: Produits Dérivés
MP_ INGFIN_2 Chapitre 2
CHAPITRE 2
LES OPTIONS : PRINCIPES, CARACTÉRISTIQUES
ET STRATÉGIES
Les contrats d’options sont apparus au 18ème siècle sur les marchés standardisés des matières
premières. La vocation principale de l’existence des options est sans doute la couverture
contre les risques spécifiques. Toutefois, ces produits dérivés s’adaptent aussi parfaitement
aux stratégies de spéculation et d’arbitrage.
En Tunisie, les options ont été créées en 1989 sur le marché de change. Seule la banque
centrale était capable de vendre des contrats d’options portant sur les principales devises.
L’objectif des autorités étant de permettre aux entreprises tunisiennes de se couvrir contre le
risque de change.
De façon générale, le choix d’exercer ou pas l’option est strictement lié à l’acheteur du droit.
Par contre, le vendeur de l’option ne choisit pas, il se trouve plutôt obligé et contraint de
suivre la décision de l’acheteur.
D’autre part, on distingue principalement deux grandes catégories d’options : les options
européennes (options longues) et les options américaines (options courtes).
Les options européennes sont des options qui ne peuvent être exercées qu’à la date
d’échéance finale fixée dans le contrat. Cependant, les options américaines permettent à leurs
porteurs d’exercer leurs droits à n’importe quel moment entre la date de signature et la date
d’échéance.
Par conséquent et puisque l’option américaine offre un droit supplémentaire d’exercice de
l’option avant l’échéance finale, elle vaut toujours plus chère que l’option longue.
b) La taille du contrat : c’est la quantité de l’actif support qu’un contrat d’option permet
d’acheter ou de vendre.
c) La date d’échéance : c’est la date limite du droit donné par l’option qui correspond à la
durée de validité du droit. Elle est choisie par l’investisseur dans la gamme des maturités
fixées par l’autorité du marché financier. Si l’option n’a pas été exercée au plus tard à sa
date d’échéance finale, elle devient sans valeur et, par conséquent, le porteur de l’option
perd son droit.
e) La prime de l’option : c’est le prix de l’option qui résulte de la confrontation des ordres
sur le marché. Ce montant est versé immédiatement par l’acheteur de l’option à son
vendeur le jour de signature du contrat. Ce prix est généralement très inférieur au prix du
sous-jacent.
Exemple 1 :
Soit un acheteur de call européen de maturité Z16. Le contrat porte sur 100 actions « ABC »
de strike 50D.
T.A.F
1/ Quelle sera la décision de l’investisseur à l’échéance de l’option si le cours spot de l’action
est de 80D ; 50D ; 40D ?
2/ Quelle sera la décision de l’émetteur de l’option dans les trois cas ?
L’acheteur du call ne décide d’exercer que si le cours de l’actif sous-jacent est supérieur à son
prix d’exercice. Dans ce cas, la VI représente la différence entre le cours et le prix d’exercice.
De même, l’acheteur du put n’exerce son droit que si le prix sur le marché est inférieur au
strike du sous-jacent. Dans ce cas, la VI correspond à la différence entre le strike et le prix
spot de l’actif support.
Dans tous les cas, la VI d’une option ne peut jamais être négative. Algébriquement, la VI
s’écrit comme suit :
VI Call =
{ ST −K ,∧si S T > K
0 ,∧si ST ≤ K
De même :
VI Put =
{ K−S T ,∧si S T < K
0 ,∧si ST ≥ K
Il existe trois cas concernant le positionnement des options selon la valeur du sous-jacent. Le
tableau suivant récapitule ces différents cas.
Call Put
S< K L’option est en dehors de la monnaie L’option est dans la monnaie
(out of the money) (in the money)
S= K L’option est à la monnaie L’option est à la monnaie
(at the money) (at the money)
S> K L’option est dans la monnaie L’option est en dehors de la monnaie
(in the money) (out of the money)
Exemple 2 :
Reprenez le même exemple précédent et déterminer pour chacun des cas la VI et le payoff de
l’option pour le porteur de l’option à l’échéance.
1. Le prix du sous-jacent
C’est le facteur le plus important dans la valorisation des options. En effet, une hausse du
cours du sous-jacent entraine l’augmentation du prix des calls et la diminution du prix des
puts. Et inversement.
2. Le prix d’exercice
La prime de l’option dépend du strike du contrat mais avec un sens opposé à celui du cours du
sous-jacent. En effet, une hausse du prix d’exercice réduit l’intérêt d’acheter le sous-jacent et
accroit celui de le vendre. Par conséquent, le prix des calls diminue et celui des puts
augmente. Et inversement.
3. Le temps
Quelle que soit la nature de l’option, plus la date d’échéance est éloignée, plus la valeur temps
est importante parce que l’espérance d’amélioration est plus élevée. Par conséquent, les prix
des calls et des puts sont plus importants.
5. La volatilité
La valeur de l’option dépend toujours de la volatilité du sous-jacent. Celle-ci est une mesure
de l’amplitude et de la fréquence des variations de la valeur de l’actif support.
Plus le marché est volatile, plus la probabilité de réalisation de la tendance anticipée est forte
et plus le prix de l’option augmente.
Au total, la valeur d’une option s’exprime fondamentalement comme la fonction de ces cinq
déterminants.
1. L’achat de call
L’acheteur d’un call anticipe une hausse de la valeur de l’actif sous-jacent. Il souhaite réaliser
le résultat suivant : Rtat =S−( K +c )
Les gains éventuels de l’acheteur sont illimités et les pertes sont limitées à la prime payée
initialement.
2. La vente de call
Le vendeur d’un call se trouve dans une situation inverse de celle de l’acheteur du call. Il
reçoit immédiatement la prime et s’engage à vendre l’actif sous-jacent si l’acheteur exerce son
droit. Par ailleurs, le vendeur du call anticipe une stagnation ou une baisse des cours du sous-
jacent. Ainsi, les gains potentiels du vendeur du call se limitent à la prime reçue tandis que la
perte est illimitée.
3. L’achat de put
L’acheteur d’un put anticipe une baisse de la valeur du sous-jacent. Ainsi, ses gains potentiels
seront illimités tandis que la perte est limitée au montant de la prime. Le résultat à réaliser est
équivalent à : Rtat =K −( S+ p )
4. La vente de put
Le vendeur d’une option de vente anticipe une stagnation ou une hausse de la valeur du sous-
jacent. Il reçoit la prime de l’option à la signature du contrat et s’engage, en contrepartie, à
acheter l’actif support si l’acheteur du put le désire. Ainsi, les gains potentiels du vendeur
d’un put sont limités à la prime reçue tandis que les pertes sont illimitées.