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CHAPITRE 2.3 : La société anonyme (SA)
I/ Conditions de fond
2 minimum ou 7 lorsque la société offre au public des titres financiers (SA cotée)
Pas de maximum
Si la SA est commerciale par la forme quel que soit son objet, la capacité civile est requise pour être actionnaire.
Les actions de numéraire doivent être libérées de la moitié au moins de leur VN à compter de leur souscription. Libération du
surplus intervient en une ou plusieurs fois dans un délai de 5 ans sur appel du directoire ou du conseil d’administration (CA)
Apports en nature : autorisés, ils doivent faire l’objet obligatoirement d’une évaluation par un CAA désigné à l’unanimité par les
fondateurs ou à défaut par décision de justice. Les actionnaires ne sont pas tenus de retenir l’évaluation du CAA mais ils sont
tenus responsables de leur propre évaluation pour 5 ans. (Cf. feuille d’exception)
I/ Les administrateurs
A/ Statuts
i. Le nombre d’admin
° disposition légale et statutaire : la loi prévoit un minimum d’admin de 3 et un max de 18. Le nombre est déterminé par les
statuts. Il peut néanmoins être dérogé temporairement à ce plafond qui peut être porté à 24 en cas de fusion. Par ailleurs, les statuts
peuvent prévoir un nombre d’administrateurs obligatoire équivalent ou non au nombre d’administrateurs composant le conseil.
Les statuts peuvent prévoir un nb d’admin.
°la cooptation : possibilité pour le conseil de désigner un ou plusieurs administrateurs temporairement lorsque le nb d’admin
vient être < au nb initialement prévu ou au minimum obligatoire prévu par les statuts.
3 types de cooptation :
Cooptation libre (ou facultative) : lorsque le nb d’administrateurs vient à être < au nb initialement prévu tout en étant >
au minimum légal ou statutaire. Le CA est libre de coopter ou non.
Cooptation obligatoire : lorsque le nb d’admin devient < à la limite minimal fixé par les statuts tout en restant > au
minimum légal. Le CA doit procéder à la désignation temporaire de nouveaux admin dans les délai de 3 mois. Les
nominations sont alors soumises à ratification à la prochaine AG (la désignation temporaire ne vaut que jusqu’à la
prochaine AG, moment où elle pourra ratifier la désignation = pour la cooptation facultative et obligatoire).
Cooptation interdite : lorsque le nb d’admin devient < à la limite légale de 3. Les administrateurs restants en fonction
doivent convoquer immédiatement une AGO en vue de compléter l’effectif du conseil. Aucune décision importante ne
pourra être prise avant que le conseil ait retrouvé une composition normale.
La capacité : les admin n’ont pas la qualité de commerçant, la capacité civile suffit donc pour être éligible au CA
Qualité d’actionnaire : la loi n’impose pas aux admin d’être actionnaires de la société. Néanmoins, cette exigence peut
résulter des statuts.
DDS 2.3
Limite d’âge : il appartient aux statuts de déterminer une limite d’âge pour les fonctions d’administrateur. A défaut de
précisions statutaires, la loi fixe à un tiers le nb d’admin ayant dépassé l’âge de 70 ans. La nomination en violation de la
limite statutaire ou légale est nulle. Le dépassement de 70 ans en cours d’exercice (de mandat) entraîne la démission
d’office de l’administrateur le plus âgé, à défaut de précision statutaire.
Le cumul des mandats
La loi prévoit qu’une même personne physique ne peut pas détenir simultanément plus de 5 mandats d’administrateur dans des
sociétés ayant leur siège sur le territoire français. La loi fixe aussi un plafond global de cumul de mandat fixé à 5.
Un mandat d’admin et de PCA dans une même société ne compte que pour 1 seul mandat.
Il peut être dérogé à ces limites.
En effet, les mandats d’administrateur exercés dans des filiales cotées ou non sont illimités.
D’autre part, les mandats d’administrateurs au plus 5 exercés dans des sociétés sœurs non cotées ne comptent que pour 1 mandat.
Les DGD ne sont pas visés par la règlementation.
Être administrateur et/ou PCA et DG (nommé par le CA) d’une même SA ne compte que pour un seul mandat et on
prend le mandat de DG.
Règlementation ne concerne que les mandats sociaux occupés dans les SA ayant leur siège sur le territoire français.
La loi distingue :
- Un plafond par type de mandat (catégorie)
- Un plafond global (tout mandat confondu) = 5 mandats sauf exception
Admin et membre du CS
Principe = plafond de 5 mandats
Exception :
- Mandats de même nature dans les filiales sont illimités (on n’en compte qu’un : celui occupé dans la société mère)
- 5 mandats dans les sociétés sœurs ne compteront que pour 1 seul mandat
DDS 2.3
DG, Directoire et DGU
Principe = plafond de 1 mandat
Exception :
- Un mandat de même nature peut être occupé dans une filiale (dérogation)
- Un mandat de même nature dans une autre société sœur non cotée
Sanction au non-respect du cumul des mandats : se démettre des mandats en trop dans les trois mois de sa nomination. A défaut, le
mandataire est réputé s’être démis de son nouveau mandat.
ATTENTION : Seul font l’objet de cette règlementation les mandats détenus dans la société anonyme en France. Les mandats
détenus dans les autres formes de sociétés ne sont pas pris en compte dans la règlementation.
Incompatibilités et interdictions : La qualité d’admin entraîne une participation certaine à la vie des affaires, ce qui
justifie un certain nombre d’incompatibilités. Par exemple, qualité d’administrateur et CAC, admin et qualité de
fonctionnaire… Par ailleurs, l’admin ne doit pas avoir fait l‘objet d’une interdiction de gérer.
Le cumul des fonctions de mandat avec un contrat de travail : Règlementation quant au cumul du mandat et contrat
de travail. Ce cumul est possible sous certaines conditions :
Conditions de droit commun (travail effectif, lien de subordination, distinction des fonctions)
Conditions propres à la SA :
Le nombre des admin liés à la société par un contrat de travail ne doit pas dépasser le tiers des admin (=règle du
tiers).
Le contrat de L doit être antérieur à la désignation comme admin (par exception, cette exigence n’est pas requise
lorsque l’entreprise satisfait aux seuils suivants : nombre de salariés < 250, CA HT < ou = 50 millions, total du bilan
à 43 millions d’€)
Les admin ne peuvent recevoir qu’une rémunération appelée jeton de présence. L’assemblée générale détermine une somme
globale que le CA répartit entre ses membres en fonction de critères qu’ils se donnent ou ceux prévus par les statuts.
D’autre part, les admin peuvent à titre exceptionnel recevoir une rémunération pour des missions ou des mandats qui leur sont
confiés par le CA.
La loi impose que le conseil d’administration rende compte de la rémunération totale de ses dirigeants dans le rapport de gestion.
La durée des fonctions des admin est fixée par les statuts. Toutefois, celle-ci ne peut excéder 6 ans. Toute nomination pour une
durée > à celle prévue par la loi est nulle. La désignation relève de la compétence exclusive de l’AGO.
Le mandat d’admin est renouvelable sauf stipulation statutaire différente.
Les fonctions d’administrateur peuvent prendre fin pour différentes raisons : décès, démission, interdictions, incompatibilités,
dépassement du seuil de la limite d’âge, cumul des mandats qui dépasse le max.
En effet, la révocation des administrateurs est prononcée à l’Ad Nutum (d’un simple signe de la tête sans justification) =>
décision des actionnaires n’a pas à être motivée. Cette disposition est d’ordre public. => pouvoir arbitraire de l’AG (pouvoir
discrétionnaire = pas de motif)
Elle peut intervenir à tout moment par l’AGO sans qu’il ne soit nécessaire qu’elle figure à l’ordre du jour.
Néanmoins, l’admin révoqué peut obtenir des D&I si révocation prononcée dans circonstances injurieuses ou vexatoires => la
révocation reste valable. Il en est de même lorsque l’admin n’a pu exercer son droit à la défense (= présenter des arguments en
défense pour se justifier et s’expliquer).
i. La responsabilité civile
L’acceptation des fonctions d’admin confèrent des attributions comportant des risques lorsque les agissements de ces derniers ont
causé un préjudice à la société, aux actionnaires, ou au tiers.
Action individuelle peut être exercée par les représentants légaux ou par un ou plusieurs actionnaires représentant au moins 1/20ème
du KS.
Action collective : association d’actionnaires dans les mêmes conditions. L’exigence du K détenu est cependant réduite en
fonction de l’importance de ce même K. A savoir :
° pr les sociétés dont le KS est > 750 000€ -> sera exigé 4% pr les 750 000 premiers euros, 2,5% pour la tranche située entre 750k
et 7,5m, 1% pr la tranche entre 7,5m et 15m et 0,5% pr la tranche > 15m.
Ex : si société de 900k => 4%*750k + 2,5%*150k (900k-750k) = 33 750€ = minimum indispensable à détenir pour mener une
action collective.
L’action en responsabilité se prescrit par 3 ans et toute stipulation des statuts subordonnant l’exercice de l’action sociale à une
autorisation quelconque est réputée non écrite.
Les administrateurs sont pénalement responsables des infractions de droit commun prévues par le code pénal
+ infractions prévues par le DDS (abus de biens sociaux, dividendes fictifs, surévaluation des apports en nature, comptes
inexacts) commises dans la direction et l’administration de la société en qualité d’auteur, co-auteur, complices.
Le CA obéit à des règles de parité (SA cotée = obligatoire) mises en place depuis 2011. Le nombre d’admin de chaque sexe ne
peut pas être < à 40% à l’issue de la prochaine AG ayant à statuer sur des nominations dans les sociétés qui, pour le 3 ème exercice
consécutif, emploient un nb moyen > ou = à 250 salariés et qui présente un CA HT ou bien un total du bilan > ou = 50 millions
d’€. Dans ces mêmes sociétés, lorsque le CA est composé au max de 8 membres, l’écart entre le nb des admin de chaque sexe ne
peut pas être > 2.
Pour SA non cotée : obligatoire si dépassement des seuils
Si société non cotée qui ne dépasse pas les seuils : la loi prévoit que les actionnaires doivent rechercher une représentation
équilibrée des hommes et des femmes (pas de % bien précis)
Ces conditions sont valables pour les sociétés non cotées, les sociétés cotées étant assujetties à cette obligation de fait (le simple
fait d’être cotées les assujetties à ces obligations).
Les entreprises qui ne respecteront pas cette obligation encourent des sanctions :
- La nullité de la nomination (non conforme aux règles de parité)
- La nullité des délibérations rendues par le CA ne respectant pas les conditions de parité
- Suspension de la rémunération des administrateurs
La direction générale de la société de type de classique est assumée soit par un DG nommé par le CA soit par un PCA nommé
par le CA. Ce dernier cumule alors son mandat avec celui de DG. Dans les conditions définies par les statuts, le CA choisit entre
ces deux modalités :
i. Le statut de PCA
a) Les conditions d’éligibilité
Son statut est calqué sur celui des admin, seules quelques règles présentent des particularités.
DDS 2.3
PP : le PCA doit être une PP (si nomination d’une PM : nomination nulle)
Administrateur : le PCA est élu parmi les membres du CA
Limite du nb de mandat : le PCA étant nécessairement admin, les règles de cumul des mandats sont celles applicables
aux admin.
Capacité, incompatibilités, interdiction : les règles applicables sont celles des admin
Limite d’âge : 65 ans
b) Nomination
Seul le CA est compétent pour nommer le PCA. Ce pouvoir ne peut pas être exercé par l’AG même si les statuts le prévoient.
Les statuts doivent prévoir une durée de mandat qui ne peut excéder celle du mandat d’admin. Le mandat prend donc fin aux
termes prévus (max 6 ans mais possibilité de réélection)
Le mandat peut aussi prendre fin par la démission, limite d’âge, perte de la qualité d’admin, la révocation.
La révocation peut intervenir Ad nutum par décision du CA à tout moment (=>l’organe qui nomme est aussi l’organe qui
révoque). L’AG peut indirectement procéder à cette révocation en faisant perdre au président sa qualité d’administrateur, ce qui
entraîne l’impossibilité de continuer à exercer les fonctions de président.
La révocation ne donne pas lieu à indemnisation sauf lorsqu’elle est intervenue dans des circonstances injurieuses ou vexatoires.
d) La rémunération du PCA
Le PCA perçoit en qualité d’admin une rémunération (jetons de présence). En qualité de président, il a droit à une rémunération
spéciale dont le montant est fixé et modifié par le CA.
A titre principal, le PCA organise et dirige les travaux du CA dont il rend compte à l’AG. Par ailleurs, il veille au bon
fonctionnement des organes de la société (ex : régularité des convocations ou encore l’exercice du droit de communication des
actionnaires)
Enfin, sauf clause contraire, il dispose d’une voix prépondérante en cas de partage des voix au sein du CA.
B/ Le fonctionnement du CA
Les modes qui forment les délais de convocation sont librement fixés dans les statuts.
Le CA doit être nécessairement convoqué aux fins d’organisation de l’AGOA.
En dehors de cette hypothèse, il appartient aux statuts de déterminer la fréquence des réunions. Néanmoins, si le conseil ne s’est
pas réuni depuis plus de 2 mois, un groupe d’administrateurs représentant au moins 1/3 des membres peut demander au PCA de
convoquer le conseil sur un ordre du jour déterminé. Le DG peut aussi demander la convocation du conseil.
ii. La tenue du CA
Sauf clause contraire des statuts, les admins à défaut d’être personnellement présent peuvent se faire représenter par un autre
admin aux séances du conseil. Par ailleurs, sauf clause contraire, les admins peuvent participer au conseil par des moyens de
visioconférence. Ils sont alors réputés présents pour le calcul du quorum et de la majorité.
Le CA ne délibère valablement que si la moitié au moins de ses membres sont présents = le quorum. Toute clause contraire est
réputée non écrite. Les décisions sont adoptées à la majorité des membres présents ou représentés.
C/ Les pouvoirs du CA
Par ailleurs, il est compétent pour mettre en place les différents organes sociaux : nomination du DG, nomination du PCA,
révocation du DG et du PCA, attribution de mandats spéciaux.
Enfin, il doit assurer le bon fonctionnement des assemblées générales il procède ainsi à sa convocation et en fixe l’ordre du jour.
Le conseil dispose de pouvoirs propres prévus par des dispositions spéciales du Code de commerce :
Accorder l’autorisation préalable des conventions règlementées.
Autoriser les cautions et garanties au nom de la société. L’autorisation doit être donnée pour un montant limité en général
prévu dans les statuts.
Procéder à la cooptation des administrateurs
Décider du déplacement du siège social sur le territoire français sous réserve de ratification par la prochaine AG.
A/ Le directeur général
La direction générale de la société est assurée par un DG qui peut être le PCA ou un tiers PP.
i. Le statut du DG
a) Conditions d’éligibilité
PP : Le DG est obligatoirement une PP
Capacité, incompatibilité, interdiction : idem que les administrateurs
Limite d’âge : les statuts peuvent prévoir une limite d’âge à défaut, cette limite est fixée à 65 ans. Lorsque le DG atteint
la limite d’âge, il est réputé démissionnaire d’office.
Le cumul des mandats : une PP ne peut pas exercer plus d’un mandat de DG d’une SA ayant leur siège sur le territoire
français. Cette interdiction s’étend aux membres du directoire et au DGU. 2 exceptions (cf tableau)
b) Nomination
Le pouvoir de nomination du DG appartient en propre au CA. La nomination doit faire l’objet de mesures de publicité (JAL et
BODACC).
Le DG est révocable à tout moment par le CA. Si la révocation intervient sans juste motif, elle peut donner lieu à des D&I sauf
lorsque le DG est aussi PCA.
d) La rémunération du DG
Fixée par le CA. Il s’agit d’une compétence exclusive. A noter que la rémunération n’a pas à suivre la procédure des conventions
règlementées.
B/ Le DG délégué (DGD)
i. Les statuts
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a) Éligibilité
Le DGD est obligatoirement une PP qui peut être choisie parmi les membres du CA ou en dehors d’eux. Sa nomination est
cependant incompatible avec la qualité de PCA. Les règles relatives aux incompatibilités, interdictions ou à la capacité applicables
aux admin sont ici transposables. La limite d’âge est de 65 ans sauf clause contraire des statuts. Les règles relatives au cumul de
mandats ne lui sont pas applicables.
b) Nomination
Le CA sur proposition du DG peut nommer un ou plusieurs DGD selon le nombre fixé par les statuts sans pouvoir dépasser 5.
Hormis les causes habituelles de cessation des fonctions, le DGD peut être révoqué à tout moment par le CA sur proposition du
DG. Si la révocation ne repose pas sur un juste motif, elle peut donner lieu à des D&I
Ils sont fixés par le CA en accord avec le DG. A l’égard des tiers, il dispose des mêmes pouvoirs que le DG
I/ Le directoire
a) Conditions de nomination
-PP obligatoirement sous peine de nullité de la nomination
-actionnaire ou non (les membres du directoire peuvent être choisis parmi ou dehors des actionnaires)
-capacité civile requise
-incompatibilités identiques à celles prévues pour le DG de la SA
ATTENTION : incompatibilité spécifique : aucun membre du CS ne peut faire partie des membres du directoire (séparation des
fonctions). Si un membre du CS est nommé au directoire, son mandat au conseil de surveillance prend fin dès son entrée en
fonction.
-âge : limite fixée à 65 ans si les statuts n’ont prévu aucune limite spécifique.
-interdiction : comme le DG (interdictions liées aux condamnations (infraction pénale))
-cumul de mandats : comme le DG (Cf. Tableau)
b) Modalités de nomination
La loi prévoit que le directoire est composé de 5 membres au plus (peut être porté à 16 pour les sociétés cotées) et 2 membres au
moins.
Néanmoins, dans les SA dont le K est < 150 000€, les fonctions dévolues au directoire peuvent être exercées (pas obligatoire) par
une seule personne qui prend le titre de DGU.
Les membres du directoire sont nommés par le CS qui confère à l’un d’eux la qualité de président. Cette compétence est d’ordre
public (les statuts ne peuvent pas prévoir autre chose).
+ révocation et démission.
La révocation est décidée par l’AG des actionnaires ainsi que, si les statuts le prévoient, par le CS.
Cette révocation peut être prononcée à tout moment même si elle ne figure pas à l’ODJ dès lors que des motifs graves y
conduisent. Sans être une condition de validité de la révocation, un juste motif est néanmoins requis. A défaut, la révocation peut
donner lieu au versement de D&I.
ii. La rémunération
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L’acte de nomination des membres du directoire fixe le mode et le montant de la rémunération de chacun de ses membres.
L’attribution de la rémunération doit résulter d’une délibération du conseil conforme aux règles qui régissent le fonctionnement de
cet organe.
B/ Le fonctionnement du directoire
A noter cependant que dans ses rapports avec les tiers, la société est engagée même par les actes du directoire qui ne relèvent pas
de l’objet social (comme SARL et SAS mais différent de SNC et SC)
Le président du directoire représente la société dans ses rapports avec les tiers (pouvoir d’engager et de diriger/représenter)
Responsabilité civile : les membres du directoire sont soumis à la même responsabilité que les admin
Responsabilité pénale : toutes les infractions du droit commun + celles spécifiques au dds (abus de B sociaux, dividendes fictifs,
diffusion de comptes inexacts)
a) L’éligibilité
-PP ou PM : les membres du CS peuvent être indifféremment des PP ou des PM. Si nomination d’une PM, celle-ci est tenue de
désigner un représentant permanent soumis aux mêmes conditions et obligations des autres membres du CS.
-actionnaire ou non : la loi n’impose pas d’être actionnaire mais les statuts peuvent l’exiger.
-âge : limite d’âge à 70 ans pour max 1/3 des membres (cf admin).
-capacité, incompatibilité, interdiction : idem admin.
-cumul des mandats : cf tableau
-condition de parité : contrainte d’avoir une composition d’au moins 40% pr chaque sexe.
b) Modalités de nomination
Tous les membres du CS sont nommés par l’AGO. En cas de vacance d’un siège, les règles de la cooptation s’appliquent
La révocation peut être prononcée en toute circonstance par l’AGO. La révocation est prononcée Ad Nutum. (cf admin)
Exception : circonstances injurieuses ou vexatoires = D&I
B/ Fonctionnement et attributions du CS
i. Les délibérations du CS
Le CS est composé d’un nombre de membre compris entre 3 et 18 (avec 24 en cas de fusion).
Les statuts de la société déterminent les règles relatives aux convocations et aux délibérations du CS. Néanmoins, le conseil doit
être réuni lorsqu’un membre du directoire (ou 1/3 des membres du CS) en font la demande motivée.
Le quorum = la moitié des membres présents (physiquement, visio) = les représentants ne comptent pas pour le quorum
Les décisions sont prises à la majorité des membres présents ou représentés et font l’objet d’un PV.
Dans l’exercice de cette attribution, le conseil opère à tout époque de l’année les contrôles et vérifications qu’il juge opportuns et
peut se faire communiquer les documents qu’il estime utiles à l’accomplissement de sa mission.
Le conseil présente enfin à l’AGOA des actionnaires ses observations sur le rapport du directoire et sur les comptes de l’exercice.
Par ailleurs, un mandataire désigné en justice à la demande de tout intéressé ou en cas d’urgence par le CSE (comité social et
économique) ou encore par un ou plusieurs actionnaires représentant au moins 5% du K peut demander la convocation de
l’assemblée.
L’assemblée ne peut voter que sur les résolutions qui figurent à l’ODJ. Par ailleurs, le refus d’inscrire à l’ODJ un projet de
résolution est une cause de nullité de l’assemblée.
DDS 2.3
iii. Le droit d’information des actionnaires
Droit de communication permanent : tout actionnaire a le droit à toute époque de l’année d’obtenir communication des
documents sociaux concernant les trois derniers exercices (rapport de gestion, rapport des CAC etc…)
Droit de communication préalable : préalablement à toute assemblée, les actionnaires ont un droit de communication de
tous les documents nécessaires à leur vote. A l’occasion de l’AGOA, doivent être joints à la convocation les comptes
annuels, le rapport de gestion, l’ODJ et les projets de résolution, l’identité des dirigeants sociaux et la liste des
actionnaires.
Par ailleurs, tout actionnaire étant en droit de poser des questions écrites à l’occasion de toute assemblée. Le CA ou le
directoire est tenu d’y répondre au cours de l’assemblée.
i. Les participants
° les actionnaires : tout actionnaire a le droit de participer aux assemblées (indifféremment du nb de titres détenus). L’actionnaire
titulaire d’actions doit pouvoir justifier de sa qualité. Il exerce son droit personnellement ou peut se faire représenter par un autre
actionnaire ou son conjoint. Cette représentation est possible par toute personne dans les sociétés cotées.
Chaque assemblée fait l’objet d’un PV rédigé sur un registre spécial qui est ensuite coté et paraphé.
i. Compétence
AGO compétente pour toutes les décisions qui n’ont ni pour objet ni pour effet la modification des statuts.
Ex : nomination des administrateurs, approbation comptes annuels, nomination CAC
Les décisions sont adoptées à la majorité des voix des actionnaires présents ou représentés.
B. Les AGE
i. Compétence
AGE compétente pour les décisions qui ont pour objet ou effet de modifier les statuts
Ex : augmentation de K, élargissement de l’objet social
Par ailleurs, la nomination du CAC peut aussi être rendue obligatoire sur décision de justice à la demande d’un ou plusieurs
actionnaires représentant au moins 1/10 du K.
La nomination peut aussi résulter d’une obligation des statuts ou d’une décision des actionnaires. La nomination se fait en AGO.
Les fonctions du CAC expirent à l’issue de la tenue de l’AGO qui statuent sur les comptes annuels du 6ème exercice.
° certification des comptes : par la certification, le CAC atteste que les comptes examinés par lui sont sincères et réguliers et
donnent une image fidèle de la société. Il peut certifier les comptes purement et simplement (tout va bien), avec observation (sous
réserve) ou encore il peut refuser de certifier les comptes lorsqu’il constate des anomalies significatives.
° surveillance : le CAC veille à ce que l’égalité soit respectée entre actionnaires et que les modifications statutaires se sont
opérées conformément aux dispositions légales.
Dirigeants : d’une part, le CAC est tenu de porter à la connaissance des dirigeants un compte rendu de mission càd le
résultat de ses investigations. D’autre part, le CAC peut être tenu de déclencher la procédure d’alerte. Cette procédure doit être
ouverte lorsqu’il découvre dans le cadre de sa mission des faits de nature à compromettre la continuité de l’exploitation. Cette
procédure se déroule selon les étapes suivantes :
-1er temps : le CAC adresse aux dirigeants (PCA + DG // Directoire) une demande d’éclaircissement au regard des faits constatés.
Ces derniers sont tenus dans les 15j qui suivent de fournir une réponse précisant les solutions envisagées.
-2ème temps : à défaut de réponse ou d’explication ou que les solutions paraissent insuffisantes, le CAC est tenu d’inviter le CA ou
le CS à statuer sur les faits relevés. Cette invitation est formulée dans les 8j qui suivent la réponse des dirigeants.
-3ème étape : à défaut de réunion de ces organes ou si les décisions ne paraissent pas pouvoir assurer la continuité de l’entreprise, le
CAC les invite à faire délibérer une AG dans le délai de 15j à compter de leur délibération.
-4ème temps : si à l’issue de l’AG, le CAC constate que les décisions prises ne permettent toujours pas d’assurer la continuité de
l’exploitation, il doit informer de ses démarches le président du TC. Il peut aussi selon le cas, en informer le ministère public.
Ministère public : le CAC doit informer le procureur de la république des faits délictueux dont ils surprennent l’existence au
cours de leur mission. Il n’est pas nécessaire que le CAC procède à la qualification pénale des faits. Le proc de la république
décidera ensuite d’engager ou non les poursuites pénales. Cette obligation, lorsqu’elle n’est pas respectée constitue le délit de non-
révélation de faits délictueux pour laquelle le CAC encourt une peine d’emprisonnement de 5 ans.
Les actionnaires disposent de différents droits permettant de contrôler la gestion sociale mais aussi d’un droit plus général : le
droit de vote leur permettant d’approuver ou non les différentes conventions.
i. L’expertise de gestion
Les actionnaires peuvent demander en justice la désignation d’un expert de gestion sur une ou plusieurs opérations de gestion.
Cette demande judiciaire doit être précédée d’une demande d’information préalable aux organes de gestion. Ce n’est qu’à
DDS 2.3
défaut de réponse dans le délai d’un mois que les actionnaires individuellement ou en se regroupant à condition de représenter au
moins 5% du K qu’ils pourront saisir le tribunal. L’expert de gestion voit sa mission délimitée par le jugement procédant à sa
désignation. En toute hypothèse, il ne peut s’agir que d’actes de gestion sur une ou plusieurs opérations déterminées.
L’expert doit rendre un rapport qui est adressé au demandeur, au ministère public, au CAC, au CSE, au CA, directoire, CS
a) Définition
Il s’agit de la convention qui intervient directement ou par personne interposée entre la société et son DG, DGD, administrateurs,
membre du directoire ou du CS ou un actionnaire disposant d’une fraction des droits de vote > 10%
Il s’agit aussi de la convention qui intervient entre la SA et une autre société dont l’un des DG, DGD, admin, membre du
directoire ou du CS est aussi associé indéfiniment responsable, gérant, administrateur, membre du CS, propriétaire (d’une
entreprise) ou de façon générale, dirigeant de cette entreprise (cette SA).
b) Procédure
Les conventions règlementées doivent faire l’objet d’une procédure spécifique. En effet, avant leur conclusion, elle doit faire
l’objet d’une autorisation préalable du CA ou du CS. L’un ou l’autre doit être saisi à l’initiative de l’intéressé. Il s’agit d’un
contrôle a priori. Les conventions conclues doivent être approuvées ou non par l’AG des actionnaires (décision ordinaire). Ils
statuent au vu d’un rapport spécial établi par le CAC sur les conventions règlementées. Les conventions non approuvées
produisent leurs effets à charge pour l’intéressé d’en supporter personnellement les conséquences préjudiciables pour la société.
Enfin, lorsque les conventions n’ont pas fait l’objet d’une autorisation préalable, elles encourent la nullité. Néanmoins, les
actionnaires peuvent couvrir cette nullité (ne plus encourir la nullité) en statuant au regard d’un rapport du CAC précisant les
raisons pour lesquelles la procédure n’a pas été suivie.
Opérations visées :
- Souscrire des emprunts auprès de la société
- Se faire autoriser des découverts en C/C
- Se faire cautionner ou garantir ses propres engagements envers les tiers par la société
Conséquences :
- Nullité absolue (sanction civile)
- Sanction pénale = les faits peuvent recevoir une qualification pénale (dividendes fictifs, ABS)
i. Définition
DDS 2.3
Titre de propriété négociable représentant une fraction du K d’une société par action. Les actions, à la différence des parts
sociales, sont en principe librement négociables. A l’inverse, la cession des parts sociales obéit à une règlementation stricte.
° Actions ordinaires et de préférences : lors de la conception de la société ou au cours de son existence il peut être créer des
actions de préférence qui confèrent à leur titulaire des avantages particuliers. L’AGO est seule compétente pour en demander
l’émission ou la suppression. Les préférences peuvent être financières (ex : ces actions peuvent prévoir l’attribution d’un
dividende fixe, l’attribution d’un dividende préciputaire ou encore un droit majoré dans le Boni de liquidation) ou non financières
(ex : l’existence d’un droit de vote double, l’absence de droit de vote ou encore un droit de préemption attaché à certaines actions).
B/ Les obligations
1° Définition
L’émission d’obligation est un contrat de prêt entre, d’une part la société émettrice et d’autre part un nombre de souscripteurs
groupés en une masse. Il s’agit donc d’un emprunt dont le montant est divisé en un certain nombre de titres. Chaque obligation a
une valeur nominale identique et confère à son titulaire les mêmes droits que les autres souscripteurs.
3° L’émission d’obligations
3 conditions pour que les sociétés par actions aient recours à l’emprunt obligataire :
- Avoir au moins 2 années d’existence
- Leur capital doit être entièrement libéré
- Les comptes des 2 derniers exercices doivent avoir été régulièrement approuvés par le CAC.
Le CA ou le directoire ont qualité pour autoriser l’émission d’obligations sauf si les statuts réservent ce pouvoir à l’AG.
1° Les modalités
L’augmentation de Capital peut provenir soit de l’émission de nouvelles actions soit de l’augmentation de la valeur nominale des
actions déjà émises. Les nouveaux apports peuvent être des apports en numéraire ou en nature mais également venir
d’incorporation de réserves ou de bénéfices.
2° La procédure
L’augmentation de K est décidée par l’AGE sur rapport du CA ou du directoire. L’AGE peut aussi déléguer au CA ou au
directoire le soin d’en fixer les modalités, voir même de décider de cette augmentation.
L’augmentation de K réalisée par apports en numéraire ou en nature exige que le K initial soit intégralement libéré. Lorsque les
apports liés à l’augmentation de K sont en numéraires, ils peuvent n’être libéré que d’1/4, le surplus dans les 5 ans. Les apports en
nature sont intégralement libérés.
L’augmentation réalisée par incorporation de réserves relève de l’Age qui statut aux conditions de quorum et de majorité d’une
AGO.
B/ Réduction de capital
La réduction de capital est décidée par l’AGE qui peut déléguer ce pouvoir ou ces modalités au CA ou au directoire.
La réduction peut être motivée ou non par des pertes. Lorsqu’elle n’est pas motivée par des pertes, les créanciers bénéficient d’un
droit d’opposition (CF SARL).