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Filière SMP
Semestre 3
Module M16
Cours de Thermodynamique 2
1
Chapitre I
Rappel sur les principes de la thermodynamique
La thermodynamique est la science qui étudie les relations entre les phénomènes thermiques
(chaleur) et les phénomènes dynamiques (mécanique, électriques, magnétiques…)
Elle est apparue vers 1820 (au début de la révolution industrielle) dans le but de comprendre le
fonctionnement des machines thermiques qui transforment la chaleur en travail mécanique.
La thermodynamique est basée sur des principes ; premier principe, deuxième principe et
troisième principe.
Le but de la thermodynamique est d'étudier les propriétés des systèmes et leurs évolutions en
fonction des échanges de l'énergie et de la matière avec le milieu extérieur. Un système peut
échanger de la matière et de l'énergie avec le milieu extérieur, alors son état change par gain ou
perte de masse ou d'énergie. On dit que le système subit une transformation qui entraîne une
variation de ses variables d'état.
-l'énergie chimique dégagée sous forme de chaleur lors des réactions chimiques
L'énergie interne d'un système ou d'un corps est le contenu en énergie de ce système et qui est lié
à la nature propre de ce système. En effet, chaque système (solide, liquide ou gazeux) est
constitué d’atomes et de molécules. Ces particules sont toujours animées de mouvements
incessants et aléatoires (agitation moléculaire) : vibrations dans les solides ou agitation thermique
dans les liquides ou gaz.
A ces mouvements microscopiques des molécules est associée de l'énergie cinétique Ec De plus,
entre ces atomes ou molécules peuvent exister des forces d'interaction (attraction et répulsion)
auxquelles on associe une énergie potentielle Ep .
2
A l'échelle microscopique, l'énergie interne U du système est définie comme la somme des
énergies cinétiques Eci et potentielles Epi de toutes les particules formant le système.
L’énergie interne est une fonction d’état du système. Sa variation ne dépend que de l’état initial et
de l’état final d’équilibre d’une transformation et non de la nature de cette transformation.
« La variation de l’énergie interne d’un système fermé entre deux états d’équilibre est égale à la
somme algébrique des quantités de travail W et de la chaleur Q échangées avec le milieu
extérieur » ;
U = Uf - Ui = W+Q
Donc , la quantité de travail ou de chaleur échangée dépend du chemin suivi par une
transformation, contrairement à la variation de l’énergie interne.
On a U = Uf-Ui = W1 + Q1 = W2 + Q2 = W3 + Q3
Par contre W1 ≠ W2 ≠ W3 et Q1 ≠ Q2 ≠ Q3
Sur un cycle (l’état initial et l’état final sont confondus), les échanges de travail et de chaleur
s’annulent
3
I-3 Enthalpie
Dans le cas d’une transformation isobare ( P =cte), si le travail est celui des forces de pression
(W = -PdV) on a ;
L’expérience de Joule-Kelvin permet de montrer que l’énergie interne d’un gaz parfait ne dépend
que de la température U=f(T)
Le second principe introduit l’existence d’une fonction d’état appelée entropie S, possédant les
propriétés suivantes :
- Pour toute transformation entre les états d’équilibre 1 et 2 d’un système échangeant de la
chaleur avec une ou plusieurs sources de chaleur, on a :
1
Tsource
Se st la variation d’entropie d’échange, et Tsource la température de la source de chaleur avec
ΔSi ≥ 0
4
2
Q
= 0 si 1 → 2 est réversible et S syst S e
1
T
avec Tsource = Tsystème = T (équilibre)
ΔSi ≥ 0
2
Qe
> 0 si 1 → 2 est irréversible et S syst S e Si Si
1
Tsource
avec Tsource: température de la source de chaleur
II-1) Remarque
Dans le cas d’une transformation irréversible, on ne peut pas calculer ΔS i, mais le calcul de ΔSsyst se
fait toujours sur un chemin réversible (imaginaire) allant du même état initial au même état final.
Qrévr ≠ Qirr
Le deuxième principe est appelé principe d’évolution car pour un système isolé :
Donc le système isolé doit évoluer dans un sens où son entropie augmente (Si la transformation
est irréversible), ou rester constante (Si la transformation est réversible)
Comme exemple, l’univers est un système isolé, et son évolution est toujours irréversible, par
conséquent son entropie ne peut qu’augmenter.
Dans le cas général, l’ensemble constitué par le système et toutes les sources de chaleur avec
lesquelles il échange de la chaleur est équivalent à un système isolé.
5
II-3) Diagrammes entropiques
Q B
dS Q TdS Α
T A
Cycle réversible
T
Dans le cas d’un cycle réversible décrit par un système Cycle moteur
Qcycle TdS A
cycle A
Le cycle est récepteur (Wcycle >0) lorsque le sens de parcours correspond au sens trigonométrique
(Qcycle <0)
Pour calculer la variation d’entropie d’un gaz parfait au cours d’une transformation quelconque
entre un état initial (P1,V1,T1) et un état final (P2,V2,T2), il faut faire ce calcul en imaginant une
transformation réversible allant du même état initial au même état final :
T2 V T V
dT 2 p 2
dT 2
dV T V
S ncv dV ncV nR ncv ln 2 nR ln 2
T1
T V1 T T1
T V1
V T1 V1
Ou
T2 P T P
dT 2 v 2
dT 2
dP T P
S nc p dP nc p nR nc p ln 2 nR ln 2
T1
T P1 T T1
T P1
P T1 P1
6
P nR V nR
PV = nRT T V et T P
V2 P2
Si T = Cte (T1 = T2 ) S nRLn nR ln
V1 P1
T2 nR T2
Si V = Cte (V1 = V2 ) S ncv ln ln
T1 1 T1
T2 nR T2
Si P = Cte (P1 = P2) S nc p ln ln
T1 1 T1
cp R R
et c p cv R cv et c p
cv 1 1
Dans le cas d’un système isolé Qe=0 Se= 0 et S = Si = Se = Si ≥ 0
Dans le cas d’un système échangeant de la chaleur avec une source de chaleur de température
constante (Tsource = TS = Cte)
L’ensemble (système + source de chaleur) peut être considéré comme un système isolé
Q Q Qsource
S e
systèm e systèm e
Avec S source
Tsource Tsource Tsource
Ssource = -Se
C’est un moyen pour savoir si la transformation réelle était réversible ou irréversible (Si ≥ 0), en
calculant séparément Ssystème (en choisissant un chemin réversible) et
Q _ Qsystème
Ssource source
T source T source
Dans l’exemple d’échange de chaleur entre 2 solides à températures différentes , dont l’ensemble
est isolé, on a ;
7
dU = 0 = dU1 + dU2 = Q1 + Q2 = 0 Q1 = - Q2
Qsystème Qsystème Qsource
D’une part, Se S source
Tsource Tsource Tsource
D’autre part,
Donc la chaleur passe de 1→2 (du corps le plus chaud vers le corps le plus froid)
Car si Q1 >0 dSi<0 (impossible) la chaleur ne passe pas d’une manière spontanée d’un froid à
un corps chaud.
C’est l’état que l’on peut caractériser de façon globale à l’aide de grandeurs accessibles à notre
échelle (P, V, T), et donc mesurables à l’aide d’instruments (thermomètre (T), manomètre (P),…)
État microscopique
C’est l’état compatible avec son état macroscopique que décrit à l’aide de grandeurs définies à
l’échelle microscopique, et par conséquent non accessibles à notre échelle.
Dans l’exemple d’un gaz parfait à l’intérieur d’un volume V, l’état microscopique nécessite la
connaissance à la fois des trois composantes du vecteur position (xi, yi, zi) et des trois composantes
du vecteur vitesse (vx, vy, vz) de chacune des particules microscopiques du système et à chaque
instant.
Chaque système est en général soumis à des contraintes , c’est-à-dire des conditions aux quelles
doivent satisfaire ses variables macroscopiques. Par exemple, si le système est isolé, son énergie
doit rester constante, si le système est fermé, c’est le nombre de moles qui doit rester constant,
et si les parois de l’enceinte sont indéformables, son volume doit rester constant,…
Dans le cas d’un gaz parfait contenant N particules microscopiques qui peuvent, soit être à droite,
soit à gauche d’une boîte divisée en deux compartiments identiques.
8
Le nombre de possibilités de répartition des N particules (ici N=6), avec d particules à droite (ici
d=2) et g particules à gauche (ici g=4) est ;
N! 6!
(d ) C Nd 15
d !( N d )! 2!4!
Si on admet que tous les états microscopiques (microétats) correspondant à un même état
macroscopique (macroétat) aient la même probabilité d’être réalisés (hypothèse microcanonique),
et chaque particule ayant 2 possibilités de répartition, alors il ya au total 2 N microétats .
15
Ici P(d 2) 0,23
26
Cette fonction est maximale pour d=N/2 , qui correspond à l’état d’équilibre final, et qui est
observé réellement, aux fluctuations près.
Quand N devient très grand (de l’ordre de Nav), ce qui correspond aux systèmes
thermodynamiques étudiés, le maximum de probabilité devient de plus en plus pointu de sorte
qu’on peut considérer que les probabilités de tous les macroétats sont presque nulles, sauf le seul
macroétat ( d=N/2 ) qui a une probabilité presque égale à l’unité (1).
9
III-3) Entropie statistique
L’état d’équilibre d’un système est décrit par le nombre d’états microscopiques associés à l’état
macroscopique considéré.
S=kBln()
kB est la constante de Boltzmann (kB =1,38 10-23 J/K) et le nombre d’états microscopiques
associés à l’état macroscopique étudié.
L’entropie est une fonction croissante de et mesure donc le « désordre moléculaire » d’un
système.
La valeur de l’entropie est la même pour tous les corps purs à la température de zéro absolu. Cette
valeur est égale à zéro;
S(T0, P) = O à T0 = 0K
Interprétation physique
Au voisinage du zéro absolu, la structure d’un corps physique est cristalline. Les atomes oscillent
autour de leurs positions d’équilibre du fait de l’agitation thermique. Mais au zéro absolu il
n’existe plus de vibrations thermiques, et toutes les particules occupent leurs positions d’équilibre
stable et demeurent au repos.
10
Chapitre II
Machines thermiques
La thermodynamique est apparue au début du XIXème siècle dans le but de comprendre (et
d’améliorer) le fonctionnement des machines thermiques.
Dans la pratique, on utilise surtout les machines échangeant de la chaleur avec au moins 2 sources
de chaleur, et le plus souvent on utilise les machines dithermes.
I- Machines dithermes
Ce sont des machines qui échangent de la chaleur avec deux sources de températures différentes,
TC de la source chaude et Tf de la source froide (Tc>Tf).
11
2- Cycle de Carnot
C’est le cycle ditherme réversible le plus simple. Il est constitué de deux transformations
isothermes (TC et Tf) reliées par deux transformations adiabatiques.
Remarque
Dans toute machine thermique, c’est un fluide, appelé agent thermique qui subit la
transformation cyclique, et pas toute la machine.
Ce sont des machines thermiques qui fournissent du travail au milieu extérieur (Wcycle < 0)
12
D’après le premier principe :
Ucycle = W + QC + Qf = 0 W = -QC - Qf
Donc Qf
1
Q
C
QC Qf Qf Tf
0 , donc
TC Tf QC TC
Qf Tf
η 1 1 1
QC TC
Théorème de Carnot
Remarque
Ce sont des machines thermiques qui reçoivent du travail du milieu extérieur (Wcycle >0)
Les récepteurs usuels sont les pompes à chaleur (pour chauffer) et les réfrigérateurs (pour
refroidir).
13
1- Réfrigérateurs
Le but d’utilisation d’un réfrigérateur est d’enlever de la chaleur (Q f) à la source froide (intérieur
du lieu à refroidir), et pour cela la machine consomme de l’énergie (travail W). La source chaude
est constituée par l’air de l’atmosphère.
On a Qf 1
ef
QC Qf Q
1 C
Qf
Et d’après le deuxième principe, on a pour un cycle quelconque ditherme;
QC Qf QC TC QC TC
0, donc et 1 1
TC Tf Qf Tf Qf Tf
Donc 1 1
Q T
1 C 1 C
Qf Tf
Et 1 -1 Tf
ef
Q T TC Tf
1 C 1- C
Qf Tf
Tf
est l’efficacité frigorifique maximale correspondant à un cycle de fonctionnement réversible.
TC Tf
2- Pompe à chaleur
Le but d’utilisation d’une pompe à chaleur est de fournir de la chaleur (Q C < 0) à la source chaude
(intérieur du lieu à chauffer), tout en consomment de l’énergie (travail W>0). La source froide est
constituée par l’air de l’atmosphère.
énergie utile Q - QC QC 1
ef C
énergie consommée W W QC Qf Qf
1
QC
14
D’après le deuxième principe;
QC Qf Qf Tf
f
0 0 car Q C 0 et Q f 0
TC Tf QC TC
Qf Tf
Donc 1 1 1
QC TC
Et finalement ; 1 1 TC
1 ep
Q T TC Tf
1 f 1 f
QC TC
Dans les moteurs usuels, l’agent thermique effectuant le cycle est un mélange gazeux , qu’on
assimile parfois à un gaz parfait .
L’apport de chaleur peut provenir d’une combustion interne (cycles Diesel et Essence ou Beau de
Rochas), ou d’une source externe (cycle Stirling).
C’est un moteur à combustion interne dont l’allumage est réalisé grâce à des bougies. Une
certaine masse d’air et de carburant (essence) subit un cycle réversible constitué de 2
transformations isentropiques (1→2 et 3 →4), et de 2 transformations isochores (2 →3 et 4 →1).
Le piston descend dans le cylindre en aspirant le mélange (air + essence) à pression constante
(pression atmosphérique P0 )
15
Sa : soupape d’admission
Se : soupape d’échappement
B : Bougie d’allumage
Se fermée et Sa ouverte
Le mélange (air + essence) est comprimé. La compression est supposée réversible et adiabatique
(car très rapide), donc isentropique. Les deux soupapes sont fermées.
3) Troième temps
donc isentropique.
4) Quatrième temps
16
pas eu le temps de se déplacer (4→1 est donc isochore), et sans que le gaz puisse s’échapper à
l’extérieur.
Durant cette transformation, le gaz cède de la chaleur à l’air de l’atmosphère qui correspond à la
source froide. Les gaz sont ensuite expulsés dans l’atmosphère (1→I) à pression atmosphérique
constante.
C’est un moteur à combustion interne dont l’allumage n’est pas assuré par une bougie, mais par
une compression de l’air seul et en injectant ensuite le carburant (gazole).
La différence par rapport au cycle précédent du moteur à explosion, c’est que la transformation
2→3 n’est pas isochore mais isobare.
1) Premier temps : Admission (I →1) de l’air seul dans un volume V1 à travers la soupape
d’admission à P=Cte=P0.
2) Deuxième temps : compression adiabatique réversible (isentropique 1 →2) de l’air seul, les 2
soupapes sont fermées.
Le phénomène physique utilisé pour produire du froid est la vaporisation d’un liquide frigorigène à
basse pression (et donc basse température), dans un échangeur en contact avec la source froide.
17
La machine est constituée d’un circuit fermé dans lequel circule un fluide frigorigène. Ce circuit
est composé de quatre éléments principaux : un compresseur, un détendeur et deux échangeurs
de chaleur (le condenseur et l’évaporateur).
1. Compresseur
2. Condenseur
A l’entrée du condenseur, le fluide frigorigène est à l’état vapeur et à haute pression.
En passant dans le condenseur, le fluide frigorigène (à haute température) cède son énergie
thermique à l’air extérieur. De ce fait, le fluide frigorigène se condense et passe à l’état liquide.
A la sortie du condenseur, le fluide frigorigène est à l’état liquide et à haute pression.
3. Détenteur
A l’entrée du détendeur, le fluide frigorigène est à l’état liquide et à haute pression.
Lorsque le fluide frigorigène traverse le détendeur, sa pression ainsi que sa température
diminuent.
Le détendeur permet également de régler le débit de fluide frigorigène parcourant le circuit
fermé.
A la sortie du détendeur, le fluide frigorigène est à l’état liquide et à basse pression.
4. Evaporateur
A l’entrée de l’évaporateur, le fluide frigorigène est à l’état liquide et à basse pression.
En passant dans l'évaporateur, le fluide frigorigène (à basse température) capte l’énergie
thermique à l’intérieur du réfrigérateur. De ce fait le fluide frigorigène s’évapore et passe à l’état
vapeur.
A la sortie de l’évaporateur, le fluide frigorigène est à l’état vapeur et à basse pression.
Comme fluide frigorigène, on utilisait avant le fréon, un gaz de la famille des CFC
(chlorofluorocarbones). Mais ce gaz provoque une dégradation de la couche d'ozone. Il a été
remplacé par des hydrofluorocarbones - HFC, sans danger pour la couche d'ozone, mais sont des
puissants gaz à effet de serre.
18
VI- Le moteur de Stirling
Le moteur Stirling est un moteur à combustion externe qui utilise un gaz (air, hydrogène ou
hélium) contenu dans une enceinte fermée, il est chauffé par une source de chaleur extérieure
à l'enceinte.
Ce moteur possède une particularité intéressante du point de vue écologique ; il n'a pas
d'échappement et fonctionne toujours avec le même gaz de travail qui est chauffé ou refroidi de
l'extérieur.
Le gaz est soumis à un cycle comprenant 4 phases : chauffage isochore (à volume constant),
détente isotherme (à température constante), refroidissement isochore puis compression
isotherme.
Chauffage isochore : Le gaz est d’abord réchauffé par la source chaude externe, et il emmagasine
de l’énergie thermique. Sa pression et sa température augmentent mais le volume reste constant.
Détente isotherme : Le volume du gaz augmente et sa pression diminue, ce qui déplace le piston
et génère de l’énergie mécanique, du travail, sur le piston. La température reste constante, et la
totalité de l’apport en chaleur est ici convertie en travail.
Refroidissement isochore : Le gaz est refroidi progressivement par la source froide externe. La
baisse de la température entraîne une diminution de la pression pendant cette phase, mais le
volume reste constant.
19
Compression isotherme : Le volume du gaz diminue et sa pression augmente, la température du
gaz reste constante. Le travail nécessaire à la compression est ici fourni par le piston, mais il est
moins important que celui récupéré au cours de la détente. On a donc un gain de travail
mécanique après chaque cycle de fonctionnement.
Un moteur Stirling de type alpha est composé de deux pistons de puissance séparés : un premier
piston dit « chaud », et un second piston dit « froid ». Le piston chaud est situé près de
l'échangeur avec la plus haute température tandis que le piston froid est lui situé près du point
d'échange de température la plus basse.
Le moteur de type bêta utilise également un volume de gaz délimité entre deux pistons : le piston
moteur et le déplaceur
20
Chapitre 3
Fonctions thermodynamiques
f f
f x' et f y
'
sont les dérivées partielles de f par rapport à x et y, à savoir les dérivées
x y y x
D’après le théorème de Schwartz, l’ordre des dérivations n’a pas d’importance dans les dérivées
secondes croisées; f f f f 2 2
x y y x xy yx
D’autre part, une forme différentielle A(x,y)dx+ B(x,y)dy est dite une différentielle totale exacte, si
il existe une fonction f(x,y) telle que ;
f f
A(x, y) et B(x, y)
x y y x
Dans ce cas ;
f
2
f B f f A
2
et
xy x y x y yx y x y x
On a donc l’égalité de Maxwell
A B
y x x y
21
II- Introduction
En général, un système thermodynamique fermé peut être décrit à l’échelle macroscopique par
une fonction de deux variables indépendantes. De telles fonctions sont appelées fonctions
thermodynamiques (ou caractéristiques).
Comme W = -PdV et Q = TdS, alors chaque type d’énergie s’obtient donc par le produit d’une
grandeur intensive (P ou T), par la différentielle d’une variable extensive (V ou S).
Ainsi, pour étudier les problèmes où interviennent à la fois le travail et la chaleur, il faut choisir 2
variables de base; l’une associée au travail (P ou V), et l’autre associée à la chaleur (T ou S). Donc
on a 4 couples possibles (P,T), (P,S), (V,T) et (V,S).
2U 2U
et comme on obtient ;
SV VS
P T
- première relation de Maxwell
S V V S
H H
et comme dH(S, P) dS dP
S P P S
H H
T et V
S P P S
2H 2H
et comme , on obtient ;
PS SP
22
V- Energie libre F(V,T)
Et comme dF(V, T) F dV F dT
V T T V
par identification on obtient ;
F F
P- et S -
V T T V
Et comme 2F 2F
, on obtient ;
TV VT
P S
3ème relation de Maxwell
T V V T
F 2 F
On peut en déduire l’énergie interne U F TS F - T -T
T V T T V
Soit
F équation de Gibbs-Helmoltz
U - T2
T T V
L’enthalpie libre, parfois appelée énergie libre de Gibbs, est définie par G = H – TS
La différentielle de G s’écrit ;
Et comme
G G
dG(P, T) dP dT
P T T P
Et comme 2G 2G
, on a ;
TP PT
V S
4ème relation de Maxwell
T P P T
23
On a aussi
G 2 G
H G TS G - T -T
T P T T P
Remarque
On peut résumer les résultats précédents sur un tableau où chaque fonction est exprimée en
fonction des 2 variables qui l’encadrent
On retrouve U + PV =H, U – TS = F
H – TS = G et F + PV = G
dU = TdS – PdV
dH = TdS + VdP
dG = VdP – SdT
dF = -PdV – SdT
24
Chapitre IV
Changements d’états d’un corps pur
I-Phase et état
Une phase et un milieu homogène dont les grandeurs intensives sont des fonctions continues des
variables d'espaces x, y et z.
La notion de phase est parfois liée à la notion d’état de la matière. Les trois états usuels de la
matière que sont l’état gaz, l’état liquide et l’état solide, constituent en effet trois phases
distinctes.
Les deux notions ne se confondent pas toujours : un système composé de deux liquides non
miscibles comme l'eau et l'huile est bien composé de deux phases différentes, bien qu'il soit dans
un seul état (liquide)
Une substance pure constituée d’une seule phase est dite monophasée. C’est le type de système
que l’on a considéré jusqu’à présent en thermodynamique. Une substance pure constituée de
deux phases est dite diphasée. C’est ce que l’on va principalement étudier dans ce chapitre.
Lorsqu’une substance pure est constituée de plusieurs phases, on pourra nommer chacune des
phases en présence : phase solide, phase liquide ou phase gazeuse (on dit aussi phase vapeur).
L’état d’une substance pure polyphasée ne se caractérise pas seulement par ; P, V , T, n mais aussi
par le titre massique (ou la fraction molaire) de chacune des phases qui la constituent.
Lorsqu’au cours d’une transformation d’un corps pur (constitué de molécules identiques) d’un état
d’équilibre à un autre état, il y a une modification importante et soudaine de certaines de ses
propriétés physiques, mécaniques, optiques, électriques,.., on dit que ce corps subit un
changement d’état, ou une transition de phase.
A l’échelle macroscopique, ces trois états se distinguent par des valeurs différentes des
paramètres intensifs : masse volumique, propriétés optiques (indice), etc… Lors d’une transition
de phase, les paramètres intensifs du corps pur varient brutalement (comme le changement de
masse volumique lors du passage liquide / vapeur).
25
Les transitions de phase présentent un grand intérêt pratique car elles sont très largement
utilisées dans les machines thermiques en raison des grandes énergies mises en jeu (chaleurs
latentes)
Remarque
A l’état solide, un corps pur peur être dans état cristallin ou dans un état amorphe (ou vitreux), et
il existe différentes variétés cristallines (ou allotropiques) d’un même solide (carbone diamant et
carbone graphite, fer α et fer γ).
En plus de l’état solide, liquide et gaz, il existe d’autres états de la matière (cristaux liquides,
plasma, …)
Tous ces changements d’état se font toujours à température constante et à pression constante.
Exemple
Si nous partons d'un bloc de glace de 1kg à -20°C, sous pression atmosphérique, et que nous le
chauffons. Nous allons rencontrer plusieurs étapes fondamentales dans la transformation de ce
bloc de glace.
26
De A à B :
En B :
On a un bloc de glace de 1kg à 0°C.
De B à C :
A 0°C, la 1ère goutte de liquide apparaît et la glace commence à fondre. Pendant toute
la fonte de la glace, le mélange liquide/solide aura une température rigoureusement
égale à 0°C. La chaleur apportée est de 335 kJ, c'est de la chaleur latente (la
température reste constante).
En C :
On a 1kg d'eau entièrement liquide à 0°C.
De C à D :
La température de l'eau s'élève progressivement jusqu'à atteindre 100°C. Pour réaliser
cette augmentation de température, nous devons apporter 419 kJ. C'est de la chaleur
sensible.
En D :
On a 1kg d'eau entièrement liquide à 100°C, c'est du liquide saturé.
De D à E :
A 100°C, comme nous continuons à apporter de la chaleur, l'eau se met a bouillir et la
première molécule de vapeur apparaît. C'est le début de l'évaporation. La température reste
constante pendant tout le changement d'état. Quand la dernière goutte de liquide s'évapore, le
changement d'état sera terminé, nous aurons apporté 2257 kJ de chaleur latente.
En E :
Nous avons 1kg de vapeur à 100°C, c'est de la vapeur saturée.Après E :
Si on continue à chauffer la vapeur, la température continue d'augmenter nécessitant
1,9 kJ/kg.K.
27
III-Equilibre d’un corps pur sous deux phases
1) Variance
La variance v d’un système est le nombre de variables intensives indépendantes qui caractérisent
parfaitement son état d’équilibre.
v=c+2–φ
Dans le cas d’un corps pur sous deux phases en équilibre, c = 1 (un seul constituant, le corps pur),
et φ = 2 (deux phases),
Alors on trouve v = 1
On dit que le système est monovariant; si l’on fixe la pression P, alors la température T est
déterminée. Donc sous une pression donnée, un changement d’état d’un corps pur s’effectue à
une température bien déterminée (exemple; sous une atmosphère; la glace fond solide → liquide
à O°C).
Inversement, si l’on fixe T, la pression de l’équilibre entre deux phases d’un corps pur est bien
déterminée. Dans le cas de l’équilibre liquide-vapeur; la pression d’équilibre est appelée pression
de vapeur saturante.
2) Relation de Clapeyron
dP
L12 T( v2 v1 )
dT
28
3) Équilibre solide – liquide
Dans le cas de l’équilibre solide –liquide, la courbe de changement d’état P= f(T) est délimitée au
niveau inférieur par le point triple ( coexistence des états solide, liquide et gaz du même corps pur
en équilibre), mais l’expérience n’a jamais montré l’existence d’une limite supérieure.
dP
L fusion T( vliquide vsolide )
dT
dP
Comme vlquide > vsolide et Lfusion >0, donc >0
dT
La courbe P = f(T) a donc une pente positive.
Comme vL < vS , donc L < S , donc il y a augmentation de la masse volumique. C’est pourquoi les
glaçons flottent sur l’eau liquide.
29
La variation de T est de l’ordre de 0,01 °C par atmosphère (1,013 105 Pa), ainsi pour des intervalles
de quelques atmosphères, on peut assimiler les courbes P = f(T) à des droites presque parallèles à
l’axe des pressions.
Si un corps pur à l’état liquide est refroidi à pression constante; normalement à la température de
solidification TS, le liquide commence à se solidifier (liquide →solide).
Mais parfois, le corps pur reste liquide jusqu’à des températures inférieures à T S, on dit que le
corps est en surfusion.
Cette surfusion est en fait un retard à la solidification, c’est donc un état d’équilibre métastable,
qui cesse d’exister brusquement sous l’action d’une légère perturbation extérieure, ce qui
ramènera le corps dans un état d’équilibre stable (état solide).
Exemple
On peut refroidir l’eau jusqu’à une température de -22°C (P = 2073 bars) tout en restant liquide.
Remarque
Si on chauffe un corps pur à l’état solide, l’expérience montre qu’il se met toujours à fondre
(solide →liquide) lorsque la température de fusion est atteinte sous la pression considérée, il n’ y a
jamais de retard à la fusion.
4) Equilibre solide-vapeur
La sublimation (solide → vapeur) ne peut s’observer que si la phase liquide ne peut exister, donc
en dessous du point triple. La courbe d’équilibre solide-vapeur, P = f(T) est donc limitée au niveau
supérieur par le point triple, mais elle n’est pas limitée au niveau inférieur
30
Pour l’eau et le dioxyde de carbone CO2, les coordonnées du point triple sont :
P(bar) T
(car Patm = 1 bar < Ptriple = 5,17 bar), c’est ce qui est utilisé dans les extincteurs à CO2.
Remarque
5) Equilibre liquide-vapeur
La vapeur d’un corps pur en équilibre avec le liquide du même corps pur, est appelée vapeur
saturante, et la pression du système est la pression de vapeur saturante P S à la température
considérée.
La courbe de vaporisation (liquide → vapeur) PS = f(T) est appelée courbe de pression de vapeur
saturante.
Elle est limitée au niveau inférieur par le point triple, et au niveau supérieur par le point critique C,
au dessus duquel l’équilibre liquide-vapeur ne peut pas exister, c’est le domaine du fluide.
31
Diagramme d’état d’un corps pur
Selon que la pente de la courbe de fusion soit positive ou négative, on obtient deux types de
diagrammes :
32
- Si T>TC , il n’y a pas de différence entre le gaz et le liquide, c’est le domaine du fluide.
Considérons une quantité de masse d’un corps pur à l’état vapeur et à une température T<TC,
représenté par le point B.
V - VL LM
xv
VV - VL LV
MV
de même x L
LV
33
Dans de nombreuses applications on utilise plusieurs réseaux de courbes dans le diagramme (T,S)
pour un corps pur ;
C’est un diagramme très utilisé pour représenter les cycles de fonctionnement des machines
thermiques.
Ce diagramme ressemble au diagramme précédent de clapeyron (P,V), avec toujours une courbe
de saturation qui délimite le domaine d’existence de l’équilibre liquide-vapeur, et dont le
maximum correspond au point critique C.
34
A l’intérieur du domaine liquide-vapeur, les courbes des isobares présentent un palier horizontal
de changement d’état (T = cte = TS).
Qui diminue lorsque la température augmente, jusqu’à s’annuler au point critique C, et comme
L
Svap vap donc pour bien utiliser cette chaleur de vaporisation dans le principe de
T
fonctionnement des machines thermiques (comme le réfrigérateur), il faut se placer bien en
dessous de la pression critique PC (ou de la température critique Tc).
dl V dP d2P dv dv dP
(v v v l ) T(v v v l ) 2 T( V - l )
dT dT dT dT dT dT
Quand T→TC , on a vv → vl
Donc
dv v dv l dP dv v dv l dP
2
dl V
TC -
dT TC dP - dP dT
dT dT dT
D’autre part,
dP dv
0 , donc l
dv l dP
Et
dP dv
0 , donc v
dv v dP
Par conséquent,
dl v
quand T TC
dT
35
La courbe lv = f(T) présente donc une tangente verticale au point critique TC.
Mais, loin de ce point critique, on admet généralement que lv varie avec T comme;
Dans le cas de l’eau, et pour des températures inférieures à 200°C, lv peut être donnée par la
formule de Regnault :
lv =2540 – 2,93 ϴ
ϴ est en °C et lv en (J/g)
La chaleur latente de vaporisation de l’eau est parmi les plus grandes chaleurs latentes, d’où son
importance pratique dans les machines thermiques.
Lorsqu’on introduit un liquide dans une enceinte dans laquelle on a réalisé le vide (P=0), on
constate que;
- Si le liquide est en petite quantité par rapport au volume de l’enceinte, la vaporisation est
presque instantanée et totale.
- Si le liquide est en quantité suffisante, la vaporisation est partielle, et s’arrête dès que la
pression dans l’enceinte devient égale à la pression de vapeur saturante P S(T)
correspondant à l’équilibre liquide-vapeur à la température considérée.
Lorsque le pression PV < PS, la vapeur seule est appelée vapeur sèche.
36
b) Vaporisation dans un gaz
Dans le cas où la vaporisation d’un liquide se fait dans une atmosphère gazeuse, elle est lente et
s’arrête lorsque la pression partielle de la vapeur devient égale à la pression de vapeur saturante
PS(T) à la température considérée.
c) Evaporation
L’évaporation est un passage progressif de l’état liquide à l’état gazeux. Elle est différente de la
vaporisation qui est un processus rapide.
La vitesse d’évaporation d’un liquide est proportionnelle à la surface du liquide en contact avec
l’air et à la différence entre Pvap et PS(T), et elle dépend aussi du vent.
Dans le cas de l’eau, les molécules s’attirent mutuellement et vibrent plus ou moine fort selon leur
énergie cinétique qui est d’autant plus grande que leur température est élevée.
La force d’attraction des molécules du liquide rend difficile l’échappement des molécules de la
surface du liquide vers l’atmosphère. Mais il arrive que certaines de ces molécules du réussissent
à briser les forces d’attraction pour s’arracher de la surface du liquide et se retrouvent sous forme
de vapeur dans l’air.
Ceci est souvent dû grâce à un apport externe d’énergie (chaleur), par exemple quand la surface
du liquide est chauffée par le rayonnement solaire ou par l’atmosphère en contact avec cette
surface.
L’ évaporation nécessite une quantité d’énergie (chaleur latente de vaporisation), ce qui permet
par exemple de régler la température du corps humain par évaporation de la sueur. Si le milieu est
très humide, l’évaporation de la sueur se fait difficilement, et on a l’impression d’avoir plus chaud.
37
7) Changements de phases allotropiques
Certaines corps purs à l’état solide peuvent exister sous différentes formes cristallines. Chacune
des structures est stable dans un domaine bien précis de température et de pression.
Le passage d’une phase solide à une autre s’appelle un changement de phase allotropique.
Comme exemple, les deux formes allotropiques les plus connues de carbone sont ;
La glace présente plus de onze variétés allotropiques, mais à des pressions très élevées (millier de
bars).
Exemple ;
Mais il existe des changements d’état qui se font sans variation d’enthalpie, ni d’entropie, donc à
chaleur latente nulle. Ils sont appelés les changements d’état de second espèce.
38
Ainsi la courbe de refroidissement ne présente plus de palier de changement d’état, mais
seulement une rupture de la pente de la courbe, associée à une variation de la capacité thermique
lors du changement d’état.
39
Chapitre V
Théorie cinétique des gaz
Le but de la théorie cinétique des gaz est de retrouver les propriétés macroscopiques (P, T,…) des
gaz à partir d’une analyse statistique du comportement de leurs constituants fondamentaux à
l’échelle microscopique (molécules, atomes, ions,…).
Il faudrait donc déterminer 6N paramètres à chaque instant, ce qui est impossible à réaliser. Il est
donc nécessaire d’adopter une analyse statistique pour une description microscopique de la
matière.
- les molécules sont assimilées à des sphères dures de diamètre négligeable devant la
Distance qui les sépare ; et à la limite on peut les assimiler à des points matériels.
- Les interactions entre les molécules sont localisées dans les collisions, que l’on suppose
élastiques (conservation de la quantité de mouvement et de l’énergie cinétique).
- Les molécules sont toujours en mouvement suivant une trajectoire quelconque, obéissant aux
lois du hasard (mouvement Brownien). On a donc une distribution isotrope des vitesses et toutes
les directions de l’espace sont équivalentes.
Il en résulte que la moyenne des vitesses de chaque molécule est nulle dans le cas d’un fluide au
repos macroscopique.
i
N
V
V i 1
0
N
40
C’est donc une grandeur sans intérêt, et on définit plutôt d’autres grandeurs statistiques;
Vm V
i
i1
V i
2
Vq V 2
i 1
3) Pression cinétique
L’interprétation microscopique de la pression d’un gaz fut proposée pour la première fois par
Bernoulli en 1738.
La force pressante exercée par un gaz sur une paroi est due aux chocs incessants de molécules du
gaz sur cette paroi. On l’évalue à partir de la variation de la quantité de mouvement des molécules
après collision avec la paroi, c’est-à-dire la quantité de mouvement cédée à la paroi. Cette
définition s’applique aussi à toute surface fictive à l’intérieur d’un gaz.
41
Lorsqu’une de ces molécules, avec une vitesse V de composantes (V , V ) (on se limite à deux
x y
dimensions), entre
en collision
avec la surface S de la paroi, elle rebondit avec une vitesse V ' de
composantes (Vx ' Vx , Vy ' Vy ), car la surface S étant rigide et le choc est parfaitement
élastique. Donc les molécules sont simplement « réfléchies » par la paroi, comme par un miroir.
la variation de la quantité de mouvement subie par la paroi est l’opposé de celle de la particule ;
p paroi 2mVx i
Pour déterminer la quantité de mouvement totale reçue par la paroi pendant un intervalle de
temps Dt, il faut calculer le nombre de chocs qui se produisent pendant cet intervalle sur l’élément
de surface S.
Les molécules qui viennent entrer en collision avec la surface S pendant t, sont toutes celles qui
sont situées à une distance inférieure ou égale à V x t de la paroi, donc celles contenues dans un
cylindre oblique de hauteur Vx t et de base S.
V = S Vx t
La distribution des vitesses étant isotrope (hypothèse 3 de la théorie cinétique), il y a donc autant
de particules qui se dirigent vers la paroi (suivant ) que de particules qui s’en éloignent , donc
seulement une molécule sur deux se dirige dans le sens de collision avec la surface S, et on a le
nombre de chocs pendant l’intervalle t ;
1
N chocs nSVx t
2
N
Où n V est la densité de molécules dans l’enceinte (homogène d’après l’hypothèse 3 de la
théorie cinétique).
42
La quantité de mouvement totale p, reçue par la paroi pendant t est donc;
pparoi Nchocs 2mVX i nSmV x2 t i
La force exercée sur la paroi peut alors s’évaluer à partir de la deuxième loi de Newton ;
p
F Fx i nSmV x2 i
t
Si maintenant on considère toutes les vitesses possibles (hypothèse du chaos moléculaire), de
2 2
toutes orientations et de toutes grandeurs, il suffit de remplacer Vx par sa valeur moyenne Vx
prise sur toutes les molécules du gaz;
Fx nSm Vx2
1 N 2
Où Vx
2
V , valeur quadratique moyenne de la composante de vitesse le long de l’axe x.
N i1 x,i
La pression exercée sur cette paroi est alors;
F N
P x nm Vx2 m Vx2
S V
Mais puisque la distribution des vitesses est isotrope, il ne doit pas y avoir de direction privilégiée
dans l’espace, et par conséquent toutes les différentes directions du vecteur V ont une même
probabilité, on a donc ;
Vx2 Vy2 Vz2
Par ailleurs
De sorte que
V2
Vx2
3
N
Où n , donc la pression est proportionnelle au nombre de molécules, et inversement proportionnelle
V
au volume occupé (P=0 si N=0 (vide), et P↗ si V↘ (compression)).
43
4) Energie interne d’un gaz parfait et température cinétique.
i1 2 2
Où ec est l’énergie cinétique d’une molécule,
1 N 2
Et V 2 V vitesse quadratique moyenne
N i1 i
À partir de l’expression précédente de la pression on a ;
1N 1
P m V 2 PV Nm V 2
3V 3
Si l’on identifie avec l’équation des gaz parfaits PV = nRT, on a ;
1
Nm V 2 nRT
3
N
Avec N le nombre de molécules, et n le nombre de moles, et on sait que ; n , NA étant le
NA
nombre d’Avogadro, donc ;
NAm 2 NA
T V2 e
3R 3 R C
- Une quantité microscopique qui est l’énergie cinétique moyenne d’une molécule.
1 3
eC m V 2 K BT
2 2
Comme la thermodynamique macroscopique l’indique aussi, l’énergie interne (équivalente ici à
l’énergie cinétique) d’un gaz parfait ne dépend que de la température.
Pour T=0 (zéro absolu), l’énergie cinétique moyenne de translation doit être nulle. Ce qui
correspond à une vitesse quadratique moyenne de toutes les particules nulle, donc les particules
sont toutes immobiles à 0K.
44
Remarque
Les équations précédentes ont été établies pour un gaz monoatomique (Ar, He, Ne,…), car on a
pris en compte seulement les degrés de liberté de translation des molécules , et non des éventuels
degrés internes, comme rotation et vibration des molécules diatomiques par exemple.
La généralisation aux gaz diatomiques (ou plus compliqués) est faite en considérant aussi les
autres degrés de liberté présents;
1
Chaque degré contribue encore pour K T
2 B
Comme exemple, un gaz parfait diatomique peut être décrit comme un bâtonnet rigide avec les
deux atomes aux extrémités , ce qui rajoute aux 3 degrés de liberté de translation , 2 degrés de
liberté de rotation . On a donc 5 degrés de liberté et ;
5 5
EC NK B T nRT
2 2
gaz parfait diatomique (H2, N2, O2,…)
Equilibre thermique
Lorsqu’un gaz n’est soumis à aucune force extérieure , s’il est laissé à lui-même pendant un temps
suffisamment long, le nombre de ses particules par unité de volume et la densité tendent à
devenir uniformes. Il en sera de même pour la valeur moyenne de l’énergie cinétique de ses
molécules et donc pour la température.
On dit que le gaz atteint un état d’équilibre thermique, l’énergie cinétique de ses molécules et la
température prennent la même valeur en tout point.
Le mélange est constitué de N1, N2, N3,….Nk molécules de chacun des gaz , soient n1, n2, n3,….nk
moles .
45
La pression partielle Pi du gaz dans le mélange est par définition la pression qu’exercerait le gaz i
s’il était seul dans le récipient et à la même température .
PiV = niRT
P P1 P2 P3 ... PK Pi
K
i1
C’est la loi de Dalton, et comme ces gaz parfaits se comportent indépendamment l’un de l’autre,
ce qui donne par addition ;
soit PV = nRT
Donc un mélange de gaz parfaits suit la loi des gaz parfaits , car les particules du gaz sont sans
interaction entre elles.
Exemple
L’air est constitué de 78% de N2, 21% de O2, 1% d’Ar, 0,03% de CO2,..
Si la pression totale de l’air est de 1 bar, les pressions partielles sont donc ;
1. L’interaction entre les molécules se limite à des chocs élastiques. Il n’existe pas des forces
d’attraction et/ou de répulsion entre elles.
2. Les molécules n’ont pas de volume propre, et à la lilmite on peut les assimiler à des points
matériels
46
Les gaz réels
- À des distances de l’ordre de quelques diamètres moléculaires, les molécules subissent des
forces d’attraction. Cette attraction est responsable de la condensation d’un gaz en liquide à des
basses températures. À des températures assez basses l’énergie cinétique des molécules ne
permet pas à celles-ci d’échapper aux forces d’attraction et elles s’unissent.
- Une deuxième contribution à l’interaction entre les molécules se manifeste comme une force
répulsive à des distances petites par rapport au centre de masse des molécules. Cette répulsion
est responsable du fait que les liquides et les solides ont un volume fini.
L’interaction entre les molécules (forces d’attraction et de répulsion) crée une énergie potentielle
qui contribue à l’énergie interne du gaz.
Cette énergie potentielle varie en fonction de la distance r entre le centre d’inertie des molécules
selon la loi
d 12 d 6
E P 4E 0
r r 12
d
- Pour r<d, les interactions sont répulsives, ( le terme r domine)
6
Le facteur de compressibilité, Z
Le facteur de compressibilité est une quantité sans dimensions utilisée dans la description d’un gaz
réel qui tient compte de la déviation de son comportement par rapport à celui d’un gaz parfait. Le
47
facteur de compressibilité est le rapport entre le volume molaire d’un gaz et le volume molaire
d’un gaz parfait aux mêmes conditions de pression et de température. Soit vm le volume molaire
d’un gaz réel et vm,GP le volume molaire d’un gaz parfait.
À des basses pressions, quelques gaz comme le méthane et le dioxyde de carbone ont des valeurs
Z < 1. C’est-à-dire, leur volume molaire est inférieur à celui d’un gaz parfait, ce qui suggère que
leurs molécules (à la même pression et température) sont plus proches que celles d’un gaz parfait.
Nous pouvons conclure que dans ces gaz les forces d’attraction sont dominantes.
Les forces de répulsion sont dominantes pour tous les gaz à des pressions élevées :
Z > 1. Cette valeur nous dit que le volume molaire est supérieur à celui attendu pour un gaz
parfait à la même pression et température, c’est-à-dire, les molécules sont plus éloignées.
Dans le cas de l’hydrogène les forces d’attraction sont si faibles que les forces de répulsion sont
dominantes à toute pression
L'équation de Van der Waals introduit deux corrections dans la loi des gaz parfaits:
48
- il existe des forces d'attraction entre les molécules.
Les molécules occupent le volume du récipient moins le volume occupé par leur propre volume
d’après Van der Waals. Vb = Nb appelé covolume est le volume occupé par N molécules de volume
propre b.
Pour une molécule de gaz au centre du système, il n'y a pas d'effet, car la molécule est en
interaction avec toutes les molécules qui l'entourent
Dans le cas d’une molécule se dirigeant vers la paroi du récipient à une certaine vitesse, elle est
entourée de moins de molécules et sa vitesse est ralentie et va donc ainsi exercer une pression
moindre d'un facteur proportionnel au carré de la densité des molécules,
L'équation d'état de Van Der Waals, basée sur l'équation des gaz parfaits corrigée pour la taille des
molécules, s'écrit donc:
P(Vrécipient –nb)=nRT
L'équation d'état de Van der Waals sous sa forme extensive s'obtient finalement en remplaçant P
par ( P + a(n/V)2 ) :
49