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Code Ohada - Partie I TRAITE, REGLEMENTS ET DECISIONS - Titre II DE LA PROCEDURE CONTENTIEUSE

Chapitre X

DU RENVOI PAR LE JUGE NATIONAL

Art. 51 Lorsque la Cour est saisie conformément aux articles 14 et 15 du Traité par une juridiction nationale
[mod.] statuant en cassation qui lui laisse le soin de juger une affaire soulevant des questions relatives à
l'application des Actes uniformes, cette juridiction est dessaisie d'office.
Elle transmet à la Cour l'ensemble du dossier de l'affaire, avec une copie de la décision de renvoi. Dès
réception de ce dossier, les parties sont avisées de cette transmission par la Cour.
Les dispositions des articles 23 à 50 du présent Règlement sont applicables sous réserve des
adaptations imposées par le mode de saisine.

I. Dessaisissement au profit de la CCJA


Saisie d'une contestation relative à l'application d'un Acte uniforme (AUPCAP en l'espèce), la Cour
suprême de Côte d'Ivoire doit se dessaisir immédiatement et transmettre l'ensemble du dossier ainsi
qu'une copie du présent arrêt de renvoi à la CCJA, en application de l'article 51 du Règlement de
procédure de la CCJA (C. Sup. Côte d'Ivoire, ch. jud. civ., n° 052, 4-2-2010 : S.T.I.F. c/ M.-N, Juris-
Ohada, n° 1/2011, janv.-mar. 2011, p. 29, Ohadata J-12-77, J-12-97 ; C. Sup. Côte d'Ivoire, ch. jud.,
n° 396/09, 4-6-2009 : BICICI c/ SICUS, Actualités Juridiques, n° 68-69, 2010, p. 59, Ohadata J-12-79 ;
C. Sup. Côte d'Ivoire, ch. jud. civ., n° 284, 8-4-2010 : C. c/ V., Juris-Ohada n° 1/2011, janv.-mar. 2011,
p. 27, Ohadata J-12-90 ; C. Sup. Côte d'Ivoire, ch. jud., civ. & com., n° 262, 1-4-2010 : K. c/ SGBCI
SA, Juris-Ohada n° 2/2011, avr.-juin 2011, p. 21, Ohadata J-12-141).

Obs. : les décisions ci-dessus sont transposables car le dessaisissement immédiat qu'elles indiquent est compatible avec
le dessaisissement d'office retenu par la version révisée de l'art. 51 du Règlement.

II. Mémoire irrecevable


Selon l'article 51 al. 2 de son Règlement de procédure, lorsque la CCJA est saisie d'un pourvoi sur
renvoi d'une juridiction nationale statuant en cassation, conformément aux articles 14 et 15 du Traité,
les dispositions des articles 23 à 50 dudit Règlement de procédure sont applicables, sous réserve des
adaptations imposées par le mode de saisine. Est donc irrecevable le « Mémoire en demande aux fins
de cassation » par lequel la requérante soulève quatre moyens de cassation, pris de la violation des
dispositions des articles 40, 116 du Code de procédure civile, économique et administrative (CPCEA)
et des articles 668, 673 et 1098 du Code civil, la violation d'une disposition quelconque d'un Acte
uniforme ou Règlement prévu au Traité n'étant pas invoquée au soutien du pourvoi (CCJA, 3e ch., n°
078, 30-3-2017 : SOHACO-PHARMA SARL c/ Sté PHILCO-PHARMA).

III. Notification aux parties de la transmission du dossier à la CCJA par la juridiction suprême
nationale
En application de l'article 51 du Règlement de procédure de la CCJA, le greffier en chef a informé le
cabinet Dako & Gueu ayant introduit le présent pourvoi de sa réception que, lesdits avocats ayant
indiqué leur déport dans la cause, la Cour en a pris acte et informé la société SOMEF-CI par
correspondance n° 0114/2017/G4 demeurée non réclamée à sa boite postale, qu'en tenant compte
des écritures déposées par la SOMEF-CI devant la Cour suprême de Côte d'Ivoire il appert que la
cour de céans, qui a par ailleurs reçu les conclusions de NESTLE COTE D'IVOIRE, peut valablement
statuer sur le recours (CCJA, 3e ch., n° 082, 29-3-2018 : Sté SOMEF-CI c/ Sté NESTLE Côte d'Ivoire).

IV. Non-application des fins de non-recevoir de la législation nationale applicable devant la


cour qui s'est dessaisie
Lorsque la juridiction suprême nationale saisie d'un pourvoi s'en dessaisit au profit de la CCJA,
normalement compétente, seul le Règlement de procédure de celle-ci est applicable. Il en résulte que
l'irrecevabilité d'un tel pourvoi allégué en vertu de dispositions nationales en matière de procédure
civile (en l'occurrence le Code de procédure civile et administrative) est infondée et doit être rejetée
(CCJA, n° 062/2005, 22-12-2005 : Sté COM-CI c/ SCI-LES ROSIERS, Rec. jur. CCJA, n° 6, juin-déc.
2005, p. 95, Juris-Ohada, n° 2/2006, p. 40, Ohadata J-06-47).
En application de l'article 51 du Règlement de procédure de la CCJA, la décision de renvoi devant la
CCJA purge la péremption invoquée devant la juridiction nationale statuant en cassation. Ainsi, en
l'espèce, la CCJA, régulièrement saisie par un arrêt d'une cour suprême nationale, ne saurait
constater et sanctionner une péremption affectant l'instance qui se déroulait devant cette juridiction. Il
s'ensuit que l'exception tirée de la péremption doit être rejetée (CCJA, 3 e ch., n° 163, 1-12-2016 :
Fousseyni Niare c/ Total Mali, Ohadata J-17-103).

Code Ohada - Partie I TRAITE, REGLEMENTS ET DECISIONS - Titre II DE LA PROCEDURE CONTENTIEUSE


(c) 2020 Editions Francis Lefebvre

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