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http://creativecommons.org/licenses/by-nc-nd/2.0/fr
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
Université Claude Bernard Lyon 1
Institut des Sciences et Technique de la Réadaptation
Institut de Formation en Masso-Kinésithérapie
NOM : GLADYS
Prénom : Lucie
Formation : Masso-Kinésithérapie
Année : 3ème
Etude préliminaire
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
RESUME
Mots clefs : Video Head Impulse Test, vHIT, réflexe vestibulo-oculaire, RVO, canaux
semi-circulaires, gain, thrust, vitesse, accélération
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
ABSTRACT
Testing of the peripheral vestibular function has recently made great progress.
Indeed, the appearance of new video-based equipment and the better processing of images
has enable the development of a powerful diagnostic tool called the Video Head Impulse
Test VHIT. It allows the evaluation of the vestibulo-ocular reflex (VOR), which is inherent
to the six semicircular canals that compose the vestibule. Therapists apply brief
movements to the patient’s head called thrusts, while a camera films the reaction of the
eyes, mirrors of the vestibular function. The evaluation of the VOR is quantitatively
objectified by calculating its gain. Previous studies have shown that response obtained
varied depending on how the impulse was performed. The correlations between the gain
and the peak of velocity and between the gain and the peak of acceleration of the thrust
have been respectively demonstrated, but never within the same sample. The research work
presented here aims to demonstrate this and 36 subjects were solicited to do so (including
27 healthy subjects and 9 subjects with different pathologies). The analysis of the
correlations of the gain with this 2 parameters allowed to corroborate previous studies even
though the vHIT device was different, but also showed a more intense correlation with the
thrust acceleration than we can find with the thrust velocity. This discovery would make it
possible to refine the instructions for the realization of the thrust in order to improve the
reliability and the reproductibility of the test among the practitioners.
Key words : Video Head Impulse Test, vHIT, vestibulo-ocular reflex, VOR, semicirculars
canals, gain, velocity, thrust, acceleration, sign of Halmagyi
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Introduction ........................................................................................................................... 1
Prérequis ................................................................................................................................ 4
Matériel ........................................................................................................................ 14
Résultats : ............................................................................................................................ 18
Latéralité ...................................................................................................................... 20
Corrélation ................................................................................................................... 21
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Discussion ........................................................................................................................... 22
Limites ..................................................................................................................... 28
Conclusion ........................................................................................................................... 30
Annexes
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Fig.1. HIT d’Halmagyi et Curthoys
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Introduction
Le vestibule est un organe sensoriel qui se situe au sein de l’oreille interne, il joue
le rôle de capteur de position et d’accélération de la tête. Les six canaux semi-circulaires
qui le composent sont des accéléromètres. Ils sont également de véritables intégrateurs au
sens physique du terme : ils détectent les accélérations de tête grâce au mouvement de cils
sensoriels et permettent de savoir à quelle vitesse la tête bouge. Ils jouent un rôle dans
l’activation des muscles oculomoteurs extrinsèques grâce au réflexe vestibulo-oculaire
(RVO) qui les relie. A partir de 150°/s (Dr Ulmer, 2011), la vision à elle seule ne permet
pas de stabiliser le regard dans l’espace, c'est donc le RVO qui le permet.
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Fig.2 : Dispositif du VHIT de
SYNAPSIS
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rendant le test peu reproductible, interprétable et trop examinateur-dépendant. Le
pourcentage de faux-négatifs du HIT a récemment été estimé à 14% (Blödow et al, 2013).
Avec l’émergence des caméras de haute résolution, il s’en est suivi la création du
VHIT, présenté pour la première fois en 2004 (Alhabib et Saliba, 2016). Ce dispositif
d’enregistrement vidéo des mouvements oculaires basé sur le principe du HIT permet une
objectivation et une quantification des résultats obtenus (Ulmer et Chays, 2005). Il existe
principalement deux types de dispositifs d’enregistrement : la caméra peut être fixée sur un
masque oculaire, et ne filme dans ce cas qu’un seul œil, un autre dispositif (utilisé dans
cette étude) permet de filmer simultanément les deux yeux grâce à une caméra placée à
distance, en avant du sujet (fig. 2). Le sujet a toujours pour consigne de fixer une cible
placée en face de lui, mais cette fois-ci ses yeux et sa tête sont filmés. C’est aujourd’hui le
seul test disponible qui évalue la fonction de chacun des 6 canaux SC, les autres tests ne
proposant d’évaluer que celle des latéraux. De plus la fonctionnalité des canaux est testée à
vitesse élevée, celle à laquelle nous effectuons le plus de mouvements au quotidien,
contrairement aux autres tests qui proposent de la tester à très basse vitesse (épreuve
calorique). Il fait preuve d’une très bonne spécificité avoisinant les 90%, et une sensibilité
oscillant de 41 à 87% selon les pathologies (Alhabib, 2016). Ce test a également de
nombreux avantages comme un faible temps d’exécution (10 minutes maximum pour
tester les 6 canaux), une bonne reproductibilité et un résultat objectif quantifiable via le
calcul du gain du RVO (Murnane et al, 2014).
Selon les premiers penseurs de ce test, il est conseillé de faire des thrusts de tête à
des vitesses supérieures à 200°/s afin de shunter le réflexe optocinétique (réponse des
muscles oculomoteurs au glissement de l’image sur la rétine). En pratique, étant difficile
d’appliquer des thrusts toujours similaires, il a semblé intéressant pour certains auteurs de
regarder si le gain évoluait en fonction de la vitesse ou de l’accélération angulaires du
thrust. Dans la littérature on trouve des études qui ont montré que le gain est inversement
corrélé à la vitesse maximale de thrust (Matiño-Soler et al, 2015). On sait également que le
gain est corrélé négativement avec l’accélération maximale de thrust (Weber et al., 2008).
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faudrait alors s’interroger s’il vaut mieux privilégier un paramètre plutôt que l’autre dans la
réalisation du thrust.
L’étude présentée est une étude prospective effectuée auprès de 27 sujets sains et de
9 sujets ayant une atteinte vestibulaire. Les données ont été recueillies grâce à un dispositif
de VHIT SYNAPSYS®.
Dans un deuxième temps, nous regarderons s’il y a une corrélation plus forte de
l’une de ces deux associations au sein d’une même catégorie, et s’il existe des différences
entre les catégories.
Etant donné que l’amplitude du mouvement de tête est faible (30° de rotation), nous
nous attendons à ce qu’une vitesse maximale donnée corresponde à une seule valeur
d’accélération maximale donnée. Dans ce cas l’hypothèse testée est qu’il n’existerait pas
de différence entre les corrélations gain-vitesse et gain-accélération.
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Fig.3 : Coupe frontale d’un sujet
au niveau de son vestibule
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Prérequis
Les canaux semi circulaires sont rattachés par leurs deux extrémités à la cavité
utriculaire, cependant une seule de leurs extrémités communique avec, car l’autre présente
une dilatation appelée « ampoule » où l’on retrouve la crête ampullaire qui est le capteur
sensoriel des canaux. Cet épithélium sensoriel obstrue un tiers du canal, les deux autres
tiers sont obstrués par la cupule qui est une masse gélatineuse recouvrant le tout.
L’ampoule est solidement arrimée au labyrinthe osseux afin d’être parfaitement solidaire
des mouvements de la tête. Dans cet épithélium on trouve des cellules de soutien et des
cellules ciliées qui transforment le signal mécanique d’accélération perçu en signal
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Fig.6 : schéma représentant les 2 types de cellules ciliées ampullaires, leur configuration et leur
emplacement respectif (type I à l’apex et type II au pôle basal) .
Fig.7 : schéma des différents plans de stimulation des paires des CSC. Si la tête se positionne dans le
plan LARP (30° vers la droite), les canaux antérieur gauche (rouge) et postérieur droit (bleu) seront
stimulés si on bascule la tête en avant ou en arrière, car ils se trouvent dans le plan du mouvement.
Dans le plan RALP (tête à 30° vers la gauche), il en est de même pour les canaux antérieur droit
(rouge) et postérieur gauche (bleu). Pour les CSC latéraux, si on tourne la tête à gauche, il y aura donc
une stimulation de la paire, dans le sens excitateur pour le gauche (rouge) et inhibiteur pour le droit
(bleu)
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électrique. De manière générale une seule cellule ciliée présente à son pôle apical un
ensemble de 50 à 120 stéréocils qui offrent un arrangement en « tuyau d’orgue » de
manière croissante en direction d’un grand cil nommé kinocil (Goffinet, 1994).
On a deux types de cellules ciliées. Les cellules en calice de type I ne codent que
pour un potentiel excitateur, elles sont aussi appelées cellules phasiques car elles ne
déchargent pas en continu. Elles codent pour les hautes vitesses de tête. Tandis que les
cellules en bouton de type II, appelées cellules toniques ont une activité électrique au
repos. Cette émission basale permet donc aux cellules toniques de coder à la fois pour une
excitation et pour une inhibition (grâce à la baisse de la fréquence basale de décharge).
Elles codent donc pour les basses vitesses de tête.
Les mouvements qui rapprochent et éloignent les stéréocils des kinocils ne sont pas
les mêmes selon les canaux semi-circulaires. Pour les canaux horizontaux: les
mouvements ampullipètes (en direction de l’ampoule) sont excitateurs, et les
mouvements ampullifuges sont inhibiteurs. C’est l’inverse pour les canaux semi
circulaires verticaux (Guyot et Crescentino, 2008).
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Fig.8: effet de la pesanteur sur les macules : lorsque l’on penche la tête en avant les otolithes sont
entraînés vers le bas sous l’action de la pesanteur, et déplacent avec eux les stéréocils.
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le canal antérieur gauche et ampullipète pour le postérieur droit. Inversement si, dans ce
même plan, la tête va en arrière, on aura une action excitatrice sur le canal postérieur
gauche et inhibitrice sur l’antérieur droit. Il existe de même un plan appelé LARP (left
anterior/right posterior) qui correspond à une orientation de 30° vers la droite, il va
stimuler à la fois le canal antérieur gauche et le postérieur droit (Murnane et al., 2014).
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Fig.9 : Schéma de la vascularisation du vestibule et de la cochlée
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Vascularisation du système vestibulaire
La vascularisation de l'oreille interne dépend essentiellement du système vertébro-
basilaire. Il donne naissance à l'artère antéro-inférieure et à l’artère postéro-inférieure.
Cette dernière perfuse la portion du tronc cérébral où se trouvent les noyaux vestibulaires.
L’artère vestibulaire antérieure vascularise l'utricule, une petite partie du saccule, et les
canaux semi-circulaires supérieur et externe.
L'artère cochléaire propre irrigue les trois quarts supérieurs de la cochlée et l'artère
vestibulo-cochléaire irrigue le quart restant par sa branche cochléaire. La branche
vestibulaire de l'artère vestibulo-cochléaire vascularise la majorité du saccule, une petite
partie de l'utricule et le canal semi-circulaire postérieur. (fig.9)
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Fig 11 : Génération du message vestibulaire d’une cellule phasique
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pour pénétrer le tronc cérébral par le sillon bulbo-protubérantiel et ensuite se projeter sur
les noyaux vestibulaires.
Le nerf vestibulaire transmet les informations codées par les cellules ciliées
vestibulaires aux noyaux vestibulaires centraux. Il est constitué des neurones vestibulaires
primaires dont les corps cellulaires se situent au niveau du ganglion vestibulaire ou
ganglion de Scarpa, dans le méat acoustique interne. Les fibres du nerf vestibulaire ont un
diamètre qui varie entre 1 et 10 µm. On distingue classiquement des fibres de large
diamètre qui innervent les cellules ciliées de type I et des fibres de plus petit diamètre qui
innervent les cellules sensorielles de type II. Au repos, les neurones vestibulaires de petit
diamètre déchargent spontanément à une fréquence d’environ 90 potentiels d’action par
seconde (PA/s). L’activité de décharge basale de ces neurones est modulée à raison de 0,5
PA/s par degré de rotation de tête. Dans une direction la fréquence des PA/s peut
augmenter jusqu’à près de 400 PA/s à des vitesses de 800°/s. Dans le sens inhibiteur,
lorsque la fréquence des PA émis diminue jusqu’à 0 PA/s, ils peuvent donc coder pour une
vitesse de 180°/s (Guyot et Crescentino, 2008) (fig.11). Cela explique pourquoi lors des
mouvements rapides supérieurs à 180°/s de tête, seules les informations émises par les
cellules phasiques du canal excité sont prises en compte, il n’y aura pas d’informations
inhibitrices données par les cellules toniques du côté controlatéral. (Ulmer et Chays, 2005).
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Fig 12 : Projections des nerfs vestibulaires issus du vestibule sur le tronc cérébral
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Le système nerveux central
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Fig 13 : Schémas des différents muscles oculomoteurs vus de profil sur un oeil gauche et de face sur
un oeil droit
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Anatomie oculomotrice : les muscles et leur innervation
La fonction oculomotrice est réalisée par six muscles :
Les muscles oculomoteurs sont innervés par trois nerfs crâniens qui sont :
- Le nerf oculomoteur IIIème paire de nerfs crâniens: pour les muscles droits
supérieur, inférieur et interne et petit oblique
- Le nerf trochléaire IVème paire : pour le muscle grand oblique
- Le nerf abducens VIème paire : pour le muscle droit externe
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Fig 14: Description des étapes du
RVO lors de la fixation d’une cible
placée en face d’un sujet:
2- Mouvement d’endolymphe
ampullipète excitateur gauche et
mouvement d’endolymphe
ampullifuge inhibiteur droit
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importante à des vitesses très basses de mouvement de tête et également chez les sujets
pathologiques. L’action du RCO est minime chez les sujets sains, étant devancé par le
réflexe vestibulo-oculaire (RVO) qui intervient plus rapidement. (Fetter, 2007)
Les canaux horizontaux sont principalement connectés aux muscles droits internes
et droit externes qui sont impliqués dans les mouvements horizontaux de l’œil. D’une
manière réflexe et automatique, la stimulation des nerfs ampullaires horizontaux induit des
potentiels excitateurs dans le muscle droit externe controlatéral et dans le muscle droit
interne ipsilatéral. Des potentiels d’action inhibiteurs sont aussi induits dans le muscle
droit externe ipsilatéral et dans le muscle droit interne controlatéral. Il s’ensuit un
mouvement horizontal de l’œil du côté opposé au nerf ampullaire horizontal excité, ce qui
permet de compenser le mouvement de la tête afin de garder le regard stable (fig.14).
Un mouvement de la tête vers le bas (excitation des canaux antérieurs) entraîne des
mouvements synchrones des deux yeux vers le haut avec la contraction bilatérale des
muscles droits supérieurs et controlatéral du muscle petit oblique. De la même manière un
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mouvement de la tête vers le haut provoque des mouvements des deux yeux vers le bas
grâce à la contraction bilatérale des muscles droits inférieurs et du muscle grand oblique
ipsilatéral (De Waele et Huy, 2001).
En cas de déficit du RVO, les yeux bougent de manière synchrone avec la tête
forçant le patient à faire des saccades de correction à la fin du mouvement afin de refixer la
cible alors perdue. Elles peuvent se faire soit pendant (covert saccade) ou à la fin du
mouvement (overt saccade). Dans le premier cas, il est difficile de les identifier à l’œil nu
(Weber et al., 2008).
Dans cette étude, le gain est calculé selon la méthode suivante : sur un intervalle de 40 ms
avant l’accélération maximale de tête et de 80ms après, le logiciel ajuste les courbes de
vitesse des yeux sur celle de la tête, le gain est alors obtenu lorsque l’erreur entre les
courbes est minimale (méthode des moindres carrés). S’il y a covert saccade, le calcul est
le même mais se fait sur un intervalle 40 ms avant l’accélération maximale jusqu’au début
de la saccade.
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Méthologie de recherche
Population sollicitée
-Avoir des vertiges et/ou troubles de l’équilibre (en l’absence de pathologie vestibulaire
connue)
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Fig.15 : Photo montrant le matériel
nécessaire à
l’expérimentation (dispositif
caméra du vHIT + cibles au mur +
fauteuil + ordinateur)
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Matériel
Le dispositif du Video Head Impulse Test: VHIT
La cible
Le sujet est placé à 2 mètres d’un mur où se trouve une cible à fixer définie par un
marquage rond en couleur.
Le fauteuil
Le sujet est assis sur un fauteuil d’hauteur réglable afin que la tête soit à la même
hauteur que la caméra.
Un ordinateur
Il est nécessaire d’avoir un ordinateur auquel est relié le VHIT pour supporter son
logiciel, exporter les données récoltées et classer et analyser les résultats via Microsoft
Excel® et le logiciel Statistica® (fig.15).
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Fig.16 : Photo d’une acquisition
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Déroulement de l’expérience
A l’arrivée des sujets, on leur explique le déroulement de l’expérience. Après avoir
signé le document de consentement éclairé (cf : Annexe I), chaque sujet remplit une fiche
de renseignements (cf : Annexe II). Si tous les critères d’inclusion sont remplis et que le
questionnaire ne signale aucun critère de non inclusion, l’expérimentation peut
commencer.
Le sujet est assis sur le fauteuil. On lui donne pour consigne de fixer un point sur le mur en
face de lui qu’il doit regarder tout le long de la manipulation. Il faut alors régler la hauteur
du fauteuil afin que ses yeux se trouvent à la même hauteur que l’objectif de la caméra. Via
le logiciel du vHIT sur l’ordinateur on règle avec plus de précision ensuite la hauteur et la
latéralité de la caméra afin que cette dernière cadre bien le regard du sujet : c’est le
moment de la calibration. Puis on commence l’acquisition.
Lorsque l’on teste les canaux horizontaux, le point à fixer est central, droit devant, la tête
est bougée de 30° vers la droite ou vers la gauche par l’expérimentateur qui se tient
derrière le sujet.
Les thrusts de tête sont délivrés manuellement par un seul expérimentateur à des vitesses
différentes. Un minimum de 10 impulsions a été enregistré pour chaque sujet dans chaque
canal testé. Toutes les impulsions sont d’abord effectuées du côté droit puis du côté gauche
chez les sujets sains, et seulement du côté atteint chez les sujets pathologiques (fig.16).
Par la suite toutes les données recueillies sont ordonnées sur Microsoft Excel® en 2 feuilles
de calcul, afin de faciliter leurs analyses par le logiciel statistique. Dans la 1ère feuille (cf :
Annexe IV), chaque impulsion est rentrée dans une ligne avec la valeur du gain, de la
vitesse maximale, de l’accélération maximale, et les caractéristiques du sujet (sexe, âge et
pathologie). Dans la 2 ème feuille de calcul (cf : Annexe V) chaque ligne correspond à un
sujet et les moyennes des variables des impulsions vers la droite et des impulsions vers la
gauche sont calculées séparément.
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Analyse statistique
Le traitement des données est effectué à l’aide du logiciel de traitement statistique
Statistisca® et du logiciel Microsoft Excel®.
Statistique descriptive
Nous caractérisons tout d’abord la population de l’échantillon à partir des variables
indépendantes : sexe, âge et pathologie.
Statistique inférentielle
Le critère de jugement utilisé dans cette étude est la valeur du gain du RVO. Les
deux autres variables utilisées sont l’accélération et la vitesse maximales du thrust. Nous
calculons les moyennes de ces 3 variables obtenues au sein de chaque catégorie,
l’intervalle de confiance à 95%, la médiane, ainsi que les maxima et minima et l’écart type
des variables.
Nous calculons ensuite la valeur moyenne du gain obtenu au sein de différentes plages de
vitesse et d’accélération pour chaque catégorie.
Distribution statistique
Selon des études antérieures, une différence de réponse a été montrée selon la
direction de l’impulsion. Cette différence s’expliquerait par le fait que seul l’œil droit était
filmé avec les dispositifs de vHIT utilisés dans ces études, or dans l’étude présentée ici le
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Résultat Conclusion Conclusion pratique
statistique
p-value > 0,05 On retient H0 On conclue que nos 2 séries de données n’ont pas de corrélation avec
un risque de se tromper de 5%
p-value < 0,05 On rejette H0 Nos 2 séries de données ont une corrélation avec un risque de se
tromper de 5%
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dispositif utilisé filmant les deux yeux, il semble intéressant de vérifier la persistance ou
non de la différence de réponse en fonction de la latéralité.
Pour ce faire, un test non paramétrique de Wilcoxon est effectué afin de de tester
l’hypothèse H0 d’égalité de la moyenne des gains gauches avec la moyenne des gains
droits. Ce test est effectué seulement chez les sujets sains afin de tester uniquement
l’impact de la latéralité. Ce test nous permettra ainsi de savoir si l’on peut rassembler
toutes les prises indifféremment de leur latéralité afin de faire un groupe plus important de
valeurs pour évaluer les différentes corrélations.
Corrélations
Comme le vHIT est un test diagnostic réalisé pour déceler des déficits au sein d’une
population générale : il semble intéressant de regarder si nous retrouvons une corrélation
entre le gain et la vitesse du thrust et le gain et l’accélération du thrust au sein d’une
population générale comprenant des sujets sains et pathologiques. Dans un premier temps
nous effectuons donc ces corrélations sur l’ensemble de l’échantillon, nous analysons
ensuite différemment le groupe des sujets sains et le groupe des sujets pathologiques. Et
enfin nous regardons plus précisément les corrélations au sein de chaque pathologie
distincte.
Afin de visualiser les résultats, des droites de modélisation linéaire sont également
construites graphiquement pour les corrélations évaluées.
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Tab.2 : Tableau récapitulatif de la population inclue dans l’étude
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Résultats :
Population inclue
La moyenne du gain est d’une valeur de 0,80 et se trouve donc dans l’intervalle de
confiance à 95% de la population générale [0,77-0,81]. La médiane du gain se situe à 0,94.
La valeur minimale observée est de 0 et la valeur maximale est de 1,18. L’écart-type est
égal à 0,31.
Concernant la vitesse maximale des thrusts, elle est de 155°/s en moyenne. La médiane se
situe aussi à 155°/s. La vitesse maximale la plus basse donnée est de 65°/s et la plus élevée
de 287°/s. L’écart-type est égal à 42°/s.
Pour l’accélération maximale des thrusts, elle est de 2990°/s2 en moyenne. La médiane se
situe à 2885°/s2. L’accélération maximale la plus basse donnée est de 874°/s2 et la plus
élevée de 8266°/s2. L’écart type est égale à 1172 °/s2.
Sujets sains
738 impulsions ont été données au sein de cette catégorie.
La moyenne du gain est d’une valeur de 0,98 et se trouve donc dans l’intervalle de
confiance à 95% de la population générale [0,97-0,98]. La médiane du gain se situe à 0,99.
La valeur maximale observée est de 0,54 et la valeur minimale est de 1,18. L’écart-type est
égal à 0,08.
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Tab.3 : tableau regroupant l’analyse des variables étudiées au sein des 3 catégories principales : sur
l’échantillon complet, pour tous les sujets sains et pathologiques
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Concernant la vitesse maximale des thrusts, elle est de 164°/s en moyenne. La médiane se
situe à 161°/s. La vitesse maximale la plus basse donnée est de 76°/s et la plus élevée de
283°/s. L’écart-type est égal à 36°/s.
Pour l’accélération maximale des thrusts, elle est de 3088°/s2 en moyenne. La médiane se
situe à 3021°/s2. L’accélération maximale la plus basse donnée est de 1024°/s2 et la plus
élevée de 6592°/s2. L’écart type est égale à 977 °/s2.
Sujets pathologiques
374 impulsions ont été données au sein de cette catégorie.
La moyenne du gain est d’une valeur de 0,42 et se trouve donc dans l’intervalle de
confiance à 95% de la population générale [0,36-0,45]. La médiane du gain se situe à 0,43.
La valeur minimale observée est de 0 et la valeur maximale est de 1,07. L’écart-type est
égal à 0,27.
Concernant la vitesse maximale des thrusts, elle est de 136 °/s en moyenne. La médiane se
situe à 129°/s. La vitesse maximale la plus basse donnée est de 65°/s et la plus élevée de
287°/s. L’écart-type est égal à 46°/s.
Pour l’accélération maximale des thrusts, elle est de 2798°/s2 en moyenne. La médiane se
situe à 2428°/s2. L’accélération maximale la plus basse donnée est de 874°/s2 et la plus
élevée de 8266°/s2. L’écart type est égale à 1466 °/s2. (tab.3)
- 197 impulsions ont été délivrées chez les sujets atteints de névrite pour qui la
moyenne du gain est de 0,47.
- 69 impulsions ont été délivrées chez les sujets ayant subi une opération suite à un
neurinome. La moyenne de leur gain est de 0,26.
- 22 impulsions ont été délivrées chez le sujet ayant subi une neurotomie. La
moyenne de leur gain est de 0,22.
- 86 impulsions ont été délivrées chez les sujets atteint de presbyvestibulie. La
moyenne de leur gain est de 0,48.
Le détail des autres variables au sein de chaque pathologie se trouve dans l’annexe VII.
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Tab.4 : tableau récapitulant la moyenne du gain obtenu dans chaque catégorie selon des plages
d’accélération maximale
Tab.5 : tableau récapitulant la moyenne du gain obtenu dans chaque catégorie selon des plages de
vitesse maximale
Tab.7 :
tableau de
valeurs
issues du
test de
Wilcoxon
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(CC BY-NC-ND 2.0)
Le calcul de la moyenne du gain au sein de différentes plages de vitesse et
d’accélération montre globalement une diminution progressive du gain au sein de toutes les
catégories pour des vitesses allant de 50 à 250°/s et des accélérations allant de 1000 à
6000°/s. (tab. 4 et 5 )
Latéralité
Nous voulions ensuite vérifier que la moyenne des gains à droite n’était pas
significativement différente de la moyenne des gains à gauche (tab.6). A l’issue du test de
Wilcoxon, on retrouve une p-value > 0,05 (p=0,60 dans notre cas) cela nous permet de
conclure qu’il n’y a pas de différence significative entre la valeur des gains à droite et à
gauche (tab.7).
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Tab.8 : Tableau récapitulant les valeurs issues du test de Wilcoxon
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Corrélation
Au sein de l’échantillon complet, nous ne trouvons pas de corrélation significative
pour le couple gain-accélération (p=0,13) et la corrélation du gain avec la vitesse maximale
du thrust est significative (p=0) mais très faible (r=0,09) .
Pour tous les autres couples gain-vitesse et gain-accélération, les résultats montrent
une p-value < 0,05 ce qui nous permet de statistiquement conclure à une corrélation
significative entre toutes ces associations. De plus le niveau de corrélation apparaît plus
élevé pour les couples gain-accélération que pour les couples gain-vitesse au sein des
catégories suivantes :
Chez les sujets ayant subi une opération d’un neurinome : r= -0,59 contre r= -0,52
Il n’y a que pour la catégorie du sujet ayant subi une neurotomie pour qui la
puissance de la corrélation n’est pas plus élevée pour le couple gain-accélération maximale
(r=-0,90) que pour le couple gain-vitesse maximale (r=-0,90). (tab.8)
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
Discussion
Avant d’interpréter les résultats obtenus sur le gain et de les comparer avec ceux de
la littérature, il semble important de noter qu’il existe plusieurs manières de le calculer.
Dans l’étude ici présentée le logiciel SYNAPSYS® du VHIT calcule le gain selon la
méthode des moindres carrés : le logiciel ajuste les courbes de vitesse des yeux sur celle de
la tête sur un intervalle de 40 ms avant et de 80 ms après l’accélération maximale de tête et
le couple gain-latence est obtenu lorsque l’erreur entre les courbes est minimale. Dans
d’autres études, les gains peuvent être calculés comme étant le ratio de deux vitesses, ou de
deux accélérations ou encore de deux aires sous des courbes. De plus ils peuvent être
calculés sur des intervalles de temps différents comme sur plusieurs millisecondes avant la
vitesse ou l'accélération maximale de la tête, ou sur plusieurs millisecondes après le début
du mouvement de la tête ou durant toute l’impulsion. En 2015, Mc Garvie explique qu’un
gain calculé comme étant le ratio de l’aire sous la courbe de la vitesse des yeux sur l’aire
sous la courbe de la vitesse de la tête (AUC : areas under curve) est un gain de position
préférable aux autres calculs de gain car il serait moins impacté par les biais (comme le
glissement du masque par exemple).A notre connaissance, aucune étude n’a mesuré le gain
selon plusieurs techniques au sein du même échantillon afin de savoir si les valeurs étaient
comparables. Comme nous ne savons pas s’il existe de différence de résultat selon la
technique utilisée, nous nous tiendrons à comparer uniquement les évolutions du gain
obtenu par rapport à celles déjà décrites dans la littérature et non pas leurs valeurs
numériques.
Dans la réalisation des thrusts de tête au vHIT il est recommandé de faire des
impulsions de tête >200°/s pour shunter le réflexe optocinétique afin d’être certain qu’il
n’y ait plus l’intervention du glissement rétinien de l’image et que le sujet réagisse comme
s’il était dans l’obscurité totale (Ulmer et Chays, 2005). Or en voulant étudier l’évolution
du gain en fonction de la vitesse et de l’accélération, on a voulu avoir une variabilité de
thrust plus importante, cela implique que le gain obtenu avec une vitesse de thrust
inférieure à 150-200°/s peut être le reflet d’une combinaison de plusieurs réflexes et non
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GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
Articles Valeurs du gain trouvées Type de gain Gain étudié en fonction de la
vitesse ou de l’accélération
Matino- Sains : Ratio de l’aire sous la En fonction de la vitesse
Soler -A/ 1.12 ± 0.10 de 70-90°/s courbe de la vitesse des yeux
-B/ 1.08 ± 0.09 de 100-120°/s sur l’aire sous la courbe de la
-C/ 1.05 ± 0.08 de 140 -160 °/s vitesse de la tête durant
-D/ 1.02 ± 0.10 de 180 – 200°/s l’impulsion
Déafférentation vestibulaire
unilatérale :
-0.47 à 750°/s2
-0.13 à 6000°/s2
Névrite vestibulaire :
-0.59 à 750°/s2
-0.43 à 2000°/s2
-0.29 à 6000°/s2
Tab.9 : tableau récapitulatif des résultats de 2 études antérieures évaluant l’évolution du gain
en fonction de la vitesse et de l’accélération du thrust
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
pas uniquement celui du RVO. Il pourrait notamment y avoir l’intervention du réflexe
optocinétique précédemment cité, mais aussi le réflexe cervico-oculaire. Ce dernier est
rudimentaire et peut être ignoré chez les sujets sains. Cependant chez des patients avec une
perte de fonction des CSC, il peut y avoir une potentialisation du réflexe cervico-oculaire
avec l’utilisation des afférences proprioceptives cervicales pouvant déclencher des
saccades compensatoires préprogrammées, indépendamment des CSC. (Fetter, 2007).
L’écart type du gain de la catégorie des sujets sains est très bas (σ=0,08) autrement
dit la dispersion des valeurs par rapport à la moyenne est faible. Il y a très peu de
variabilité inter-individuelle de réponse des CSC des sujets sains. La fonction
vestibulaire apparaît être très stable pour importe la stimulation.
L’écart type du gain de la catégorie des sujets pathologiques est plus important
(σ=0,27), la réponse vestibulaire est moins constante chez les sujets pathologiques.
Les moyennes des gains calculées selon des plages de vitesse croissante (tab.4)
diminuent progressivement de manière comparable à l’analyse de l’étude présentée ci-
contre (tab.9).
Il n’en est pas de même concernant l’évolution des moyennes des gains selon des
plages d’accélération croissante (tab.5). Nous ne trouvons pas de pic de gain atteint à une
certaine valeur de vitesse ou d’accélération, comme Weber 2008 a pu le rapporter. En effet
dans son étude la courbe de gain des sujets sains n’est pas exactement linéaire car elle
atteint un maximum à 1700°/s2. Chez les patients, on ne retrouve pas ce maximum de gain
du côté sain. Cette absence suggère que l’origine de ce maximum chez les sujets sains peut
être due à une interaction du canal testé avec le canal controlatéral, ce qui est impossible
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dans le cas des sujets pathologiques. Cette valeur à laquelle le pic est atteint reflèterait un
seuil d’accélération inhibiteur du canal controlatéral, au-dessus duquel seul le canal
ipsilatéral contribuerait à la réponse du RVO. Il ne serait donc pas nécessaire de dépasser
cette valeur d’accélération afin de n’avoir uniquement la réponse du canal testé. Le fait que
nous ne trouvions pas la même évolution du gain dans notre étude pourrait être la
conséquence de biais, il serait intéressant de revérifier cette évolution au sein d’un
échantillon plus important.
Dans cette étude nous n’avons pas trouvé de différence de réponse selon le côté
testé, cela signifie qu’il n’y a pas d’asymétrie de réponse chez les sujets sains. La moyenne
des gains du côté droit n’était pas plus élevée que celle du côté gauche comme ce qui est
retrouvé dans plusieurs études antérieures. Plusieurs explications ont été données pour
expliquer ce phénomène : l’oeil adducteur (droit dans les impulsions vers la droite) doit
faire un mouvement plus important que l’oeil abducteur (droit dans les impulsions vers la
gauche) pour fixer une cible (Mc Garvie et al., 2015). Cette étude a utilisé un dispositif
d’enregistrement oculaire ne filmant que l’oeil droit c’est pourquoi le phénomène
asymétrique décrit ne peut pas s’annuler, et la moyenne des gains apparaît
significativement différente selon la direction d’impulsion. Ce phénomène n’apparaît donc
pas avec le dispositif de caméra à distance filmant les 2 yeux utilisé dans l’étude présentée
ici.
L’explication peut aussi résider dans le fait que la moyenne de vitesse des
impulsions vers la droite est plus faible que celles vers la gauche car l’examinateur étant
droitier, il est plus facile pour lui de bouger rapidement la tête vers la gauche. Or on sait
que le gain diminue avec l’augmentation de la vitesse. Cet effet n’a pas été retrouve dans
notre étude, bien que l’examinateur soit droitier. (Matiño-Soler et al., 2015)
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gauche, ce ne serait pas visible dans le cas d’un dispositif filmant les 2 yeux comme c’est
le cas dans notre étude.
Corrélations
Pour toutes les catégories, sauf pour le sujet ayant subi une neurotomie, les
corrélations retrouvées montrent que plus le thrust est délivré à une vitesse élevée plus le
gain obtenu est bas, il en est de même de façon plus marquée avec l’augmentation de
l’accélération du thrust. Dans la pratique cela signifie qu’il vaudrait mieux privilégier une
accélération de thrust élevée afin de révéler au mieux les déficits.
Le fait que l’on ne retrouve pas une corrélation gain-accélération plus importante
que la corrélation gain-vitesse pour le sujet ayant subi une neurotomie suit à un Ménière
pourrait s’expliquer par le fait que le nombre d’acquisitions est très faible (N=22). C’est la
catégorie qui comprend le moins d’observations : l’analyse statistique peut donc être
erronée.
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rassemblement des valeurs de ces 2 groupes de sujets donne un nuage de points
hétérogène, il semble donc compréhensible que nous n’obtenions pas de corrélation
significative gain-accélération au sein de la population générale.
Enfin nous remarquons que les corrélations entre les 2 associations sont plus fortes
chez les sujets pathologiques que chez les sujets sains. L’hypothèse qui peut être donnée
pour expliquer ce phénomène est que la fonction vestibulaire chez les sujets sains peut être
considérée comme linéaire, car le gain évolue peu et reste proche de 1 peu importe le
stimulus perturbateur. Tandis que la fonction vestibulaire des sujets atteints ne pouvant pas
« suivre » lors de stimuli plus intenses, le gain diminue de façon plus importante en
fonction de l’augmentation de difficulté du thrust. En d’autres termes plus le gain est
faible, plus sa proportion à varier est importante.
Les acquisitions de chaque individu pour cette étude ont été recueillies après une
unique session, cependant on peut étendre ces résultats et considérer qu’ils ont une bonne
reproductibilité. Une autre étude (Murnane et al., 2014), utilisant le même dispositif de
VHIT SYNAPSYS, a montré qu’il n’y avait pas de différence significative des résultats
entre 2 sessions d’impulsion effectuées à 14 jours d’écart.
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Comme nous n’avions pas assez d’individu pour former des groupes selon l’âge
dans chaque catégorie cette étude n’a pas pu prendre en compte le paramètre de l’âge dans
l’évolution du gain. Deux individus de 70 ans et de 82 ans ont été inclus dans cette étude.
Or selon Matiño-Soler et d'autres auteurs (2015) il existe une diminution du gain retrouvée
chez les sujets de 70 ans à partir de 180°/s, chez les sujets âgés de 80 ans et à partir de
140°/s et chez les sujets âgés de 90 ans à partir de 70°/s. L’évolution de leur gain en
fonction de la vitesse a donc pu donc être impactée par leur âge.
Biais de statistique
Nous avons utilisé des tests statistiques non paramétriques bien que certaines
variables suivaient une distribution normale pour simplifier l’analyse à effectuer. On peut
donc considérer que les résultats obtenus ne sont pas statistiquement rigoureux.
Biais de réalisation
Concernant le déroulement de l’expérience sur les sujets sains, les impulsions ont
toutes été d’abord exécutées d’un côté puis de l’autre pour qu’il soit plus simple à
l’examinateur d’appliquer des thrusts de vitesse croissante afin de constituer des plages de
vitesses similaires et donc des moyennes de vitesse et d’accélération comparables entre les
individus. Le fait que les impulsions n’aient pas été imprévisibles aurait pu créer un biais
causé par le phénomène d’anticipation comme le rapporte (Wuyts, 2008).
Dans l’étude précédemment citée : 42% des tracés ont été jugés non interprétables par
inspection visuelle à cause de la présence d’artefact (malgré après avoir été accepté par le
filtrage interne de l’algorithme du logiciel). D’autres artefacts relevés étaient dus à
l’utilisation d’une caméra sur masque (lâcheté de la sangle ou toucher du masque lors de
l’impulsion) et ne sont donc pas présents dans cette étude. Connaissant la fréquence
d’apparition des artefacts relevés, il faut avoir au moins 10 impulsions au vHIT pour une
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mesure moyenne du gain du RVO : ce qui a été effectué dans le travail d’étude présenté ici.
La méthode recommandée dans cette publication pour repérer les artefacts est d’analyser la
forme des tracés graphiques des acquisitions vHIT. Pour des évaluateurs expérimentés
cette méthode semble avoir une très bonne reproductibilité inter-évaluateur.
Lors de cette étude, la forme des tracés a été contrôlée au cours des impulsions pour
voir s’il n’y avait pas de courbe vraiment à part, non en forme de cloche comme
l’entrainerait par exemple une fermeture des yeux si le correcteur automatique du logiciel
ne l’avait pas déjà exclue automatiquement. De plus le logiciel SYNAPSYS® du vHIT
offre la possibilité d’analyser la vidéo image par image de l’impulsion juste effectuée, ce
qui a été fait dans cette étude si la courbe d’acquisition n’avait pas une forme classique.
Cependant cela a été effectué par un manipulateur non expérimenté comme ce qui est
vivement préconisé par Mantokoudis.
Limites
Utilisation d’un dispositif non validé comparativement au gold standard
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Exploration des cellules phasiques uniquement
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Conclusion
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En parallèle nous avons confirmé qu’il n’existe pas de différence de gains selon la
direction des impulsions comme retrouvé dans plusieurs études antérieures, cet effet
semble donc être un artefact du dispositif de vHIT utilisé ne filmant qu’un seul oeil.
Comprenant un faible échantillon, il serait nécessaire que cette étude soit reconduite
avec un nombre plus important de sujets afin de valider ces résultats.
Le vHIT tend à être un instrument diagnostic de plus en plus utilisé, il aurait par
exemple une meilleure sensibilité que l’IRM pour détecter des AVC de petite localisation
sur les voies vestibulo-oculaires ou vestibulo-cérébelleuses (Newman-Toker et al, 2015). Il
semblait donc intéressant de se pencher sur différents paramètres de réalisation du thrust
pouvant impacter son résultat et donc le diagnostic. Cette étude a donc permis d’affiner le
protocole de réalisation. Afin de déceler au mieux les déficits chez les patients et donc
d’améliorer la sensibilité du test, il semble plus judicieux de donner pour consigne aux
praticiens d’effectuer des thrusts comportant une forte accélération.
Il semblerait aussi intéressant pour les praticiens que les fabricants de vHIT fassent
apparaître l’accélération des thrusts en feedback, afin qu’ils puissent la contrôler et qu’ils
essaient de toujours respecter une accélération constante pour toutes les acquisitions.
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ANNEXES
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SOMMAIRE DES ANNEXES
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ANNEXE I : FORMULAIRE DE CONSENTEMENT ECLAIRE
J’ai par ailleurs pris connaissance de toutes les informations données aux
participants de la recherche et portant sur :
Après avoir discuté librement et obtenu réponse à toutes mes questions, j’accepte de
participer à cette étude. Mon consentement ne décharge pas les organisateurs de la
recherche de leurs responsabilités. Je conserve tous mes droits garantis par la loi.
Signature : Signature :
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ANNEXE II : FICHE DE RENSEIGNEMENTS
Nom – Prénom :
Sexe : Homme Femme
Date de naissance :
Avez-vous été traité pour des douleurs ou des raideurs cervicales ? Oui
Non
Avez-vous actuellement des douleurs cervicales ? Oui
Non
Souffrez-vous actuellement de troubles de l’équilibre ou de vertige ? Oui
Non
Avez-vous été traité pour des troubles de l’équilibre et/ou pour des vertiges ? Oui
Non
Avez-vous des antécédents de pathologie vestibulaire ? Oui
Non
Si oui, lesquels ?
………………………………………………………………………………………
Êtes-vous atteint d’une maladie neurologique ? Oui
Non
Si oui, laquelle ?
………………………………………………………………………………………
Fait à Le Signature
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ANNEXE III : ATTESTATION DE PRODUCTION D’AUTORISATIONS
ECRITES
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ANNEXE IV : FEUILLE DE CALCUL EXCEL UTILISEE N°1
Chaque ligne correspond
à une impulsion (1112
impulsions) : les valeurs
des différentes variables
et des caractéristiques du
sujet ont toutes été
regroupées au sein de la
même feuille de calcul.
Ci-joint un tableau ne
montrant que les
premières et les
dernières lignes du
tableau exploité par le
logiciel de statistique
(Statistica®)
ANNEXE V : FEUILLE DE CALCUL EXCEL UTILISEE N°2
GLADYS
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Cette feuille de calcul
comprend 2 parties
distinctes. La première
colonne est destinée
aux impulsions vers la
droite, et la deuxième
colonne à celles de
gauche. Chaque ligne
correspond à un seul
sujet (36 sujets) : les
moyennes des
différentes variables
ont été calculées.
ANNEXE VI : HISTOGRAMMES
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Histogrammes des sujets sains
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Histogrammes des sujets atteints de névrite
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Histogrammes des sujets ayant subi une opération après neurinome de l’acoustique
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Histogrammes du sujet ayant subi une neurotomie après une maladie de Menière
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Histogramme du sujet atteint de presbyvestibulie
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ANNEXE VII : TABLEAU RECAPITULATIF DE LA DISTRIBUTION DES
VARIABLES SELON UNE LOI NORMALE OU PAS TESTEE AVEC UN TEST
DE SHAPIRO-WILK
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(CC BY-NC-ND 2.0)
GLADYS
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ANNEXE VII : TABLEAU DETAILLE DES RESULTATS ISSUS DE L’ANALYSE
STATISTIQUE INFERENTIELLE (suite)
ANNEXE VII : TABLEAU DETAILLE DES RESULTATS ISSUS DE L’ANALYSE
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
STATISTIQUE INFERENTIELLE
ANNEXE IX : COURBES DE MODELISATION LINEAIRE DES
CORRELATIONS GAIN-VITESSE ET GAIN-ACCELERATION MAXIMALES
Population générale
Sujets sains
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Sujets pathologiques
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Sujet ayant subi une neurotomie suite à un Menière
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GLOSSAIRE
-
ABREVIATIONS
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GLOSSAIRE
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Push-pull : système d’excitation-inhibition que l’on retrouve au sein d’une paire de canaux
semi-circulaires co-planaires, quand l’un est excité, l’autre est inhibé
Réflexe cervico-oculaire : réflexe dont le point de départ se trouve dans l’étirement des
fuseaux neuro-musculaires lors d’un mouvement de tête, les muscles oculo-moteurs
reçoivent alors l’ordre de stabiliser l’image
Réflexe optocinétique : réflexe dont le but est de stabiliser l’image sur la rétine lorsque
l’environnement est en mouvement
Réflexe vestibulo-oculaire : réflexe permettant de stabiliser le regard et donc de stabiliser
l’image sur la rétine lors des mouvements de la tête dans les trois plans de l’espace
Réflexe vestibulo-spinal : il contrôle le tonus des muscles spinaux permettant des
réajustements de la posture
Saccade: mouvement rapide de l’œil, peut être une saccade de poursuite ou de fixation
Saccade de refixation ou catch-up saccade : il en existe de deux types, la covert ou saccade
précoce (durant le mouvement de la tête), l'overt ou saccade tardive (à la fin du
mouvement)
Sclérotique : membrane fibreuse blanche constituant le blanc de l’oeil
Scleral Search Coil = « lentilles sclérales » = technique galvanométrique
Sensibilité : capacité d’un test à détecter les « vrais positifs » , c’est-à-dire que le test soit
positif sachant que la personne est malade
Spécificité : capacité d’un test à détecter les « vrais négatifs », c’est-à-dire que le test soit
négatif sachant que la personne est saine
Stéréocils : expansions cytoplasmiques retrouvées au pôle apical des cellules ciliées. Ils
bougent selon les mouvements d’endolymphe et transmettent les informations à la cellule
sensorielle vestibulaire.
Thrust : impulsion ou mouvement rapide de la tête effectuée par l’opérateur
Vertige : se définit par une sensation de mouvement dans l’espace : la personne a la
sensation de soit tourner sur elle-même, soit que le décor tourne autour d’elle.
Vidéo-oculographie : méthode récente de visualisation et d’exploration des mouvements
oculaires grâce à une caméra qui filme l’œil et analyse les mouvements observés
GLADYS
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ABREVIATIONS
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FICHES DE LECTURE
GLADYS
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SOMMAIRE DES FICHES DE LECTURE
FICHE DE LECTURE N°3 : Video head impulse test: a review of the literature
FICHE DE LECTURE N°4 : Head Impulse test in unilateral vestibular loss – Vestibulo-
ocular reflex and catch-up saccades
FICHE DE LECTURE N°5 : Normative Data on Angular Vestibulo-Ocular Responses in
the Yaw Axis Measured Using the Video Head Impulse Test
FICHE DE LECTURE N°6 : The Video head impulse test (vHIT) of semicircular canal
function – age-dependent normative values of VOR gain in healthy subjects
FICHE DE LECTURE N°7 : Normative Data ant Test-Retest Reliability of the
SYNAPSYS Video Head Impulse Test
FICHE DE LECTURE N°8 : Quantifying the Vestibulo-Ocular Reflex with Video-
Oculography : Nature and Frequency of Artifacts
FICHE DE LECTURE N°9 : Early components of the Human Vestibulo-Oculae
Response to Head Rotation : Latency and Gain
FICHE DE LECTURE N°10 : The video head impulse test: Diagnostic accuracy in
peripheral vestibulopathy
FICHE DE LECTURE N°11 : Quantitative analysis of gains and catch-up saccades of
video-head-impulse testing by age in normal subjects
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FICHE DE LECTURE N°1
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
Les noyaux vestibulaires reçoivent de nombreuses projections :
des afférences visuelles et proprioceptives, mais aussi des
afférences commissurales, cérébelleuses et corticales. Les noyaux
vestibulaires ne sont donc pas de simples relais entre le nerf
vestibulaire d’une part et les motoneurones spinaux et
extraoculomoteurs d’autre part mais de véritables centres
d’intégration sensorimoteurs, qui élaborent une représentation
interne tridimensionnelle du mouvement de la tête et du tronc de
l’espace.
-Système vestibulo-oculomoteur
Il se compose d’un arc réflexe à 3 neurones qui constitue les voies
les plus directes à l’origine des mouvements oculaires
compensatoires :
- Neurone vestibulaire primaire
- Neurone vestibulaire secondaire
- Motoneurone oculaire
Les projections vestibulo-oculaires sont principalement issues des
noyaux supérieur et médian.
Voies issues du CSC horizontal : la stimulation du nerf ampullaire
horizontal évoque des potentiels post-synaptiques excitateurs dans
le muscle droit latéral controlatéral et dans le muscle droit interne
ipsilatéral. Des potentiels d’action inhibiteurs dans le muscle droit
latéral ipsilatéral et dans le muscle droit interne controlatéral. Ce
patron d’activité induit une contraction du muscle droit latéral
controlatéral et une relaxtion du muscle droit latéral ipsilatéral. Le
muscle droit interne ipsilatéral se contracte et le controlatéral se
relâche. Il s’ensuit un mouvement horizontal de l’œil du côté
opposé au nerf ampullaire horizontal stimulé.
Une autre structure joue un rôle dans le RVO horizontal : c’est le
noyau prepositus hypoglossi en intégrant le signal de vitesse
véhiculé par les neurones vestibulaires primaires en un signal de
position oculaire et en le transmettant au niveau des motoneurones
oculomoteurs.
Voies issues des CSC verticaux :
Les canaux verticaux innervent 4 muscles de chaque côté : les
muscles petit et grand oblique et les muscles droit inférieur et
supérieur. Sachant que le canal antérieur d’un côté est coplanaire
au canal postérieur controlatéral, leur stimulation est opposée :
(l’excitation d’un de ces canaux sera accompagnée de l’inhibition
de l’autre).
La stimulation du nerf ampullaire antérieur, créée par un
mouvement de la tête vers le bas, entraîne des potentiels
excitateurs vers les deux muscles droits supérieurs et vers le petit
oblique controlatéral ainsi que des potentiels inhibiteurs vers les
deux muscles droit inférieur et le muscle grand oblique ipsilatéral
entraînant donc un mouvement des yeux vers le haut.
La stimulation du nerf ampullaire postérieur induit des potentiels
excitateurs au niveau des deux muscles droit inférieur et du muscle
grand oblique controlatéral ainsi que des potentiels inhibiteurs aux
deux muscles droit supérieur et au muscle petit oblique ipsilatéral
entraînant un mouvements des deux yeux vers le bas lors d’un
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
mouvement de la tête vers le haut.
-Applications fonctionnelles
La stimulation du nerf ampullaire horizontal induit un nystagmus
oculaire dans le plan horizontal dont la phase rapide est orientée
du côté de la stimulation, la stimulation du nerf ampullaire
antérieur provoque un nystagmus présentant une composante
verticale inférieure (phase rapide vers le bas) et une composante
torsionnelle (phase rapide dans le sens antihoraire). Finalement la
stimulation du nerf ampullaire postérieur induit un nystagmus
oculaire présentant une composante verticale supérieure (phase
rapide vers le haut) et torsionnelle (phase rapide dans le sens
antihoraire).
L’analyse du nystagmus par vidéonystagmographie et de ses
différentes composantes va donc renseigner le clinicien non
seulement sur le côté pathologique, mais aussi sur la nature
partielle ou complète de la lésion. Lorsque la lésion est unilatérale
et atteint l’ensemble des canaux ou des nerfs ampullaires, le
nystagmus présente une composante horizontale et torsionnelle.
En revanche si la lésion unilatérale atteint seulement le nerf
vestibulaire supérieur : le nystagmus aura 3 composantes :
verticale supérieure, horizontale et torsionnelle. Le nerf ampullaire
postérieur étant intact, la lésion n’induit qu’un nystagmus vertical
supérieur.
-Système vestibulaire et cervelet
Implications de plusieurs aires corticales dans le traitement des
informations vestibulaires qui ont 2 caractéristiques :
- Caractère multimodalitaire : les neurones corticaux
reçoivent à la fois des informations vestibulaires, visuelles
et proprioceptives
- Elles possèdent des interconnexions : toutes
réciproquement connectées
L’activité des neurones vestibulaires centraux est contrôlée par le
vestibulocerebellum lequel est composée du flocculus, du
paraflocculus, de l’uvula et du nodulus. Le flocculus modulerait
les propriétés dynamiques du RVO. Tandis que le nodulus et
l’uvula influenceraient les réflexes vestibulocoliques et les réflexes
vestibulo-spinaux seraient impliqués dans le contrôle postural.
Ce fort degré de convergence des entrées vestibulaires, visuelles et
proprioceptives est redondant : il est observé au niveau des aires
corticales, mais aussi au niveau des noyaux vestibulaires, premier
relai central des neurones vestibulaires primaires et au niveau de
certains noyaux thalamiques. Il n’existe donc déjà plus dès le
premier relai vestibulaire d’informations « purement
vestibulaires » mais des informations mixtes issues des principaux
capteurs visuels et proprioceptifs qui renseignent le cerveau sur la
position de la tête et du corps dans l’espace.
INTERETS Intérêt :
ET LIMITES -Description très précise des voies vestibulaires centrales et de la
commande oculomotrice impliquée dans le RVO
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
FICHE DE LECTURE N°2
ELEMENTS DE Introduction
L’ARTICLE AYANT Dans les tests existant pour évaluer la fonction vestibulaire
AIDE A REPONDRE nous trouvons l’examen calorique (stimulation par injection
A LA d’eau dans le conduit auditif externe) qui permet de tester les
PROBLEMATIQUE oreilles indépendamment l’une de l’autre. Cependant il évalue
les basses fréquences alors que l’appareil vestibulaire est
performant pour maintenir l’équilibre et la stabilité du regard
lors des mouvements de haute fréquence. De plus il n’évalue
que les canaux semi-circulaires horizontaux.
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
dans le sens excitateur, et qu’il n’y ait pas d’informations
données par les cellules toniques contro-latérales. Le sujet a
pour consigne de fixer le nez du praticien. En cas de déficit
d’un canal, le sujet perd la cible lors du mouvement de la tête
dans le plan du canal déficient et effectue une saccade de
refixation pour la retrouver. Cette secousse étant difficile à
déceler à l’œil nu, la détection peut en être facilitée par
l’utilisation d’une caméra infrarouge de haute résolution et par
l’analyse des mouvements de la tête et des yeux par ordinateur
(Video Head Impulse Test, Ulmer, Synapsys). Avec ce
système, les saccades de refixation ont été décelées chez 95%
des patients dans le plan horizontal, et près de 70% dans le plan
vertical.
Discussion
Jusqu’à récemment l’évaluation de la fonction vestibulaire
périphérique était limitée à l’exploration fonctionnelle du canal
semi-circulaire latéral à basse fréquence, mais l’acquisition
d’une caméra infrarouge associée à l’utilisation du HIT de
Halmagyi offre un test sensible et fiable pour l’évaluation des 6
canaux indépendamment à vitesse rapide.
INTERETS ET Intérêts :
LIMITES *Le vHIT utilisé dans l’étude est également celui de
SYNAPSYS® : pas de glissement du masque
*Différenciation de l’utilisation des termes fréquence et vitesse,
la stimulation des cellules dépend de la vitesse de rotation de la
tête et non de la fréquence, car cette dernière ne prend pas en
compte l’amplitude du mouvement et caractérise donc mal ce
dernier.
* explication de la limite inférieure de vitesse de thrust de
180°/s à atteindre si on veut avoir la réponse d’un seul canal
strictement
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
FICHE DE LECTURE N°3
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
commentaires courts, les études animales et les articles dans
d’autres langues ont été exclus.
Résultats
221 articles ont été trouvés, 37 ont été inclus
- Systèmes de vHIT
5 dispositifs différents de vHIT ont été décrits, 3 avec la caméra
fixée sur une paire de lunettes/masque très léger et 2 avec une
caméra à distance dont le vHIT SYNASPYS. Pour ce dernier les
sujets sont assis à 2m d’un mur, la distance entre la caméra et le
canthus externe de l’oeil devant être de 90cm.
- Le test de vHIT
La tête tourne dans le plan des canaux semi-circulaires avec une
faible amplitude de 10 à 20°, en 150-200ms, avec un pic
d’accélération de tête de 2000-6000°/s2 et un pic de vitesse de
200°/s tandis que le patient fixe une cible placée à 1m au minimum
afin d’éviter l’activation du système de convergence qui pourrait
interférer avec le RVO. Black et al. ont montré que le thrust passif
de la tête était plus sensible pour identifier un déficit de RVO que
l’actif. Le gain du RVO est défini comme le ratio de la vitesse des
yeux sur la vitesse de la tête depuis le début jusqu’à la fin du
mouvement, qui doit être égal à 1. Le calcul du gain du RVO sur la
courbe est obtenu en divisant l’aire sous la courbe de vitesse des
yeux sous l’aire sous la courbe de la vitesse de la tête. Les limites
des 2 courbes sont définies sur un intervalle de 60ms avant le pic
d’accélération de la tête et des yeux jusqu’à ce que la tête revienne
au repos (0°/s).
Discussion
L’ampoule est le récepteur du RVO angulaire, et il comprend des
cellules ciliées de type I et de type II. Les cellules de type I sont
localisées au centre de la crête ampullaire et les types II en
périphérie. Les cellules de type I codent pour les fréquences élevées,
les mouvements de forte accélération de tête. Les cellules de type II
codent pour les mouvements de basse accélération. La vitesse de la
tête détermine quel système est utilisé pour stabiliser l’image sur la
rétine. A des mouvements de basse fréquence la vision à elle seule
stabilise l’image, tandis qu’à moyenne fréquence, le système
vestibulaire vient en complément. A fréquence élevée (5Hz) la
stabilité de l’image sur la rétine est uniquement sous le contrôle
vestibulaire. Les mouvements oculaires sont induits par la
différence entre les réponses excitatrices et inhibitrices, qui est
proportionnelle au mouvement de la tête. Quand il y a un déficit
complet d’un labyrinthe et que l’impulsion de tête se fait en
direction du canal lésionnel, l’information du système vestibulaire
pour le système oculomoteur n’est plus suffisant pour garder le
regard sur la cible et entraîne une diminution rapide du gain du
RVO. Le vHIT mesure directement le RVO et montre les overt et
covert saccades. Les covert saccades apparaissent durant le
mouvement de tête, alors que les overt se font à la fin. Pourquoi
certains patients ont des covert et d’autres non ? Si le patient ne peut
pas garder les yeux sur la cible, alors le système vestibulaire génère
une première saccade de refixation pour ramener l’œil sur la cible
afin de réduire l’oscillopsie : c’est la covert saccade qui semble faire
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
partie d’une compensation dynamique. Il y a un phénomène
d’habituation car cela se produit lorsque la durée nécessaire pour
prédire la différence entre la vitesse de la tête et de l’œil et la
latence d’initiation des saccades sont plus courtes (amélioration de
la performance). Toutefois, si les yeux n’arrivent pas à atteindre la
cible, alors des saccades de refixation secondaires sont générées à la
fin du mouvement pour que les yeux retrouvent la cible, c’est un
signe de déficit vestibulaire, utilisé dans le cHIT initial, observable
par le clinicien.
Le vHIT possède plusieurs avantages par rapport aux SSC et au test
calorique, le vHIT est un test rapide physiologique, qui ne cause pas
de nausées ni de vertige. Il étudie la réponse de chaque CSC, en
décelant donc les pathologies touchant un seul ou plusieurs canaux.
Il a une spécificité de 90%. Le gain a été mesuré avant et après
consommation d’éthanol, avec laquelle il diminue. De plus le gain
diminue significativement avec la vitesse de thrust, ainsi qu’avec
l’âge (à vitesse basse à partir de 91 ans et à vitesse élevée à 71 ans.
Ceci pouvant être expliqué par la perte de cellules ciliées et de
fibres du nerf vestibulaire apparaissant avec l’âge, qui peut être
nommée presbyvestibulie.
-Le rôle du vHIT dans les névrites vestibulaires unilatérales NV
La NV touche le nerf vestibulaire supérieur dans 85% des cas et le
nerf vestibulaire inférieur dans 15%. Dans la NV les 2 types de
cellules ciliées sont touchés. La différence de résultat entre le test
calorique et le VHIT peut s’expliquer par le type de cellules stimulé.
La sensibilité du vHIT est évaluée à 86.7% et sa spécificité à 100%
tandis qu’elles sont de 40 et 65% respectivement pour le test
calorique. Le test calorique n’est pas obligatoire si le vHIT est
anormal cependant il reste à effectuer si le vHIT est normal pour
déterminer d’autres causes de vertige.
-Le rôle du vHIT dans les maladies de Ménière
La maladie de Ménière est un trouble de l’oreille interne se
caractérisant par des épisodes spontanés de vertige, une perte de
l’audition, des acouphènes et la sensation d’oreille « pleine ». Il
existe une différence de résultat au test calorique et au vHIT, cela
s’expliquerait par l’atteinte préférentielle des cellules de type II de
basse fréquence pour lesquelles le test calorique est plus sensible.
En effet le vHIT est normal dans 45% des cas de Ménière. Etant
plus sensible le test calorique devrait être effectué en premier.
-Le rôle du vHIT dans les Schwannomes vestibulaires
L’IRM est la méthode de référence pour détecter une tumeur
acoustique de seulement quelques millimètres. Il a été décrit une
sensibilité du vHIT des canaux horizontaux de 41-45% avec une
spécificité de 90%.
-Les limites du vHIT
L’exécution du test dépend de la capacité de l’examinateur à faire
un mouvement de la tête rapide et fiable. Le vHIT n’est pas
applicable chez les patients avec un problème de cou limitant le
mouvement passif de tête. Le vHIT peut aussi enregistrer des
artefact, qui sont plus importants en cas d’hypofonction vestibulaire
et ces artefacts pourraient être expliqués par le mouvement de la
peau et des lunettes durant les mouvements passifs de tête
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
Conclusion
Le vHIT est un test rapide et physiologique, testant le RVO de
chaque CSC à fréquence élevée. Cette revue de littérature montre
que le vHIT est sensible pour détecter les covert saccades. Il est
complémentaire aux autres tests de la fonction vestibulaire comme
le test calorique. Il est conseillé de faire ce test en premier comme il
est bien toléré et qu’il n’entraine pas de nausée ni de vomissement.
D’autres études sont nécessaires pour voir l’évolution du gain du
RVO avec la progression des pathologies vestibulaires.
INTERETS ET Intérêts :
LIMITES -histoire de l’apparition du vHIT
-explication de toutes les modalités du test
-description de la sensibilité et spécificité du vHIT dans différentes
pathologies présentes dans la population pathologique de l’étude
présentée ici (névrite, Schwannome, Ménière)
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
FICHE DE LECTURE N°4
AUTEUR K. P. Weber, S. T. Aw, M. J. Todd, L. A. McGarvie, I. S. Curthoys,
G. M. Halmagyi
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
HIT clinique dépend du timing et de la taille des SR plutôt que de la
mesure du gain du RVO. Dans cette étude on a cherché à relier les
mesures récoltées au HIT quantitatif aux critères de jugement du
HIT clinique. Dans ce but, on a mesuré le gain du RVO en
fonction de l’accélération de la tête et analysé la distribution de
saccades correspondante chez des patients atteints de névrite
vestibulaire (NV) ou de déafférentation vestibulaire unilatérale
(DVU) comparativement à des sujets sains.
Méthode
- Patients
-13 NV dont le HIT a été enregistré entre 2 semaines et 10 ans après
l’apparition des symptômes
-15 UVD
-12 sujets sains sans aucun antécédent de troubles vestibulaires
- Montage expérimental
2 lentilles magnétiques (SCC) ont été placées sur la sclérotique des
sujets après anesthésie locale. Pour l’enregistrement de la tête, une
bobine magnétique a été montée dans un dentier moulé
individuellement. Les tests se sont déroulés dans un grand champ
magnétique. L’opérateur avait un biofeedback en temps réel sur la
vitesse de chaque impulsion qu’il appliquait.
-Déroulement de l’expérience
Les sujets étaient assis au milieu du champ magnétique, avec pour
consigne de fixer un point laser projeté à 91cm de leur tête. Des
impulsions de tête étaient délivrées manuellement par l’opérateur se
tenant à l’arrière des sujets. Au moins 80 impulsions ont été
enregistrées dans chaque direction des CSC horizontaux de 50°/s à
300°/s correspondant à des accélérations de 750 à 6000°/s2
-Analyse de données
Le gain du RVO a été calculé pour chaque impulsion comme le
rapport de l’accélération des yeux sur l’accélération de la tête durant
une fenêtre de 40 ms centrée sur le pic d’accélération de la tête,
donc bien avant l’apparition des saccades de refixation.
Résultats
-Sujets sains :
La vitesse des yeux étaient approximativement égale à celle de la
tête. Le gain d’accélération du RVO était proche de 1 sur toute la
gamme des stimulations appliquées. Les gains n’étaient pas
significativement différents des côtés droit et gauche et ont été
regroupés pour des analyses plus poussées. La moyenne du gain
chez les sujets sains était de 0.98 à 750°/s2, a atteint un maximum
de 1.02 à 1 717°/s2 puis a doucement mais significativement
rediminué à 0.84 à 6000°/s2
-DVU :
Le gain du côté ispilésionnel était aux environs de 0.47 à 750°/s2 et
a diminué progressivement jusqu’à 0.13 à 6000°/s2. Sur la même
gamme d’accélération le gain controlatéral a diminué linéairement
de 0.8 à 0.61.
-NV :
Les patients après une névrite vestibulaire ont montré une
distribution des gains qui était similaire mais avec un déficit de gain
pas aussi important que chez les patients DVU. Le gain
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
ipsilésionnel a diminué progressivement de 0.59 à 750°/s2 à 0.43 à
2000°/s2, puis plus doucement jusqu’à atteindre 0.29 à 6000°/s2. Le
gain controlésionnel a décliné linéairement de 0.91 à 0.67 sur la
gamme entière d’accélération.
Comparaison entre les sujets sains, les UVD et les NV
Avec l'augmentation de l'accélération de la tête, le profil de gain des
deux groupes de patients était comparable à une diminution non
linéaire importante du gain du côté ipsilésionnel et un gain en
baisse linéaire du côté contralésionnel.
Chez les DVU, le gain ipsilésionnel ainsi que le gain
controlésionnel étaient significativement plus bas que ceux de sujets
sains à toutes les accélérations contrairement aux patients NV chez
qui les gains controlésionnels ne devenaient significativement plus
bas qu’après une certaine accélération. Alors que les sujets sains
ont montré des gains symétriques à toutes les accélérations,
l’asymétrie des gains chez les NV et DVU a augmenté avec
l’accélération de la tête.
Discussion :
Les patients avec une atteinte vestibulaire unilatérale ont montré un
HIT avec des gains de RVO du côté ipsilésionnel réduits et ont
compensé ce déficit avec des saccades de refixation pour garder les
yeux sur la cible. Le HIT avec des grandes accélérations a mieux
révélé les déficits de RVO qu’avec des accélérations plus basses.
Dans les 2 groupes de patients le gain ipsilésionnel a diminué
progressivement avec l’augmentation de l’accélération de la tête.
Ceci suggère que la fonction vestibulaire des patients avec une
atteinte vestibulaire unilatérale n’était plus linéaire mais qu’elle se
détériorait quand les stimuli devenaient de plus en plus difficiles à
gérer. Les gains des côtés sains des 2 groupes de patients étaient
légèrement mais significativement réduits comparativement à ceux
des sujets sains, et déclinaient linéairement avec l’augmentation des
accélérations. Cette relation entre le gain du RVO en fonction de
l’accélération de la tête a seulement été prouvée chez les animaux
après DVU avec une diminution similaire des gains ipsilésionnels.
Contrairement à nos résultats, le gain controlésionnel n’était pas
diminué avec l’augmentation de vitesse chez les animaux.
Dans cette étude à la fois les gains ipsi et controlésionnels étaient
significativement plus élevé chez les patients avec une NV que chez
les avec une DVU, ceci pouvant être expliqué par le reste de
fonctionnalité du canal testé chez les NV.
Les caractéristiques des courbes des gains peuvent être expliquées
par le système d’excitation-inhibition entre la paire des CSC
horizontaux : selon la 2ème loi d’Ewald, l’excitation du canal
ipsilatéral dirige mieux le RVO que l’inhibition du canal
controlatéral. A basse accélération les afférences excitatrices du
canal ipsilatéral et les afférences inhibitrices du canal controlatéral
contribuent probablement au RVO.
Les afférences controlatérales sont progressivement de moins en
moins prises en compte jusqu'à ce que les afférences excitatrices du
canal ispsilatéral contribuent principalement au réflexe. Si cette
contribution excitatrice du canal ipsilatéral est absente (DVU), le
gain des patients est à peu près divisé par deux à faible accélération
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
et diminue fortement avec l'augmentation de l’accélération car il n’y
aura plus non plus d’information provenant du côté controlésionnel.
Si les afférences inhibitrices provenant du canal controlatéral sont
absentes, le gain diminue moins que dans le cas précédent car leur
contribution est moindre dans le RVO à vitesse rapide.
La courbe de gains chez les sujets sains n’était pas exactement
linéaire car elle atteignait un maximum à 1700°/s2. Ce maximum
n’était pas atteint dans la linéarité des courbes du gain du côté sain
des patients atteints de DVU et de NV. Son absence en cas de
contribution unique du gain ipsilatéral chez ces patients suggère que
l’origine de ce maximum peut être due à une interaction avec le
canal controlatéral. Il est possible que cela reflète un seuil
d’accélération inhibiteur du canal controlatéral, au-dessus duquel
seul le canal ipsilatéral contribue à la réponse du RVO.
Cette étude démontre la symétrie des 2 yeux pour le RVO chez des
sujets sains sur une plage d'accélération semblable à celle des
mouvements naturels de la tête, conformément à des études
précédentes. La symétrie du réflexe semble avoir priorité sur la
valeur absolue du gain qui varie légèrement entre les sujets sains et
selon la taille du stimulus d'accélération.
L’article explique ensuite les différentes latences attendues pour les
2 types de saccades de correction qui existent, soit les covert
saccades (durant le mouvement de tête) et les overt saccades (à la
fin du mouvement). Il explique l’intérêt d’effectuer des trusts
d’impulsion très rapides au HIT clinique pour permettre d’avoir des
overt plus large et plus visibles et explique combien d’impulsion
effectuer au minimum pour augmenter la sensibilité du test clinique.
INTERETS ET Intérêts :
LIMITES -étude du gain du RVO en fonction de l’accélération des thrusts
chez une population de sujets sains et pathologiques (NV, DVU)
-démonstration d’un maximum du gain du RVO atteint seulement
chez les sujets sains et hypothèse explicative : ce maximum serait
peut-être dû à une interaction avec le canal controlatéral :
fonctionnement optimal en couple)
Limites :
-utilisation du gold standard des SCC pour enregistrer les
mouvements oculaires et non d’un dispositif de caméra à distance
de vHIT
-peu de sujets
- calcul du gain du RVO différent que celui utilisé dans notre étude :
ratio d’accélération
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(CC BY-NC-ND 2.0)
FICHE DE LECTURE N°5
AUTEURS Eusebi Matino-Soler, Eduard Esteller-Mor, Jean-Carlos Martin-
Sanchez, Jose-M. Marinez-Sanchez, and Nicolas Perez-Fernandez
TITRE “ Normative Data on Angular Vestibulo-Ocular Responses in the
Yaw Axis Measured Using the Video Head Impulse Test ”
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
sexe, et de la vitesse d’impulsion de la tête. L’âge et la vitesse sont
considérés comme des variables continues.
Résultats
9654 impulsions ont été enregistrées
La moyenne du gain pour toute la population est de 1.06 ± 0.07 sans
différence significative entre hommes et femmes.
On trouve une réduction du gain liée à l’augmentation de la vitesse
des thrusts à tout âge, et de façon un peu plus importante chez les
personnes de plus de 70 ans. Coefficent de corrélation de Pearson r=-
0.23 si <70 ans et r=-0.22 si > 70ans.
Nous avons évalué le gain du RVO en fonction de vitesse
d’impulsion :
1.12 ± 0.10 de 70-90°/s
1.08 ± 0.09 de 100-120°/s
1.05 ± 0.08 de 140 -160 °/s
1.02 ± 0.10 de 180 – 200°/s
Le gain est stable jusqu’à l’âge de 90 ans dans les 2 premiers groupe
de vitesse, il en est de même de 140-160°/s jusqu’à 80 ans et de 180-
200°/s jusqu’à 70 ans, ensuite il est en baisse. Le gain diminue
significativement avec l’augmentation de l’âge et de la vitesse
d’impulsion.
Il y a une différence significative de la moyenne des gains selon le
côté droit (plus élevé) et gauche.
Discussion
On a trouvé une différence de réponse selon le côté, il faut tout
d’abord noter que la vitesse moyenne d’impulsion était légèrement
plus basse vers la droite que vers la gauche (l’examinateur était
droitier). Secondairement, le gain du côté droit était plus élevé que
celui du côté gauche. Des études antérieures ont montré que lorsque
les 2 yeux sont filmés, le gain du RVO est plus grand dans l’œil
adducteur (oeil droit pour impulsion vers la droite) que dans l’œil
abducteur (oeil droit dans impulsion vers la gauche).
Il y a cependant une asymétrie de latence du RVO qui contre-dit
l’information précédente : il existe un chemin plus court pour l’oeil
abducteur (disynaptique) que pour l’oeil adducteur (présence d’un
neurone internucléaire suplémentaire).
La première diminution significative du gain en fonction de l’âge
apparaît à 71 ans pour des vitesses élevées, ce n’est pas avant 91 ans
que le gain est réduit à n’importe quelle vitesse d’impulsion. Ceci
s’explique par la perte des cellules ciliées et des fibres nerveuses
vestibulaire qui apparaît avec l’âge.
INTERETS ET Intérêts:
LIMITES -étude de l’évolution du gain en fonction de la vitesse et de l’âge
chez un grand nombre de sujets : diminution significative du gain
avec l’augmentation de la vitesse et à partir d’un certain âge (71
ans).
- asymétrie des gains selon la direction de l’impulsion retrouvée
Limite :
-étude effectuée avec un dispositif de caméra intégrée sur un masque
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
FICHE DE LECTURE N°6
ELEMENTS Introduction
DE La mesure habituelle de la fonction vestibulaire se fait par le gain du
L’ARTICLE RVO, dont la valeur normale a été publiée chez des sujets sains,
AYANT AIDE cependant ces études comprenaient peu de sujets, et n’étudiaient ni
A REPONDRE l’influence de la vitesse du thrust de tête, ni l’âge des sujets. Cette
A LA étude a cherché à surmonter ces limites.
PROBLEMATI Pour un sujet ou un patient donné, le gain du RVO baisse quand le
QUE pic de vitesse de la tête augmente. Pour cette raison la valeur du
gain du RVO à une seule vitesse n’apparait pas comme être une
représentation acceptable de la fonction vestibulaire.
Dans cette étude, le gain du RVO est mesuré au vHIT chez 91 sujets
sains d’âges différents, pour les 6 CSC, à plusieurs vitesses
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
Sujets
Au moins 10 sujets sains de chaque décade de 10 à 90 ans
Enregistrement des mouvements oculaires
Un masque vidéo ICS a été utilisé pour cette étude, avec une caméra
d’une vitesse de 250 images/seconde enregistrant le mouvement de
l’œil droit.
Pour chaque canal, l’opérateur a délivré des impulsions de
différentes vitesses au hasard, de manière à avoir 10 impulsions
<120°/s, 10 dans la tranche de 120 à 180°/s, et 10 autres > à 180°/s
pour les canaux horizontaux. Le même opérateur droitier a délivré
50 à 60 thrusts pour chaque canal. Le test entier des 3 paires de
canaux prenait seulement 10 à 15 minutes.
vHIT horizontal
Des petites impulsions dont la direction était imprévisible ont été
imposées en essayant d’avoir un minimum d’amortissement avec
retour en arrière en fin de mouvement (rebond).
Traitement des données
Avant de calculer la valeur des gains, chaque thrust était vérifié afin
qu’il n’y ait pas d’artefact. Il ne devait pas y avoir un mouvement de
rebond d’une vitesse de plus de 25% de la vitesse maximale. Il ne
devait pas y avoir de mouvement des yeux avant le début du
mouvement de la tête, ni de mouvement important du masque. Tous
les thrusts comprenant ces critères étaient exclus avant même le
calcul du gain.
Le gain du RVO a été calculé comme étant le ratio de l’aire sous la
courbe de la vitesse des yeux sur l’aire sous la courbe de la vitesse
de la tête (AUC : « areas under curve »). C’est un gain de position
préférable au gain habituel calculé via le ratio des vitesses car il
serait moins impacté par les biais (comme le glissement du masque
par exemple). C’est également une mesure plus fonctionnelle de la
fonction vestibulaire, en effet c’est l’erreur de position de l’œil à la
fin du thrust qui amène à une saccade de correction. Le gain de
position du RVO et les saccades correctives sont deux moyens
complémentaires d’analyse.
Résultats :
Pour les CSC horizontaux, le gain du RVO est très proche de 1.0
même chez les sujets âgés, tandis que le gain du RVO est
significativement inférieur à 1.0 à tout âge pour les CSC verticaux.
A tout âge, plus la vitesse du thrust est élevé, plus le gain baisse.
De plus les gains des canaux horizontaux et antérieurs ne varient
pas significativement avec l’âge, contrairement aux gains des
canaux postérieurs qui diminuent légèrement. On observe également
des gains plus élevés pour le côté droit que pour le côté gauche à
toutes les vitesses testées, ce qui apparaît être un artefact du
protocole proposé. Cela peut s’expliquer par le fait qu’il n’y a que
l’œil droit qui est filmé. Or, quand la tête tourne vers la droite, l’œil
droit doit faire une rotation un peu plus importante que l’œil gauche
pour maintenir la cible fixe. Cet effet est inverse pour les impulsions
vers la gauche, mais la caméra continue à n’enregistrer que l’œil
droit et cette légère différence d’amplitude de rotation n’est donc
pas prise en compte pour les rotations vers la gauche, le gain
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
apparaît donc un peu moins élevé pour les canaux gauche. Cet effet
a été confirmé en enregistrant les mouvements des yeux avec des
lentilles sclérales magnétiques. Bien que l’accélération angulaire
soit la même des deux côtés, la rotation oculaire demandée n’est pas
la même des deux côtés selon le mouvement. Pour résoudre ce
problème de calcul, il faudrait mesurer simultanément les deux
yeux.
Nécessité de vitesse élevée
Les déficits des patients ayant une atteinte bilatérale sont révélés
même à basse vitesse mais les impulsions de basse vitesse (<100°/s)
ne sont pas suffisantes pour évaluer la fonction des CSC étant donné
que certains patients ayant une atteinte unilatérale peuvent avoir un
gain de RVO normal du côté lésionnel grâce à l’information du
mouvement inhibiteur arrivant au canal opposé de l’oreille saine.
Limites de l’étude
Dans la cohorte de 80 à 89 ans il n’y a que des femmes.
De plus la distance de la cible n’a pas été contrôlée de manière
stricte et a pu varier de 1 à 1,8 m.
Conclusion :
La valeur du gain du RVO semble peu affectée par l’âge du sujet.
INTERETS ET Intérêts :
LIMITES *étude comprenant beaucoup de sujets sains (91) testés au vHIT à
des vitesses très variées (10 impulsions <120°/s, 10 dans la tranche
de 120 à 180°/s, et 10 autres > à 180°/s pour les canaux
horizontaux)
*démonstration de l’impact de la vitesse sur la valeur des gains
(plus elle est élevée, plus les gains baissent)
*explication de la nécessité de faire des thrusts à vitesse élevée pour
révéler certains déficits unilatéraux (mais pas de valeur seuil
donnée)
*explication de l’impact du port du masque pour filmer le
mouvement des yeux (asymétrie du gain du RVO gauche –
droite)
Limites :
*calcul du gain selon ratio d’aires sous les courbes de vitesse
* utilisation d’une caméra intégrée à un masque pour enregistrer le
mouvement des yeux
*pas de données numériques précises des gains obtenus mais des
graphiques
GLADYS
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GLADYS
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FICHE DE LECTURE N°7
ELEMENTS Introduction
DE Le RVO assure la stabilité du regard durant les mouvements de tête
L’ARTICLE en générant des mouvements des yeux qui sont égaux et opposés à
AYANT AIDE ceux de la tête, le gain du RVO (vitesse de l’œil/vitesse de la tête)
A REPONDRE est proche de l’unité chez les sujets sains. Les CSC fonctionnent
A LA comme des accéléromètres angulaires grâce à un système
PROBLEMATI d’inhibition-excitation (push-pull) de 2 canaux coplanaires qui
QUE travaillent ensemble, qui sont : CSC horizontaux droit et gauche,
l’antérieur droit et le postérieur gauche (RALP), et l’antérieur
gauche et le droit antérieur (LARP).
Le vHIT est un nouveau test clinique évaluant la fonction
dynamique des CSC basé sur le test initial HIT de Halmagyi et
Curthoys. Il est basé sur 2 principes : (1) Les mouvements oculaires
provoqués par la stimulation d'un seul canal semi-circulaire se
produisent dans le plan de ce canal, (2) les réponses excitatrices ont
une plus grande dynamique que les réponses inhibitrices. C’est-à-
dire que le RVO pendant une impulsion dans un plan donné vers un
CSC particulier est commandé en grande partie par ce canal et non
par son homologue coplanaire en raison de la réponse asymétrique
des afférents vestibulaires primaires. Le test d'impulsion de la tête
permet donc d'évaluer séparément la fonction de chaque CSC et,
dans le cas de l'hypofonction vestibulaire unilatérale, le gain du
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
VOR pendant les impulsions ipsilésionelles de la tête sera inférieur
au gain pendant les impulsions contralésionelles de la tête.
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
différents entre les 2 versions du test, la dissociation la plus
fréquente retrouvée est d’avoir un cHIT normal, et au vHIT un gain
de RVO normal mais une présence de covert saccades.
Les deux tests les plus fréquemment utilisés sont le test calorique et
le test du fauteuil rotatoire. Le principal avantage du test calorique
est sa capacité à latéraliser un déficit vestibulaire en stimulant
chaque oreille indépendamment, et il est généralement considéré
comme le test gold standard de la fonction des CSC en particulier
pour l'identification des pertes vestibulaires. Il est cependant limité à
l'évaluation des CSC horizontaux et génère un stimulus de très
faible accélération, basse fréquence (0.003 Hz) qui est bien en
dessous de la plage de fonctionnement optimale des récepteurs
sensoriels des CSC. Le test rotatoire au fauteuil est également limité
à l'évaluation de la fonction des canaux horizontaux. Bien que la
réponse du RVO peut être mesurée sur une gamme de fréquence
plus large que celle utilisée au test calorique, les fréquences des
rotations de la tête naturelles dépassent largement les fréquences
habituellement utilisées pour le test rotatoire (de 0,01 à 0,64 Hz).
Par exemple, les fréquences de stimulation de la tête lors de la
locomotion sont dans la plage de 0,5 à 6,0 Hz avec des variations
importantes pouvant aller jusqu'à 20 Hz. Une limitation majeure du
fauteuil rotatoire est qu'il ne permet pas de latéraliser une atteinte
vestibulaire unilatérale puisque les deux labyrinthes sont stimulés
simultanément. Bien que le test peut montrer une asymétrie de
réponse dans des atteintes unilatérales récentes non compensées, il
ne donne aucune preuve du côté de la lésion chez les patients
souffrant d’atteinte vestibulaire unilatérale chronique à cause de la
compensation qui s’est mise en place.
Contrairement au test calorique et au test rotatoire, le vHIT évalue
également les CSC verticaux et ceci à des fréquences de stimulation
quotidiennement utilisées.
Conclusion
La reproductibilité du vHIT de SYNAPSYS est significativement
bonne. Le vHIT a d’importants avantages comme l’évaluation des
CSC verticaux ; un coût faible, un temps de test très court, un
dispositif portatif, un petit espace suffisant pour son installation, et
un meilleur confort pour le patient.
INTERETS ET Intérêts :
LIMITES utilisation du même dispositif de vHIT de SYNAPSYS (même
logiciel mais version précédente à celle utilisée dans l’étude
présentée dans ce mémoire)
2 sessions effectuées à 14 jours d’écart pas de différence
significative des résultats ce qui prouve une bonne
reproductibilité du dispositif de SYNAPSYS
Explication des différents types de saccades de correction (overt
et covert) et intérêt du vHIT pour déceler les covert
Explication de la spécificité du vHIT contrairement aux tests de
la fonction vestibulaire qui existent déjà (test calorique et test
rotatoire) : latéraliser un déficit à une fréquence de stimulation
fréquemment utilisée au quotidien
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
Limites :
pas de comparaison des gains du RVO mais du pourcentage de
déficit des canaux
Utilisation du terme de fréquence pour caractériser la
stimulation
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
FICHE DE LECTURE N°8
AUTEUR Georgios Mantokoudis, Ali S. Saber Tehrani, Jorge C. Kattah, Karin
Eibenberger, Cynthia I. Guede, David S. Zee, David E. Newman-
Toker
TITRE “Quantifying the Vestibulo-Ocular Reflex with Video-
Oculography : Nature and Frequency of Artifacts”
ELEMENTS Introduction
DE Malgré de grandes avancées technologiques dans l’enregistrement
L’ARTICLE des mouvements oculaires ce dernier reste imparfait. Les résultats
AYANT AIDE des vHIT restent soumis à des erreurs de mesure pour trois raisons
A REPONDRE principales : (1) c’est une technique intrinsèquement plus « bruyante
A LA » que les enregistrements par SCC à cause du glissement du masque
PROBLEMATI sur lequel est fixé la caméra, des algorithmes imparfaits de suivi de
QUE la pupille et du taux plus bas d’échantillonnage, (2) l’application à
des patients vestibulaires aiguës implique des troubles de la position
normale des yeux donc plus dur à suivre (par exemple des
nystagmus spontanés dans la névrite vestibulaire aiguë), (3)
utilisation du vHIT avec des paramètres cliniques parfois moins
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
contrôlés (p. ex. au service d’urgence) où les conditions
environnementales (p. ex. position du patient ou éclairage de la
pièce) peuvent varier entre les essais ou les patients. Par conséquent,
l’évaluation et l’interprétation des résultats du HIT par des experts
sont toujours nécessaires. Jusqu’à maintenant, il y a eu peu d’étude
sur les artefacts du vHIT, y compris sur leur incidence sur la
précision des mesures du RVO ou sur l’interprétation clinique. Cette
étude a cherché à caractériser la nature des artefacts du vHIT sur des
enregistrements obtenus de patients souffrant de vertige aigü au
service des urgences. Pour y parvenir, tous les artefact connus ont
été listés. La fréquence et les types d’artefact retrouvés ont été
décrits pour des RVO normaux et anormaux.
Matériel et méthodes
Population étudiée
Etude prospective sur des patients ayant des troubles vestibulaires
aigus dans un service des urgences entre aout 2011 et décembre
2012.
Enregistrements du h-VHIT
Les VHIT ont été enregistré par un dispositif de VOG léger et
portatif comportant une caméra sur un masque. Les patients étaient
en position assise et avaient pour consigne de fixer une cible
éloignée (> 1,5 m) en face d’eux. La position de l’œil a été calibrée
avec des cibles laser projetées par les lunettes en avant. Après
calibration, l’examinateur a effectué une série d’impulsions de
chaque côté. La vitesse de la tête était entre 100 et 200 °/s et le
déplacement de la tête variait entre 5 et 20 °. Le nombre de h-vHIT
a été prédéterminé à une plage de 10 à 50 plutôt qu’à un nombre
fixe parce que (1) on ne sait pas à l’avance si tous les
enregistrements sont correctement exécutés et lesquels sont
acceptées lors de l’étape finale de traitement automatisé (par
exemple rejeté pour perte oculométrique), (2) le nombre optimal de
visites à effectuer était inconnu avant l’étude et (3) le nombre de h-
vHIT qui serait toléré par les patients vestibulaires aiguës était
également inconnu.
Traitement des données :
Tous les h-vHIT recueillis et acceptés par l’algorithme du logiciel
de l’appareil ont été stockés et leurs artefacts ont été évalués par un
unique évaluateur qualifié grâce à un logiciel de traitement des
données. Un second évaluateur indépendant a réévalué un sous-
échantillon aléatoire de 10 % afin d’évaluer la fiabilité inter-
évaluateur.
Mesure des résultats:
Les examinateurs ont différencié trois classes distinctes de
mouvements oculaires : (1) phase lente du RVO, (2) phase rapide du
RVO (c-à-d les saccades) et (3) les artefacts. Certains artefact
retrouvés chez les sujets sains ont pû être identifiés après avoir été
volontairement reproduits dans un laboratoire. Chez les patients les
artefacts ont pu être identifiés à posteriori sans connaissance
spécifique de leur origine sur des similarités de phénomènes connus.
On a pu coder huit types différents d’artefact : décalage de phase
(lâcheté de la sangle de maintien suspectée), gain anormalement
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
élevé (mauvaise calibration suspectée), pseudo-saccades (fermeture
de paupière suspectées), plusieurs pics du RVO (c'est-à-dire courbe
non en forme de cloche : les lunettes sont suspectées d’avoir été
touchées), rebond (retrouvé lorsque l’examinateur revient
légèrement en arrière à la fin du mouvement ou lieu de stopper net),
les yeux se déplacent dans la direction opposé de la phase lente
attendue (inattention présumée du patient), tracé d’oscillations
(présumée perte du suivi de la pupille par le dispositif) et des
artefact inclassables (c'est-à-dire plusieurs artefact d’aspects
différents ou des formes méconnaissables qui étaient clairement non
physiologiques). Pour l’analyse des artefact perturbateurs (c.-à-d.
artefacts se produisant pendant le vHIT et susceptibles d’affecter la
mesure du gain du RVO en déformant les repères clés), les rebonds
excessifs n’ont pas été pris en compte étant donné que cet artefact
particulier n’influence pas la mesure du gain du RVO.
On a ensuite classé les tracés comme interprétables ou non
concernant la mesure du gain du RVO. On a utilisé des règles qui
considéraient comme «ininterprétable» tout tracé avec un
mouvement physiologique oculaire perturbateur (saccade ou
nystagmus) ou un artefact perturbateur qui faussait la courbe en
cloche ou masquait des informations nécessaires pour le calcul
correct de RVO, telle que la vélocité maximum des yeux. Ni les
saccades ni les nystagmus n’étaient considérés comme des artefact
en soi mais s’ils avaient lieu avant la vélocité maximum de tête
(c'est-à-dire près du sommet de la courbe en cloche) ils ont parfois
rendus les tracés des RVO ininterprétables et étaient donc
considérés comme artefact. Les mouvements des yeux appartenant à
la phase rapide du RVO (nystagmus et saccade) et certains artefacts
n’étaient pas considérés comme perturbateurs s’ils n’apparaissaient
pas pendant la phase lente du RVO donc s’ils ne faussaient pas la
forme en cloche de la courbe du RVO. Tous les vHIT interprétables
ont ensuite été classés comme ayant un gain normal ou anormal.
Résultats
26 patients ont été inclus dans l’étude (19 hommes, 7 femmes,
moyenne d’âge 60.3 ans) dont 16 souffrant de névrite vestibulaire et
10 avec un AVC de la fosse postérieure.
1358 h-vHIT ont été enregistrés dont 72% avec des tracés
pathologiques, 44% avec au moins un artefact. 42% des tracés ont
été jugés non interprétables par inspection visuelle (malgré après
avoir été accepté par le filtrage interne de l’algorithme du logiciel).
Seulement 46 % des tracés ont été à la fois sans artefact ni
mouvements oculaires perturbateur.
Artefact :
Les artefact les plus fréquemment trouvés sont le rebond (dans 23%
des enregistrements), la présence d’oscillations (16%) et les courbes
non en forme de cloche (avec de multiples pics) (15%).
Les artefact étaient également plus fréquents chez les patients avec
un RVO anormal.
Discussion
À notre connaissance, c’est la première analyse systématique des
artefact et de la forme des h-vHIT. Huit types d’artefacts ont été
retrouvés. On a trouvé une fréquence élevée d’enregistrement de h-
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
vHIT avec au moins un artefact, particulièrement chez les patients
avec des déficit unilatéraux du RVO. Un tiers du temps les
artefact se sont produits pendant une période empêchant
l’interprétation du gain du RVO. Étant donné que ces impulsions
étaient toujours considérées comme valides par l’algorithme de
dispositif, certains de ces enregistrements pourraient contribuer au
calcul de faux gain.
L’interprétation d’un HIT normal selon la forme de son tracé
avait une très bonne reproductibilité inter-évaluateur. Cela
soulève des reconsidérations techniques essentielles pour
l’obtention et l’interprétation du gain du RVO provenant des
techniques de VOG du HIT.
Mouvements oculaires durant la phase rapide
Ils apparaissent le plus souvent en cas de RVO déficitaire car les
saccades de refixation le corrigent. Un dispositif de VOG donne la
possibilité aux cliniciens de visualiser ces mouvements rapides des
yeux.
Malheureusement, les saccades correctrices et les phases rapides
normales du nystagmus ont des propriétés physiologiques très
semblables et la légère différence d’amplitude ne peut se mesurer
avec fiabilité. Ces résultats suggèrent que même si la présence de
refixation sur les tracés de vHIT de patients sans nystagmus peut
être utile au diagnostic, les mouvements oculaires rapides devraient
être pris en compte avec plus de précaution lorsqu’un nystagmus
spontané est présent.
Bien que la présence de mouvement oculaire de refixation n’est pas
compliquée à identifier avec un dispositif de vHIT, le déficit de
gain du RVO mesuré directement est suffisant. Les résultats
suggèrent que l’on devrait d’abord regarder la forme du RVO (en
cloche) et ensuite prendre en considération la présence ou l’absence
de saccades, sauf en cas de nystagmus spontané.
Artefact :
On en a trouvé dans près de la moitié des prises, beaucoup sont
directement induits par les examinateurs malgré leur entraînement et
leur expérience. Ce qui est intéressant de noter, c’est qu’ils
apparaissaient 10 à 20% plus souvent chez les patients avec un h-
vHIT anormal. Soit cela reflète une mauvaise classification de
l’étude même, soit c’est un effet direct de l’asymétrie du RVO
entrainant un plus grand risque de perdre la trace de la pupille et
cela mérite des études supplémentaires.
Erreurs de gain de RVO à cause des artefact :
La mauvaise calibration de la pupille au début du test entraîne des
gains trop élevés (>1,2), cela arrive lorsque les patients ne sont pas
très attentifs durant la calibration. Mais certains de ces gains élevés
peuvent aussi être observés si la distance de fixation donnée est trop
proche ou si les patients ont une atteinte cérébelleuse.
Etant donné que la fréquence élevée des artefacts diminue bien la
précision, il n’est pas recommander de s’appuyer sur moins de 10
vHITs non filtrés pour une mesure de moyenne du gain de RVO. Un
filtrage manuel d’artefacts est également conseillé.
Limites
Les résultats n’ont pas été revalidés en utilisant des enregistrements
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
par des SCC. Les artefacts ont été déterminés sur leur aspect/forme
uniquement, ce n’est donc pas sûr qu’ils étaient tous des artefacts.
Les méthodes utilisées exagèrent probablement un peu la fréquence
des artefacts. Les analyses à posteriori des tracés ne permettaient
pas de tirer des déductions sûres des causes concrètes de chaque
artefact. Seul un type de dispositif de VOG a été testé : on ne peut
donc pas généraliser ces résultats aux autres dispositifs. Enfin, il n’y
avait aucun groupe contrôle de sujets sains, asymptomatiques pour
la comparaison.
Répercussions possibles
Des connaissances sur l’interprétation correcte du vHIT sont
essentielles étant donné que le vHIT est de plus en plus utilisé. Les
résultats indiquent que l’utilisation de lunettes vidéo chez les
patients devrait être actuellement limitée aux professionnels de
santé avertis du risque d’artefact et de leurs éventuelles
implications diagnostiques. Quelques artefacts de clignement ou
d’inattention sont probablement inévitables, tandis que les autres
étant technique-dépendants (p. ex. rebond) peuvent être évités.
L’habitude d’une vérification manuelle pourrait s’avérer précieuse
pour les praticiens de cette technologie. Il serait plus facile et fiable
de former les médecins ou les techniciens à identifier des tracés de
vHIT vraiment normaux plutôt que de différencier les anormalités.
Conclusion
Une formation en interprétation des vHIT est essentielle afin
d’éviter de nombreux artefact. La connaissance des artefact les plus
courants peut aider les praticiens à éviter de les induire ou de mal
les interpréter lorsqu’ils se produisent. Une étude plus approfondie
est indispensable pour déterminer les répercussions des artefacts les
plus fréquemment rencontrés dans le diagnostic clinique.
INTERETS ET Intérêts:
LIMITES -explication des artefacts pouvant perturbés la mesure du gain du
RVO : connaissant leur fréquence d’apparition, il faut avoir au
moins 10 impulsions au vHITs pour une mesure de moyenne du
gain de RVO. Un filtrage manuel d’artefacts est également
recommandé.
- L’interprétation d’un HIT normal selon la forme du tracé a une
très bonne reproductibilité inter-évaluateur
-Montre l’inconvénient de la caméra intégrée sur des lunettes car
cela peut créer un artefact à cause du glissement mais on comprend
aussi l’avantage du dispositif : le vHIT peut être pratiqué partout
(ex : aux urgences)
Limites:
- Utilisation d’un dispositif de caméra sur masque
- La vitesse de la tête était entre 100 et 200 °/s (moyenne de 148°/s)
en-dessous des 200°/s préconisés
- Exagération probable de la fréquence des artefacts car ils ont été
déterminés en tant que tels sur leur aspect/forme uniquement
- Le gain du RVO a été défini comme étant le ratio de la vitesse de
l’œil sur la vitesse de la tête (même calcul que dans l’étude
présentée dans ce mémoire)
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
FICHE DE LECTURE N°9
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
Introduction
Une rotation passive de tête s’accompagne d’un mouvement
compensatoire de l’œil dans la direction opposée de telle façon que
le regard reste stable malgré les mouvements de tête. Les acteurs
précoces de cette réponse oculaire (100ms après le début du
mouvement céphalique) sont contrôlés par le RVO, qui se fait via
un arc très court de 3 neurones, et grâce à une organisation spatiale
commune entre les organes sensoriels (CSC) et les effecteurs
(muscles oculomoteurs). Les CSC utilisent l’accélération comme
premier stimulus. L’action de générer un mouvement compensatoire
de stabilisation du regard par le RVO est complémentaire à la
réponse optocinétique (déclenchée par le glissement des images sur
la rétine). La réponse optocinétique a une latence plus importante
(70-80ms) car elle requiert plus de signaux que le RVO (7-8ms). La
contribution du réflexe cervico-oculaire dans la stabilisation du
regard lors de mouvement céphalique apparait être faible et non
constant. De ce fait la meilleure stratégie pour investiguer le RVO
est de mesurer la réponse oculaire durant une fenêtre de 10-70ms
après le début du mouvement. Dans cette phase précoce, le RVO est
vraisemblablement peu affecté par des influx visuels ou
proprioceptifs dus au mouvement de tête, cependant il peut encore
être impacté par des facteurs comme la distance de la cible ou la
position de l’axe de rotation de la tête.
Il faut noter que les rotations de tête atteignent 6000-12000°/s2 en
marchant et en courant, de telles accélérations doivent donc être
considérées comme physiologiques.
Méthode
L’étude présentée s’est effectuée sur 10 sujets sains. On a utilisé un
casque mobilisateur de tête, 30 impulsions ont été effectuées vers la
droite et la gauche au cours de la même séquence.
7 conditions de visibilité de la cible ont été testées, la 1 ère mesure a
été effectuée dans l’obscurité, les autres ont été effectuées avec une
cible lumineuse placée à 220 ou 40 cm dans 3 conditions : la diode
était éteinte 50 ou 500 ms avant l’activation du casque ou a été
laissée sur tout au long de la mesure. Les mouvements oculaires ont
été enregistrés avec des SCC. Les mouvements céphaliques ont été
enregistrés par une bobine fixée sur une barre dentaire.
Résultats
La réponse de base
La vitesse des yeux reflète approximativement celle de la tête, avec
la même évolution dans le temps mais avec toujours un temps de
latence constant les séparant. Dans la majorité des sujets, un
mouvement de l’œil anti-compensatoire précédait le mouvement
compensatoire du RVO. La latence nulle de ce mouvement anti-
compensatoire suggère une origine passive mécanique. Le gain est
estimé comme étant le rapport entre les pentes des régressions
linéaires de la vitesse des yeux et de la tête ; comme ces pentes
représentent l’accélération, cette estimation reflète le gain
d’accélération.
Gain d’accélération:
On a observé que la variation de la visibilité de la cible durant le
mouvement de tête n’avait pas d’effet sur la réponse oculaire, mais
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
que le gain était significativement plus élevé pour les cibles proches
qu’éloignées.
On a aussi comparé le gain de l’œil ipsilatéral (adducteur) et
controlatéral (abducteur). Une différence entre les 2 pourrait
apparaître pour 2 raisons. Premièrement il pourrait y avoir une
différence intrinsèque du mouvement des 2 yeux : comme on
retrouve un pic de vitesse plus important dans l’oeil abducteur lors
des saccades horizontales :cela nous permettrait de prédire un gain
plus élevé pour l’oeil controlatéral.
Secondairement la différence de gain pourrait résulter d’une
différence de distance entre chaque oeil et la cible, dans le cas des
cibles proches (l’oeil abducteur est plus proche de la cible en
position initiale).
Pour les cibles éloignées et dans l’obscurité, la moyenne des gains
n’était pas significativement différente entre les côtés. Cependant
le gain de l’oeil ipsilatéral était significativement plus élevé que
celui de l’oeil controlatéral quand la cible était proche. Pour
interpréter cette différence inter-oculaire, la position initiale de la
tête doit être connue. Dans cette étude la tête est tournée vers la
droite à partir d’une position initiale légèrement décalée sur la
gauche par rapport au centre, l’oeil ipsilatéral devrait donc avoir un
gain plus élevé car il est plus près de la cible comparativement à
l’oeil controlatéral. Le fait que la différence inter-oculaire du gain
disparait avec l’éloignement des cibles et l’obscurité corrobore
l’hypothèse qu’elle prenait origine dans les différentes distances
avec la cible.
Effets du mouvement anti-compensatoire des yeux sur la latence
et sur le gain :
Le RVO actif est susceptible de commencer avant la fin du
mouvement anti-compensatoire, c'est-à-dire, lorsque la vitesse de
l’oeil est négative. Les mesures de latence et de gain à partir des
régressions linéaires ne le prenant pas en compte, cela impliquerait
une surestimation des latences.
Origine du mouvement oculaire anti-compensatoire :
Le mouvement anti-compensatoire provient de forces agissant
directement sur l’œil. Il ne peut pas simplement s’expliquer comme
une réaction à la rotation de la tête ; car la réponse mécanique de
l’œil à la rotation de la tête devrait être dans le sens compensatoire
en raison de l’inertie de l’œil dans l’orbite qui subit une accélération
rotationnelle. Il faut considérer l’oeil non pas comme un corps
rigide, mais comme une coquille remplie de liquide.
L’œil et ses tissus environnants (muscles, membranes, ligaments,
etc.) sont un assemblage de matériaux tendres (le contenu orbital)
qui sont enfermés dans une boîte osseuse rigide, l’orbite.
On peut modéliser le système simplement avec une carafe en verre
remplie d’un gel semi-solide. Lorsque l’on accélère linéairement la
carafe dans une direction parallèle à la surface libre, les pressions
dans le gel vont forcer le contenu du bécher dans la direction
opposée à l’accélération. Pour la tête et les yeux, cet effet
correspond à une rotation de l’œil anti-compensatoire. La principale
conclusion à ce stade est que le mouvement anti-compensatoire
précoce des yeux est expliqué par un effet physique.
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
Discussion
Nous avons réussi à modéliser l’origine du mouvement anti-
compensatoire intervenant avant 7-8ms sur la base des principes de
physiques élémentaires liées à la déformation des tissus mous dans
un récipient rigide (l’orbite osseuse) sous l’influence de la pression.
Cela suggère que le centre de gravité de l’oeil se trouve en arrière
du centre de rotation de la tête.
Latence du RVO
L’estimation actuelle de la latence du RVO est constante : 8-9ms. Il
existe une différence significative des latences des 2 yeux, l’oeil
controlatéral étant 1ms plus rapide que l’oeil ipsilatéral. Cela
correspond au délai d’une synapse supplémentaire jusqu’au muscle
droit médial de l’oeil ipsilatéral par rapport au muscle droit latéral
de l’oeil controlatéral. C’est en accord avec la description du
chemin disynaptique pour l’oeil abducteur controlatéral (afférent
vestibulaire – neurone du noyau vestibulaire médial – motoneurone
abducens controlatéral) et un chemin trisynaptique pour l’oeil
adducteur ipsilatéral (afférent vestibulaire- neurone du noyau
vestibulaire médial- neurone internucléaire vers le noyau abducens
controlatéral – motoneurone pour le muscle droit médial ipsilatéral).
Gain du RVO
Le gain est le ratio de l’amplitude du mouvement de l’oeil sur celle
de la tête (exprimé en position, vitesse ou accélération), il est
généralement considéré comme étant une mesure adéquate de la
performance du RVO. Pour des cibles éloignées il devrait être égal à
1 afin d’éviter toute instabilité visuelle. On a une sous-estimation du
gain lorsqu’il est calculé en négligeant le temps de latence.
Effets de la position de la cible
Le RVO n’a pas été affecté par la durée de visibilité de la cible
durant le mouvement de la tête : les réponses étaient les mêmes que
la cible soit continuellement allumée ou éteinte 50 ou 500 avant la
rotation de tête. Les réponses obtenues dans le noir ont été les
mêmes lorsque les cibles étaient éloignées. Cependant une cible
proche a causé une augmentation du gain ce qui est en accord avec
la topographie des axes de rotation des yeux et de la tête. La
différence de gain était manifeste après 40ms en moyenne. Nous
avons observé un gain systématiquement légèrement plus élevé pour
l’oeil qui était proche de la cible dans la position initale de la tête.
Cela n’a été mis en évidence que pour les cibles proches, pour
lesquelles la distance entre la cible et les 2 yeux peut varier.
INTERETS ET Intérêts:
LIMITES -mise en évidence du mouvement anti-compensatoire passif précoce
de l’oeil qui implique un délai nécessaire avant de calculer le gain
pour éviter que l’on ne le sous-estime
-explication de la différences de gains des 2 yeux due à la différence
de distance des yeux avec la cible
Limites:
-utilisation d’un casque mobilisateur de la tête
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
FICHE DE LECTURE N°10
AUTEUR H. G. MacDougall, K. P. Weber, L. A. McGarvie, G. M. Halmagayi,
I. S. Curthoys
TITRE “ The video head impulse test: Diagnostic accuracy in peripheral
vestibulopathy “
ELEMENTS Résumé
DE Le but de cette étude est de valider le vHIT comme un outil précis de
L’ARTICLE diagnostic de la fonction vestibulaire périphérique, rapide et facile
AYANT d’utilisation. Cet article compare les résultats obtenus au vHIT avec
AIDE A ceux obtenus avec les lentilles sclérales magnétiques (SCC : scleral
REPONDRE search coils) ou technique galvanométrique, référencées comme gold
A LA standard.
PROBLEMA Méthodologie
TIQUE Type d’étude : C’est une étude prospective, transversale chez des
sujets sains et des sujets atteints de déficits vestibulaires d’étiologies
diverses afin d’établir si le vHIT donne des résultats similaires aux
résultats que donne la norme de référence.
Sujets : Il y a 8 sujets atteints de déficits bilatéraux ou unilatéraux
suite à des névrites vestibulaires, ou suite à l’injection de
gentamicine. Il y a également 8 sujets sains, sans antécédent ni signe
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
clinique de déficit vestibulaire.
Déroulement de l’expérience : Dans une pièce faiblement éclairée,
les sujets ont pour consigne de fixer un point laser sur un écran, placé
à 91 cm de distance. Environs 50 mouvements horizontaux de tête
sont appliqués de chaque côté. Le pic de vitesse des mouvements
appliqués à la tête a été progressivement augmenté de 50° à 250°/s,
ce qui correspond à des accélérations de 750 à 5,000°/s2 et à des
amplitudes variant entre 5 et 20°. Les enregistrements sont double, à
la fois par la mise en place de SCC et par un système de vidéo-
oculographie. Il y avait trois manipulateurs expérimentés dans le
domaine. Toutes les impulsions d’une même série étaient délivrées
par le même expérimentateur.
Vidéo-oculographie : La caméra (de 250 Hz) était montée sur un
cadre de lunettes très léger. La vitesse de la tête a été enregistrée à
l’aide d’un accéléromètre. La vitesse des yeux a été calculée en
analysant leurs positions grâce à la détection des pupilles, basée sur
une méthode décrite par LabVIEW. Le système a été conçu pour
minimiser le glissement des lunettes lors des impulsions, grâce à sa
petite masse finale de 60g.
SCC : La position de la tête et des yeux a été enregistrée avec 2
bobines placées au sein d’un champ magnétique. Pour la tête, la
bobine a été positionnée dans un dentier personnalisé pour chaque
sujet. Pour les yeux, la bobine a été insérée après anesthésie locale
sous forme de lentille sclérale.
Analyse des données : Les données expérimentales ont été analysées
avec un logiciel LabVIEW personnalisé. Les essais comportant un
clignement palpébral et les réponses aberrantes ont été
automatiquement exclus. Le gain du réflexe vestibulo-oculaire
horizontal a été calculé dans les 2 méthodes comme le ratio de la
vitesse de l’œil sur la vitesse de la tête durant une fenêtre de 40 ms
centrée sur le pic d’accélération de la tête. Le critère pour un avoir un
RVO normal était qu’il devait être supérieur ou égal à 0,68, sachant
que 95% de la population a des valeurs de 0,81 ± 0,068.
Analyse statistique : Le coefficient de corrélation de Pearson a été
utilisé pour vérifier la reproductibilité et la fiabilité des deux
méthodes.
Résultats
Détection du déficit vestibulaire
Les deux méthodes utilisées ont une sensibilité et une spécificité de 1,
la différence des gains de RVO obtenus avec les SCC et la vidéo-
oculographie n’est pas significative. Les deux méthodes permettent
également d’enregistrer les saccades de refixation aussi petites
qu’elles soient, durant la rotation de la tête (appelées covert saccades)
ou après le mouvement (appelées overt saccades).
Application clinique
La méthode des SCC était très utilisée en recherche pour sa précision
mais elle restait impraticable en cabinet car trop longue, inconfortable
et onéreuse. Le vHIT est quant à lui non-invasif et rapide à mettre en
place, il faciliterait le diagnostic et le suivi de la fonction vestibulaire.
Discussion
Le vHIT permet de « s’émanciper » des limites du test clinique initial
HIT en quantifiant le gain du RVO et en détectant toutes les saccades
GLADYS
(CC BY-NC-ND 2.0)
de refixation (overt et surtout les covert saccades). A l’aide d’un
feedback le clinicien contrôle les caractéristiques des thrusts qu’il
donne et applique donc les stimulations qu’il veut. Bien que les
vitesses élevées révèlent mieux l’asymétrie de RVO chez les patients
atteint de névrite aigüe, des vitesses plus basses (de 100 à 150°/s)
sont suffisantes pour détecter le déficit chez ces patients qui les
tolèrent mieux, et qui limitent par la même occasion le glissement des
lunettes qui est plus important avec l’inertie du mouvement à vitesse
élevée.
INTERETS Intérêts :
ET LIMITES *validation du vHIT comme outil diagnostic précis dans le test
clinique HIT en comparaison au gold standard des SCC
*population variée : sujets sains, atteints de névrite, ou ayant subi
injection de gentamicine comme dans notre étude
*proposition de l’utilisation d’une vitesse inférieure de 150°/s
suffisante pour déceler déficits chez les patients avec névrite
vestibulaire car mieux tolérée
Limites :
* le gain du RVO a été défini comme étant le ratio de la vitesse de
l’œil sur la vitesse de la tête (calcul différent que dans l’étude
présentée dans ce mémoire)
*l’enregistrement des mouvements oculaires et des yeux s’est fait par
une caméra intégrée sur un masque, qui peut glisser un peu et induire
un biais de valeur lors des mouvements à haute vitesse
*Pas d’analyse des données par sous-groupe selon les pathologies car
trop petit nombre de sujets étudiés
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FICHE DE LECTURE N°11
AUTEUR Yang C.J, Lee J.Y, Kang B.C, Lee H.S, Yoo M.H, Park H.J
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Le gain moyen au vHIT était de 1.02± 0,07 pour 50 sujets de 20 à
60 ans, indépendamment de l’âge à une vitesse moyenne de tête de
170 ± 18°/s. Les saccades de refixation (CS) ont été observées chez
49% des sujets, suggérant donc que le RVO est un système
hypométrique. L’incidence des CS n’a pas de lien avec l’âge.
Discussion
Comparaison avec d’autres études
Plusieurs éléments doivent être pris en compte avant de comparer
les différentes études faites à ce sujet. Différents types
d’enregistrement des mouvements oculaires peuvent être utilisés
pour le HIT, soit les lentilles magnétiques soit le système de
caméra, intégré sur un masque ou fixé sur un trépied à distance.
Les gains peuvent également être calculés de manière différente,
comme le ratio de deux vitesses, ou de deux accélérations ou encore
de deux aires. De plus le gain peut être calculé sur des intervalles de
temps différents. Bien que les gains du HIT ne varient pas entre le
vHIT et les lentilles magnétiques, les gains tendent à être plus
élevés dans les études évaluant un plus petit nombre de sujets sains
et/ou patients. D’autres facteurs devraient être considérés quant à
l’interprétation des gains. Par exemple chez les sujets sains il a été
rapporté une diminution des gains en réponse à l’augmentation de
l’accélération de la tête. De plus la vitesse des saccades de
refixation a été signalée comme étant liée à la vitesse du thrust de
tête, car plus les impulsions de tête sont rapides, plus les erreurs de
position engendrées sont grandes et donc la fréquence des saccades
correctrices est plus importante.
Les résultats de cette étude qui montrent que le gain au VHIT est
proche de 1 chez des sujets sains de 20 à 60 ans sont similaires à
d’autres études qui ont prouvé que le gain restait stable jusqu’à 70
ans et diminuait par la suite.
Application clinique :
Il y a 99.5% de probabilité que le gain du VHIT soit ≥0.79 chez un
sujet sain.
INTERETS ET Intérêts :
LIMITES *Il y a 50 sujets sains classés par tranche d’âge
*Cet article explique les différentes façons de calculer le gain du
RVO (ratio des 2 aires sous la courbe de position, de 2 vitesses ou
de 2 accélérations)
* Les saccades de refixation (CS) ont été observées chez 49% des
sujets, suggérant donc que le RVO est un système hypométrique
Limites :
*Le système VHIT utilisé est un dispositif d’enregistrement oculaire
via une caméra intégrée à un masque
*Le gain calculé est défini comme étant le ratio de l’aire sous la
courbe de mouvement des yeux sur l’aire sous la courbe de
mouvement de la tête
*Les gains sont comparés par rapport aux âges des sujets et non par
rapport à la vitesse des thrusts appliqués
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BIBLIOGRAPHIE
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BIBLIOGRAPHIE
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SOURCES DES
ILLUSTRATIONS
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SOURCES DES ILLUSTRATIONS
- Fig.1 http://www.entexpert.in/neuro-otology
- Fig.2 http://www.synapsys.fr/fr/p-video-head-impulse-test-ulmer-vhit-ulmer-
33.htm
- Fig.3 http://www.alaudition.com/oreille.html
- Fig.4 http://www.seret-medecine.org/postures.htm
- Fig.5 http://www.vestib.org/oreille.html
- Fig.6 : d’après E. Ulmer
- Fig.7 : McGarvie et al, 2015: The Video Head Impulse Test (vHIT) of Semicircular
Canal Function – Age-Dependent Normative Values of VOR Gain in Healthy
Subjects
- Fig.8 : mise à disposition par O. Dumas
- Fig.9 : mise à disposition par O. Dumas
- Fig.10 : mise à disposition par O. Dumas
- Fig.11 : http://clinicalgate.com/principles-of-applied-vestibular-physiology/
- Fig.12 : mise à disposition par O. Dumas
- Fig.13 :http://ophtalmologie.pro/paralysie-nerf-pathetique/
- Fig.14 :http://www.d.umn.edu/~jfitzake/Lectures/DMED/InnerEar/VestibPhysiol/V
ORPathways.html
- Fig.15 : photo personnelle
- Fig.16 : photo personnelle
- Fig.17 : photo personnelle
- Fig.18: diagramme personnel
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