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Adrian Pilkington

Professeure Peterson

FREN 496

19 Juin 2022

Dans les yeux des spectateurs : Une analyse comparative du « Riquet à la Houppe »

Catherine Bernard et Charles Perrault ont écrit deux versions différentes du conte de fées

français « Riquet à la Houppe ». Publié d’abord par Bernard en 1696 et puis par Perrault en

1697, « Riquet à la Houppe » est l’histoire d’amour, de richesse, et de transformation. Bien qu’il

y ait beaucoup de similarités entre la version de Bernard et celui de Perrault, il existe également

des différences clés qui changent la morale de l’histoire. En établissant d’abord le contexte et en

résumant les histoires, on peut comparer et contraster la façon dont les deux auteurs décrivent le

mariage, l’appartenance, et l’effet de l’amour. On explorera en plus les personnages de la

princesse et Riquet et comparera les différences dans leur caractérisation.

Catherine Bernard est connue comme poète, dramaturge, et romancière. Elle est née dans

une famille protestante aisée et était familiarisé à naviguer dans la haute société en tant

qu’écrivaine à Paris. Dans son roman Inès de Cordoüe, elle a créé le principe esthétique du

populaire conte de fées : « fussent toujours contre la vraisemblance, et les sentiments toujours

naturels » (Bernard). Les deux versions de « Riquet à la Houppe » ont ce principe esthétique à

travers l’utilisation de fées, de gnomes, et de transformations tandis que les personnages se

sentent des émotions naturelles telles que la solitude et l’amour.

La version de Bernard de « Riquet à la Houppe » commence avec la princesse qui

s’appelle Mama. Dès le début, l’histoire de Bernard est centrée sur la princesse plutôt que sur

Riquet. En grandissent, elle a eu du mal à s’intégrer dans la haute société et encore plus difficile
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à trouver un amant. Un jour, elle rencontre Riquet dans la forêt qui lui promet son esprit en

échange de sa main en mariage un an plus tard. Au cours de cette année, elle a gagné en

popularité, en statut, et a même trouvé l’amour dans un homme qui s’appelle Arada. Mais quand

est le temps d’épouser Riquet, elle n’a accepté que de peur de perdre son intelligence et donc de

perdre Arada. Leur mariage était misérable et Mama n’a jamais développé de sentiments pour

Riquet. Elle a finalement recommencé à revoir Arada et quand Riquet l’a découvert, il l’a fait

pour qu’elle ne soit intelligente que la nuit. Ainsi, elle passait ce temps dans la nuit avec Arada

par droguer Riquet et elle dormait le jour. Lorsque Riquet a découvert ça, il l’a punie en faisant

en sort qu’Arada lui ressemble exactement. Mama s’est retrouvée avec deux maris déformés et

incapable de dire lequel était celui qu’elle aimait vraiment.

Alors que Bernard n’a écrit que quelques contes de fées à son époque, Perrault a écrit de

nombreux contes de fées, dont certains ont influencé les frères Grimm des années plus tard. Il est

né dans une famille bourgeoise aisée, a fréquenté des écoles aisées et est même allé à la faculté

de droit avant de publier l’un de ses contes. Perrault a publié sa version de « Riquet à la Houppe

» un an après Bernard. « It’s not entirely clear if Perrault and Bernard were working from the

same oral source, or if Perrault simply chose to rewrite Bernard’s story, with or without her

permission » (Ness).

La version de Perrault de « Riquet à la Houppe » commence avec la naissance de Riquet,

un bébé si laid qu’une fée a pitié de lui et lui a donné le don de l’esprit et la capacité de donner

cette intelligence à la personne qu’il aime le plus. Puis, dans un royaume voisin, deux filles sont

nées, l’une laide et l’autre si belle que la même fée lui a fait le « don » de la stupidité et la

capacité de donner sa beauté à celle qu’elle aime le plus. Comme Mama, le manque

d’intelligence de la princesse était un obstacle grand à sa capacité à s’intégrer et à se connecter


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aux autres. Elle aussi a rencontré Riquet dans une forêt et il lui a donné l’intelligence avec la

promesse qu’elle doit l’épouser dans un an. Pendant ce temps, elle avait du mal à trouver

quelqu’un qui l’intéressait. Vers la fin de l’année, elle a trouvé un homme qui a un esprit

similaire, mais a finalement décidé d’épouser Riquet et de lui offrir la beauté. Ainsi ils vécurent

heureux pour toujours.

Le mariage est utilisé comme un outil de négociation. Les deux versions décrivent

l’importance sociétale du mariage de manière similaire. Le mariage pour les personnages est

souvent par commodité ou avantage pour l’une ou les deux personnes. Dans la version de

Bernard, Mama n’accepte d’épouser Riquet que parce qu’elle craint qu’Arada ne l’aime plus si

elle perdait l’esprit. « Elle aurait repris sans peine la stupidité si elle n’avait eu un amant, mais ça

aurait été perdre cet amant de la manière la plus cruelle » (Bernard). Mama n’est pas amoureuse

de Riquet et doit vivre dans un mariage malheureux pour harder les deux choses qui comptent le

plus pour elle, l’amour et le statut social. Dans la version de Perrault, il est moins simple de

savoir pourquoi la princesse accepte d’épouse Riquet. Avant la fin du pacte de mariage, elle

aussi trouve un homme qui lui plaît. « Il en vint un si puissant, si riche, si spirituel et si bien fait,

qu’elle ne put s’empêcher d’avoir de la bonne volonté pour lui…Comme plus on a d’esprit et

plus on a de peine à prendre une ferme résolution sur cette affaire » (Perrault). Au début, sa

stupidité l’empêchait de trouver quelqu’un pour l’épouser, mais maintenant son intelligence

l’empêche d’accepter d’épouser qui que ce soit. Le mariage est aussi une commodité pour elle,

elle ne perd pas son esprit et elle est capable d’utiliser son don de donner de la beauté à

quelqu’un. « Je souhaite de tout mon cœur que vous deveniez aimable ; et je vous en fais le don

autant qu’il est en moi » (Perrault). Le mariage est un échange plus équitable dans l’histoire de

Perrault, alors que le mariage ne fait que perdre pour Mama et qu’elle n’a aucun don à donner à
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Riquet pour améliorer son mariage ni contrôle. En ce qui concerne Riquet, le mariage est un

moyen qu’il utilise pour contrôler la situation. Riquet est celui qui a le pouvoir, il a la capacité de

donner à son amour le don de l’intelligence et il utilise cette capacité pour manipuler les deux

femmes dans des pactes de mariage. Il feint qu’il est amoureux d’elles deux, mais il sait peu sur

elles au-delà de leur beauté extérieure au début. Que ce soit l’amour ou l’attirance pour leur

beauté, Riquet a le pouvoir dans la situation et plus précisément dans la version de Bernard, il ne

craint pas d’utiliser son pouvoir sur Mama pour menacer de lui retirer son intelligence ou de

changer les termes de leur accord à son profit.

Le prochain thème important est celui de l’appartenance. De nombreuse transformations

ont passé dans les deux histoires, de beau à intelligent, de beau à déformé, de déformé à beau,

tous les changements enforcent la conformité et les caractéristiques que les gens apprécient. Les

deux princesses sont toutes les deux nées belles, mais leur manque d’esprit était difficile. Mama

« était si stupide que la beauté même ne servait qu’à la rendre désagréable » (Bernard). La beauté

seule ne les a pas aidés à s’intégrer. Dans la version de Perrault, la maman qui a donné la

naissance à deux princesses était d’une part ravie de son beau bébé. Elle « en fut si aise, qu’on

appréhenda que la trop grande joie qu’elle en avait ne lui fit mal » (Perrault). D’autre part elle

était attristée par son vilain bébé. Ça montre l’importance que la société accorde à la beauté et à

l’apparence, mais ça contredit ce qui passait, la fille laide mais intelligent était celle qui gagnait

le plus en popularité et en statut. Les deux histoires sont similaires en ce sens qu’elles parlent de

deux princesses qui aimeraient mieux s’intégrer dans la haute société. Mais il est dangereux

d’essayer de s’intégrer là où on n’appartient pas, et Mama a perdu l’opportunité d’un mariage

heureux et de l’amour en échange d’intelligence qui l’aiderait à la rendre populaire. Bien que

pour la princesse de Perrault, ça a fonctionné pour elle et ce contraste expose les deux
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philosophes différentes des auteurs. Catherine Bernard est née dans une famille protestant

publiquement « converted to Catholicism after the revocation of the Edict of Nantes in 1685,

after which point Catholicism was all but obligatory for anyone who aspired be a part of the

literary elite in Paris » (Peterson). Bernard a traversé ce changement où elle a dû s’intégrer dans

la foule pour être populaire ou incluse, et cette expérience pourrait expliquer pourquoi elle a une

approche plus pessimiste de l’histoire.

La différence dans les philosophies des auteurs est établie dans certaines morales de

l’histoire. À commencer par la version de Perrault, où les deux amants vivent une vie heureuse.

La princesse qui a dit que son seul problème avec son mariage avec Riquet était son apparence,

un défaut qu’elle a su apprendre à aimer. « Perrault, who enjoyed an extremely successful, social

climbing career at court, assures us that true love can allows us—or, at least princesses—to see

beyond initial appearances, and fall in love with people who may appall us on a purely

superficial level. » (Ness) Il laisse le lecteur à décider : l’amour nous aveugle-t-il sur les défauts

de nos amants ou la princesse est-elle apparue plus claire en surmontant son besoin

d’appartenance et son engouement pour la beauté ? Contrastant avec la fin optimiste de Perrault,

Bernard donne une fin très différente. Mama est incapable de surmonter son engouement pour

les apparences parce qu’Arada se transforme pour ressembler exactement à Riquet et elle n’est

plus capable de les distinguer. Son parcours pour gagner en statut et en symbole n’a apporté que

de la misère. Elle n’a pas pu épouser celui qu’elle n’aimait ni avoir l’intelligence et la beauté

qu’elle voulait. De plus, on pourrait penser qu’elle serait capable de les distinguer par quelques

questions ou par leur personnalité, mais c’est presque comme si elle était transformée en elle-

même, celle qui manquait d’esprit. Elle n’est pas assez intelligente pour trouver son véritable

amant tout comme Riquet n’était pas assez attirant pour être aimé d’elle.
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Avec ces deux histoires, les auteurs font leurs propres morales. Les morales sont plutôt

variées mais stresse les thèmes clés sur le mariage, l’apparence, et l’amour. Les personnages

montrent les côtés différents et le lecteur les voit dans une nouvelle lumière chaque temps qu’il

le lit.
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Les Sources

Bernard, Catherine. Inès de Cordoüe. Suivant la copie, 1697.

Ness, Mari. “Two Visions of Transformation: Riquet with the Tuft.” Tor.Com, 20 Juillet 2017,

www.tor.com/2017/07/20/two-visions-of-transformation-riquet-with-the-tuft.

Perrault, Charles. Contes de ma Mère l’Oye. 1697.

Peterson, Nora Martin. Prodiges d’amour. The Modern Language Association of America, 2022.

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