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2A 2010-2011

INTÉGRALES MULTIPLES ET APPLICATIONS


Ce chapitre constitue une généralisation de la notion d'intégrales simples vue précédemment.
Les propriétés énoncées pour les intégrales simples demeurent. On se contentera donc d'énon-
cer ici des règles pratiques de calcul.

1 Intégrales doubles
1.1 Généralités

Soit f une fonction des deux variables x et y dénie sur un domaine D 2 R2 . On sait que
lorsqu'on fait varier les coordonnées du point M(x, y) dans D et que l'on reporte sa cote
U = f(M), on obtient la représentation graphique de f qui est une surface que l'on notera Σ.

Entourons le point M par une surface innitésimale dS. Alors f(M)dS représente le volume du
prisme innitésimal dessiné ci dessous. Ce prisme a pour base dS et pour hauteur U = f(M).
Ce volume est compté algébriquement, c'est à dire positif si U est au dessus du plan xOy et
négatif sinon.
Lorsqu'on fait la somme de tous les volumes des prismes f(M)dS pour tous les points M 2 D,
on obtient une intégrale double :
∫∫
I= f(M)dS
D
Cette intégrale double représente mathématiquement le volume algébrique
∫∫ compris entre le
plan xOy délimité par le domaine D et la surface Σ. La notation renvoie au fait que le
domaine d'intégration est une surface à 2 dimensions et donc que nous allons procéder à deux
intégrations successives.

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1.2 Calcul en coordonnées cartésiennes

En coordonnées cartésiennes, l'élément de surface dS s'obtient en faisant varier x de dx et y


de dy. Ainsi dS est un rectangle de côtés dx et dy et donc dS = dxdy.
On a donc ∫∫
I= f(x, y)dxdy
D
L'interprétation graphique est la suivante : pour une valeur donnée de x comprise entre xmin
et xmax , on fait varier x de dx. On dénit ainsi une tranche innitésimale parallèle au plan
yOz et d'épaisseur dx. Soit Sx la surface de cette tranche alors le volume de la tranche
innitésimale est dVx = Sx dx.

Le volume total recherché est donc la somme de tous ces volumes c'est à dire que l'on a donc :
∫∫ ∫ xmax ∫ xmax
I= f(x, y)dxdy = dVx = Sx dx
D xmin xmin

Reste à trouver la surface Sx .


Sx est donc la surface sous la courbe f(x, y) = z pour x xé (il s'agit bien d'une courbe car
seule y varie) et entre les droites verticales d'équation y = ymin (x) et y = ymax (x).
5

4
U z = f (x; y )

2
Sx

~
j

-1 O ~
i 1 2 3 4 5 6 7
ymin (x) ymax (x)
-1

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Ces deux valeurs∫ correspondent à l'entrée et à la sortie dans le domaine D pour x xé.
y=ymax (x)
On a donc Sx = f(x, y)dy. On obtient donc la formule fondamentale :
y=ymin (x)
∫∫ ∫ xmax ∫ y=ymax (x) !

I= f(x, y)dxdy = f(x, y)dy dx


D xmin y=ymin (x)
y

ymax (x)

ymin (x)
x
O xmin x xmax

Mais on peut bien-sûr inverser les rôles de x et y et on obtient :


∫∫ ∫ ymax ∫ x=xmax (y) !

I= f(x, y)dxdy = f(x, y)dx dy


D ymin x=xmin (y)
y
ymax ∆

ymin
x
O xmax (y) xmin (y)
∫∫
Exemple 1. Calculer xydxdy où D = {(x, y) 2 R2 /2x + y 6 2; x + y > 1; x > 0}
D
Pensez avant de commencer les calculs, à toujours représenter graphiquement le domaine D
an de choisir une formule plutôt qu'une autre même si on retrouve le même résultat quelle
que soit la formule employée.

1.3 Calcul en coordonnées polaires

On obtient l'élément de surface dS en coordonnées polaires, en faisant varier r de dr et


θ de dθ. dS est alors un secteur angulaire que l'on considère comme un pseudo rectangle
innitésimal de longueur dr et de largeur rdθ. Ainsi dS = rdrdθ.

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rdθ
dr

θ + dθ
θ x
O r + dr
r

Dans la pratique, on calcule I par deux intégration successives de cette façon :


∫∫ ∫ θ=θmax ∫ r=rmax (θ) !

I= g(r, θ)rdrdθ = rg(r, θ)dr dθ


D θ=θmin r=rmin (θ)
∫∫
1
Exemple 2. Calculer en passant aux coordonnées polaires I = dxdy où
x2 + y2
D = {(x, y) 2 R2 /1 6 x2 + y2 6 4; x > 0; y > 0}
D

∫∫
Exemple 3. Calculer en passant aux coordonnées polaires I = xdxdy où
D = {(x, y) 2 R2 /x2 + y2 − 4y 6 0; x > 0}
D

1.4 Intégrales doubles sur un pavé


∫∫
Soit I = f(u, v)dudv une intégrale double. On dit que le domaine d'intégration D est un
D
pavé si les bornes vmin (u) et vmax (u) sont indépendantes de u.
Dans ce cas on a :
∫∫ ∫ u=umax ∫ v=vmax
I= f(u, v)dudv = f(u, v)dudv
D u=umin v=vmin
Lorsque l'on est en coordonnées cartésiennes, un pavé est un rectangle dont les côtés sont
parallèles aux axes. En coordonnées polaires, un pavé est un secteur circulaire.
Si en plus sur ce pavé D on a f(u, v)g(u)h(v), on dit que f est à variables séparables, on a
alors le théorème de Fubini suivant :
Théorème 1. ∫∫ ∫ u=umax ∫ v=vmax
I= f(u, v)dudv = g(u)du  h(v)dv
D u=umin v=vmin

C'est à dire que l'on peut alors transformé le calcul d'une intégrale double en un produit de
deux intégrales simples.
∫∫
Exemple 4. Calculer xydxdy où D est le pavé [a; b]  [c; d].
D

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1.5 Aires

1.5.1 Calcul de l'aire du domaine D


∫∫
On a vu que I = f(u, v)dudv mesure le volume sous Σ et au dessus de D. On a aussi la
D ∫∫
possibilité d'utiliser I = pour calculer tout simplement l'aire elle même du domaine D.
D
Il sut pour cela de prendre f(x, y) = Constante en particulier on peut prendre f(x, y) = 1.
Ainsi, l'aire A du domaine D est :
∫∫
A= 1dudv
D

et donc en coordonnées cartésiennes


∫∫
A= dxdy
D

et en coordonnées polaires ∫∫
A= rdrdθ
D

Exemple 5. Calculer l'aire A de la région du plan xOy délimitée par les courbes 2y = 16 − x2
et x + 2y = 4

1.5.2 Calcul d'aire de surface


On appelle R la région du plan xOy délimitée par la projection sur le plan xOy de la surface
Σ.

En un point U = f(M) quelconque passe un plan tangent à la surface Σ. On sait alors que


les pentes des deux droites engendrées par les vecteurs directeurs −

a et b de ce plan sont
∂f ∂f
données par (M) et par (M).
∂x ∂y
On a ainsi :

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∂f
⃗ = dx⃗i +
a (M)dx⃗k
∂x
⃗b = dy⃗j + ∂f (M)dy⃗k
∂y
L'aire du parallélogramme ∆T , morceau innitésimal du plan tangent en M à Σ est donnée
par la formule :


⃗ ∧ ⃗b
a
Or on a :



⃗i ⃗j ⃗k


∂f
⃗ ∧ ⃗b = dx
a


0 (M)dx

∂x


∂f


0 dy (M)dy
∂y
on a donc : Ì
!
‚ Œ2 ‚ Œ2
∂f ∂f
∆T = (M) + (M) + 1 dxdy
∂x ∂y
et donc l'aire de la surface Σ délimitée par sa projection sur le plan xOy R est :
Ì
∫∫ ‚ Œ2 ‚ Œ2 !
∂f ∂f
A= (M) + (M) + 1 dxdy
R ∂x ∂y

Exemple 6. Calculer l'aire de la surface de la partie positive du paraboloïde d'équation z =


4 − x2 − y 2 .

1.6 Changement de variable : cas général

On rappelle qu'on appelle jacobien de φ : (u, v) 7→ (x, y) le déterminant suivant :





∂x ∂x


det(J(φ(u, v)) =

∂u
∂y
∂v
∂y




∂u ∂v
Soit D une partie de R2 et φ : [x0 , x1 ]  [y0 , y1 ] 7→ R2 telle que φ(R) = D, on a alors :
∫∫ ∫∫
f(x, y)dxdy = f (φ(u, v)) |det(J(φ(u, v))| dudv
D R

On retrouve par exemple en coordonnées polaires : soit D déni en coordonnées polaires


comme un pavé R = [r0 , r1 ]  [θ0 , θ1 ]. On a φ : (r, θ) 7→ (r cos θ, r sin θ) et on retrouve alors :
∫∫ ∫∫
f(x, y)dxdy = f (r cos θ, r sin θ) |r| drdθ
D R

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1.7 En physique : masses et centres d'inertie

Si on a σ(x, y) la densité surfacique d'une plaque ∆ alors sa masse est donnée par la formule :
∫∫
M= σ(x, y)dxdy

et son centre d'inertie G = (xG , yG ) est tel que :
∫∫
−−→ 1 −→
OG = OPσ(x, y)dxdy
M ∆
−→
où le vecteur OP = (x, y), c'est à dire que l'on a :
∫∫
1
xG = xσ(x, y)dxdy
M ∫ ∫∆
1
yG = yσ(x, y)dxdy
M ∆

2 Intégrales curvilignes
2.1 Longueur d'un arc de courbe

Soit un arc de courbe AB


ø
, on considère un point M qui se déplace le long de la courbe AB


par déplacement innitésimaux dM



Chacun de ces déplacements à une longueur

||dM||.
B


Ainsi la longueur de l'arc AB
ø
est L = ||dM||.
A

→ →
− →

Si on∫ travaille en coordonnées cartésiennes, on a donc dM = dx i + dy j donc



→ BÈ
L= dx2 + dy2 et en coordonnées polaires dM = (r →

er + r−

eθ )dθ donc L =
0
r2 + r 2 dθ.
0

A A
La notion d'abscisse curviligne généralise la notion d'abscisse sur un axe orienté. Soit une
courbe (C), on choisit arbitrairement un sens positif de déplacement le long de (C).
On choisit de manière tout à fait aussi arbitraire un point Ω de (C).
L'abscisse curviligne s du point M de (C) est dénie par s = ΩM ù
. +ΩM
ù
si on va de Ω à
M dans le sens positif choisi, −ΩM sinon.
ù

→ −

On a donc ds = ||dM|| lorsque M se déplace d'une quantité innitésimale dM.

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2.2 Surface intérieure d'une courbe fermée

Soit (C) une courbe fermée sans point double.


La surface sous (C1 ) vaut S1 = ydx.
(C∫1 )

La surface sous (C2 ) vaut S2 = − ydx. Le signe "-" provient du fait que dx < 0.

(C2 ) ∫
La surface intérieure est donc S = S2 − S1 = − ydx − ydx
(C2 ) (C1 )
Lorsque M parcourt (C1 ) puis(C2 ) dans le sens trigonométrique choisi arbitrairement
I commeI
sens positif, M parcourt alors toute la courbe (C). On a donc : S = − ydx. Le  dans
(C)
indique que l'on calcule une intégrale sur une courbe fermée orientée. S est donnée par ce
que l'on appelle alors une intégrale curviligne.
x2 y2
Exemple 7. Calculer la surface intérieure à l'ellipse d'équation + = 1.
a 2 b2

2.3 Formule de Green-Riemann

Soit (C) une courbe fermée orientée sans point double parcourue dans le sens trigonométrique
choisi arbitrairement comme sens positif. Soient P = P(x, y) et Q = Q(x, y) des fonctions des
deux variables x et y dénies et admettant des dérivées partielles sur tout point de (C) et en
tout point de l'intérieur D de (C).
La formule de Green-Riemann est :
∫∫ ‚ Œ I
∂Q ∂P
− dxdy = Pdx + Qdy
D ∂x ∂y (C)

Elle permet donc de transformer une intégrale double en une intégrale curviligne.

x2
Exemple 8. Calculer I =2 y2 dxdy où D = {(x, y) 2 R2 / + y2 6 1}.
D 4

3 Intégrales triples
3.1 Généralités

Soit f une fonction des deux variables x,y et z dénie sur un domaine Σ 2 R3 c'est à dire
de l'espace. Ainsi, la représentation graphique de U = f(M) nécessiterait que l'on puisse
représenter en 4 dimensions car lorsqu'on fait varier les coordonnées du point M(x, y, z) dans

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Σ et que l'on reporte sa quatrième composante (qu'on peut considérer comme le temps t) on
obtient la représentation graphique de f qui est donc une hyper surface.
Entourons le point M 2 Σ par un volume innitésimal dV . Alors f(M)dV représente l'hyper-
prisme innitésimal. Cet hyper-prisme a pour base dV et pour hauteur U = f(M).
Lorsqu'on fait la somme de tous les volumes des hyper-prismes f(M)dV pour tous les points
M 2 Σ, on obtient une intégrale triple :
∫∫∫
I= f(M)dV
Σ
Comme pour les intégrales doubles, cette
∫ ∫ ∫intégrale triple représente mathématiquement un
hyper-volume algébrique La notation renvoie au fait que le domaine d'intégration est
un volume à 3 dimensions et donc que nous allons procéder à trois intégrations successives.
Exemple 9. En mécanique, l'intégrale triple est utilisée pour le calcul des moments d'inertie.
En électromagnétisme, ? ? ?

3.2 Calcul en coordonnées cartésiennes

On procède par analogie avec les intégrales doubles. En coordonnées cartésiennes, l'élément
de volume dV s'obtient en faisant varier x de dx, y de dy et z de dz et donc dV = dxdydz.

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Ainsi on a : ∫∫∫
f(x, y, z)dxdydz
Σ
Représentons un certain domaine Σ pour établir le traitement de la recherche des bornes
d'intégration. Pour un certain x xé, variant entre xmin et xmax , on découpe dans Σ une
surface Σx .

On peut alors représenter Σx dans le plan yOz. Puis le traitement sur Σx se fait comme avec
les intégrales doubles.
On a alors : ∫ x=x ∫ y=y (x) ∫ z=z (x,y) ! !
max max max

I= f(x, y, z)dz dy dx
x=xmin y=ymin (x) z=zmin (x,y)

Bien-sûr, on peut intervertir les rôles de x, y et z. Ainsi, on a 6 possibilités diérentes pour


le calcul I.
∫∫∫
Exemple 10. Calculer I = f(x, y, z)dxdydz où
Σ = {(x, y, z) 2 R3 /x > 0; y > 0; z > 0; x + y + z 6 2}. Représentez obligatoirement Σ !
Σ

3.3 Calcul en coordonnées cylindriques

On
 rappelle qu'en dimension 3, les coordonnées cylindriques sont données par :
 x = r cos θ

y = r sin θ

 z=z
Ici dV est obtenu en faisant varier r de dr, θ de dθ et z de dz. dV est un pseudo-parallélépipède
tel que dV = rdrdθdz.

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On a donc : ∫∫∫
I= g(r, θ, z)rdrdθdz
Σ
Dans la pratique, on calcule souvent ainsi :
∫ θ=θmax ∫ r=rmax (θ) ∫ z=zmax (r,θ) ! !

I= rg(r, θ, z)dz dr dθ
θ=θmin r=rmin (θ) z=zmin (r,θ)

On notera l'ordre d'intégration. En eet, dans la pratique, il est souvent plus simple de voir
ce qui se passe à θ xé. Ceci revient à couper le domaine d'intégration par un plan pivotant
autour de Oz. On coupe ensuite la section Σθ obtenue à r constant.

Exemple 11. Calcul du volume du cylindre de rayon R et de hauteur h.

3.4 Calcul en coordonnées sphériques

On rappelle qu'en dimension 3, les coordonnées sphériques sont données par :

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 x = r sin θ cos φ

y = r sin θ sin φ

 z = r cos θ
L'élément de volume est alors dV = r2 sin θdrdθdφ

et on a donc :
∫∫∫
I= h(r, θ, φ)r2 sin θdrdθdφ
Σ
et son calcul pratique se fait souvent de la manière suivante :
∫ φ=φmax ∫ θ=θmax (φ) ∫ r=rmax (θ,φ) ! !

I= r2 h(r, θ, φ)dr sin θdθ dφ


φ=φmin θ=θmin (φ) r=rmin (θ,φ)
∫∫∫
Exemple 12. Calculer zdxdydz où Σ = {(x, y, z) 2 R3 /x2 + y2 + z2 6 R2; z > 0}.
Σ

4 Compléments d'analyse diérentielle


4.1 Champ de vecteurs

Soit A une partie de l'espace. On dit qu'il existe un champ de vecteurs déni sur A si en tout
→ −
− →
point M de A il existe un vecteur E = E (M).


L'exemple le plus simple est le champ de pesanteur : − →
g =− →g (M) = −g k au voisinage du
sol qui est un champ constant car g est une constante.
Un champ de vecteurs est dit newtonien de paramètre k si le champ de vecteur est déni en


coordonnées sphériques : E = 2 −
k→
e r . On en rencontre en électrostatique.
r

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4.2 Circulation d'un champ de vecteurs


− →

Soit M un point de l'espace ou existe un champ de vecteurs E = E (M). On déplace M


d'une quantité innitésimale dM. Par dénition, la circulation innitésimale associée à ce
déplacement innitésimal est
→ −
− →
δW = E .dM

− →
− →

Si E est une force F par exemple, δW représente donc le travail innitésimal de F lors du


déplacement innitésimal dM.


Supposons que le champ de vecteurs E ait pour composantes P, Q, R dans le repère ortho-
→ −
− → −→
normé (O, i , j , k ), alors


− →
− →
− →
− →
− →

δW = P i + Q j + R k .(dx i + dy j + dz k ) = Pdx + Qdy + Rdz

C'est donc on l'a déjà vu, une forme dite diérentielle. Ainsi, une forme diérentielle peut
toujours s'interpréter comme la circulation innitésimale d'un champ de vecteurs.
Remarquez l'utilisation du δ plutôt que du d. dW est réservé aux variations innitésimales
d'une fonction. Si on ne sait pas si s'en est une, on utilise δ.


Si on fait circuler le champ de vecteurs E le long d'une courbe orientée (C) allant de d'un


point A à un point B, par déplacements successifs dM le long de (C) dans le sens positif


(choisi arbitrairement), alors la circulation du champ E le long de cette courbe orientée (C)
est dénie comme la somme de toutes les circulations innitésimales δW lorsque M va de A
jusqu'à B. C'est à dire que l'on a :
∫ ∫ ∫
− −
→ →
W= δW = E .dM = Pdx + Qdy + Rdz
(C) (C) (C)

On sait q'en paramétrisant la courbe orientée (C), on calcule "facilement" cette intégrale
curviligne.

Exemple 13. Calculer : ydx + 3xdy où (C) est le demi-cercle de centre O et de rayon R.
(C)



Remarque 1. Reprenons l'exemple ci-dessus et faisons circuler le champ E le long du segment
[AB] de l'axe Oy. Alors pour cette circulation y varie donc de −R à +R à x = 0. Donc
∫ +R
dx = 0 et ainsi on a W[AB] = 0dy = 0. Donc on a W(C) 6= W[AB] et de manière général la
−R
circulation d'un champ de vecteurs dépend en général du chemin choisi.

4.3 Potentiel scalaire



Soit E un champ de vecteurs. On dit que ce champ de vecteurs dérive d'un potentiel scalaire,


s'il existe V = V(x, y, z) une fonction des trois variables x, y, z telle que E = −g− → . La
radV
présence du moins (pas obligatoire mais plus explicite) résulte de l'interprétation physique
du potentiel : le travail fourni par une force qui dérive d'un potentiel doit être positif lorsque
le potentiel V diminue. On dit que le potentiel est un travail en devenir !

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Exemple 14. −

g = −g k le chap de pesanteur dérive d'un potentiel scalaire car −→
g = −g− →
radV
où V = mgz.


Théorème 2. Soit E un champ de vecteur qui dérive d'un potentiel scalaire V . La circulation


de ce champ de vecteurs E entre deux points A et B ne dépend pas du chemin suivi et on a
WA,→B = V(A) − V(B)

4.4 Opérateurs de l'analyse vectorielle


− ∂. −
→ ∂. − → ∂. − →
On dénit l'opérateur nabla : r . = ∂x i +
∂y
j +
∂z
k.


Ainsi on a : g−

radU = r U.

− →
− →
− →
− →

Soit E un champ de vecteurs tel que E = ‚
Ex i + Ey j + Ez k alors
Œ
on a :

− → −
− →− → ∂. −
→ ∂. − → ∂. − → →
− →
− →

Le divergent de E est : div E = r . E = i + j + k .(Ex i + Ey j + Ez k ) d'où
∂x ∂y ∂z
→ ∂Ex ∂Ey ∂Ez

div E = + +
∂x ∂y ∂z
‚ Œ

→ −→−→ − → −→ ∂. −
→ ∂. − → ∂. − → →
− →
− →

Le rotationnel de E est : rot E = r ∧ E = i + j + k ∧ (Ex i + Ey j + Ez k )
∂x ∂y ∂z
d'où ‚ Œ ‚ Œ ‚ Œ
−→−→ ∂Ez ∂Ey → − ∂Ez ∂Ex ∂Ey ∂Ex −

rot E = − i − − + − k
∂y ∂z ∂x ∂z ∂x ∂y
Et le Laplacien du potentiel scalaire U est :
→ Š=−→2 2 2 2
∆U = div g− r U = ∂∂xU2 + ∂∂yU2 + ∂∂zU2
€
radU

Enn on a comme propriétés très classiques :


→ Š=−
−→ € −
rot gradU

0


−→−→
div rot E = 0

4.5 Intégrales de surfaces

Une intégrale de surface est une intégrale de la forme :


∫∫
I= f(M)dσ
Σ

Ici Σ désigne une surface de l'espace. Le point M décrit la surface Σ. f est une fonction de
M et dσ est un morceau innitésimal de Σ entourant le point M. On remarque donc que les
intégrales doubles du paragraphe 1 sont un cas particulier avec Σ surface plane du plan xOy.
∫∫
Exemple 15. Calculer I = z2 dσ où Σ est la surface de la sphère de centre O et de rayon R.
Σ

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4.6 Flux d'un champ de vecteurs



Soit E un champ de vecteurs et Σ une surface de l'espace. On désire mesurer la quantité de


champ E qui traverse la surface Σ. Pour cela :
1. On oriente la surface Σ grâce à un vecteur normal −

n unitaire.


2. On prend l'angle formé localement au point M ente le champ de vecteurs E et le vecteur
normal −

n.

3. Le ux innitésimal qui traverse la surface innitésimale dσ au point M est donné par :
→→

dϕ = E .−n dσ.


le ux du champ E à travers Σ est donc
∫∫
− −

ϕ= E .→
n dσ
Σ

Exemple 16. Calculer le ux d'un champ constant à travers une surface Σ d'aire S.

4.7 Formules de Stokes et d'Ostrogradski

Soit dV un volume innitésimal entourant le point M. On oriente la surface innitésimale


dS qui délimite dV vers l'extérieur (surface fermée donc il y a un intérieur et un extérieur !).

− →

Alors le ux du champ E à travers dS vaut dϕ = div E .dV .


Ainsi la dénition de la divergence du champ de vecteurs E devient intrinsèquement liée à
celle d'un ux plutôt qu'à des coordonnées. Cela facilité les changements de coordonnées !
La divergence mesure la quantité de champ qui sort (qui diverge donc) localement du point
M.
De même soit (C) une courbe fermée orientée innitésimale entourant le point M. On oriente
la surface innitésimale dS délimitée par la courbe (C) par la règle dite du tire-bouchon.

− −→−→→
Alors la circulation du champ de vecteur E le long de (C) est : δW = rot E .− n dS.



Ainsi δW est égale au ux du rotationnel du champ de vecteurs E à travers la surface
innitésimale dS. Le mot rotationnel vient de ce que l'on fait circuler (tourner !) le champ
localement autour de M le long d'ne courbe fermée.
Soit (C) une courbe fermée orientée et Σ une surface s'appuyant sur cette courbe (C) et
orientée à partir du sens de rotation sur (C) par la règle du tire-bouchon.


La formule de Stokes s'énonce ainsi : la circulation d'un champ de vecteurs E le long d'une
courbe fermée (C) est égale au ux de son rotationnel à travers toute surface Σ s'appuyant
sur la courbe (C).

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I ∫∫
− −
→ → −→−→→
E .dM = rot E .−
n dσ
(C) Σ

Exemple 17. Retrouver la formule de Green-Riemann grâce à la formule de Stokes !

Maintenant, considérons une surface fermée Σ de l'espace orientée vers l'extérieur. La formule


d'Ostrogradski s'énonce ainsi : le ux d'un champ de vecteurs E à travers une surface fermée Σ
est égale à l'intégrale triple de sa divergence dans le domaine intérieur D déni par l'intérieur
de Σ.
∫∫ ∫∫∫
− −
→ →

E .→
n dσ = div E .dV
Σ D

Exemple 18. Retrouver la formule du volume d'une sphère de rayon R et de centre O en


utilisant la formule d'Ostrogradski.

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5 Exercices
∫∫
Exercice 1. Exprimer l'intégrale double f(x, y)dxdy sur les domaines D cités :
D

1. D : région rectangulaire de sommets (−1, −1), (2, −1), (2, 4) et (−1, 4).
2. D : région triangulaire de sommets (2, 9), (2, 1), (−2, 1).
3. D : région triangulaire de sommets (0, 0), (3, 1), (−2, 1).
π
4. D : région comprise entre les graphes d'équations : y = sin x, y = cos x, x = 0, x =
4
5. D : région comprise entre les graphes d'équations : y = x2 , y = 0, x = 2
6. D : région comprise entre les graphes d'équations : y = 2x, y = −x, y = 4
7. D : région comprise entre les graphes d'équations : 8y = x3 , y − x = 4, 4x + y = 9
p p
8. D : région comprise entre les graphes d'équations : x = 2 y, 3x = y, y = 2x + 5
p
9. D : région comprise entre les graphes d'équations : x + 2y = 5, x − y = 2, 2x + y = −2
10. D : région comprise entre les graphes d'équations : y = ex , y = ln x, x+y = 1; x+y = 1+e
Exercice 2. Calculer les intégrales doubles suivantes sur les domaines précisés :
∫∫
1. x2 ydxdy où D = {(x, y) 2 R2 /x > 0; y > 0; x + y 6 1}
D
∫∫
dxdy où D = {(x, y) 2 R2 /x > 1; y > 1; x + y 6 4}
1
2.
D (x + y)2
∫∫
p
3. xdxdy où D = {(x, y) 2 R2 /x > 0; y > 0; x2 6 y 6 x}
D
∫∫
dxdy où D = {(x, y) 2 R2 /x2 + y2 6 1}
1
4.
D 1 + x2 + y2
∫∫
5. (x2 − y2 )dxdy où D = {(x, y) 2 R2 /0 6 y 6 x; x2 + y2 6 R2}
D
∫∫
6. ydxdy où D = {(x, y) 2 R2/(x − 1)2 + y2 6 1 ; y > 0}, d'abord en coordonnées
D
cartésiennes puis en coordonnées polaires (on pensera à donner une paramétrisation
polaire de D) et enn grâce à la Formule de Green-Riemann.
∫∫
7. (x2 + y2 )dxdy où D = {(x, y) 2 R2 /x2 + y2 − 2y 6 0}
D
∫∫ !
x2 y2 2
y2
8. Soit 0 < b < a. +
a2 b2
dxdy où D = {(x, y) 2 R2 x
/ +
a2 b2
6 1} en utilisant la
D
Formule de Green-Riemann.

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∫∫
9. Soit a un paramètre > 0. È
xy
dxdy où D = {(x, y) 2 R2/0 6 x 6 a; 0 6
D x2 + y2 + a2
y 6 1} en coordonnées cartésiennes puis en utilisant la formule de Green-Riemann.
∫∫
dxdy où D = {(x, y) 2 R2 /0 6 y 6 x 6 1}
1
10. 2 )(1 + y2 )
D (1 + x
∫∫
11. e−(x +xy+y ) dxdy où D = {(x, y) 2 R2 /x2 + xy + y2 6 1}
2 2

D
∫1
Arctan x
Exercice 3. Le but de l'exercice est de calculer I = dx.
0 1+x
∫1
ln(1 + x)
1. Soit J = dx. Déterminer une relation entre I et J.
0 1 + x2
∫1
2. Montrer que pour tout réel x > 0, ln(1 + x) =
x
dy.
0 1 + xy
∫∫
x
3. En déduire que pour un domaine D du plan à déterminer, J = dxdy.
D (1 + x2 )(1 + xy)
4. Expliquer pourquoi on peut intervertir les rôles de x et y et écrire que :
∫∫
y
J= dxdy.
D (1 +
+ xy) y2 )(1
∫∫
x+y
5. En déduire que 2J = dxdy.
D (1 + x2 )(1 + y2 )
6. En déduire la valeur de J puis celle de I.
∫a
1. Soit a > 0. Pouvez-vous calculer e−t dt ?
2
Exercice 4.
0
∫∫
2. Calculer dxdy où Da est le disque de centre O et de rayon a.
2 +y2 )
e−(x
Da

3. On note Ca le carré centré en O et de côté 2a∫ ∫et D 2a le disque ∫de∫ centre O et de p

p
rayon 2a. Etablir une double inégalité entre e−(x +y ) dxdy,
2 2 2 2
e−(x +y ) dxdy
∫∫ Da Ca

et e −(x2 +y2 )
dxdy.
Dp2a

4. En utilisant ∫le théorème de Fubini, le théorème des Gendarmes et la question 3. déduire


a
la limite de e−t dt lorsque a → +∞.
2

Exercice 5. Calculer les intégrales triples suivantes sur les domaines précisés :
∫∫∫
1. xdxdydz où D = {(x, y, z) 2 R3 /x > 0; y > 0; z > 0; x + y + 2z 6 2}.
D

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∫∫∫
2. px +1y + z dxdydz où D = {(x, y, z) 2 R3/0 6 x 6 1; 1 6 y 6 2; 1 6 z 6 2}.
D
∫∫∫
3. Soit a > 0 et h > 0. z2 dxdydz où D = {(x, y, z) 2 R3 /x2 + y2 6 a2; 0 6 z 6 h}.
D
∫∫∫
dxdydz où D = {(x, y, z) 2 R3 /α2 6 x2 + y2 + z2 6
1
4. Soit 0 < α < β. È
D x2 + y2 + z2
β2 ; z > 0}.

Exercice 6. En utilisant les intégrales triples, calculer :

1. Le volume d'une sphère de rayon R.


2. Le volume d'un cône de révolution de hauteur h et de rayon de base R.
∫∫∫
1
3. zG = zdV , où Γ désigne l'intérieur d'un cône de révolution d'axe Oz, de rayon
V Γ
R, de hauteur h, de sommet Ω(0, 0, h) (la base du cône est dans le plan xOy), V étant
le volume de ce cône.
∫∫
Exercice 7. Soit R > 0 et a > 0. Calculer l'intégrale de surface I = f(M)dσ où f(M) =
Σ
et Σ est le cylindre d'équation x2 + y2 = R2 et 0 6 z 6 a.
z
2
x +y 2

Exercice 8. Soit R > 0 et soit S la demi sphère d'équation x2 + y2 + z2 = R2 et z



− →
− →
− →

> 0. On
considère le champ de vecteurs E = y i + x(1 − 2z) j − xy k .
−→−→ −→−→
1. Calculer rot E . En déduire le ux de rot E à travers S.
2. Retrouver ce résultat en utilisant la formule de Stokes.
3. Retrouver ce résultat en fermant la surface S par le disque de centre O et de rayon R
situé dans le plan xOy et en utilisant la formule d'Ostrogradski.

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