CHAPITRE 1

LES POMPES
I-1- Pompes volumétriques à piston
Le transfert d’un certain liquide d’un niveau d’énergie H à un niveau
d’énergie H’ (H’ > H) s’effectue, dans le cas des pompes volumétriques,
par la variation de volume d’une certaine capacité.
Le mouvement de l’arbre de commande est toujours une translation.

H’

H
I-1-1- Pompes à simple effet :

Quand le piston se déplace vers la gauche, le clapet d’aspiration s’ouvre (la soupape, ou clapet de
refoulement, est fermée).
Inversement, quand le piston se déplace vers la droite le liquide est évacué par le clapet de refoulement (le
clapet d’aspiration étant fermé).
I-1-2- Pompe double effet :
 I-1-3- Pompes différentielles :
Quand le piston se déplace à gauche il y a diminution du volume B et
augmentation du volume A ; le clapet 5 est fermé et en même temps le
clapet 4 s’ouvre, il y a aspiration du liquide et en même temps refoulement
de ce dernier dans la partie gauche du cylindre.
Inversement, quand le piston se déplace à droite, alors 4 est fermé et 5 sera
ouvert.
I-1-4- Pompes à diaphragme :

Il n’y a pas de contact entre le liquide et le piston ; Le mouvement du piston est transféré à la
membrane.
Les pompes à membranes sont toujours à faible débit, le mouvement de la membrane est très limité.
Elles sont utilisées comme pompes doseuses
I-1-5- Paramètres caractéristiques :

• [D] : Diamètre du cylindre (m)

• [C] : Course du piston (m)
• [n] : Nombre de tours du volant (t/s)
• [Qt] : Débit volumétrique théorique (m3/s)
I-1-5-1- Calcul du débit théorique volumétrique :
D 2
a) Pompe à simple effet : V = 4
C (1)

D 2
Qt = V.n = 4
C n (2)
b) Pompe à double effet : dt : Diamètre de la tige
du piston

D 2
Volume refoulé = V1 = A.C = 4
C (3)
D 2  d 2
Déplacement à droite : V2 = (A- At).C = 4
t
.C (4)
Qt = V.n = π.C.n [D2/2-dt2/4] (5)
c) Pompe différentielle :
Déplacement du piston à droite V1 = (A-At).C =
D
2
d2
(
4

4
)C
t
(6)
Déplacement du piston à gauche V2 = At.C = πd2/4.C
(7)

D 2
Qt = 4
C n (8)
Pour la pompe différentielle, le débit volumétrique est le
même que pour celui de la pompe à simple effet.
Dans le cas réel, on doit faire intervenir le rendement
 I-1-6- Avantages et inconvénients :
Avantages Inconvénients
- Construction simple et robuste - Théoriquement Qi n’est pas régulier
- Rendement meilleur > 90% - On ne peut pas transporter des liquides avec
avec suspensions
- Utilisé pour les liquides visqueux - Difficile d’obtenir une bonne étanchéité entre
entre le piston Et le cylindre
- Pompes doseuses
 I-2- Pompes volumétriques rotatives
Le mouvement de l’arbre de commande de ces pompes est un mouvement de
rotation.
I-2-1- Pompe à engrenages :
I-2-1-1- Fonctionnement :
L’axe d’un des pignons est directement entraîné par un moteur, l’autre pignon est
mis en mouvement par le premier.
 I-2-1-2- Débit volumétrique :
QR = 2. A. l. n. d. ηv [m3/s]
[A]: L’aire de la surface libre entre les dents [m2]
[l] : Longueur d’engrenage [m]
[n] : Nombre de tours d’engrenage [t/s]
[d] : Nombre de dents
[ηv] : Rendement volumétrique (0,6 ≤ ηv ≤ 0,75)
 I-2-2- Pompe à palettes :
Dans cette pompe, la rotation d’un rotor, excentré muni de palettes crée des
volumes alternativement croissant et décroissant.
I-2-3- Avantages et inconvénients :
Avantages Inconvénients Utilisation
Rendement élevé (90 %) Débit par à-coups
Hauteurs manométriques plus élevées Prix élevé
Réglage précis du débit Sensible aux
particules
Résistance
chimique limitée
I-3- Pompes centrifuges
I-3-1- Constitution d’une pompe centrifuge et fonctionnement :
I-3- Pompes centrifuges
Fonctionnement:
Le principe de fonctionnement des pompes centrifuges est simple :
Une turbine tourne à l’intérieur d’un carter. Le liquide à véhiculer est
aspiré au centre de la turbine puis projeté tangentiellement par celle-ci
dans le carter ; le liquide a reçu à ce moment une grande énergie
cinétique qui se transforme partiellement en énergie de pression car le
carter possède une volute dont l’augmentation progressive de la
section a pour effet de diminuer la vitesse du liquide qui s’y est engagé.
La turbine est la partie essentielle de la pompe. Elle possède des pôles
qui facilitent l’écoulement du liquide le long desquels celui-ci acquiert
une grande énergie cinétique.
Le rôle de la roue est de créer la vitesse en absorbant l’énergie
mécanique.
Le rôle du diffuseur est de faire tomber la vitesse en augmentant la
pression (augmentation de la section).
Le rôle de la volute est de collecter les eaux.
Fonctionnement:
 I-3-2- Calcul de la hauteur théorique d’élévation :
- On admet que le nombre d’aubes est infini.
- L’énergie potentielle du liquide est obtenue par transfert de l’énergie cinétique

Augmentation d’énergie + Augmentation

(1) : entrée
(2) : sortie
U : vitesse d’entraînement
W : vitesse relative
V : vitesse absolue du fluide
De pression d’énergie cinétique
ω : vitesse de rotation de la turbine
On a toujours U2 > U1 car U = 2 π r ω ( r1 < r2 )
Ce qui donne : U 2V2 cos  2  U 1V1 cos  1
H théorique 
g
 I-3-3- Courbes caractéristiques :
I-3-3-1- Types de courbes :
- La courbe [débit-hauteur], ou courbe QH, qui exprime les variations des différentes hauteurs
de relèvement en fonction du débit.

Le point F de rencontre de la courbe Q(H) avec l’axe des ordonnées est le point à débit nul. O
l’appelle point à vanne fermée.
- La courbe du rendement pour les différents débits. Cette courbe présente un maximum pour
une certaine valeur du débit. Elle passe par l’origine puisque pour Q = 0 le rendement est nul.
- La courbe des puissances absorbées pour les différents débits. Avec les valeurs de β2<90°, c’est
une branche de parabole dont la concavité est tournée vers le bas.
 I-3-3-2- Expression de la puissance absorbée :
- Puissance théorique fournie par la pompe au fluide :
Pth = ρ g Q Hutile [w]

[ρ] = kg/m3 ; [g] = m/s2 ; [Q] = m3/s ; [Hu] = hauteur utile d’élévation (m)

Pth gQH u
- Puissance pratique (réelle) =   Préelle
p p

0,45<ηp≤0,9
I-3-4- lois de similitude applicables aux pompes centrifuges :
I-3-4-1- Généralités :
On a recours, dans bien des domaines, aux modèles réduits pour l’étude du
comportement des objets réels dans le milieu où ils seront appelés à évoluer.
Pour cela la maquette d’étude est placée dans le milieu et, pour que son comportement
soit identique à celui futur de l’objet réel, il faut que ses dimensions obéissent à certaines
règles établies selon la théorie propre à chaque cas particulier examiné.
Pour obtenir les dimensions finales de l’objet, on multiplie les dimensions de la maquette
par un facteur k d’homothétie : L’objet est dit semblable à la maquette.
Ces principes s’appliquent aux pompes centrifuges dont les dimensions principales sont :
- Diamètre de la roue
- Largeur de la roue
- Diamètre des orifices d’entrée et de sortie
- Ces dimensions présentent entre elles un rapport, les angles α et β étant, par ailleurs,
conservés.
 similitude
;

- Une première pompe, dont la roue, de diamètre extérieur (D) de

largeur (L), tourne à une vitesse (N) et représente un débit Q
pour une hauteur utile d’élévation H, avec un rendement optimal
η, la puissance absorbée étant P.
- Une deuxième pompe semblable à la première, où les valeurs
correspondantes sont d, l, n, q, h, q, h et p pour le même
rendement.
Les pompes étant semblables entre elles, les angles α et β sont
conservés et

D L Qn n H
k  k  3 ou k
d l qN N h
I-3-4-2- Vitesse spécifique d’une pompe centrifuge :
La vitesse spécifique est le nombre de tours/minute auquel devrait tourner
la roue d’une pompe centrifuge qui absorbe 1m3/s à 1 mètre de hauteur.
Des deux relations on peut écrire :
H 2 N 
k  
h  n 

Vitesse spécifique
I-3-5- Groupement de pompes :
I-3-5-1- En parallèle : Le débit est doublé et la hauteur reste constante.
 En série
I-3-5-2- En série : On fait appel aux pompes multicellulaires : La hauteur d’élévation augmentant
d’une même quantité chaque fois qu’une roue est montée à la suite d’une autre, il suffit de
disposer en série le nombre voulu de roues pour atteindre la hauteur H désirée.(Nous rappelons
que le débit Q à relever est égal à celui qui passe dans une roue).
 I-3-6- Aspiration des pompes centrifuges.
Le niveau M représente la surface
du liquide au niveau A : Axe de la
tubulure d’aspiration.
La pression statique à l’entrée PA
Est toujours inférieure à celle du
niveau de la nappe du liquide (PA<PM).
En pratique on ne peut pas obtenir PA=0 M PM
Car si la pression en un point quelconque h2
devient inférieure à la pression de vapeur
du liquide, on aura apparition de bulles de h1
vapeur : C’est le phénomène de cavitation
(PA>Pvap).
 I-3-6-1- Capacité pratique d’aspiration.
A la capacité pratique d’aspiration se rattache une notion identique, le
N.P.S.H. (Net Positive Suction Head) que l’on peut traduire par charge nette
d’aspiration, et qui s’exprime comme suit :

Le théorème de Bernouilli entre les points M et A donne :

PA V 2 A PM V 2 M
  hé    h1  ha
g 2 g g 2 g
PA V A PM VM
  hé    h1  ha Δha : pertes de charge à l’aspiration
g 2 g g 2 g
Capacité pratique d’aspiration.
[h2-h1] = hA hauteur d’aspiration ; ce qui donne :

2
PA PM VA PA V 2 A PM
  hA   ha    hA  ha
g g 2g g 2 g g

D’où :

PM PVAP
NPSH   h A  ha 
g g
I-3-6-1- Hauteur maximale d’aspiration :

A la limite (PA=PVAP) cela correspondrait à la hauteur maximale d’aspiration et il faut faire

intervenir une perte de charge due à la cavitation :
hcav  0,00125 Qn  
2 0, 67

Q : Débit volumique m3/s ; n : Nombre de tours du rotor (trs/mn)

I-3-7- Avantages et inconvénients des pompes centrifuges :
• pompes centrifuges
Avantages
Relativement simple et de faible
coût
Fiable
Débit stable et assez grand
Faible prix
Faible encombrement
Peut être utilisée pour les
liquides chargés en suspensions
Inconvénients Utilisation
Rendement assez faible (70%) Très utilisées dans le
Hauteurs manométriques assez faibles (qqs domaine industriel
dizaines de mètres)
Ne peut être utilisée pour les liquides visqueux
et susceptibles
Pas autoamorçante
Débit et pression de transport
interdépendants
Faible rendement
 I-4- Pompes à vide
La réalisation industrielle de pressions réduites, ou comme on le dit généralement du vide, fait
aujourd’hui partie des services généraux indispensables au fonctionnement d’une usine de
produits chimiques.
Le vide est maintenant aussi nécessaire que la vapeur, l’air comprimé, le gaz ou l’électricité.
• I-4-1- Caractéristiques générales du vide
On peut présenter les différents domaines du vide sous forme du tableau suivant :
Pompes à vide
• Quand la pression est plus élevée que 10-3 Torr, le comportement des molécules
doit être considéré dans son ensemble : c’est celui d’un fluide qui obéit à la loi de
Poiseuille ; son débit dans une canalisation dépend du diamètre de celle-ci, de sa
longueur et de la différence de pression régnant entre ses extrémités. Le débit
est également fonction de la viscosité du gaz d’où le nom de régime visqueux
donné à l’ensemble des phénomènes physiques se manifestant dans un fluide
entre 760 et 1 Torr : c’est le domaine du vide grossier.
• Entre 1 Torr et 10-3 Torr, le comportement du gaz est intermédiaire entre le
régime moléculaire caractérisé par de grands parcours moyen : c’est le domaine
du vide moyen.
• De 10-3 et jusqu’à 10-7 Torr, le régime moléculaire domine, la viscosité du gaz tend
vers zéro, la loi de Poiseuille ne s’applique plus. Il faut considérer les molécules
elles-mêmes et non plus dans leur ensemble : c’est le domaine du vide poussé.
• Les vides où la pression est inférieure à 10-7Torr constituent le domaine de l’ultra
vide.
 I-4-2- Pompe rotative (volumétrique)

1) Carter
2) Corps de la pompe
3) Cylindre intérieur
4) Palettes
5) Ouvertures d’aspiration
6) Soupape de refoulement
7) Reniflard (Pour éviter les projections d’huile)
8) Orifice de remplissage d’huile
9) Niveau d’huile
10) Lest d’air
 I-4-2- Pompe rotative (volumétrique)
• Une pompe à palettes est constituée par un carter rempli d’huile dans laquelle baigne
le corps de la pompe proprement dit : Un cylindre fermé aux deux extrémités et percé
en deux (2) endroits pour permettre l’aspiration et le refoulement des gaz à évacuer.
• A l’intérieur du cylindre se trouve un deuxième cylindre qui tourne de façon
excentrique par rapport à l’axe du premier.
• Ce deuxième cylindre est entaillé de 2 fentes dans lesquelles glissent deux palettes
éloignées l’une de l’autre par des ressorts qui les appliquent contre la paroi interne du
premier cylindre. Lorsque l’une des palettes passe devant l’orifice d’aspiration, une
certaine quantité de gaz pénètre dans l’espace compris entre les deux palettes.
• Par suite de la rotation excentrique du cylindre, l’espace contenant le gaz diminue
progressivement et celui-ci se comprime jusqu’à ce que sa pression soit assez élevée
pour soulever la soupape de l’orifice de refoulement, ce qui lui permet alors de
s’échapper. Cette pression doit être supérieure à la pression atmosphérique. L’huile
assure la lubrification des parties mobiles de la pompe ainsi que son étanchéité
 I-4-2-1- Caractéristiques d’une pompe rotative :
• I-4-2-1-1- Capacité nominale :
• La capacité nominale d’une pompe à vide volumétrique, généralement exprimée en
m3/h, correspond au volume du récipient dans lequel la pompe fait passer, en une
heure, la pression initiale P à la pression P/e ; e = 2,718.
• En effet, si V est le volume du récipient à vide et VP le volume de la pompe, la pression
P1 dans le récipient sera après un tour de pompe :P1 (V + VP ) = P.V P1 = P( V/V+VP)
• Après x tours de la pompe, la pression Px dans le récipient sera: Px = P(V/V+Vp )x
• Cette équation est du type exponentiel y = aX ; aX = ekx et ek = a
• Dans le cas particulier a = V/V+VP < 1 donc (V/V+Vp )x = e-kx
• Pression finale Px = P/ekx si kx = 1 on a Px = P/e
• I-4-2-1-2- Temps de vidange
• En se rapportant à la définition de la capacité nominale d’une pompe volumétrique :
• t = V/S 2,303 log P/Px t : temps de vidange ; V : volume du récipient à vider ;
S : capacité nominale [m3/h] ; P et PX Pressions initiale et finale.
 -4-2-1-3- Puissance nécessaire au fonctionnement :

Puissance = Px S 2,303logP/Px . 1/ƞ

• PX = vide réalisé par la pompe (mCE)

• P = pression atmosphérique (mCE)
• S = Capacité nominale de la pompe
• η = rendement de la pompe
I-4-3- Pompe à diffusion de vapeur de mercure
 I-4-3- Pompe à diffusion de vapeur de mercure
Une pompe à diffusion est utilisée pour la Production du vide poussé.
Une pompe à diffusion est composée d’une chaudière C dans laquelle bout
le mercure. La vapeur monte dans un tube T, puis est déviée par le
déflecteur D sur la paroi refroidie P où elle se condense, le mercure recoule
dans C. Les molécules du gaz à évacuer pénètrent dans l’espace situé au
dessus de D et diffusent dans la vapeur de mercure.
La diffusion ne peut pratiquement s’établir que dans un seul Sens puisque
la vapeur est constamment condensée en P ; Les gaz emprisonnés dans la
vapeur de mercure s’échappent ensuite par la canalisation conduisant à la
pompe primaire.
- Il est impossible de faire fonctionner une pompe à diffusion seule, il faut
qu’elle soit couplée à une autre pompe créant le vide nécessaire à
l’amorçage.