de CHSCT et bénéficient
de la même formation.

■ Le CHSCT est composé du chef


d’établissement, président, et d’une
délégation du personnel dont l’un des
membres est désigné comme secrétaire.
Le nombre de représentants du
personnel est fonction de l’effectif de
l’établissement (3 salariés dont 1 cadre
ou agent de maîtrise pour les
établissements de moins de
200 salariés).

Le CHSCT se réunit au moins une fois


par trimestre, ainsi quʼen cas
dʼaccident ayant ou ayant pu entraîner
des conséquences graves
et sur demande motivée de deux
de ses membres représentants
du personnel.

Assistent aux réunions du comité,


avec voix consultative, le médecin

46 47
2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE 2.1 OBLIGATIONS

pour certaines caisses, 8 jours avant


2.1.5 Déclaration Si les travaux annoncés dans la DICT

2.1.4
2.1.4 Déclaration
dʼouverture
de chantier
l’ouverture.
(formulaire de déclaration n° S.6206 a
disponible à l’OPPBTP ou au service
prévention de la CRAM et sur le site
www.ameli.fr).
2.1.5
dʼintention de
commencement
de travaux (DICT)
ne sont pas entrepris dans un délai
de deux mois à compter de la date
du récépissé, l’entreprise doit déposer
une nouvelle déclaration.

« Lorsque les travaux doivent être


Le chef d’entreprise a tout intérêt effectués au voisinage d’une ligne,
Le chef dʼentreprise doit faire Nota 1 : le maître de lʼouvrage est tenu à connaître le plus tôt possible la nature d’une canalisation ou d’une installation
une déclaration dʼouverture de faire une déclaration préalable, des ouvrages souterrains, aériens électrique – souterraine ou non – qu’il a
de chantier en trois exemplaires pour : affichée sur le chantier, aux mêmes ou subaquatiques au voisinage du lieu été convenu de mettre hors tension...
organismes officiels (voir § 1.3.1). de ses travaux. le travail ne peut commencer que
– la caisse régionale d’assurance
maladie, lorsque le chef d’établissement ou le
Le maître de l’ouvrage ou le maître travailleur indépendant est en
Nota 2 : le chef dʼentreprise doit faire
– l’inspection du travail, d’œuvre est tenu, au stade possession d’une “attestation de mise
également les démarches de l’élaboration du projet,
– l’OPPBTP, administratives nécessaires pour son hors tension” écrite, datée et signée par
de se renseigner auprès de la mairie l’exploitant » (art. 175 du décret
installation de chantier (voir § 3.1.1) et d’adresser une demande du 8 janvier 1965 modifié).
en règle générale pour tout chantier (autorisation pour travaux sur voie de renseignements (formulaire de
occupant au moins 10 salariés publique, autorisation d’installation déclaration cerfa n° 90-0188 *) à chacun
pendant plus dʼune semaine, et moins de grues...) et pour lʼorganisation des exploitants d’ouvrages identifiés afin ■ Dans tous les cas, le chef d’entreprise
de fournir toutes informations sur la est tenu de vérifier, avant démarrage
de 10 salariés pendant plus d’un mois des secours (voir § 3.4.3).
nature ou la position de ces ouvrages des travaux, la nature et la position
aux entreprises et obtenir, le cas des ouvrages.
échéant, la déviation de certains
réseaux ; leur réponse est valable 6 mois. * Formulaires en ligne sur le site
www.cerfa.gouv.fr
Le chef dʼentreprise est tenu
de se renseigner auprès de la mairie et,
éventuellement, auprès de la Direction
départementale de l’équipement, sur
l’existence de ces ouvrages ou réseaux,
et dʼadresser au moins 10 jours avant
le début des travaux une déclaration
dʼintention de commencement
de travaux (DICT) aux administrations,
établissements ou organismes
concernés (EDF, GDF, Télécom, etc.)
(formulaire de déclaration
cerfa n° 90-0189 *).

La liste indicative des destinataires


de la demande de renseignements
et de la DICT est à compléter dans
certains cas (métro, chauffage urbain...).

Les travaux ne peuvent être entrepris


qu’après la communication à l’entreprise
des indications et recommandations
fournies par les exploitants.

48 49
2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE 2.1 OBLIGATIONS

Nota : tous ces registres peuvent être

2.1.6
RÉFÉRENCE
REGISTRES OBLIGATOIRES LOCALISATION
2.1.6 Registres obtenus auprès des organisations
professionnelles et pour certains d’entre
CODE DU TRAVAIL

obligatoires eux auprès de l’OPPBTP 1 - Registres du personnel et de lʼinspection


du travail
ou des organismes de prévention privés.
Registre d’observation de l’inspection du travail Chantier R. 4534-20

Le chef dʼentreprise doit tenir à jour et On pourra consulter utilement la Registre des chantiers et autres lieux de travail Établissement R. 8113-1
à caractère temporaire
présenter lors des contrôles un certain publication de l’INRS ED 828 pour tout Registre unique du personnel Établissement L. 1221-13
nombre de registres concernant l’emploi savoir sur les vérifications périodiques. Registre des délégués du personnel Établissement L. 2315-12
du personnel et les salaires ainsi que Registre spécial du CHSCT où sont consignés Établissement D. 4132-2
l’hygiène et la sécurité du travail. les avis de danger grave et imminent
Ces registres peuvent être regroupés Registre d’observations mis à la disposition Chantier R. 4534-19
des travailleurs et des membres de CHSCT
en trois catégories :
Registre des procès verbaux du collège interentreprises Chantier R. 4532-88
1 - les registres du personnel
et de lʼinspection du travail,
2 - Registres des examens et vérifications
2 - les registres des examens périodiques
et vérifications périodiques, Un registre unique de sécurité pourra utilement Établissement L. 4711-5
3 - les registres médicaux. réunir les différents documents relatifs aux contrôles
et vérifications techniques à la charge de lʼemployeur.
À savoir :

Registre des contrôles des installations d’aération Établissement R. 4222-20 et


Au-delà de l’aspect réglementaire, et d’assainissement arrêté du 28/9/79
ces documents permettent au chef Registre de vérification des appareils de levage Chantier ou atelier R. 4323-23 et
d’entreprise d’être informé par écrit décret du 3/03/04
des observations du personnel Registre de vérification des ascenseurs et monte-charges Chantier ou atelier R. 4224-17 et
alinéa 11f
et des organismes officiels, de contrôler du décret 10/07/1913
si les examens et vérifications Registre de vérification des ascenseurs de chantier et Chantier ou atelier Arrêté du 1/03/2004,
périodiques du matériel plateformes de travail se déplaçant le long d’un mât circ. DT 24/0003/2005

et des installations ainsi que la levée Registre de vérification des installations électriques Chantier ou atelier arrêté du 14/11/88

de réserves éventuelles ont été effectués Registre de réception et de consommation des explosifs Chantier décrets 87-231
du 27 mars 1987,
et d’organiser les visites médicales 90-155, 2002-183,
2005-1137
et examens médicaux de son personnel.
Registre de sécurité pour le matériel utilisé sur les chantiers Chantier R. 4534-18,
de BTP (échafaudages volants, treuils, moifles, câbles, arrêté du 31/12/2004
chaînes, cordages, crochets, grues, échafaudages, engins...)
Un registre unique de sécurité peut Registre de vérification des appareils à pression Chantier ou atelier Arrêté du 15/3/2000
réunir les informations relatives Registre de vérification des locaux et installations à Établissement R. 4252-18 et
rayonnements ionisants arrêté du 26/10/2005
aux examens et vérifications
Registre des exercices et vérification matériel d’incendie Établissement R. 4227-39
périodiques lorsque cette mesure est
de nature à faciliter la consultation 3 - Registres médicaux
et la conservation de ces informations.
Registre médical susceptible de réunir les registres spéciaux Établissement Décrets spéciaux
prévus par la réglementation pour les risques particuliers
tels que les travaux dans l’air comprimé, dans les égouts,
le saturnisme, la silicose, la peinture par pulvérisation,
Sauf dispositions particulières, les les rayonnements ionisants, les poussières d’amiante...
documents doivent être conservés Fiches d’aptitude établies par le médecin du travail Établissement D. 4624-47
pendant 5 ans. pour chaque examen médical

50 51
2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE 2.2 ASSISTANCE AU CHEF D’ENTREPRISE

Tout accident du travail, qu’il entraîne ou directement auprès de la caisse

2.1.7
2.1.7 Déclaration
dʼaccident du travail
non une interruption de travail, doit être
déclaré dans les formes précisées
ci-dessus. La déclaration à la caisse
peut être faite par la victime
ou ses représentants dans un délai
maximal de deux ans.
primaire d’assurance maladie
qui en informe l’employeur
(art R. 441-11 CSS).

Le travailleur intérimaire, outre


l’information due à l’entreprise de travail
2.2.1
2.2.1 Organismes
de prévention privés

La victime doit, dans la journée Des organismes techniques, qui sont


temporaire employeur, doit déclarer son
où l’accident (voir § 1.1.1) s’est produit L’employeur est tenu de délivrer en général des associations
accident dans les mêmes conditions
ou au plus tard dans les 24 heures, à la victime une feuille d’accident ou des groupements privés
à l’utilisateur ou à son préposé.
sauf cas de force majeure, (ou triptyque) nécessaire à de prévention, apportent leur concours
d’impossibilité absolue ou de motifs l’indemnisation et remise au praticien, aux employeurs pour les aider à appliquer
Lʼemployeur utilisateur doit informer par
légitimes, en informer ou en faire pharmacien, clinique ou dispensaire les dispositions réglementaires
lettre recommandée,
informer l’employeur ou l’un de ses (art L. 441-5 CSS). en matière d’hygiène et de sécurité et :
dans les 24 heures, l’entreprise de
préposés (art L. 441-1 CSS). – fournissent à leurs abonnés
Dans certaines conditions, un registre travail temporaire, le service prévention
de la documentation et des conseils
des accidents du travail « bénins » peut de la Caisse régionale d’assurance
techniques,
Lʼemployeur ou l’un de ses préposés être délivré par la caisse régionale maladie et l’inspecteur du travail, de tout
– assurent les contrôles techniques
doit déclarer tout accident dont il a eu d’assurance maladie et l’employeur accident dont il a eu connaissance
périodiques obligatoires du matériel
connaissance, par lettre recommandée, remplace la déclaration des accidents et dont a été victime un travailleur
et des installations (voir § 3.1.7),
avec demande d’avis de réception, n’entraînant ni arrêt de travail, ni soins temporaire (formulaire d’information
– effectuent des contrôles d’atmosphères
dans les 48 heures, non compris médicaux par une inscription préalable cerfa n° 60-3741).
et des mesures du bruit.
les dimanches et jours fériés, à la caisse sur le registre.
primaire d’assurance maladie Pour effectuer certains contrôles
dont relève la victime (art L. 441-2 CSS) En cas de maladie professionnelle Nota : les formulaires sont disponibles à et mesures, le ministère du Travail dresse
(formulaire de déclaration n° S.6201 c, (voir § 1.1.3) et en cas de rechute, la la caisse primaire d’assurance maladie périodiquement des listes d’organismes
cerfa n° 60-3682). déclaration est effectuée par la victime, et en ligne sur le site www.cerfa.gouv.fr. agréés et de personnes agréées, choisis
selon certains critères (compétence
reconnue, équipements et matériels dont
ils disposent, etc.) parmi ces organismes
privés.

L’employeur est tenu de choisir


l’organisme sur ces listes lorsque
la vérification de tout ou partie du
matériel, des installations ou dispositifs
de sécurité est prescrite sur mise
en demeure de l’inspecteur du travail.

52 53
2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE 2.2 ASSISTANCE AU CHEF D’ENTREPRISE

■ Le médecin du travail doit consacrer – l’animation du CHSCT s’il existe,

2.2.2
2.2.2 Service
de santé au travail
un tiers de son temps (et au moins
150 demi-journées pour un temps plein)
à des missions en milieu de travail.

■ Il établit un rapport annuel d’activité,


2.2.3
2.2.3 Service
de sécurité, agent
de sécurité
– l’établissement de relations avec
les organismes officiels chargés
de la sécurité.

■ Pour être efficace la ou les personnes


une fiche d’entreprise et un plan chargées de cette mission doivent être
d’activité pour l’année à venir qui est ■ L’employeur a tout intérêt à créer formées au préalable et pouvoir rendre
Le Code du travail détermine communiqué à l’employeur. une structure adaptée à la taille compte directement à la direction de
l’organisation et le mode de de son entreprise qui l’assistera l’entreprise.
fonctionnement des services de santé au ■ Il participe aux réunions du CHSCT. et le conseillera pour toutes ses
travail qui s’imposent aux entreprises et obligations relatives à l’hygiène
qui sont intégralement à leur charge. et la sécurité.

Deux formes de service de santé au En effet, l’application des principes


travail peuvent être organisées en généraux de prévention (voir § 2.1.1)
fonction de l’effectif des salariés à suivre par le chef d’entreprise ou son
et du nombre annuel d’examens représentant se fera d’autant mieux s’il
médicaux à pratiquer : peut s’adresser à quelqu’un dans
- le service d’entreprise ou l’entreprise pour obtenir documentation,
d’établissement, au-delà de statistiques, animation, formation,
2 200 salariés ou 2 134 examens, inspection, information, conseil, etc.
- le service interentreprises en dessous
de 412 salariés ou 401 examens. Selon l’entreprise, cette fonction peut
être assurée par une personne à temps
Entre ces deux limites, l’entreprise est partiel, un agent à temps plein, voire
libre de son choix, après consultation du un service spécifique de sécurité.
comité d’entreprise.
■ Les fonctions essentielles à assurer
sont :
Le service de santé au travail fait appel
– l’évaluation des risques de l’entreprise,
aux compétences d’un intervenant en
– l’établissement d’un programme
prévention des risques professionnels
de prévention et de formation
qui peut être la CRAM, l’ARACT,
du personnel,
l’OPPBTP, une personne ou un – l’organisation des premiers secours
organisme habilité, pour une approche et de la lutte contre l’incendie,
pluridisciplinaire de la prévention. – la mise en place de règles internes
notamment par la participation
■ Le médecin est le conseiller du chef du service de sécurité à l’analyse
d’entreprise et des salariés pour tous les des méthodes de travail de l’entreprise,
problèmes concernant l’hygiène et les – le suivi des mesures de prévention
conditions de travail. et des vérifications et examens
du matériel et des installations,
■ Il établit une fiche d’aptitude médicale – l’évaluation et l’exploitation des
à l’issue de chaque examen médical des résultats de l’entreprise (gestion de la
salariés (voir 2.3.2). sécurité),

54 55
2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE 2.3 EMPLOI DU PERSONNEL

de la Sécurité sociale (URSSAF) et à ■ Une surveillance médicale renforcée

2.3.1
2.3.1 Contrat de
travail et travail
dissimulé
chaque fois si l’employeur embauche
plusieurs fois le même salarié, sous
peine de sanctions pénales.

L’employeur remet copie


de ces informations au salarié lors
2.3.2
2.3.2 Visite
médicale
doit être mise en place :
- pour certains salariés tels que les
jeunes de moins de 18 ans ou les
travailleurs handicapés,
- pour les travaux qui nécessitent une
surveillance médicale spéciale. Ces
■ Tout salarié doit faire l’objet d’un travaux définis par des textes
de son embauche et un volet détachable
L’embauche d’un salarié est soumise examen médical avant l’embauchage ou réglementaires ou par des accords de
de l’accusé de réception de la Sécurité
au respect de certaines règles du Code au plus tard avant l’expiration de la branche doivent être signalés au
sociale lorsqu’il le reçoit, sauf s’il remet
du travail telles que l’interdiction d’emploi période d’essai (sauf si le salarié est médecin du travail par le chef
dès l’embauche un contrat de travail soumis à une surveillance médicale
de mineurs de moins de 16 ans, d’entreprise. Ce sont notamment les
dans lequel est mentionnée l’URSSAF spéciale).
de femmes ou de jeunes à certains travaux de peinture par pulvérisation,
destinataire de la déclaration. L’examen médical fait par le médecin du dans l’air comprimé, dans les égouts,
travaux ou pendant une certaine durée. travail (voir § 2.2.2) a pour but de s’assurer les travaux exposant aux poussières de
Le salarié doit être inscrit de son aptitude médicale au poste de silice, d’amiante, aux rayonnements
L’employeur qui désire embaucher sur le registre unique du personnel travail, qu’il n’est pas atteint d’affection ionisants, aux vibrations, au bruit, etc.
un travailleur étranger doit au préalable et faire l’objet d’un examen médical dangereuse pour les autres salariés, de
s’assurer que celui-ci, sauf cas avant l’embauchage et au plus tard proposer, si nécessaire, des adaptations Le médecin du travail est juge
particuliers, est titulaire d’un titre avant l’expiration de la période d’essai ou des changements de poste. de la fréquence et de la nature
de travail sous peine de sanctions (voir § 2.3.2). des examens que comporte cette
administratives. ■ Cet examen est à renouveler : surveillance médicale spéciale. Dans
Lʼemployeur qui se soustrait - au moins tous les 24 mois dans le cas certains cas, la réglementation fixe très
Différents types de contrat sont intentionnellement aux déclarations courant et annuellement dans le cas de précisément la périodicité et le contenu
possibles : sociales et fiscales ou aux formalités surveillance médicale renforcée, des examens médicaux (bruit,
de bulletin de paie et de tenue de - à la reprise du travail, après une rayonnements ionisants, amiante, milieu
registre du personnel est réputé avoir absence de plus de 8 jours pour hyperbare...). Les examens
• le contrat à durée indéterminée accident du travail, 21 jours pour
recours au travail dissimulé passible complémentaires des travailleurs
(CDI), qui est le contrat de travail de maladie ou accident non professionnel
de sanctions pénales ; la solidarité temporaires soumis à une surveillance
droit commun ; et en cas de maladie professionnelle ou
financière du maître d’ouvrage médicale spéciale sont effectués par
d’absence répétée pour raison de santé. le médecin de l’entreprise utilisatrice.
ou du donneur d’ordre peut être mise
• le contrat à durée déterminée (CDD)
en jeu.
ou le contrat de travail temporaire À l’issue de chaque examen d’aptitude,
(CTT) (voir § 1.3.8), qui ne peuvent pas le médecin du travail établit une fiche
être conclus pour pourvoir durablement dʼaptitude en double exemplaire
à un emploi lié à l’activité normale et (un exemplaire est remis au salarié,
permanente de l’entreprise ; ils doivent l’autre est transmis à l’employeur).
être écrits ;

• des clauses particulières peuvent


concerner le travail intermittent, le
travail à temps partiel, l’insertion et la
formation des jeunes ou des chômeurs
de longue durée, etc.

Une déclaration préalable


à lʼembauche* doit être faite auprès
(*) Réalisée dans le cadre de la déclaration
unique d’embauche.

56 57
2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE 2.3 EMPLOI DU PERSONNEL

postes dits de sécurité, à la délivrance en sécurité) dont les conditions

2.3.3
2.3.3 Formation
à la sécurité
d’une autorisation ou d’une habilitation
(voir § 2.3.4 et 2.3.5).

Les salariés sous contrat à durée


2.3.4
2.3.4 Autorisation
de conduite
d’obtention sont définies par des
recommandations de la CNAMTS*.

L’autorisation de conduite est un


document personnel, limité dans le
temps, précis dans son champ
déterminée (CDD) et les intérimaires L’employeur doit s’assurer de la
Le chef d’entreprise est tenu d’organiser d’application, qui doit pouvoir être
doivent recevoir une formation compétence de son personnel avant de
et de dispenser à lʼensemble présenté sur le lieu de travail et qui
à la sécurité renforcée pour les postes lui confier la conduite d’un appareil de
des salariés une information devient caduque au changement
de travail présentant des risques levage, d’un engin de chantier, d’une
sur les risques et les mesures d’employeur. Elle doit être révisée autant
particuliers (liste établie par le chef machine, d’une installation ou d’un
de prévention prises. que de besoin, visite médicale,
d’entreprise). ensemble automatisé.
changement de site, extension du
Des formations spécifiques sont à
champ d’application. Elle ne devrait
prévoir dans le cadre de l’organisation L’autorisation de conduite, qui permet de
Une formation pratique et appropriée concerner que le personnel strictement
des secours et de la lutte contre formaliser cette obligation, est établie et
en matière de sécurité doit être nécessaire, ayant une pratique régulière
l’incendie (voir § 2.3.6). délivrée par l’employeur sur la base
dispensée aux : de la conduite.
d’une évaluation préalable qui s’appuie
– salariés qu’il embauche, sur les trois éléments suivants :
Cette procédure est obligatoire
– salariés changeant de postes de travail La formation à la sécurité - un examen d’aptitude médical réalisé
(R. 4323-55 à 4323-57) pour l’utilisation
ou de techniques, de lʼencadrement devrait être par le médecin du travail,
des :
– aux travailleurs temporaires la première formation à engager - un contrôle des connaissances et
- grues à tour (Recommandation 377
(voir § 1.3.8), en vue de : savoir-faire de l’opérateur pour la
modifiée),
– aux salariés reprenant leur activité conduite en sécurité de l’équipement,
– lui fournir les connaissances - grues mobiles (Recommandation 383
après un arrêt de plus de 21 jours - une connaissance des lieux et des
nécessaires, modifiée),
à la demande du médecin du travail. instructions à respecter sur le ou les
– l’inciter à intégrer la prévention - grues auxiliaires de chargement de
sites d’utilisation.
dans toutes ses activités, véhicules (Recommandation 390),
– le sensibiliser à l’importance - chariots automoteurs de manutention à
Un bon moyen pour satisfaire
La formation à la sécurité comprend : des messages et du dialogue. conducteur porté
aux obligations de contrôle
– des informations sur les circulations, (Recommandation 389),
des connaissances et de
accès, issues et dégagements, - plates-formes élévatrices mobiles de
savoir-faire des opérateurs
– une formation au poste de travail, La formation à la sécurité devrait faire personnes (Recommandation 386),
est le CACES (certificat
partie dʼun plan général de formation - engins de chantiers
– la conduite à tenir en cas dʼaccident d’aptitude à la conduite
dans lʼentreprise. (Recommandation 372 modifiée).
ou de sinistre.

Cette formation est d’autant plus


importante pour certaines machines
compte tenu des dangers spécifiques
lors de leur utilisation.
On pourra citer :
– les scies circulaires et machines à
bois...
– les pistolets de scellement à tir direct.

Ces actions seront intégrées, autant que


faire se peut, dans la formation
professionnelle et conduiront, pour les (*) CNAMTS : Caisse nationale d’assurance
maladie des travailleurs salariés.

58 59
2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE 2.3 EMPLOI DU PERSONNEL

La formation est à renouveler lors Les travaux hors tension ne peuvent être T : travail sous tension

2.3.5
2.3.5 Habilitation
électrique
de changements importants d’affectation
et à intervalles réguliers pour mise à jour
des connaissances.

L’employeur remet en même temps


réalisés que sur un ouvrage
préalablement consigné (voir § 3.1.6),
par un personnel éventuellement non
habilité, lorsqu’il s’agit de travaux non
électriques, mais placé sous les ordres
N : travaux de nettoyage sous tension
V : travaux au voisinage de pièces nues
sous tension non protégées

• Indice numérique
« L’employeur ne peut confier les travaux d’un chargé de travaux habilité.
un recueil de prescriptions de sécurité
ou opérations sur des installations 0 : personnel réalisant exclusivement
dont la publication UTE C 18-510 qui en
électriques ou à proximité de ■ Les habilitations des travaux d’ordre non électrique
constitue l’une des meilleures
conducteurs nus sous tension qu’à des 1 : exécutant de travaux d’ordre
expressions. Ce recueil peut être
personnes qualifiées pour les effectuer et Elles sont symbolisées par une lettre et électrique
complété par des instructions
possédant une connaissance des règles un chiffre. 2 : chargé de travaux d’ordre électrique,
particulières à l’entreprise.
de sécurité en matière électrique quel que soit le nombre d’exécutants
adaptée aux travaux ou opérations • Domaines de tension placés sous ses ordres
à effectuer », suivant l’article 48
du décret du 14 novembre 1988. B : ouvrages du domaine BT ou TBT
H : ouvrages du domaine HT
L’habilitation au sens de la publication
UTE C 18-510 est le meilleur moyen • Nature des opérations autorisées
de remplir cette obligation.
R : dépannages, raccordements, essais,
C’est l’employeur qui délivre cette mesurages, vérifications
habilitation : C : consignations

• après avoir assuré une formation du


personnel qui dépend de la catégorie OPÉRATIONS
d’habilitation et qui porte sur : HABILITATION
– les dangers de l’électricité, DU Travaux Interventions
PERSONNEL du domaine
– les règles de sécurité à observer
Hors tension Sous tension BT
pour l’exécution des opérations
qui peuvent leur être confiées,
Non électricien B0 ou H0
– la conduite à tenir en cas d’accident,

Exécutant électricien B1 ou H1 B1T ou H1T


• après contrôle des connaissances
et vérification de lʼaptitude médicale
Chargé d’intervention BR
(par le médecin du travail).

Le titre d’habilitation est personnel, limité Chargé de travaux B2 ou H2 B2T ou H2T


dans le temps et comporte
les renseignements relatifs à l’employeur Chargé de consignation BC ou HC BC
et au titulaire avec leurs signatures.
Il doit pouvoir être présenté sur le lieu Agent de nettoyage sous tension BN ou HN
de travail.

60 61
2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE 2.3 EMPLOI DU PERSONNEL

Le sauveteur secouriste du travail • confier les véhicules à des

2.3.6
2.3.6
Secourisme
(SST) est formé en 12 heures suivant un
programme de l’INRS et sous contrôle de
la Caisse régionale d’assurance maladie
(CRAM).
2.3.7
2.3.7 Déplacement
du personnel
conducteurs dûment autorisés
(voir § 2.3.4 autorisation de conduite),
titulaires du permis de conduire
correspondant et aptes médicalement ;

• utiliser pour le transport


« Un membre du personnel reçoit la Près dʼun accident mortel sur deux du personnel des véhicules
Cette formation comporte
formation de secouriste nécessaire est un accident de trajet ou de spécialement aménagés ;
un enseignement sur les risques
pour donner les premiers secours en déplacement professionnel pendant
spécifiques de l’entreprise et est les heures de travail (voir § 1.1.2). Le transport simultané de personnel
cas d’urgence dans :
équivalente à la formation publique et de matériel n’est possible que si
1) chaque atelier où sont accomplis des
permettant d’obtenir lʼattestation de Ce problème revêt d’autant plus le véhicule a été spécialement aménagé,
travaux dangereux ;
formation aux premiers secours d’importance dans les professions que le matériel est peu volumineux,
2) chaque chantier employant vingt (AFPS). du BTP que les chantiers, arrimé solidement et isolé de l’habitacle
travailleurs au moins pendant plus de temporaires ou mobiles, occasionnent par une cloison résistante ;
quinze jours où sont réalisés des travaux de nombreux déplacements.
dangereux. » L’AFPS et le BNPS (brevet national • sʼassurer que les véhicules sont
(cf. c. trav., art. R. 4224-15) de premier secours) sont dispensés Le chef d’entreprise doit prendre toutes régulièrement entretenus et vérifiés :
par des organismes publics habilités mesures pour éviter ces risques carnet d’entretien et carnet de suivi
et par des associations agréées. et en particulier : des anomalies signalées par des
Au-delà de cette obligation conducteurs successifs.
réglementaire, et compte tenu qu’entre • organiser le travail de façon à éviter
le moment où se produit l’accident et ou limiter les déplacements ;
À noter que tout salarié doit être
celui où les secours extérieurs arrivent, Les véhicules non affectés spécialement
préparé sur la conduite à tenir en cas
de nombreuses minutes peuvent • organiser les déplacements au transport sont dans certaines
dʼaccident ou de sinistre dans le cadre
s’écouler ; il est important que à l’intérieur de l’établissement (voies conditions dispensés de l’obligation
de la formation à la sécurité (voir § 2.3.3). d’être équipés de chronotachygraphe.
l’encadrement et des salariés de d’accès, signalisation, séparation des
flux, stationnement et aires de Toutefois les conducteurs doivent
l’entreprise en nombre suffisant aient
chargement et de déchargement) et à pouvoir produire lʼhoraire de travail à
reçu une formation aux premiers secours
l’extérieur de l’établissement la demande des agents chargés du
afin de protéger, d’alerter, de secourir. contrôle et apporter la preuve qu’ils
(moyen de transport, itinéraire,
répondent aux critères de dispense
durée de transport ou de conduite,
retenus (poids total autorisé en charge,
ramassage éventuel du personnel
nombre de places, activité secondaire
et transport dans des véhicules
de conduite dans certains cas).
de l’entreprise) ;

62 63
2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE 2.4 ÉQUIPEMENT INDIVIDUEL

La notion d’intempérie est relative : – de plus, il doit être confortable.

2.3.8
2.3.8
Intempéries
– aux conditions climatiques locales
et à la simultanéité de ses différents
éléments (neige, pluie, température,
vent...),
– à la nature des travaux à exécuter.
2.4.1
2.4.1 Protection
individuelle
C’est pourquoi il est important
d’associer le personnel au choix
de l’EPI.

■ 3. ENTRETIEN DE LʼEPI
Les entreprises de travaux publics, Lorsqu’il n’a pas été possible
Lʼarrêt de travail en cas dʼintempéries C’est à l’employeur de se charger
plomberie et couverture, bâtiment de supprimer un risque à la source,
est décidé par lʼentrepreneur de l’entretien et des vérifications
et travaux accessoires de génie civil, ou lorsque la mise en place de la
ou son représentant sur le chantier périodiques, du maintien dans un état
construction de charpente en bois ainsi protection collective s’avère impossible
après consultation des délégués ou entraîne des risques trop importants, hygiénique satisfaisant, de la réparation
que les entreprises d’extraction
du personnel. l’employeur doit mettre gratuitement et du remplacement des EPI.
de matériaux et de montage de
charpente métallique du BTP sont tenues à disposition de tous les salariés
La déclaration d’arrêt de travail exposés des équipements de protection Il appartient néanmoins au porteur
dʼindemniser les travailleurs
pour intempéries est adressée individuelle (EPI). de l’EPI d’en prendre soin ; il s’agit
qu’elles occupent habituellement
par l’entrepreneur d’un objet personnel, sauf exception.
en cas d’arrêt de travail occasionné
à la caisse de congés payés dans un LʼEPI est un équipement qui protège
par les intempéries (art. L. 5424-6 et
délai de 30 jours suivant la date de le salarié contre ce qui est dangereux ■ 4. EMPLOI DE LʼEPI
suivants du Code du travail).
reprise du travail. pour sa santé dans le cadre
de son travail. En même temps qu’il lui est mis
L’inspecteur du travail et les contrôleurs
« Sont considérées comme intempéries, à disposition un EPI, le salarié doit être
assermentés des caisses de congés ■ 1. CHOIX DE LʼEPI
les conditions atmosphériques informé sur les risques contre lesquels
payés sont chargés du contrôle l’EPI est destiné à le protéger. Il doit
et les inondations lorsqu’elles rendent
de ces dispositions. L’employeur, avec le concours aussi recevoir une information sur
effectivement l’accomplissement
du travail dangereux ou impossible des représentants du personnel (CHSCT, le mode d’emploi et éventuellement
Les intempéries donnent droit à une délégués du personnel), doit : une formation au port de l’EPI.
eu égard soit à la santé
prolongation du délai contractuel – analyser et évaluer les risques
ou à la sécurité des travailleurs,
du nombre de journées constatées en prévoyant les situations de travail
soit à la nature ou à la technique Après cette information, le salarié est
éventuellement diminué du nombre possible, tenu de porter les EPI fournis.
du travail à accomplir ».
de journées pour intempéries prévu – établir les caractéristiques des EPI
au contrat. dont son personnel a besoin,
– rechercher sur le marché les EPI
les mieux adaptés,
– choisir les EPI après avoir consulté
et/ou fait des essais avec le personnel,
– s’assurer que les EPI sont conformes
à la réglementation, conformité attestée
par la présence du marquage CE
sur l’équipement.

■ 2. CARACTÉRISTIQUES DE LʼEPI

– l’EPI doit être solide,


– l’EPI doit posséder un niveau
de performance adapté à l’intensité
des risques encourus,
– l’EPI ne doit pas gêner le travail
car il risque de ne pas être porté,

64 65
2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE 2.4 ÉQUIPEMENT INDIVIDUEL

Nota : le responsable de la mise sur le – les performances réalisées lors des • Lors des travaux de montage
marché de l’EPI doit obligatoirement
fournir avec celui-ci une notice
d’instructions rédigée en français qui
contient des données aussi utiles que :
– les instructions de stockage, d’emploi,
de nettoyage...,
essais,
– les indications sur la date
de péremption,
– la signification du marquage
lorsqu’il en existe un.
2.4.2
2.4.2 Casque
et chaussures
de sécurité
de charpentes et ossatures,
une jugulaire est obligatoire.

• Stocker les casques à l’abri


de la lumière et de la chaleur.

L’employeur devant mettre à disposition • Réformer tout casque ayant subi


de ses salariés les équipements un choc important même si
de protection individuelle appropriés des dommages ne sont pas
aux risques auxquels ils sont exposés, extérieurement apparents.
Liste indicative de travaux nécessitant le port dʼune protection individuelle le casque et les chaussures de sécurité
sont les deux types d’équipement ■ 2. CHAUSSURES OU BOTTES
Casques Tous travaux présentant le risque de chute d’objets à partir que l’on trouve le plus souvent DE SÉCURITÉ (NF EN 345)
d’un niveau supérieur. sur les chantiers.
• S’assurer que les chaussures
■ 1. CASQUE (NF EN 397) possèdent le marquage CE.
Harnais Tous travaux exceptionnels non répétitifs et de courte durée
exposant à un risque de chute de hauteur. • S’assurer que les casques portent • Il existe deux types de protection
le marquage CE et, de préférence, sur les chaussures pour les activités
la marque NF. courantes du BTP : l’embout
Chaussures, bottes Tous travaux présentant le risque de chute d’objets
de protection contre le risque
manutentionnés sur les pieds ou d’écrasement, • La calotte du casque subit
d’écrasement par chute de matériel
ou de perforation de la semelle par objets pointus. un vieillissement dû aux ultraviolets ;
ou matériau, et la semelle
suivant la nature du matériau constitutif,
antiperforation contre les blessures par
la date limite d’utilisation est différente ;
Lunettes, masques Tous travaux présentant le risque de projection dans les yeux objet piquant traversant la semelle.
celle-ci figure dans la notice
(burinage, meulage, manipulation de produits acides d’instructions du fabricant et à défaut,
ou caustiques...) ou exposant à des sources lumineuses • Le choix des chaussures doit se faire
retenir une durée de vie de 2 ans dans
en fonction de la nature des travaux,
de forte puissance (soudage...). des conditions normales d’utilisation.
des risques rencontrés ; il est
• C’est un équipement de protection souhaitable d’effectuer des essais de
Masques, cagoules Tous travaux effectués dans des milieux pollués (poussières, individuelle personnel. différents modèles en y associant le
gaz toxiques...). personnel.

• Les chaussures de sécurité sont


Tabliers Tous travaux présentant des risques de projection sur le corps
un équipement de protection
(soudage, manipulation de produits dangereux...). individuelle personnel et doivent être
changées après toute détérioration.
Gants Tous travaux présentant des risques pour les mains
(manutention, ferraillage, soudage, produits toxiques…).

Gilets de sauvetage Tous travaux à proximité de l’eau présentant des risques


de noyade.

Casques antibruit, Tous travaux exposant à des niveaux sonores supérieurs


bouchons à 80 dBA (marteaux-piqueurs, battage palplanches, conduite
d’engins, meulage...).

Genouillères Tous travaux exposant à une position à genoux prolongée


(carreleurs, chauffagistes, étancheurs...).

66 67
2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE 2.4 ÉQUIPEMENT INDIVIDUEL

■ 1. HARNAIS DʼANTICHUTE • les systèmes à coulisseau sur corde, que les points d’ancrage et la structure

2.4.3
2.4.3 Harnais
dʼantichute
(NF EN 361)

Le harnais est constitué de sangles


réglables qui permettent son ajustement
autour du corps. Lors d’une chute,
câble ou rail vertical (NF EN 353-1
et NF EN 353-2) qui se bloquent en cas
de chute. Ils ne peuvent être utilisés
que pour des travaux ne nécessitant
pas une latitude de déplacement
sur laquelle ils sont fixés sont
convenablement calculés et réalisés.

Les efforts lors de l’arrêt d’une chute


peuvent atteindre 4 000 daN (ou kg)
Dans le cas de travaux exceptionnels le harnais retient l’individu et transmet latéral importante, aux ancrages d’extrémité.
non répétitifs et dont la durée n’excède les efforts aux parties du corps
pas une journée, ou lorsque la protection les plus résistantes. • les systèmes à enrouleur (NF EN 360) : La norme NF EN 795 définit
collective ne peut être assurée de façon le câble ou la sangle se déroule les exigences et les méthodes d’essais
satisfaisante, des équipements Les ceintures et baudriers sont et s’enroule lors des déplacements pour les dispositifs d’ancrage.
de protection individuelle contre à proscrire pour l’arrêt des chutes. et se bloque en cas de chute.
les chutes doivent être mis à disposition Ces systèmes sont à utiliser lorsque Nota : le personnel utilisant le harnais
du personnel. Le harnais comporte un point les travaux exigent des déplacements dʼantichute doit avoir reçu
d’accrochage sternal, dorsal, ou les verticaux de l’utilisateur, avec déport une formation particulière à la
L’équipement de protection individuelle deux. latéral. sécurité ; il ne doit jamais intervenir
comprend : seul.
– un harnais d’antichute, ■ 2. DISPOSITIF ANTICHUTE ■ 3. SYSTÈME AVEC LONGE
– un système de liaison (système ET ABSORBEUR DʼÉNERGIE Un harnais dʼantichute ayant servi
antichute ou système avec longe Ces systèmes ne doivent être employés (NF EN 354 et NF EN 355) à arrêter une chute ou détérioré
et absorbeur d’énergie). que si l’on dispose de points d’ancrage doit être changé immédiatement.
au-dessus de l’utilisateur. Ces systèmes ne sont à utiliser
Nota : les techniques d’accès et de
que lorsque le seul point d’ancrage
positionnement au moyen de cordes Les dispositifs antichutes réduisent accessible et sûr est situé en-dessous
nécessitent la mise en place de les effets d’une chute à ceux d’une chute du niveau de la taille de l’utilisateur.
deux cordes ancrées séparément libre inférieure à 1 m, limite qui figure
(décret du 1er sept. 2004). dans la réglementation. L’absorbeur d’énergie réduit les efforts
transmis au corps lors de l’arrêt
Les harnais, les antichutes, les longes, Il faut vérifier que l’espace situé de la chute à un niveau admissible.
les absorbeurs, les mousquetons, en-dessous de l’utilisateur est exempt La distance nécessaire à l’arrêt de la
les crochets doivent tous porter d’obstacles pouvant être heurtés chute en est beaucoup augmentée et
le marquage CE. pendant l’arrêt de la chute, impose un tirant d’air pouvant aller
éventuellement assortie d’un mouvement jusqu’à 6 à 7 m, ce qui limite
Cet équipement ne doit être utilisé de pendule, et que sa hauteur est considérablement l’emploi de ces
que s’il existe des points d’ancrage supérieure au tirant d’air minimal équipements.
accessibles et sûrs. nécessaire à l’utilisation de l’équipement
La détermination des points dʼancrage de protection individuelle. Le tirant d’air ■ 4. ANCRAGES
est à la charge du responsable est égal à la distance d’arrêt de la chute
de chantier. augmentée d’une distance d’1 m Les points d’ancrage doivent avoir une
couvrant l’allongement du harnais résistance à la rupture de 2000 daN (ou kg).
L’ensemble d’un système antichute, et l’espace libre sous les pieds
et en particulier l’état général des de l’utilisateur. ■ 5. LIGNES DE VIE
coutures et des modes de fixation, doit
être vérifié au moins annuellement par Il existe deux types principaux Ce système de retenue horizontal
l’employeur. de systèmes antichute : ne doit être installé que s’il a été établi

68 69
2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE 2.4 ÉQUIPEMENT INDIVIDUEL

• être constituée de textiles présentant • permettre l’adjonction de renforts aux

2.4.4
2.4.4 Vêtements
de protection
une bonne résistance à la propagation
de la flamme, en particulier
pour les professions exposant
aux risques d’incendie ou brûlures
comme l’étanchéité, la plomberie,
la peinture, les travaux routiers,
genoux et coudes pour les travaux en
appui.

Nota : des normes spécifiques


complètent obligatoirement la norme
d’exigences générales NF EN 340
L’employeur doit mettre à disposition
les travaux de soudage ; et le marquage comporte
de ses salariés des tenues de protection
le ou les pictogrammes symbolisant
adaptées à leur morphologie,
• permettre l’élimination les dangers contre lesquels protège
aux risques rencontrés sur les lieux
de la transpiration ; le vêtement.
de travail, aux tâches à effectuer,
aux conditions météorologiques dans
lesquelles elles s’effectuent. Celles-ci • permettre d’effectuer les mouvements
permettent notamment de supprimer les et gestes professionnels sans fatigue
risques résultant d’une tenue personnelle particulière, mais néanmoins
non adaptée. ne pas être trop amples ni comporter
de parties flottantes pour éviter
Pour une meilleure adaptation les risques d’accrochage.
et donc efficacité, il apparaît
que le personnel doit être associé Dans tous les cas, les vêtements
aux choix des tenues (CHSCT, de protection doivent porter
délégués du personnel...). le marquage CE.

La périodicité de renouvellement Une préférence sera accordée


sera déterminée en fonction du degré aux vêtements possédant en plus
d’usure et des travaux exécutés une marque de qualité volontaire
par le salarié. comme le label OBS.

■ 1. CARACTÉRISTIQUES ■ 2. AMÉNAGEMENTS PARTICULIERS


DʼUNE TENUE DE PROTECTION
La tenue de protection doit comporter
Une tenue de protection doit : des aménagements adaptés au métier
exercé par le salarié qui améliorent
• protéger des éventuelles les conditions de sécurité, par exemple :
agressions physiques, chimiques
et des intempéries rencontrées • être d’une couleur très voyante
sur les chantiers ; elle se compose (visibilité de jour) et avoir des bandes
dans le cas général : réfléchissantes (visibilité de nuit).
• – d’une tenue (combinaison ou deux Les salariés intervenant sur la voie
pièces : veste et pantalon) que l’on publique doivent porter des vêtements
met par-dessus le linge de corps, en de signalisation conformes
remplacement de la tenue de ville, à la norme NF EN 471 ;
• – éventuellement d’une protection
contre le froid (gilet, blouson, parka, • avoir la possibilité de mettre le pantalon
etc.) et/ou d’une protection contre la par-dessus les bottes pour les salariés
pluie (ciré en une ou deux pièces par manipulant des produits chauds ou
exemple) ; agressifs ;

70 71
2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE 2.5 RESPONSABILITÉS ET SANCTIONS

– de la production : conception, ■ 2. SUBDÉLÉGATION ■ 3. DÉLÉGATIONS MULTIPLES

2.5.1
2.5.1 Délégation
de pouvoirs
méthodes, matériel, fournisseurs,
– du personnel : embauche salariés,
formation...,
– de la gestion : crédits et budgets.
La jurisprudence en a admis
la possibilité sous certaines conditions
très strictes :
Possible si chaque objet de délégation
est distinct ; exclu en revanche pour
l’exécution d’un même travail.

Lorsque l’organisation ou l’activité de son 2 - Durée : la délégation doit être • qu’elle soit consentie par un Nota : la délégation de pouvoirs
entreprise ne lui permet pas de s’assurer permanente. délégataire qui dispose des moyens n’exonère pas systématiquement le chef
personnellement de l’application de et compétences nécessaires ; d’entreprise de poursuites pénales
la réglementation en vigueur et d’exercer 3 - Le délégataire doit être, sauf en cas d’homicide ou blessures
une surveillance suffisante et préventive exception (cas d’un groupe de sociétés), • que le subdélégué soit aussi pourvu involontaires. La double responsabilité
de la sécurité de ses salariés, le chef un salarié de lʼentreprise de lʼautorité, de la compétence et de de l’employeur et du délégué peut être
d’entreprise peut avoir intérêt à déléguer (pas de sociétés extérieures ou moyens nécessaires pour remplir retenue.
par écrit une partie de ses pouvoirs. sous-traitants). sa mission ;

Aucun texte réglementaire ne régit 4 - Le délégataire doit être pourvu • que l’objet de la subdélégation ne soit
ce domaine. Les règles s’appliquant de lʼautorité. pas identique à celui de la délégation
à la délégation de pouvoirs résultent (domaines plus restreints).
de la jurisprudence ; le fait qu’une Donner des ordres et les faire respecter
délégation soit écrite n’est ni nécessaire, dans les domaines cités en point 1
ni suffisant. ci-dessus, ce qui exclut tout intermédiaire
hiérarchiquement supérieur et entraîne
Rien ne s’oppose à ce que dans une aussi le pouvoir d’infliger des sanctions
petite ou moyenne entreprise l’employeur disciplinaires.
utilise cette possibilité qui doit être
regardée comme un moyen 5 - Le délégataire doit être pourvu
d’organisation de l’entreprise de la compétence.
(voir § 2.1.2). Dans la pratique, c’est
surtout dans les entreprises ayant Celle-ci n’est pas attribuée, mais résulte
plusieurs établissements ou divers des qualités personnelles,
chantiers éloignés que les délégations de la formation, de l’expérience
de pouvoirs écrites sont les plus dans l’entreprise et dans la profession.
fréquentes.
Le délégataire doit posséder
■ 1. DISPOSITIONS À PRENDRE les connaissances techniques
POUR ÉTABLIR UNE DÉLÉGATION correspondant aux prescriptions qu’il est
ÉCRITE chargé de faire appliquer en particulier
en législation du travail.
1 - Objet de la délégation
6 - Le délégataire doit être pourvu
La délégation doit être formulée de moyens nécessaires pour mener
en termes d’organisation. son action, moyens matériels et humains
(achat, location, personnel) soit
Pas de termes généraux et ambigus, en disposant d’un pouvoir financier, soit
mais des instructions précises en bénéficiant d’une procédure rapide
dans les domaines : de mise à disposition des moyens.

72 73
2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE 2.5 RESPONSABILITÉS ET SANCTIONS

ou subis par ses salariés pendant recours contre l’employeur est remis dans le cas de faute inexcusable

2.5.2
2.5.2 Responsabilité
civile et faute
inexcusable
l’exécution de leur travail ;
les conséquences pécuniaires
de ces dommages sont couvertes
par l’assurance « responsabilité civile ».
en cause dans quatre cas :
– faute inexcusable,
– faute intentionnelle,
– faute d’un tiers,
– accident de circulation sur voie
de l’employeur.

Cette majoration de la réparation


forfaitaire est payée par la caisse
primaire d’assurance maladie
■ En cas d’accident du travail, la publique, et récupérée auprès de l’employeur
■ 1. RESPONSABILITÉ CIVILE Sécurité sociale (voir § 1.2.2) est l’unique et une réparation complémentaire est par paiement direct de la somme
assureur qui indemnise la victime. ainsi offerte à la victime. ou par l’imposition d’une cotisation
■ La responsabilité civile oblige à L’employeur lui verse une cotisation complémentaire accident du travail.
réparer tout dommage causé à autrui, obligatoire pour couvrir ce risque ■ 2. FAUTE INEXCUSABLE
volontairement ou non. (voir § 1.1.6). ■ Outre la majoration de rente qu’elle
■ Le Code de la sécurité sociale prévoit reçoit, la victime a le droit de demander
■ L’employeur est toujours civilement ■ Le principe de la réparation forfaitaire une indemnisation complémentaire du la réparation du :
responsable des dommages commis des accidents du travail excluant tout salarié victime d’un accident du travail – préjudice causé par les souffrances
physiques et morales,
– préjudice esthétique et d’agrément,
– préjudice résultant de la perte
ou diminution de ses possibilités
de promotion professionnelle.

La juridiction compétente est le tribunal


des affaires de sécurité sociale.

Critères de reconnaissance

■ Selon la Cour de cassation, en vertu


du contrat de travail le liant à son salarié,
l’employeur est tenu envers celui-ci
d’une obligation de sécurité de résultat
et le manquement à cette obligation a le
caractère d’une faute inexcusable
lorsque, à la fois, l’employeur :
– avait ou aurait dû avoir la conscience
du danger auquel était exposé le
salarié,
– n’a pas pris les mesures nécessaires
pour préserver le salarié de ce danger.

■ Il est possible de s’assurer contre


les conséquences financières de la faute
inexcusable.

74 75
2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE 2.5 RESPONSABILITÉS ET SANCTIONS

Cas particuliers des opérations sursis dont la durée est laissée à

2.5.3
2.5.3 Responsabilité
pénale
de construction BTP

■ La loi 93-1418 du 31 décembre 1993


et ses décrets d’application ont modifié
les obligations à charge des intervenants
2.5.4
2.5.4 Tribunaux et
sanctions pénales
l’application du juge avec un maximum
dans le Code,
– une amende dont le montant est laissé
également à l’application du juge avec
aussi un maximum.
à l’acte de construire contenues ■ 1. LES POURSUITES PÉNALES
■ 1. PRINCIPES
dans le Code du travail. 2 - Des peines complémentaires
C’est sur l’employeur que repose ■ Les infractions constatées
■ De nouvelles obligations assorties par l’inspecteur du travail et la police – affichage du jugement et publication
l’organisation de l’entreprise (voir § 2.1.2)
de sanctions concernent le maître sont transmises au ministère public dans les journaux,
et il est en principe responsable
d’ouvrage (voir § 1.3.1) et pour qui juge de lʼopportunité des – obligation d’exécuter des travaux
pénalement de toutes les infractions liées
la première fois les travailleurs poursuites. de mise en conformité,
au fonctionnement de l’entreprise.
indépendants lorsqu’ils exercent – exclusion des marchés publics,
eux-mêmes une activité sur un chantier – fermeture totale ou partielle, définitive
Le chef d’entreprise peut s’exonérer La saisine du tribunal peut se faire :
BTP.
partiellement de sa responsabilité pénale – par citation directe (l’enquête ou temporaire de l’établissement,
s’il prouve qu’il a délégué ses pouvoirs à préliminaire suffit à établir l’existence – interdiction d’exercer,
Nota : les infractions aux règles de – etc.
l’un de ses subordonnés de l’infraction et l’identification
sécurité sont des délits passibles
(voir § 2.5.1). du responsable),
du tribunal correctionnel.
– par l’ouverture d’une information ■ Les sanctions sont aggravées en cas
Le nouveau Code pénal (enquête du juge d’instruction de récidive.
2 - Les infractions au Code pénal
aggrave les sanctions encourues qui débouchera ou non),
et prévoit la responsabilité pénale de – par comparution immédiate (flagrant Cas particulier des personnes morales
■ Il s’agit des délits d’homicide et de
l’entreprise en tant que personne morale délit pour des peines encourues
blessures involontaires (nouveaux
et ce, cumulativement, de 1 à 5 ans d’emprisonnement). ■ Le nouveau Code pénal prévoit
articles 221-6, 222-19 et 222-20) mais
avec les personnes physiques. une peine d’amende dont le taux
aussi des atteintes aux droits
■ La victime ou ses ayants droit maximal est égal au quintuple de celui
et à la dignité de la personne, etc.
■ 2. FONDEMENTS et les syndicats peuvent déclencher les prévu pour les personnes physiques
DE LA RESPONSABILITÉ PÉNALE poursuites et se constituer partie civile ; (il dépasse souvent 150 000 euros)
■ Le nouveau Code pénal crée le délit
cette action ne peut pas modifier et des peines complémentaires
de mise en danger d’autrui par violation
La responsabilité pénale couvre deux le principe de réparation forfaitaire similaires.
manifestement délibérée d’une
types d’infractions qui peuvent être obligation (sans accident). des accidents du travail (voir § 2.5.2).
reconnues simultanément. ■ Il est institué un casier judiciaire propre
■ 2. LE TRIBUNAL CORRECTIONNEL aux personnes morales.
■ 3. CONSTATATION
1 - Les infractions au Code du travail DES INFRACTIONS
■ C’est le tribunal qui juge les délits (voir
■ Il s’agit de la violation des règles • Procès-verbal, de l’inspecteur du travail schéma de l’organisation judiciaire page
d’hygiène et de sécurité mais aussi (voir § 1.2.1) pour infraction au Code suivante).
du délit d’entrave aux droits collectifs du travail ou au Code de la sécurité
des salariés, des délits liés au travail sociale pour certaines de ses ■ 3. SANCTIONS PÉNALES
dissimulé et au trafic de main d’œuvre, dispositions (même sans accident).
etc. ■ Selon les articles visés par l’infraction
• Procès-verbal de police dans les cas (Code du travail et Code pénal).
■ L’amende est appliquée autant de fois d’accidents graves ou mortels,
qu’il y a de salariés concernés par la ou de travail dissimulé ou de trafic 1 - La peine principale est :
les infractions relevées. de main d’œuvre... – un emprisonnement avec ou sans

76 77
2 - ORGANISATION DE LA PRÉVENTION DANS L’ENTREPRISE 3.1 ORGANISATION DU CHANTIER

■ L’implantation des zones de

3.1.1
3.1.1 Plan
SCHÉMA DE LʼORGANISATION JUDICIAIRE
cantonnement : locaux d’accueil,
dʼinstallation sanitaires et locaux destinés au personnel
de chantier (notamment en fin de chantier).
TRIBUNAL DES CONFLITS
■ La création éventuelle d’un parking
des véhicules : véhicules individuels ou
Une organisation de chantier est collectifs pour le transport de personnel.
COUR DE CASSATION proposée par le coordonnateur de
CONSEIL sécurité (voir § 1.3.2) dans le cadre du
Chambres Chambre Chambre Chambre DʼÉTAT ■ L’implantation des zones de stockage
civiles commerciale sociale criminelle plan général de coordination.
des approvisionnements (matériels et
Cette organisation doit tenir compte de matériaux).
l’évolution des travaux, phase
« structure », « équipement » et
■ L’implantation des dispositifs
« finitions ».
d’évacuation des déchets (goulottes,
Cour Elle est chiffrée par les entreprises à
Cour bennes, fosses, citernes, etc.).
COUR DʼAPPEL administrative l’appel d’offres et actualisée avant le
dʼassises
dʼappel démarrage des travaux.
■ L’implantation des appareils de levage
et l’installation de recettes à matériaux.
Le plan de l’installation du chantier doit
(Cour dʼappel) notamment comprendre :
Chambre ■ L’implantation des zones
dʼaccusation de préfabrication (béton, ferraillage).
■ Une étude des accès au chantier :
gabarit, charge maximale, détermination ■ L’installation des réseaux divers
Tribunal des voies. (eau, eaux pluviales, eaux usées, eaux
Tribunal Tribunal Tribunal Conseil des Tribunal Tribunal Tribunal
de grande d’instance de des prud’ affaires de de vannes, air comprimé).
correctionnel administratif
instance commerce hommes Sécurité police
sociale ■ L’organisation du trafic, cheminements
séparés pour piétons, engins, circulation ■ L’installation électrique provisoire
en boucle des véhicules, aménagement de chantier avec description de
des entrées et sorties de chantiers… l’installation électrique, de ses dispositifs
Juridiction Juridictions d’exception Juge de sécurité, positionnement des
de droit dʼinstruction armoires et des coffrets de distribution.
commun ■ La prise en compte de l’existence
et l’état des immeubles voisins,
■ L’installation de ventilation
dispositions particulières à prendre,
pour les travaux en milieu confiné.
JURIDICTIONS CIVILES JURIDICTIONS PÉNALES notamment près des écoles,
des hôpitaux. ■ L’implantation d’un local de premiers
secours avec affichage des numéros
■ L’aménagement de la plate-forme : d’appel des services de secours.
JURIDICTIONS JUDICIAIRES JURIDICTIONS
terrain ou plancher sur lequel seront
ADMINISTRATIVES
effectuées les différentes opérations liées Nota 1 : le coordonnateur s’assurera
à la construction avec indication auprès des entreprises que les
des obstacles tels que lignes autorisations nécessaires ont été
électriques, arbres, canalisations obtenues (appareils de levage, clôtures,
enterrées… circulation, riverains, etc.).

78 79
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.1 ORGANISATION DU CHANTIER

Nota 2 : les installations de chantier


3.1.2 Plan particulier pour établir son propre plan qui est
seront réalisées avec la même rigueur
que les ouvrages avec programme
dʼexécution et répartition des tâches
(voir § 1.3.4 Dépenses communes,
compte-prorata).
3.1.2
de sécurité
et de protection
de la santé
adressé au coordonnateur
pour intégration dans le plan général
de coordination et harmonisation
éventuelle. Ce délai est ramené à 8 jours
pour les petits travaux sous-traités
et sans risque particulier.

Sur les chantiers de 1re et 2e catégories L’entreprise titulaire du lot gros œuvre
(estimation : plus de 300 000 euros) ou du lot principal ou d’un lot à risques
soumis à l’obligation d’établissement par particuliers communique son plan
le coordonnateur de sécurité d’un plan particulier de sécurité à l’inspecteur
général de coordination (voir § 1.3.3), du travail, au service prévention
les entreprises intervenantes doivent de la CRAM, et à l’OPPBTP.
établir un plan particulier de sécurité et
de protection de la santé (PPSPS). Il comportera éventuellement l’avis
Lorsqu’un chantier de 3e catégorie du médecin du travail et du CHSCT
comporte des travaux à risques ou à défaut des délégués du personnel.
particuliers (liste définie par arrêté du Le plan pouvant évoluer, un exemplaire
25 février 2003 – voir § 1.3.1) un plan à jour doit être en permanence tenu
particulier simplifié de sécurité est sur le chantier et à disposition
requis. des organismes officiels.

■ 1. MODALITÉS DʼÉTABLISSEMENT L’entrepreneur garde cinq ans le plan


à partir de la date de fin du chantier.
Le coordonnateur informe
les entrepreneurs de leurs obligations Le plan est un document de travail
et notamment le respect du plan général et de communication :
de coordination. – lors de son élaboration avant le début
des travaux (maître d’œuvre,
Le coordonnateur fournit obligatoirement coordonnateur, chef d’entreprise,
aux autres entrepreneurs de bâtiment le conducteur de travaux, service
matériel…),
plan particulier de sécurité du gros
– sur le chantier (direction du chantier,
œuvre ou du lot principal et des lots à salariés, autres entreprises),
risques particuliers. – à la fin du chantier (analyse
des modifications, propositions
L’entrepreneur fournit à son sous-traitant d’amélioration).
pour qu’il en tienne compte le plan
général de coordination et les mesures ■ 2. CONTENU DU PLAN
d’organisation qu’il a lui même définies PARTICULIER DE SÉCURITÉ
dans son propre plan.
1 - Les nom et adresse de l’entreprise.
Chaque entreprise dispose de 30 jours L’adresse du chantier et l’effectif
à compter de la réception de son contrat prévisible.

80 81
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.1 ORGANISATION DU CHANTIER

Les nom et qualité de la personne Les plans ou croquis établis pour Par exemple, par l’installation
chargée de diriger l’exécution
des travaux.

2 - La description des travaux


et méthodes de travail en faisant
le chantier remplacent avantageusement
du texte. Les photocopies de documents
à caractère général sont à éviter,
sauf intérêt particulier.
3.1.3
3.1.3 Protections
collectives contre
les chutes
d’échafaudages de pied (voir § 3.2.4)
de plates-formes de travail en
encorbellement (voir § 3.2.8) ceinturant
le bâtiment.

ressortir : Le plan peut évoluer, il est toujours ■ Si la disposition ci-dessus ne peut être
possible de modifier des modes L’application des principes généraux réalisée, mise en place de garde-corps
a) les risques propres à l’entreprise
opératoires, des mesures de prévention, de prévention (voir § 2.1.1) rigides (voir § 3.2.11) au pourtour
et tenant compte des contraintes
si les risques encourus sont diminués ou sur les chantiers conduit à l’étude de des trémies, rives des dalles
d’environnement, les moyens
si les mesures de prévention présentent protections collectives contre les chutes et planchers.
de prévention choisis.
une garantie équivalente. dès la conception et lors de la définition
des méthodes de travail. Le plan général 2 - Dispositifs destinés à recueillir
b) les travaux qui présentent des risques lʼaccidenté
de coordination (voir § 1.3.3) précise
d’interférence liés à la coactivité avec
ces obligations.
d’autres entreprises, les risques ■ À défaut des dispositifs cités
réciproques et les moyens de prévention ci-dessus en 1.
proposés. ■ 1. RISQUE CHUTE DE HAUTEUR
DE PERSONNEL
■ Mise en place de dispositif de recueil
3 - Les modalités de prise en compte
souple, type filet, limitant la chute à
des mesures de coordination générale Ce risque majeur doit être éliminé
moins de 3 m.
définies par le coordonnateur. par les dispositions ci-après :

Les dispositifs doivent protéger


4 - Les mesures d’hygiène et locaux 1 - Dispositifs destinés à empêcher lʼensemble des salariés lors des
destinés au personnel mis en place ou la chute des personnes diverses interventions des entreprises.
à disposition tels que prévus dans le plan
En particulier, les protections collectives
général de coordination. ■ En priorité : du dernier niveau doivent servir aussi
pour l’exécution des terrasses et toitures
5 - L’organisation des premiers secours
• Mise en place des éléments des bâtiments.
de l’entreprise avec notamment
constructifs définitifs au fur et à mesure
le matériel médical disponible,
de l’exécution de la construction. ■ 2. RISQUE CHUTE DʼOBJET
les sauveteurs secouristes du travail
Éléments concernés : escaliers, AU DROIT DES FAÇADES ET ACCÈS
présents, les mesures prises pour
rampes et garde-corps, allèges, À REZ-DE-CHAUSSÉE
l’évacuation des blessés dans le cadre
balcons, acrotères, etc.
du plan général de coordination.
• Limiter le nombre d’accès.
La partie description des travaux est • Utilisation de produits de construction
la plus importante du plan ; elle doit être résistants et stables : éléments de • Baliser et protéger ceux-ci
accompagnée d’une analyse détaillée toiture, prédalles, etc. par des auvents métalliques.
des risques liés aux modes opératoires,
aux matériels, dispositifs et installations, ■ Mise en place de planchers
à l’utilisation de substances provisoires à chaque niveau pour :
ou préparations dangereuses, – l’obturation des trémies,
aux circulations et déplacements – la circulation en rive des dalles et au
sur le chantier. pourtour du bâtiment ou de l’ouvrage.

82 83
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.1 ORGANISATION DU CHANTIER

■ 3. RISQUE TRAVAUX SUPERPOSÉS Il est interdit de circuler, sans disposition – un ou plusieurs signaux frontaux
(chute d’objets et de matériel)

Les dispositions ci-après sont à prendre


dans l’ordre de priorité :
particulière, sur des toitures en matériaux
fragiles, fibres-ciment, plaques
polymère, verre, etc. (voir article
R. 4534-88 du Code du travail).
Les ouvrages dits « 1 200 joules »
3.1.4
3.1.4
Signalisation
placés à l’origine du chantier,
– un balisage latéral avec répétition
selon la longueur du chantier,
– un signal de fin de chantier.

3 - Une signalisation de fin


1 - Élaboration d’un calendrier n’autorisent pas une circulation directe ■ 1. SIGNALISATION ROUTIÈRE
de prescription placée en aval du
prévisionnel de travaux évitant sur le produit mais sont capables de DE TRAVAUX
chantier.
ces interférences ou décalages horaires reprendre la chute de plain-pied d’une (arrêtés des 5 et 6/11/1992)
des interventions. personne.
■ Tous les signaux sont
Ils permettent, par exemple, de se ■ Les chantiers sur route ouverte rétroréfléchissants.
2 - À défaut, mise en place d’écrans type dispenser de garde-corps autour d’une à la circulation doivent faire l’objet
planchers provisoires délimitant verrière située au même niveau, ou sur pendant toute la durée des travaux ■ La signalisation nocturne
physiquement les zones d’intervention une plate-forme de circulation mise en d’une signalisation temporaire. Fonction des chantiers actifs ou non la nuit
de chaque entreprise. place pour transférer les charges vers la notamment de l’intensité du trafic, est renforcée.
structure. la signalisation temporaire doit être plus Dans ce cas, on utilise :
■ 4. RISQUE DE CHUTE À TRAVERS Le DUIO (voir § 1.3.6) doit repérer les développée pour les routes importantes – des signaux rétroréfléchissants
LES TOITURES surfaces réalisées en matériaux fragiles que pour les autres routes. de classe 2,
et indiquer les dispositions retenues pour – des feux jaunes clignotants de
Privilégier les matériaux résistants sur la maintenance. balisage et d’alerte.
■ Pour faire connaître aux usagers
lesquels il est possible de marcher. la nature et l’importance des obstacles,
■ Les chantiers en milieu urbain font
la signalisation comprend trois niveaux :
l’objet d’autres mesures (clôture
1 - une signalisation d’approche,
du chantier, passage piétons…).
2 - une signalisation de position,
3 - une signalisation de fin ■ Pour les chantiers mobiles,
de prescription. la signalisation doit être déplacée :
– soit par bonds successifs,
1 - La signalisation dʼapproche (la plus – soit progressant en même temps
développée) comprend généralement : que le chantier et placée sur un ou
– une signalisation de danger des véhicules d’accompagnement.
(panneaux triangulaires), Les véhicules doivent être
obligatoirement dotés de feux spéciaux
– une signalisation d’indication
clignotants jaunes et le personnel équipé
(panneaux rectangulaires),
de vêtements de signalisation à haute
– une signalisation de prescription visibilité (voir § 2.4.4).
(panneaux circulaires).
■ 2. SIGNALISATION DE SÉCURITÉ ET
Les distances entre panneaux sont DE SANTÉ
fonction de l’importance de la route. (arrêté du 4/11/1993 transposant une
directive européenne)

2 - La signalisation de position peut Dans les chantiers et ateliers,


comprendre : la signalisation de sécurité a pour but
– un ou plusieurs biseaux de de donner une information rapide
raccordement, sur un danger pouvant exister et d’en

85
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.1 ORGANISATION DU CHANTIER

faciliter son identification précise. d’un danger (recul de véhicules, arrivée – ne laissant pas pénétrer des corps
Attention : elle ne saurait éliminer
le danger. L’information qu’elle fournit
ne peut remplacer les mesures
prescrites par les règlements
de sécurité.
d’un convoi…). Sa durée doit être aussi
longue que l’action l’exige.

Pour être efficace, ce système doit être


utilisé dans un milieu peu bruyant
3.1.5
3.1.5
Électricité
solides de dimensions supérieures
à 1 mm,
– étanche aux projections de pluie
arrivant de toutes directions,
– résistant à la chute d’une masse
et son utilisation peu fréquente. L’électricité est à l’origine d’accidents de 0,5 kg tombant de 1 m (5 joules
Pour que l’information soit comprise, du travail graves, voire mortels ; pour IK 8).
le chef d’entreprise doit assurer 3 - Signaux lumineux il convient donc de connaître le matériel
une formation des salariés ainsi que et les principes de sécurité 2 - Classe
des séances de sensibilisation. En général, lumière alternative qui se rattachent à ce risque.
de couleur jaune sur un engin, Elle définit le type d’isolation du matériel
On distingue trois types de signalisation : une machine ou une installation. et sa liaison à la terre.
■ 1. MATÉRIELS ÉLECTRIQUES
1 - Signalisation par panneaux,
2 - Signalisation sonore, Dans certains cas particuliers, un signal
Deux critères principaux permettent • Classe I
3 - Signalisation lumineuse. lumineux associé à un facteur
de les caractériser : Ces matériels doivent être reliés à la
d’ambiance indique un comportement
– le degré de protection, terre ; le cordon de raccordement doit
1 - Signaux par panneaux à tenir (port obligatoire d’équipement
– la classe. donc comporter un conducteur
de protection individuelle par exemple).
de protection vert-jaune reliant la borne
a) Signaux d’avertissement d’un danger :
de terre de l’appareil à la liaison
forme triangulaire, fond jaune, pourtour Nota : d’autres signalisations sont 1 - Degré de protection
équipotentielle principale du chantier.
et logo noir. obligatoires pour ce qui concerne
Symbole de mise à la terre : I
notamment la réglementation incendie, ■ Il définit la capacité de l’enveloppe
b) Signaux d’obligation : forme ronde, les substances et préparations de l’appareil à résister aux conditions
• Classe II
fond bleu, logo blanc. dangereuses, le trafic ferroviaire d’influences externes.
et fluvial, etc. Ces matériels sont à double isolation. Ils
sont raccordés à l’installation électrique
c) Signaux d’interdiction : forme ronde, ■ Il est représenté par le sigle : sans conducteur de terre. La plaque
cercle rouge, barre rouge, fond blanc,
IP XX signalétique doit porter le symbole :
logo noir.
international protection 2 chiffres

d) Signaux de sauvetage : forme • Classe III


• Le premier chiffre définit la protection Ces matériels sont prévus pour n’être
rectangulaire, fond vert, logo blanc.
contre la pénétration des corps solides alimentés que par une très basse tension
extérieurs, de sécurité inférieure à 50 V (25 V sur les
e) Signaux de lutte contre l’incendie :
forme rectangulaire ou carrée, fond • Le deuxième chiffre définit la protection chantiers).
rouge, logo blanc. contre l’eau (humidité, pluie,
projections…), ■ 2. MATÉRIELS SPÉCIFIQUES
f) Signaux complémentaires • Un troisième chiffre peut donner le
d’information ou d’instruction : forme degré de protection mécanique IK de 1 - Baladeuses
rectangulaire ou carrée, fond blanc, 1 à 10 (correspondant à une énergie
écriture noire. d’impact de 0,15 à 20 joules). Elles doivent être du modèle
professionnel avec une protection
2 - Signaux sonores ■ En ce qui concerne les chantiers de l’ampoule et doivent être conformes
courants du BTP, il faut choisir au moins à la norme NF EN 60598-2-8, être d’un
Le bruit émis par un avertisseur (klaxon, du matériel IP 44, IK 8 pour la protection type non démontable et d’un degré
alarme, trompe) signale l’arrivée contre les chocs mécaniques : minimal de protection IP 45.

86 87
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.1 ORGANISATION DU CHANTIER

L’utilisation de baladeuses « bricolées » qu’un seul appareil électrique (voir § 2.2.1). Sauf exception, seule ■ 5. FORMATION ET INFORMATION
est strictement prohibée. de classe II. la vérification périodique peut être faite DU PERSONNEL
par une personne compétente
2 - Prolongateurs Les lampes baladeuses doivent de l’entreprise. Chaque vérification doit ■ Il faut informer le personnel
obligatoirement être alimentées en très faire l’objet d’un rapport de conformité des conditions d’utilisation du matériel
Sur chantier, les câbles du type basse tension de sécurité 25 V. au décret du 14/11/1988. Les réserves électrique.
H 07-RNF sont conseillés. Pour éventuelles doivent faire l’objet
les matériels de classe I, ils doivent 6 - Groupes électrogènes des travaux correspondants. ■ Sans formation particulière, on ne peut
comporter le conducteur de protection. qu’effectuer le branchement d’une prise
Les petits groupes électrogènes ■ 4. TRAVAUX À PROXIMITÉ ou enclencher un disjoncteur,
3 - Coffrets électriques portables de chantier alimentent des DʼUNE LIGNE ÉLECTRIQUE sous réserve qu’il n’y ait aucune pièce
appareils dans les conditions suivantes : sous tension non protégée à proximité.
Ils doivent permettre le branchement
■ Il convient de se rapprocher
de prises de courant sans avoir à ouvrir appareils de classe 1 uniquement : ■ Pour des travaux électriques plus
de l’exploitant (EDF en général)
la porte du coffret, cette dernière devant – interconnexion de toutes les masses spécifiques, il est nécessaire d’avoir reçu
en remplissant un imprimé
être maintenue fermée à clé. Ils doivent (groupe et appareils), une formation particulière ou d’avoir
de Déclaration d’intention de
être équipés à l’intérieur d’un dispositif – protection de chaque départ par une habilitation (voir § 2.3.5).
commencement de travaux (voir § 2.1.5).
différentiel à haute un dispositif différentiel haute sensibilité
sensibilité I Δ n ≤ 30 mA pour si le groupe n’est pas équipé lui-même
branchement d’outillage portatif. de ce dispositif par construction. ■ Lorsque la mise hors tension n’est pas
possible, le chef d’entreprise doit
4 - Dispositifs différentiels portatifs appareils de classe 2 : s’assurer que la réalisation du chantier
30 mA si tous les appareils sont de classe 2, n’amènera pas les salariés eux-mêmes
seule la protection par dispositif ou les objets qu’ils utilisent (appareils
Ces dispositifs portatifs permettent différentiel haute sensibilité sera à de levage, échafaudages, pièces
de protéger lʼutilisateur quel que soit réaliser. Il en est de même lorsque un métalliques…) à s’approcher d’une
le niveau de protection de lʼinstallation seul appareil de classe 1 est alimenté distance inférieure à :
électrique en amont (exemple : travaux par le groupe.
effectués chez un particulier). • Pour les lignes aériennes :
Pour plus d’information on se référera au •– 3 m si la tension est inférieure
5 - Transformateurs de sécurité guide UTE C15-401. à 50 000 V,
•– 5 m si la tension est supérieure
Lorsque l’on intervient dans des ■ 3. VÉRIFICATION DES à 50 000 V.
enceintes conductrices exiguës (vides INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES
sanitaires par exemple), on doit utiliser (voir § 3.1.7)
• Pour les lignes enterrées :
des appareils électriques alimentés en
■ Les installations électriques doivent 1,5 m avec des engins mécaniques.
très basse tension de sécurité (25 volts),
celle-ci étant obtenue par l’intermédiaire être vérifiées :
d’un transformateur de sécurité – au démarrage du chantier ou à la mise ■ Il convient dans certains cas de mettre
230 V/25 V situé à l’extérieur en service de l’atelier, en place des moyens complémentaires
de l’enceinte conductrice. – tous les ans à partir de la première (tels que barrières, écrans de repérage
vérification, ou gaines isolantes pour la basse
■ L’utilisation d’un transformateur – à chaque modification de structure. tension), de désigner un surveillant
de séparation des circuits 230 V/230 V de travaux et d’informer le personnel.
de classe II est possible sous réserve ■ Cette vérification est confiée (cf. articles R. 4534-107 à R. 4534-125
que chaque transformateur n’alimente généralement à un organisme agréé du Code du travail.)

88 89
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.1 ORGANISATION DU CHANTIER

Les différents intervenants doivent avoir TABLEAU DES PROCÉDURES-TYPE DE CONSIGNATION

3.1.6
reçu la formation et l’information
3.1.6 adéquates au travail à effectuer et en
Consignation particulier en matière électrique, avoir
reçu une habilitation électrique
PHASE DE NATURE DU RISQUE
CONSIGNATION Électrique Chimique Mécanique
UTE C 18-510 (voir § 2.3.5).

■ 2. CONSIGNATION Séparation Mise hors tension de tous Suppression des arrivées Coupure de la transmission
Avant d’intervenir sur des machines,
appareils ou installations à l’arrêt, les circuits de puissance de tous les fluides de toutes les formes
Une consignation doit comporter quatre
il convient de s’assurer que cette et de commande ou solides de façon d’énergie de façon
phases indissociables :
intervention pourra être effectuée
1 - séparation, de façon pleinement pleinement apparente (*) pleinement apparente (*)
sans risque pour l’opérateur.
2 - condamnation et signalisation,
apparente (*) y compris y compris y compris secours
3 - dissipation ou rétention de l’énergie,
Parmi les mesures à prendre, il convient
4 - identification et vérification. les alimentations de secours. les circuits auxiliaires. et accumulateurs d’énergie.
d’effectuer la consignation de la
machine, de l’appareil ou de l’installation.
Tableau des procédures-type
Condamnation Verrouillage par un dispositif matériel difficilement neutralisable, dont l’état est visible de
de consignation (ci-contre).
■ 1. PROCÉDURE DE CONSIGNATION
l’extérieur, réversible uniquement par un outil spécifique personnel pour chaque intervenant.
■ 3. DÉCONSIGNATION ET REMISE
Il importe que la procédure Signalisation Information claire et permanente de la réalisation de la condamnation.
EN SERVICE
de consignation soit formalisée
comme suit :
Ceci ne peut être réalisé qu’après Dissipation Mise à la terre et en court Vidange, nettoyage Mise au niveau d’énergie
1 - désignation d’un chargé
réception de la ou des attestations de fin
de consignation, ou rétention circuit des conducteurs (décroûtage...). le plus bas par :
de travaux.
2 - information systématique de lʼénergie (opération à réaliser après Élimination d’une – arrêt des mécanismes,
Une procédure similaire
des exploitants,
à la consignation est à mettre en œuvre. la vérification). atmosphère inerte ou y compris volants d’inertie,
3 - délimitation de la zone supervisée
par une personne unique chargée de la Décharge dangereuse. – mise en équilibre mécanique
coordination des travaux (qui peut être
des condensateurs. Ventilation. stable (point mort bas) ou,
autre que le chargé de consignation),
4 - consignation, à défaut, calage mécanique,
5 - attestation de consignation. – mise à la pression
atmosphérique.

Vérification Absence de tension entre Absence de : Absence d’énergie :


tous les conducteurs – pression, – tension,
(y compris le neutre) et – écoulement. – pression,
entre eux et la terre. Contrôle spécifique éventuel – mouvement...
(atmosphère, pH...).

Éventuellement balisage des zones dangereuses résiduelles.

Identification Elle a pour but de s’assurer que les travaux seront effectués sur l’installation ou l’équipement
consigné. Pour cela, les schémas et le repérage des éléments devront être lisibles,
permanents et à jour.

(*) C’est-à-dire, soit par la vue directe du dispositif de séparation, soit par un asservissement fiable entre la
position de ce dispositif et celle de l’organe extérieur de manœuvre reflétant cette position.

90 91
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.1 ORGANISATION DU CHANTIER

■ Les vérifications sont à faire : PRINCIPALES VÉRIFICATIONS PÉRIODIQUES OBLIGATOIRES

3.1.7
3.1.7
Vérifications
– avant la mise en service,
– suivant une périodicité (voir tableau),
– à chaque modification importante.

Nota : les équipements de protection


MATÉRIEL
INSTALLATION

1 - AÉRATION (installations)
Locaux à pollution non spécifique
PÉRIODICITÉ

Annuel
RÉFÉRENCES
CODE DU TRAVAIL

A. 8/10/87
Locaux à pollution spécifique Annuel A. 8/10/87
■ Le Code du travail fixe le contenu individuelle (voir § 2.4) doivent aussi être Semestriel si recyclage
et la périodicité des vérifications contrôlés périodiquement ; notamment
et contrôles obligatoires de certains les harnais d’antichute, les gilets de
matériels, appareils et installations sauvetage et les appareils de protection 2 - AMIANTE
Activités de confinement et de retrait
(voir liste ci-contre). respiratoire doivent l’être tous les ans. Installations et appareils de protection Suivant plan de démolition, D. 7/02/96 mod.
de retrait ou de confinement (n° 96-98)
Atmosphère des locaux traités En fin de travaux A. 14/05/96
■ Le chef d’entreprise peut faire
exécuter ces contrôles par une personne
compétente de l’entreprise, 3 - APPAREILS DE LEVAGE
ET DE MANUTENTION
du constructeur, ou d’un organisme Levage des charges
de prévention privé (voir § 2.2.1). – Appareils installés à demeure Annuel A. 1/03/04
– Appareils mobiles (**) Semestriel A. 1/03/04
Ces personnes doivent avoir Levage de personnes
la compétence dans le domaine – Appareils mus mécaniquement Semestriel A. 1/03/04
– Appareils mus à la main Trimestriel A. 1/03/04
des risques concernés, l’expérience Grue à tour
– Examen approfondi 5 ans A. 1/03/04
et la pratique habituelle des vérifications
et la connaissance des dispositions
réglementaires. Elles doivent figurer 4 - INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES Annuel D. 14/11/88
Vérification à la mise en service par organisme agréé* A. 10/10/00
sur une liste à disposition de l’inspecteur
du travail ; l’intervention d’un organisme
agréé (voir § 2.2.1) est obligatoire 5 - ÉCHAFAUDAGES, PLATES-FORMES
État de conservation Journalier A. 21/12/04
dans certains cas et notamment sur mise Examen approfondi Trimestriel A. 21/12/04
en demeure de l’inspecteur du travail.

6 - MACHINES
■ Les vérifications et contrôles doivent Matériel de terrassement, forage et battage Annuel A. 5/03/93
faire l’objet d’un procès-verbal sur lequel
sera donné, point par point, réponse
aux prescriptions réglementaires. Ils sont 7 - APPAREILS À AIR COMPRIMÉ
consignés sur un registre (voir § 2.1.6) – appareils mobiles ou semi-fixes (épreuves) 5 ans A. 23/07/43
– appareils fixes (épreuves) 10 ans A. 23/07/43 et 14/12/89
avec leurs résultats et le nom de la
personne en charge de la vérification.
8 - RAYONNEMENTS IONISANTS par organisme agréé
– Sources et appareils Annuel R. 4452-12 à R. 4452-15
■ Toute réserve doit être levée par – Ambiance Annuel
l’exécution des travaux correspondants
par un technicien qualifié avec mention
9 - MATÉRIEL DʼINCENDIE
sur le registre. – Essais du matériel Semestriel R. 4227-39
– Extincteurs Annuel

■ Ces documents doivent être (*) Ou personne compétente avec information du directeur régional du travail.
conservés sur le lieu d’utilisation. (**) Voir liste article 20 du décret du 1/03/04.

92 93
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.2 MATÉRIEL

■ 2. LES DIFFÉRENTES 2 - les conditions d’utilisation (gabarit, – des interdictions de survol de charge

3.2.1
3.2.1 Appareils
de levage
VÉRIFICATIONS (voir § 3.1.7)

■ Le chef d’entreprise doit faire effectuer


ou s’assurer avant utilisation que
les différentes vérifications ont bien été
faites.
vent maximum < 72 km/h à défaut
d’indications, mise hors service, etc.) ;
pour le levage de charges à grande
prise au vent, les constructeurs de grues
à tour donnent un diagramme des
valeurs maximales de la vitesse du vent
(écoles, hôpitaux, voies à grande
circulation, voies ferrées, etc.),
– du droit des riverains (demande
d’autorisation),
– de la présence d’autres grues
(distance minimale de 2 m à
fonction de la surface de la charge et de respecter),
Définition : machine mue ■ Ces vérifications sont à faire : la portée ;
– à la mise en service (tenir compte et prendre les mesures nécessaires (plan
mécaniquement ou à la main servant d’implantation, planification des travaux,
à déplacer une charge avec des vérifications faites ou non faites 3 - le carnet d’entretien.
par le fournisseur ou loueur), limiteurs d’évolution, etc.).
changement de niveau. Le simple
décollement du sol pour déplacer la – suivant une périodicité, ■ Confier l’appareil à une personne
charge n’est pas suffisant pour assimiler – à la remise en service (c’est-à-dire qualifiée connaissant parfaitement 3 - Installation sur voie publique
l’appareil à un appareil de levage en cas de changement de site les consignes. L’autorisation de conduite
(transpalette…). d’exploitation ou des conditions (voir § 2.3.4) est obligatoire. Faire une demande d’autorisation
d’utilisation sur un même site, lors d’un
■ N’utiliser que des accessoires (à la mairie en général) et prévoir
Pour les nacelles et plates-formes démontage suivi d’un remontage, lors
de levage éprouvés et marqués les protections nécessaires vis-à-vis
élévatrices, voir également § 3.2.7. d’un remplacement, d’une réparation
(palonniers, bennes, coffres, fourches, du public (piétons, véhicules…).
ou d’une transformation intéressant
un organe essentiel ou suite à un élingues, chaînes, etc.) et interdire les
Accessoire de levage : équipement dispositifs improvisés tels que tortillards.
accident provoqué par la défaillance
non incorporé placé entre la machine
d’un organe essentiel).
et la charge. ■ Pour l’exécution des manœuvres
■ Le chef d’entreprise peut faire de levage, utiliser les gestes
■ 1. CHOIX DU MATÉRIEL exécuter ces contrôles par une personne de commandement normalisés
(mû mécaniquement ou mû à la main) compétente de l’entreprise, (FD E 52-401), doter le personnel
du constructeur, ou d’un organisme de liaisons radio à chaque fois que cela
■ Tenir compte des éléments suivants : de prévention privé (voir § 2.2.1). s’avère nécessaire (visibilité insuffisante,
– le poids des charges à élever ou Les vérificateurs doivent exercer éloignement entre l’opérateur et le chef
à descendre, régulièrement cette activité. La liste de manœuvre, etc.).
– leurs portées pour certains appareils, de ces personnes doit être tenue
– leurs dimensions, à la disposition de l’inspecteur du travail. ■ 4. PROBLÈMES LIÉS
– la hauteur sous crochet nécessaire À LʼENVIRONNEMENT
avec les accessoires de levage, ■ Les vérifications doivent être
– l’état de la surface d’appui (accès, consignées sur le registre des appareils 1 - Présence de ligne électrique
installation, obstacle, pente et dévers, de levage (voir § 2.1.6) à disposition (voir § 3.1.5 Électricité)
etc.). sur le lieu d’utilisation.
Une déclaration d’intention
■ Pour les appareils mobiles, le compte de commencement de travaux est
■ Exiger pour l’appareil et pour
rendu de la dernière vérification doit à adresser à l’exploitant (voir § 2.1.5).
les accessoires de levage :
– la conformité à la réglementation se trouver dans la machine.
2 - Autorisation dʼinstallation de grues
en vigueur (avec marquage CE et
déclaration de conformité CE exigibles ■ 3. MISE EN ŒUVRE ET UTILISATION
Il convient de faire une demande
depuis le 1er janvier 1995 pour ■ Respecter les consignes données d’autorisation auprès de l’autorité
le matériel neuf, nom du fabricant, par le constructeur et contenues dans compétente (mairie en général).
désignation du type, charge maximale la notice d’instructions notamment
d’utilisation, tableau de charges, etc.), en ce qui concerne : Tenir compte :
– le certificat de conformité pour le – des immeubles existants (distance
matériel de location, 1 - les caractéristiques techniques minimale de 2 m à respecter pour
– la remise d’une notice d’instructions (charge nominale ; tableau de charges ; les éléments mobiles de l’appareil
en français, surface d’appui : actions, scellement, avec ses accessoires de levage
– la formation éventuelle des opérateurs. voie de grue… ; lestages, etc.) ; et les charges),

94 95
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.2 MATÉRIEL

Lorsque la vitesse du vent dépasse ■ 2. CHOIX DU MATÉRIEL

3.2.2 3.2.3
85 km/h, le personnel doit quitter le
3.2.2 plancher de travail. 3.2.3 Blindages ■ Il est recommandé d’obtenir
Banches préfabriqués des fabricants de blindages
■ Une aire de stockage horizontale doit préfabriqués les renseignements
être aménagée. suivants :
– dimensions et poids des différents
■ 1. CHOIX DU MATÉRIEL Les fouilles en tranchées exposent éléments,
Superpositions des banches :
les salariés à des risques graves – résistance à la poussée des terres
■ L’entreprise utilisera de préférence Lorsque les banches sont superposées
et en particulier à celui d’éboulement. (de l’ordre de 2 à 3 T/m2),
des banches normalisées (NF P 93-350) de façon à pouvoir réaliser des voiles
de grande hauteur, il est nécessaire Le Code du travail (art. R. 4534-24) fait – mode d’emploi,
ayant la marque NF. Elle veillera à rester obligation de prévenir ce risque
dans les limites d’utilisation fixées par le de demander au fabricant quels sont les – limites d’utilisation du matériel.
équipements complémentaires à mettre par la mise en place d’un blindage :
fabricant (nature des entretoises,
pression maximale du béton, hauteur en œuvre pour s’affranchir en particulier – dans tous les cas pour une ■ Pour les zones circulées, tenir compte
maximale, etc.). du risque de renversement des banches profondeur supérieure à 1,30 m des surcharges amenées notamment par
et du risque d’éclatement et une largeur égale ou inférieure le déplacement des camions et engins.
sous la pression du béton. aux 2/3 de la profondeur,
■ Ces banches sont des éléments
constitués d’une surface coffrante – si nécessaire pour les autres ■ Le chef d’entreprise déterminera
et comportent des plates-formes 2 - Utilisation dimensions. le nombre de blindages nécessaires
de travail avec échelles d’accès, en fonction du chantier et s’assurera
des dispositifs de stabilisation, que les conditions de transport
■ Des plates-formes de travail ■ 1. LES BLINDAGES PRÉFABRIQUÉS
de manutention, et des accessoires
et des échelles d’accès doivent et de mise en place de ceux-ci sont
de coffrage.
permettre une circulation et un travail compatibles avec les moyens de
commodes et sûrs, en particulier, lors 1 - Les caissons de protection transport et de manutention envisagés.
■ Lorsque l’entreprise utilise des opérations de réglage, de mise
des banches manu portables en place des tiges-entretoises, de mise
assemblées pour réaliser des hauteurs ■ Ces caissons sont constitués de deux ■ 3. MISE EN ŒUVRE
en œuvre du béton et d’élingage, et de panneaux latéraux reliés entre eux
identiques, tous les équipements désélingage des banches.
précédents sont nécessaires. par des vérins. Avant de commencer les travaux, le chef
d’entreprise s’assurera que :
■ 2. MISE EN ŒUVRE ET UTILISATION ■ Pour les opérations d’approche ou de – les autorisations nécessaires ont été
réglage des banches, utiliser des outils ■ Ils sont assemblés, si nécessaire,
à l’extérieur de la tranchée puis obtenues auprès des concessionnaires
1 - Stabilité ou dispositifs appropriés. À titre
d’exemple, il convient d’utiliser des tiges- descendus par la pelle de terrassement. (voir Déclaration d’intention
entretoises avec boulons dont le serrage En bois, aluminium ou acier, ils sont mis de commencement de travaux, § 2.1.5
■ Les banches doivent être conçues
s’effectue avec des clefs à cliquets, en place après le terrassement sauf et Électricité, § 3.1.5) et auprès
et équipées de façon à ce que leur
stabilité puisse être assurée pendant de préférence aux tiges avec écrous pour certains caissons métalliques de l’autorité compétente (mairie
toutes les phases de travail, ce y papillons dont le serrage nécessite qui sont descendus par havage. en général) pour installation sur voie
compris lorsqu’elles sont désaccouplées l’usage de marteaux. publique ; les mesures demandées
ou par petits éléments. sont respectées (signalisation,
2 - Les panneaux préfabriqués
■ La mise en place des accessoires clôture...),
■ Le centre de gravité des banches est de coffrage tels que les abouts de voiles, – les moyens complémentaires sont
très proche de la face coffrante. De ce les mannequins, etc., fait partie ■ En bois, aluminium ou matériaux disponibles (échelles d’accès
fait, les banches ont tendance intégrante du mode opératoire composites, ils sont mis en place avant et d’évacuation, passerelles
à se renverser sous l’action du vent, et doit être étudiée selon les différentes ou après les vérins qui forment de franchissement…),
d’un effort ou d’un choc. Lorsque la configurations d’utilisation des banches les cadres lorsqu’ils sont assemblés – la pelle de terrassement est équipée en
vitesse du vent risque d’atteindre une (en position de coffrage de refends, à des profils. levage, qu’elle a subi les vérifications
valeur limite donnée par le constructeur de voiles de façade, de cages
de la grue dans un diagramme, toute d’ascenseurs…) de façon à ce que les nécessaires (voir § 3.2.1 et 3.1.7) et
manutention de banches doit cesser. protections associées (plates-formes de ■ Les différents éléments sont possède des accessoires de levage
Cette valeur qui, à portée égale, diminue travail en encorbellement, platelages…) généralement dimensionnés éprouvés,
quand la surface des banches augmente soient efficaces dans chacune de ces pour pouvoir être mis à la main – une consigne a été établie et portée à
est souvent inférieure à 50 km/h. configurations. depuis l’extérieur de la tranchée. la connaissance du personnel (travaux

96 97
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.2 MATÉRIEL

2 - Échafaudages en tubes et colliers

3.2.4
3.2.4 Échafaudages
de pied
[normes NF HD 1039 et NF EN 74]

Constitués de tubes 40/49 assemblés


par des colliers, ce type d’échafaudage
doit être réservé aux points singuliers qui
■ 1. LES ÉCHAFAUDAGES DE PIED ne peuvent être traités à l’aide
d’échafaudages multidirectionnels. Leur
1 - Échafaudages à éléments montage nécessite un personnel
préfabriqués/Échafaudages de service particulièrement qualifié, ayant une
NF EN 12810 – 1 et 2 bonne pratique de ce matériel.
NF EN 12811 – 1, 2 et 3.

Nota : afin de satisfaire aux


Il en existe deux types : à cadres
hypothèses de construction de
préfabriqués et multidirectionnels.
lʼéchafaudage, ne pas dépasser la
charge de service admissible sur un
Ces échafaudages sont constitués
plancher et demi par travée.
d’éléments qui s’emboîtent les uns dans
les autres. Certains d’entre eux peuvent
être montés en sécurité sans que ■ 2. CHOIX DU MATÉRIEL
le personnel soit soumis au risque de
chute et il leur sera donné la préférence. Il est recommandé :
- d’acheter du matériel ayant la marque
Il existe plusieurs classes suivant NF avec montage en sécurité ;
les utilisations (charge de plancher) : - de disposer de la notice du fabricant
qui comprendra :
– Classe 1 : (75 kg/m2)
• les plans de configuration « type »
échafaudages prévus pour le contrôle
avec les instructions de
et les travaux légers sans stockage
montage/démontage,
de matériaux.
• les limites d’utilisation du matériel
(charges admissibles des planchers,
– Classes 2 et 3 : (150 et 200 kg/m ) 2

hauteurs maximales d’utilisation, etc.),


échafaudages prévus pour les
à proximité de réseaux, voie publique, Nota 1 : le talutage de parois peut éviter inspections et opérations n’impliquant • les instructions d’amarrage, avec la
etc.). l’utilisation de blindage mais l’angle doit pas de stockage de matériaux, sauf répartition et la résistance des points
être défini en fonction de la nature ceux immédiatement nécessaires d’ancrage (ordre de grandeur habituel
■ Pendant l’exécution des travaux : du terrain. À défaut d’étude particulière, (peinture ravalement). 300 daN, avec 1 ancrage pour 24 m2
– mettre en place le blindage au plus retenir 1/1. d’échafaudage non bâché et 1 ancrage
près du terrassement, pour 12 m2 avec bâchage),
– Classes 4 et 5 : (300 et 450 kg/m2)
– surveiller l’état du terrain, Nota 2 : d’autres procédés de blindage
échafaudages prévus pour les travaux • les mesures complémentaires lors de
– vérifier la position des éventuels font appel à des techniques spécialisées
tels que briquetage, bétonnage et la mise en place d’une console de
réseaux et canalisations, nécessitant un personnel hautement
qualifié (puisatier, batteur plâtrage. levage ;
– ne pas stocker les matériaux au bord
de la fouille et aménager une berme de palplanches, etc.). - de faire établir un plan de montage et
de 0,40 m de largeur au moins, – Classe 6 : (600 kg/m2) une note de calcul pour les
– interdire au personnel de descendre échafaudages prévus pour la configurations qui sortent de la notice
dans la fouille non blindée. maçonnerie lourde et le gros stockage. du fabricant.

98 99
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.2 MATÉRIEL

■ 3. MISE EN ŒUVRE ET UTILISATION 2 - Installation sur voie publique ■ L’échafaudage doit être examiné par

Les principales obligations concernant la


mise en œuvre et l’utilisation des
échafaudages de pieds figurent dans le
décret du 1er septembre et dans l’arrêté
Il convient de faire une demande
d’autorisation auprès de l’autorité
compétente (mairie en général)
et prévoir :
3.2.5
3.2.5 Échafaudages
roulants
une personne compétente (suivant les
modalités définies en 3.1.7 et 3.2.4).

1 - Accès

du 21 décembre 2004, à savoir : – des protections pour les passants, ■ 1. CHOIX DU MATÉRIEL Des moyens d’accès sûrs par l’intérieur
– une signalisation routière doivent être aménagés :
- les échafaudages sont et des protections (voir § 3.1.4). ■ Il est recommandé de choisir – par échelles verticales ou inclinées
montés/démontés par des salariés un échafaudage conforme à la norme avec des planchers tous les 3 m
ayant reçu une formation et sous la NF HD 1004 et ayant la marque NF. équipés de trappes disposées
direction d’une personne compétente en quinconce,
(la recommandation R 408 de la CNAM ■ Lors de l’achat ou la location – par échelles verticales équipées
développe les dispositions permettant (voir § 1.3.9), il convient d’obtenir de crinolines côté intérieur
de répondre à cette obligation) ; du fournisseur une notice d’instructions si l’espacement des planchers
- ils font l’objet d’un examen : avec les informations suivantes : est supérieur à 3 m.
– la classe de l’échafaudage suivant le
• d’adéquation pour s’assurer de leur
chargement et le nombre de planchers
compatibilité avec les travaux à Le matériel ne doit pas être
chargés autorisés (voir tableau des
réaliser, approvisionné par ces accès,
classes d’échafaudages § 3.2.4),
• de montage et d’installation pour et des cordes de manœuvre sont
– les hauteurs autorisées pour les à mettre à disposition pour effectuer
vérifier qu’ils sont montés
différentes utilisations (la norme limite ces opérations.
conformément aux recommandations la hauteur à 8 m à l’extérieur et 12 m
du fabricant, à l’intérieur),
• de l’état de conservation des éléments Nota : le règlement de la marque NF
– les dimensions et le poids des divers
constitutifs de l’échafaudage ; prévoit des planchers tous les 3 m
éléments constitutifs,
- ils sont vérifiés : maximum.
– les lests à mettre en place
• avant la mise (ou remise) en service éventuellement jambes de force,
(examen d’adéquation et de l’état de amarrage, etc., 2 - Déplacement
conservation), – les instructions pour le montage,
• quotidiennement, avant travaux et par le démontage et le stockage. Il est interdit :
chaque utilisateur (examen de l’état de – de déplacer l’échafaudage
conservation), ■ 2. MISE EN ŒUVRE ET UTILISATION avec du personnel sur le plancher,
• tous les trois mois, de façon – de s’approcher des lignes électriques
approfondie (examen de l’état de ■ Le montage et le démontage doivent aériennes (voir § 3.1.5 Électricité).
conservation). être effectués sous la direction
d’une personne compétente (cf. § 3.2.4).
3 - Utilisation
■ 4. PROBLÈMES LIÉS
■ Le sol doit être horizontal ou peu
À LʼENVIRONNEMENT – En phase d’utilisation, les roues
incliné (pente inférieure à 1 %), exempt
d’obstacles (caniveau...). de l’échafaudage doivent être
1 - Présence de ligne électrique bloquées,
(voir § 3.1.5 Électricité) ■ Respecter les consignes de montage, – le plancher de travail doit être équipé
en particulier en ce qui concerne d’une lisse à 1 m, d’une sous-lisse
Un imprimé de déclaration d’intention le contreventement. Les goupilles à 45 cm et d’une plinthe à 15 cm,
de commencement de travaux est ou clavettes doivent être toutes mises – ne pas utiliser les garde-corps comme
à adresser à l’exploitant (voir § 2.1.5). en place. rehausse du plancher de travail,

100 101
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.2 MATÉRIEL

– éviter de surcharger les planchers – ne pas installer de potence de levage Une attention particulière sera portée sur
(à défaut dʼindications du fabricant,
ne pas dépasser la charge de service
admissible sur un plancher pour
lʼensemble de lʼéchafaudage roulant),
– limiter la hauteur du plancher de travail
à 3,5 fois la largeur de la base d’appui,
sans avoir vérifié la stabilité
de l’ensemble et pris les mesures
complémentaires nécessaires.
3.2.6
3.2.6 Échafaudages
volants
ou plates-formes suspendues
temporairement
les amarrages en partie supérieure de
l’ouvrage :

- Amarrage sur des parties lancées :


il convient de vérifier la masse du
contrepoids et de s’assurer que cette
charge est stable. Le contre-poids doit
Une plate-forme suspendue être constitué de lests spécifiques
temporairement (PST) se compose d’un (gueuses).
plateau équipé de garde-corps,
suspendu par des étriers, et mu par des - Amarrage sur des parties solides de
treuils manuels ou électriques équipés l’ouvrage : la détermination des points
de câbles d’acier amarrés en partie d’amarrage doit être réalisée par le
supérieure de l’ouvrage. responsable du chantier.
Il est impératif de s’assurer de la
Les règles techniques des PST diffèrent résistance des éléments de structure
suivant leur date de mise en service : sollicités (acrotères, pièces de
- les appareils mis en service après le charpente, etc.) et de la fiabilité des
1er janvier 1997 doivent être conformes systèmes de fixation.
à la directive machine, la norme
EN 1808 définissant les spécifications Note : la norme NF EN 1808 prévoit un
techniques des PST quel que soit leur coefficient de stabilité supérieur ou égal
type, à 3, il convient de vérifier cette valeur
- les appareils mis en service avant le dans la notice d’instructions
1er janvier 1997 qui ont dû être mis en accompagnant l’appareil.
conformité avec les articles R. 4324-1 à
R. 4324-45 du Code du travail. ■ 2. VÉRIFICATIONS (voir 3.1.7)

Lors de la location, et pour les deux Ces vérifications concernent


familles de matériel, le loueur remet à obligatoirement l’ensemble de
l’entreprise qui utilise cet équipement l’installation, plateau, treuils, amarrages.
une attestation de conformité à la Les résultats des examens, épreuves et
réglementation. vérifications doivent être consignés sur le
registre de sécurité ainsi que les nom et
Les PTS avec moufles et cordages ne qualité des personnes les ayant réalisés.
répondent plus à la réglementation
actuelle. Ce type de matériel doit être vérifié :
- à chaque mise (ou remise) en service,
■ 1. MONTAGE DES PLATES-FORMES - périodiquement :
SUSPENDUES TEMPORAIREMENT • tous les trois mois pour les appareils
équipés de treuils manuels,
Le montage doit être réalisé suivant les • tous les six mois pour les appareils
instructions du fabricant. équipés de treuils mécaniques.

102 103
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.2 MATÉRIEL

verrouillables en position arrêt et être


munies d’un dispositif d’arrêt
d’urgence.
- Une plaque portant la charge maximale
ainsi que des consignes d’évacuation
en cas d’arrêt accidentel doit être fixée
sur la plate-forme.
- L’accès et la sortie de la plate-forme,
ainsi que le chargement éventuel,
doivent se faire alors que celle-ci n’est
pas en élévation. Il convient donc de
privilégier le levage mécanique pour
faciliter les déplacements.
- Tenir compte des conditions
climatiques et notamment de la vitesse
du vent.

■ 4. CRITÈRES DE CHOIX

Les PST permettent d’intervenir


rapidement sur des façades dépourvues
d’obstacle saillant, balcons, auvents.
Elles sont principalement destinées aux
travaux de corps d’état, uniques, utilisant
des matériaux et du matériel légers et
non volumineux.
Pour les travaux sortant de ce champ et
lorsque les accès en pied d’ouvrage le
permettent, il est possible d’utiliser des
plates-formes de travail se déplaçant le
long de mât(s), conformes à la norme
NF EN 1495 de décembre 1997.

Les PST sont également inspectées - Monter et descendre lentement en


avant chaque utilisation. gardant le plancher sensiblement
horizontal ce qui nécessite la présence
■ 3. UTILISATION DES PST de deux opérateurs dans le cas de
treuils manuels. Les treuils mécaniques
- Respecter les consignes d’utilisation doivent être commandés en simultané,
fournies par le fabricant. les commandes doivent être de type
- Ne pas surcharger la plate-forme et « maintenues » (arrêt immédiat en cas
répartir les charges sur le plateau. d’arrêt de l’action sur la commande),

104 105
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.2 MATÉRIEL

– de la hauteur d’élévation, 4 - Qualification et formation cas d’incident l’une d’elles puisse utiliser

3.2.7
3.2.7 Nacelles
et plates-formes
élévatrices
– de la distance du lieu d’exécution
des travaux par rapport à la surface
d’appui de l’appareil,
– des caractéristiques de la surface
d’appui : nature, obstacle, pente
et dévers...
L’installation, le montage
et le démontage éventuels doivent être
effectués par du personnel compétent.
L’utilisation des nacelles et plates-formes
de travail élévatrices nécessite au moins
les commandes de secours.
Ces personnes doivent être âgées
de plus de 18 ans, titulaires
d’une autorisation de conduite délivrée
par l’employeur après vérification
de l’aptitude médicale, du contrôle
dites « PEMP » (plates-formes élévatrices
mobiles de personnel) deux personnes de manière à ce qu’en des connaissances et savoir-faire de
2 - Utilisation l’opérateur et après informations sur les
Ces matériels spécialement conçus pour risques inhérents au lieu de travail.
l’élévation du personnel se sont Respecter les conditions d’utilisation
beaucoup développés ces dernières définies par le constructeur dans
années ; ils sont à utiliser en priorité une notice d’instructions et notamment en
lorsque cela est possible. ce qui concerne la stabilité de l’appareil :
– utiliser des élévateurs conçus
On en trouve de trois types : pour un usage extérieur et arrêter
le travail lorsque la vitesse du vent
• type I : utilisés à poste fixe ; les est supérieure à 45 km/h ;
déplacements du porteur s’effectuant – lorsque l’élévateur est utilisé à poste
bras et nacelles repliés sans travailleur fixe, le caler et, s’il est muni
en nacelle. de stabilisateurs, utiliser si nécessaire
des plaques d’appui intermédiaires
• type II : déplaçables depuis le porteur, (résistance du sol) ;
nacelle en position haute. – si les travaux nécessitent
le déplacement de l’appareil, effectuer
• type III : déplaçables depuis la nacelle une reconnaissance du parcours
en position haute. afin que celui-ci ne présente pas
d’obstacles ou d’accidents de
1 - Choix du matériel parcours (vitesse du déplacement
limitée à 2,5 km/h).
■ Depuis le 1er janvier 1997, le matériel
neuf doit être livré avec une déclaration 3 - Entretien et vérification
de conformité CE et porter le marquage
CE qui atteste que celui-ci est conforme Outre la vérification d’aptitude à l’emploi
aux règles techniques réglementaires et réalisée par le constructeur, l’utilisateur
satisfait aux procédures de certification doit procéder aux vérifications
qui lui sont applicables. Auparavant, et épreuves réglementaires pour chaque
il était recommandé de choisir du appareil (voir § 3.2.1).
matériel répondant aux prescriptions de
la norme NFE 52-610 pour les appareils ■ Pour l’entretien de ces appareils,
de type I et II. La norme européenne il y a lieu de respecter la fréquence et
EN 280 - décembre 2001 - définit les la nature des opérations de maintenance
spécifications techniques des PEMP, prévues par le constructeur, de procéder
quel que soit leur type. aux réparations des défectuosités
relevées lors de l’inspection journalière
■ Pour déterminer la capacité et le type de l’appareil (liste d’examen établie
de l’appareil, il faut tenir compte : par le constructeur) et de renseigner
– du nombre de travailleurs embarqués, le carnet d’entretien. Mettre l’appareil
– du poids d’éventuelles pièces à élever hors service si ces défectuosités sont
ou à embarquer, susceptibles de provoquer un accident.

106 107
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.2 MATÉRIEL

(attention au respect des zones des mesures supplétives (calages,

3.2.8
3.2.8 Plates-formes
de travail
en encorbellement
d’implantation des attaches volantes et
au porte-à-faux par rapport à l’un des
appuis extrêmes),
- le bon fonctionnement des dispositifs
anti-soulèvement,
- la résistance de la construction au droit
3.2.9
3.2.9 Plates-formes
individuelles
roulantes
platelages sous les pieds de la plate-
forme).

■ Les garde-corps sont quelquefois


démontables pour faciliter le transport :
il convient de les mettre en place avant
des attaches volantes (exclure les toute utilisation.
Ces équipements considérés comme murs en maçonneries, les voiles non ■ 1. CHOIX DU MATÉRIEL
des échafaudages sont soumis aux contreventés, les retombées de ■ Vérifier la présence et la position
dispositions des décrets du poutres ou les bords de réservation), Pour les travaux effectués en hauteur, des stabilisateurs.
1er septembre 2004 et du 21 décembre - la continuité des platelages, garde- les plates-formes individuelles roulantes
2004, notamment pour les examens corps et auvents. (PIR) et les échafaudages roulants ■ Dans tous les cas, ne pas
après mise en place et pour les de faible hauteur constituent des postes se pencher de manière inconsidérée,
vérifications périodiques de l’état de ■ Des plans de rotation ou de de travail satisfaisants pour des hauteurs ne pas tenter de déplacer la plate-
conservation (voir § 3.1.7). « calepinage » indiquant la position des inférieures ou égales à 2,50 m. forme à partir de son plancher :
PTE et des attaches volantes seront descendre de la plate-forme,
■ 1. PLATES-FORMES DE TRAVAIL fournis au personnel chargé de la mise Deux types de plates-formes la déplacer et remonter.
EN ENCORBELLEMENT (PTE) en œuvre. Pour cela, il est intéressant de individuelles normalisées sont
repérer chaque plate-forme en liaison recommandées en fonction de la hauteur ■ Assurer un entretien du matériel
1 - Choix du matériel avec ces plans. nécessaire et des travaux à effectuer : et des inspections périodiques
– les PIR : pour les travaux habituels suivant § 3.1.7.
■ Ces plates-formes répondent ■ 2. PLATES-FORMES LÉGÈRES du gros-œuvre avec une plate-forme
à un triple objectif : PRÉFABRIQUÉES DE PIED DE de travail à une hauteur inférieure ou
– assurer la protection contre le risque TOITURE « ECHAFAUDAGES égale à 2,50 m (norme NF P 93-352),
de chute à l’extérieur du bâtiment, CONSOLES » – les PIR légères pour les travaux qui ne
– permettre l’installation des éléments nécessitent pas des efforts importants
de coffrage des murs extérieurs, ■ Constitués d’éléments légers et avec une plate-forme de travail à
– faciliter la circulation du personnel. préfabriqués fixés aux murs ou suspendus une hauteur inférieure ou égale à 1 m
à des éléments solides de charpente, ces (norme NF P 93-353).
■ Il est recommandé de choisir plates-formes de travail sont utilisées
des plates-formes conformes à la norme lorsqu’il n’est pas possible de mettre en Les échafaudages roulants de faible
NF P 93-351 ayant la marque NF place, à demeure, une PEMP (voir 3.2.7) hauteur (inférieure ou égale à 2,50 m)
et d’exclure les plates-formes réalisées ou un échafaudage de pied. font l’objet de la norme NF P 93-520.
à partir de consoles métalliques fixées Ces équipements doivent être utilisés en
à la façade et/ou qui ne sont pas conformité avec la notice du fabricant et Et il convient de choisir de préférence
équipées d’un dispositif de verrouillage- montés « en sécurité ». Prévoir un accès du matériel ayant la marque NF.
déverrouillage. fixe, ne pas surcharger ces plates-
formes, s’assurer de la solidité des ■ 2. MISE EN ŒUVRE
2 - Mise en œuvre et utilisation ouvrages porteurs, limiter le dénivelé ET UTILISATION
avec le bord de toiture et adapter la
■ Le choix de plates-formes en hauteur des garde-corps en ■ Ces plates-formes doivent être
encorbellement normalisées diminue les conséquence. utilisées sur des sols horizontaux
risques dus à un manque de résistance et plans.
du matériel. Les échafaudages sur « taquets
Les vérifications journalières de l’état de d’échelles » et les échafaudages1 « en ■ Si ces conditions ne sont pas
conservation porteront principalement éventail » ne répondent plus à la satisfaites (sols dont la pente dépasse
sur : réglementation actuelle. 1 %, sols meubles ou comportant des
- la conformité aux plans et notices de trous...) prendre soin avant toute
montage et d’utilisation des fabricants (1) Voir la circulaire du 13 juillet 2006. utilisation de mettre en œuvre

108 109
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.2 MATÉRIEL

– Il convient d’utiliser les échelles ayant ■ Ces garde-corps périphériques

3.2.10
3.2.10 Échelles
la marque NF conformes aux normes
NF EN 131-1 et 2 et NF EN 61478
pour les travaux électriques.

2 - Matériau
3.2.11
3.2.11 Garde-corps
temporaires se déclinent suivant trois
classes, A, B ou C, qui sont adaptées à
l’inclinaison de la surface de travail.
Composés d’une lisse haute à plus de
1 m, d’une lisse ou d’un remplissage
intermédiaire et d’une plinthe, leur
■ Une échelle est un moyen d’accès ■ Pour limiter les risques de chute de résistance et la taille des vides varient
à un niveau supérieur avec les deux hauteur, les travaux temporaires doivent avec la classe.
Elles peuvent être en bois, acier, alliage
mains libres ; elle est à proscrire comme être réalisés, en priorité, à partir d’un (Les garde-corps en filets dits
léger, matériaux synthétiques suivant
poste de travail et dans ce cas, plan de travail protégé par des garde- « d’étancheur » doivent respecter les
les avantages recherchés : poids,
il convient d’utiliser des plates-formes corps. préconisations mécaniques imposées
conductibilité électrique, tenue dans
de travail (voir § 3.2.8 et 3.2.9) ou par cette norme.)
le temps, sensibilité aux chocs, coût...
des échafaudages (voir § 3.2.4 et 3.2.5). ■ Deux familles de garde-corps co-
existent. Nota : les caractéristiques des garde-
3 - Longueur
Nota : les escaliers de chantier (NF P 93- corps équipant des matériels
522) sont à privilégier pour l’accès et 1) Les garde-corps destinés à protéger industrialisés, banches, échafaudages,
l’évacuation du personnel de chantier. – L’échelle doit être de longueur les personnes non sensibilisées au sont définis dans les normes spécifiques
suffisante pour offrir, dans toutes risque de chute de hauteur. à ces équipements.
■ Elle doit être fixée en tête et en pied les positions dans lesquelles elle doit
de façon à ne pouvoir ni glisser être utilisée, un appui sûr aux mains
■ Ces garde-corps relèvent des normes
ni basculer. Ces obligations peuvent être et aux pieds.
NF P 01-012 et 13. Ils équipent les
respectées par des accessoires – Elle doit dépasser de 1 m, habitations, bureaux, lieux publics, etc.
permettant l’accrochage en tête, recouvrement de 1 m pour les échelles Leur hauteur, qui peut varier avec
des patins antiglissement doubles. l’épaisseur, est généralement de 1 m et
adaptés au type de la – Ne pas prolonger une échelle par des les vides entre éléments de structures
surface d’appui. moyens de fortune. doivent être faibles, essentiellement pour
– Elle doit être inclinée de telle façon protéger les enfants.
■ Dans le cas que la distance du pied à la verticale
d’accès à grande du point d’appui supérieur soit 2) Les garde-corps destinés à protéger
hauteur, comprise entre le quart et le tiers les personnels de production, de
il convient de de sa longueur. maintenance, d’exécution ou
privilégier des d’exploitation.
systèmes d’accès par 4 - Vérification
tour-escaliers (NF P - Prévus dès la conception pour équiper
93-521) plutôt que – Le bon état d’une échelle doit être les moyens d’accès permanents aux
par des échelles à coulisse vérifié avant chaque utilisation ; machines, bâtiments et installations
souple. les vérifications périodiques industrielles (passerelle, plate-forme,
n’apportent pas une garantie terrasse plate, mezzanine), ils relèvent
1 - Choix de lʼéchelle suffisante. En effet, l’échelle a pu être dans ce cas de la norme NF EN ISO
détériorée la veille 14122-3 et de son annexe nationale.
– Une échelle doit être adaptée à de son utilisation, lors Ils sont composés d’une lisse haute à
l’usage que l’on en fait, tant par d’un déplacement par exemple. 1,10 m, d’une lisse intermédiaire et d’une
son type, sa constitution, sa – Après vérification, si l’on estime que plinthe de 15 cm. L’espace libre entre
longueur que par ses l’échelle n’est pas en état d’être utilisée, lisse et lisse ou plinthe est limité à 50 cm.
accessoires et son état. il est impératif de la mettre au rebut.
– Les considérations techniques - Installés de façon temporaire, pour les
doivent impérativement Nota : pour les échelles fixes à crinoline travaux de construction ou de
prévaloir sur celles d’ordre - NF EN ISO 14122-4 et son annexe maintenance d’ouvrage, ils relèvent
commercial lors de l’acquisition. nationale. alors de la norme NF EN 13374.

111
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.2 MATÉRIEL

b) Cas d’appui sur plancher intermédiaire : Préférer les tours équipées de ■ 5. LES VÉRIFICATIONS SUR

3.2.12
3.2.12 Étaiement
En l’absence de justification particulière,
les charges supportées par un étaiement
devront être descendues jusqu’au bon
sol par étaiement des planchers
successifs. Prévoir des semelles hautes
et basses de répartition.
planchons, de moyens d’accès et qui se
montent en sécurité.

■ 4. LA NOTE DE CALCUL
ET LE PLAN DʼÉTAIEMENT
CHANTIER

Elles portent sur les points ci-après :


1. adaptation du matériel et vérification
de son état à l’arrivée,
2. portance de la surface d’appui (sol),
L’étaiement est un système En fonction du matériel choisi 3. conformité du montage au plan
de construction qui permet de supporter ■ 3. LE CHOIX DʼUN MATÉRIEL et des hauteurs, ces documents seront d’étaiement,
des charges en phase provisoire. ADAPTÉ mis à disposition du chef de chantier 4. contrôles visuels de l’étaiement
avant tout démarrage des travaux. en cours de bétonnage.
Il est constitué généralement soit par Les principaux types de matériel sont :
des étais simples, soit par des structures Selon les cas, ils sont établis : Elles sont effectuées par une personne
métalliques emboîtables (tours – par un technicien qualifié de l’entreprise, compétente (nommée chargé
1 - Lʼétai simple : il fait l’objet
d’étaiement). – par le fournisseur, d’ouvrages provisoires dans les marchés
des normes NF EN 1065
– par un bureau d’études. publics), designée par l’entrepreneur.
et NF P 93-221, et d’une marque NF.
Les cinq phases pour la constitution
dʼun bon étaiement sont dans l’ordre Nota : le décret du 8 janvier 1965 rend
Les caractéristiques mécaniques obligatoire ces documents pour les
chronologique : sont données par le fabricant étaiements de plus de 6 m de hauteur.
1. la détermination des charges à étayer et sont fonction du diamètre de sa
2. les caractéristiques des appuis coulisse et de sa hauteur.
3. le choix d’un matériel adapté
4. la note de calcul et le plan d’étaiement Principaux dispositifs d’aide à la mise
5. les vérifications sur chantier en œuvre :
– trépieds ou mieux cadre-étais
■ 1. LES CHARGES À ÉTAYER permettant de solidariser 4 étais
et de constituer une plate-forme
Elles sont constituées principalement : de travail,
– du poids du béton armé, – décintreur pour décoffrage rapide,
– du poids des cofffrages, poutrelles, – fourche d’appui fixée sur la platine
– des surcharges verticales : poids de tête.
matériel et personnel et stockage
divers, L’étai simple est facile de mise en place
– des charges horizontales : pose jusqu’à 3 m de hauteur. Au-delà,
d’éléments préfabriqués, excentricités son utilisation est pénible (poids),
diverses et défauts de verticalité, le rendement est médiocre et le travail
– des charges dynamiques : coulée devient dangereux. De plus, ne jamais
du béton-vibration. superposer les étais.

■ 2. LES CARACTÉRISTIQUES Il est alors conseillé d’utiliser le matériel


DES APPUIS cité ci-après.

a) Dans le cas d’appui sur le sol, 2 - Les tours dʼétaiement ou sapines


connaître de manière précise
sa contrainte admissible et déterminer Système d’étaiement constitué
la surface des appuis et le système d’éléments préfabriqués métalliques qui
de répartition. assemblés, forment un ensemble stable.
Cela nécessite un traitement préalable Il fait l’objet de la norme NF P 93-550
du sol avec vérification de sa compacité et d’une marque NF.
afin d’éliminer tout risque de tassement Les charges admissibles par tour
différentiel. sont données par le fabricant.

112 113
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.2 MATÉRIEL

• (rétroviseurs panoramiques, caméras, 2 - Utilisation

3.2.13
3.2.13 Engins
de chantier
phares à éclat, klaxons de recul,
système de recueil...),

• d’accès ergonomiques et sûrs


(marches, mains courantes...),
3.2.14
3.2.14 Machines On ne peut utiliser que des machines
répondant en particulier aux
exigences suivantes :

• être munies de protecteurs rendant


■ Les engins de chantier sont souvent Les informations qui suivent concernent, inaccessibles les poulies, engrenages,
des engins terrestres automoteurs • de cabines adaptées (sièges non seulement les machines semi- courroies de transmission...
de chantier à conducteur porté, anti-vibratiles, insonorisation, mobiles et portatives, nombreuses
à l’exclusion des grues mobiles et pressurisation...), sur les chantiers, mais aussi les • être munies de protecteurs évitant, ou,
des véhicules pour lesquels un permis machines fixes utilisées en atelier. à défaut, limitant les contacts
de conduire est obligatoire (camions...). • d’une protection contre les chutes accidentels avec les organes de travail
d’objets si nécessaire. 1 - Achat ou location
Certains sont à conducteur accompagné (outil, cylindre, foret, disque...) ainsi
ou télécommandés. ■ Les machines présentent toutes que les projections de poussières,
■ Au niveau de lʼutilisation : des risques pour le personnel et cʼest copeaux...
■ Pour lʼachat ou la location dʼabord à la rédaction du contrat
• les manœuvres sur le chantier dʼachat ou de location (voir § 1.3.9) • ne pas redémarrer après une coupure
(voir § 3.2.14 Machines et 1.3.9 Location
nécessitent de désigner un chef que le chef dʼentreprise doit intervenir de courant électrique sans une action
de matériel) volontaire sur l’organe de mise
de manœuvre, en exigeant :
en marche ;
■ Au vu des accidents provoqués par • la conformité à la réglementation
• des liaisons radio limitent les
ce type de matériel, il est demandé aux en vigueur (avec marquage CE et • être équipée contre le risque électrique
déplacements des engins, véhicules
employeurs de délivrer une autorisation déclaration de conformité CE exigibles (mise à la terre, dispositif différentiel
et piétons et sont souhaitables, depuis le 1er janvier 1995 pour 30 mA, double isolation...) ;
de conduite (voir § 2.3.4) garantissant
une aptitude reconnue du conducteur. le matériel neuf, certificat de conformité
• instructions générales et propres au pour le matériel ancien, nom du • pouvoir être isolée de ses sources
chantier (vitesse, charges, règles fabricant...), d’énergie par un sectionneur
■ L’organisation du chantier (voir § 1.3.3 de circulation...). verrouillable, un robinet d’arrêt,
Plan général de coordination) définira les • des spécifications techniques une prise de courant... (voir § 3.1.6
règles de circulation, de stationnement, particulières (utilisation, environnement, Consignation).
■ Au niveau de lʼentretien :
la séparation des circulations engins et etc.),
autres véhicules, limitera la présence Le chef dʼentreprise doit informer
• chaque engin doit posséder un carnet • la remise d’une notice d’instructions en
des piétons à proximité des engins, etc. les opérateurs désignés
d’entretien rédigé en français où sont français,
consignés : les essais périodiques des des conditions dʼutilisation
■ Au niveau de lʼéquipement, les engins • la vérification éventuelle à la réception et de maintenance des machines,
organes de sécurité (freins, direction,
doivent être équipés : par un organisme de vérification, des consignes les concernant,
etc.), les opérations d’entretien courant,
avec indication des mesures de sécurité
les grosses réparations ;
• la formation éventuelle des opérateurs. à prendre et éventuellement du port
• d’une structure de protection contre le
d’équipements de protection individuelle.
retournement, associée à une ceinture • pour le gonflage des roues, utiliser
■ Dans le cas d’une alimentation Certaines machines doivent être
de sécurité maintenant le conducteur une cage robuste pouvant s’opposer vérifiées périodiquement (voir § 3.1.7).
électrique (voir § 3.1.5 Électricité), choisir
lors d’un renversement éventuel pour efficacement à la projection
une machine dont :
les chargeuses, chargeuses- des cercles ; – le degré de protection défini par IP
pelleteuses, tracteurs, décapeurs,
suivi de 2 chiffres (exemple : IP 44) et
niveleuses, tombereaux, trancheuses • avant d’entreprendre des travaux sous – la classe I (mise à la terre)
et compacteurs, une partie mobile d’un engin, installer ou II (double isolation)
un dispositif de calage s’opposant en ou III (très basse tension
• de systèmes de visualisation cas de défaillance du dispositif normal de sécurité)
et de signalement en marche arrière ou improvisé de retenue. sont adaptés aux conditions d’utilisation.

114 115
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.3 NUISANCES

déterminer les caractéristiques Une surveillance médicale spéciale – des méthodes de travail différentes,

3.3.1
3.3.1 Bruit
de chaque bruit (intensité selon
les fréquences) il faut faire une analyse
spectrale.

■ 2. LES SEUILS RÉGLEMENTAIRES


doit être assurée (voir § 2.3.2).

• À partir de 85 dB(A) : l’employeur


est tenu d’établir un programme
de mesures en vue de réduire le bruit.
Dans l’attente de la réduction du bruit
exemple : outils hydrauliques plutôt
que pneumatiques,
– une coordination des interventions
des entreprises pour réduire l’influence
du bruit sur le nombre de salariés.
Certains travaux, par les bruits émis, sont
Le poste de travail sera d’autant plus à la source, le port de protecteurs 3 - La protection individuelle
susceptibles de provoquer une surdité
confortable qu’il sera moins bruyant individuels efficaces est (voir § 2.4.1)
irréversible du salarié. Seul un OBLIGATOIRE.
audiogramme permet d’apprécier et la durée d’exposition plus courte.
■ Pour être efficace, il est nécessaire
objectivement ce déficit auditif. La valeur limite d’exposition quotidienne qu’elle soit portée 100 % du temps
ne peut dépasser d’exposition. Quitter une protection
La surdité, sous réserve de vérification • À partir de 80 dB(A) : si une protection
87 dB(A) avec protecteurs. d’affaiblissement égal à 30 dB(A)
des conditions de prise en charge collective ne peut pas être mise
pendant 10 % du temps revient à porter
indiquées au tableau n° 42 des maladies en place, des protecteurs individuels
■ 3. LA PRÉVENTION une protection d’affaiblissement égal
professionnelles (voir § 1.1.3), peut faire sont recommandés et doivent être mis
à 10 dB(A) pendant toute la durée
l’objet d’une indemnisation. Le coût à disposition des salariés.
Trois niveaux dans l’ordre décroissant d’exposition. Porter cette protection
moyen de cette dernière est d’environ de priorité. la moitié du temps réduit son efficacité
100 000 euros. à celle d’une protection d’affaiblissement
1. La prévention intégrée de 3 dB(A) pendant toute la durée
■ 1. DÉFINITIONS d’exposition.
Le bruit est réduit à la source.
Bruit : superposition de sons plus La puissance acoustique émise par ■ Différents types de protecteurs
ou moins désagréables. la machine est limitée par des individuels : bouchons d’oreilles,
dispositions techniques d’origine casques anti-bruit permettent de réduire
Sons : vibration de l’air (milieu élastique) (désolidarisation des transmissions, les niveaux sonores de 15 à 30 dBA
qui se propage sous forme d’onde cabine insonorisée, traitement selon le protecteur choisi.
et produit une variation de la pression des locaux, éloignement de la source...).
acoustique. Le son se caractérise La protection individuelle nécessite
par deux grandeurs : 2 - La protection collective rapportée une bonne sensibilisation du personnel.
– sa fréquence mesurée en hertz : Hz
– son intensité mesurée en décibel : dB(A) On améliore l’existant par :
– des capotages, des encoffrements,
À partir de 80 dB(A), le milieu est des écrans, des échappements
considéré comme bruyant. Pour améliorés,

EXEMPLES DE BRUIT SUR LES CHANTIERS

Niveau sonore
Source Risques
en dB(A)

Camion 180 à 185 DANGER au-dessus de 80 dB(A)


Compresseur non insonorisé 185 à 195
Pistolet à peindre 191 à 115 LÉSIONS IRRÉVERSIBLES
Perceuse à percussion 192 à 100 au-dessus de 85 dB(A)
Scie circulaire 103 à 106
Marteau pneumatique 103 à 115
Jumbo en galerie 118 à 130 DOULEUR au-dessus
Pistolet de scellement 140 à 160 de 130 dB(A)

116 117
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.3 NUISANCES

– fumées de soudage, • Procéder à la recherche des produits – ne jamais transvaser un produit

3.3.2
3.3.2 Produits
dangereux
– carburants,
– gaz d’échappement de moteurs
thermiques,
– produits de traitement des bois
(pulvérisation et injection dans
dangereux avant toute intervention de
maintenance ou de démolition.

• Retenir un mode opératoire plus sûr


(trempage au lieu de pulvérisation,
chimique dans un récipient à usage
alimentaire,
– ne jamais mettre ou consommer
un produit alimentaire dans un
récipient à usage professionnel,
Le risque chimique est souvent méconnu les charpentes, trempage), emploi d’un outillage évitant le contact – ne pas fumer,
dans le domaine du BTP, car le risque – amiante (découpage de matériaux manuel). – ne pas effectuer de travaux pouvant
est insidieux et beaucoup moins en amiante-ciment, déflocage), générer des points chauds
marquant que les risques immédiats – silice (découpage et ponçage • Capter les polluants à la source à proximité d’un produit inflammable
de chute ou d’instabilité. de matériaux contenant de la silice (emploi d’une torche de soudage ou susceptible de former un mélange
cristalline), aspirante). explosif avec l’air.
L’évolution des techniques – plomb et ses composés (oxycoupage,
et des méthodes fait que l’on trouve cuvelage, décapage thermique • Ventiler les locaux de travail. • Porter les vêtements de protection
de plus en plus de produits nouveaux de certaines peintures, travaux appropriés et les équipements
dont il convient de lire attentivement sur vitraux), • Former et informer le personnel : de protection individuelle prévus
les fiches de données de sécurité, les par les consignes.
– fibres minérales synthétiques – baliser les zones dangereuses,
notices d’utilisation et les étiquettes. Le
d’isolation et réfractaires, – lire les étiquettes, les notices
médecin du travail, informé de la nature
– poussière de bois, d’utilisation et les fiches de données
des produits utilisés, est un interlocuteur
– mousse polyuréthane (isolant de sécurité,
privilégié pour la prévention du risque
thermique, produits de bouchage – réétiqueter les emballages en cas
chimique.
ou de calfeutrement), de transvasement,
– acides (chlorhydrique ou fluorhydrique)
Risques présentés par les produits
employés pour décaper les carrelages
chimiques dangereux
ou les façades,
– intoxications,
– peintures et leurs diluants,
– cancers,
– brûlures, – produits de décapage des vieilles
peintures,
– irritations de la peau ou des yeux
(dermatoses, eczémas), – colles et produits de scellement
– affections respiratoires, ou d’étanchéité,
– allergies cutanées et respiratoires, – produits de revêtement épais
qui peuvent entraîner la reconnaissance contenant des bitumes, goudrons ou
de maladies professionnelles résines synthétiques (travaux routiers,
(voir § 1.1.3). sols),
– solvants de dégraissage
Certains produits peuvent aussi être et de nettoyage,
la cause d’incendie ou d’explosion. – détergents.

Principaux produits, préparations Mesures de prévention


et procédés dangereux rencontrés
sur les chantiers • Choisir des produits moins dangereux
– ciments et chaux, (peinture en phase aqueuse et sans
– lubrifiants (huile de décoffrage), plomb, produit moins inflammable).

118 119
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.3 NUISANCES

d’une façon habituelle ne peut être ■ 2. MESURES DE PRÉVENTION

3.3.3
3.3.3 Port manuel
de charges
supérieure à 55 kg pour un homme,

4 - une formation essentiellement


à caractère pratique doit être donnée
sur les gestes et postures à adopter
pour la réalisation en sécurité
3.3.4
3.3.4 Vibrations
CONTRE LES VIBRATIONS

1 - Valeurs limites

Le décret 2005-746 définit les valeurs


La manutention et le transport manuel Les vibrations telles que les mouvements limites suivantes :
des manutentions.
des charges sont à l’heure actuelle et les secousses mécaniques sont – 0,5 m/s2 pour l’ensemble du corps ou
à l’origine d’un tiers des accidents directement transmises au corps des 2,5 m/s2 pour le système main/bras sur
Nota 1 : le plan général de coordination
(voir § 1.1.7). salariés en contact avec une machine 8 heures d’exposition. Au-delà :
(voir § 1.3.3) définit l’utilisation de
mobile (engin de chantier, chariot information des salariés et
moyens communs sur les chantiers.
Le décret n° 92-958 du 3 septembre élévateur…), du matériel vibrant
L’employeur en tient compte pour définir établissement par l’employeur d’un
1992 impose aux employeurs (concasseur, table à vibrer le béton…),
ses propres moyens dans le PPSPS programme de mesures en vue de
des obligations en matière un outil portatif (brise-béton, dameuse,
(voir § 3.1.2). réduire les vibrations.
de manutention manuelle des charges. ponceuse…).
– 1,15 m/s2 pour l’ensemble du corps ou
Nota 2 : les affections chroniques du
Les principes de prévention sont : ■ 1. EFFETS DES VIBRATIONS 5 m/s2 pour le système main/bras sur
rachis lombaire provoquées par la
manutention manuelle de charges Les effets des vibrations (inconfort, gêne, 8 heures. Au-delà : l’employeur doit
1 - l’employeur doit prendre toutes pathologie) dépendent de l’amplitude et prendre toutes dispositions pour
lourdes peuvent être indemnisées selon
mesures d’organisation ou utiliser
les conditions fixées par le tableau 98 de la fréquence des vibrations, de la revenir en dessous de ces valeurs.
les moyens mécaniques afin d’éviter
des maladies professionnelles durée de l’exposition et de la partie du
le recours à la manutention manuelle,
(voir § 1.1.3). corps touchée. 2 - Suppression
2 - lorsque cela n’est pas possible, Les premiers troubles peuvent apparaître ou réduction du risque
il convient d’évaluer les risques dus au bout de plusieurs mois ou de
aux manutentions manuelles, de réduire plusieurs années. On peut dans certains cas éliminer les
au maximum ces manutentions vibrations en adoptant une organisation
en organisant les postes de travail Transmises aux membres supérieurs : de travail différente ou en modifiant les
et en mettant à disposition des
– crises de blanchiment douloureux des techniques de production, voire réduire
travailleurs des aides mécaniques,
phalanges (syndrome de Raynaud), la durée d’exposition.
3 - lorsque le recours à la manutention – moindre sensation du toucher, du La formation des salariés à l’utilisation de
manuelle ne peut être évité, la charge chaud et du froid, leur machine permet aussi de réduire le
maximale à manutentionner – douleurs dans les bras et les mains, risque.
– gêne fonctionnelle des articulations
(coude, poignet, main). Dans le cas de vibrations transmises aux
membres supérieurs :
Transmises à l’ensemble du corps : – choisir des machines traitées contre les
– lombalgies, vibrations (brise-béton antivibratile par
– excroissances osseuses, exemple),
– hernies discales. – minimiser le couplage entre la machine
L’exposition de l’ensemble du corps et le salarié par un bon choix de
associée au port fréquent de charges machine et de bonnes postures,
augmente le risque de lombalgie.
– maintenir une température suffisante,
en particulier pour les mains.

120 121
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.3 NUISANCES

Dans le cas de vibrations transmises au 3 - Surveillance médicale Lʼalcool est impliqué dans la moitié
corps entier :
– réduire les vibrations à la source (choix
de l’engin, état du sol, vitesse…),
– diminuer la transmission des vibrations
en intercalant des dispositifs de
et information du personnel

Prévoir des visites médicales de contrôle


régulières et une sensibilisation aux
risques pour les salariés exposés.
3.3.5
3.3.5 Alcoolisme
et tabagisme

■ L’alcool et le tabac provoquent


des accidents mortels de circulation
et de récentes études montrent
une modification du comportement
pour des alcoolémies inférieures
à 0,25 g/l.
suspension (pneus plus souples, une altération de la santé ; ils aggravent
suspension basse fréquence de Nota : les troubles et affections des Le règlement intérieur (voir § 2.1.2)
considérablement les risques
certains équipements ou de la cabine, mains et des membres supérieurs dus devrait rappeler lʼinterdiction dʼêtre
de maladie mais également les risques
sièges suspendus…), aux vibrations peuvent être indemnisés en état dʼébriété ; il peut prévoir le
professionnels.
recours à l’alcootest sous certaines
– optimiser la posture des salariés (siège selon les conditions fixées par le tableau
conditions.
facilement réglable, facilitant la rotation n° 69 des maladies professionnelles. Tous les organes sont touchés par
du buste pour ceux devant se Ceux du rachis lombaire peuvent l’être l’alcool mais ce sont surtout l’appareil
■ La mise à disposition par l’employeur
retourner fréquemment, aides selon le tableau n° 97 (voir § 1.1.3). digestif et le système nerveux qui sont
d’eau potable et fraîche est
visuelles…). les plus atteints, avec pour ce dernier :
une obligation (voir § 3.4.1), qui ne peut
troubles des réflexes, de la vision,
que contribuer à faire diminuer
Dans tous les cas : entretenir de l’équilibre, du jugement.
l’alcoolisme.
régulièrement le matériel et remplacer les
éléments hors d’usage. Ces effets sont accentués avec les
■ Le tabac altère, en particulier,
médicaments et l’inhalation de certains
l’appareil bronchopulmonaire
produits chimiques.
des fumeurs mais aussi des non-fumeurs
exposés à la fumée.
Depuis le 1er janvier 2008, afin de
protéger les non-fumeurs des risques
liés au tabagisme passif, l’interdiction de
fumer s’applique dans tous les lieux
dans lesquels des personnes sont
amenées à travailler, dès lors que deux
conditions sont réunies :
– ces lieux sont affectés à un usage
collectif,
– ces lieux sont clos et couverts.

122 123
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.4 HYGIÈNE ET PREMIERS SECOURS

celles concernant les locaux destinés 1 - Vestiaires, réfectoires Aménager dans le réfectoire ou

3.4.1
3.4.1 Réfectoires,
vestiaires
et sanitaires
au personnel. Les cantonnements
communs tous corps d’état ou « base-vie »
sont à privilégier.

Nota : pour les chantiers mobiles et/ou


à faible effectif, l’utilisation d’un local
Locaux

Installer un local vestiaire et un local


réfectoire de dimensions suffisantes
eu égard au nombre d’occupants.
à proximité immédiate un poste d’eau
fraîche pour la boisson (fontaine
réfrigérante par exemple).

Nettoyage du vestiaire et du réfectoire

Nettoyer le vestiaire et le réfectoire


Le coordonnateur, dans le cadre du plan vestiaire/réfectoire avec lavabo et WC, Ces locaux doivent être convenablement au moins une fois par jour et mettre
général de coordination (voir § 1.3.3), eau chaude et douche si possible, aérés, éclairés, comporter une isolation les résidus putrescibles dans des
définit les mesures d’organisation permet de satisfaire aux prescriptions thermique en matériaux non récipients hermétiquement clos.
générale du chantier et notamment minimales du Code du travail. inflammables et chauffés pendant
la saison froide. Les locaux ne doivent 2 - Sanitaires
pas servir de stockage pour
les matériaux ou matériels. Lavabos

CHANTIER PRESCRIPTIONS MINIMALES Armoires vestiaires Installer des lavabos alimentés en eau
courante à température réglable
DURÉE VESTIAIRE RÉFECTOIRE EAU WC Installer dans le vestiaire, en nombre dans un local clos et couvert. Mettre
suffisant, des armoires individuelles, à disposition du savon et un moyen
Local : à double compartiment, en métal ou tout d’essuyage ou de séchage.
Local : Pour la boisson :
• aéré, éclairé Si les lavabos et les vestiaires sont
• aéré, éclairé • eau potable et autre matériau possédant des qualités
et chauffé pendant installés dans des locaux séparés,
et chauffé pendant fraîche au moins analogues.
la saison froide
la saison froide 3 litres par jour aménager un passage clos et couvert
et par travailleur entre les deux.
Tables et chaises
Équipement : Local :
Équipement : Pour la toilette : • sans communica-
• sièges
• tables en nombre • eau potable en Équiper le réfectoire de tables Cabinets dʼaisances
• armoires vestiaires tion directe avec
Inférieure
individuelles (patères
suffisant recouvertes quantité suffisante d’autres locaux où et de chaises en nombre suffisant. Un
à 4 mois d’un matériau • lavabo ou rampe et séjourne le personnel espace de 65 cm au minimum doit être Le chantier doit comporter des cabinets
en cas
imperméable si possible eau à • aéré, éclairé et ne prévu par place. Les tables doivent être d’aisances, de préférence d’un modèle
d’impossibilité)
• chaises température réglable dégageant pas à la turque. Ils doivent être nettoyés
• des installations
• appareil assurant 1 orifice au moins recouvertes par un matériau
séparées sont à d’odeur et désinfectés au moins une fois par jour.
le réchauffage ou la pour 10 travailleurs • sols et parois
imperméable et facilement lavable.
prévoir pour les Les cabinets d’aisances doivent être
cuisson des aliments • moyens imperméables
personnels féminin construits en matériaux résistants,
• garde-manger et si de nettoyage Équipement du réfectoire
et masculin imperméables. Ils doivent être clos
possible réfrigérateur et de séchage Équipement :
ou d’essuyage • un WC et un urinoir et couverts, éclairés et équipés d’une
Munir le réfectoire d’une installation
pour 20 hommes
qui permette de réchauffer les plats porte pleine avec condamnation, ouvrant
Idem Idem Idem • deux WC pour vers l’extérieur.
20 femmes et d’un moyen de conservation
De plus : De plus, si nombre De plus :
ou de réfrigération des aliments.
de repas > 25 : • lavabo avec eau à • les cabinets
Local : température réglable, d’aisances sont
• communication Local dont les parois 1 lavabo pour séparés pour
directe avec les et le sol sont facile- 10 travailleurs les personnels
lavabos ment nettoyables • douches pour tous féminin et masculin
Supérieure • sols et murs facile- les travaux salissants • chasse d’eau
à 4 mois ment nettoyables Équipement : • papier hygiénique
• robinet d’eau • 1 point d’eau dans
Équipement : potable fraîche au moins un WC
• armoires vestiaires et chaude pour
ininflammables à 10 travailleurs
deux compartiments • moyen de
et fermant à clé conservation
ou de réfrigération

Nota : les douches sont obligatoires pour tous les travaux insalubres et salissants qui figurent dans la liste fixée par arrêté
ministériel (amiante, égoûts, etc.) quelle que soit la durée du chantier.

124 125
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.4 HYGIÈNE ET PREMIERS SECOURS

• Ces extincteurs doivent être vérifiés En fait, hormis pour des feux de type A Dans certains cas, des lampes

3.4.2
3.4.2 Lutte contre
lʼincendie

■ 1 - PROTECTION INCENDIE
périodiquement de façon à s’assurer
qu’il sont en état de fonctionner.

• Le choix du produit doit être adapté


à la classe de feu et aux locaux
dans lesquels l’extincteur peut être
où l’eau pulvérisée est le meilleur agent
extincteur, on utilisera pour tous
les autres types de feux des extincteurs
à poudre qui présentent une bonne
efficacité et une isolation vis-à-vis
du courant électrique.
individuelles de poche seront fournies
aux salariés.

■ 3 - CONSIGNES DE SÉCURITÉ

Les consignes de sécurité seront


utilisé (avec ou sans risque électrique). établies afin de décrire :
Nota : le choix des matériaux qui – l’organisation de la lutte contre
• Des extincteurs susceptibles de lutter constituent les ateliers, bureaux et locaux l’incendie,
Classes de feux
avec efficacité contre un début destinés au personnel, ainsi que leurs – l’organisation de l’évacuation de
d’incendie doivent être placés isolations, doit être fait en tenant compte l’ensemble des personnes présentes
• Type A : feux de matériaux solides de leur réaction au feu. sur le site.
à proximité des locaux ou des zones
(bois, papier, carton...) dont
dans lesquels se trouvent des produits
la combustion se fait avec formation ■ 2 - ÉCLAIRAGE DE SECOURS Elles seront affichées clairement aux
inflammables (locaux de stockage,
de braises. endroits stratégiques (entrée du chantier
locaux vestiaires/réfectoires, local
• Type B : feux de liquides ou de solides Il convient d’équiper d’un éclairage et des cantonnements).
transformateur, terrasses lors
liquéfiables (bitume, goudron, huiles, de secours les sous-sols importants, les
de travaux d’étanchéité…).
solvants...). escaliers et accès sombres, et les issues Les consignes de sécurité comporteront
• Type C : feux de gaz (gaz de ville, de secours des cantonnements, entre autres :
butane, propane…). indépendamment de l’éclairage – le plan du chantier et des locaux
• Type D : feux de métaux (magnésium, de chantier, de façon à ce que les destinés au personnel,
aluminium…). salariés puissent quitter sans encombre – les chemins d’évacuation, téléphones
• Type F : feux liés aux auxiliaires de le chantier, même si l’éclairage principal et moyens d’alarme,
cuisson. est interrompu par un début d’incendie. – les moyens fixes ou mobiles
Cet éclairage de secours ou ce balisage d’intervention contre les feux
a pour but d’indiquer les sorties (extincteurs...),
et est réalisé de préférence à l’aide – les installations fournissant l’énergie
de blocs autonomes de secours. (électricité, gaz...),
– les stockages de produits
combustibles et matières dangereuses.

■ 4 - AUTRES DISPOSITIONS

Des salariés en nombre suffisant et


judicieusement répartis doivent avoir été
formés à l’utilisation des extincteurs.

Une reconnaissance du chantier


avec les pompiers peut être utilement
envisagée pour lutter contre un début
d’incendie ou organiser les premiers
secours (voir § 3.4.3).

126 127
3 - PRÉVENTION TECHNIQUE 3.4 HYGIÈNE ET PREMIERS SECOURS

• Bandes de gaze élastiques (type nylex) ■ 4 - LES SECOURS EXTÉRIEURS ■ Sur les chantiers importants ou ayant

3.4.3
3.4.3 Premiers
secours
3 m × 0,07 m
3 m × 0,10 m
• Bande de toile non extensive
(4 m × 0,10 m)
pour contention
3 unités
3 unités
1 unité
■ La consigne de déclenchement
des secours doit être claire et les
numéros d’appel affichés (18, 15, 112...).
Prendre contact au préalable avec
des zones de travail dont l’accès
est délicat, le repérage des lieux
ou de ces zones est à faire
avec les secours extérieurs et conduit
généralement à l’établissement d’un plan
■ 1 - OBJECTIF • Flacons compte-gouttes 2 flacons les secours extérieurs pour l’établir. de secours.
pour détergent antiseptique 125 ml
■ Mettre en place le personnel (type Bétadine, Septivon, ■ Prévoir le guidage des secours
(voir § 2.3.6 Secourisme) et les structures Hexomédine...) extérieurs.
adaptés aux risques du chantier • Sparadrap déchirable 1 unité
ou de l’atelier, à son implantation (5 m × 0,02 m)
géographique et à l’effectif, de façon • Liquide de bain oculaire 1 flacon
à pouvoir apporter à une victime (type Dacryosérum) 125 ml
d’accident les secours les plus rapides • Pince à écharde 1 unité
et les plus adaptés possibles avant
• Paire de ciseaux à bouts 1 paire
l’arrivée des secours extérieurs.
ronds (14 cm)
• Sachet de gants 1 sachet
■ 2 - BOÎTE DE SECOURS
à usage unique de 10

Sur tous les chantiers et dans


Cette boîte est à maintenir complète
les ateliers, il est nécessaire d’avoir
et pourrait également comporter
une trousse ou boîte de secours dont
un masque protecteur pour le bouche
le contenu, à adapter par le médecin
à bouche.
du travail en fonction des risques
et du niveau de formation des secouristes,
peut s’inspirer de la liste suivante : ■ 3 - POSTE DE SECOURS

• Coussin hémostatique 1 unité Il est recommandé dès que le chantier


(type CHUT) a une durée supérieure à 4 mois.
• Couverture isothermique 1 unité Équipement minimal : lit, couverture,
• Écharpes de toile (triangle, 2 unités lavabo, table facilement lavable, armoire
rectangle ou isocèle de rangement, boîte de secours, lampe
de 1 m de côté) torche, téléphone et un brancard
• Sacs plastique 2 unités à disposition des secours extérieurs.
de 0,25 m × 0,15 m Poste signalé et aisément accessible
• Épingles de sûreté 12 unités aux secouristes et secours extérieurs.

Matériel de petits soins : Nota : une infirmerie est installée dès


• Compresses grand modèle 20 unités que l’effectif atteint 200 personnes :
(0,30 m × 0,30 m) sous – 1 infirmier de 200 à 800 salariés,
conditionnement individuel – 1 infirmier de plus par tranche de
• Pansements auto-adhésifs 10 unités 600 salariés,
(assortiment sous – équipement de l’infirmerie à déterminer
conditionnement individuel) en accord avec le médecin du travail.

128 129
INDEX ALPHABÉTIQUE INDEX ALPHABÉTIQUE

A déclaration préalable à l’embauche 56 location de matériel 39 R


accessoire de levage 94, 95, 98 délégation de pouvoirs 44, 72 locaux destinés au personnel radio 95, 114
accident du travail 8, 18, 52, 74 délégué du personnel 45, 46, 64, 65, 81 27, 31, 33, 35, 41, 79, 82, 124, 127 rapport d’accident (modèle) 14
accident de trajet 9 demande d’autorisation 95, 97, 100 référé 23
affichage 43 demande de renseignements 49 M registre 50, 56, 92
alcoolisme 123 dépenses communes, compte-prorata machine 115 registre des accidents du travail
analyse des accidents 12 32, 80 maître d’œuvre 27, 28, 34, 49 «bénins» 52
ancrage 68, 69, 99, 103 document unique 42, 46 maître d’ouvrage 27, 36, 49, 56, 76 registre-journal 30
appareil de levage 80, 94 dossier de maintenance et d’interventions maladie à caractère professionnel 11 règlement intérieur 44, 46, 123
aptitude médicale 38, 54, 57, 59, 60 ultérieures 27, 30, 35, 40, 84 maladie professionnelle réglementation 22, 43, 57, 72
arrêt temporaire de travaux 23 10, 18, 52, 116, 118, 120, 122 rente 8, 75
autorisation de conduite E manutention manuelle 120 responsabilité civile 74
39, 59, 63, 95, 114 échafaudage volant 103 marchandage 36 responsabilité pénale 76
échafaudage de pied 83, 99 marquage CE 22, 65, 67, 70, 94 ristourne 20
échafaudage roulant 101 marque NF 22
B médecin du travail
banche 96 échelle 97, 110 S
éclairage de secours 127 38, 41, 54, 57, 58, 81, 118
blindage 97 sanction pénale 28, 56, 77
électricité 87, 95, 97, 100, 101 mise en demeure 23, 53, 92
boîte de secours 128 secours 31, 55, 58, 62, 82, 127, 128
élément matériel 18 sécurité sociale 24, 56, 74
bruit 53, 57, 86, 116
engins de chantier 114, 121, 122 N service de sécurité, agent de sécurité
entreprise utilisatrice 40, 57 nacelle 106 44, 55
C entreprise extérieure 40 normalisation 22
Caisse générale de sécurité sociale des signalisation 70, 85, 100
étaiement 112, 113 note de calcul 100,113 sous-traitant 36, 81
départements d’outre-mer (CGSS) 24 évaluation des risques 12, 42 notice d’intructions 39, 66, 94, 106, 115
Caisse primaire d’assurance maladie statistiques 18, 55
extincteur 126 surveillance médicale speciale
(CPAM) 8, 9, 25, 53, 75
Caisse régionale d’assurance maladie
O 38, 41, 54, 57, 117
(CRAM) 16, 20, 24, 62
F organime professionnel de prévention
faute inexcusable 75 du bâtiment et des travaux publics T
carnet d’entretien 63, 114
formation à la sécurité 38, 58, 62 (OPPBTP) 26 tabagisme 123
casque 67
organisme agréé 30, 53, 89, 92 taux de cotisation 16
chaussure de sécurité 67
collège interentreprises 27, 29, 30, 34 G organisme de prévention privé 53, 92 taux de fréquence 19
comité d’hygiène, de sécurité et des garde-corps 83, 109, 111 taux de gravité 19
conditions de travail (CHSCT) 46 P transport de personnel 63, 79
comité régional de reconnaissance 11 H plan d’installation de chantier 79 travail dissimulé 36, 56, 76
consignation 90, 115 habilitation 60, 89, 90 plan général de coordination travail temporaire 38, 53
contrat de prévention 21 harnais d’antichute 68, 92, 103, 104, 108 27, 29, 31, 33, 79, 83, 114, 124 travailleur indépendant 31, 36, 76
plan particulier de sécurité tribunal 75, 77
contrat de travail 56
et de protection
coordonnateur de sécurité I de la santé 30, 36, 81
27, 29, 40, 79, 81 incendie 55, 58, 70, 86, 118, 126 plate-forme de travail en encorbellement
U
cotisation complémentaire 75 incitation financière 20, 25 Union pour le recouvrement des cotisations
83, 96, 108
cotisation des accidents du travail 16, 20 injonction préalable 21, 25 de sécurité sociale et d’allocations familiales
plate-forme élévatrice 106
cotisation supplémentaire 21 inspection du travail 23, 50 (URSSAF) 25, 56
plate-forme individuelle roulante 109
installation électrique 31, 33, 49, 80, 88 prêt de main d’œuvre 38
D institut national de recherche principes généraux de prévention V
déclaration d’accident du travail 52 et de sécurité (INRS) 25 27, 30, 42, 55, 83, 84 vent 95, 96, 106
déclaration d’intention de intempérie 64, 70 procés verbal 23, 76 vérification
commencement produit dangereux 118 12, 39, 50, 53, 55, 65, 92, 94, 105, 115
de travaux (DICT) 49, 89, 95, 97, 100 L programme de prévention 46, 55 vêtement de protection 70, 119
déclaration d’ouverture de chantier 48 label OBS 70 protection collective 31, 33, 42, 83 vibration 121
déclaration préalable 27, 31 ligne de vie 69 protection individuelle 42, 65, 92 visite médicale 50, 57

130 131
Pour commander les films (en prêt), les brochures et les affiches de l’INRS,
adressez-vous au service prévention de votre CRAM ou CGSS

Services prévention des CRAM


ALSACE-MOSELLE BRETAGNE
(67 Bas-Rhin) (22 Côtes-d’Armor, 29 Finistère,
14 rue Adolphe-Seyboth 35 Ille-et-Vilaine, 56 Morbihan)
CS 10392 236 rue de Châteaugiron
67010 Strasbourg cedex 35030 Rennes cedex
tél. 03 88 14 33 00 tél. 02 99 26 74 63
fax 03 88 23 54 13 fax 02 99 26 70 48
prevention.documentation@cram-alsace-moselle.fr drpcdi@cram-bretagne.fr
www.cram-alsace-moselle.fr www.cram-bretagne.fr

(57 Moselle) CENTRE


3 place du Roi-George (18 Cher, 28 Eure-et-Loir, 36 Indre,
BP 31062 37 Indre-et-Loire, 41 Loir-et-Cher, 45 Loiret)
57036 Metz cedex 1 36 rue Xaintrailles
tél. 03 87 66 86 22 45033 Orléans cedex 1
fax 03 87 55 98 65 tél. 02 38 81 50 00
www.cram-alsace-moselle.fr fax 02 38 79 70 29
prev@cram-centre.fr
(68 Haut-Rhin)
11 avenue De-Lattre-de-Tassigny CENTRE-OUEST
BP 70488 (16 Charente, 17 Charente-Maritime,
19 Corrèze, 23 Creuse, 79 Deux-Sèvres,
68018 Colmar cedex 86 Vienne, 87 Haute-Vienne)
tél. 03 88 14 33 02 4 rue de la Reynie
fax 03 89 21 62 21 87048 Limoges cedex
www.cram-alsace-moselle.fr tél. 05 55 45 39 04
fax 05 55 79 00 64
AQUITAINE cirp@cram-centreouest.fr
(24 Dordogne, 33 Gironde,
40 Landes, 47 Lot-et-Garonne, www.cram-centreouest.fr
64 Pyrénées-Atlantiques)
80 avenue de la Jallère ÎLE-DE-FRANCE
33053 Bordeaux cedex (75 Paris, 77 Seine-et-Marne, 78 Yvelines,
91 Essonne, 92 Hauts-de-Seine, 93 Seine-Saint-Denis,
tél. 05 56 11 64 36 94 Val-de-Marne, 95 Val-d’Oise)
fax 05 57 57 70 04 17-19 place de l’Argonne
documentation.prevention@cramaquitaine.fr 75019 Paris
tél. 01 40 05 32 64
AUVERGNE fax 01 40 05 38 84
(03 Allier, 15 Cantal, 43 Haute-Loire,
63 Puy-de-Dôme) prevention.atmp@cramif.cnamts.fr
48-50 boulevard Lafayette
63058 Clermont-Ferrand cedex 1 LANGUEDOC-ROUSSILLON
(11 Aude, 30 Gard, 34 Hérault,
tél. 04 73 42 70 76 48 Lozère, 66 Pyrénées-Orientales)
fax 04 73 42 70 15 29 cours Gambetta
preven.cram@wanadoo.fr 34068 Montpellier cedex 2
tél. 04 67 12 95 55
BOURGOGNE et FRANCHE-COMTÉ fax 04 67 12 95 56
(21 Côte-d’Or, 25 Doubs, 39 Jura,
58 Nièvre, 70 Haute-Saône, prevdoc@cram-lr.fr
71 Saône-et-Loire, 89 Yonne,
90 Territoire de Belfort) MIDI-PYRÉNÉES
ZAE Cap-Nord (09 Ariège, 12 Aveyron, 31 Haute-Garonne,
38 rue de Cracovie 32 Gers, 46 Lot, 65 Hautes-Pyrénées,
81 Tarn, 82 Tarn-et-Garonne)
21044 Dijon cedex
2 rue Georges-Vivent
tél. 03 80 70 51 32
31065 Toulouse cedex 9
fax 03 80 70 51 73
tél. 0820 904 231 (0,118 €/min)
prevention@cram-bfc.fr
fax 05 62 14 88 24
www.cram-bfc.fr
doc.prev@cram-mp.fr
L’Institut national de recherche et de sécurité (INRS)

Dans le domaine de la prévention des risques professionnels,


l’INRS est un organisme scientifique et technique qui travaille,
au plan institutionnel, avec la CNAMTS, les CRAM-CGSS et plus
ponctuellement pour les services de l’État ainsi que pour tout autre
organisme s’occupant de prévention des risques professionnels.
Il développe un ensemble de savoir-faire pluridisciplinaires qu’il met
Services prévention des CGSS
à la disposition de tous ceux qui, en entreprise, sont chargés
NORD-EST GUADELOUPE
de la prévention : chef d’entreprise, médecin du travail, CHSCT, (08 Ardennes, 10 Aube, 51 Marne, Immeuble CGRR,
salariés. Face à la complexité des problèmes, l’Institut dispose 52 Haute-Marne, 54 Meurthe-et-Moselle,
55 Meuse, 88 Vosges) Rue Paul-Lacavé,
de compétences scientifiques, techniques et médicales couvrant 97110 Pointe-à-Pitre
81 à 85 rue de Metz
une très grande variété de disciplines, toutes au service de la maîtrise 54073 Nancy cedex tél. 05 90 21 46 00
des risques professionnels. tél. 03 83 34 49 02 fax 05 90 21 46 13
fax 03 83 34 48 70 lina.palmont@cgss-guadeloupe.fr
Ainsi, l’INRS élabore et diffuse des documents intéressant l’hygiène service.prevention@cram-nordest.fr
et la sécurité du travail : publications (périodiques ou non), affiches, GUYANE
audiovisuels, site Internet… Les publications de l’INRS sont NORD-PICARDIE
(02 Aisne, 59 Nord, 60 Oise, Espace Turenne Radamonthe,
distribuées par les CRAM. Pour les obtenir, adressez-vous au service 62 Pas-de-Calais, 80 Somme) route de Raban, BP 7015,
prévention 11 allée Vauban 97307 Cayenne cedex
de la Caisse régionale ou de la Caisse générale de votre 59662 Villeneuve-d’Ascq cedex tél. 05 94 29 83 04
circonscription, dont l’adresse est mentionnée en fin de brochure. tél. 03 20 05 60 28 fax 05 94 29 83 01
fax 03 20 05 79 30
bedprevention@cram-nordpicardie.fr
L’INRS est une association sans but lucratif (loi 1901) constituée www.cram-nordpicardie.fr
LA RÉUNION
sous l’égide de la CNAMTS et soumise au contrôle financier de l’État. 4 boulevard Doret,
Géré par un conseil d’administration constitué à parité d’un collège NORMANDIE 97704 Saint-Denis Messag cedex 9
représentant les employeurs et d’un collège représentant les salariés, (14 Calvados, 27 Eure, 50 Manche, tél. 02 62 90 47 00
61 Orne, 76 Seine-Maritime) fax 02 62 90 47 01
il est présidé alternativement par un représentant de chacun Avenue du Grand-Cours, 2022 X prevention@cgss-reunion.fr
des deux collèges. Son financement est assuré en quasi-totalité 76028 Rouen cedex
par le Fonds national de prévention des accidents du travail tél. 02 35 03 58 21
fax 02 35 03 58 29 MARTINIQUE
et des maladies professionnelles.
catherine.lefebvre@cram-normandie.fr Quartier Place-d’Armes,
dominique.morice@cram-normandie.fr 97210 Le Lamentin cedex 2
tél. 05 96 66 51 31 - 05 96 66 51 32
Les Caisses régionales d’assurance maladie (CRAM) PAYS DE LA LOIRE fax 05 96 51 81 54
et Caisses générales de sécurité sociale (CGSS) (44 Loire-Atlantique, 49 Maine-et-Loire, prevention972@cgss-martinique.fr
53 Mayenne, 72 Sarthe, 85 Vendée)
2 place de Bretagne
Les Caisses régionales d’assurance maladie et les Caisses générales 44932 Nantes cedex 9
de sécurité sociale disposent, pour participer à la diminution des tél. 0821 100 110
risques professionnels dans leur région, d’un service prévention fax 02 51 82 31 62
composé d’ingénieurs-conseils et de contrôleurs de sécurité. prevention@cram-pl.fr
Spécifiquement formés aux disciplines de la prévention des risques
professionnels RHÔNE-ALPES
(01 Ain, 07 Ardèche, 26 Drôme, 38 Isère, 42 Loire,
et s’appuyant sur l’expérience quotidienne de l’entreprise, ils sont 69 Rhône, 73 Savoie, 74 Haute-Savoie)
en mesure de conseiller et, sous certaines conditions, de soutenir 26 rue d’Aubigny
les acteurs de l’entreprise (direction, médecin du travail, CHSCT, etc.) 69436 Lyon cedex 3
dans la mise en œuvre des démarches et outils de prévention les tél. 04 72 91 96 96
fax 04 72 91 97 09
mieux adaptés à chaque situation. Ils assurent la mise à disposition preventionrp@cramra.fr
de tous les documents édités par l’INRS.
SUD-EST
(04 Alpes-de-Haute-Provence, 05 Hautes-Alpes,
06 Alpes-Maritimes, 13 Bouches-du-Rhône,
2A Corse Sud, 2B Haute-Corse, 83 Var, 84 Vaucluse)
35 rue George
Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’INRS, 13386 Marseille cedex 5
de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite. tél. 04 91 85 85 36
Il en est de même pour la traduction, l’adaptation ou la transformation, l’arrangement ou la reproduction, fax 04 91 85 75 66
par un art ou un procédé quelconque (article L. 122-4 du code de la propriété intellectuelle). documentation.prevention@cram-sudest.fr
La violation des droits d’auteur constitue une contrefaçon punie d’un emprisonnement de trois ans
et d’une amende de 300 000 euros (article L. 335-2 et suivants du code de la propriété intellectuelle).
Achevé d’imprimer par Corlet, Imprimeur, S.A. - 14110 Condé-sur-Noireau
© INRS, 2009. N° d’Imprimeur : 96386 - Dépôt légal : décembre 2006 - Imprimé en France

Vous aimerez peut-être aussi