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Contrat de distribution et contrat de vente

Introduction :
1- Le contrat de vente :
Le contrat de vente n’est pas défini expressément par le législateur. Il s’agit d’une convention par laquelle
une partie s’engage à livrer une chose moyennant le paiement du prix par l’autre partie. SERGE G. définit
la vente comme « le contrat par lequel une personne, le vendeur, transfère ou s’engage à transférer
un bien à une autre personne, l’acheteur, qui a l’obligation d’en verser le prix en argent ». Il ajoute
que lorsque le droit transféré est un droit personnel, on parle généralement de cession. Plusieurs autres
définitions doctrinales ont été données et ont aidé à comprendre la vente commerciale qui implique le
transfert de propriété du vendeur à l’acheteur à contrepartie du prix ou de l’argent qu’il verse.

2- Contrat de vente commerciale :


Traditionnellement, la vente peut avoir un caractère civil ou commercial. Elle a un caractère commercial
dès lors que le vendeur est commerçant. La vente commerciale est l’acte de commerce le plus courant de
la vie des affaires. Elle constitue le cœur même de de l’activité commerciale qui consiste essentiellement à
acheter des marchandises pour les revendre. Au niveau de la production, elle permet aux industriels de
s’équiper et au niveau de la distribution elle assure l’écoulement des biens produits.

3- Qualification et nature juridique :


Comme en droit civil, la vente se définit comme le contrat par lequel le vendeur transfère la propriété d’un
bien à l’acheteur en l’échange d’une somme d’argent que ce dernier s’engage à lui verser. Il s’agit d’un
contrat consensuel dont la validité n’est subordonnée à aucun formalisme.

4- Sources et règlementation juridique :


Le code de commerce ne réglemente pas directement ce contrat. Les principales dispositions applicables
à la matière se retrouvent aux articles du Code civil, dans les lois et les règlements spéciaux mais aussi
dans les usages du commerce.

En premier lieu, dès lors que l’acteur est un consommateur, c’est le droit de la consommation qui impose
ces règles.

En second lieu, la majorité des ventes entre professionnels sont soumises aux impératifs du droit de la
concurrence et de la distribution. La formation de la vente commerciale obéit à un certain nombre de règles
dont le respect permet de réaliser le transfert de la propriété.

5- Le plan :
Il convient d’analyser la formation du contrat, son principal effet, à savoir le transfert de la propriété, les
obligations du vendeur et celles de l’acheteur.

Chapitre 1 : La formation de la vente commerciale et le transfert de


propriété :
La vente se forme par l’accord des parties sur la chose vendue, que l’on qualifie souvent de «
marchandises », et sur son prix. Son effet essentiel consiste dans le transfert de la propriété du bien
concerné du vendeur à l’acheteur.

Section 1 : formation du contrat de vente :


Les conditions de validité doivent être réunis pour les contrats en général et pour les ventes en particulier.
Le vendeur et l’acheteur doivent avoir la capacité de faire des actes juridiques qui ne doivent comprendre
aucun vice.

I- Un accord entre les parties cocontractantes :


La vente est conclue dès que les parties sont d’accord sur la chose et sur le prix. La vente entre
professionnels peut être précédée de promesses. Dans ce dernier cas, il y a engagement de vendre et
engagement d’acheter.

Les deux parties étant d’accord sur les principaux éléments du contrat, la promesse vaut alors vente.

Le caractère commercial de la vente peut lui conférer des particularités :

− Dans les ventes commerciales, les conditions générales de vente et d’achat ont un rôle essentiel.
− Entre commerçant, une proposition de contracter ne constitue une offre que si celle-ci indique la
volonté de son auteur d’être lié en cas d’acceptation.
− Le silence du destinataire de l’offre vaut souvent acceptation de cette dernière.
− Certaines formes de ventes sont plus fréquentes en matière commerciale qu’en matière civile. C’est
le cas des ventes avec faculté d’expérimentation.

Dans tous les cas, la vente n’est pas ferme mais soumise à une condition.

II- Prix :
Dès la conclusion du contrat, le prix doit être déterminé ou déterminable ou susceptible de l’être.

Le prix peut être déterminé par référence à la rentabilité du bien. Il peut avoir été stipulé une clause de
révision du prix.

III- Objet :
Conformément au droit commun. L’objet du contrat doit remplir un certain nombre de conditions :

1) Il doit être possible.


2) Il doit être licite.
3) Il doit être déterminé ou du moins déterminable lors de l’époque fixée pour la livraison.

A cet égard, la vente peut porter sur un corps certain, c’est-à-dire sur un objet précis et dès maintenant
identifié (comme une machine) ; mais elle peut aussi porter sur des choses de genre, c’est-à-dire sur des
choses fongibles qui ne sont déterminées dans le contrat que par leur type et leur quantité (comme tant de
tonnes de riz de telle qualité).

S’agissant des choses de genre, l’individualisation de la chose vendue s’opère lors de l’exécution du
contrat. C’est cette individualisation qui marque la date du transfert de propriété et des risques.

IV- Forme et preuve du contrat :


La vente commerciale n’est soumise en principe à aucune condition de forme et elle peut être prouvée
par tous moyens, y compris les témoignages et les présomptions.

Section 2 : l’effet principal de la vente : le transfert de la propriété :


Ce transfert s’opère au moment de la rencontre des volontés concordantes du vendeur et de l’acheteur
sur la chose objet du contrat sur le prix et les autres clauses du contrat, ainsi aux termes de l’article 491
du DOC « l’acheteur acquiert de plein droit le transfert de la propriété de la chose vendue dès que le
contrat est parfait par le consentement des parties ».

Ce transfert juridique de la propriété intervient par le seul consentement des parties.


I- Date du transfert de propriété :
Sauf disposition légale contraire ou convention contraire des parties, la propriété de la chose vendue est
transférée à l’acheteur dès l’instant où le vendeur et l’acheteur sont tombés d’accord sur la chose et sur le
prix.

1- Choses à fabriquer :
Le transfert de propriété n’a lieu que lorsque la chose est effectivement en mesure d’être livrée.

2- Vente de choses de genre :


On distingue les ventes suivantes :

− Ventes en bloc : le transfert de propriété a lieu au jour de la conclusion du contrat.


− Ventes au poids : au compte où à la mesure. Le transfert de propriété n’est réalisé qu’au moment
où la chose est individualisée contradictoirement par pesage, comptage ou mesurage. Ainsi, le
transfert de propriété d’une marchandise vendue au poids, au compte ou à la mesure étant retardé
jusqu’à ce que la marchandise ait été mesurée, comptée ou pesée. Le transfert est opéré au lieu de
cette individualisation.
− Ventes à l’abonnement : le transfert se fait au moment où la consommation est registrée.

3- Conventions particulières :
Les parties peuvent librement choisir le moment auquel elles placent le transfert de la propriété de la
chose vendue, encore faut-il qu’il y ait volonté certaine de modifier la date du transfert.

4- Vente avec réserve de propriété :


Le transfert de propriété se produit au jour du paiement, or, la vente est néanmoins conclue et l’acheteur
doit l’exécuter.

5- Expédition contre remboursement :


Il a été jugé que le transfert de propriété se produit au moment de la livraison matérielle au lieu de
destination.

II- Intérêt de la date du transfert de propriété :


La date à laquelle la propriété de la chose vendue est transférée à l’acheteur présente de nombreux
intérêts :

− C’est à partir de cette date que la chose passe aux risques de l’acheteur.
− Une clause du contrat peut prévoir que le prix sera fixé d’après le cours du jour de la date du
transfert de propriété.
− Si le vendeur est mis en liquidation ou en redressement judiciaire après que la propriété a été
transférée et alors même que le vendeur serait encore en possession de la chose, l’acheteur peut
revendiquer ce qui lui permet d’échapper aux conséquences de la faillite. Par ailleurs, quant à la
date du transfert de propriété, ce dernier sera retardé pour les ventes de choses de genre jusqu’à
leur individualisation. Il en est même pour les choses futures.

III- Conséquences du transfert de propriété :


1- L’acquisition de la propriété :
Le transfert de propriété a pour effet de retirer au vendeur tout droit sur la chose vendue, sous réserve du
droit de la revendiquer sous conditions en cas de procédure collective de l’acheteur. Ainsi, l’acheteur
acquiert la propriété de la chose vendue. Mais si le vendeur d’un meuble s’est obligé de livrer à deux
personnes successivement, la personne mise en possession réelle de la chose vendue est préférée et en
demeure propriétaire même si son titre est postérieur en date.

2- Transfert des risques :


Les risques qui sont susceptibles d’entrainer la perte ou la détérioration de la chose vendue sont à la
charge du vendeur ou de l’acheteur selon que l’un ou l’autre en est propriétaire au moment où ils
surviennent. Le transfert des risques appelle des précisions complémentaires dans les circonstances
suivantes :

− Dans les ventes en bloc, le transfert des risques a lieu au jour de la conclusion du contrat.
− Dans les ventes au ponds, au compte et à la mesure, le transfert des risques n’est réalisé qu’au
moment où la chose est individualisée.
− Dans les ventes avec réserve de propriété, la chose reste aux risques du vendeur tant que le prix
n’a pas été payé.
− Dans les ventes suivies d’un transport, la preuve de l’exécution du transport peut résulter de la
production du bordereau d’expédition des objets remis au transporteur.

Ces risques sont les événements fortuits qui ne sont imputables à aucune des parties à la vente et la
preuve du cas fortuit incombe à celui qui s’en prévaut.

Chapitre 2 : les obligations des parties au contrat de vente


commerciale :
La vente commerciale est un contrat créateur d’obligations tant pour le vendeur que pour l’acheteur .

Section 1 : les obligations du vendeur :


Le vendeur a deux obligations essentielles : celle de délivrance et celle de garantie, mais, le juge a
ajouté une autre obligation qui n’est d’autre que celle d’information et de conseil.

I- Obligation d’information et de conseil :


Contractuellement, le vendeur est ainsi tenu d’indiquer les modalités et les risques d’utilisation de la
chose et il doit ainsi fournir des conseils d’achat et d’utilisation.

L’obligation existe principalement pour les choses dangereuses ou complexes.

L’acheteur aujourd’hui tenu d’un véritable devoir de collaboration doit préciser ses besoins au vendeur afin
de mieux permettre à ce dernier de satisfaire à son obligation.

L’obligation d’information et de conseil est une obligation de moyen, c’est donc à l’acheteur de démontrer la
faute du vendeur.

Ainsi, le non-respect de l’obligation peut être une cause de nullité de la vente. Elle peut aussi justifier une
condamnation du vendeur à des dommages et intérêts.

II- Obligation de délivrance :


Quelle que soit la date à laquelle la propriété est transférée, le vendeur st obligé de délivrer la chose à
l’acheteur.

Cette délivrance consiste dans la remise matérielle de la chose aux lieux, dates et conditions déterminées
par le contrat ou les usages.

Elle est accomplie lorsque rien ne s’oppose plus du fait du vendeur à ce que l’acheteur dispose de la
chose.

L’obligation de délivrance pèse sur le vendeur à qui incombe la preuve de son exécution.
Ainsi, la possession des marchandises est parfois représentée par un titre qui vaut délivrance de cette
marchandise.

1- Objet de la délivrance :
Les marchandises livrées doivent être conformes en qualité et en quantité aux stipulations du contrat.

Le vendeur n’exécute son obligation de délivrance que s’il délivre exactement la chose convenue au
contrat.

A défaut de spécifications contractuelles, la qualité que doit présenter la chose n’est ni de la meilleure
espèce ni de la plus mauvaise. Le juge se fonde plutôt sur l’intention des parties au moment de la vente,
qu’il peut induire du prix.

La commande d’une chose neuve s’entend normalement d’une chose sans défaut, dans le cas contraire,
l’acheteur est en droit de refuser la livraison de la chose. Effectivement, une chose est non conforme
lorsqu’elle ne présente pas les caractéristiques spécifiées par la convention des parties.

Si les parties n’ont pas précisé la qualité, celle-ci doit être « loyale, marchande et moyenne » : le
vendeur n’est pas tenu de livrer la meilleure mais ne peux obliger l’acheteur à recevoir la pire.

Dans les ventes de genre « sur échantillon », la marchandise livrée doit être conforme à l’échantillon
agréé lors de la conclusion du contrat.

Dans les ventes conditionnelles « à l’essai », l’acheteur se réserve de vérifier si la chose vendue a les
qualités qu’il en attend. Or, la livraison doit porter sur la quantité prévue au contrat.

Le contrat ou les usages réservent un bref délai à l’acheteur pour vérifier la qualité et la quantité de la
marchandise lors de la livraison.

La quantité à remettre est celle fixée au contrat ou par le bon de commande. Lorsqu’un poids minimum a
été stipulé, la vente peut être résolue si le vendeur livre moins.

Toutefois, il est d’usage de reconnaitre au vendeur une certaine marge de tolérance :

a. Une variation en plus ou en moins de 3% est en principe acceptable.


b. S’il est mentionné « environ », le vendeur n’a pas manqué à son obligation si la quantité
livrée diffère de 5 à 10% de la quantité stipulée.
c. S’il a été stipulé « sous réserve des disponibilités » le vendeur ne saurait faire dépendre la
quantité livrée de son bon vouloir.
d. S’il a été mentionné une « clause de réserve de récolte » par laquelle le vendeur prévoit une
certaine quantité de marchandises à livrer sous réserve pour le vendeur d’être
approvisionné par son fournisseur, le vendeur est tenu d’appliquer le quota de livraison
retenu par le fournisseur.

Le vendeur a l’obligation de délivrer, le cas échéant, les accessoires de la chose. A défaut de remise de
ces derniers, la résolution de la vente doit être prononcée pour manquement du vendeur à son obligation
de délivrance.

2- Actes de délivrance :
La délivrance des effets mobiliers est accomplie par la tradition, la remise des clés des bâtiments qui les
contiennent ou pas le seul consentement des parties.

Si la chose vendue a été reprise par le vendeur pour y effectuer des réparations et si cette chose n’a pas
été restituée à l’acquéreur, celui-ci peut faire prononcer la résolution de la vente à la charge du vendeur.
Tant que le matériel vendu n’a pas été délivré, le vendeur est tenu de veiller à sa conservation et répond
de sa perte jusqu’à ce moment-là.

3- Lieu de la délivrance :
La remise de la chose doit se faire au lieu indiqué au contrat ou, par les usages. En l’absence de
précision, ce lieu est celui où se trouve la chose au moment de la conclusion du contrat.

En cas de recours à un transporteur, la délivrance s’effectue au lieu et au moment où le vendeur a remis la


marchandise au transporteur qui l’a acceptée sans réserve.

La mauvaise exécution ultérieure de l’obligation de livraison n’est pas alors imputable au vendeur qui a été
aussi chargeur car, sauf en cas de faute de sa part ou de convention contraire, elle l’est au transporteur à
qui incombe l’obligation de livraison.

Si le lieu de la délivrance est autre que celui où se trouve la chose, la charge des opérations et frais
d’acheminement incombe au vendeur.

Dans ce dernier cas, le vendeur n’est pas tenu d’un devoir de conseil en ce qui concerne le transport. Il
n’assume pas les risques du transport dans la mesure où il n’est plus le propriétaire de la marchandise.

4- Date de délivrance :
Le vendeur doit délivrer la chose dans le délai convenu par les parties au contrat.

Engage sa responsabilité l’acheteur qui, sans avoir adressé la mise en demeure prévue par le contrat, «
annule » sa commande parce que le vendeur n’avait pas livré à l’échéance.

Le délai convenu, à défaut de stipulation contraire, court du jour de la formation du contrat de vente.
Lorsque la vente est subordonnée à la réalisation d’une condition, il court du jour de cette réalisation.

A défaut de délai contractuel, le vendeur doit livrer la chose dans un délai raisonnable et avertir
l’acquéreur de tout retard imprévu.

En cas de retard fautif du vendeur, l’acheteur peut demander la résolution de la vente ou sa mise en
possession si le retard ne vient que du fait du vendeur ou des dommages-intérêts.

A compter du jour où la livraison devait avoir lieu, tous les fruits de la chose appartiennent à l’acquéreur,
sauf convention contraire.

5- Dédouanement :
L’obligation de procéder au dédouanement de la marchandise dépend des stipulations du contrat, à
défaut, elle incombe au vendeur s’il expédie et à l’acheteur si celui-ci prend livraison dans les locaux du
vendeur ou « à l’arrivée » mais sans autre précision.

6- Refus de livraison pour défaut de paiement du prix :


A condition d’offrir une livraison complète, le vendeur n’est pas tenu de livrer la chose si l’acheteur ne lui
en paye pas le prix, sauf délai accordé par le vendeur pour ce paiement.

Mais le vendeur qui a accordé un délai à l’acquéreur peut refuser la délivrance du bien vendu si depuis la
vente, l’acheteur est tombé sous le coup d’une procédure collective, en sorte qu’il se trouve en danger de
perdre le prix, mais seulement si le transfert de propriété à l’acheteur est survenu, car alors le contrat de
vente n’est plus en cours et sa continuation ne peut plus être imposée.

En cas de livraisons successives, le défaut de paiement d’une livraison autorise le vendeur à les refuser.
Il n’y a pas de livraisons successives lorsque chaque livraison constitue une vente distincte, ce qui est
généralement présumé à défaut de stipulations contractuelles.

7- Sanction du défaut de délivrance :


Le défaut de livraison, la livraison partielle, la livraison de marchandises non conformes ou avariées, le
retard dans la livraison entrainent d’abord les sanctions de droit commun des contrats.
a. L’acheteur peut refuser de payer le prix tant que la livraison n’est pas faite, à moins qu’il ne
se soit engagé à payer le prix d’avance. En cas de non-conformité, l’acheteur peut refuser la
marchandise ou la restituer au vendeur.
b. L’acheteur peut demander au juge de contraindre le vendeur à livrer.
c. En cas l’inexécution grave, l’acheteur peut demander au juge de prononcer la résolution du
contrat de vente, ce contrat peut d’ailleurs contenir des clauses de résolution de plein droit
ou sur simple mise en demeure.
d. L’acheteur peut réclamer des dommages et intérêts au vendeur si celui-ci a commis une
faute.

Par ailleurs, les usages commerciaux ajoutent deux autres sanctions :

− Si la quantité ou la qualité des choses livrées et inférieure à celle qui avait été convenue,
l’acheteur peut réclamer une « réfaction » qui s’explique par une réduction du prix qui à
défaut d’accord, est fixée par le juge.
− Dans les ventes d’approvisionnements faites à des détaillants, si les choses vendues ne
sont pas livrées à la date fixée, l’acheteur peut se faire « remplacer » pour se procurer ces
choses auprès d’un autre vendeur et de réclamer au vendeur primitif le paiement de la
différence éventuelle de prix.

Les clauses exonératoires de responsabilité et de garantie sont valables entre professionnels.

III- Obligation de garantie :


L’acheteur déçu dispose d’une pluralité d’actions contre son vendeur. Ainsi, si l’acheteur se place au
moment de la formation du contrat, a la possibilité d’engager une action en nullité pour erreur ou dol.
L’acheteur doit avoir vu que la chose présentait une qualité qui en réalité n’existe pas.

Si la chose livrée ne correspond pas à celle commandée et ne présente pas les caractéristiques spécifiées
par la convention des parties, il y a non- conformité, c’est-à-dire manquement à l’obligation de délivrance.
Lorsque la chose livrée est conforme à ce qui a été convenu, mais qu’elle est entachée d’un défaut qui la
rend inapte à l’usage envisagé il y a vice caché.

1- Garantie d’éviction :
La garantie d’éviction consiste dans l’obligation pour le vendeur ne pas troubler lui-même l’acheteur dans
la possession des choses vendues et de le défendre contre les tiers qui se prétendraient propriétaires de
ces choses.

2- Garantie des vices cachés :


Le vendeur doit à l’acheteur la garantie que la marchandise ou le matériel vendu est exempt de vices
cachés le rendant impropre à l’usage auquel il est destiné.

Lorsque la chose est vendue sur le territoire national par un vendeur étranger en vertu d’un contrat
international, ces dispositions ne sont applicables aux dommages subis par l’acheteur que dans la mesure
où elles sont considérées comme d’ordre public international.

− Conditions d’existence de la garantie : la garantie des vices cachés de la chose vendue suppose
que celui qui l’invoque ait conclu un contrat de vente, et ne soit pas un tiers à ce contrat. Dès qu’il y
a vente, la garantie s’applique sans qu’il n’y ait lieu de tenir compte ni de la nature de la chose
vendue, ni des négligences de l’acheteur ou du non-paiement du prix par celui-ci, ni de l’existence
d’une clause de réserve de propriété. Les vices cachés ne sont garantis par une assurance-
dommages que si la police le prévoit expressément.
− Impropriété de la chose : le vice doit rendre la chose impropre à l’usage auquel l’acheteur l’a
destiné et c’est à l’acheteur de prouver à quel usage il destinait la chose achetée. Le vice doit
affecter l’usage de la chose et l’acheteur doit le prouver. Lorsque le vendeur connaissait
exactement la destination du bien et que ce bien se révèle inapte à l’usage prévu, il est tenu de
l’impropriété de la chose. En revanche, lorsque l’acheteur n’a pas précisé l’usage qu’il entendait
faire du bien et qu’il a utilisé celui-ci à une fin à laquelle ce bien n’était pas destiné, l’inaptitude du
bien ne peut pas être reprochée au vendeur. A défaut de précision au moment de l’achat sur la
destination du bien, les juges apprécient l’impropriété de celui-ci par rapport à son usage normal et
habituel. Mais il n’y a pas vice caché lorsque ce n’est qu’après de longues années d’utilisation que
le produit exploité s’est avéré être frauduleux. Lorsque l’origine de l’inaptitude du bien est inconnue,
les juges ne peuvent pas en déduire qu’il y a vice caché. Lorsque le bien vendu est d’occasion,
l’usure ne peut être considérée comme un vice caché.
− Non-apparence du vice : le vice doit être caché, c’est-à-dire légitimement ignoré de l’acheteur et
que cette ignorance doit exister au moment de la vente ou de la prise en charge de la chose
vendue. Mais, le caractère caché du vice est apprécié différemment selon que l’acheteur est un
professionnel ou non.
− S’agissant d’un acheteur non professionnel :

Le défaut que présente la chose est réputé caché à son égard s’il a pu légitimement en ignorer l’existence
au jour de la vente et à condition qu’il ait au moins porté à l’examen de la chose attention qu’aurait montée
une personne normalement soucieuse de ses intérêts, mais dépourvue d’une spécialisation technique
poussée. Le vice est caché même s’il est constaté un jour après l’achat. En conséquence, ne peuvent pas
se prévaloir de l’ignorance d’un vice :

− L’acquéreur qui n’a effectué aucune vérification ou aucun essai préalable à lui faire
découvrir le vice. Cependant, le vice sera réputé cacher, même en l’absence de vérifications.
− L’acquéreur qui a reconnu l’existence d’un vice, expressément ou implicitement.
− L’acquéreur à qui l’existence du vice a été révélée par le vendeur.
− L’acquéreur qui a eu accès à la chose et qui aurait pu rendre compte du vice qu’il invoque.

− S’agissant d’un acheteur professionnel :

Le vice affectant la chose est présumé connu dans les termes suivants. L’acheteur qui un professionnel
d’un vice caché, car en raison de ses connaissances, il est censé l’avoir découvert.

Il en est de même si le contrat met à la charge de l’acheteur professionnel la recherche systématique des
défauts éventuels de la marchandise livrée.

Cependant, le vice sera toujours réputé caché, même à l’égard de l’acheteur professionnel si au jour de la
livraison, il n’a pas été en mesure de le déceler.

En tout état de cause, le vendeur professionnel ne peut être exonéré de la garantie au motif qu’il n’est pas
prouvé qu’il connaissait le vice.

L’acheteur est réputé de la même spécialité que le vendeur lorsqu’il exerce une activité de nature à lui
procurer des connaissances professionnelles comparables à celle du vendeur.

3- Antériorité du vice par rapport à la vente :


Le vice doit être antérieur à la vente, or, à la livraison de la chose vendue à l’acquéreur. La preuve cette
antériorité du vice doit être rapportée par l’acheteur.

Le vendeur ne doit donc aucune garantie des vices dont la cause est postérieure à la vente.

IV- Obligation de sécurité :


C’est la jurisprudence qui est la première a imposé une véritable obligation de sécurité aux vendeurs et
aux fabricants leur imposant de réparer les dommages susceptibles de se rattacher à un tel manquement.
La victime devra apporter la preuve du préjudice qu’elle subit et du lien de causalité entre le préjudice et le
caractère défectueux du produit.

Section 2 : obligation de l’acheteur :


I- Paiement du prix :
Le paiement du prix est la principale obligation de l’acheteur. Celui-ci doit verser au vendeur, non
seulement le prix principal mais aussi les frais accessoires selon les dispositions prévues au contrat. (Par
exemple, il doit payer les frais de transport ou aussi les taxes et impôts)

Si la vente est faite avec emballages perdues, la valeur de ceux-ci est généralement incluse dans le prix.

Si les emballages sont consignés, l’acheteur obtient le remboursement de cette valeur en restituant les
emballages.

1- Epoque du paiement :
Dans les ventes au comptant, le paiement doit être fait au moment de la livraison. Le contrat peut prévoir
une réduction de prix au profit de l’acheteur qui paie au comptant.

Dès avant la livraison, l’acheteur peut avoir à verses des arrhes qui constituent un acompte sur le prix.

2- Garantie du vendeur :
Le droit civil confère un certain nombre de garanties au vendeur qui n’est pas payé :

a. Il peut refuser de livrer la chose et exercer sur elle un droit de rétention tant qu’il n’est pas
payé.
b. Si la chose est déjà livrée, le vendeur peut exercer dans un bref délai, un droit de
revendication sur la chose pour en reprendre possession et recouvrer son droit de rétention.
Il peut aussi demander la résolution de la vente ou invoquer la clause résolutoire contenue
dans le contrat.

II- Obligation de retirement :


Lorsque la marchandise est livrable ailleurs qu’au domicile de l’acheteur, celui-ci doit la retirer dans les
délais fixés par le contrat ou par les usages. Ces délais sont de rigueur et leur inobservation entraine de
plein droit la résolution de la vente. Le vendeur peut se prévaloir de la résolution de plein droit de la vente
si les meubles vendus n’ont pas été retirés après l’expiration du terme convenu.

L’application de cette règle appelle les observations suivantes :

− Le vendeur doit avoir préalablement délivré la chose vendue dans les conditions prévues au
contrat. N’est pas le cas si la chose est atteinte d’un défaut couvert par la garantie des vices
cachés, dont la révélation autorise l’acheteur à refuser la délivrance.
− Il faut et il suffit que la vente porte sur des meubles, il importe peu que le meuble soit un corps
certain ou une chose de genre, que la vente soit à terme ou au comptant ou qu’elle soit civile ou
commerciale.
− Le contrat de vente doit fixer un terme pour le retirement et en faire une condition déterminante.
Dès l’arrivée du terme fixé pour le retirement, la chose passe aux risques de l’acquéreur et le
vendeur n’est plus obligé de la tenir à la disposition de l’acheteur.
− L’acquéreur n’a pas retiré la chose vendue tant qu’il n’en a pas pris possession. Il doit le faire au
lieu convenu et à défaut au lieu fixé par les juges.
− Le défaut de retirement doit être imputable à un fait de l’acquéreur et non à un cas de force majeure
ou à un fait du vendeur.
− Le défaut de retirement entraine la résolution de plein droit de la vente.
Cette résolution appelle les observations suivantes :

− Le vendeur est dispensé de mettre en demeure l’acquéreur de retirer la chose.


− Il ne peut invoquer la résolution de la vente qu’autant qu’il n’y a pas expressément renoncé.
− Le vendeur peut faire constater la résolution de la vente après l’expiration du terme convenu pour le
retirement.
− Il est loisible aux parties de fixer un terme pour la résolution de plein droit du contrat de vente.

L’exécution de la vente peut néanmoins être exigée par le vendeur et en tout état de cause, le vendeur qui
a subi un préjudice peut aussi demander des dommages et intérêts ;

Les dommages et intérêts se calculent au jour de l’expiration du terme convenu pour le retirement.

1- Remise par l’acquéreur des documents requis :

Lorsque la vente stipule que la livraison se fera contre remise par l’acheteur de documents déterminés,
celui-ci ne peut être livré que s’il remet lesdits documents à celui qui présente la marchandise, c’est-à-dire,
le transporteur.

2- Paiement du prix contre livraison :

Lorsque l’expédition est contre remboursement, l’acheteur ne peut pas obtenir livraison s’il n’a pas payé
le prix.

3- Vérification du dédouanement :

L’acquéreur qui reçoit une marchandise provenant de l’étranger doit s’assurer auprès du transporteur que
celle-ci a été effectivement dédouanée.

4- Contrôle de la conformité de la chose vendue :

La conformité de la chose délivrée par le vendeur par le vendeur à la commande de l’acheteur est
inhérente à l’obligation de délivrance. Elle s’apprécie dans les conditions ci-après.

− Etablissement du défaut de conformité :

L’acquéreur qui a accepté sans réserve la chose qui lui est remise est tenu pour l’avoir considéré
conforme à sa commande quant aux défauts apparents. La preuve du défaut de conformité incombe à
l’acquéreur et à défaut de preuve, l’acheteur ne peut pas invoquer le manquement du vendeur à son devoir
de conseil se rapportant à la conformité de la chose livrée.

− Détermination du défaut de conformité :

Le défaut de conformité tient à tout défaut de concordance entre la chose livrée et la commande ou les
promesses publicitaires du vendeur... En dehors de ces références conventionnelles et sauf stipulation
contraire, le défaut de conformité s’apprécie en fonction de la destination de la chose. Constitue par
exemple, un défaut de conformité :

− En cas de vente sur échantillons, la chose qui n’est pas conforme à l’échantillon.
− L’eau distribuée par une CT qui ne correspond pas à la composition attendue.
− La livraison d’un matériel qui n’atteint pas la capacité promise.
− La moindre dégradation subie par la chose dès lors que la commande porte sur une
chose neuve.

En matière de vente de produits périssables, c’est au moment de la livraison que l’acquéreur doit vérifier
l’état et la qualité de la marchandise.

− Action pour défaut de conformité :

Le défaut de conformité peut être invoqué par l’acheteur contre son vendeur et se transmet avec la chose
livrée. L’acheteur ne peut pas agir s’il a accepté la livraison sans réserve.

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