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UNIVERSITE MOSTEPHA BENBOULAID BATNA-2

FACULTE DE TECHNOLOGIE
DEPARTEMENT DE GENIE CIVIL

MODULE : MECANIQUE DES STRUCTURES

ANNEE D’ETUDE : M1 STRUCTURES

ENSEIGNANT :M. CHELIHI

ANNEE UNIVERSITAIRE : 2020-2021


Chapitre I: Introduction sur l’analyse des structures
Energie potentielle et ses applications

1. Introduction :
Lorsqu’une charge agit sur un corps solide, elle le déforme et effectue un travail.
Ce travail se transforme totalement ou partiellement en énergie de déformation
(ou potentielle). Cette énergie est restituée lors du déchargement progressif du
corps afin de retrouver sa forme initiale si celui-ci est élastique.

2. Travail des forces extérieures et énergie de déformation :


2.1 Notion de travail et travail complémentaire :
2.1.1 Travail d’une force :

Considérons une barre prismatique, soumise à une force axiale de traction F1 qui
produit un allongement δ1. La force étant appliquée de 0 à F1. Le diagramme F-δ
peut prendre l’allure représentée sur la figure1.

F1
F1

L δ1

δ1 δ

Soit F une valeur intermédiaire et δ l’allongement correspondant. À


l’accroissement dF de la charge correspond un allongement supplémentaire dδ. Le
travail élémentaire produit par F pendant l’accroissement de l’allongement dδ est
défini par :

dWe= F.dδ.

Ceci est représenté sur la figure.1 par le rectangle abcd. Le travail total effectué
par la force F1au cours du déplacement δ1 est obtenu par la sommation des travaux
élémentaires.
1
We   F .d Ceci est représenté par l’aire délimitée par la courbe F-δ et l’axe des
0

δ jusqu’à δ1.
2.1.2 Travail complémentaire :

On appelle travail complémentaire élémentaire du déplacement δ au cours de


l’accroissement dF de la charge, la valeur : dWe   .dF

Le travail complémentaire total effectué par F1, appliquée graduellement de 0 à


F1 au cours du déplacement δ1 est :
F1

We    .dF .
0

2.2. Energie et énergie complémentaire de déformation :

2.2.1 Energie :

Considérons un corps soumis à des sollicitations externes. Sous l’action de ces


charges, le corps se déforme et les forces internes (contraintes) effectuent un
travail qui s’oppose au travail des sollicitations externes. Isolons un élément
dv=dx.dy.dz du corps considéré.

Le travail effectué par la force élémentaire σx.dy.dz au cours de la variation dɛxde


la déformation ɛx qui produit le déplacement Δdx= dɛ.dx vaut :

dU= σx.dy.dz. dɛ.dx = σxdɛxdv


L’énergie emmagasinée dans tout le volume du corps est :

U=   x d x dv
v

2.2.2. Energie complémentaire :

L’énergie complémentaire élémentaire produite par un accroissement dσ des


contraintes au cours des déplacements produits par la déformation ɛ
correspondantes, vaut :

dU*= ɛ .dσ.dv

Pour la totalité du corps

U*=   . d  .dv
v

3 . Travail et énergie dans le domaine élastique linéaire :

3.1. Travail :

3.1.1. Travail d’une force :

Si la relation entre F et δ est linéaire, le diagramme contraintes-déformations


prend l’allure suivante :

F1 B

dF

F
A
O δ dδ δ1

Dans ce cas :
F= k δ

Le travail devient :
1 1
1
We   F .d   k .d  k . 1 et comme F1  k 1
2

0 0
2

1
We  F1 . 1
2

Le travail total est représenté par l’aire du triangle OAB.

3.1.2 Travail d’un système de forces :

Si un système en équilibre est soumis à un système de forces Fi ( F1, F2,….., Fn) et


que les points d’application de ces forces subissent des déplacements
correspondants δi (δ1, δ2, ….., δn), le travail effectué au cours du chargement est :

1 1 1 1
We  F1 1  F2 2  ......  Fi  i  .....  Fn n
2 2 2 2
n
1
We   Fi  i
i 1 2

3.1.3. Travail complémentaire :

Puisque la relation entre F et δ est linéaire,


F1
1
  .dF

We   F1 . 1  W e
0
2

W e  We

3.2. Energie de déformation des sollicitations simples :

3.2.1. Effort normal :


N
Sous l’effet des contraintes  x  , la longueur dx s’allonge de Δdx.On a
A
dx
x 
dx
x N
dx   x .dx  dx  .dx
E EA

L’énergie emmagasinée dans l’élément dx.dA est :


2
d 2U 
1
 x .dA.dx  1  N .dA . N .dx  1 N 2 .dA.dx
2 2 A  EA 2 EA

L’énergie élémentaire emmagasinée dans l’élément A.dx est :

1 N2 1 N2 N2
dU   .dA.dx  .dx  dA  .dx
A
2 EA 2 2 EA 2 A
2 EA

L’énergie emmagasinée dans toute la poutre est :

1 N2
2 l EA
U .dx

3.2.2. Moment fléchissant :

Sous l’effet d’un moment de flexion, l’élément dA.dx, subit une variation

 
dx   x .dx   x .dx .
 E 

On démontre, en résistance des matériaux, que :


My
x 
I
My
  dx  .dx
EI

L’énergie emmagasinée dans l’élément dA.dx est

d ²U 
1
 x .dA.dx  1  M y.dA . M . y .dx  1 M ² y ² .dA.dx
2 2 I  EI 2 EI ²

L’énergie emmagasinée dans le tronçon total est :

dx M ² y ² 1 M ².dx
dU  
2 A EI ²
.dA 
2 EI ² A
y ².dA

 y².dA  I
A
est le moment d’inertie de la section du tronçon.


 dU  .dx
2 EI

L’énergie emmagasinée dans toute la poutre sera :

1 M²
2 l EI
U .dx

3.2.3. Effort tranchant :

Sous l’effet de l’effort tranchant T, la section S2, d’abscisse x+dx subit un


glissement dy par rapport à S1, d’abscisse x.

Les déplacements étant très petits, alors :


dy   .dx et   (loi de Hooke)
G
Travail et énergie de déformation :

Le travail effectué par T est :

1 1
dWe  .T .dy  .T . .dx
2 2

L’énergie emmagasinée dans un élément b.dx d’épaisseur dy*

1
d ²U   xy .b.dy * . .dx
2

 xy TS *
On a   et on démontre que :  xy  formule de Jouravski
G bI

Avec :

 S* est le moment statique /à z de l’aire de la section comprise entre y* et la


fibre inférieure de la section.
 b est la largeur de la section à la position y*

dx T ² S ² T ².dx S ²
dU  
2 A GbI ²
.b.dy* 
2GI ² A b
.dy *


 quantité ayant la dimension d’une aire. Elle dépend des

 b .dy *
caractéristiques géométriques de la section. Elle est toujours inférieure à
l’aire A de la section. On la dénomme la section réduite Ared.

A A S²
I²  b
On pose k  k .dy * ;
Ared

k est appelé coefficient de cisaillement (>1)


T² kT ²
dU  .dx  .dx
2GAred 2GA

Pour toute la poutre :

1 T²
2 A GA
U .dx

3.2.4. Moment de torsion :

Sous l’effet d’un moment de torsion, les sections voisines distantes de dx, tournent
l’une par rapport à l’autre d’un angle dφ qui est donnée par l’expression suivante :

Mt
d t   .dx
GI p

Où η : une constante dépendant de la forme et des dimensions de la section,


appelée coefficient de torsion. On pose

GI p
C

C est désigné rigidité à la torsion (rigidité torsionnelle)

L’énergie emmagasinée dans le tronçon dx est égal au travail effectué par Mt lors
du déplacement dφt.

1 Mt ²
dU  M t .d t   .dx
2 2GI p

Pour l’ensemble de la poutre :

1 M ²
U    t .dx
2 l GI p
3.2.5. Expression générale de l’énergie de déformation :

Dans le cas où la poutre est soumise à l’ensemble des sollicitations M,T,N et Mt ,


l’énergie s’écrit :

1 N² 1 M² 1 kT ² 1 M t ²
U 
2 l EA
.dx  
2 l EI
.dx  
2 l GA
.dx  
2 l GI p
.dx

4. Travail virtuel et la méthode de la force unitaire :

4.1. Travail virtuel :

 Le terme virtuel signifie que les quantités sont hypothétiques et n’existent


pas réellement ou physiquement.
 Un déplacement virtuel est donc un déplacement imaginaire,
arbitrairement (intuitivement) imposé à la structure.
 Le travail effectué par les forces réellement appliquées à la structure
pendant le déplacement virtuel des points d’application de ces forces, est
appelé travail virtuel.

4.2. Méthode de la charge unitaire pour les déplacements ( Maxwell-Mohr) :

4.2.1. Exposé de la méthode Intégrale de Mohr :

Pour utiliser cette méthode, on considère deux systèmes de chargement ;

 Le premier constitué de la structure soumise à un système de


chargement réellement appliqué.
 Le deuxième constitué de la même structure soumise à une charge
unitaire. Cette charge doit correspondre au déplacement recherché
c’est-à-dire que la charge unitaire doit être appliquée au point où l’on
veut le déplacement et dirigée dans le même sens que celui de ce
déplacement.

En appliquant la charge unitaire, des efforts internes sont produits dans la


structure ; soient Nu,Mu,Tu,Mtu ces efforts.

Si l’on donne à la structure une déformation virtuelle arbitraire ; celle-ci peut


être choisie comme étant la déformation réelle de de la structure sous
chargement externe réel et que l’on impose à la structure sous charge unitaire.

Le travail externe est : We= 1.Δ

Soient dδ, dφ,dγ,dθ les déformations d’un élément de la structure sous l’effet
des charges réelles appliquées .
L’énergie de déformation s’écrit : U   N u d   M u d   Tu d   M tu d

Le principe du travail virtuel s’écrit : We=U

Δ   N u d   M u d   Tu d   M tu d

Cette équation est valable pour tous les types de structures linéaires ou non
linéaire, élastiques ou inélastiques.

Si le matériau est élastique et que la structure se comporte d’une manière


linéaire, les déformations dδ, dφ,dγ,dθ, peuvent être déterminées en fonction
de M,N,T et Mt. ces déformations sont :

N M kT M t
d  .dx , d   .dx , d   .dx , d   .dx
EA EI GA GI p

L’équation du travail devient :

Nu N M M kT T M tu M t
 .dx   u .dx   u .dx   .dx Intégrale de Mohr
l
EA l
EI l
GA l
GI p

Exemple d’application :

Détermination du déplacement vertical et la rotation de l’extrémité libre de la


poutre console ci-dessous.

 Pour déterminer le déplacement vertical, on introduit une unitaire verticale


en B.
 Pour déterminer la rotation de l’extrémité, on introduit un couple unitaire
en ce point.

4.2.2. Calcul de l’intégrale de Mohr graphiquement par le procédé de


Véréchaguine ou méthode des aires des moments.

Si l’on néglige les energies dues aux efforts normal et tranchant, l’intégrale
M M
devient :    u .dx
l
EI

Si EI est constant sur tous les éléments de la structure, on peut calculer


graphiquement l’intégrale  M u M .dx ,en remarquant que :
l

 M est une fonction de x et qui est quelconque (puisque elle dépend du type
de chargement). Son diagramme peut prendre une allure quelconque (mais
connue).
 Mu est une fonction de x, mais toujours linéaire puisque elle concerne le
moment d’une charge unitaire. Son diagramme est donc rectiligne.
Soit Ω : l’aire du diagramme de M pour l’élément de longueur l, considéré.

C : le centre de gravité de ce digramme,

Muc : la valeur du moment lue sur le diagramme de Mu,située au niveau du


centre de gravité C de l’aire Ω, à la distance xc.

On a :

M .dx  d
M u  x.tg

M l
u M .dx   x.tg .d  tg  x.d
l l

 x.d  x .
l
c le moment statique de Ω par rapport à l’axe de M.

M
l
u M . dx  x c tg  .

tg  . x c  M uc

 M
l
u M . dx   . M uc

M M  .M
    . dx 
u uc

l
EI EI

Exemple d’application :

Déterminer les déplacements δh, δv et θ du point d’application de la charge P de la


structure ci-dessous :
5.Théorèmes énergétiques :

5.1 Théorème de Castigliano pour le calcul des déplacements :

Considérons une structure non-linéaire soumise à un système de forces P1,P2,…,Pn


produisant les déplacements correspondants δ1,δ2,…,δn.

On peut exprimer les déplacements en fonction des forces. L’énergie


complémentaire est :

U*=f( P1,P2,….,Pn)

Si l’on donne un increment dPi à une charge Pi, tandis que les autres charges sont
maintenues constantes , on a un accroissement de l’énergie complémentaire de
déformation d’une valeur :

U *
dU   . dP i ………….(1)
 Pi

Mais le travail effectué par dPi sous le déplacement δi vaut :

dU *   i .dPi ………….(2)
U * U *
(1)=(2)   i .dPi  .dPi   i 
Pi Pi

U
Si le système est linéaire U*=U   i 
Pi

Exemple :
Dans le cas des structures élastiques U*=U

1 N² 1 M² 1 kT ² 1 M t ²
U 
2 l EA
.dx  
2 l EI
.dx  
2 l GA
.dx  
2 l GI p
.dx

U N N M M T T M M t
 i   . .dx   . .dx  k  . .dx    t . .dx
Pi l EA Pi l
EI Pi l
GA Pi l
GI p Pi

Application :

Reprenons l’exercice d’application précédent.


5.2. Théorème du travail minimum de Ménabréa : (pour le calcul des
structures hyperstatiques)

Si une structure est n fois hyperstatique, les n réactions et efforts internes peuvent
être considérés comme étant les forces inconnues appliquées à la structure au
niveau des liaisons hyperstatiques. Les déplacements en ces points sont connus
(généralement nuls). Ceci résulte à écrire n équations à n inconnues.

Si X1, X2, …….., Xn sont les forces inconnues, on aura :

U U U
1   0,  2   0,..........,  n 
X 1 X 2 X n

Exemple d’application :

Déterminer la réaction d’appui A de la poutre représentée ci-dessous.

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