DR ABDOULAYE TAYE
UNIVERSITE ALIOUNE DIOP DE BAMBEY
PRESENTATION AU SEMINAIRE DU JEUDI 15 AVIL 2014
À l‘hopital Abass NDAO
PLAN GENERAL
• OBJECTIFS
• INTRODUCTION
• NATURE, PRORIETES ET PRODUCTION DES RAYONS X
• CONSTITUTION ET FONCTIONNEMENT D’UN TUBE A RAYON X
• FORMATION DE L’IMAGE
• LE SCANNER MEDICAL
• PARAMETRES D’ACQUISITION ET DE RECONSTRUCTION
INTRODUCTION
La tomodensitométrie X (TDM) ou scanographie, appelée « Computerized Tomography
» par les Anglo-Saxons, est une méthode de diagnostic radiologique tomographique,
permettant d'obtenir des coupes transversales, reconstruites à partir de la mesure du
coefficient d'atténuation du faisceau de rayons X dans le volume étudié. La
tomodensitométrie a connu un essor considérable, justifié par son intérêt diagnostique
et l'amélioration continue de ses performances techniques. Elle représente l'une des
applications les plus réussies et les plus fécondes de l'application de l'informatique à la
médecine et à l'imagerie médicale. Le scanner utilise le même principe que la
radiologie normale sauf que dans ce cas, le tube a rayons X tourne rapidement autour
du patient couché, permettant ainsi une découpe précise de l'endroit du corps à
observer. Le scanner permet d'observer l'ensemble du corps en trois dimensions. La
technique du scanner permet l’exploitation précise de nombreux organes. L’avantage
de cette technique par rapport à la radiologie classique est l’obtention, grâce à sa
sensibilité, de résultats, coupe par coupe, des éléments jusqu’alors confondus sur les
clichés radiographiques standards. En effet, en radiologie classique, le faisceau de
rayons X projette sur une plaque radiographique les ombres des organes traversés en
les confondant. Les zones entourées par des tissus plus denses (comme les os) ne sont
donc pas visibles.
INTRODUCTION
Le scanner X pallie cet inconvénient : il permet de visualiser tous les éléments profonds de
l’organisme. Son principe est en effet de choisir un plan de coupe et d’effectuer de multiples
projections sous différents angles afin de connaître le coefficient d’atténuation en chaque point
du plan. Le procédé est du à Bocage (1920) et la première tomographie a été réalisée par
Chamberlain (1935). L’objectif de ce cours est de comprendre la constitution et le
fonctionnement de l’appareil scanner.
Après un rappel sur le principe de formation de l'image et les flous qui la détériorent dans le
chapitre 3, les différents éléments constitutifs de la chaîne d'acquisition de l'image en
scannographie sont décrits dans cette partie en insistant brièvement sur le principe de mesure et
de calcul mathématique et le système de détection qui est en constante évolution.
Dans la suite seront abordés les paramètres d'acquisition et de reconstruction de l'image en
soulignant les différences entre acquisition monocoupe et multicoupe. Enfin, l'analyse des
paramètres gouvernant la qualité d'image permet de démontrer les progrès importants obtenus
notamment en termes de résolution spatiale et temporelle.
BASES PHYSIQUES DE LA TOMODENSITOMETRIE
La tomodensitométrie repose sur deux principes
fondamentaux :
Air = -1000
Graisse = - 60 à - 120
Eau = 0
Os = + 1000.
L'étude de l'atténuation se fait sur un faisceau de rayons X étroit, défini par une
collimation portant à la fois sur le faisceau et le détecteur de rayons X.
Les détecteurs étaient faits de cristaux à scintillation ou de chambres d'ionisation
permettant de quantifier l'atténuation du faisceau de RX.
En fonction des chiffres périphériques d'absorption (Figure 1.3. a), l'ordinateur calcule les différentes densités rencontrées par le
rayonnement dans chaque unité de volume (Voxel), la projection étant le pixel, (Figure 1.3. b).
PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
Le patient est placé sur une table qui se déplace dans le sens longitudinal à l’intérieur d’un court
anneau (généralement aux alentours de 70 centimètres de diamètre).
PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
Un signal recueilli selon un seul angle ne peut à lui seul donner une information suffisante. Mais,
en tournant simultanément la source de rayons X et le détecteur autour d’un “point” (en réalité
un petit volume), l’ensemble des signaux reçus renseigne sur l’absorption autour de ce point :
une rotation de 360 degrés, degré par degré, donne 300 à 400 mesures. A chaque mesure
correspond un profil d’absorption des rayons X.
Il est possible actuellement de convertir numériquement des millions de profils avec une durée
d’acquisition des mesures variant de 0,6 à 4 ou 6 secondes !
L'acquisition des données se fait grâce à un tube à rayons X couplé à un ensemble de détecteurs,
disposés en arc de cercle ou en éventail (fan Beam). L'ensemble tube/détecteurs est solidaire et
animé d'un mouvement synchrone, circulaire, dans le même sens, selon un plan perpendiculaire
à l'objet examiné. Pendant l'acquisition, les séquences suivantes s'opèrent :
Le faisceau émis par le tube à RX, irradie plusieurs détecteurs et permet de faire de multiples
mesures de densité sur différents axes. On obtient ainsi un « profil de densité » selon un angle
de projection α (Figure 2.2).
LA CHAINE SCANNOGRAPHIQUE
Lorsque le faisceau de RX tourne autour de l'objet, on obtient une grande quantité de mesures et
de projections dans le plan de référence avec différents angles de projections α (voir figure 2.2).
Le nombre de projections effectué, dépend de la géométrie du système et en particulier de la
largeur du faisceau. Pour chaque valeur angulaire α, on obtient un profil de densité P. La
sommation de tous ces profils de densité obtenus pour ces différentes valeurs angulaires,
s'appelle un « sinogramme » (Figure 2.3) ou modélisation du faisceau par rotation.
LA CHAINE SCANNOGRAPHIQUE
Un système de traitement du signal et de l’image
En imagerie médicale, la coupe à représenter étant toujours une tranche mince, un voxel est un
petit élément de volume de celle-ci). La durée de la reconstitution de l’image varie de 3 à 8
secondes. On notera que l’ordinateur peut commander aussi le tube de rayons X et l’étalonnage
des récepteurs. Il peut archiver sur disque optique toutes les données et stocker des
informations concernant le patient.
Le rayonnement X reçu par les détecteurs, est transformé en courant électrique. Cette
conversion aboutit à un signal qui va être amplifié et numérisé. La numérisation consiste à
transformer le signal de type analogique en données chiffrées qu'un ordinateur peut classer,
stocker dans une matrice de reconstruction et traiter ensuite. Les signaux électriques sont
convertis en nombres binaires : 101 10101, 11001111, etc. L’ordinateur utilisé est programmé
pour “digérer ” ces millions de données numériques et traduire en image par des niveaux de gris
les différences d’atténuation des rayons X dans les divers volumes élémentaires de l’organe
examiné, ses voxels (le mot “voxel” vient de l’anglais “volume element” c’est-à-dire “élément de
volume”. Le traitement proprement dit du signal, comporte en fait en une reconstruction de
l'image à partir des données recueillies par le système d'acquisition. On sait, depuis les travaux
des mathématiciens, reconstituer un objet à partir de ses projections sur un plan de référence.
LA CHAINE SCANNOGRAPHIQUE
Les projections sont des données brutes converties en valeurs numériques échantillonnées avec
une adresse spatiale. On effectue pour ces projection deux opérations :
Pour un objet µ(x,y) vu sous un angle q, par un faisceau étroit de RX, selon la
direction x' à la distance t de l'axe Ox', direction de propagation du faisceau, t est
exprimé par : t = x cosq + y sinq .
Chaque donnée numérique va être convertie, sur un écran d’ordinateur (un moniteur) en un
point lumineux dont l’intensité (blanc, gris, noir) est proportionnelle à l’absorption des rayons X.
On obtient alors une image écran classique. En scanographie, 10 millions d’images sont à
effectuer pour produire une seule image. Seul un ordinateur ultra- puissant peut les réaliser.
L’opérateur peut intervenir sur le type de calculs programmés et ainsi choisir une fenêtre de
visualisation (un zoom), mesurer des densités et des distances, examiner la coupe transversale
sous différents angles (une inclinaison de 25 à 30 degrés est possible), reconstituer une image en
3 dimensions, …
La 3D permet une vue de “l’objet” sous différents angles, ce qui facilitent notamment l’étude de
fractures d’os courts et compacts. Elle permet, par exemple, d’obtenir des vues “éclatées” de l’os
du talon fracturé en plus de trois fragments. Le chirurgien dispose ainsi d’une bien meilleure
approche du travail qu’il doit accomplir…
Les images sont présentées sur l'écran vidéo de la console. La matrice de présentation peut être
équivalente à la matrice de reconstruction ou présenter un plus grand nombre d'éléments image
( jusqu'à 1024 X 1024 pixels).
LA CHAINE SCANNOGRAPHIQUE
Fenêtre et niveaux
Les images comportent des niveaux de gris qui traduisent les coefficients Hounsfield. Compte
tenu de la dynamique propre des appareils vidéo et des performances de l'oeil humain, il est
nécessaire de se limiter à l'étude d'une fraction des densités qui peuvent s'étaler sur une large
échelle de -1000 à +1000. Le scanner permet de projeter une fraction de l'échelle de densité sur
toute l'échelle de gris de l'écran vidéo grâce à la fonction de fenêtrage (redistribution des
niveaux de gris). On appelle fenêtre la plage de densité étudiée. On la caractérise par sa largeur
d'ouverture (L) et son niveau (N). Par exemple : Pour les tissus mous : N=40 à 50 et L = -50 à +50.
Dans l'exemple, on fait glisser la fenêtre de largeur 30 (20-50) sur l'ensemble des valeurs de
Hounsfield pour pouvoir analyser ou voir des zones de densité différentes proches.
D'autres traitements d'image sont possibles tels que : la reproduction des images, la filtration, la
reconstruction, l'agrandissement simple, les fonctions de mesure de longueur, de volume, de
surface et surtout de densité.
La filtration est très importante lors de la reconstruction de l'image en TDM, on utilise des filtres
de convolution ou d’interpolation, qui sont des programmes de calcul, pour améliorer l'aspect
final de l'image. Il existe des filtres de densité, un filtre spatial, un filtre standard servant à
atténuer les hautes fréquences de l'image.
PRINCIPE DE MESURE ET DE CALCUL MATHEMATIQUE
LA CHAINE SCANNOGRAPHIQUE
Un système de commande
Le contrôle des mesures, de l’acquisition des images et de leur traitement est assuré par un
système de commandes.
LES RISQUES DE L’EXPOSITION
Les risques à l’examen
C'était la technique initialement utilisée, où le tube de rayons X était solidaire avec les
détecteurs. Le mouvement des scanners de géométrie de deuxième génération est décrit sur la
figure 1.4. Une rotation d'angle θ de l'ensemble est égale à l'angle d'ouverture du mince faisceau
de rayons X, suivie d'une translation linéaire de la source et de la barrette de détecteurs en
travers de l'objet étudié. Le nombre de translations-rotations est égal à 180°/θ. Par exemple, si
l'angle d'ouverture du faisceau est de 10° et combiné à un nombre suffisant de détecteur pour
absorber les rayons X émergents, seules 18 translations-rotations sont nécessaires pour obtenir
des données adéquates pour la reconstruction de l'image. Les derniers scanners de 2ieme
génération ont des temps d'acquisition de 10 à 20 secondes. Le handicap de la 2ieme génération
est du au fait qu'il a un temps d'acquisition très long et est plus utilisé pour l'imagerie des parties
du corps que pour celle de la tête.
HISTORIQUE: EVOLUTIONS TECHNOLOGIQUES
3ieme Génération (plus nombreux actuellement) : Le
tube et les détecteurs effectuent un mouvement de
rotation autour de l'objet. Du fait que cette
technologie possède une couronne de détecteurs
face au tube de RX, elle permet d'obtenir la coupe en
une dizaines de secondes. C'est un système à rotation
unique (géométrie à Rotation-Rotation). La figure 1.5
montre ce modèle de scanner avec un faisceau de
rayons X ouvert, englobant entièrement le corps du
patient pendant l'intervalle d'acquisition, pour limiter
les artefacts. Le faisceau de rayons X est absorbé par
la rangée de détecteurs en arc de cercle et en
rotation avec lui. Les anciennes machines de 3ieme
génération avaient à peu près 300 détecteurs mais
actuellement on dépasse les 1000 détecteurs avec
une ouverture angulaire de l'ordre de 50° sur les
scanners Philips.
HISTORIQUE: EVOLUTIONS TECHNOLOGIQUES
Dans cette configuration, les détecteurs voient la source de rayons X toujours sous la même
incidence à travers l'objet. Une grille concentre le faisceau de RX en sortie du patient pour
réduire le rayonnement diffusé dans les détecteurs, qui ne peuvent pas être calibrés pendant
l'examen et doivent avoir une grande sensibilité, ce qui explique le lent développement des
machines de 3ieme génération.
En comparaison avec la seconde génération, la troisième génération réduit le temps d'acquisition
par un facteur deux. Les temps d'acquisition des machines de troisième génération sont de
l'ordre de la seconde et même sub-seconde (ex : scan Time de 0.7 s). Pour optimiser l'acquisition
et augmenter la résolution spatiale, seulement ¼ des détecteurs de chaque côté du détecteur
central est utilisé.
Au lieu de calculer pour chaque rotation, à partir des données brutes, une image comme en
géométrie planaire, les images sont reconstruites par interpolation entre deux projections
correspondantes, obtenues avec la même position angulaire sur deux rotations consécutives. Ces
deux projections permettent de reconstruire des coupes à n'importe quel niveau le long de l'axe
de déplacement longitudinal du lit d'examen. Les données brutes acquises constituent une
représentation fidèle du volume balayé. Les données de projections, obtenues à partir d'un
niveau de coupe spécifique, subissent la rétroprojection filtrée. Le nombre d'images, la taille du
champ de visualisation, la position de l'image sur l'axe Z et l'axe de déplacement du lit sont
choisis de façon rétrospective, par l'utilisateur pour un volume balayé donné.
Du fait de la rotation continue du tube à rayons X, celle-ci peut prendre différentes vitesses de
rotation. Elle peut prendre les valeurs comprises entre 0.6 s et 4 s par tour. Ainsi cette rapidité de
rotation permet une acquisition hélicoïdale plus rapide, de l'ordre de 30 secondes, permettant
en particulier son utilisation en pédiatrie.
Le scanner hélicoïdal permet de faire l'imagerie des parties du corps, qui sont en mouvement
perpétuel comme les pics artériels, les retours veineux ou les temps d'équilibre. Cette imagerie
est rarement possible sur un scanner planaire, car les mouvements involontaires du patient
introduisent du flou dans l'image.
HISTORIQUE: EVOLUTIONS TECHNOLOGIQUES
Aussi, un autre avantage de ces scanners hélicoïdaux, c'est la parfaite continuité des différentes
coupes transversales, du volume balayé. Le traitement secondaire des informations acquises,
permet de faire des reconstructions, 2D multiplanaires (MPR Multiplanar Reconstruction), 3D
surfacique, 3D volumique, MIP (Maximum Intensity Projection) ou bien encore de l'endoscopie
virtuelle d'excellente qualité.
Pour une même longueur de déplacement de table, le volume irradié est plus important en
hélicoïdal, qu'en imagerie séquentielle. La dose attribuée n'est pas forcement plus importante
dans le cas du scanner hélicoïdal. Le mouvement continu, de l'ensemble tube, détecteurs et
table, a permis aux constructeurs d'optimisé la dose reçue par le patient au cours de l'examen.
CONCLUSION
Les principaux facteurs de qualité de l’image en coupe obtenue en scanner sont la résolution
spatiale, la résolution en contraste et la résolution temporelle. Certains artefacts peuvent
cependant dégrader la qualité de l’image qui est indissociable de la dose délivrée donc de
l’irradiation.
Toutefois, il est à noter que malgré les avantages de l’utilisation de cet appareil qui sont
impressionnants, celui-ci présente des risques de danger sur le corps humains si ce dernier est
exposé plusieurs fois aux rayons X de cet appareil.