Les Eurocodes sont des normes européennes de conception et de calcul des bâtiments
et des structures de génie civil. Elles ont pour objet d'harmoniser les règles de conception et
de calcul au sein des différents états européens - membres de l’Union Européenne (UE) et de
l’association européenne de libre échange (AELE) - et de contribuer ainsi à la création du
marché unique de la construction et au renforcement de la compétitivité de l’ingénierie
européenne.
Ces normes forment un ensemble cohérent et homogène de textes et constituent une culture
technique commune pour les concepteurs européens.
Elles sont basées sur une approche semi-probabiliste de sécurité des constructions (méthode
des coefficients partiels) avec des méthodes de dimensionnement fondées sur le concept des
états limites (états limites de service et états limites ultimes). Elles s’appliquent à différents
matériaux (béton, acier, bois, maçonnerie, aluminium…) et à différents types de construction
(bâtiments, ponts, silos, réservoirs…).
En France, pour les ouvrages en béton, elles remplacent les règles de dimensionnement
(BAEL et BPEL).
Les EUROCODES définissent des exigences fondamentales pour atteindre des niveaux de
performances appropriés en matière de fiabilité des constructions dont les 4 composantes
sont :
1
La structure bénéficiera de la maintenance adéquate ;
L’utilisation de la structure sera conforme aux hypothèses admises dans le projet.
Les EUROCODES sont un peu moins directifs que les règlements antérieurs, ils laissent au
concepteur et au calculateur plus de liberté dans le choix des méthodes de calcul et un plus
haut niveau de responsabilité. Le concepteur peut choisir ses méthodes de calcul en fonction
de la complexité du problème à traiter.
Ce sont donc les normes EUROCODES complétées par leurs ANNEXES NATIONALES
FRANÇAISES qui seront appliquées pour le dimensionnement des structures en France.
L'Eurocode 0 (norme NF EN 1990 – « Bases de calcul des structures ») fixe les principes et
les exigences pour la sécurité, l'aptitude au service et la durabilité et définit les bases pour le
dimensionnement des structures.
Le dimensionnement d'une structure est associé aux notions de durée d'utilisation de projet
2
(durée pendant laquelle la structure ou une de ses parties est censée pouvoir être utilisée
comme prévue en faisant l'objet de la maintenance escomptée, mais sans qu'il soit nécessaire
d'effectuer des réparations majeures) et de fiabilité (capacité d'une structure ou d'un élément
structural à satisfaire aux exigences spécifiées, pour lesquelles il ou elle a été conçu(e)).
Les Eurocodes accentuent la prise en compte de la durabilité des ouvrages en s’appuyant sur
la notion de durée d’utilisation de projet qui doit être définie par le Maître d’Ouvrage.
Durée indicative
Catégorie de durée d'utilisation de
d'utilisation de projet Exemples
projet
(années)
1 10 Structures provisoires
2 25 Éléments structuraux remplaçables
3 25 Structures agricoles et similaires
Bâtiments et autres structures
4 50
courantes
Bâtiments monumentaux
5 100
Ponts et autres ouvrages de génie civil
L'Eurocode 1 (norme NF EN 1991) traite des actions pour le calcul des structures. Il est
composé de 10 normes :
Ces normes définissent les actions pour la conception structurale des bâtiments et des
ouvrages de génie civil, en particulier :
Les Annexes Nationales précisent les actions à appliquer en France telles que par exemple
les charges de neige et des charges spécifiques d'exploitation.
4. L’Eurocode 2
Ces normes permettent le calcul des bâtiments et des ouvrages de génie civil en béton non
armé, en béton armé ou en béton précontraint.
Le coefficient d’équivalence acier/béton est à calculer pour chaque cas. Il n’est plus
égal à 15.
Un nouveau concept de classes d’exposition gouverne la maîtrise de la fissuration et
de la durabilité des ouvrages.
La contrainte limite de compression du béton n’est pas à vérifier pour les classes
d’exposition XC (carbonatation) et non obligatoire pour les classes XD, XS et XF (« il
peut être pertinent de limiter les contraintes de compression à 0,6 fck»).
On doit ajouter à l’enrobage minimal c min une tolérance Dcdev (0 à 10 mm).
Le coefficient réducteur 0,85 de la résistance du béton a disparu (cas courant).
La portée de calcul est la portée entre axes et non entre nus, mais pour les structures
(poutres ou dalles) liées monolithiquement avec leurs supports, on prend le moment au
nu (M / z plus défavorable au nu).
La contrainte limite de compression des bielles (effort tranchant) est beaucoup plus
élevée.