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COLEACP PIP

Nouveaux ravageurs
& maladies invasives

Cochenille du papayer
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Un petit insecte blanc à corps souple se répand
d’un pays à l’autre (Paracoccus marginatus)

Le PIP est financé par l’Union européenne


Document réalisé par le PIP avec la collaboration technique de Milly Kyofa-Boamah,
Ministry of Food and Agriculture, Plant Protection and Regulatory Services Directorate.

Crédits photographiques :
- Photos 1,3,4 : Dale E. Meyerdirk, USDA APHIS PPQ, Bugwood.org
- Photo 9 : Miller, D.R. and Miller, G.L. 2002. Proceedings of the Entomological Society of
Washington, 104
- 123rf.com

Le PIP est un programme de coopération européen géré par le COLEACP. Le COLEACP est un
réseau international oeuvrant en faveur du développement durable du commerce horticole.
Le programme PIP est financé par l’Union européenne et a été mis en oeuvre à la demande
du Groupe des Etats ACP (Afrique, Caraïbes et Pacifique). En accord avec les Objectifs du
Millénaire, l’objectif global du PIP est de « Préserver et, si possible, accroître la contribution
de l’horticulture d’exportation à la réduction de la pauvreté dans les pays ACP ».

La présente publication a été élaborée avec l’aide de l’Union européenne. Le contenu de la


publication relève de la seule responsabilité du PIP et du COLEACP et ne peut aucunement
être considéré comme reflétant le point de vue officiel de l’Union européenne.

PIP c/o COLEACP


130, rue du Trône • B-1050 Bruxelles • Belgique
Tél : +32 (0)2 508 10 90 • Fax : +32 (0)2 514 06 32
E-mail : pip@coleacp.org
www.coleacp.org/pip

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Un petit insecte blanc à corps souple se répand
d’un pays à l’autre (Paracoccus marginatus)

Pourquoi faut-il s’en inquiéter ?


La cochenille du papayer peut poser d’importants problèmes aux écosystèmes agricoles et
ornementaux. Elle cause de graves dommages à de nombreuses plantes (par ex. manioc,
papaye, goyave, tomate, aubergine, coton, jatropha, etc.) et elle peut se trouver sur presque
toutes les parties de ses hôtes (feuilles, tiges, fruits, etc.). Si elle n’est pas gérée correctement,
la cochenille du papayer provoque souvent dommages considérables.

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Plante flétrie Plante aux feuilles endommagées Plantes endommagées

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Plante morte Fumagine

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Cochenille de la papaye

D’où vient cette cochenille ?

La cochenille du papayer (P. marginatus) est originaire du Mexique. Elle a toutefois été
introduite en Afrique de l’Ouest au cours de ces dernières années et elle s’y développe
rapidement. Cette espèce fut d’abord observée au Ghana et elle se répand à présent dans
les pays avoisinants (Bénin, Nigéria, Togo, Gabon, etc.). Ce nuisible pose un risque important
à un grand nombre de cultures agricoles, ainsi qu’aux plantes sauvages.

Comment a-t-elle été introduite ?


P. marginatus peut infester un grand nombre de fruits, de légumes et de plantes ornementales.
La cochenille du papayer peut également être transportée par les humains, les animaux et
les vents violents.

À quoi cette cochenille ressemble-t-elle


ou comment puis-je l’identifier ?
Les cochenilles du papayer se trouvent sur les plants de papayer, ses feuilles, ses tiges et ses
fruits. Ce sont de petits insectes blancs à corps souple qui mesurent entre 1 et 4 millimètre de
long. Les larves (immatures) de cochenille se déplacent d’une plante à l’autre. Les femelles n’ont
pas d’ailes (voir fig. 8 et 10) et leur corps est recouvert d’un enduit cireux blanc, cotonneux
ou poudreux. Sur la plante, elles ressemblent à de minuscules boules blanches. Leur corps
est segmenté ou sectionné et leurs pattes sont bien développées. Les femelles adultes sont
jaunes et elles mesurent 2,2 mm de long et 1,4 mm de large et immobiles. Les mâles sont
ailés et ils peuvent voler (voir fig. 9). Une fois adultes, les mâles sont roses, mais ils ont un
aspect jaunâtre lors du premier et du deuxième stades de leur développement. Leur corps
mesure 1,0 mm de long. Ils n’ont pas de bouche au stade adulte et ils ne se nourrissent donc
pas. Les femelles et les larves se nourrissent sur différentes parties de la plante (les feuilles,
les fruits et les tiges) en enfonçant une partie leur bouche dans la feuille, le fruit ou la tige pour
sucer la sève (voir fig. 11). Elles pondent leurs œufs dans un ovisac (fig. 12), invisible à l’œil nu.

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Infestation de la feuille Infestation du fruit Femelle

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Cochenille de la papaye

9 10 11
Mâle Femelle Cochenille s’alimentant

Quand et comment puis-je envoyer


un échantillon de cochenille du
papayer pour identification ?
Les échantillons doivent être envoyés au Service National
de la Protection des Plantes ou Service de la Recherche
12 Agronomique de votre pays. Si aucun expert n’est disponible,
vous pouvez faire parvenir vos échantillons à l’Institut
Ovisac
international d’agriculture tropicale (IITA), au Bénin.
Les échantillons ayant reçu un traitement thermique et conservés dans une solution d’éthanol
à 80% peuvent également être expédiés au Service d’information entomologique du Musée
d’histoire naturelle de Londres, pour identification

Que puis-je faire au niveau national lorsque


la cochenille a été identifiée ?
Le Ministère concerné doit rapidement lancer un programme de sensibilisation et mettre en
œuvre des systèmes de surveillance. Formez des comités de gestion de la cochenille du papayer
lorsque c’est possible. Organisez des forums d’exploitants agricoles pour informer ceux-ci des
dangers que pose ce nouveau nuisible et de la voie à suivre. Les rôles des divers organismes
privés et publics dans la gestion de la cochenille du papayer doivent être clairement déterminés.

Les organisations des secteurs public et privé doivent avoir accès aux ressources financières et
humaines nécessaires pour la gestion de la cochenille du papayer. Développez un programme
de coopération technique lorsque les fonds ne sont pas disponibles et demandez le support
de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture. Déterminez l’étendue
de sa propagation et ses plantes hôtes de prédilection. Développez des guides techniques
d’identification et de gestion de la cochenille du papayer (dépliants, brochures, fiches techniques,
posters, etc.).

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Cochenille de la papaye

Que puis-je faire au niveau local (au niveau de


la communauté) lorsque la cochenille a été identifiée ?
Formez une Organisation des cultivateurs de papaye. Organisez régulièrement des réunions
pour discuter des questions relatives à la cochenille. Mettez en place une quarantaine
interne pour les plants et les fruits de la localité. Les agriculteurs doivent recevoir des agents
biologiques plutôt que d’utiliser des pesticides chimiques sur les cultures de papaye.

Quels dommages les cochenilles causent-elles aux


plantes ?
Les larves et les adultes sucent la sève des feuilles, des tiges et des fruits. Lorsqu’elles
sucent la sève, les cochenilles injectent une substance toxique dans les feuilles, les fruits
et les tiges. Cette toxine provoque des chloroses, une déformation ou un flétrissement de
la feuille, une chute précoce des feuilles ou des fruits et le dessèchement et la mort de la
plante (voir les figures 1, 2, 3, 4, 5, 6 et 7). Le feuillage et les fruits peuvent être couverts
d’un miellat collant, propice au développement de la fumagine (un champignon) (voir fig.
5). Dans les cas les plus graves, l’infestation peut causer la mort de la plante toute entière
(voir fig. 4). Le miellat (matière sucrée et sirupeuse) produit par les cochenilles provoque
l’apparition de la fumagine noire, qui compromet le processus de photosynthèse et pose
d’autres problèmes aux cultures. Les infestations les plus importantes peuvent rendre les
fruits immangeables en raison de l’accumulation d’une épaisse couche cireuse blanche et
à cause de la faible qualité du fruit contaminé par la fumagine noire.

Comment puis-je empêcher l’introduction des


cochenilles sur mon exploitation ?
Achetez des graines exemptes de cochenille du papayer. Toutes les plantes hôtes connues
qui sont importées doivent être traitées avant importation. Les fruits et légumes importés
doivent être minutieusement examinés et ils ne peuvent être mis en circulation que s’ils sont
exempts de la cochenille du papayer. Soyez attentif. Surveillez vos cultures tout au long du
cycle de production. Contrôlez les fourmis qui vont d’une plante à l’autre lors du cycle de
production. Détruisez dès le début de l’infestation les parties de la plante qui sont affectées.
Taillez très court les branches qui sont infectées par l’organisme nuisible. Préservez les
ennemis naturels. Évitez les pulvérisations excessives et l’utilisation de pesticides à large
spectre qui risquent de tuer les prédateurs naturels de la cochenille. Appliquez les bio-
pesticides recommandés lorsqu’ils sont disponibles.

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Cochenille de la papaye

Comment puis-je contrôler la cochenille du papayer


dans mon exploitation ?
Vous pouvez utiliser des agents de contrôle biologiques ou bio-pesticides. Les agents
biologiques, comme Acerophagus papyae et Anagyrus loecki, qui sont des ennemis naturels
de la cochenille du papayer (parasitoïdes). Ils pondent leurs œufs dans les cochenilles et ils y
passent une partie de leur cycle biologique. A. papayae pond ses œufs dans la cochenille au
deuxième stade de son développement, tandis que A. loecki pond ses œufs au troisième stade.

Pour connaitre les bio-


pesticides enregistrés,
veuillez contacter le
Ministère responsable
de l’enregistrement des
pesticides dans votre
13 14 pays.
A.papayae A. loecki

Quelles sont les conditions favorables à la multiplication


et à la propagation des auxiliaires ?
Aucune pulvérisation de pesticides sur les sites d’introduction n’est possible, étant donné
que les auxiliaires sont extrêmement sensibles aux produits chimiques qui par contact direct
ou par effet de vapeur sont susceptibles de les tuer. Éviter d’allumer des feux dans les sites
d’introduction, car la fumée est toxique pour les agents biologiques. Une fois que A. papayae
et A. loecki ont été introduits sur la propriété, les effets se font sentir après neuf (9) à douze (12)
semaines, la patience est donc nécessaire avant qu’un contrôle optimum puisse être atteint.

Pourquoi utiliser des bio-pesticides ?


Ces produits ont généralement des modes d’action étendus sur les nuisibles, ce qui permet de
limiter les problèmes de résistance. Aucune restriction de délais de sécurité après traitement
ne s’applique, ce qui permet de préserver la flexibilité des pratiques culturales. Il n’existe pas
non plus de délais avant récolte, la flexibilité reste donc totale. Les bio-pesticides contiennent
des produits naturels qui ne posent aucun problème du point de vue résidus. Un premier bio-
pesticide a été enregistré au Ghana pour le contrôle de la cochenille du papayer. Son nom
commercial est Campaign et il est disponible à la vente pour les exploitants agricoles du Ghana.
Le Campaign est à base de Metarhizium anisopliae, un champignon mortel pour les insectes.

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Nouveaux ravageurs

1 Bactériose du manguier
2 Tuta absoluta (Meyrick)
3 Cochenille du papayer

COLEACP PIP
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E-mail : pip@coleacp.org
www.coleacp.org/pip

Le PIP est financé par l’Union européenne Imprimé sur du papier certifié FSC, à l’aide d’encres écologiques sans solvant.
Date de publication : Février 2013

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