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Les abris en maraîchage

I. Utilité d’un abris :


L’abri permet :

• d’augmenter la température ambiante, on gagne environ 2°C l’hiver dans des


tunnels

• de limiter le vent qui est un paramètre qui peut augmenter l’évapotranspiration des
plantes

• une protection contre les intempéries : grêle, forte pluie, fort vent

• un travail du sol plus facile. En gérant les moments où on peut arroser on choisit
mieux le moment idéal pour préparer la terre

• la gestion des facteurs climatiques, hygrométrie idéale : 50 à 80 %, en ouvrant ou


en fermant les serres

• la précocité de production. Grâce au tunnel dans lesquels on peut même rajouter


des voiles de forçage on peut débuter très tôt des cultures fragiles : pomme de terre
primeurs en février, poivrons, courgettes, tomates .

• De cultiver plus de cultures sur une planche, en effet en cultivant l’hiver dans les
abris on peut faire succéder 3 à 4 cultures sous abris durant l’année contre 1 à 3 à
l’extérieur.

On préconise communément pour avoir des légumes toute l’année qu’au moins
10 % de l’espace cultivé soit sous abris.

II. Les différents types d’abris

On peut utiliser des serres en paroi en verre, mais en maraîchage biologique il est très
rare de les utiliser, sauf si on récupère un terrain avec une serre déjà existante. Les serres
peuvent être intéressantes car souvent ce sont des gros volumes et il est plus facile de
gérer le climat dans un grand espace. Cependant un des inconvénients est l’entretien :
remplacement des vitrages et sensibilité à la grêle.
Les abris les plus courant sont les tunnels qui ont des parois en plastique. Ils en existent
de différentes tailles.

• Petits tunnels environ 4 à 5m de large (tunnel fraise, serre à semis)→ facilement


déplaçable, inconvénients faible résistance au vent

• Grands tunnels environ 8 à 9m de large → gain de précocité de 1 à 2 mois

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• Tunnels nantais : surtout sur légumes primeurs installés en extérieur cela permet
un gain de précocité lorsque les sols sont encore froid à l’extérieur. On peut aussi
placer juste un voile de forçage sur les arceaux.

II.1. Tunnels nantais


Il est composé de bâches plastiques perforées ou non que l’on pose sur des
arceaux. On place dans un premier temps les arceaux, ensuite le plastique est tendu en
bout avec des piquets d’arrimage. On finalise la tension du plastique en tirant des ficelles
que l’on passe dans les boucles des arceaux.
Attention, le plastique assure une augmentation de température mais lorsqu’il
commence à faire chaud la condensation est importante. Il faut alors relever chaque jour
le plastique pour aérer et éviter la pourriture. Les plastiques micro-perforés ou perforés
permettent de réduire cette condensation (exemple sur melon).

Issu du guide technique tome 1 : produire des légumes biologiques. ITAB

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II.1. Tunnels grande taille
Ces tunnels font de 6m à 12m de large. Les tunnels sont le plus souvent à pieds
arrondis mais on peut demander des pieds droits pour augmenter la superficie de travail
et faciliter le passage du tracteur sur les bords.

Il existe aussi des tunnels en ogive qui sont utilisés surtout pour leur résistance en cas de
chute de neige et qui présentent moins de condensation

Il existe aussi des tunnels muti-


chapelle. Ils ont l’avantage d’avoir un
plus gros volume ce qui facilite la gestion
climatique.

Multichapelle à ouvertures latérales

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Les tunnels sont soient couverts par une seule bâche et présentent des ouvertures
latérales.

Soit ils sont couverts par plusieurs bâches (appelées layzes) qui sont enterrées de
chaque côté. On dit que jusqu’à 40m on a pas besoin d’ouvertures latérales mais que au-
delà c’est un équipement presque inévitable pour favoriser une bonne aération du tunnel.

III. Les fournisseurs


Il existe plusieurs fournisseurs. On peut citer : Richel, BN serres, Barre, Fil clair et les
serres Val de Loire.

Les vendeurs se déplacent pour vous proposer des devis qui sont effectués en
fonction de vos besoins mais aussi en fonction d’abac déterminés en fonction de zones
géographiques. Ces données permettent de déterminer en fonction des vents couramment
mesurés et des risques de neige le type de tunnels adaptés.

Ils peuvent aussi vous conseiller sur le type de plastique à poser il est à minima de
200 microns d’épaisseur mais il peut être adapté en fonction de la situation géographique.

Les coûts évoluent régulièrement mais pour :

• Multi chapelle : 15 à 100€/m² sans montage

• Tunnel 6 à 12 m : 10 à 25€/m² (15€/m²) ; 3 à 4€/m² d’occasion

• Tunnel 4 à 5 m : 4 à 10€/m²

IV. L’aération des tunnels


L’aération des tunnels et l’aspersion sont les deux moyens techniques pour gérer au
mieux l’hygrométrie et la température du tunnel.

Cette aération peut se faire progressivement par l’ouverture :

• de la porte

• de la demi lune (ouverture au dessus de la porte)

• de la porte avec rideau

• des ouvertures latérales sur toute la longueur du tunnel

• de l’écartement des laizes

• de l’écartement des laizes en hauteur

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L’ouverture se fait couramment manuellement mais on peut l’automatiser en ajoutant des
moteurs électriques qui ouvrent les ouvertures latérales ou le faîtage en fonction de
l’hygrométrie et de la température mesurées par des appareils électroniques placés dans
le tunnel.

• Au printemps, on ouvre le matin pour réduire la température diurne. On ferme le


soir pour limiter le froid et éviter les gelées nocturnes.

• En été les tunnels sont ouverts en continu pour favoriser la bonne ventilation.

• En automne, on ouvre le jour en fonction de l’ensoleillement et on ferme la nuit.

• En hiver la fermeture est quasi continue sauf quand il y a des belles journées ou du
vent et que l’on a arrosé. La ventilation est très importante pour sécher les feuilles
des mâches et salades à cette période.

On ouvre à partir de 18-20°C et il faut éviter des température > à 40°C. Au printemps et
l’été on pose des ombrières ou on blanchit (produit à base de chaux) les serres pour
réduire la température. L’été on peut faire des arrosages très court, dit bassinage, pour
réduire la température et augmenter l’hygrométrie dans la serre.

V. Points importants pour l’installation d’un tunnel


Si on pose un tunnel d’une taille de 1,8 à 4m de haut et d’une superficie inférieure
à 2000m² il faut faire une demande préalable auprès de la mairie. Si la hauteur est < à
1,80m aucune demande n’est nécessaire. Si on est > à 4m de haut ou > à 2000m² la
demande de permis de construire est obligatoire.

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L’orientation préférentielle est Nord-Sud pour que le soleil donne toute la journée sur le
tunnel.

Les vents dominants doivent taper plutôt sur les pignons qui sont la partie la plus solide
du tunnel.

On favorise les terrains plats. On peut pratiquer un aplanissement du terrain si nécessaire.

Un drainage autour des tunnels permet d’éviter la stagnation de l’eau sur les planches du
bord.

La durée de vie d’une bâche est de 4 à 10 ans mais elle peut lâcher plus tôt ou s’opacifier
beaucoup plus vite.

V. Montage d’un tunnel (voir fichiers de montage


joints)
Il faudrait environ 100h pour monter un tunnel de 400m²

Dans les trois fichiers joints, des parties de séquences de montage d’un tunnel de la
marque BN serre vous sont proposées.

Quand vous réceptionnez les pièces vérifier bien que tout vous a été livré et
surtout laissez tout dans les boîtes avec les références. Vous aurez besoin d’échelles
escabeau, de maillets, cordes et tournevis. A minima 4 personnes peuvent suffire pour le
montage des arceaux. Si vous posez une bâche sur un tunnel à ouverture latérale il vaut
mieux être entre 6 et 10 personnes.

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On doit toujours débuter par un équerrage au sol en utilisant la formule du
théorème de pythagore : le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des
côtés adjacents. On détermine alors un angle droit et on trace les médianes.

Il est très pratique avant de poser les entretoises au sol de poser une bâche à ensilage
sous les barres pour éviter l’enherbement.

Les entretoises sont placées en suivant le filin posé au sol avec les croix au sol.

On assemble les arceaux composés des sections basses et hautes au sol et ensuite on
les lève. Ensuite on les enclenche dans les croix au sol et on pose les entretoises entre.

Quand on a tout emboîté, on doit à minima tendre deux fils de part en part pour que la
structure ne bouge plus.

Ensuite on pose toutes les pièces intérieures : renforts, contrevents… Toute la visserie
nécessaire si on à une ouverture latérale.

L’amarrage des serres dans le cas de tunnel simple sans ouverture latérale est assurée
par les bâches qui sont enterrées dans le sol et qui empêche le tunnel de s’envoler.

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Par contre lorsque l’on pose un tunnel avec des ouvertures latérales l’arrimage est assuré
par la pose d’amarres à chaque pied.

La pose des bâche se fait un jour sans vent et avec des températures moyennes. Si il y a
de forte chaleur la bâche est détendue et quand il fait froid elle se rétracte et il faut
retendre.

On bloque les bâches grâce à des clips

et des lyres.

Attention ne jamais abandonner un montage de serre quand on commence on finit à


minima de bloquer la bâche!!!

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