INTRODUCTION
Contexte
harmonieux des villes. De ce fait, les lotissements non approuvés constituent une faille
dans une politique urbaine.
C’est dans ce contexte que, nombreux sont les spécialistes (techniciens, ingénieurs,
administrateurs, professeurs) qui s’emploient à chercher des méthodes afin d’endiguer
ces problèmes urbains et œuvrer pour une politique d’aménagement urbain durable.
A titre d’exemple nous pouvons citer nos devanciers qui ont traités plusieurs aspects
de l’urbanisation, notamment ceux relatifs à la restructuration et la rénovation des
quartiers précaires puis à la réglementation et à la planification urbaine. Il s’agit de : «
Restructuration des quartiers précaire : cas de Grand Campement ( commune de
Koumassi)» en 2008 traité par M. Koumoué N’Zoué Paul, Ingénieur des Techniques
des Sciences Géographiques et Topographiques, « Procédure d’approbation des
lotissements urbains et extensions non maitrisées des communes : cas des villes de la
région du N’Zi-Comoé » par M. EMIEN Kassi André Ingénieurs des Techniques des
Sciences Géographiques et Topographiques et « Problématique des lotissements
anarchiques à Yamoussoukro : cas de l’extension du lotissement Kokrenou-mairie. »
par Mme. Touré Mariam.
Par ailleurs, l’urbanisation est un thème abordé par des spécialistes de plusieurs
disciplines parmi lesquelles on peut citer : la sociologie, l’environnement, le génie
civil, le foncier, et cetera. Les études menées par les spécialistes de ces différentes
disciplines sont complémentaires pour une action concrète en faveur du
développement des villes.
de la ville, l’administration qui pourra assurer une clarté dans la gestion du foncier
urbain afin d’éviter les abus dans les transactions immobilières.
En plus, un espace urbain maîtrisé contribue à l’élargissement de l’assiette de l’impôt,
qui joue un rôle important dans le développement de la commune.
Retenons que cette étude sur les lotissements non approuvés observés dans la ville de
Dimbokro vise à pouvoir régulariser le statut des lots tout en tenant compte des
personnes qui y ont des intérêts (constructions et lots).
II-PROBLEME
VI-METHODOLOGIE DE RECHERCHE
VI-2-Recherche documentaire
La recherche documentaire a consisté à collecter des informations à partir de
différents supports : Rapports d’études, de séminaires et de colloques ; Mémoires de
recherches ; Publications (les lois, les décrets, et cætera) ; Presse ; Sites internet.
Tous les documents consultés traitaient de sujets relatifs à notre thème, il s’agit
principalement de l’aménagement urbain, du lotissement, de l’occupation spatiale du
domaine public, du développement urbain et de la gestion foncière, la procédure de
régularisation de lotissement non approuvé mais déjà appliqués et bâtir de construction
au MCAU.
Au total, la recherche documentaire nous a permis de nous faire une idée assez
précise de notre thème d’étude.
VII-PLAN DU MEMOIRE
I-1 Lotissement
I-2 Régularisation
Mise en conformité avec des dispositions légales (Dictionnaire Encarta).Ce mot
est utilisé dans l’étude, pour normaliser et rendre légale au plan technique et juridique
le statut des lotissements qui n’ont pas été exécutés dans les normes administratives.
I-3 Approbation
Accord qui valide ce qui est soumis à une autorité. (Dictionnaire Encarta)
Dans le contexte, il s’agit d’une procédure de vérification d’un plan d’urbanisme,
menée par l’Administration et qui aboutit à un arrêté signé par une autorité compétente
en la matière. Lorsqu’il est approuvé un plan d’urbanisme peut être mis en œuvre.
Le plan de lotissement est un document légal qui illustre les limites et les
dimensions exactes, déterminées par un arpenteur, des lots sur lesquels on envisage de
construire une maison ou des bâtiments ; l’emplacement de la largeur des rues ;
l’emplacement des équipements et l’espace vert. Le plan de lotissement doit être établi
avec précision et conforme au terrain loti.
A la suite de la présentation de l’aménagement urbain en Côte d’Ivoire,
plus de précisions seront apportées concernant le lotissement, qui est le document
d’urbanisme opérationnel par excellence et qui représente l’élément fondamental de
cette étude.
II-2 Lotissement
II-2-1 Principes généraux
Les principes généraux du lotissement sont tirés de l’arrêté n°2164 du 9 juillet
1936 modifié par l’arrêté n°83 du 31 janvier 1938 réglementant l’aliénation des
terrains domaniaux en Côte d’Ivoire, texte colonial toujours en vigueur dans notre
pays.
II-2-1-1Définition
II-2-1-3 Règlement
II-2-2-1Lotissements administratifs
• Définition
Régis par l’arrêté n°2164 du 9 juillet 1936 modifié par l’arrêté n°83 du 31 janvier
1938 réglementant l’aliénation des terrains domaniaux en côte d’ivoire.
Le lotissement public peut être défini comme le lotissement initié soit par le sous-
préfet (on parle alors de lotissement public d’Etat) soit par une autorité décentralisée
(Maire ou Gouverneur de district).
Il faut noter que le plan du lotissement est élaboré par un urbaniste pour ce qui
concerne l’avant-projet et l’application du projet est du ressort du géomètre-expert.
• Dossier
Le dossier du lotissement est composé de :
Une demande de lotissement du sous-préfet ou du maire, revêtue de son avis
favorable et visée par le préfet du département ;
L’état des lieux du site à lotir ;
M.ETIEN Kokola Michel
Elève Ingénieur des Techniques des Sciences Géographiques et Topographiques en 2émeannée à l’EFCPC/ INP-HB
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Thème : Régularisation de lotissement non approuvé : cas de la ville de Dimbokro
• Procédure
La demande de lotissement est adressée au ministre chargé de l’urbanisme et le
dossier est instruit par la direction de l’urbanisme. Une mission de reconnaissance du
site est effectuée par les services techniques qui dressent un avant-projet si le dossier
de la demande n’en comportait pas déjà un. L’enquête dite de commodo et incommodo
est prescrite par arrêté du ministre et se déroule en sous-préfecture ou en mairie
pendant une période de 15 jours. A l’issue de l’enquête, le projet est examiné par une
commission mixte présidée par le préfet et composée du maire et des chefs de services
concernés. Le dossier, comprenant l’avant-projet et les procès-verbaux d’enquête et de
la commission mixte, est adressé au ministère chargé de l’urbanisme dont les services
techniques établissent le plan de lotissement définitif. Le plan est alors approuvé par
arrêté ministériel qui le déclare d’utilité publique. Le plan est alors appliqué sur le
terrain et le service du domaine requiert l’immatriculation au nom de l’Etat des
terrains à lotir.
• Procédure
Les projets de lotissements villageois sont élaborés sous l’autorité du sous- préfet
ou de l’autorité décentralisée concernée. Ils sont dressés par le Ministère en charge de
l’urbanisme ou un bureau d’étude agréé, à partir d’une enquête et d’un état des lieux
fournissant tous les renseignements utiles (habitat et activités économiques) sur la
population concernée. L’approbation du projet de lotissement villageois intervient
après une enquête publique d’une durée d’un mois. La décision d’approbation est prise
par le Ministre chargé de l’urbanisme ou son délégué. Le plan de lotissement est
appliqué sous le contrôle de l’administration, par le géomètre-expert qui matérialise
chaque lot par des bornes. L’immatriculation du terrain à lotir au nom de l’Etat est
ensuite requise à la diligence du Ministre chargé de l’urbanisme.
II-2-3 Etapes du lotissement
Le lotissement est une opération d’urbanisme et un produit d’urbaniste. Donc
quelque soit le type de lotissement, la procédure de réalisation est la suivante :
- Une demande de lotissement ;
- Un accord de la demande par le ministère en charge de l’urbanisme ;
- La convention signée entre le promoteur et un Géomètre-Expert agrée conformément
à la loi 70-487 du 3 août 1970;
- L’élaboration du projet de lotissement ;
- L’enquête de commodo et incommodo ;
- L’établissement du plan définitif ;
- L’application du lotissement ;
- Rédaction du plan d’application et des documents finaux ;
- Mise à disposition du plan pour attribution des lots.
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Elève Ingénieur des Techniques des Sciences Géographiques et Topographiques en 2émeannée à l’EFCPC/ INP-HB
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• Documentation
• Reconnaissance du site
Elle est capitale car elle permet de gagner du temps, de décider du choix de la
méthode de travail, des équipements et des appareils à utiliser.
• Canevas de base
L’état des lieux étant un plan régulier, il doit s’appuyer sur un canevas précis, composé
souvent de polygonales principales et secondaires.
o Polygonale principale
C’est un ou plusieurs cheminements formant un réseau discret. Son importance
est le fait qu’elle est l’ossature du levé. Aussi la convention précise-t- elle les critères
de son exécution :
- La polygonale doit ceinturer le lever en entier,
- Les sommets doivent être très exploitables,
- Les sommets doivent être des bornes ou des piquets en fer noyés dans un bloc
cimenté, numérotés et répertoriés,
- Les côtés doivent être en nombre minimal, de longueur maximale de 100m à 200m,
M.ETIEN Kokola Michel
Elève Ingénieur des Techniques des Sciences Géographiques et Topographiques en 2émeannée à l’EFCPC/ INP-HB
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Thème : Régularisation de lotissement non approuvé : cas de la ville de Dimbokro
o Quadrillage
C’est une méthode rare, elle consiste à partager la surface à levé en carreaux,
puis à la niveler tous les points d’intersection.
La planimétrie est facile mais le nivellement qui souvent rayonné, exige une attention
particulière. Les points sont nombreux, une erreur commise se retrouve difficilement.
Ce problème ne se pose pas avec les appareils électroniques à carte mémoire.
o Layonnage
C’est la méthode idéale des zones boisées. Un layon est un chemin qui part et
aboutit à la polygonale périphérique. Les layons sont à intervalle régulier. Ils sont
généralement coupés à l’avance et donc les extrémités piquetées. Les intervalles sont
en général 40m.
Les points à lever sur les lignes sont distants de 40m, ce qui n’empêche pas de lever
les points caractéristiques.
o Levé tachéométrique
La tachéométrie est favorable dans les zones dégagées. On travaille par la
méthode de tâche d’huile mais on ne doit pas négliger les lignes caractéristiques dans
le dosage judicieux des points à lever.
M.ETIEN Kokola Michel
Elève Ingénieur des Techniques des Sciences Géographiques et Topographiques en 2émeannée à l’EFCPC/ INP-HB
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Thème : Régularisation de lotissement non approuvé : cas de la ville de Dimbokro
• Instruction ministérielle
La croissance d’une ville exige une trame simple. En Côte d’Ivoire cette trame
est orthogonale c’est-à-dire en damier.
La grande trame qui structure la ville est matérialisée par des voiries primaires (50m
de large), la voirie secondaire (30m de large). La voirie tertiaire est généralement
laissée à l’initiative de l’urbaniste qui choisit souvent 10m, 15m, 20m de large.
Donc pour exécuter l’esquisse, il faut constamment avoir en mémoire non seulement
les grandes répartitions mais surtout les problèmes d’assainissement, d’environnement
et de fonctionnement rationnel des voies et des équipements.
• Positionnement des îlots
Les îlots doivent être positionnés en fonction de la pente du terrain ou en
fonction de la rose du vent.
- Positionnement en fonction de la pente
1. Ilots implantés parallèlement aux courbes de niveau.
Les voies longitudinales ne présentent aucune pente et deviennent coûteuses.
Pour éviter que les lots en contrebas, ne reçoivent les eaux de ruissèlements, il faut
exécuter des terrassements importants.
• Généralités
Le projet conçu par l’urbaniste, doit être approuvé par le Ministre de la
Construction et de l’Urbanisme. Cette approbation est liée par deux critères :
- Critères techniques du plan
- Critères du droit d’urbanisme
Le contrôle technique est de la compétence de la direction du domaine
Quant aux problèmes de droit, on a recours à une enquête publique de commodo et
d’incommodo. L’enquête de commodo et d’incommodo est une procédure juridique
qui permet à un tiers d’émettre une réserve sur le terrain loti ou à lotir. Cette enquête
est ouverte par un arrêté ministériel, de même que l’approbation qui est du ressort du
Ministre qui rend le projet exécutoire.
• Valeur juridique d’un lotissement approuvé
Après l’approbation d’un lotissement, le périmètre couvert par celui-ci est
déclaré d’utilité publique. Le plan de lotissement est opposable à tous. Les voies et les
réserves administratives rentrent dans le domaine public de l’Etat.
Lorsque le lotissement est réalisé dans une commune ou un district, le maire fixe
les dates de l’enquête et désigne un commissaire enquêteur chargé de recevoir et de
consigner dans un registre spécialement ouvert à cet effet les observations et
oppositions éventuelles du public.
Le Sous-préfet accomplit les mêmes formalités dans les autres cas. L’enquête est
ouverte pour une durée d’un mois à la Mairie ou à la Sous-préfecture. Elle est
annoncée par voie de presse et d’affichages apposés aux lieux publics pendant le délai
d’un mois précédent son ouverture.
o Procès-verbal de l’enquête
Dans les quinze jours suivant la clôture de l’enquête, le commissaire enquêteur
transmet le dossier constitué du plan de lotissement, du procès-verbal d’affichage, du
registre des observations et oppositions éventuellement formulées et de l’avis du
commissaire enquêteur sur les suites à y réserver.
Dans le cas d’un lotissement communal, le Maire, après délibération en conseil
municipal sur le dossier ainsi constitué, le transmet au Préfet ou au Sous-préfet qui
convoque une commission consultative dans le délai de quinze jours à compter de sa
réception.
o Approbation du lotissement
• Travaux préliminaires
Très souvent, l’urbaniste, en concevant le projet de lotissement ne tient pas
compte de la polygonale de levé. Il revient donc au géomètre de rattacher le projet au
plan d’état des lieux.
Il faut arriver à mettre en coïncidence le projet et l’état des lieux. En d’autres
termes, reporter la polygonale d’état des lieux sur le projet.
Le choix de la polygonale d’implantation est un problème particulier à chaque
lotissement, le géomètre devra étudier l’emplacement, compte tenu de la forme des
îlots, tout en respectant l’homogénéité du réseau.
• Matérialisation de la polygonale sur le terrain
Les sommets de cette polygonale seront matérialisés au moyen de piquets en fer
noyés dans un massif de béton de 30 cm.
• Dimensionnement
Les dimensions des rues et des îlots sont rarement portées sur le projet de
lotissement. Le dimensionnement consiste donc à déterminer graphiquement les
éléments (angles et distances) nécessaires aux calculs des coordonnées des îlots. Il faut
ressortir les dimensions des îlots et lots pour une meilleure application sur le terrain.
Chaque îlot sera calculé de façon rigoureuse comme une polygonale encadrée.
o Lotissements à îlots réguliers
Les axes de rues sont rectangulaires, de même que les îlots ; les dimensions sont
standards.
Illustration
Illustration
On procède au calcul d’une polygonale théorique dont les sommets seront situés
dans l’axe de la future voirie. Les calculs seront effectués à partir de la base commune
avec la polygonale d’implantation. Cette méthode est de plus en plus abandonnée au
profit de la polygonale d’état des lieux. On s’appuie directement sur le canevas d’état
des lieux pour implanter certains sommets d’îlots.
• Morcellements autorises
• Déclassements et morcellements
Lorsqu’un lotissement n’est pas encore approuvé par le MCAU, il ne peut être
traité de lotissement régulier, même s’il a été techniquement exécuté dans les règles de
l’art par un professionnel géomètre, ou même si les dossiers sont en cours d’études au
MCU. En effet, aussi bien que la profession de géomètre impose un contrôle sur
l’acceptabilité d’un travail à travers les calculs de tolérance, tout travail de lotissement
doit également passer un test d’acceptabilité avant, pendant et après exécution, auprès
de la structure administrative compétente en la matière, en l’occurrence le MCAU.
Lorsqu’un lotissement n’a pas encore reçu l’agrément du MCAU, il est dit non
approuvé, et ne doit en principe pas être appliqué sous peine d’être taxé d’irrégulier.
C’est le cas de lotissements exécutés dans les règles de l’art sur sites inappropriés (en
violation du schéma directeur ou des plans d’urbanisme). C’est également le cas de
lotissements dont le dossier en cours de traitement est défectueux (état des lieux
défectueux ou dossier technique non concordant).
M.ETIEN Kokola Michel
Elève Ingénieur des Techniques des Sciences Géographiques et Topographiques en 2émeannée à l’EFCPC/ INP-HB
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Thème : Régularisation de lotissement non approuvé : cas de la ville de Dimbokro
dans la plupart du temps, les dossiers ont été acheminés à Abidjan et n’ont
malheureusement pas été traités ou ont été traités sans suite.
Face aux aspects contraignant de la procédure d’approbation, les Maires, les
propriétaires terriens, les communautés villageoises et les lotisseurs n’attendent plus
l’approbation pour procéder à l’application du lotissement et à la vente des lots. Dans
le pire des cas, ils n’engagent pas de procédure d’approbation, on assiste donc, à
l’exécution de lotissements non approuvés.
de M’batto, (adressée au maire de la commune depuis Février 2009) est sans suite
jusqu’à ce jour. Il est à signaler aussi que, des multiples demandes de lotissements
adressées au Ministre par les Maires et des dossiers avec avis favorables des maires
pour traitement sont-ils restés sans réponses dans les services du ministre de la
construction et de l’urbanisme. Et même des dossiers de lotissements régulièrement
établis pour approbation sont en cours de traitement depuis des années au ministère de
la construction et l’urbanisme
• Le détournement des objectifs de l’Administration au profit des intérêts
individuels
Cela dénote le manque de rigueur dont font preuve certains responsables et agents
de l’administration, dans l’exercice de leurs fonctions.
Il est la preuve de l’écart entre les discours officiels et les pratiques des
responsables en charge de la gestion du foncier. En effet, Il n’est pas rare de constater
que certaines autorisations de lotir sont accordées par des autorités administratives,
juste pour contenter des proches, pour conquérir un électorat ou pour se procurer des
lots qui sont souvent rapidement revendus.
Il est aussi la preuve du manque de civisme des agents des services publics. En
effet, les travailleurs dans leur ensemble et surtout les jeunes générations de
fonctionnaires, sur qui le pays compte pour apporter une nouvelle expertise, sont
aujourd’hui portés vers un enrichissement facile et rapide. Pour atteindre cet objectif,
soit ils se substituent aux entreprises privées, soit ils deviennent leurs agents,
fournissant à ces entreprises, l’ensemble des données de l’Administration aux mépris
de la déontologie de notre fonction d’agent de l’Etat.
Ainsi, tous les acteurs du foncier, à commencer par l’Administration, ont une
responsabilité dans la prolifération des lotissements non approuvés.
• Le sous équipement des services publics
L’efficacité des services administratifs tient principalement à trois aspects : un
personnel qualifié et en nombre suffisant, un équipement répondant aux exigences de
la modernité et des moyens financiers. Cependant, l’on constate que les budgets
alloués aux services diminuent d’années en années, certains services n’ont ni
véhicules, ni ordinateurs et manque de moyens humains.
Conclusion partielle
PROCEDURE DE REGULARISATION
DES LOTISSEMENTS EN COTE
D’IVOIRE
Ils sont réglementés par le décret n° 67-18 du 11 janvier 1967, relatif aux
lotissements privés, modifié (en ses articles 12 et 15) par le décret n° 70-294 du 13
Mai 1970, ayant le même objet.
Pour être régulier, le dossier est transmis au Maire ou au Sous-préfet qui le transfère au
ministère chargé de l’urbanisme accompagné de son avis. Lorsque le dossier est jugé
satisfaisant par la direction de l’urbanisme, il est approuvé par arrêté du Ministre
chargé de l’urbanisme. Le plan de lotissement figurant dans le dossier acquiert ainsi un
caractère définitif et son application sur le terrain consacre l’aboutissement d’un
lotissement privé régulier.
Cependant, la confirmation de cette régularité sera définitivement concédée
lorsque le recollement des travaux sera vérifié par les services compétents de
l’administration locale et que le certificat de conformité aura été délivré au lotisseur.
Ils sont réglementés par le décret n° 77-906 du 6 Novembre 1977, relatif aux
lotissements villageois. Une fois tous ces dossiers jugés satisfaisants, le projet de
lotissement est soumis à enquête publique à l’issue favorable de laquelle le plan
définitif de lotissement est établi par la direction de l’urbanisme. La décision
d’approbation est prise par arrêté du Ministre chargé de l’urbanisme qui peut déléguer
sa signature au préfet. L’application du plan définitif sur le terrain consacre
l’aboutissement d’un lotissement villageois régulier.
Conclusion partielle
III-OBSERVATION
De ce fait les courbes de niveau dans l’état des lieux s’avèrent inutiles et élèvent le
coût du projet de régularisation.
Dimbokro, est une ville du Centre de la Côte d’Ivoire, situé à 240 km au nord de
la capitale économique Abidjan et à 80 km au sud-est de la capitale politique
Yamoussoukro. La ville est le chef-lieu de la région du N'ZI-Comoé et a une
population estimée en 2010 à plus de 60 000 habitants.
La ville de Dimbokro fut dotée d’un plan d’urbanisme directeur (PUD) en 1971
et corrigé en 1975 puis en 1983. Depuis cette dernière date le PUD n’a pas été mise à
jour jusqu’à aujourd’hui.
La gestion foncière, dans la ville de Dimbokro, fait appel à divers acteurs intervenant à
travers différentes plates-formes d’actions et de réflexions notamment le comité
technique domanial : Direction Régionale de la Construction, de l’Assainissement et
de l’Urbanisme ; Mairie de Dimbokro ; Préfecture de Dimbokro ; Le Cadastre de
Dimbokro.
Les peuples autochtones sont les Baoulé. On y trouve également des populations
originaires d’autres régions de la Côte d’Ivoire et des pays de l’Afrique de l’Ouest. Le
climat est de type baouléen. Il comporte quatre (4) saisons : une grande saison sèche
(novembre-février), une grande saison pluvieuse (mars-juin), une petite saison sèche
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Elève Ingénieur des Techniques des Sciences Géographiques et Topographiques en 2émeannée à l’EFCPC/ INP-HB
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Thème : Régularisation de lotissement non approuvé : cas de la ville de Dimbokro
(juillet-août) et une petite saison pluvieuse (fin août-fin octobre). La pluviométrie varie
entre 1000 et 1500 mm de pluie par an. Le relief est peu accidenté. Il se caractérise par
des plateaux aux sols argileux, granitiques et sableux par endroit. Ce relief est arrosé
par le N’ZI (seul fleuve important, affluent du Bandama) et des affluents du fleuve
Comoé. La végétation est constituée de forêt dense et de savane arborée. La fertilité
exceptionnelle des sols fait de cette région une zone favorable aux activités agricoles.
II-PRESENTATION DE L’ETUDE
II-1-Contexte de l’étude
II-2-Objectif de l’étude
Cette étude a pour objectif de présenter une méthodologie à suivre en vue de
régulariser les lotissements non approuvés en s’appuyant sur le cas de la ville de
Dimbokro.
Après notre passage dans les différents services intervenant dans la gestion
foncière urbaine de la ville, en particulier à la construction de Dimbokro, il nous a été
dit qu’au niveau de la ville de Dimbokro, il y a des lotissements anciens dont il est
difficile pour eux de savoir si, oui ou non, ont fait objet d’approbation (approbation
incertain) et les lotissements dont ils sont sûrs de leur non approbation.
Nous avons donc consigné l’ensemble des résultats dans le tableau suivant :
Tableau récapitulatif des lotissements non approuvés de la ville de Dimbokro
Numérisation du plan
La numérisation consiste à reconstituer le plan à l’ordinateur à l’aide d’un
logiciel de dessin. A cet effet on peut utiliser les logiciels tels qu’Autogéo, Autocad,
Covadis ….etc, pour la numérisation du plan. Dans notre cas nous avons utilisé les
trois logiciels cités.
Assemblage du plan
La numérisation des plans s’est faite dans un système local. Pour chaque plan,
nous avons identifié deux points dont les coordonnées nous ont été fournies par le
cadastre. Ces coordonnées vont nous permettre d’intégrer les plans au système
cadastral. Ensuite à l’aide du logiciel Autogéo nous avons fusionné les plans en un
seul, formant le plan d’assemblage. (Annexe n°3)
Le plan ainsi obtenu va nous permettre d’élaborer un avant-projet qui facilitera sa
réalisation. La zone à lever a donc une superficie de 340 ha 76a 09 ca.
Prix
Désignations Quantités (Km) Montant en frs cfa
unitaire(frs)
Polygonale principale
8,94301 Km 168 750,00 1 509 133
(planimétrie)
Nivellement de
8,94301 Km 47 250,00 422 557
polygonale principale
Polygonales secondaires et
15,16241 Km 108 000,00 1 637 540
tertiaires (planimétrie)
Nivellement des
polygonales secondaires et 15,16241 Km 33 750,00 511 731
tertiaires
Levé de détails 340,7601 hectares 67 500,00 23 001 307
Coût hors taxe (CHT) 27 082 269
TVA(18%) 4 874 808,33
Coût total (TTC) 31 957 077
Le coût des nivellements s’élève à 1 102 460 frs CFA. Compte tenu des observations
mentionnées plus haut, ce montant représente une perte et élève le coût du projet de
régularisation.
Afin de bien effectuer les travaux demandés, le chef de mission met en place une
brigade de travail. Cette brigade est représentée par un groupe de personnes formant
une équipe au sein de laquelle l’on retrouve des attributions précises en fonction de la
compétence de chaque membre. Elle doit être composée comme suit :
• un chef de brigade de qualification technicien supérieur géomètre
• un opérateur ayant un diplôme minimum de brevet de technique topographe ;
• un croquiseur ayant un diplôme minimum de brevet de technique topographe ;
• deux aides topographe
• deux manœuvres.
Pour le bon déroulement de tous travaux et le respect des délais prescrits par le
client il faut prévoir un calendrier (planning) d’exécution des travaux. Dans notre cas,
nous présentons le planning suivant :
Observations
planimétriques et
altimétriques de la
polygonale principale
Observations
planimétriques et
altimétriques des
polygonales secondaires
et tertiaires
Levé de détails
Après ces études réalisées au bureau, on passe à l’exécution pratique des travaux.
Dans notre cas, nous allons effectuer que la reconnaissance du site étant donné que le projet n’est pas encore financé. Selon nos
enquêtes, c’est la Mairie de Dimbokro qui va financer le projet. Selon les objectifs de l’étude nous allons présenter les méthodes de
levé à adopter sur le terrain, un exemple de traitement des données collectées à l’issu du levé et les résultats ou dossiers à fournir.
Cette opération sera effectuée à l’aide d’une station total par des mesures
d'angles, de distances et de différences d'altitudes ou dénivelé .La polygonale
principale sera calculée par un cheminement bouclé en planimétrie et en
altimétrique.
Pour les mesures d’angle nous allons utiliser la méthode d’observation par
double retournement. La mesure de l’angle est obtenue par la moyenne des deux
angles observés. Les distances seront mesurées à deux reprises en visant les
réflecteurs.
Les altitudes seront observées par nivellement direct par la mesure de la dénivelé.
Rédaction du plan
Après le dessin du carroyage, on mentionne les informations relatives aux travaux
exécutés sur le plan. Pour les plans à grande échelle doivent figurer les indications
suivantes :
• le type de plan (topographique, parcellaire, etc.) ;
• la nature du plan (graphique, numérique, etc.) ;
• le mode (photogrammétrie ou lever terrestre) et la date d’établissement ;
• les dates de rattachement ;
• la désignation du maître d’ouvrage (commanditaire) et du maître d’œuvre
(exécutant) ;
• le label attribué par le service du cadastre.
L’Ordre des Géomètres préconise de faire figurer également les indications
suivantes :
• les noms de la ville ou de la commune, du département, du quartier ou lieu-dit ;
• l’adresse de la parcelle, le nom du propriétaire et celui des propriétaires
voisins ;
• les côtes périmétriques, la surface et l’orientation ;
• la désignation cadastrale, les servitudes, les indications particulières ;
• le cachet du géomètre avec la mention suivante : reproduction interdite.
III-11Dossier à fournir
A la fin des travaux, le géomètre fournira :
Suite aux observations faites sur la longue procédure mentionnée plus haut, nous
voudrions proposer une procédure de régularisation qui prend en compte nos
observations. Mais avec les recherches documentaires effectuées, nous avons trouvé
l’existence d’une procédure administrative qui va de pair avec nos observations. Il
s’agit de la procédure de régularisation conforme aux dispositions du chapitre II de la
lettre n° 0555/MCU/DCU du 13 avril 1983 que le Ministre de la construction et de
l’urbanisme a adressé à messieurs les Préfets, Sous-préfets et Directeurs Régionaux de
la construction et de l’urbanisme. (Annexe n°5)
Nous recommandons la reprise et l’application de cette procédure afin de
faciliter la mise en œuvre des projets de régularisation des lotissements appliqués mais
non approuvés.
Les dispositions de cette lettre-arrêté évoquent la procédure administrative ci-après.
Selon le chapitre II de cette lettre, nous avons deux cas possibles :
1ere cas : Si le "plan d’application" existe et qu’après vérification sur les lieux, le
lotissement aborné est conforme à ce plan, sans excès de précision, la Direction
Régionale établira, ou fera établir un dossier d’immatriculation global de l’emprise du
lotissement pour être transmis au service du cadastre.
eme
2 cas : Si le "plan d’application" existe et qu’après vérification sur les lieux,
le lotissement aborné n’est conforme à ce plan, ou encore si le plan d’abornement ne
peut être retrouvé, un dossier d’immatriculation global sera néanmoins établi et
transmis au cadastre mais, le lotissement ne pourra être approuvé qu’après un levé de
son état c’est-à-dire procéder à une régularisation de la zone concernée. Si les
villageois sont en mesure de prendre la charge de ce levé (la régularisation), il y sera
procédé sans délai. Puis, la procédure d’approbation du projet de régularisation sera
poursuivie.
Ici, il y’a un levé à faire, ce qui est normale étant donné la situation évoquée. Ce
levé ne concerne uniquement que la planimétrie(X ; Y). De ce fait, la procédure reste
toujours moins lourde et longue.
Cette procédure de régularisation était exceptionnelle et concernait les
lotissements non approuvés qui existaient avant la diffusion de cette lettre. C’est
pourquoi nous parlons de la reprise de cette lettre, le renouvellement de cette
procédure de régularisation afin de réduire les lotissements non approuvés, ce qui
participera à l’accroissement de l’assiette de l’impôt foncier, des taxes communales et
à la réduction des litiges fonciers donc à l'instauration de la sécurité foncière.
II-PROPOSITIONS
II-1 Doter nos villes des plans d’urbanisme directeur et les mettre à jour
régulièrement
Les plans d’urbanisme jouent un rôle primordial dans la réglementation de
l’occupation de l’espace. Ils orientent le développement urbain et s’imposent comme
l’unique canevas dans lequel tous les lotissements devraient être exécutés. Or, la
création, l’extension ou la modification des lotissements dans les villes et communes
ne peut être entreprise en principe qu’à l’intérieur des zones concernées par un plan
d’aménagement urbain. C’est pourquoi, l’élaboration des plans d’urbanisme directeurs
doit être décentralisée et obligatoire pour les villes et communes de plus de vingt mille
habitants. Par ailleurs, la loi 2003-208 du 7 Juillet 2003 portant transfert et répartition
des compétences de l’Etat aux collectivités territoriales en matière d’urbanisme et
d’habitat stipule que : « l’élaboration et la mise en œuvre des plans d’urbanisme
directeurs et des plans d’urbanisme de détails » sont du ressort de la commune, après
avis du département dont elle relève.
Les communes qui ne disposent pas d’un plan directeur ont un délai de cinq ans pour
se mettre en conformité. Le plan d’urbanisme directeur doit être révisé chaque dix ans.
Ainsi l’administration doit adapter le contenu du plan aux changements intervenus
dans le développement de la ville, pour que les règles d’urbanisme qu’il pose
continuent à répondre, au fil des années à la situation du territoire qu’il couvre.
Ces structures pourraient accorder des crédits et une assistance technique qui
permettront entre autres de financer la viabilisation des nombreux lotissements sous
équipés de Dimbokro.
CONCLUSION
Au terme de notre étude, nous retenons que la plupart des lotisseurs ne font pas
approuver les plans de lotissement avant leurs applications sur le terrain ou du moins
ils ont des problèmes pour faire approuver leurs plans de lotissement. Ces problèmes
sont dus : au non respect des textes et procédure en vigueur, au disfonctionnement de
l’administration dans la gestion foncière, à la lenteur et lourdeur de la procédure
d’approbation de lotissement, à la non exécution des travaux par les professionnels de
l’aménagement, au manque d’outil de planification urbaine, à la confusion entre le
droit coutumier et le droit moderne, à la pauvreté et l’ignorance de la population.
Ces lotissements non approuvés ont pour conséquences la non maîtrise de l’espace
urbaine, l’installation de quartier sous-équipé et précaire, l’insécurité foncière, et les
pertes économiques au niveau de l’impôt foncier et des taxes communales.
De ce faite, il est urgent de procéder à la régularisation aussi tôt possible de ces
lotissements à travers la procédure de régularisation énoncée dans la deuxième partie
de ce mémoire. Cette procédure est lourde et longue, donc à la base de la non mise en
œuvre des projets de régularisation d’où à l’accumulation des lotissements non
approuvés. De notre part nous recommandons en lieux et place de cette longue et
lourde procédure, l’application effective de la procédure de régularisation énoncée par
le chapitre II de la lettre n° 0555/MCU/DCU du 13 avril 1983.Cependant la mise en
œuvre technique d’un projet de régularisation nécessite une étude préliminaire
exposant la méthodologie de travail à adopter. Le chapitre III de la troisième partie de
ce mémoire présente une méthodologie à suivre.
Les projets de régularisation sont des solutions immédiates aux lotissements non
approuvés, elles ne mettent donc pas fin au phénomène car la même situation peut se
reproduire dans l’avenir. Pour cela des dispositions doivent être prises par l’Etat et
appliquées à la règle afin d’espérer annihiler le phénomène et de permettre une
occupation rationnelle du sol pour un développement harmonieux de nos villes.
A cet effet, nous suggérons quelques dispositions à travers les propositions au chapitre
IV de la troisième partie ce mémoire.
M.ETIEN Kokola Michel
Elève Ingénieur des Techniques des Sciences Géographiques et Topographiques en 2émeannée à l’EFCPC/ INP-HB
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Thème : Régularisation de lotissement non approuvé : cas de la ville de Dimbokro
BIBLIOGRAPHIES
• Mémoires
ZIZONHI, T.R., (2008), Etude diagnostique des problèmes fonciers dans les
grandes agglomérations ivoiriennes : cas de Yamoussoukro, EFCPC / INP-HB,
Ingénieur des travaux publics.
• Support de cours
ANNEXES
Annexe N°1 : Loi n° 62 – 253 du 31 Juillet 1962 relative aux plans d’urbanisme
Annexe N°2 : Décret n°95 – 520 du 5 Juillet 1995 portant organisation des procédures
d’élaboration, d’approbation et d’application des lotissements du domaine privé urbain
de l’Etat et des communes