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La première technique à laquelle on a recours lorsqu’il y a une infection apicale sur une dent est le
traitement endodontie. Si celui-ci ne suffit pas, on va réaliser une résection apicale. L’idée est de
réaliser un lambeau d’épaisseur totale puis de fraiser l’os et d’aller directement nettoyer l’infection,
et couper l’extrémité de la racine infectée. On ne fait pas de RA sans avoir essayé une RTE (Reprise
de Traitement Endodontique) , ni sur dent nécrotique, en pulpite ou sans TE.
Il s’agit d’une alternative à l’extraction lorsque le traitement endodontie ou la RTE n’a pas suffit.
Idéalement, le but est de couper l’apex infecté (résection apicale), mais aussi de réaliser une
obturation à rétro (orthograde = par la couronne ; rétrograde = par l’apex), après désobturation en
apical, pour éviter les récidives.
Définition: technique chirurgicale permettant, par un abord muco-périosté, l’exérèse d’un tissu
inflammatoire, la résection de l’apex et le scellement apical du système canalaire.
I. GÉNÉRALITÉS
Cette technique a été décrite dès 1881 par Claude Martin, et son concepteur moderne est Garry
Carr. Elle concerne les kystes apico-dentaires et principalement ceux maxillaires (58,76%). Ces kystes
souvent d’origine infectieuse sont liés au cheminement de bactéries le long de la zone pulpaire
jusqu’à former un foyer infectieux apical.
Un kyste est l’évolution d’un granulome qui s’épithélialise à partir des débris épithélium de
Malassez, formant ainsi un kyste apical pour lequel le traitement endodontie ne sera pas toujours
suffisant. Il est important de savoir que la dent causale et son infection peuvent provoquer la nécrose
des dents adjacentes par prolifération de la zone infectieuse, on parle alors de nécrose secondaire.
Rappels: Les étiologies des kystes radiculo-dentaires:
- Irritation chronique liée à un corps étranger (comme dépassement d’un traitement endo)
L’infection apicale peut être due à un dépassement endodontique. Lorsqu’il y a un dépassement,
il doit être le plus petit possible. S’il est trop important, il crée une irritation car c’est un corps
étranger, et le seul moyen de l’enlever est l’abord chirurgical (le RTE classique ne peut pas enlever
seulement la partie qui dépasse).
Il y a 3 stades successifs:
- granulome: encore très petit, radioclaire au niveau de la dent,
indication de RTE
- Epithélio-granulome lésion raidi-opaque autour c’est radioclaire, on a
plus de mal à obtenir un succès avec RTE: soit exérèse soit résection
apicale
- Kyste pour finir. Il est impossible de les différencier sur une
radiographie. Si le RTE est insuffisant c’est certainement un kyste
Il est important de retenir que le traitement endodontique (RTE aussi) doit précéder le geste
chirurgical éventuel, la chirurgie apicale sera donc de deuxième intention.
En effet, il y a moins de bons taux de succès pour une dent ayant subi une chirurgie
endodontique que pour une dent ayant subi un traitement endo ou RTE, donc il ne faut pas
systématiquement faire des chirurgies endos. Une RTE suffit souvent à résorber un granulome.
Tout d’abord, on aura de meilleurs taux de succès. Ensuite, avec une chirurgie endo, du fait de lever
un lambeau et de faire une alvéolectomie dans la partie infectée, on perd inévitablement du volume
osseux. Si jamais cela ne marche pas, cela signifie extraction de la dent.
Avec un gros granulome, si la RTE fonctionne, il permet une réossification, mais cela prend tout de
même un certain temps, souvent plus d’un an, toujours accompagné de contrôles radios et cliniques
réguliers.
Un simple RTE peut donc permettre une cicatrisation complète. On va refaire le TE en faisant un «
puff » (= amas de ciment endo au delà de l’apex, prouvant que le ciment a bien fusé et que la dent
est bien obturée. Pas de consensus au sujet des puff certains en font d’autres non).
Le kyste se distingue du granulome par la présence d’une paroi épithéliale. Du fait de cette paroi, le
traitement endo va pouvoir faire diminuer la taille du kyste, mais celui-ci ne pourra pas disparaitre
intégralement sans chirurgie.
Lorsqu’une infection d’origine endodontique se déclare, petit à petit un tissu inflammatoire se forme
à l’apex, il s’agit du granulome. Au niveau du LAD subsistent des reliquats embryonnaires, les débris
épithéliaux de Malassez. La présence de l’infection apicale peut réactiver les DEM qui vont proliférer
et former une paroi épithéliale tout du long. Le kyste vrai est ainsi une lacune bordée par une paroi
épithéliale très bien délimitée, et dans ce cas le traitement endodontique servira à faire diminuer le
kyste mais la paroi épithéliale restera, il faudra donc passer par la chirurgie pour éliminer tout le
kyste. Par déduction, si l’on voit une radio de cicatrisation totale d’une infection apicale post
traitement endodontique, on peut-être sur qu’il ne s’agissait pas d’un kyste initialement.
3) Limites de l’endodontie
- Si l’anatomie radiculaire n’est pas favorable, comme dans le cas de courbures radiculaires
prononcées. On sectionne l’apex à 90° par rapport à la racine ou on sectionne en biseau, ce
qui permet d’obturer de manière plus efficace.
- Si le traitement ancien n’est pas cathétérisable, c’est le cas des obturations avec des cônes
d’argent. On ne retrouve pas les lumières canalaires. On passe du temps pour des résultats
médiocres.
- Instrumentation fracturée, lime dont l’extrémité se casse. Il est donc important lors d’un
traitement endo d’examiner la lime chaque fois qu’on la ressort de la dent. Si la lime est
cassée mais qu’elle ne dépasse pas, ce n’est pas forcément gêneant, on peut parfois la laisser
en place. Dans ce cas, on doit bien obturer autour, on doit en informer le patient et le placer
en suivi clinique et radiologique.
- Perforation radiculaire
- Fractures horizontales: on élimine l’apex infecté, il est compliqué d’aller mettre la lime au
delà de la fracture, notamment si il y a un déplacement de la fracture. Il faut faire attention
en cas de fêlures car elles ne sont pas détectables même avec un cone beam.
Elles peuvent être liées à l’état général du patient, par exemple en secteur d’intervention irradié
(radiothérapies), on n’a pas le droit de faire de résection apicale, le risque étant de générer une
ostéite de type Ostéoradionécrose. (patient irradié —> moins bien vascularisé —> pourra moins se
défendre —> risque d’ostéoradionécrose L’os est hypnotique, hypovascularisé, et hypocellulaire
2- Position défavorable par rapport au foramen mentonnier, au NAI ou à l’artère palatine. Le NAI au
niveau des PM mandibulaires pose problème, surtout qu’à la mandibule la corticale est très épaisse.
On va devoir fraiser une très grande largeur osseuse pour aller traiter l’infection, si on est vraiment
très près du nerf on risque de ne pas bien voir ce que l’on fait et on risque de fraiser le nerf. C’est
pour ça qu’on fait un bilan 3D ou cône Beam avant l’intervention. Pour le patient, si la position du
nerf est vraiment défavorable, il faut évaluer le rapport bénéfice/risque d’intervention, soit on
extrait la dent, soit on fait la RA avec le risque d’avoir des troubles de sensibilité de la lèvre après
l’opération. Il faut bien informer le patient de ces risques. On incise toujours à distance du foramen
mentonnier.
1- Rapport racine/couronne clinique défavorable, cela aboutirait sinon à des dents avec une
mobilité résiduelle de type 2 ou 3, la dent aurait donc un très mauvais pronostic, on préfère donc
l’extraction. On doit enlever 2-3mm d’apex automatiquement donc il faut que ce soit réalisable.
Il est rare de faire des RA chez l’enfant, concerne plutôt les adultes. Si on aune atteinte parodontale
avec os fondu, le rapport est défavorable pour le patient donc pas de RA.
2- Fracture défavorable, fêlure ou perforation. Si jamais en faisant un lambeau d’exploration, on voit
que la dent a une fêlure verticale importante, on ne mène pas l’intervention jusqu’au bout. On
nettoie si il y a du tissu de granulation, on referme et on prévient le patient qu’il faudra prévoir
plutôt un remplacement de la dent. En effet, la fêlure se transformerait en fracture si on tentait la
RA, elle serait donc à extraire. Il est donc préférable de ne pas tenter l’alvéolectomie qui ferait
perdre du volume au support osseux, socle du futur implant. On peut même faire l’extraction dans la
même séance (voir avec le patient).
Ciseaux
Seringue à carpule Curette de
Lucas Pince à
Décolleur Pince gouge disséquer
Manche de Porte aiguille
bistouri
Syndesmotome
faucille
En plus du set d’alvéolectomie, il faut aussi installer un moteur chirurgical avec une fraise boule ou
fraise fissure, il permet d’avoir accès à la racine.
On installe également un système d’ultrasons pour désobsturer l’extrémité de la racine avant de la
réobturer.
B. Intervention
1- Décontamination exo/endo buccales
L’intervention démarre comme une chirurgie classique. Décontaminations exo et endo buccales
entre lesquelles il faut changer de compresse.
2- Anesthésie
L’anesthésie dépend de la dent à traiter. Au niveau d’une 12 on fait une para-apicale, et vu qu’à la fin
de l’intervention on fera des sutures en allant jusqu’en palatin, on fait également un rappel en
palatin.
3- Incision et décollement (à distance)
Le tracé de l’incision sert à faire un décollement, toujours sur plan dur. Ces deux premiers tracés sont
les plus courants. Ici à droite, deux tracés intra sulculaires, double décharge angulaire en A, et uni
décharge en B.
Il faut toujours bien prendre ses distances de sécurité, il faut prendre soin de ne pas faire d’incision
sur une zone de kyste, sinon la muqueuse formera une petite cuvette en fin d’intervention dans la
zone du kyste et cela cicatrisera en formant une petite déhiscence inesthétique pour le patient.
Avant l’incision il faut bien regarder le cliché radio préop pour être sur de ne pas avoir de mauvaises
surprises en voulant parfois faire trop petit. Il faut bien faire l’incision sur une zone de contact
osseux.
On préfère en para marginal si on a suffisamment de gencive kératinisée et si ils ont des prothèses.
Attention sur les dents couronner se méfier des incisions intrasulcuaires —> incision curviligne en
muqueuse libre plutôt pour éviter la récession gingivale après l’intervention.
Pour un patient qui aurait un sourire gingival, ou bien des couronnes céramiques au niveau des
dents en regard de la zone à traiter, le risque que présente les deux types d’incision vues
précédemment est la récession gingivale inesthétique.
On se met à environ 2mm des collets, dans la gencive attachée, et on réalise un tracé homothétique
par rapport aux papilles, avec une ou deux décharges si besoin. Il faut au moins 3mm de gencive
attachée pour faire ce tracé.
Avant de réaliser ce tracé, passer la sonde parodontale pour être sûr de ne pas inciser sur une poche
parodontale, le but serait alors complètement inatteint puisque la gencive marginale subirait une
nécrose et donnerait une impression de dent longue.
Tracé arciforme, il est très rare de pouvoir le faire sur la gencive attachée, le tracé ne pourra pas être
agrandit à la demande. Il faut donc être certain d’être sur du plan osseux partout avant d’inciser. Il
est réalisé dans la muqueuse libre, donc cela gêne le patient pour manger, parler, car les fils de
sutures sont implantés dans une zone très sollicitée fonctionnellement. La rétention de plaque
provoquée par la présence des fils induits souvent des inflammations et la dynamique du site
entraine aussi fréquemment des lâchages de sutures.
En para marginal, il faut au moins 5mm de gencive attachée, car lorsque l’on fait la suture, il faut
2mm de chaque côté de l’incision.
On réalise le décollement.
4- Trépanation osseuse et exérèse du tissu inflammatoire
Quand on fait une résection apicale, la corticale n’est pas toujours perforée en vestibulaire par
l’infection, mais quand elle l’est cela facilite le travail, car on sait dans quelle zone on doit intervenir.
Si ce n’est pas le cas, une analyse radiographique de l’anatomie
radiculaire et un report de proportions par rapport à la couronne
clinique permettra de connaitre la zone où sera réalisée l’ostéotomie
avec la fraise boule.
On réalise la trépanation à l’aide d’une fraise boule fine. On pratique
un volet osseux directement au niveau de la partie apicale de la dent
causale.
5- Résection apicale
On sectionne l’apex de manière biseauté, ce qui permet à l’oeil opérateur de repérer quelle est la
bonne à désobstruer. Il faut bien travailler sous irrigation (comme à chaque utilisation du moteur
chirurgical). Cela évite une nécrose osseuse post-op par échauffement. Ici on utilise une fraise fissure
montée sur pièce à main chirurgicale pour sectionner la racine.
6- Préparation et obturation du canal
On utilise ici un insert à US doublement coudé. Cette technique est rapide et possède de très bons
taux de succès. La désobturation se fait 2mm à 3mm après la
résection.
Bien mettre l’insert dans l’axe de la lumière pour éviter de créer un
faux canal
Cette technique permet le nettoyage de l’extrémité apicale et
l’étanchéité de l’extrémité radiculaire. On obture ensuite avec un
matériau d’obturation (IRM) avec petites spatules à bouche et des
micro-fouloirs.
On spatule l’IRM et on fait des petits cylindres qu’on coupe pour
obtenir des codes. On tasses les cones à l’intérieur du canal avec le
microfouloir.
Si TE étanche on ne refait pas.
Matériaux d’obturation: Tous ont plus ou moins les mêmes taux de succès. L’IRM est blanc et coûte
moins chers Autres: composites, gutta-percha, super EBA, MTA, verre ionomère, amalgame d’argent
MTA est très cher. Avec le composite, il est difficile d’obtenir une obturation de qualité dans cette
zone. La gutta est parfois difficile à réchauffer et à fouler. L’amalgame d’argent n’est plus du tout
utilisé il entraînait des saignements post-op.
7- Nettoyage
On nettoie la cavité, on retire les copeaux d’IRM qui sont tombés. On irrigue avec de la Bétadine et
du sérum, certains praticiens préfèrent l’eau oxygénée ou la chlorhexidine. Le plus important c’est le
curetage mécanique. Le nettoyage est complémentaire.
8- Sutures, compressions
On utilise souvent du fil de décimale assez fine, souvent 5.0 ou 6.0 et souvent le PROLENE,
résorbable ou pas.
9- Radiographie de contrôle
A faire directement en post op. On surveille toute la réossification avec des radios tous les 3 mois. Ca
doit être propre, lisse, pas de débris de granulations ou de petits becs qui risqueraient de perturber
la cicatrisation.
Récap :
IV. POST-OPÉRATOIRE
A. Prescriptions post-op
La prescription hospitalière peut contenir des ATB, mais l’ANSM stipule que ce n’est pas
recommandé chez le sujet sain.
A l’hôpital et en clinique, c’est particulier car ce sont des étudiants qui ont travaillé, l’intervention a
donc duré plus longtemps, il y a donc un risque d’infection post op, on met donc systématiquement
des ATB.
Les risques d’oedème post op liés à l’intervention imposent une prescription pré op de corticoïdes
de type Bétaméthazone ou Prednisolone.
Bien mettre de la glace 15min toutes les heures (surtout secteur incisif maxillaire qui gonfle
beaucoup, pas besoin de plus longtemps, sinon risque de brulure au froid).
Antalgiques de niveau I - paracétamol et niveau II - codéine tramadol
Antiseptiques (bain de bouche chlorhexidine)
B. Suites post-op
Conseils post op (glace...). But de la prescription: limiter les suites opératoires : douleur, oedème,
hématome Plus le geste est court, moins il y a de suites opératoires.
V. CRITÈRES DE GUÉRISON
A. Critères cliniques
Echec Succès
Douleurs résiduelles Absence de symptômes,
pas de sensibilité a la
percussion
Tuméfaction Parodonte sain, pas de
mobilité
Fistule Pas de processus
infectieux, fonctionnalité
et confort de la dent
B. Critères radiologiques
Echecs succès
Persistance d’une lésion Réossification totale de l’os
radioclaire égale ou augmentée opéré avec lamina dura continue
par rapport a la lésion intiale et trabéculation osseuse
Élargissement du LAD signe Recouvrement d’un mince et
d’une parodontite apicale régulier LAD
Discontinuité de la lamina dura Condensation et densité de
l’obturation optimale
Les clichés sont réalisés tous les 3mois et 6mois jusqu’à cicatrisation osseuse complète. Si ne se
redensifie pas à 6mois, il faudra surement extraire.
C. La récidive
Chirurgie endodontique : dire aux patients qu’il y a 2 chances sur 10 que ça ne marche pas, et
surtout tenter un RTE si le TE n’a pas marché au lieu d’adresser directement en chirurgie pour une
chirurgie endodontique.
Guérison incertaine et échec: 21,3% Les résultats sont « types de dent » - dépendant. Pour le secteur
antérieur ils sont meilleurs (95%) : meilleure visibilité, accessibilité et dents
monoradiculées. Molaires (68%)
On retiendra que de manière générale il y a un taux d’échec de 30% pour les chirurgies
endodontiques.
Les résultats sont meilleurs chez les sujets sains et jeunes.
Exérèse d’un kyste mandibulaire chez un patient de 40 ans sans ATCD médicaux, adressé par son
chirurgien dentiste traitant. Interrogatoire: pas de symptomatologie
Examen clinique: pas de signes infectieux locaux
- Fenestration de la table osseuse externe par la lésion, on élargit pour avoir vision optimale
du site.
- On regarde cavité kystique: si enlevé proprement, le kyste sort en un seul tenant non percé,
comme un ballon de baudruche, il faut juste bien le décoller avant de le retirer.
Avant de faire une chirurgie endodontique il faut faire une chek-list pour savoir si elle est réalisable :
- Dent mono ou pluriradiculée
- Taille de l’infection : granulome, épithéliogranulome, kyste
- Risques anatomiques (sinus, artères, nerfs)
- Traitement en do ou RTE déjà réaliser ?