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LAR. N° 471 DU 24/05/2018 ARRETSOCIAL CONTRADICTOIRE qime CHAMBRE AFFAIRE: Mme Paule Francoise Miessan Spouse Kanga fba (SCPA KANGA-OLAYE et Associés) Cc La Société Colgate Palmolive (SCPA KSK) COUR D’ APPEL D’ ABIDJAN 4°"° CHAMBRE SOCIALE AUDIENCE DU JEUDI 24 MAL 2018 La Cour d’Appel d’Abidjan, quatrigme Chambre Sociale séant au Palais de Justice de ladite ville, en son audience publique ordinaire du JEUDI VINGT QUATRE MAI DEUX MILLE DIX HUIT, a laquelle siégeaient : Monsieur KOUAME TEHUA - Président de Chambre PRESIDENT, Monsieur IPOU KOMELAN Jean-Baptiste et Mme NTAMON Marie Yolande - Conseillers a la Cour- membres, Avec I'assistance de Maitre BAMBA Vassidiky - Greffier ; Arendu larrét dont la teneur suit dans la cause ; ENTRE: Mme Paule Frangoise MIESSAN épouse KANGA Eba ; Appelante Représenté et concluant par la SCPA KANGA-OLAYE et. Associés, Avocat a la Cour, son conseil ; D'UNE PART La Société Colgate Palmolive 12 Représentée et concluant par la SCPA KSK, Avocat a la ia Intim Cour, son conseil ; D’AUTRE PART Sans que les présentes qualités puissent nuire ni préjudicier aux droits et intérsis respectits des parties en cause, mais au contraire et sous les plus expresses réserves de faits et de droit ; FAITS : Le Tribunal du Travail d’Abidjan-Plateau, en matiére sociale, a rendu le jugement contradictoire N° 142/CS4 en date du 02/06/2016 au terme duquel il a statué ainsi qu’il suit : Statuant publiquement, contradictoirement en matiére sociale et en premier ressort ; En Ja forme Déclare irrecevable l’action initiée par dame PAULE FRANCOISE MIESSAN épouse KANGA EBA pour cause d’autorité de la chose jugée ; Par acte N* 501/17 du greffe en date 03 Novembre 2017, Maitre Coulibaly Sié Erman de la SCPA KANGA-OLAYE et Associés, Conseils de Mme Paule Frangoise Miessan, a relevé appel dudit jugement ; Le dossier de la procédure ayant été transmis 4 la Cour d’Appel de ce siége. La cause a été inscrite au réle général du Greffe de la Cour sous le N° 828/17 de I’an 2017 et appelée a l’audience du Jeudi 28 Décembre 2017 pour laquelle les parties ont été avisées : A ladite audience, l’affaire a été évoquée et renvoyée au 1" février 2018 et aprés plusieurs renvoi fut utilement retenu a la date du 12 Avril 2018 sur les conclusions des parties : Puis la Cour a mis l’affaire en délibéré pour Marrét étre rendu a audience du 24 Mai 2018 ; A cette date, le délibéré a été vide ; DROIT: En cet état, la cause présentait a juger les points de droit résultant des pigces, des conclusions écrites et orales des parties ; Advenue "audience de ce jour du 24 Mai 2018, la Cour vidant son délibéré conformément a la loi, a rendu M’arrét ci-aprés, qui a été prononcé par Madame le Président ; LA COUR, Wu les pidces du dossier ; Ensemble les faits, moyens et prétention des parties ; Apres en avoir délibéré conformément a !a loi ; PROCE! RI I PARTI Par déclaration, faite le 03 Novembre 2017, au greffe du tribunal du travail Abidjan, madame PAULE FRANCOISE MIESSAN épouse KANGA a relevé appel du jugement social contradictoire n°1148/2015 rendu, le 02 Juin 2016, par ledit tribunal qui a déclaré son action irrecevable pour autorité de la chose jugée ; A\'appui de son recours, elle expose, par le canal de son conssil, {a SCPA KANGA OLAYE et Associés, qu'embauchée par la société COLGATE PALMOLIVE en qualité de chimiste le 08 Novembre 1997 et licenciée te 11 Avril 2014 pour suppression du poste qu'elle occupait, un protocole d'accord transactionnel est intervenu entre son employeur et elle pour régler les conséquences de son licenciement ; Contre toute attente, fait-elle savoir, son poste a été pourvu, alors méme que son employeur s'était engagé, dans sa lettre de ficenciement, a lui donner la priorité pour tout poste & pourvoir au sein de lentreprise et correspondant & son profil ; Estimant son licenciement abusif, elle a saisi le tribunal du travail pour voir son employeur étre condamné 4 lui payer la somme de 12.443.400 francs CFA a titre de dommages-intéréts pour licenciement abusif avant de modifier, en cours dlinstance, ses prétentions en réclamant des dommages-intéréts sur fe fondement de la violation de son droit a la priorité d'embauche ; Elle affirme qu’en déclarant son action irrecevable pour autorité de la chose jugée, les premiers juges ont mal appliqué la loi en ce sens que le protocole accord ne saurait servir de prétexte a son employeur pour ne pas se conformer a la loi qui lui reconnaissait un droit de priorité en cas de nouvelles embauches ; En outre, soutient-elle, l'irrecevabilité tirée de ce qu'elle n'a pas soumis sa demande a la tentative de conciliation est inopérante dans la mesure ott, seul le fondement de sa demande en paiement de dommages-intéréts, qui était le licenciement abusif, a changé pour devenir la violation, par son employeur, de son droit a la priorité d'embauche ; Ce fondement étant, selon elle, avéré en ce que son employeur a effectué des recrutements sans l'aviser pour qu'elle postule, la Cour devra infirmer le jugement querelié en faisant droit &@ sa demande en paiement de dommages-intéréts et confirmer ledit jugement relativement a la demande reconventionnelle de son employeur qui a été formulée apres la tentative de conciliation devant te tribunal ; En réplique, la société COLGATE PALMOLIVE COTE D'IVOIRE fait remarquer, par l'entremise de son conseil, la société d'Avocats Klemet Sawadogo Kouadio dite KSK, que l'action de la salriée est irrecevable pour autorité de la chose jugée parce qu’aux termes des dispositions de l'article 2052 du code civil « les transactions ont, entre les parties, l'autorité de la chose jugée » ; toute chose qui, selon elle, empéche lesdites parties d'engager des poursuites qui porteraient sur le différend qui a été réglé ; C'est donc a bon droit, soutient-elle, que le tribunal a déclaré I'action de la salariée irrecevable ; Elle affirme qu'en tout état de cause, le licenciement de l'employée qui est intervenu pour motif économique est légitime et régulier, celle-ci ne rapportant pas la preuve de ce que le poste qu'elle occupait a été pourvu ; Par ailleurs, fait-elle remarquer, par la signature du protocole d'accord transactionnel, la salariée a définitivement renoncé a intenter des actions sur le fondement de la rupture de son contrat de travail, de sorte qu'en initiant la présente action, elle commet un abus ; Aussi, sollicite-t-elle au moyen d'un appel incident, la reformation partielle du jugement querellé par la condamnation de la salariée a lui payer la somme de 20.184,368 francs pour procédure abusive et vexatoire ; DES MOTIFS En la forme Sur fe caractére de la décision Toutes les parties ont conclu ; I convient de statuer par décision contradictoire ; ‘Sur la recevabilité des appels principal et incident Les appels principal et incident sont recevables comme intervenus dans les forme et délai prévus par la {oi ; Au fond Sur 'irrecevabilité de I'action tirée de I’autorité de la chose jugée Aux termes de l'article 1351 du code civil, pour quil y ait autorité de la chose jugée, il faut que les deux litiges présentent une triple identité de parties, d'objets et de cause ; En l'espéce, méme sil y a identité des parties, la chose demandée n'est pas la méme dans ies deux litiges parce que dans le premier litige, la chose demandée porte sur une indemnité transactionnelle tandis que dans le présent litige, elle porte sur des dommages-intéréts ; De plus, la cause du présent litige qui est le non-respect de la priorité d'embauche est différente de fa cause du précédent litige qui était fondée sur la rupture du contrat de travail liant les parties ; Par conséquent, c'est a tort que le tribunal a déclaré l'action en dommages intéréts initiée par 'appelante irrecevable pour autorité de la chose jugée; Il convient d'infirmer la décision attaquée sur ce point ; ‘Sur_tin ité tirée du _d tentative de ili devant le tribunal Selon larticle 81.23 du code du travail lorsque les parties comparaissent devant le tribunal du travail, il est procédé a une tentative de conciliation ; En l'espéce, la demande en paiement de dommages et intéréts a bel et bien été soumise a la tentative de conciliation devant le tribunal ; Tl sied de rejeter ce moyen ; Virrect ilité de ta der mn Cette demande n'ayant pas fait l'objet de tentative de conciliation devant le tribunal, c'est A bon droit qu'elle a été déclarée irrecevable ; La décision quereliée doit, par conséquent étre confirmée sur ce point ; r le bien-fandé dot intéréts réclamés par l'ay II ressort des dispositions de farticle 18.9 du code du travail que le licenciement opéré par un employeur en raison d'une suppression <'emploi est un licenciement pour motif économique et que le travailleur congédié dans ses conditions bénéficie, pendant deux ans, d'une priorité d'embauche dans la méme catégorie ; En l'espéce, l'appelante sollicite 1a condamnation de son employeur a lui payer la somme de 12.443.400 francs CFA 4 titre de dommages-intéréts pour violation de son droit a la priorité d'embauche ; Toutefois, elle a été embauchée en qualité de chimiste et ne rapporte pas fa preuve de ce que de nouveaux recrutements ont été effectués par son ex- employeur dans ce secteur pour se prévaloir d'une violation de son droit 4 la priorité d’embauche ; En tout état de cause, la violation de ce droit ne saurait imprimer au licenciement opéré un caractére abusif ; Dés lors, l'appelante est mal fondée en sa demande en paiement de dommages-intéréts ; Il convient de l'en débouter ; PARCES MOTIFS Statuant publiquement, contradictoirement, en matiére sociale et en dernier ressort ; En la forme Déclare Madame PAULE FRANCOISE MIESSAN épouse KANGA EBA et la société COLGATE PALMOLIVE recevables en leurs appels principal et incident ; Au fond Dit la société COLGATE PALMOLIVE COTE D'IVOIRE mal fondée en son appel incident ; Déclare Madame PAULE FRANCOISE MIESSAN épouse KANGA EBA partiellement fondée en son appel principal; Infirme le jugement querellé en ce qu'il a déclaré son action irrecevable pour autorité de la chose jugée ; Statuant a nouveau Déclare ladite action recevable ; L’y dit cependant mal fondée ; Lien déboute ; Confirme le jugement querellé pour le surplus. En foi de quoi, le présent arrét a été prononcé publiquement, par la Cour d'Appel d'Abidjan, les jours, mois et an que dessus ; Et ont signé le Président et le Greffier. CU

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