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CRIMINOLOGIE CLINIQUE

INTRODUCTION

La criminologie clinique est en effet mal connue, mal située par rapport à
l'ensemble des sciences humaines et de la pratique psychiatrique ou
psychologique. La criminologie clinique est cependant aujourd'hui en plein
développement.
Elle a pour objet d'étudier la personnalité criminelle (c’est-à-dire l'étude
individuelle du délinquant) et son état dangereux, de porter un pronostic sur son
comportement futur mais aussi d'élaborer des mesures, des moyens, des
programmes de traitement et de prophylaxie susceptibles d'éviter la récidive du
délinquant et de favoriser sa réadaptation.

Le criminologue clinicien se saisit du phénomène crime comme le médecin celui


du ph.nom.ne maladie. Comme la médecine, la criminologie clinique est science,
art, technique, pratique humaniste. Elle recouvre toutes les sciences y participant
et s'en distingue par un degré de généralité supérieur qui implique ses propres
concepts.

La démarche proposée ici étant clinique, c'est-à-dire centrée sur le sujet, le fil
conducteur de l'ouvrage est le passage à l'acte criminel. De là nous examinerons
naturellement les différents éléments de cette situation d'exception : l'auteur
criminel, les crimes et délits, la victime, le chemin de la pensée à l'acte criminel,
les conditions de développement de l'acte, etc.

Il est indispensable pour le lecteur averti d'approfondir ses connaissances dans les
livres spécialisés. Ici nous voulons essentiellement proposer une initiation à la
criminologie clinique en exposant des éléments de base pour permettre un premier
abord de cette discipline.

Chap I
§1. Définition de la criminologie

La criminologie (du latin crimen, « accusation, grief » et du grec


ancien λόγος (logos), « science, discours ») est la science qui étudie les facteurs
et les processus de l'action criminelle et qui détermine, à partir de la connaissance
de ces facteurs et de ces processus, les moyens de lutte les meilleurs pour contenir
et si possible réduire ce mal social.
La criminologie est une science qui étudie la criminalité, ses causes et ses
manifestations. Elle s'intéresse tout autant aux crimes, aux contrevenants, aux
victimes, à la prévention du crime ainsi qu’aux phénomènes individuels et sociaux
s'y rattachant.

La criminologie est un champ de recherches pluridisciplinaire qui fait appel à de


nombreuses autres disciplines allant de la psychologie, au droit, en passant par
la sociologie ou l'économie.
Tout un univers de fantasmes et de représentations imaginaires entoure cette
réalité centrale à toute civilisation, le crime, lequel n'est que la désignation de la
coupure ordonnant l'opposition dialectique de deux pôles, l'un qualifié de Bien et
l'autre de Mal structurant l'ordre moral d'une société.
Le crime est l'autre nom de cette césure. Dieu et le Diable comme Caën et Abel,
le permis et l'interdit, le légal et l'illégal sont des couples d'opposition isomorphes
à celui que forment le Bien et le Mal.
Les moralistes, les philosophes, les poètes, les religions, les Etats ont tous à leur
façon reformulé la manière d'entendre et de gérer cette opposition.

Dans une société évoluée comme la nôtre, c'est la justice qui assure cette fonction.
Elle agit dans la conformité à la loi, sanctionne le crime à son juste prix (par le
Code pénal), prévient son apparition par les mesures de prévention et de
réadaptation du criminel.

La justice assume cette gestion et ce contrôle pour tous au nom de la morale, du


pouvoir et de Dieu. Les polices veillent à l'exécution des ordonnances légales et
sont l'instrument de la lutte contre le criminel et le crime. Les pédagogues forment
les sujets à ne pas commettre de crimes. Les hommes de pouvoir assurent leur
pérennité en éliminant ou punissant au nom de tous, dans les formes légales, leurs
ennemis que sont les contrevenants criminels. Les sociologues, les psychologues,
les psychiatres, les criminels et les romanciers ont tour à tour donné une lecture
propre de cette réalité.
L'approche scientifique sera plus récente.

La criminologie est ignorée du Littré. Seul est mentionné le criminaliste : juriste


qui écrit sur les mati.res criminelles ou qui y est très savant. Un savant
criminaliste.
§2. Des précurseurs ou pères fondateurs

• Raffaelo Garofalo (1851-1914)


On attribue généralement à ce magistrat italien la paternité du terme
« criminologie ». En effet il a publié en 1885 son ouvrage : La Criminologie,
ouvrage resté depuis célèbre. Dans celui-ci il a tenté une classification des
différents crimes sur la base d'affects et a distingué les crimes naturels (ceux o.
les affects prédominent), et les délits conventionnels (variant avec les lois du lieu
où ils se commettent). Il a introduit la notion toujours actuelle « d'état dangereux »
avec ses composantes : la témibilité - l'adaptabilité. Il a été à l'origine de l'enquête
de personnalité et de la criminologie clinique.

• Cesare Lombroso (1835-1909)


Ses ouvrages, L'Uomo délinquante (1876), La Femme criminelle et la Prostituée
(1896), Le Crime cause et rem.de (1899), ont servi de référence à toute une
génération de médecins, de psychiatres et de juristes.
Influencé par les théories de Lamarck, Darwin, il pensait que : « l'homme est en
évolution ascendante, aboutissement du règne animal en sa perfection, les défauts
comportementaux et les actes criminels étant la survivance de traces d'animalité.
Le criminel est à civiliser ». La recherche des signes de dégénérescence chez
l'homme criminel devait le conduire à décrire le criminel-né.

Il est à l'origine de l'examen médico-psychologique du criminel visant à analyser


la structure psychique du sujet et non seulement l'existence d'une maladie
psychiatrique référée à l'art. 64. Il a mis en place la première approche
multidisciplinaire scientifique appliquée au crime.

Pour Lombroso, à une compréhension biologico-psychologico-anthropologique


d'un comportement criminel doit répondre une action judiciaire et pénale établie
sur les mêmes bases. La réponse judiciaire n'est plus une sanction mais doit
prendre en compte les mécanismes de l'action criminelle pour en permettre la non-
récidive. La peine s'adapte à la personne et non à l'acte.

Ce sont les prémisses de l'individualisation de la peine. L'auteur s'opposait ainsi à


la doctrine républicaine énoncée par Guillotin : « Les délits du même genre seront
punis par le même genre de peine, quels que soient le rang et l'état du coupable ».
Il a contribué de ce fait à l'introduction des circonstances atténuantes liées à la
personne du criminel.

• Enrico Ferri (1856-1929)


Professeur de Droit pénal à Rome et à Turin et avocat, il a introduit l'approche
sociologique et le recours aux statistiques dans l'étude de la criminalité comme
fait de société. Il a classé les criminels en : aliénés criminels-nés, criminels
habituels, criminels par habitude, criminels par transport de passion, criminels
d'occasion.
Ferri a invoqué la place du déterminisme social dans le comportement de certains
criminels, ce qui crée la nécessité d'agir sur les conditions sociales de leur vie pour
les rendre non récidivants. Enquête, prévention, éducation, environnement social
sont à mettre en œuvre pour agir sur le criminel et non seulement sanctionner. La
défense sociale est la légitimité de l'action judiciaire, elle repose sur tous les
moyens pour y aboutir. Mais elle doit toujours s'accompagner du traitement
social, avec mesure de prévention avant le crime et rééducation du criminel après
son acte. A ces conditions se justifient les mesures de sûreté à l'égard de ceux
considérés comme définitivement dangereux.

• Benigno Di Tullio (1896-1979)


Pour Di Tullio l'homme doit être envisagé dans la totalité de son existence. « Le
phénomène crime, pris dans le sens naturaliste et humain, n'est pas créé par les
lois ; il préexiste aux lois qui ont puisé en lui leur raison d'être... » Il est aussi et
contradictoirement, mais sur un autre plan : « L'expression d'un refus d'obéissance
aux normes qui guident et protègent l'existence de tout ensemble social,
conséquence de ces mêmes lois. »
La criminologie doit réunir pour l'étude du délinquant les enquêtes biologiques,
fonctionnelles, psychologiques, neurologiques, etc.
Pour lui, La psychologie criminelle n'est qu'un sous-ensemble de l'anthropologie
criminelle. « Mais les rapports entre l'anthropologie criminelle et la
psychopathologie criminelle sont intimes et étroits car le crime est toujours
l'expression d'un trouble psychique au sens large et même si ces derniers peuvent
être induits par des facteurs sociaux. » « Seul peut se livrer à l'étude du criminel
aliéné, celui qui a une solide préparation psychiatrique et une profonde
connaissance de l'anthropologie criminelle, mais la criminalité n'est pas le tout de
la pathologie mentale. L'anthropologie criminelle, partant de la personnalité du
criminel pour orienter et diriger la politique criminelle d'un état, doit être la base
de l'élaboration de toutes les lois pénales.

D’une certaine façon, C. Lombroso, grâce à son ouvrage « L’homme criminel »,


a permis d’assouplir progressivement la théorie héréditariste du criminel-né
engageant à un questionnement psychosociologique sur le criminel et son acte,
imposant notamment un examen définissant une personnalité particulière, des
traitements adaptés et des conditions de détention et de réhabilitation adéquates.

Dans sa suite, Etienne de Greeff (1898-1961), médecin psychiatre belge


enseignant à l'Université Catholique de Louvain, va poursuivre des études sur les
conduites déviantes ou délinquantes à partir de sa pratique clinique et ne cessera
de s’interroger sur le « comment un clinicien peut avoir accès au vécu de son
patient lambda ou délinquant, comment le comprendre, en dire quelque chose,
pouvoir y répondre sur le plan du diagnostic voire du pronostic, et éviter de
réduire l’autre à l’état d’objet » ou autrement dit « comment voir l’homme ? » et
va définir :
- La criminalité en tant que mode particulier d’habiter le monde ;
- Résident, dans chaque criminel, un violent sentiment d’injustice subie, une
profonde auto-dévalorisation, une indifférence à l’égard d’autrui, une grande
inhibition affective.

A l'inverse nous avons vu dans la situation pré-criminelle l'importance de la


victime et les travaux qui ont mis l'accent sur les rapports entre le criminel et sa
victime, travaux ayant conduit à la création d'une branche spéciale de la
criminologie : la victimologie, domaine abordé au précédent chapitre.

L'influence de la situation pré-criminelle sur le passage à l'acte criminel découle


non seulement de sa situation objective, mais aussi de la mani.re subjective dont
elle est perçue ou vécue par le criminel.
En effet, le sociologue américain W.J. Thomas a remarqué : « Quand les hommes
considèrent certaines situations comme réelles, elles sont réelles dans leurs
conséquences. » Mais cette perception subjective de la situation pré-criminelle est
difficile à cerner. Pour Mira Y Lopez, il faut retenir les expériences préalables de
situations similaires, l'humeur du moment « catathymie » et enfin la prise en
compte des attitudes et réactions de la collectivité face à la situation.

Chap. II : LES COURANTS PARADIGMATIQUES EN


CRIMINOLOGIE
L’introduction de ce chapitre oblige que l’on définisse d’abord ce que l’on
n’entend par le paradigme.
Le paradigme est une conception théorique dominante ayant cours à une certaine
époque dans une communauté scientifique donnée, qui fonde les types
d'explication envisageables, et les types de faits à découvrir dans une science
donnée. C’est un cadre théorique qui englobe diverses théories, un cadre
conceptuel de référence qui oriente la réflexion et la recherche.
deux grands courants paradigmatiques de la criminologie s’affrontent de manière
tranchée : d’un côté, la criminologie du passage à l’acte, centrée sur le criminel,
à laquelle on reprochera de « substantialiser » le crime et de « réifier » le criminel
comme être fondamentalement « différent » de l’autre, une criminologie de la
réaction sociale ou de la définition sociale, intéressée par les processus de
criminalisation primaire et secondaire, que l’on critiquera pour son caractère
constructiviste, voire nominaliste, et à laquelle on reprochera d’oublier le réel du
crime et le criminel pour s’enfermer dans une lecture critique des institutions
sociales et pénales.
Section I : LE DECLENCHEMENT DU PASSAGE A L'ACTE CRIMINEL

Le passage à l'acte criminel pose les problèmes de la rencontre ou de


l'affrontement d'un certain type de personnalité avec une situation pré-criminelle
au terme d'un rapport dynamique. Il ne suffit pas, comme le faisait la criminologie
classique, d'étudier la personnalité du criminel, l'acte commis, puis de voir dans
le passage à l'acte la résultante mécanique d'un rapport entre des forces oppos.es.
Ainsi O. Kinberg consid.re que le passage à l'acte dépend d'un rapport de forces
défavorable entre une pulsion dynamique interne et une résistance statique liée à
des circonstances individuelles. Si la premi.re est forte, elle ne peut être annulée
par la seconde, d'où passage à l'acte.
Cette conception reliant la situation dans laquelle la personnalité criminelle se
trouve face à l'acte lui-même met l'accent utilement sur le processus criminog.ne,
mais voit dans celui-ci une conjonction de facteurs divers et non une dynamique
d'action développée dans le temps.

Le processus criminog.ne n'est pas permanent ou durable mais en création, de


sorte que tant que l'acte délictueux n'est pas accompli, un nouveau choix est
toujours possible (H.N. Barte et G. Ostaptzeff).
De Greef a été le premier criminologue à voir dans le passage à l'acte criminel
une réalité éminemment individualisable susceptible d'une explication en soi, et
non un simple sympt.me d'une personnalité donnée, même particulière.

Il existe pour De Greef deux grandes catégories de délinquants : ceux chez qui
existe en quelque sorte un processus criminogène solidifié, une sorte d'état
structuré d'indifférence affective dont l'explication doit être recherchée sur le plan
génétique et ceux qui commettent des crimes au terme d'un processus criminog.ne
évolutif et réactionnel, suivant que le « Je » consent, tolère ou est aveuglé.

C'est le « Je » qui choisit, qui décide et qui agit. Par-là, dit-il, le crime présente
« un formidable aspect moral ». En prenant comme exemple l'homicide utilitaire,
De Greef a décrit diverses étapes du passage à l'acte criminel à partir d'un schéma
emprunté à un auteur, Raoul Allier dans un livre sur « la conversion religieuse des
pré-civilisés ».
Il reprend notamment la phase, celle de l'acquiescement mitigé ou l'idée
criminelle se présente en quelque sorte indirectement, celle de l'assentiment
formulé et celle de la crise où le sujet constate qu'il devra passer à l'acte. Ces trois
stades jalonnent le développement de toute impulsion agressive que l'on rencontre
chez tous les individus.
Mais chez presque tous l'impulsion s'amoindrit rapidement. Alors que chez le
criminel assassin, celui-ci s'impose à lui-même un processus avilissant, se
préparant ainsi à devenir capable de tuer, à régresser suffisamment pour que son
acte devienne possible. Pour le crime passionnel, De Greef a ajouté à ce cadre
général le processus de réduction et le processus de suicide, le premier amenant
l'être aimé à être dévalorisé, à être dépouillé de ses aspects « sympathiques », le
second à se désengager totalement après son acte jusqu'au suicide.

L'auteur rappelle l'étroite association entre suicide et l'homicide passionnel. Le


processus d'inhibition affective est retrouvé quant à lui, souvent dans les cas de
meurtre dirigé contre un parent ou un familier tyran familial.
Le sociologue américain David Matza dans un ouvrage consacré à la délinquance
juvénile expose un modèle assez comparable. Il pense que l'action criminelle des
jeunes délinquants est le produit d'un « libre choix » plus ou moins important
conduisant au terme d'un processus d'interaction plus ou moins long de « drift »
c'est-à-dire de flottement, de laisser aller, de désengagement, de dérive, rendu
possible par le jeu de deux sortes de mécanismes psychologiques : la négation de
la culpabilité et le sentiment de l'injustice subie.

Pour Matza, il existe une sous-culture délinquante qui participe autant à la culture
conformiste qu'à un système criminel; les mécanismes psycho-sociaux, négation
de la culpabilité, sentiment d'injustice subie trouvant leur origine et leur appui à
partir de la déformation, extension ou justification abusive de la doctrine officielle
repris au compte du système délinquant. Néanmoins, le « drift » ne constitue
nullement en lui-même l'impulsion criminelle. Le passage à l'acte criminel dépend
de la volonté du jeune. Celle-ci dépend dans son développement de la préparation,
de l'apprentissage, du désespoir, du sentiment de fatalisme.

A.K. Cohen propose un modèle général de processus d'interaction entre la


personnalité et la situation. Il le représente au moyen de « l'arbre » pour expliquer
que le processus est un processus de tâtonnement toujours susceptible d'être
modifié en cours de cheminement, non déterminé totalement par le passé et les
antécédents. Ainsi le processus peut mener à chaque instant vers la déviance,
comme au retour à la conformité par la voie prise, les circonstances personnelles
ou situationnelles. Le processus d'interaction dans le passage à l'acte présenté par
A.K. Cohen s'applique à la plupart des formes sociales et culturelles, bref à l'action
humaine dans la mesure où celle-ci ne survient jamais subitement mais « grandit,
se développe, possède une histoire ».

Certains criminologues pensent qu’il existe toujours des raisons qui expliquent le
passage à l’acte criminel comme, un assassinat, un meurtre… Souvent, ces raisons
nous allons les retrouver dans des explications simples : elle n’a pas eu une
enfance heureuse, ses parents la maltraitaient, elle buvait beaucoup, elle n’a pas
supporté sa grossesse, son mari l’a quittée ou ne lui consacrait aucun moment, elle
n’avait plus d’argent pour nourrir ses enfants… Bref toute une série de raisons ou
des causes qui viendraient expliquer directement et facilement les faits, sans
prendre le temps indispensable de la compréhension. La criminologie du fait
social ou étiologique essai d’expliquer ce qui s’est passé en distinguant des causes
biologiques, psychologiques ou sociales et en tentant éventuellement de
comprendre comment tous ces éléments jouent ensemble dans une explication
globale satisfaisante (C. Adam, 2014). Nous disons que cette manière de voir est
utile mais suffisante. Elle ouvre certaines portes mais elle ne dit pas l’essentiel.

SECTION II : LE PARADIGME DE LA RÉACTION SOCIALE OU DE LA


DÉFINITION SOCIALE

§1. Notion générale

Le paradigme de la définition sociale est le plus récent et s’est développé, d’abord


aux USA au début des années soixante. Il a reçu aussi plusieurs appellations :
théorie de l’étiquetage, criminologie du contrôle social, criminologie de la
réaction sociale. Le paradigme de la réaction sociale opère une inversion radicale
dans la manière de concevoir l’objet et le domaine de recherche (Robert, 1973).
Ce paradigme, aussi appelé paradigme de la définition sociale (Pires, Digneffe,
1992), prend l’exact contre-pied de l’essentialisme étiologique, en considérant
que le crime n’existe pas (et par conséquent qu’il n’y a pas d’ontologie du
criminel). La formule doit être bien comprise : elle ne signifie pas qu’il n’existe
aucun crime dans une société donnée, ni qu’une société n’aurait pas le droit
d’ériger certains actes en crime. Elle signifie encore moins une négation de
l’existence des comportements problématiques dans une société. Elle tend
seulement à souligner qu’un acte ou un comportement, jugé problématique sur le
plan social, n’existe en tant que crime que si une pratique sociale l’objective
comme tel et qu’il se retrouve incriminé, soit défini comme crime par la loi pénale.
L'ébranlement de la grande tradition étiologique (la recherche des causes de la
délinquance) vint, au début des années 1960, de l'irruption progressive de la
notion de réaction sociale dans le champ des préoccupations criminologiques.
L'idée est que l'on devient criminel à cause de la "réaction sociale".

Pour certains auteurs, la loi pénale crée l’infraction (pas le comportement bien
entendu, mais son existence en tant que crime) par son institution même (Robert,
1984,107). Ou encore : pas de crime sans incrimination préalable, pas de crime
sans une « réaction sociale » préalable à un acte débouchant sur sa définition
comme crime (...). La règle pénale est constitutive du crime, sans référence à elle,
il est aussi impossible de parler de crime qu’il l’est de parler de football sans
référence aux règles de ce jeu (Robert, 1995,269). Le crime, ce n’est donc pas un
fait brut mais bien le rapport entre un acte et une manière de définir celui-ci (Pires,
1995a, 65). De manière logique, la perception du criminel bouge également et se
fait elle aussi constructiviste d’individu pathologique, doté d’une personnalité
particulière : le criminel ou «déviant», devient le produit d’un processus de
labelling ou d’étiquetage. Le déviant, c’est celui qui commet un acte défini
comme crime et qui, au terme de son parcours dans le système pénal, sera nommé
et étiqueté comme tel (Becker, 1963).

SECTION III : APPROCHE ETHNO-CRIMINOLOGIQUE


CONGOLAISE

En RDC, le crime, le phénomène criminel et la réaction sociale au crime,


commencent à retenir l'attention des chercheurs depuis que ces réalités sont
perçues comme inhérentes au développement économique, politique et culturel
des Congolais. Dans ce contexte de changement (social, politique et économique)
l'étude des phénomènes criminels, de la criminalité et des réponses qu'elle
provoque, tant de la part du gouvernement que de celle des citoyens congolais, est
cependant rendue difficile et complexe par le fait que des conceptions
traditionnelles du droit et de la justice se voient en continuelle confrontation avec
des codes pénaux, des procédures judiciaires, des politiques de défense sociale
qui tirent leur inspiration beaucoup plus des «modèles» occidentaux que des
pratiques indigènes ancestrales.

Les questions du genre : «boni boni moto oyo abuki mobeku» ? ebandi ndenge
nini abuka mobeko » to akoma mobuki mibeko » ? «po nani asali boye, ou encore
ebandi ndenge nini aya kokoma bongo to koya kosala makambu ya boye, nini
etindi ye asala bongo ?» traversent la mémoire de beaucoup de Congolais. Les
réponses souvent qui y sont données sont d’ordre spirituel, démoniaque ou
pathologique. Les criminels répondent souvent qu’ils ne savent ce qui leur arrive,
ou qu’ils sont possédés par les esprits mauvais. Il est parfois difficile de concilier
les réponses d’ordre spirituel à celles d’ordre scientifique. Il est « ndumba » ou
pute parce qu’il (elle) est de X tribu, il est voleur parce que c’est un signe de
bravoure dans sa tribu…. Mais question est celle de savoir pourquoi tout le monde
dans cette tribu ne sont pas de pute ou de voleur ? C’est ici que les approches
scientifiques peuvent nous être utiles pour expliquer ou comprendre le passage à
l’acte délinquant.

Il sied de noter que la réponse à cette question du pourquoi et du comment


détermine la politique criminelle de la société. Elle peut être à la base du
changement du système pénal, de la politique criminelle. C’est ici qu’il faut
comprendre les différentes politiques «prophylaxiques» dans les différentes
sociétés traditionnelles et la sagesse de la certains livres sacrés comme le Coran,
Bible…. Une explication d’ordre anthropologique ou revêtue d’un caractère sacré
peut être de l’ordre prévisionnel que scientifique.
§1. La notion de crime ou infraction dans la culture congolaise

Conceptualiser le crime ou l’infraction dans une approche purement congolaise


n’est pas aussi chose facile. Après un siècle d’une violence symbolique, les
Congolais n’ont presque plus rien de «congolais», une acculturation et une
négation de soi se sont imposées dans les esprits de certains Congolais au point
qu’ils ne jurent que sur les modèles occidentaux. Tout est pensé et réfléchi à la
manière des Européens. D’une part le mimétisme institutionnel avec des lois
importées sans tenir compte des contextes de leur production, d’autre part une
répétition des versets bibliques ou sourates coraniques sans comprendre leur
portée réelle. Nous avons importé des lois sans leur esprit, pourtant, dans leur
interprétation, on chercher l’esprit du législateur, c’est que le législateur a voulu
dire.

La question est celle d’avoir l’équivalent du concept crime dans la culture


congolaise. Selon E. Durkheim, le crime est un acte qui offense les états forts de
la conscience. En RDC, tout ce qui blesse la conscience collective est sanctionné
selon les cultures. Ainsi, lorsque dans certains coins de la République, on peut
céder son lit conjugal et son épouse à son ami, dans d’autres coins, cela, est un
motif de divorce. Ce qui peut donner la vie ou la joie dans telle tribu est
susceptible de donner la mort ou créer de problèmes dans telle autre. Le mal dans
les cultures congolaises n’est pas homogène sauf en cas de mort d’homme. Tant
qu’il n’y pas encore eu mort d’homme, ou une intention de nuire à autrui, on ne
peut pas parler en termes de crime.

L’approche ethno-criminologique congolaise est une tentative de penser le crime


selon les cultures congolaises. Nous pensons que le dysfonctionnement du
système pénal congolais est tributaire de cette distance entre le modèle occidental
et les us et coutumes des Congolais. On constate même que nos organisations
traditionnelles ou coutumières régulent mieux les situations problèmes que le
système pénal moderne. Le procès est un cadre d’exorciser le mal que de
condamner le fautif. Le crime ou l’infraction comme « ngambu », « amemi
ngambu », « asali mbeba », « kobuka mobeko » est une rupture d’un contrat
social. Traditionnellement, lorsqu’il y a rupture de ce lien social, la préoccupation
des autorités était de réconcilier les parties en conflits. On pouvait attendre «wana
nde likambo ya komema moninga na parquet », vieux tia na nse, boma moto »,
autant d’expressions qui montrent la banalisation de certains faits considérés
comme infractionnels.
§2. Plaidoyer pour une approche purement congolaise du phénomène
criminel

Pourquoi certains congolais enfreignent-ils les manières de se conduire de la


majorité de leurs congénères ? Cette question complexe nécessite le concours de
pénalistes, criminologues, sociologues et anthropologues pour son élucidation.
Les savoirs de ces différents spécialistes peuvent éclairer les multiples facettes
de question de société qui nous concernent tous. Le phénomène criminel comme
un fait social en RDC est complexe, il peut même faire l’objet de plusieurs
lectures. Le crime ou l’infraction (monisme infractionnel), le péché, la déviance,
autant des concepts souvent utilisés dans le jargon des congolais pour exprimer
une réalité qu’ils nomment «mbeba, likambo ou lisumu» et qui demandent un
grand effort de conceptualisation et de théorisation. Il faut une nouvelle manière
d’évaluer nos valeurs et la conscience collective congolaise. Nous pensons qu’un
système pénal qui n’est pas éclairé par les recherches scientifiques de manière
générale et criminologique en particulier est stagnant et criminogène.

Un délinquant ou criminel est considéré comme «mutu amemi ngambu» c’est-à-


dire quelqu’un fautif ou en faute, une personne qui a un problème avec une
personne morale ou physique (Etat ou un individu). Sous cet angle, il est tenu de
trouver une solution. Dans cette approche purement occidentale, il doit répondre
de ses actes, ce qui insinue l’idée d’une stigmatisation et celle de la violence érigée
dans les différents codes pénaux à travers le monde. En RDC, selon la sagesse
ancestrale « likambo ezuaka nzete ezuaka se moto », personne n’est à l’abri d’un
problème. Cette manière de voir les choses réduit déjà la distance entre les parties
et les approches davantage. Sous cet angle, c’est le vivre ensemble qui prend le
dessus sur la justice pénale. Réflexion en cours.

LA CRIMINALITE

Nous avons jusqu'ici étudié le passage à l'acte criminel dans son développement
et son déroulement individuel. Pour saisir pleinement le phénomène criminel, il
nous faut à présent le situer comme un phénomène de société, bref un phénomène
collectif. La criminalité désigne ainsi l'ensemble des infractions pénales qui se
produisent au cours d'une période et dans une région donnée. Il s'agit d'un
phénomène quantitatif qui ne peut être étudié qu'à partir de statistiques
criminelles. Il est courant aujourd'hui d'articuler le phénomène individuel avec le
phénomène collectif. Ainsi, dès que le crime est analysé sur le plan qualitatif de
la personne du criminel, il est interrogé aussitôt sur le plan quantitatif, c'est-à-dire
sur le plan de son existence, de sa place dans la société. La presse se fait de nos
jours l'écho de ces interrogations en soulignant l'influence du milieu social global,
de l'environnement sur les situations précriminelles, en évoquant par exemple
l'augmentation de la criminalité par les guerres, les crises économiques,
l'affaiblissement des structures sociales, des structures familiales, en stigmatisant
l'insuffisance de la présence polici.re dans un quartier, en incriminant un seuil
délinquantiel (notion mise à la mode par Kinberg). Certaines théories comme celle
de J. Pinatel insistent sur cette articulation en montrant l'influence des facteurs de
société sur le développement de la formation de la personnalité criminelle.
La société est criminogène car elle stimule, favorise le développement des traits
de la personnalité criminelle. Ainsi pour J. Pinatel la société contemporaine agit
sur « le noyau central » de cette personnalité en hypertrophiant les traits
d'égocentrisme, de labilité, d'agressivité et d'indifférence affective. L'auteur décrit
également divers processus socio-criminogènes comme l'indigence économique
et culturelle dans la délinquance d'inadaptation, l'opposition juvénile qui renvoi
les jeunes vers la violence et la drogue, l'imitation bureaucratique dans le
phénomène criminel du trafic de drogues, etc.

Toutefois, avant d'établir des rapports entre le phénomène individuel et le


ph.nom.ne collectif, il est nécessaire d'étudier le second pour en apprécier sa
nature exacte. L'approche de la criminalité se ramène généralement à une mesure
du phénomène à travers les statistiques criminelles. Celles-ci sont apparues dans
la première moitié du XIX siècle et en France à partir de 1826. L'étude des
statistiques permet d'apprécier le mouvement de la criminalité, ses rythmes,
variations en corrélation avec les facteurs géographiques, socio-économiques,
culturels, politiques et les facteurs personnels (race, âge, sexe, etc.). Les
statistiques criminelles sont fort diverses. Sur le plan national il existe en France
des statistiques policières, judiciaires et pénitentiaires. Les statistiques polici.res
sont établies en fonction des récapitulations d'états mensuels pour les services de
police, comptabilisant les infractions connues de la Police sur le plan national.
Elles sont établies par le minist.re de l'Intérieur. Les affaires mentionnées dans
ces statistiques ne mentionnent pas les contraventions. Seuls les crimes ou délits
signalés ou constatés sont pris en compte. Les statistiques judiciaires ne
comptabilisent que les condamnations ou les plaintes, dénonciations, procès-
verbaux portés à la connaissance des parquets. Les statistiques pénitentiaires,
créées en France en 1852, établissent le nombre et la répartition des détenus. La
mise en place récemment en France d'observatoires locaux permettant le recueil
de données épidémiologiques sur la criminalité, constitue une avancée
intéressante pour ce domaine.

Sur le plan international, des difficultés surgissent en raison de la diversité des


qualifications des infractions d'un pays à l'autre. Certains pays possèdent par
ailleurs des statistiques depuis plus ou moins longtemps.

Il existe enfin des statistiques scientifiques établies par des chercheurs, comme
des statistiques publiques dress.es par des organismes officiels divers (minist.res,
INSEE, etc.).
Les résultats obtenus à l'aide de l'analyse de ces statistiques ont des portées
limit.es car elles laissent dans l'ombre des donn.es non mesurables. En effet, les
statistiques criminelles ne mesurent à dire vrai que la criminalité apparente c'est-
à-dire les crimes découverts ou portés à la connaissance des services de police et
légale, c'est-à-dire les crimes punis. La criminalité réelle reste une inconnue. Il
existeé entre la criminalité apparente et réelle, ce qu'on a appelé le chiffre noir de
la criminalité ou encore la criminalité cachée.
Pour Quetelet il existerait entre la criminalité connue et celle cachée un écart
constant. Cette opinion n'est guère partagée par les criminologues contemporains.
L'analyse fine des statistiques criminelles permet de voir qu'elles ne mesurent en
dernier ressort que les infractions connues. Celles-ci doivent être visibles,
dénoncées par les victimes sachant que des crimes sans victime existent. De m.me,
comme le fait remarquer Barberger-Damamme C., il faut retenir que beaucoup de
d.lits ne parviennent pas jusqu'à la Police étant réglés à un autre niveau (d.lits
.conomiques, fiscaux, etc.).

De grandes critiques pèsent sur les statistiques criminelles (inexactitude,


déformation). Elles restent dans l'ensemble un instrument de mesure
indispensable de la criminalité. On a essayé de les valider davantage en
introduisant « un index de gravité » pour mesurer la gravité des délits recensés.
De même on a tenté de trouver de nouvelles techniques de mesure comme les
enquêtes de confession portant sur les criminels ou les victimes. Pour approcher
la criminalité on a tenté de diversifier les approches du phénomène, en étudiant
son volume, la répartition des infractions d'après leur nature, leur gravité, les
variables individuelles des criminels ou des victimes, son évolution.
L'étude comparative entre pays est difficile. Concernant les criminels, on a
privilégié l'étude des biographies dressées par les criminologues ou des
autobiographies spontan.es voire même les analyses généalogiques. Les « follow-
up studies » ou études suivies de cas se proposent d'examiner ce que deviennent
les criminels, de suivre leur carrière. De telles études tentent de répondre aux
multiples questions que chacun se pose : que deviennent les criminels ? Quel est
le pourcentage de réadaptation sociale ? etc. Mais elles sont complexes et délicates
en raison du nombre des variables introduites et donc interprétables. La logique
de tous ces travaux est d'aboutir à une meilleure connaissance du problème de la
criminalité, pour l'établissement du pronostic et des récidives. Cette évaluation
des chances de délinquance ou de récidive est résumée dans « les tables de
pronostic » dont les plus connues sont celles des époux Glueck. Malheureusement
leur validité n'est pas absolue. Ils ne peuvent que compléter ou aider l'appréciation
clinique qui reste malgré tout subjective.
TRAITEMENT CRIMINOLOGIQUE

La menace de la peine demeure un des fondements de la justice pénale. La


récidive indique par contre la limite de l'effet dissuasif de la peine et par là même,
de son efficacité. On comprend ainsi qu'en dehors du fait de réclamer
éventuellement davantage de répression, le désir ou le besoin de traiter le
délinquant constitue un objectif volontiers prôné par la criminologie clinique.
Celle-ci dans son approche et étude de l'homme criminel se doit de poser le
problème épineux de son traitement en vue de son amélioration comme celui de
la prévention de la récidive. Certains criminologues n'hésitent pas à fixer un but
thérapeutique ambitieux à la criminologie appliquée dans ce domaine. Ainsi pour
J. Pinatel, « le traitement des délinquants a pour but d'améliorer leurs tendances
réactionnelles, de perfectionner leurs aptitudes, de renouveler leurs motivations
et de modifier leurs attitudes. Pour chaque délinquant, il y a donc lieu d'établir un
programme de traitement ». Celui-ci, en fonction des moyens matériels et des
possibilités administratives, juridiques de l'époque et du lieu, peut s'effectuer en
milieu libre, en institution. Le traitement en milieu ouvert évite la désinsertion du
délinquant. Il s'agit de l'avertissement, du sursis ou de la probation. Le traitement
institutionnel est avant tout pénitentiaire. Il renvoi à une organisation
thérapeutique du milieu carcéral avec ergothérapie, sociothérapie. La visée de
l'institution n'est pas seulement de garder le délinquant mais de pratiquer une
véritable thérapeutique par le travail avec même éventuellement le recours aux
thérapies de groupe, psychodrame, groupe de parole, etc.

Le retour à la vie libre doit être une période de postcure, de réadaptation sociale
avec utilisation du régime progressif, mise à l'épreuve, libération conditionnelle,
etc. Le problème qui reste posé est celui de l'efficacité du traitement
criminologique. Celui-ci apparaît en France essentiellement développé dans le
domaine des mineurs. Mais même dans ce domaine, les moyens mis en œuvre
sont insuffisants. En effet, sensibles aux opinions publiques, elles-mêmes
promptes à s'alarmer, mais aussi promptes à s'assoupir, administrations comme
gouvernements sont souvent sujets à des changements d'attitude allant d'un excès
de sévérité à une certaine forme de laxisme, d'où des politiques en matière
criminelle pas toujours cohérentes. Il faut dire que les recherches en criminologie
sur l'efficacité des peines et traitements délinquants ont abouti à des résultats plut.t
décevants, d'où le désenchantement et le scepticisme actuel. Par ailleurs, il existe
une confusion fâcheuse entre traitement et thérapeutique. Le programme de
traitement du délinquant s'inspire trop manifestement du modèle médical. Il
semble assimiler le délinquant au malade et poser la question équivoque « faut-il
traiter plutôt que punir? ». Pour certains auteurs, cette attitude thérapeutique
affaiblit l'action de la répression. Or, l'équivoque, aujourd'hui, est qu'il n'existe
pas encore de toute évidence une « médecine du crime ». Ainsi, Jussy écrit peut-
être avec pertinence : « On n'ose plus punir, tandis qu'on ne sait pas traiter ».

Cette affirmation sans doute quelque peu polémique, a le mérite de marquer les
limites du traitement criminologique. On ne peut en effet, concevoir le traitement
du crime, à travers seulement le traitement individuel du criminel. Le traitement
criminologique doit s'envisager dans le cadre large d'un programme
criminologique, englobant prévention, lutte contre la criminalité, mais aussi
transfert éventuel de certaines charges du système pénal sur d'autres systèmes,
révision des concepts trop anachroniques, désuets ou sans fondement. La
criminologie clinique ne doit pas se limiter à la criminalité apparente, aisée à
découvrir. Elle doit envisager une stratégie plus approfondie, et à plus long terme
pour démasquer la criminalité cachée.

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