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Cours de

Sédimentologie

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI

1
1ére partie :
1er partie

cycle sédimentaire

d’une roche

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Quel intérêt présente l’étude des roches sédimentaires ?

Quelle est l’origine des particules sédimentaires ?

Quelles sont les étapes de formation d’une roche


sédimentaire ?

Par quel mécanisme un sédiment mou se transforme en


une roche sédimentaire consolidée ?

Quelle évolution peut subir une roche sédimentaire ?

Quel est l’impact des facteurs climatiques et


écologiques sur la formation et l’évolution des roches
sédimentaires ?

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Introduction

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Définition du cycle sédimentaire :
Le cycle sédimentaire est l’ensemble des processus qui
transforment les roches mères en différents lieux et moments et
conduit à la formation de roches sédimentaires

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L’exhumation des roches est possible par :

- des phénomènes tectoniques

- l’érosion

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Le cycle géologique intègre le cycle
sédimentaire :

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Le cadre du cycle des roches au niveau
de la croûte et du manteau:

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Des sources d’énergie permettent les
cycles de la matière :

 Pour les processus sédimentaires externes :


C’est l’énergie solaire

 Pour les processus internes :


 chaleur initiale d’accrétion, stockée lors
de la collision des particules qui ont
formé la Terre, presque épuisée
désormais.
 désintégration d’isotopes radioactifs

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Intérêt d’étude de roches sédimentaires :

 elles contiennent le pétrole, le gaz naturel, le charbon


et les fertilisants;

 elles contiennent les fossiles, sur lesquels reposent


notre connaissance de l'évolution de la vie sur Terre;

 elles sont en relation avec l'atmosphère et


l'hydrosphère (cycle du C, etc.);

 elles permettent de reconstituer l'évolution de notre


planète par les études paléogéographiques, paléo
climatiques, depuis l'échelle locale jusqu'à celle des
bassins.
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I/. Altération

A. Définition :
Ensemble des modifications chimiques et physiques
qui affectent les roches exposés à l’atmosphère, à
l’hydrosphère et à la biosphère.

Les formations superficielles résultantes sont


nommées altérites. Les roches affleurent rarement
mais sont recouvertes par les altérites issues de la
dégradation de ces dernières.
Elle a pour résultat de rendre les roches moins
cohérentes, ce qui facilitera leur désagrégation.
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I /. Altération

Elle est contrôlée par:

• la solubilité des minéraux


• la structure de la roche
• le climat (température et précipitations)
• la présence de sol et de végétation
• la durée d’exposition

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I /. Altération

On distingue trois types d’altérations :

L’altération physique
L’altération chimique
L’altération biologique

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I /. Altération

B. Altération Physique :
L'altération physique ou mécanique tend à
diminuer l'épaisseur des sols et des roches.
Elle ne modifie pas la composition mais
facilite le morcellement du matériau initial.

Elle prédomine dans les régions marquées par


des variations importantes de températures et
d’humidité, notamment dans les zones de
montagnes et à la périphérie des zones
froides..

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altération mécanique
modifie les rapports
surface/volume

La fragmentation
facilite l’altération.

L’altération
augmente la surface

La fracturation des mx augmente la surface de contact


mx/agent d’altération. .

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Les principaux facteurs de l’altération physique
sont :

• L’alternance gel-dégel (cryoclastie)


• La cristallisation de sel
• L’alternance de températures élevées et
moyennes (thermoclastie)
• L’alternance de phases d’imbibitions et de
dessiccations des couches argileuses
(hydroclastie)
• Tectonique (microfractures)
• L’action biologique (animaux ,végétaux)

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• L’alternance gel-dégel (cryoclastie)

Les alternances de gel-dégel, en climat suffisamment


humide, fragmentent les roches (cryoclastie).
L'eau en gelant augmente son volume de 9-10% et élargit
progressivement les fractures.
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• Tectonique microfractures

L’altération dans ce cas progresse le long de plans de


fracture (diaclases) d’origine vraisemblablement tectonique,
géométriquement ordonnés, plus ou moins horizontaux et verticaux.
Cela donne un débit en boules avec une disposition plus
"géométrique .
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• L’action biologique (animaux ,végétaux)

Éclatement de la roche par les racines

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C/ L’altération biologique :
Ce type d’altération se fait grâce aux êtres vivants tels que les plantes, les
animaux, les bactéries…
On distingue deux mécanismes :
 Altération provoquée par l’action chimique de composés produit par des
organismes vivants :
Exemple : L’oxydation de la matière organique produit de l’eau et de CO2
C6H12O6 + 6O2 6CO2 + 6H2O
Le CO2 et l’eau se combinent et forment l’acide carbonique
CO2 + H2O H2CO
L’acide carbonique peut solubiliser la calcite ou un autre carbonate
H2CO3 +CaCO3 Ca2+ + 2HCO3-
 Altération provoquée par l’action mécanique :
Exemple : dilatation progressive des racines .

Remarque : L’ingestion de matériaux par des animaux vivants dans le sol est un
processus faisant intervenir les deux types de mécanismes.

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D/ Altération chimique :

L’altération chimique est beaucoup plus répondue


à la surface du globe que l’altération physique,
qu’elle précède, accompagne ou prolonge
souvent.

Elle transforme la composition initiale de la roche


mère par mise en solution ou précipitations
d'éléments.

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1°/ L’approche de Goldsmith:

Goldsmith montra que l’attirance des éléments chimiques pour la molécule


d’eau était fonction de leur potentiel ionique .

L’eau = agent majeur de l’altération

La liaison O-H est polarisée

La molécule d’eau se comporte comme


un dipôle.

e Charge
La force d’attraction dépend PI = ――
r Rayon ionique
du potentiel ionique (PI).

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 Les ions à potentiel
ionique faible (PI<3 ) :
PI=3 c’est le domaine des
PI=1 cations solubles

 Les ions à potentiel


ionique moyen
(3<PI<10) c’est le
domaine des
PI=10 hydrolysats
insolubles

 Les ions à potentiel


ionique fort (PI>10)
domaine des
oxyanions solubles

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A partir des éléments chimiques constitutifs
d’une roche, l’altération chimique conduit à une
ségrégation :
 cations et oxyanions solubles sont évacués
par les circulations d’eaux phase
migratrice
 hydrolysats insolubles restent sur place
phase résiduelle.
Ultérieurement, certains de ces cations et anions
se combineront pour former les principales
roches sédimentaires :
Calcaire(CaCO3) Ca2+avec CO2- , Gypse (Ca2+
et SO42-), phosphate (Ca2+ et PO42-)…
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2°/ Les réactions chimiques :

Quatre grands types de réactions permettent :

 Soit de dissoudre totalement certains minéraux (halite


ou calcite) et les ions sont évacués en solution.

 Soit de transformer les minéraux de départ en d’autres


minéraux comme les feldspaths ou les micas qui sont
transformés en argiles (principalement) .

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a) L’hydrolyse

La réaction permet le remplacement d’un cation d’un


minéral par un ion H+ de la solution aqueuse.

L’intensité de la réaction dépond :


 de la disponibilité en cations H+
 du volume de CO2 dissous (car il contribue à la
quantité de cations H+ disponibles dans la solution).

CO2(gaz) + H2O H2CO3 CO32- + 2H+

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b) L’hydratation / déshydratation

Gain ou perte de molécules d’eau par un


minéral

• Fe2O3 + 3H2O 2Fe(OH)2


(hématite) (limonite)

• CaSO4.2H2O CaSO4 + 2H2O


(gypse ) (anhydrite)

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c)La dissolution

C’est la décomposition d’un minéral en ses ions


constitutifs

CaCO3 + H2O + CO2 Ca2+ + 2HCO3-

NaCL + H2O Na+ + CL- + H2O

La halite est extrêmement soluble et se dissous


complétement dans l’eau

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d) L’oxydation

C’est le processus par lequel un ion perd un de ses électrons.


- Le meilleur agent oxydant est l’oxygène
- Les éléments les plus facilement oxydables sont le fer et le
manganèse

Fe2+ (ion ferreux) Fe3+ (ion ferrique) + e-


2(Fe2+ )SiO3 + 1/2O2 + 7H2O 2Fe3+ (OH)3 + 2H4SiO4
(pyroxène) (limonite)

2FeS2 + O2 Fe2O3 + 2S
(pyrite) (hematite)

Rq: L’oxydation de la matière organique produit de l’eau et de


CO2 (éléments impliqués dans les processus de dissolution).

C6H12O6 + 6O2 6CO2 + 6H2O


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L’hydrolyse est le mécanisme le plus fréquent et le
mieux connu. Il est favorisée par les conditions
suivantes :

Abondance de minéraux de petite taille (favorise la


multiplication de points d’attaque.

Activité bactérienne (favorisant la production


d’acides organiques)

T° et humidité élevées (accélèrent les réactions


d’attaques)

Drainage actif des eaux (favorable à l’évacuation


d’ions soustraient aux minéraux)

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Abondance des mx relativement solubles. Il existe un
ordre de vulnérabilité à l’altération des principaux
silicates.

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3°/ Les produits de l’altération chimiques :

• Les produits résiduels ou hérités

• Les produits transformés : issus de la transformation


d’une espèce préexistante

• Les produits de néoformation : sont les minéraux qui


cristallisent à partir des ions extraits des solutions de
lessivage

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L’évolution minérale au cours de l’altération chimique peut
être schématisée:

Minéraux(I) Solution d’attaque Minéraux (II) Solution de lessivage


Résiduels

En minéraux résiduels : En minéraux secondaires :


Quartz Phyllosilicates
Feldspath k Oxydes et hydroxydes
Mica Carbonates
Sulfates

Les produits de l’altération chimique et notamment de


l’hydrolyse sont variés, les minéraux les plus communs
dans les sols sont les argiles (silicates d’alumine hydratés)
souvent associés à des oxydes de fer, d’aluminium…
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b) Structure des minéraux argileux

Les minéraux argileux sont fondamentalement constitués de


silicium, aluminium, oxygène et ion hydroxyles OH-. Ces éléments
sont organisés en couches tétraédriques (T) et en couches
octaédriques (O).

Les couches s’accolent les unes aux autres selon des plans, par mise
en commun des ions oxygène ou hydroxyle. Il en résulte une
structure en feuillets, séparés par des espaces interfoliaires.

Une particule argileuse est constituée par l’empilement d’un


nombre plus ou moins élevé de feuillets.

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b) Structure des minéraux argileux

Les minéraux argileux sont fondamentalement constitués de


silicium, aluminium, oxygène et ion hydroxyles OH-. Ces éléments
sont organisés en couches tétraédriques (T) et en couches
octaédriques (O).

Les couches s’accolent les unes aux autres selon des plans, par mise
en commun des ions oxygène ou hydroxyle. Il en résulte une
structure en feuillets, séparés par des espaces interfoliaires.

Une particule argileuse est constituée par l’empilement d’un


nombre plus ou moins élevé de feuillets.

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Trois types d’accolement s’observent :

• Le type T.O ou 1/1 ( famille de la kaolinite )


• Le type T.O.T. ou 2/1 ( famille de la pyrophyllite, de
l’illite, de la smectite, de la vermiculite )
• Le type T.O.T.O. ou 2/1/1 (famille de la chlorite)

Cette structure de base est fréquemment


compliquée par l’existence de substitutions partielles de
Si4+ par Al3+ dans les tétraèdres, voir d’Al3+ par Mg2+, Fe2+ ,
Fe3+ dans les octaèdres.

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la Kaolinite ( 1/1, d=7A°).
Pas de substitution dans les couches. Le feuillet est neutre.
La kaolinite se forme dans les sols bien drainés, en pH acide,
surtout en climat subtropical et tropical.

les illites (2/1, d=10A°)


Association d'une CO (alumineuse) et deux CT (siliceuses).
Mais il peut y avoir des substitutions de Si4+ par Al3+ et de
l’Al3+ par Fe2+ ou Mg2+. Des cations (K+) sont adsorbés
dans l'espace interfoliaire afin de compenser le déséquilibre
des charges. C'est un minéral ubiquiste .

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 les Smectites (2/1, d= 14 A°).
L'empilement des feuillets est désordonné. Ce désordre facilite leur
écartement et l'adsorption d’eau et de cations, au niveau de l'espace
interfoliaire.
Les substitutions d'atomes sont importantes.

Les feuillets de smectites peuvent s'intercalés avec d'autres feuillets


argileux, souvent illitiques pour former des interstratifiés.

Les smectites se forment dans les sols mal drainés plutôt alcalins.

 la Glauconite
minéral vert ferrifère proche de l'illite exclusivement formé en milieu
marin peu profond.

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les Chlorites (2/1/1, d= 14 A°).
L'espace interfoliaire est garni par une couche composée de
Mg et OH. L'Al est remplacé localement par le Fe.

la Vermiculite (2/1, d= 12 A°)


montre des propriétés gonflantes. La couche octaédrique
contient du Fe et du Mg.
Fréquente dans les sols de la zone tempérée.

Les argiles fibreuses


Les feuillets sont discontinus et forment des rubans. Les
principaux types sont la sépiolite et l'attapulgite. On les
trouve dans les milieux confinés.

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c) La formation des minéraux argileux

Les minéraux argileux sont soit :


• Des minéraux d’héritage
• Des minéraux de transformation
• Des minéraux de néoformation

Lorsque les minéraux argileux sont formés à partir des micas


(muscovites, biotites) et chlorites, le réseau cristallin est plus ou
moins conservé, on parle de transformation.

Lorsqu'ils sont formés à partir de silicates qui ne sont pas en


feuillets (feldspaths, amphiboles, olivine...), le réseau cristallin du
minéral d'origine est complètement détruit, on parle de
néoformation.
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 L’exemple de l’altération croissante des feldspaths potassiques
(orthose) montre comment on peut identifier 3 stades de
genèse minérale marqués par un lessivage croissant de la silice.

Solution Solution de
Minéral Primaire d’attaque Minéral Secondaire lessivage

3,2Si(OH)4
Orthose Beidellite (Smectite Al)
8,4 H2O +
2,3(Si3Al)O8K K0,3Al2(Si3,7Al0,3O10)(OH)2
2(K+,OH-)

Orthose 4Si(OH)4
Kaolinite
2(Si3Al)O8K 11 H2O +
Si2O5Al2(OH)4
2(K+,OH-)

Orthose 3Si(OH)4
Gibbsite
(Si3Al)O8K 16 H2O +
Al(OH)3
(K+,OH)

La composition et la structure des phyllosilicates dépendent


essentiellement de l’importance des circulations au cours de
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI l’hydrolyse. 44
Hydrolyse partielle Hydrolyse totale

Désilicification incomplète Désilicification totale

Bilan
Désalcalinisation
Désalcalinisation totale
incomplète

Phyllite2/1 Phyllite1/1 Hydroxyde d’Al


Minéraux formés
Ex: Beidellite Ex: Kaolinite Ex: Gibbsite

Cations
Na, Ca, K ―― ――
interfolliaires

Bisiallitisation Monosiallitisation
Allitisation
Processus (2couche de (1couche de tétraèdre
(Absence de Si)
tétraèdres à Si) à Si)
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 Altération du Muscovite
La Muscovite est assez stable. Sa fragmentation donne des petites paillettes de
même composition chimique appelées séricite. Son altération chimique se fait
par perte progressive d'ion K+ .

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 46


Biotite
Sa résistance à l'altération dépend de la teneur de Fe++
dans le cristal; son état d'altération est exprimée par la
quantité de K+ extraite du réseau.

La biotite peu oxydée (surtout à Fe++) est trés altérable


elle donne en particulier des vermiculites et smectites et
de l'oxyde ferrique .
La biotite plus oxydée (Fe+++ surtout) est plus stable.

Autres ferromagnésiens
Leur altération est semblable à celle de la biotite peu
oxydée; ils donnent des vermiculites, des smectites, des
chlorites .

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Schéma d’évolution des Feldspaths, Micas et argiles au cours des différents
stades d’hydrolyse

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La nature des minéraux argileux dépend :
• Du climat
• De la nature de la roche mère
• De la topographie qui commande le drainage

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5°/ Les facteurs contrôlant l’altération chimique :

• La résistance des minéraux

• Le drainage

• Le relief

• Le pH déterminé par la présence ou non d’acide


organique

• Le climat

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Le climat est le facteur le plus important dans le contrôle de l’altération
chimique

 En climat froid
L’altération mécanique par alternance de gel et dégel prédomine,
L’altération chimique est faible,
Les horizons d’altération superficielle ont une composition voisine de celle de
leur substrat

 En climat tempéré
L’hydrolyse est suffisante pour provoquer la dégradation partielle des mx (I)
Prédominance des illites, des chlorites dégradées, des interstratifiés
La néoformation de kaolinite n’affecte que les mx les plus fragiles lorsque le
drainage est actif

 En climat chaud et sec


Désagrégation physique des roches sous l’effet de la thermoclastie

 En climat chaud et humide (régions tropicales et équatoriales)


Hydrolyse intense conduisant à la formation de manteaux épais d’altération
(les latérites) souvent marqués par une cuirasse d’accumulation ferrifère.
néoformation des mx argileux dominé par la kaolinite
Des oxydes
Pr. Sabah métalliques
SAKOUT ANDALOUSSI plus ou moins hydratés (goethite, gibbsite) se 51
développent en abondance
Schéma indiquant la nature minéralogique et l’épaisseur du manteau d’altération superficiel
en fonction de la latitude
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Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 53
II/. Erosion

L’érosion est l’ensemble des phénomènes


externes qui, à la surface du sol ou à faible
profondeur enlèvent tout ou une partie des
terrains existants, modifiant ainsi le relief.

Les produits libérés sont transportés laissant


certaines « formes d’érosion » caractéristiques
sur le massif rocheux.
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 54
Les différents types d’érosion

Il existe quatre types d’érosion :


l’érosion éolienne,
l’érosion par les eaux fluviatiles et de
ruissellement,
l’érosion glaciaire,
l’érosion marine.

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A. L’érosion éolienne :

Elle se manifeste surtout dans les régions arides

1°/La déflation éolienne :

La déflation est l'ablation par le vent des particules les


plus fines ne laissant subsister que la roche nue comme les
hamadas sahariennes.

Lorsque le sol comporte des matériaux hétérométriques,


la déflation élimine la fraction la plus fine, laissant sur
place un désert pavé de cailloux ou reg.

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A: surface désertique ayant
subi la déflation éolienne,
responsable de la
concentration des éléments les
plus grossiers (reg);

B: détail montrant la coloration


noirâtre et l'aspect brillant des
cailloux: cette patine est le
"vernis du désert". Hmar
Laghdad, Anti-Atlas, Maroc.

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2°/La corrasion :
Elle est due à l’action du vent chargé en poussière et en sable. Lorsqu’elle
s’exerce sur des roches où alternent des lits, lamines,… durs et plus tendres,
la corrasion provoque une érosion différentielle qui met en évidence le
contraste de dureté
ex : la formation de rochers en champignons.

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Rochers en champignons
B. Erosion par les eaux de Ruissellement :

Le ruissellement se déclenche si les précipitations sont


supérieures à la capacité d’infiltration. C’est le cas
général des terrains imperméables, (ex : terrains argileux
ou schisteux), où après une forte pluie.

les eaux empruntent les fissures du sol, les élargissent


progressivement en chenaux parallèles qui fusionnent
par écroulement des crêtes qui les séparent.
Ce processus est responsable de la formation des « bad
lands »

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 En terrain calcaire, l’usure et la dissolution par les eaux de
ruissellement forment les lapiez : structures verticales suivant les
lignes de plus grandes pente.

Les eaux courantes peuvent former des cupules de dissolution

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Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 62
 Dans les dépôts très hétérogènes les formes d’érosion dégagées par le
ruissellement sont :

Les cheminées de fées ou demoiselles coiffées (surtout dans les dépôts


morainiques) : il s’agit de colonne de terrain tendre, typiquement surmontée
d’un gros bloc de pierre qui protège le sommet du ruissellement.

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Les chaos granitiques : ils sont dus à la mobilisation de l’arène (sable issus de
la désagrégation du granite),ce qui dégage les boules de granite non altéré,
empilées en désordre.

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Les paysages ruiniformes : se développent dans les formations hétérogènes qui
présentent des différences de solubilité (dolomie – calcaire) ou de dureté

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C. Erosion fluviatile : (voir milieux de
sédimentation)

D. Erosion karstique :

Les formes d’érosion qui résultent de la dissolution de


roches calcaires par les eaux de pluie chargée de CO2
reçoivent le nom de morphologie karstique, on distingue:

• des morphologies souterraines ;


• des morphologies aériennes

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 Le réseau souterrain ou endokarst :

• Des rivières souterraines en coulant creusent des galeries

• Des gouffres profonds ou avens et des grottes souterraines


résultant de la dissolution du carbonate de calcium

• Les pisolithes sont des concrétions sphériques de calcaire qui se


déposent autour des grains de sable.

• Les stalactites : concrétions calcaires au plafond des grottes, les


eaux chargées de calcite gouttant par les fissures des roches
subissent une évaporation et un dégazage dû à une chute de
pression provoquant la précipitation de calcite

Les gouttes tombant du plafond forment les stalagmites par


précipitation de calcite sur le plancher des grottes

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Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 68
 Les formes aériennes ou exokarst :

• Les canyons : gorges très étroit résultant de


l’effondrement du toit de galerie

• Les dolines : dépressions circulaires où le calcaire a été


dissout par l’eau de pluie provoquant l’affaissement du
sol

• Les poljés : ce sont des plaines karstiques où s’observent


des reliefs résiduels ou mogotes.

• Les lapiez ou lapiaz (voir plus haut)

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Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 70
Dolines (flèches), Pic du Midi, Pyrénées
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 71
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 72
C: pisolithes

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 73


III/. Le transport

Les sédiments sont transportés depuis les zones sources


jusqu'aux zones de dépôt par trois types de processus:

•glissements en masse et écroulement par gravité en


l'absence de fluides

•écoulements gravitaires en présence de fluides

•écoulements d'eau, d'air ou de glace.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 74


A. Écroulements et glissements en masse
en l'absence de fluides :

1°/Les écroulements :
Ce sont des chutes soudaines (qlq secondes) de masses rocheuses
importantes qui affectent des versants rocheux raide .Ils peuvent être
dus :

 à des causes internes au massif (ex :par altération interne )

 à une modification de la pente ( érosion et dislocation de


couche tendre sous-jacente )

Ces phénomènes déplacent des masses considérables de débris


rocheux sur des distances courtes (de l'ordre du km).
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 75
2°/Les glissements en masse :

Ils affectent les matériaux meubles, le long d’une surface de glissement et


sont généralement plus lents que les écroulements (qlq heures)

A: écroulement de débris B: glissement en masse le


concentré dans un vallon; Piau long d'un talus. Villers-le-
Engaly, Pyrénées, France. Temple.
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B. Ecoulement gravitaire :

Dans ces phénomènes, les particules sédimentaires sont


en suspension dans un fluide, mais leur mouvement est
dû à la gravité, non au déplacement du fluide lui-même.
On distingue quatre types d'écoulements gravitaires:

• les écoulements de grains ("grain flows"),

• les écoulements de débris ("debris flows"),

• les écoulements de sédiments fluidisés ("fluidised


sediment flows")

• les courants de turbidité ("turbidity currents")


Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 77
classification des 4 types d'écoulements gravitaires en
fonction des
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI interactions entre grains et fluide. 78
1°/Ecoulements de grains :
Les particules s’entrechoquent lors du déplacement. L'air (l'eau) n'agit que
comme un lubrifiant mais ne propulse pas les grains.
L'exemple le plus connu de grain flow est l'avalanche de sable provoquée
au revers d'une dune devenue trop raide

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2°/Ecoulement de débris et écoulement de boue :

Les mudflows sont des écoulements de boue sous l'action de la


gravité.

Si cette boue contient de gros éléments (galets, blocs), on parle


alors de debris flow.

Leur vitesse de propagation peut atteindre une centaine de


km/h et ils provoquent le déplacement de blocs de taille parfois
considérable.

Lorsque les forces de gravité deviennent moins fortes que les forces
de frottement sur le fond, la coulée s'arrête: on dit qu'elle gèle.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 81


Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 82
3°/Ecoulement de sédiments fluidisés :

Correspondent à des ensembles de grains portés au sein du


sédiment par un courant, souvent ascendant.

L’exemple le plus connu est celui des sables mouvants (quick


sand), ces sables saturés en eau perdent leur cohésion lors de
l’application d’une pression extérieure.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 83


4°/Courant de turbidité :

Les courants de turbidité sont des écoulements gravitaires dans


lesquels le sédiment est maintenu en suspension par la turbulence
du fluide interstitiel.

Ce mélange d'eau et de sédiment possède une densité plus grande


que celle de l'eau et se déplace vers le bas sous l'effet de la gravité.

Les courants de turbidité ont :


 un grand pouvoir de déplacement
 une grande extension des dépôts:

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 84


Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 85
Naissance d'une turbidite: un glissement de terrain dans la partie
supérieure du talus continental mobilise une grande masse de
sédiment;

au début du glissement, le sédiment est à peine déstructuré

progressivement, la masse de sédiment va se comporter comme un


debris flow en descendant le talus continental;

par ailleurs, en érodant et incorporant les sédiments rencontrés sur


son chemin, sa densité et sa vitesse augmentent;

ensuite, par incorporation d'eau, la cohésion entre les particules de


sédiment diminue et des tourbillons commencent à se former: le
courant de turbidité se développe;

à un certain moment, le debris flow "gèle" et le courant de turbidité


continue seul à se déplacer.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 86


C. Ecoulements de fluides :

La capacité d'un fluide à transporter des sédiments


dépend de nombreux facteurs dont les principaux sont :
la densité, la viscosité, le type d’écoulement et sa vitesse
ainsi que la taille la forme et les propriétés de surface des
grains .

La vitesse du courant et la taille des particules


constituent les paramètres fondamentaux qui
conditionnent le transport .

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 87


1°/Ecoulement laminaire – écoulement turbulent :

 Dans un écoulement laminaire, les filets d'eau restent parallèles


entre eux: ce régime tranquille est réalisé par exemple pour un
écoulement d'eau étalé sur de grandes surfaces .

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 88


 Dans un régime turbulent, les filets d'eau se mélangent,
forment des tourbillons et ne restent plus parallèles . Ceci
a une conséquence importante quant à la capacité
d'érosion et de transport du fluide .

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 89


Le "nombre de Reynolds" est défini comme suit:
Re=2r.V.r/μ où V est la vitesse du fluide; r sa masse volumique; μ sa
viscosité et r la profondeur du chenal dans lequel se fait
l'écoulement.

•Pour des Re de 500 à 2000, l'écoulement est laminaire: c'est le


cas des glaciers, des écoulements aqueux sur de grandes surfaces,
des fleuves à débit lent.

•Au-dessus de 2000, l'écoulement est turbulent.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 90


Un cas particulier de l'écoulement turbulent est
l'écoulement torrentiel.
Ce type d'écoulement apparaît à de grandes vitesses et
est responsable d'une érosion intense .

L'apparition du régime torrentiel peut être déterminé par


le "nombre de Froude":

F=V/(g.r)1/2 où V est la vitesse du fluide; g l'accélération


de la pesanteur et r la profondeur du chenal dans lequel
se fait l'écoulement.

•Si F est inférieur à 1, le cours d'eau est en régime


turbulent.
•S'il est supérieur à1, il est en régime torrentiel.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 91


2°/Mode de Transport des sédiments :

Plusieurs modes de transport ont été observés :


roulement, traction, saltation (transport par bonds, suite à des chocs successifs)
et transport en suspension.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 92


Les particules en mouvement par roulement, traction et
saltation constituent la charge de fond, généralement
formée de galets et de sable.

La charge en suspension est surtout constituée d'argile


et de silt ceci étant vrai à la fois pour les écoulements
d'air et d'eau.

La charge en suspension des écoulements turbulents est


beaucoup plus importante que celle des écoulements
laminaires.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 93


La granulométrie des particules sédimentaires a donc une influence
majeure sur leur transport et sur leur vitesse de sédimentation

Ces relations sont synthétisées par le diagramme de Hjulström :

Ce graphe (essentiellement basé sur des expériences en laboratoire) montre la


vitesse minimale d'un courant nécessaire pour mobiliser, transporter et déposer
des grains de granulométrie variable.
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 94
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 95
IV/. Le dépôt

Le dépôt des sédiments a lieu lorsque la vitesse de l'agent


de transport diminue ou lorsque cet agent de transport
disparaît (fonte de la glace).

La granulométrie des particules, la texture des


sédiments, les structures sédimentaires … sont
d'importants indices sur l'agent de transport, sa vitesse au
moment du dépôt, sa direction, etc.

Voir milieux de sédimentation


Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 96
V/.La diagenèse

A. Définition

La diagenèse : ensemble des processus physico-


biochimiques qui affectent un sédiment meuble après
son dépôt et le transforment progressivement en roche
sédimentaire solide. La limite avec le métamorphisme
est flou.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 97


B. Les principaux processus diagenétiques

 Les processus biochimiques

 Les processus mécaniques : la compaction

 Les processus physico-chimiques : mise en


solution d’éléments et leur migration,
aboutissant à la cimentation et la naissance de
minéraux authigènes.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 98


1°/ Les processus biochimiques : évolution de la matière organique

la matière organique se transforme dès les premières étapes de la


diagenèse sous l’action des bactéries.

Au cours de l’enfouissement, les molécules se brisent et l’ O2 est


éliminé sous forme de CO2 et H2O et par étape des molécules ne
contenant que du C et de l’ H se forment (connue sous le nom du
kérogène) . Lorsque la profondeur croît, des gaz divers se forment

La dégradation de la matière organique est souvent complète mais


parfois elle peut engendrer du kérogène précurseurs des
hydrocarbures .

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 99


2°/ La compaction :

On appelle compaction la réduction du volume poreux due à


l’expulsion de l’eau interstitielle sous l’effet de la charge du matériel
sus-jacent.

3°/ La cimentation :

Correspond à la précipitation de matière dans la porosité

Le ciment qui comble ou obture les pores résulte de la circulation et


de la précipitation de molécules véhiculées par les fluides

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 100


Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 101
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 102
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 103
4°/ La dissolution :

La dissolution d'une phase diagenètique préexistante contribue à la


création de la porosité secondaire voire à la dissolution des ciment.

La pression-dissolution est un processus de dissolution suite à une


augmentation de la pression aux points de contact entre les grains.

Remarque
Le processus de pression-dissolution est responsable du
développement de structures comme les stylolites ou de joints de
pression-dissolution dans certains roches sédimentaires

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 104


Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 105
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 106
5°/ La recristallisation :

La recristallisation implique un changement de cristallinité de la phase


préexistante, sans modification chimique.

Exemples:

• augmentation de la taille moyenne des cristaux par coalescence


dans une masse déjà cristallisée;

• "inversion" de l'aragonite en calcite ( stable à température


ambiante )

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 107


Recristallisation: augmentation de la taille des cristaux formant une
boue calcaire. A: boue recristallisée ("microsparite")
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 108
6°/ Le remplacement :

Le remplacement implique quant à lui, non seulement


un changement de cristallinité, mais également un
changement chimique d'un substrat préexistant. La
dolomitisation dite secondaire en est un exemple
fréquent, comme la silicification.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 109


Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 110
C. Les grandes subdivisions de la diagenèse

On distingue :

 La diagenèse précoce ou éogenèse


 La diagenèse d’enfouissement ou mésogenèse
 La diagenèse tardive ou télogenèse

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 111


1°/ Diagenèse précoce :

•elle correspond aux changements intervenus sur un


matériau plus ou moins saturé en eau conduisant à sa
lithification.

Ce sont toutes les transformations s’effectuant en surface


dans le milieu sédimentaire avant l’enfouissement.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 112


2°/ Diagenèse d’enfouissement :

• milieu fermé avec une circulation des fluides limitée

• pression et températures élevées

• perte de la porosité avec la profondeur et augmentation


de la lithification

• phénomène de pression-dissolution.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 113


3°/ Diagenèse tardive :

• liée à l’exhumation des sédiments précédemment enfouis

• épigenèse

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 114


2ème partie :

les milieux de
sédimentation

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 115


En se conformant à l’ordre que suivent
les matériaux depuis leur origine
jusqu’à leur dépôt on distingue :

 Le milieu continental,
 Les milieux intermédiaires,
 Le milieu marin

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 116


I/. Le milieu continental

Dans l’environnement continental, on distingue les milieux


de sédimentations suivants :

• Le milieu glaciaire
milieu aérien
• Le milieu éolien
• Le milieu lacustre
milieu aquatique
• Le milieu fluviatile

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 117


A. Le milieu glaciaire :

1°/Principaux environnements glaciaires :

On peut distinguer :

Les inlandsis: ce sont de très vastes calottes glaciaires continentales , on


distingue:
L’inlandsis de l’Antarctique la plus étendue et la plus épaisse au pôle sud
L’inlandsis Groenland est un peu mince au pôle nord.

Ces énormes accumulations de glace s'expliquent plus par la lenteur de la


fusion sous ces climats froids et secs que par l'abondance de l'alimentation.

Certaines langues des inlandsis atteignent la mer, où les vagues et les marées
les fragmentent en icebergs.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 118


Les glaciers de type alpin ou glaciers de montagne

Un glacier de ce type comprend deux parties:


- Le cirque glaciaire de forme circulaire;
- La langue glacière sous forme d’un véritable fleuve de
glace

Les banquises sont formées de glace de mer. L’eau de mer


gèle vers -2°C.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 119


2°/ Erosion glaciaire :

Processus d’érosion

Deux grand processus: l’arrachement et l’abrasion

• Dans les glaciers de type polaire (à base froide),


l’érosion s’effectue uniquement par rabotage superficiel des
zones en relief du substrat, et le transport a lieu en absence
de fluide, de manière rigide. L’érosion est minimale.

• Dans les autres types de glaciers (à base tempérée)


un film d'eau se forme au contact du Substrat, ce film
favorise le glissement du glacier et l'incorporation de débris
dans la glace et provoque une érosion complexe et très
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 120
forte.
Les formes de l'érosion glaciaire:

• A grande échelle, on observe des vallées


caractéristiques, dites "en U" ou "en auges. Cette forme
s'explique par une érosion latérale plus importante que
l'érosion verticale

• A petite échelle, l'érosion glaciaire se manifeste par


des surfaces polies et arrondies (roches moutonnées),
souvent striées.

Dans beaucoup de cas, ces roches moutonnées présentent


une pente plus faible vers l'amont (usure) que vers l'aval
(arrachement de blocs), permettant de reconstituer le sens
d'écoulement des glaciers.
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 121
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 122
bloc-diagramme d'une vallée glaciaire. E: épaulement correspondant à
une glaciation antérieure, avec roches moutonnées; Au: vallée en auge; C: crêtes; V:
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI verrou glaciaire; Ci: cirques. 123
Glacier de cirque
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 124
Glacier de vallée
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 125
Langue glacière
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 126
3°/ Les dépôts glaciaires :

Les matériaux transportés par les glaciers sont sédimentés lorsque la


glace fond. Ils s’accumulent donc à proximité du glacier et constituent
les moraines ou tills quand ils sont meubles et tillites quand ils sont
consolidés.

Selon leur position dans le glacier, on distingue :

• Les moraines superficielles, latérales ou médianes : sableuses,


graveleuse et riche en blocs.

• Les moraines de fond plus argileuses.

• Les moraines internes qui alimentent les moraines de fond.

• La moraine frontale située au front du glacier.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 127


Moraines d'un glacier de montagne: (A) organisation générale; (B) coupe
transversale dans un glacier.
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 128
Caractéristiques des dépôts morainiques :

 Souvent anguleux,
 Fortement hétérométriques et mal classés,
 Striés ou brisés par les forces de frottements.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 129


B. Le milieu éolien

1°/ Erosion et transport éolien :

L’action éolienne se limite aux déserts et aux régions


péridésertiques où le couvert végétal est peu abondant ou
absent.

Les particules transportées ont des tailles de


quelques1/10ème de mm. Les grains à surface dépolie
présentent des traces de chocs.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 130


2°/ Les dépôts éoliens :
Les principaux dépôts éoliens sont : les sables, les loess et les cendres
volcaniques

a)Les dépôts sableux ou dunes


Ils sont constitués de sables .
Leur forme varie en fonction du régime des vents et de leur charge en sable.
On distingue:
• les barkhanes, dunes en croissant dont la convexité, tournée vers le vent

• les dunes paraboliques en forme de langue (forme linguoïde)

• les dunes transversales, rubans perpendiculaires à la direction du vent;

• les dunes longitudinales ou seif, parallèles au sens du vent;

• les dunes d'interférence dont la structure complexe reflète le régime


changeant des vents.

Les ergs sont des accumulations dunaires formées d’un grand nombre de
formes élémentaires associées.
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 131
Principaux types de dunes éoliennes. (1) barkhanes;(2) dunes linguoides; (3)
dunes transversales à crêtes rectilignes; (4) dunes d'interférence.
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 132
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 133
Dune en étoile
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 134
Erg
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 135
Dune de sable de Merzouga

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 136


b) les Dépôts de poussière et loess

Les dépôts anciens de poussières éoliennes constituent les


loess.
Ils sont formés de particules d'argiles, de silice et de
calcaire.

Le loess peut évoluer en lehm par dissolution des


calcaires au niveau de la partie superficielle du loess.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 137


C . Le milieu lacustre

1°/ Généralités :

Un lac est une masse d'eau douce temporaire ou permanent occupant


un bassin naturel ou artificiel à l’intérieur d’un continent.
Les lacs ont des origines très diverses:

• Lagune de plaine côtière,


• Méandre abandonné de plaine alluviale,
• Lac de plaine deltaïque,
• Lac glaciaire,
• Lac de cratère,
• Lac d’origine tectonique
• Lac de dissolution : lac karstique

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 138


Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 139
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 140
Les caractères des lacs varient en fonction :
• Du climat,
• De l'apport des rivières,
• De la végétation sur les berges
• De l'activité biologique dans le lac.

L'eau d'un lac est soumise à l'action du vent qui crée des
vagues en surface. L'agitation de l'eau est maximale le
long des berges.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 141


On distingue 2 types de milieux dont les dépôts dépendent de
l'hydrodynamisme et de la nature des apports détritiques :

 Les berges : dépôts grossiers (galets, sables); pour les petits lacs dont
l'hydrodynamisme est faible ou qui ne reçoivent que des parties fines,
dépôts fins (vases).

 Les pentes et le fond : hydrodynamisme faible, dépôts caractérisé par des


vases laminées

Les vases laminées peuvent montrer une alternance de lamines claires et


sombres correspondant à une rythmicité annuelle: ce sont des varves.
les lamines claires sont épaisse et se déposent l'été, les lamines sombres sont
peu épaisse se déposent l'hiver

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 142


b) La sédimentation chimique et biochimique :

Sa nature dépend du climat, du chimisme de l'eau, de l'activité organique.

Sous climat froid, les frustules siliceuses de diatomées s'accumulent.

Sous climat tempéré, il y a surtout précipitation de carbonate de calcium.

En climat humide et frais, la végétation se décompose sur place en tourbe.

Sous climat chaud et humide, la matière organique s'accumule en grande


quantité et donne un sapropèle (vase noire) ou un lignite .

En climat sec, l'évaporation est forte et les sels précipitent sur les berges (gypse,
halite, ...)

Les calcaires lacustres sont des travertins.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 143


c) Cas des sebkhas continentales :

Dans les régions où l'évaporation est importante (climat


aride).

l'eau des lacs s'évapore en partie ou totalement pendant la


saison sèche. Le lac devient sursalé ou disparait en
laissant sa charge dissoute qui précipite sous forme
d'évaporites. Ces étendues salées sont appelées des
sebkhas.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 144


D. Le milieu fluviatile
Le fleuve est caractérisé par un certains nombre de facteurs
hydrologiques :

 Le débit liquide : volume d’eau qui traverse la section d’un cours


d’eau par unité de temps,
 Le débit solide ou charge : quantité de matériel qui traverse la
section par unité de temps,
 La capacité : débit solide maximum que peut transporter un
cours d’eau, en un point donné, par unité de surface et de temps
 Le type d’écoulement.
 La vitesse de sédimentation des particules « Vs »
Vs répond à la loi de stocks Vs= 2/9 r 2 ds – df/µ g

En considérant l’ensemble de ces facteurs, on distingue deux types de


milieu fluviatile au sens large :
Le milieu torrentiel et le milieu fluviatile au sens strict.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 145


1°/ Le milieu torrentiel :

Les torrents sont des cours d’eau temporaires rapides en pays


montagneux

a) Morphologie d’un torrent :

Un torrent comprend trois parties:

 Le bassin de réception : sorte de cirque où se rassemblent les


eaux de ruissellement et où dominent les processus d'érosion;
 Le chenal d'écoulement : souvent étroit et à pente forte, il y a
encore érosion mais surtout transport ;
 Le cône de déjection : où sont déposés une partie des matériaux
mobilisés. C’est une accumulation en éventail, élargie vers le bas,
de matériaux transportés par le torrent là où il perd sa vitesse et
où sa compétence diminue

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 146


les différentes composantes d'un torrent.
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 147
b) Les dépôts torrentiels

Les matériaux de toute taille transportés par un torrent


sont déposés quand la vitesse diminue, et forment un
éventail lobé, le cône de déjection torrentiel.

Chaque lobe correspond à l'étalement des matériaux d'une


crue; ceux-ci sont granoclassés d'amont en aval, les
éléments fins sont emportés le plus loin.

Les grains de sable anguleux et mal classés indiquent un


transport faible.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 148


Organisation générale d'un cône de
déjection torrentiel; les chiffres
désignent les lobes successifs.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 149


2°/ Le milieu fluviatile au sens strict :

Les fleuves et les rivières sont des cours d’eaux permanents.


Lorsque ces cours d’eaux sont ramenées vers la mer on parle
de vallée exoréïque).

Lorsqu’ils aboutissent à des lacs ou des lagunes, la vallée est


dite endoréïque

Les régions dépourvues de réseaux hydrographiques sont


dites aréïques

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 150


a)Les réseaux fluviatiles
Le réseau fluviatile est caractérisé par l'indice de sinuosité et le nombre de
chenaux.
L'indice de sinuosité est exprimé par le rapport de la distance entre deux
points parcourue au fond du chenal sur celle parcourue en ligne droite. Quatre
grands types de réseaux sont distingués:

Remarque:
Une même rivière change de type de sa source à son embouchure. Le
réseau est généralement en tresse en amont et à méandres en aval.

En général, le lit des cours d'eau est délimité par des berges, définissant le
lit mineur où se concentrent les eaux d’étiage.
Au-delà des berges se situe la plaine d'inondation ou lit majeur.
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 151
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 152
b) Erosion verticale
En s'enfonçant par érosion, les cours d'eau creusent des vallées qui
possèdent un profil caractéristique en "V". En terrain massif et dur
(granite), la tendance est à l'enfoncement vertical (gorges)

Le profil longitudinal des systèmes fluviatiles matures est


caractéristique et résulte d'un équilibre à long terme entre la charge
transportée et la pente.

L’équilibre vers lequel tend le profil longitudinal du cours d'eau se fait


par creusement des sections à pente trop prononcée et remblaiement
des sections à pente trop faible .

Le profil d'équilibre est concave, tangent vers le bas au niveau de


base.

Une chute du niveau de base amène une reprise d'érosion; une


remontée du niveau de base provoque un alluvionnement (dépôt de
Pr. Sabah SAKOUT
sédiments) . ANDALOUSSI 153
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 154
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 155
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 156
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 157
A: acquisition du profil d'équilibre par un cours d'eau.
B: modification du profil d'équilibre lors d'une montée ou d'une
baisse du niveau de base.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 158


Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 159
L'alternance des périodes d'érosion et de sédimentation dans l'histoire d'une
rivière produit des niveaux fluviatiles étagés ou emboités appelés terrasses.

terrasses étagées et terrasses emboîtées.


A: les chutes du niveau de base provoquent un encaissement successif avec des
terrasses de plus en plus jeunes vers le bas
B: la première chute du niveau de base est très accentuée, provoquant un profond
encaissement; par la suite, les chutes du niveau de base ne sont plus aussi fortes et
n'entament plus que la terrasse la plus ancienne.
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 160
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 161
c) Erosion latérale
En plus de l'érosion verticale, se produit dans les rivières une érosion
latérale.

Le mécanisme de l'érosion latérale est lié principalement au


développement des méandres. Il y a érosion sur la rive concave (où la
vitesse du courant est la plus forte) et dépôt sur la rive convexe (où la
vitesse est la plus faible)

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 162


Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 163
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 164
d) La sédimentation fluviatile

Une rivière dépose dans son ou ses chenaux formant son lit mineur des
amas de galets et sables appelés barres.

Lors des crues, elle envahit sa plaine d'inondation et y dépose des


matériaux généralement plus fins, les limons, contenant une forte
proportion d'argile.

Les séquences fluviatiles sont généralement grano-décroissantes (elles


sont dites positives), avec un niveau de galets à la base et des limons au
sommet.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 165


II /. Les milieux mixtes

A .Estuaires et deltas (domaine fluviomarin)

L'embouchure d'un cours d'eau dans la mer représente un domaine


intermédiaire où s'affrontent les influences marines et fluviatiles.
Le fleuve apporte des matériaux qui s'accumulent et gagnent sur la
mer; la mer déblaie et remanie les matériaux apportés.

Lorsque le fleuve a une influence dominante, il construit un delta.


Lorsque la mer est dominante, l'embouchure est un estuaire.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 167


1°/ Les estuaires :
L'embouchure est un estuaire quand l'hydrodynamisme marin est
fort :
- la mer envahie la basse vallée des cours d’eau ,
- le fleuve apporte peu de matériaux grossiers, surtout des particules
fines en suspension

La sédimentation dans les estuaires


La circulation de l'eau salée et de l'eau douce suit un trajet complexe
qui dépend du cycle des marées.
La marée haute refoule l'eau douce en amont, la vitesse du courant
fluviatile diminue et les matériaux en suspension se sédimentent;
les argiles s'agglomèrent et forment un "bouchon vaseux".

Le sédiment caractéristique est la vase.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 168


2°/ Les deltas :

a) Morphologie
Les deltas sont des embouchures de fleuves riches en matériaux détritiques
qui ne sont pas déblayés par les courants. Le milieu continental gagne du
terrain sur le milieu marin.
L'apport continu des sédiments dans le delta fait avancer ce dernier dans le
domaine marin: c'est la progradation deltaïque.

Un delta comprend de l’amont (partie proximale) vers l’aval (partie distale).


•Une plaine deltaïque : prolongement de la plaine alluviale qui s’arrête à la
ligne de côte.
•Un delta front (ou front du delta) : zone peu profonde qui peut aller
jusqu’à 50 km en mer.
•Un talus deltaïque ou prodelta : c’est la partie la plus profonde du delta,
affecté d’une pente de 1à10° qui se raccorde au plateau continental

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 169


Morphologie d'un delta
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 170
c) La sédimentation dans les deltats
 Plaine deltaïque
Les sédiments sont des faciès de plaine alluviale affectés par l'influence des
marées. Des barres sableuses et des galets se déposent dans les chenaux.

 Front de delta
C'est le lieu de rencontre des eaux douces chargées de sédiments et des eaux
salées.
La forme de sédimentation est différente selon la densité de l'eau du fleuve,
fonction de la charge, et la taille des particules transportées.

Si la densité de l'eau douce est voisine de celle de la mer, la charge se dépose


rapidement en une barre de front de delta.

Pour une densité d'eau douce plus grande, la charge forme un courant de
densité qui suit le fond et gagne le large.

Pour une densité plus faible, les particules en suspension forment un nuage
qui se disperse à la surface de l'eau de mer.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 173


 Prodelta
Il s'y dépose des sédiments fins très riches en matière organique d'origine
continentale

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 174


d) Vie et mort d'un delta

La construction d'un delta dépend :


 De la variation du niveau marin (eustatisme),
 Du taux de sédimentation,
 Du taux de subsidence.

La progradation du delta se produit en période de stabilité ou de


descente du niveau marin avec un apport détritique suffisant.
Une montée rapide du niveau marin ennoie le système deltaïque qui est
recouvert de sédiments marins transgressifs : ce phénomène a lieu pour
une remontée eustatique rapide ou pour un fort taux de subsidence.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 175


e) Caractères de reconnaissance des deltas anciens

Les sédiments deltaïques sont très proches des sédiments fluviatiles;


leur reconnaissance est délicate. Le seul critère définitif est fourni par la
présence de fossiles marins dans un dépôt de type fluviatile.

La superposition des faciès détritique dans un delta est caractéristique;


la suite est régressive: les argiles marines de la plate-forme sont
surmontées par les argiles du prodelta, par les sables du front puis par
les sables et galets des chenaux: la séquence est granocroissante .

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 176


f) Intérêt économique des deltats

Les sites de deltas anciens ont été intensément explorés ces dernières années
parce qu'ils offrent d'excellentes possibilités de gisements d’hydrocarbure.

En effet, ils contiennent à la fois des argiles riches en matière organique, donc
pouvant jouer le rôle de roche-mère si la maturation de la matière organique est
convenable, et des corps sableux poreux pouvant faire office de réservoirs.

Le delta tertiaire du Niger contient les champs pétroliers du sud du Nigéria. On


trouve les mêmes potentialités dans le delta tertiaire de la Mahakam, en
Indonésie.

Les deltas sont également associés aux accumulations de matière végétale


donnant la tourbe, le lignite ou la houille selon le type de végétation et le degré
de transformation.

Les gisements de charbon de l'Angleterre sont intercalés dans des formations de


plaine deltaïque d'âge carbonifère.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 178


B .Les lagunes

1°/ Définition:

Les lagunes sont des étendues d’eau en communication


temporaire ou permanente avec la mer dont elles sont
séparées par un cordon de sable et de galet.

La communication avec la mer se fait par des ouvertures


plus ou moins nombreuses dans le cordon.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 179


2°/ La sédimentation dans les lagunes:

Les dépôts de lagunes sont soumis à des apports sédimentaires divers


d’origine continentale, marine et éolienne, il s’agit :

Des sables et vases, à Litage horizontal bien marqué,


Riche en matière organique.

Lorsque les apports terrigènes sont peu importants, la précipitation


des carbonates devient le phénomène prépondérant.

En climat aride, se déposent des évaporites.

Les laminations sont très communes au sein de ces dépôts


(alternance de Dolomite, anhydrite et argile) traduisant des variations
climatiques Saisonnières.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 180


III /.Le milieu marin

A .Généralités

Le domaine marin couvre près des 3/4 de la surface du globe. La


distance au continent et la profondeur de l'eau permettent de définir
plusieurs zones caractérisées par leur hydrodynamisme et leur type
de sédimentation.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 181


1°/ Caractères de l'eau de mer

a) Composition chimique

Aux sels dissous il faut ajouter l'oxygène et le gaz carbonique qui jouent un rôle
déterminant dans l'activité biologique et le faciès des sédiments.
Les sels minéraux dissous proviennent de l'altération continentale et de l'hydro-
thermalisme.

b) Température

La température de l'eau varie en surface en fonction de la latitude et des


saisons. Elle est constante en profondeur. La température remonte au voisinage
des dorsales. La densité de l'eau augmente quand la température s'abaisse.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 182


c) Variation du niveau marin : Eustatisme

On appelle eustatisme la variation du niveau marin par rapport aux


continents supposés stables.

Les fluctuations sont attribuées :


- aux variations de vitesse de génération de la croûte océanique
- au volume des glaces polaires.
Une transgression généralisée correspond à une montée du niveau,
une régression à une descente.

La période actuelle est une période de remontée du niveau marin


(fonte des glaces polaires) et on estime à 2 mm/an le taux de remontée
eustatique.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 183


2°/ le facteur biologique:

• Les micro-organismes vivant près de la surface constituent le plancton


(zooplancton et phytoplancton).
• Les animaux nageurs forment le necton.
• Les êtres vivant fixés ou non sur le fond forment le benthos;

Les organismes du plancton et du benthos peuvent prélever certains ions


(phosphates de calcium, la silice et surtout le carbonate de calcium) et les
combiner dans leur coquille, test ou squelette.
A la mort des organismes, ces corps s'accumulent sur le fond ou sont
redissous dans l'eau de mer.

Les organismes fournissent également la matière organique aux sédiments


marins : elle provient de la décomposition du benthos, necton et surtout le
plancton.

A proximité des côtes s'ajoutent les débris organiques issus du continent.


Les organismes constructeurs édifient de véritables barrières qui isolent des
milieux calmes (exemple des coraux).

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 184


B. Morphologie des océans
Trois grandes régions morphologiques sont distinguées, les marges, les bassins et
les dorsales.

Morphologie du domaine marin.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 185


1°/ Les marges continentales:

Ce sont les limites du domaine marin; on distingue les marges passives, ou


stables, et les marges actives.

a) Les marges passives

comprennent :
 Une plate-forme littorale peu profonde, 200 m au maximum, d'une largeur
de plusieurs dizaines, ou centaines, de km et qui correspond au
prolongement du continent en mer.

 Le talus continental, qui descend jusqu'à plusieurs milliers de mètres de


profondeur et qui est relié au fond du bassin océanique par un glacis en
pente plus douce.

 Le glacis où s'accumulent les matériaux apportés de la plate-forme par les


courants de turbidité.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 186


Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 187
b) Les marges actives

 La plate-forme continentale est réduite à quelques centaines de mètres,


 Le talus continentale plonge jusqu'à plus de 5000 mètres pour aboutir dans
une fosse océanique qui borde le continent.

Cette zone est tectoniquement très active (séismes, volcans); elle correspond à
une zone de subduction.

La sédimentation est représentée par des matériaux apportés notamment par


les courants de turbidité qui sont soumis à la compression et forment un
prisme d'accrétion.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 188


Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 189
2°/ Les bassins océaniques

Ce sont de vastes étendues plates situées à environ 5000 m de profondeur et


appelés encore plaines abyssales. La sédimentation y est faible par rapport à
celle des marges.

3°/ Les dorsales océaniques

Ce sont des chaines sous-marines qui occupent généralement la partie médiane


des océans (d'où leur nom de rides médio-océaniques). Elles sont le lieu de
production de la croûte océanique.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 190


C .Les agents marins d’érosion et de transport

1°/ Les marées:

Les marées sont des variations du niveau des mers provoquées par l'attraction
entre la terre, la lune et le soleil.

L'amplitude des marées, ou marnage, varie selon les lieux et les masses d'eaux
mises en mouvements. Le marnage est faible en haute mer, il augmente sur les
côtes, il est faible dans les mers, fort dans les océans plus vastes.

Les marées déterminent des courants côtiers alternatifs qui se propagent sur la
plate-forme dans un sens quand la marée monte (courant de flot) et dans le sens
opposé quand elle descend (courant de jusant).

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 191


2°/ Les vagues et la houle:
Les vagues sont le déplacement à la surface des océans d'ondes périodiques
générées par le vent. (1) leur amplitude est d’autant plus grande que le vent
est violent.
Lorsque ce phénomène oscillatoire se propage très loin, les vagues n'ont
alors plus de relation avec le vent qui reste local: on parle de la houle(2)
Aux abords des côtes, les vagues sont modifiées par la présence du fond (3,
pour des profondeurs inférieures à 300 m) et en particulier la rugosité du
fond (rides, roches). Enfin les vagues déferlent (4) sur la plage ou les hauts-
fonds, récifs et autres

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 192


a) Erosion du littoral par les vagues

L’action érosive des vagues se limite à deux processus principaux :

 Par action hydraulique : le poids de l’eau projetée contre les roches et les
falaises entraîne la compression de l’air dans les pores des roches
provoquant ainsi leur éclatement.

 Par action de corrasion : projection contre les falaises de blocs de roches


traînés sur le fond.

Les vagues par ces deux processus d’érosion, sapent (détruisent


progressivement) les falaises à leur base et provoquent leur effondrement.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 193


Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 194
b) Transport des particules par les vagues
A proximité des côtes, lorsque le front d'onde des vagues est oblique par
rapport à la ligne de côte, le déplacement des particules se fait suivant le sens
de déplacement des vagues.
Lors du reflux de l’eau, elles roulent suivant la ligne de plus grande pente .
Une deuxième vague arrive et les déplace encore vers le rivage et ainsi de
suite. On assiste alors à un déplacement latéral des particules : c’est la dérive
littorale

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 195


Dérive littorale
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 196
3°/ Les grands courants océaniques:

Outre les courants locaux produits par les vagues et les marées, il existe des
grands mouvements d'eau dans les océans

• Les courants ascendants d’upwelling :


Lorsque des vents forts tel que les alizées soufflent, ils provoquent une
dérive des eaux de surface cette dérive est compensée par une remontée des
eaux profondes plus froides : upwelling

Cette remontée apporte une grande quantité de nutriments et favorise la


productivité biologique
Les zones d'upwelling au large des côtes de Mauritanie constituent une zone
de pêche convoitée (sardines...)

• Les courants de turbidité

Ce sont des courants de forte énergie engendré par la mise en suspension


dans l’eau, d’une grande quantité de sédiments sur une pente sous- marine.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 197


D .La sédimentation marine
1°/La sédimentation détritique

a)sédimentation littorale

La nature de la sédimentation littorale, ou néritique , dépend essentiellement de


l’interférence :
Des courants fluviaux qui amènent en mer les matériaux fins,
Des courants des marées et des vagues,
De la dérive littorale qui assurent la répartition longitudinale.

Il s’agit de :
o Blocs et galets de nature diverse
o Sables à grains de quartz émoussé luisant avec la présence de débris de
coquilles brisés par les vagues
o Vases riches en quartz et en micas

Les structures sédimentaires sont fréquentes :


-Ripple-marks
-Stratifications obliques et entrecroisées
Pr.-Traces
Sabah SAKOUT ANDALOUSSI
de terriers d’animaux (bioturbation) 198
b)La sédimentation du plateau continental

Cette zone marine peu profonde qui est le siège de


transgressions et régressions régulières montre des
accumulations importantes de sédiments détritiques.
Il s'agit de sables et silts à stratification oblique et
entrecroisée.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 199


c)La sédimentation du talus continental
Particules détritiques fines transportées par les courants de plateau.
Au niveau du talus, du fait des pentes relativement fortes, il se produit un
déplacement gravitaire des sédiments vers le glacis et les plaines abyssales.

Les mouvements gravitaires sont de plusieurs types :

 Eboulement de blocs (éboulis sous-marins);


 Glissement en masse de sédiments.
 Coulées de débris:
 Courant de turbidité: nuage d'eau chargée de matériaux de la taille des
graviers, sables et argiles.

La majeure partie des matériaux est transportée par ce mécanisme. Les courants se
déplace à grande vitesse, plusieurs dizaine de km/h et parcourent plusieurs
dizaines de km.
Ces déplacements de matériaux produisent une érosion plus ou moins notable du
talus.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 200


d)La sédimentation détritique profonde

 Les turbidites : Ce sont des sédiments détritiques déposés par les


courants de turbidités.
Les dépôts de turbidites sont caractérisés par un granoclassement vertical
des grains, la matrice du sédiment est argileuse. Ils forment la séquence de
Bouma

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 201


 Les boues argileuses profondes : appelées argiles rouges
des grands fonds riches en fer et en manganèse et peuvent
être associées à des nodules polymétaliques. Leurs
épaisseur est toujours faible leur dépôt est très lent. Elles
sont abondantes dans le Pacifique et se trouvent aussi dans
l’Atlantique

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 202


2°/ La sédimentation carbonaté
Les sédiments littoraux des régions de basses latitudes sont à dominance
carbonatée. La raison en est le faible apport détritique
venant du continent, et l'intensité de la production de carbonates d'origine
biologique.

La précipitation biologique de carbonate de calcium se fait de diverses façons.


 Des animaux fixés fixent le calcium dans leur squelette et édifient des
constructions carbonatées (bioconstructions): c'est le cas des coraux des
bryozoaires, de certaines éponges.
 des animaux benthiques fabriquent des coquilles ou tests calcaires qui
s’accumulent après leur mort
 des micro-organismes et organismes planctoniques accumulent le
carbonate de calcium dans leur test ou leur coquille qui tombent sur le
fond après la mort: exemple les foraminifères planctoniques, (des
coccolithophoridés à l'origine de la craie)
 des algues et des cyanobactéries forment des constructions appelées
stromatolites.

Il existe également une précipitation purement chimique du carbonate autour de


particules en suspension, quoique l'intervention de micro-organismes ne peut pas
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 203
être exclue (formation des oolites).
 Les organismes marins fixent le CaCO3 dissout dans l’eau quand :

• La saturation de l’eau en carbonate de calcium est importante,


• La température de l’eau est élevée (20°C)

Ces conditions sont réalisées dans les zones tropicales

 Les facteurs favorisant la solubilité de CaCO3 en mer sont :

• La baisse de température (vers les régions polaires)


• L’augmentation de la pression de CO2 en profondeur.

Donc les organismes à tests carbonatés(coccolithophoridées…)


disparaissent dans les eaux froides et profondes.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 204


a)La sédimentation récifale

La sédimentation récifale résulte de l’activité d’organismes coloniaux


constructeurs dont les squelettes carbonatés forment le sédiment.

Conditions de construction d’un récif :


• Eau chaude (T°20°C minimum) et peu profonde
• Lumière nécessaire

Complexes récifaux :
On distingue :
• Les récifs frangeants : récif accolé au littoral
• Les récifs barrières : un lagon peu profond sépare le récif de la côte.
Le récif vivant forme autour de l’île un anneau
• Les Atolls : récifs annulaires dont les centres ne sont pas occupés
par une île

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 205


Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 206
b)Les boues carbonatées

La répartition des boues carbonatées est régie par :

 L’abondance du plancton à tests carbonatés en surface


 La dissolution de leurs tests au cours de leur chute vers le fond
océanique

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 207


Courbes de dissolution des tests siliceux (Radiolaires) et calcaires
Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI et
(Foraminifères Coccolithes) en fonction de la profondeur. 208
La dissolution du calcaire augmente avec la profondeur: ce
phénomène est dû à la teneur en CO2 qui est grande à basse
température et sous pression.

Au- delà d'une certaine profondeur, tous les débris carbonatés


sont dissous et le sédiment ne contient pas de carbonates.

Cette limite est la profondeur de compensation des


carbonates ou CCD (Carbonate Compensation Depth).

Elle est située vers -5000 m dans l'Atlantique, moins profonde


dans les hautes latitudes où l'eau est plus froides.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 209


3°/ La sédimentation siliceuse

Les sédiments siliceux sont principalement composés d’une fraction biogène


siliceuse importante (>50%) et constitués de :
• Tests de Diatomées
• Tests de Radiolaires

Les boues siliceuses

La dissolution des tests siliceux est grande dans les eaux superficielles sous-
saturées en silice. Elle diminue en profondeur sous l'effet de la pression et de la
basse température. A grandes profondeurs, au dessous de la CCD, la
sédimentation siliceuse domine à condition que la production de silice par le
plancton ait été suffisamment importante en surface.

On distingue:
 les boues à Diatomées abondantes dans les mers froides;
 les boues à Radiolaires bien représentées dans la zone équatoriale des
océans Pacifique et Indien.

Pr. Sabah SAKOUT ANDALOUSSI 210

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