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Eléments de compréhension d’une analyse de sol (Source : http://www.lano.asso.

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Analyse granulométrique

Les particules minérales constituant d’un sol peuvent être isolées, triées et classées suivant leur taille. C’est le
principe de l’analyse granulométrique. Les limites de différentes classes de taille sont conventionnelles et sont
choisies en fonction de l’objectif de connaissance. Les agronomes ont défini des limites de classes granulométriques
correspondant à des comportements physiques différents pour chaque classe (par exemple rôle « actif » des
argiles, instabilité des limons…). D’autres utilisateurs mettent en œuvre des limites de classes très différentes (par
exemple, les Laboratoires des Ponts et Chaussées).

En agronomie, les limites de classes et leurs dénominations sont les suivantes, l’analyse portant sur la seule fraction
de terre fine du sol, soit les éléments de taille inférieure à 2mm. Les éléments grossiers n’entrent pas dans la
composition granulométrique d’un sol cultivé.

DENOMINATIONS DES CLASSES GRANULOMETRIQUES AGRONOMIQUES ET LIMITES

DENOMINATIONS LIMONS
ARGILE LIMONS FINS SABLES FINS SABLES GROSSIERS
EN 5 CLASSES GROSSIERS*

LIMITES DE
<2 2 à 20 20 à 50 50 à 200 200 à 2000
TAILLE EN µm

DENOMINATIONS
ARGILE LIMONS totaux SABLES totaux
EN 3 CLASSES

LIMITES DE
<2 2 à 50 50 à 2000
TAILLE EN µm

Pourquoi faire une analyse granulométrique ?

L’analyse granulométrique du sol, complétée par d’autres analyses de caractérisation du sol (pH, matière
organique, CEC,…), et des observations de terrain (pierrosité, profondeur exploitable, état d’assainissement…),
permet de caractériser le sol et de comprendre son fonctionnement.
La répartition des différentes fractions granulométriques permet de classer le sol dans une classe de texture, qui
définit certains paramètres de comportement physiques, de rétention en eau utile, de capacité à stocker les
éléments fertilisants, de risques de pertes par lessivage…
Certaines équations ou abaques, basées sur la granulométrie, permettent d’estimer des potentiels ou des risques
(par exemple de calculer l’indice de battance).

Comment déterminer la granulométrie ?

L’analyse granulométrique est réalisée suivant la méthode normalisée AFNOR NF X31-107.


Après séparation de la terre fine (fractions inférieures à 2mm) des éléments grossiers (graviers, cailloux, blocs),
et destruction des ciments organiques par l’action de l’eau oxygénée, la terre fine est dispersé dans l’eau
additionnée d’un agent dispersant. Les particules vont ensuite lentement sédimenter en fonction de leur taille et
de la température de l’eau. Des prélèvements à différents pas de temps permettent de « récupérer » les particules
restant en solution. Cette méthode permet de déterminer les valeurs en argile et limons fins. Les fractions plus
grossières, sables grossiers, sables fins et limons grossiers sont déterminées par tamisage, après lavage des
fractions fines déterminées par sédimentation. La somme de ces 5 fractions granulométriques minérales est égale
à 100%.

En sols calcaires, il peut être opportun de procéder à une destruction préalable des ciments calcaires et calciques
par attaque acide forte, en sus de la destruction des ciments organiques. Le résultat est différent, particulièrement
dans les sols sur calcaires tendres, car les éléments calcaires fins ne sont plus pris en compte.

La granulométrie est une caractéristique pédologique stable !

La granulométrie est une caractéristique héritée de l’histoire géologique et pédologique de la parcelle. Elle ne peut
être modifiée par l’homme, en situation culturale normale. Si la zone de prélèvement est stable et correctement
repérée, il est inutile de demander une nouvelle analyse granulométrique lors des analyses régulières de contrôle.
Analyser plutôt une parcelle supplémentaire !

Quelques éléments d’interprétation de la granulométrie


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L’interprétation la plus immédiate est la détermination de la classe de texture. Le LANO et les Chambres
d’Agriculture de Basse Normandie ont choisi le référentiel le plus courant, à savoir le triangle de texture du
G.E.P.P.A. 16 classes, réunies en 3 groupes à dominance argileuse, limoneuse ou sableuse y sont proposées.
La classe texturale de l’échantillon analysé y est déterminée en fonction du positionnement des valeurs en argiles
et limons totaux.

A noter que dans le cas des sols calcaires (voir fiche spécifique), un suffixe vient se rajouter à la dénomination de
la texture du sol, en fonction du taux de calcaire total à l’analyse.

Exemple d'utilisation: Si une terre a, par exemple, 25% d'argiles et 30% de limons, la droite horizontale passant
par le niveau 250‰ d'argiles et la droite verticale passant par le niveau 300‰ de limons se coupent au point
situé dans la zone LAS. Cette terre est donc qualifiée de limon argilo-sableux.

Matière organique

Le sol est un milieu bien vivant !


La matière organique stable du sol (humus) est issue de la décomposition progressive des résidus de culture, et
des végétaux, animaux et autres organismes biologiques vivants dans le sol (acariens, champignons, microfaune,
microflore…).

Pourquoi mesurer la matière organique du sol ?

La matière organique joue un rôle important dans les fonctionnements physique, chimique et biologiques du sol.
Elle améliore la cohérence des éléments structuraux, favorise la rétention en eau utile, participe au stockage
réversible des éléments nutritionnels, limite le développement de certains parasites, augmente l’aération du sol…Un
sol bien pourvu en matière organique offrira un milieu bien plus favorable au développement des cultures et moins
sensible aux aléas climatiques.

Comment mesurer la matière organique du sol ?

La détermination du taux de matière organique d’un sol est réalisée indirectement, à partir du dosage de la teneur
en carbone organique, suivant la méthode normalisée internationale NF ISO 14235. Le taux de matière organique
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est calculé en multipliant la teneur en carbone par un coefficient stable dans les sols cultivés régionaux, fixé à 1,72
(MO = Cx1,72).

La teneur en matière organique évolue vite dans le profil du sol !

La matière organique ne se « lessive » pas en profondeur, mais peut être diluée par les travaux profonds du sol.
Le prélèvement ne doit donc pas être réalisé au-delà de la profondeur de ces travaux. Mieux vaut prélever moins
profondément que dépasser cette profondeur.

Quelques éléments d’interprétation de la teneur en MO de vos sols

• Pour les prairies permanentes :

MO < 40‰ teneur modérée en MO


40‰ ≤ MO < 80 ‰ sol bien pourvu en MO
MO ≥ 80 ‰ teneur élevée en MO

• Pour toutes les cultures (y compris prairies cultivées) :

pH (Potentiel hydrogène)

La mesure du pH d’un sol permet de définir son état d’acidité ou d’alcalinité (ou statut acido-basique). D’une
manière générale le pH se mesure sur une échelle de 1 à 14.
Les sols agricoles présentent un pH compris entre 4 et 9, sauf exceptions rarissimes.

Le statut acido-basique des sols agricoles est défini comme suit

Pourquoi mesurer le pH du sol ?

La valeur du pH détermine les comportements physiques (stabilité de la structure, résistance à la battance…),


chimiques (fonctionnement de la CEC, assimilabilité du phosphore, biodisponibilité des oligos éléments et micro
éléments…) et biologiques (humification et minéralisation des matières organiques) du sol.
Le meilleurs compromis est obtenu, suivant les cultures, pour des sols neutres, peu acides ou peu basiques.
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Le pH permet également d’estimer la quantité d’ions H+ présents dans le sol et le taux de saturation de la capacité
d’échange cationique (C.E.C.).
Le taux de saturation de la CEC est l’indicateur le plus fiable pour la gestion des chaulages. En sols acides, l’objectif
visé est un taux de saturation de 70 à 90%, pour un fonctionnement physique, chimique et biologique optimum du
sol.

Comment mesurer le pH du sol ?

Tout mesure du pH doit respecter les méthodes décrites dans la norme internationale NF ISO 10390.
Le pH eau est mesuré en routine, après mise en contact de la terre avec de l’eau déminéralisée. A la demande, il
peut être mesuré après mise en contact avec une solution de chlorure de potassium (pH KCl). Pour une meilleure
fiabilité des mesures, le LANO met en œuvre un système robotisé semi-automatique (voir photo).

La valeur du pH est soumise à des variations saisonnières

La valeur du pH varie avec l’état hydrique du sol, sa température, la présence ou non d’une culture en période de
croissance active…soit avec les saisons. Ainsi le pH a tendance à baisser au printemps et en automne et à
augmenter en hiver.

Ces variations qui peuvent atteindre et parfois dépasser 1 point de pH s’expliquent notamment par
- la production d’acides organiques en période de forte activité biologique, favorisée par la chaleur et l’humidité du
sol
- la dilution des ions H+ sous l’effet des pluies plus intenses de l’hiver

Il est donc important de bien noter la date des prélèvements, l’état du sol et la culture en place, pour réaliser les
contrôles ultérieurs sur des situations comparables.

Calcaire total et calcaire actif / CaCO3T et CaCO3 actif


Le calcaire total est une des composantes héritées du sol, éventuellement légèrement modifiable par apports
massifs et répétés d’amendements basiques (recarbonatation anthropique des sols de la ceinture dorée bretonne
par apports de trez, par exemple). La présence de calcaire confère au sol des caractéristiques spécifiques en
terme de comportement physique et chimique et influe sur son activité biologique. Son absence totale a pour
conséquence une acidification progressive, plus ou moins rapide suivant le contexte pédoclimatique, qu’il est
nécessaire de compenser par des apports réguliers d’amendements basiques (chaulage).
Pourquoi analyser le calcaire total ?
L’analyse du calcaire total est nécessaire pour affiner la caractérisation des constituants du sol et améliorer les
choix stratégiques en termes de chaulage. Comme la granulométrie, c’est une caractéristique stable du sol, qu’il
n’est pas utile de mesurer à chaque analyse, pour peu que la zone de prélèvement soit stable et correctement
repérée.
Comment déterminer le calcaire total ?
La terre est mise en contact avec un acide fort qui dissout le calcaire, en milieu fermé. L’attaque du calcaire
(CaCO3) se traduit par un dégagement gazeux de CO2 dont le volume est mesuré. Cette méthode d’analyse
courante est mise en œuvre par le LANO et décrite dans la norme internationale NF ISO 10693.Quelques
éléments d’interprétation de la teneur en calcaire total
Le caractère plus ou moins calcaire du sol est qualifié comme suit. Il apparaît sous la forme d’un commentaire
sur les rapports de résultats d’analyses.

TAUX DE CaCO3 TOTAL A L’ANALYSE QUALIFICATION DU SOL

CaCO3T ≤ 5% SOL NON CALCAIRE

5 < CaCO3T ≤ 12,5% SOL FAIBLEMENT CALCAIRE

12,5 < CaCO3T ≤ 25% SOL MODEREMENT CALCAIRE

25 < CaCO3T ≤ 50% SOL FORTEMENT CALCAIRE

CaCO3T > 50% SOL TRES FORTEMENT CALCAIRE

Au-delà de 5% de calcaire total, les réserves naturelles ce calcium et leur libération progressive par dissolution
sous l’effet des précipitations et de l’activité chimique et biologique du sol rend inutile tout retour au chaulage sur
le très long terme. Les sols sont systématiquement basiques (sauf très rares exceptions sur calcaires très durs et
peu solubles).

Cas particulier du calcaire actif


Le calcaire actif est la fraction du calcaire total susceptible de se dissoudre facilement et rapidement dans la
solution du sol. Elle correspond peu ou prou à la fraction fine au plan granulométrique (taille des argiles, soit
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moins de 2 µm). Elle permet de maintenir une saturation calcique élevée de la CEC et, indirectement, un pH
basique stable.Pourquoi analyser le calcaire actif ?
La présence de calcaire actif peut induire, dans certains sols pauvres en fer libre, un risque de chlorose ferrique,
auquel certaines productions sont sensibles. C’est le cas en horticulture (fraise par exemple), en arboriculture ou
en viticulture. Dans certains cas, il peut être utile de doser, dans le même extrait, la teneur en fer, ce qui permet
de calculer l’indice de pouvoir chlorosant (diagnostic essentiel pour le choix du porte-greffe en viticulture).
Comment mesurer le calcaire actif ?
La terre est mise en contact avec un réactif spécifique (oxalate d’ammonium), qui attaque une fraction du
calcaire total seulement. Le calcium extrait est ensuite dosé. Cette méthode d’analyse courante est mise en
œuvre par le LANO et décrite dans la norme AFNOR NF X31-106.
Quelques éléments d’interprétation de la teneur en calcaire total
Le risque de chlorose ferrique est significatif pour une teneur en calcaire actif supérieure à 6% et devient très
important au-delà d’une teneur de 10%.

Capacité d'échange Cationique / C.E.C.


La capacité d’échange cationique du sol représente la taille du réservoir permettant de stocker de manière
réversible certains éléments fertilisants cationiques (potassium, magnésium, calcium…). La CEC est liée au
complexe argilo humique. La valeur de la CEC d’un sol est donc fonction des quantités d’argile et de MO qu’il
contient, mais aussi de la nature des ces éléments et du pH du sol. Ainsi, un sol présentant une teneur en argile
de 20% peut très bien montrer une CEC inférieure à un sol présentant une teneur en argile de 15%, en fonction
de supports géologiques, de passés pédoclimatiques et de mode de mise en valeur différents.
Pourquoi mesurer la C.E.C. ?
Connaître la valeur de la CEC est indispensable à une bonne interprétation des teneurs en éléments cationiques
échangeables (K, Ca, Mg, Na). La répartition des différents cations sur la CEC et le taux de saturation (somme des
cations échangeables/CEC) donne de précieuses indications sur le fonctionnement du sol.
Elle est indispensable aux calculs des doses d’amendements basiques pour les chaulages de correction des sols
acides. Le niveau de la CEC oriente également les choix stratégiques en terme de fertilisation potassique et
magnésienne (calcul des doses et fréquences d’apports).

Comment mesurer la C.E.C. ?

Il existe plusieurs méthodes normalisées de mesure de la CEC, mais


la plus courante, mise en œuvre par le LANO, est la méthode Metson.
Elle est décrite dans la norme AFNOR NF X31-130.

Cette méthode consiste à déplacer tous les cations adsorbés sur les
sites d’échanges de la CEC, puis de saturer ces sites par un cation
unique, qui est l’ammonium (NH4+). L’ammonium est à son tour
déplacé, puis dosé par spectrophotocolorimétrie automatique. Le
nombre de site d’échange de la CEC correspond exactement au
nombre d’ions ammonium dosés. Le résultat est exprimé en nombre
de charges pour 100g de sol (milliéquivalents pour 100g ou méq/100g
ou centimoles+/kg). Les valeurs des cations échangeables, exprimés
classiquement en g/kg ou ‰, peuvent également être exprimés en
méq/100g, ce qui permet de calculer les taux de saturation de la CEC
pour chacun de ces éléments.

Quelques éléments d’interprétation de la valeur de la CEC de vos sols

VALEUR DE LA CEC EN méq/100 g INTERPRETATION


CEC<9 Petite CEC
9 ≤ CEC ≤ 12 CEC moyenne
12 < CEC ≤ 15 CEC assez élevée
15 < CEC ≤ 25 CEC élevée
CEC > 25 CEC très élevée

Calcium / CaO échangeable

Le calcium joue un rôle déterminant sur les fertilités physique (stabilité des structures du sol, sensibilité à la
battance, échanges gazeux et hydriques…), chimiques (fonctionnement de la CEC, désalinisation…) et biologique
(activité de la biomasse microbienne…) du sol. Secondairement, le calcium est aussi un élément nutritif pour les
plantes. Le calcium est le cation majoritairement adsorbé sur la CEC.
Il est naturellement présent en très grande quantité dans les sols calciques et surtout calcaires.
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Pourquoi mesurer la teneur en calcium échangeable ?

Connaître la teneur en calcium échangeable est essentiel pour évaluer, associée à la valeur de la capacité d’échange
cationique, la proportion de calcium (taux de saturation partiel en calcium de la CEC) pour adapter les stratégies
de chaulage en sols acides ou ayant tendance à s’acidifier.
Cette méthode diagnostic est moins sensible aux variations saisonnières que celle basée uniquement sur la prise
en compte du pH.

Comment mesurer la teneur en potassium échangeable ?

La terre est mise en contact avec une solution d’acétate d’ammonium, suivant la norme AFNOR NF X31-108.
L’extrait obtenu est dosé par spectrométrie d’émission atomique par plasma induit (ICP). Cette analyse est réalisée
simultanément avec celle du potassium échangeable.

Quelques éléments d’interprétation de la teneur en CaO échangeable de vos sols

TAUX DE SATURATION
DE LA CEC (S/T, proche INTERPRETATION STRATEGIE GLOBALE DE CHAULAGE
de Ca/T)
S/T < 40% Niveau de saturation insuffisant Chaulage urgent à forte dose
40 ≤ S/T < 80% Niveau de saturation faible Chaulage urgent
80 ≤ S/T < 110% Niveau de saturation correct Chaulage d'entretien
Chaulage inutile (sauf betteraves, dans
110 ≤ S/T < 150% Sol saturé (sol calcique)
certains cas)
S/T ≥ 150% Sol sursaturé (sols calcaires) Chaulage inutile à très long terme

Magnésium / MgO échangeable

Le magnésium est un élément secondaire en quantité mais essentiel en tant que constituant actif de la chlorophylle.
Il se trouve principalement dans les feuilles.
Secondairement, il joue un rôle proche de celui du calcium sur la fertilité physique des sols.
Sa teneur naturelle peut être très faible (cas des sols de craie) ou très élevée (cas des sols sur calcaires
dolomitiques, rares en France).

Pourquoi mesurer la teneur en magnésium échangeable ?

Connaître la teneur en magnésie est indispensable pour vérifier l’opportunité d’un apport de magnésie (prévenir
un risque de carence) et optimiser la stratégie de fertilisation magnésienne.

Comment mesurer la teneur en magnésium échangeable ?

La terre est mise en contact avec une solution d’acétate d’ammonium, suivant la norme AFNOR NF X31-108.
L’extrait obtenu est dosé par spectrométrie d’émission atomique par plasma induit (ICP). Cette analyse est réalisée
simultanément avec celles du potassium et du calcium échangeables.

Quelques éléments d’interprétation de la teneur en MgO échangeable de vos sols

La valeur des seuils d’interprétation est fonction de la valeur la capacité d’échange cationique. Lorsque celle-ci est
égale ou inférieure à 25 milliéquivalents (meq), l'équation est linéaire. Au-delà la valeur seuil est fixe.

Valeur seuil

• C.E.C. ≤ 25 meq seuil(‰) = 0,0022 C.E.C. + 0,06

• C.E.C. > 25 meq seuil(‰) = 0,115

Un apport de magnésie est conseillé si la teneur du sol est inférieure à la valeur seuil.

Potassium / K2O échangeable


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Le potassium, comme le phosphore, est un des éléments majeurs indispensables à la croissance et au


développement des végétaux. Il joue un rôle multiple dans la plante : échanges ioniques dans la cellule, activation
de la photosynthèse, synthèse des protéines…
C’est un élément peu présent à l’état naturel dans nos sols, à l’exception de certains sols calcaires ou argileux.

Pourquoi mesurer la teneur en potassium échangeable ?

Connaître la teneur du sol en potassium échangeable est indispensable pour optimiser au plan agronomique et
économique la fertilisation complémentaire en fonction des besoins du sol et des cultures et maintenir durablement
sa fertilité potassique.

Comment mesurer la teneur en potassium échangeable ?

La terre est mise en contact avec une solution d’acétate d’ammonium, suivant la norme AFNOR NF X31-108.
L’extrait obtenu est dosé par spectrométrie d’émission atomique par plasma induit (ICP).

Quelques éléments d’interprétation de la teneur en K20 échangeable de vos sols

3 seuils T1, T2, T3, dont le valeur dépend de la capacité d’échange cationique (CEC) définissent la stratégie de
fertilisation à adopter, en tenant compte en outre du niveau d’exigence des cultures vis-à-vis du phosphore.

VALEUR DES SEUILS D’INTERPRETATION

L'interprétation des teneurs de K2O du sol se fait en fonction de la C.E.C du sol. Lorsque celle-ci est inférieure ou
égale à 25 milliéquivalents (meq), l'équation est linéaire. Au-delà les valeurs seuil sont fixes. On définit 3 valeurs
seuil T1, T2 et T3.

Valeurs T1, T2 et T3 (en pour mille de terre fine):

• C.E.C. ≤ 25 meq pour 100 g: T1(‰): y = 0,006 C.E.C. + 0,05 / T2(‰): y = 0,006 C.E.C. + 0,12 / T3(‰):
y = 0,012 C.E.C. + 0,24

• C.E.C. > 25 meq pour 100 g: T1: 0,2‰ / T2: 0,27‰ / T3: 0,54‰

VALEUR DES SEUILS D’INTERPRETATION

NIVEAU Teneur à l'analyse Teneur à l'analyse


Teneur à l'analyse Teneur à l'analyse
D'EXIGENCE comprise entre T1 comprise entre T2
inférieure à T1 supérieure à T3
DES CULTURES et T2 et T3
Fumure
FAIBLE* Fumure d'entretien Impasse possible Impasse possible
d'entretien***
Fumure Fumure
ELEVEE** Fumure renforcée Fumure réduite
d'entretien*** d'entretien***

(*type céréales, colza.../**type betteraves, cultures légumières, pomme de terre.../***exportations)


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Sodium / Na2O échangeable

Le sodium est un élément secondaire dont la teneur naturelle dans nos sols est faible (saufs situations de sols de
marais de l’Ouest ou apports par épandage d’effluents sodiques), mais toujours suffisante pour les besoins des
cultures. Cette teneur est en général inférieure ou égale à 0,03‰.
Par contre, un excès de sodium entraîne un risque de dégradation de la structure du sol, particulièrement visible
en surface par une aggravation de la battance. En cas de forte teneur, la croissance des végétaux est fortement
perturbée et le pH du sol s’élève significativement.

Pourquoi mesurer la teneur en sodium échangeable ?

L’analyse du sodium fournit une indication sur la salinité du sol. Dans le cas d’épandage massifs et répétés
d’effluents sodiques (effluents agro-industriels type laiterie ou sucrerie), le suivi de la teneur en sodium est
indispensable pour éviter les risques de déstabilisation structurale.

Comment mesurer la teneur en magnésium échangeable ?

La terre est mise en contact avec une solution d’acétate d’ammonium, suivant la norme AFNOR NF X31-108.
L’extrait obtenu est dosé par spectrométrie d’émission atomique par plasma induit (ICP). Cette analyse est réalisée
simultanément avec celles du potassium, du calcium et du magnésium échangeables.

La teneur en sodium évolue vite dans le profil !

Le sodium est un élément retenu avec une faible énergie sur la CEC. Il est donc facilement et rapidement lessivable
par les pluies drainantes hivernales. Un léger excès de sodium n’est donc en général que très transitoire. Les suivis
analytiques d’épandage doivent tenir compte de ce phénomène.

Quelques éléments d’interprétation de la teneur en CaO échangeable de vos sols

Une teneur en sodium inférieure à 0,05‰ ou à 5% de la CEC est sans effet sur le sol ou les cultures.

Une teneur comprise entre 5 et 10% de la CEC accentue les risques de battance. Au-delà de 10% de la CEC, l’effet
sur la structure du sol devient significatif, particulièrement en sols de limons.

Dans certaines situations, il peut être proposé un apport de gypse, amendement calcique non basique donc sans
effet sur le pH, pour déplacer l’excès de sodium.
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Phosphore / P2O5 assimilable

Le phosphore est un des éléments majeurs indispensables à la croissance et au développement des végétaux. Il
joue en particulier un rôle essentiel dans la mise en place du système racinaire, la photosynthèse et la reproduction
du végétal.
C’est un élément peu présent à l’état naturel dans nos sols.

Pourquoi mesurer la teneur en phosphore assimilable ?


Connaître la teneur du sol en phosphore assimilable est indispensable pour optimiser au plan agronomique et
économique la fertilisation complémentaire en fonction des besoins du sol et des cultures et maintenir durablement
sa fertilité phosphatée.

Pourquoi mesurer le phosphore assimilable suivant la méthode Olsen ?


La technique d’extraction mise en œuvre dans cette méthode est reconnue internationalement comme la plus
représentative des échanges sols-racines et la plus universelle, c'est-à-dire fiable et interprétable dans la très
grande majorité des situations pédologiques. Les autres méthodes peuvent surestimer l’offre alimentaire du sol en
phosphore biodisponible dans certaines situations (sols calcaires, apports d’engrais peu solubles, apports de boues
ayant subi de nombreux traitements physico-chimiques…).

Comment mesurer la teneur en phosphore assimilable Olsen ?


La terre est mise en contact avec une solution d’hydrogénocarbonate de sodium, suivant la norme internationale
NF ISO 11263. L’extrait obtenu est dosé par spectrophotocolorimétrie.

La teneur en phosphore évolue vite dans le profil du sol !


Comme pour la matière organique, le phosphore ne se « lessive » pas ou très peu en profondeur, mais peut être
dilué par les travaux profonds du sol. Le prélèvement ne doit donc pas être réalisé au-delà de la profondeur de ces
travaux. Mieux vaut prélever moins profondément que dépasser cette profondeur.

Quelques éléments d’interprétation de la teneur en P2O5 OLSEN de vos sols


3 seuils T1, T2, T3, dont la valeur dépend du taux de saturation des sols (valeur S/T) définissent la stratégie de
fertilisation à adopter, en tenant compte en outre du niveau d’exigence des cultures vis-à-vis du phosphore.

VALEUR DES SEUILS D'INTERPRETATION


VALEUR DU TAUX DE TENEUR SEUIL T1 TENEUR SEUIL T2 EN ‰ TENEUR SEUIL T3 EN ‰
SATURATION S/T EN ‰ DE P2O5 DE P2O5 DE P2O5
S/T ≤ 150% (sols non
0,04‰ 0,08‰ 0,16‰
calciques)
S/T>150% (sols calciques
0,05‰ 0,09‰ 0,18‰
ou calcaires)

STRATEGIES DE FERTILISATION
NIVEAU
Teneur à Teneur à l'analyse
D'EXIGENCE Teneur à l'analyse Teneur à l'analyse
l'analyse comprise entre T1 et
DES comprise entre T2 et T3 supérieure à T3
inférieure à T1 T2
CULTURES
Fumure
FAIBLE* Fumure d'entretien*** Impasse possible Impasse possible
d'entretien
Fumure
ELEVEE** Fumure d'entretien*** Fumure d'entretien*** Fumure réduite
renforcée

(Type blé assolé/**type betteraves, cultures légumières, pomme de terre.../***exportations)

SYNTHESE INTERPRETATION DE K (K2O), Mg (MgO), Ca (CaO)

Paramètre (méthode) Unité Min (= teneur renforcé) Max (=teneur impasse)


P2O5 (phosphore Olsen) mg/kg 30 80
K2O (Potasse) mg/kg 100 150
MgO (Magnésium) mg/kg 90 110
Ratios d'équilibre entre
éléments min max
K2O/MgO - 1,2 2,2
CaO/K2O - 4 8
CaO/MgO - 6 10
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Oligo-éléments métalliques biodisponibles / Cu, Zn, Mn et Fe EDTA

Les oligo-éléments participent, en très faible quantité, au fonctionnement et au développement des plantes.
Leurs rôles sont multiples, mais ils agissent le plus souvent comme catalyseurs dans les réactions complexes de
la chimie cellulaire. Une absorption insuffisante par la plante, liée à une offre alimentaire insuffisante du sol,
provoque une carence à l’origine du mauvais développement ou du mauvais fonctionnement du végétal. Les
différentes espèces cultivées sont sensibles à des carences spécifiques, mais jamais à toutes les carences
simultanément. Pour exemple, les blés sont particulièrement sensibles à une carence en cuivre, le tournesol à
une carence en bore, alors que l’inverse n’est pas vrai.

Les teneurs naturelles dans les sols sont très variables, en fonction essentiellement de la nature du matériau
géologique et de l’histoire pédoclimatique du sol.

Pourquoi mesurer les oligo-éléments ?

L’analyse des oligo-éléments permet de vérifier l’existence ou non de facteurs limitants liés à des carences (se
concrétisant en général par des symptômes visibles) ou des subcarences (pertes de rendements en général sans
symptômes visibles !). Elle permet de prévoir des apports curatifs ou préventifs, appliqués au sol ou au
végétal.Comment mesurer les oligo-éléments ?

La terre est mise en contact avec une solution d’extraction contenant un chélate (l’EDTA), suivant la norme
AFNOR NF X31-120. L’extrait obtenu est dosé, pour les 4 éléments, en spectrophotométrie d’absorption
atomique.Quelques éléments d’interprétation pour les oligo-éléments

L’interprétation des teneurs en oligo-éléments reste complexe et dépendante principalement du type de sol, des
conditions physico-chimiques régnant dans le sol au moment des pics de prélèvement par la plante, de l’espèce
en cause…

Classiquement, les teneurs en oligo-éléments sont interprétées avant tout en fonction du pH du sol, qui modifie
significativement la biodisponibilité de ces éléments. Pour le cuivre, de nombreuses références conduisent à prendre
en compte en outre la teneur en matière organique et, dans certaines situations, la richesse du sol en phosphore
assimilable.

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