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BUREAU DE R E C H E R C H E S G E O L O G I Q U E S ET M I N I E R E S

Département des Gîtes Minéraux


B.P. 6009 - 45060 ORLEANS Cedex - T é l . : (38) 64.34.34

DISPERSION DE L'OR DANS LES SOLS


ET ALTERITES A L'APLOMB DU GITE PRIMAIRE
D'ESPERANCE (GUYANE)

Hubert ZEEGERS*
Yves LUCAS**
Liliane LAVILLE-TIMSIT*

* BRGM
** ORSTOM Guyane

Programme CORDET
ETUDE DES MODES DE DISPERSION DE L'OR
EN MILIEU TROPICAL HUMIDE (GUYANE)
Action n° 18, 12/08/1983

85 DAM 024 GMX Mai 1985


RESUME

L'environnement supergène correspondant à la minéralisation aurifère


primaire d'Espérance, en Guyane, a fait l'objet d'une étude pédologique et géochi-
mique détaillée.

Les observations fines réalisées le long d'un transect de 140 m environ


avaient pour but de mieux cerner le comportement de l'or dans une telle ambiance
altérologique.

Les résultats obtenus peuvent se résumer c o m m e suit :

- le passage de la roche fraîche à l'altérite se traduit par une baisse de


teneurs en or de 20 % environ, si on raisonne en g / m 3 ;

- l'évolution de l'altérite à proximité de la surface libère une quantité


d'or appréciable (environ 1.5 g par m 2 ) essentiellement en liaison avec
un appauvrissement en matériel fin (< 63 |x) ;

- malgré ces évolutions, la trace des minéralisations primaires est bien


perceptible en surface, avec une image peu perturbée par des p h é n o m è -
nes superficiels discrets ;

- différents estimateurs de la teneur totale en or ont été testés : l'or


fin (correspondant à la fraction < 63 |i) s'avère à la fois le plus accessi-
ble (pas de broyage de l'échantillon) et le plus fiable. Inversement, l'or
visible dans la fraction supérieure à 63 \L s'avère erratique et ne repré-
sente qu'une fraction (1/4 à 1/3) de l'or total.

Les conditions ainsi définies sont particulièrement favorables à l'applica-


tion des techniques géochimiques de prospection.

Par ailleurs, ces résultats permettent une première approche des m é c a -


nismes susceptibles de conduire à la formation de concentrations aurifères économi-
ques dans le milieu superficiel proximal (altérites, sols) ou distal (alluvions).
SOMMAIRE

1. RAPPEL DES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE ET DES TRAVAUX ANTERIEURS

2. TRAVAUX REALISES

3. RESULTATS
3.1. Localisation et description pédologique du transect
3.2. Composition chimique et granulométrie moyenne des
différents horizons
3.3. Répartition de l'or dans les différents horizons en
fonction de la granulométrie
3.4. Etude de l'or visible dans la fraction grossière

4. MODELISATION DE L'APPAUVRISSEMENT EN OR ET LIAISON AVEC


L'ALTERATION SUPERGENE
4.1. Evolution de l'altérite à proximité de la surface
4.2. Passage de la roche fraîche à l'altérite kaolinique

5. SYNTHESE
5.1. Connaissance des modalités de dispersion de l'or dans
le milieu supergène
5.1.1. Passage de la roche fraîche, avec son contenu
minéralisé, à l'altérite kaolinique
5.1.2. Evolution pédogénétique superficielle
5.2. Incidences sur la prospection géochimique
5.3. Contribution à la compréhension du m o d e de
formation des concentrations superficielles
en or dans les alluvions, éluvions ou sols,
au départ de minéralisations primaires
Liste des figures

1. Situation du sujet
2 . Localisation du transect par rapport à l'anomalie géochimique or en sol
3. Localisation du transect par rapport à l'anomalie or en subsurface et aux sondages
carottés
4 . Coupe simplifiée du transect et échantillonnage
5. Images de répartition de l'or sur l'ensemble du transect
6. Diagrammes binaires de répartition de l'or : or total/or < 63 n et or total/or > 63 p.
7 . Diagrammes binaires de répartition : or > 63 \L/OV visible et or total/or visible

Liste des tableaux

1. Teneurs moyennes en 5iO 2 , A 1 2 O 3 , F e 2 O 3 , K2O dans les différents horizons pédologi-


ques ; contenus moyens en fines (< 63 \i) dans les m ê m e s horizons
2 . Teneurs moyennes en V , Cr, C u , B a , B dans les différents horizons pédologiques
3. Teneurs moyennes en or - tout-venant, fractions inférieures et supérieures à 63 \i -
et pourcentages moyens de l'or total contenu dans les fractions inférieures et supé-
rieures à 63 |i dans les différents horizons pédologiques
4 . Résultats "or visible"
i. RAPPEL DES OBJECTIFS DE LA RECHERCHE ET DES TRAVAUX ANTERIEURS

La recherche entreprise a pour but de préciser le cycle supergène de l'or


issu de minéralisations primaires, en milieu ferralitique. Elle vise à mieux comprendre
les processus d'altération des gftes aurifères dans de tels milieux et à définir les
modes de dispersion et d'expression de l'or dans les altérites tropicales.

L'étude est centrée sur la minéralisation d'Espérance (fig. 1), mise en


évidence lors de l'Inventaire des ressources minérales de la Guyane*. Il s'agit d'une
minéralisation d'extension pluri-hectométrique, dont l'intérêt économique potentiel a
été démontré par trois sondages carottés ayant chacun recoupé au moins une passe
minéralisée de plusieurs mètres de puissance.

La première phase des travaux entrant dans le cadre du programme


C O R D E T a débuté en 1982, avec l'étude du devenir de l'or dans les matériaux de sur-
face situés dans l'environnement immédiat de la minéralisation. Une vingtaine de gros
échantillons de sols et sédiments de ruisseau ont ainsi été prélevés ; ils ont fait l'objet
de traitements en laboratoire (séparations granulométriques et analyses diverses) dont
les résultats sont consignés dans le rapport de fin de recherche H . Z E E G E R S et
D . A R T I G N A N (1983).

Durant la seconde phase, qui fait l'objet de ce rapport, ce sont les évolu-
tions verticales au sein du profil d'altération qui ont été abordées.

2. TRAVAUX REALISES

- Etudes morphologique et pédologique d'une toposéquence (unité élémen-


taire de modelé). Effectué par Y . L U C A S (pédologue O R S T O M ) , ce travail a comporté
la réalisation de 22 sondages à la tarière, ainsi que l'étude des puits de prospection.

- Echantillonnage géochimique (60 éch.) dans les principaux horizons


pédoturbés superficiels, les horizons argileux compacts et les horizons inférieurs à for-
te proportion d'altérite reconnaissable .

- Séparations granulométriques des fractions inférieures et supérieures à


63 \i, avec mesure de l'importance pondérale de ces fractions.

Note B R G M , R D M / A M n° 9 1 , J C L S / G B : Le gîte d'or d'Espérance (Guyane).


60 80km

Figure 1 - Situation du sujet


- Analyses comprenant :
. dosage ICP, majeurs et traces, sur le tout-venant ;
. dosage de l'or, au seuil de 20 ppb, dans le tout-venant et la fraction
inférieure à 63 |i.

La teneur en or dans la fraction supérieure à 63 \L a été estimée par


calcul.

- Etude minéralogique du concentré lourd (d > 2.9) de la fraction supé-


rieure à 63 \i : recherche de l'or visible et estimation visuelle des teneurs.

- Traitements informatiques et interprétation de l'ensemble des données.

Les résultats analytiques sont présentés en annexe.

3. RESULTATS

3.1. Localisation et description pédologique du transect

Le transect (ou toposéquence) étudié est long d'environ 115 m pour un


dénivelé d'une quarantaine de mètres. Implanté à l'aplomb de la minéralisation auri-
fère, il recoupe l'anomalie géochimique qu'elle engendre au sol (fig. 2) et au bed-rock
altéré (fig. 3).

Sa description pédologique s'appuie sur 21 sondages réalisés à la tarière à


main, ayant tous atteint l'altérite reconnaissable à une profondeur variant entre 2 et
3 mètres. D e haut en bas, la coupe simplifiée s'établit c o m m e suit (fig. 4) :

- un horizon humifère (HUMI), moyennement sableux, sur 5 à 20 c m ;


- un horizon argilo-sableux superficiel (SUPA), brun à rougeâtre, pédotur-
bé, épais de 30 à 60 c m ;
- un horizon de transition ( T R A N ) , d'une vingtaine de c m ;
- l'altérite (ALTE), à structures conservées à la base des profils.

O n n'observe aucune discontinuité importante (type stone line), ni signes


de fluage superficiel malgré la pente forte (près de 35 %). L a trace de structures
lithorelictuelles reste visible dans la plupart des sondages échantillonnés ; le cachet
essentiellement siliceux des altérites rencontrées est en bon accord avec les données
des sondages profonds, ayant essentiellement traversé des tufs et des pélites plus ou
moins gréseuses.
i 1 1 1 1 r 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
L 23 |_24 L25 126 L27 L28 LI L2 L3 L4 L5 L6 L7 18 IS LIO LU L12 L13 L14 LI5 L16 LI2 LIB LI9 L2O

ESPERANCE
Fig.2 : Localisation du transect par rapport á
l'anomalie geochimique or en sol

COURBES BANOMALES
WO ppb ^
. 200 ppb \
Au _ — . _ 400 ppb \
0 100 200 300 400 m _ _ sooppb >
NG

ESPERANCE
Localisation du transect par rapport a
I anomalie or en subsurface et aux sonda
ges carottés
/"> Courbe tsanomale 200 ppb Au au
bed-rock (prof 4 m )

ESP. 3 Trace des sondages carottés

Numéro de protil tarière

\ Transect
00 114

CO CD
a° : horizon humifère
a : " argilo-sableux
b : " de transition
c altérite
(A)(B):traces déminéralisations primaires

(A)

ECHELLES

Transect 5m

Horizons
pedologiques 0,83 m
o O
o
O

00 114

Figure 4 - Coupe simplifiée du transect et échantillonnage


3.2. Composition chimique et granulométrique moyenne des différents horizons

Les tableaux 1 et 2 présentent les évolutions moyennes des teneurs pour


les oxydes majeurs ainsi que quelques éléments-traces, dans les quatre principaux hori-
zons du profil d'altération observé à Espérance.

Simultanément, les compositions granulométriques moyennes, à savoir la


répartition en < 63 \i et > 63 \i, sont présentées. Très clairement, les profils étudiés
ne montrent pas d'enrichissement marqué en fer qui dénoterait l'existence d'une ferra-
litisation ou latéritisation prononcée. Le processus dominant est une perte en éléments
fins au s o m m e t des profils, se traduisant par une augmentation des teneurs en silice
(concentration relative en quartz). Cette modification de la composition minéralogique
dans les horizons proches de la surface, se répercute sur les autres éléments, avec un
déficit en fer, alumine et éléments-traces tels V , Cr, C u , B a . . .

Hormis ce phénomène superficiel, on pressent à travers les données géo-


chimiques, le phénomène plus fondamental de transformation de la roche mère, dont
témoigne par exemple la disparition du potassium dès que l'on quitte l'horizon à alté-
rite reconnaissable. En se référant aux observations de sondage, ces transformations
-substitution d'une paragenèse néoformée à kaolinite, oxy-hydroxydes Fe et Al à l'as-
semblage minéralogique parental- s'observent, à des degrés divers, sur plusieurs dizai-
nes de mètres d'épaisseur.

3.3. Répartition de l'or dans les différents horizons en fonction de la granulométrie

Le tableau 3 présente les teneurs moyennes en or dans différentes tran-


ches granulométriques (1, 2 , 3) ainsi que les proportions de l'or total contenues dans
l'une ou l'autre de ces tranches granulométriques.

Ces résultats peuvent être commentés c o m m e suit :

- d'une manière générale, les teneurs en or dans la fraction < 63 p. sont


supérieures aux concentrations dans le tout-venant. Inversement, les
teneurs en or correspondent à la fraction supérieure à 63 \L (ce qui ne
signifie pas qu'il s'agit d'or de dimensions supérieures à 63 u.) sont infé-
rieures à celles observées dans le tout-venant ;

- l'or contenu dans la fraction inférieure à 63 \L, ne représente en sur-


face (horizon H U M I ) que 30 % de l'or total, tandis que dans l'altérite,
le m ê m e paramètre atteint 70 %. Cette évolution marque probablement
une convergence vers les caractéristique de la minéralisation primaire
non altérée (or essentiellement fin), lorsque la profondeur augmente ;

- entre l'altérite et les trois horizons supérieurs ( T R A N , S U P A et H U M I ) ,


on observe une baisse sensible des teneurs en or dans les fractions infé-
rieures et supérieures à 63 \i ;
SiO, A1,O, Fe ? O, K2O
Horizon N C63 \L

HUMI 10 79 11.5 5.7 0.27 19


SUPA 12 75 13.3 7.1 0.33 29
TRAN 8 70 15.5 10.1 0.40 37
ALTE 30 68 17.8 9.2 1.17 48

Tableau 1
Teneurs moyennes (moyennes arithmétiques)
en SiO 2 , A 1 2 O 3 , F e 2 O 3 , K 2 O dans les différents horizons pédologiques ;
contenus moyens en fines ( 63 ^i) dans les m ê m e s horizons
Horizon N V Cr Cu Ba . B
ppm ppm ppm ppm ppm

HUMI 10 152 106 23 225 73


SUPA 12 176 123 21 205 71
TRAN 8 208 160 29 236 66
ALTE 30 240 155 29 540 22

Tableau 2

Teneurs moyennes (moyennes arithmétiques, sauf B) en V , C r , C u , B a ,


dans les différents horizons pédologiques

Au Au Au Or % Au % Au
Horizon N total 63 |i 6 3 Li visible 6 3 Li 6 3 Li
ppb ppb ppb ppb

HUMI 10 949 1520 825 227 30 70


5UPA 12 1162 1683 915 547 44 56
TRAN 8 1073 1731 678 480 62 38
ALTE 30 1855 2535 1325 612 67 33

Tableau 3

Teneurs moyennes (moyennes arithmétiques) en or


-tout-venant, fractions inférieures et supérieures à 63 u.-
et pourcentages moyens de l'or total contenu dans les fractions inférieures
et supérieures à 63 \L dans les différents horizons pédologiques
- révolution pédogénétique de l'horizon humifère ainsi que de l'horizon
argileux sous-jacent, avec élimination, par voie mécanique ou chimi-
que, d'environ la moitié de la phase "argileuse" (< 63 ^i) mobilise donc
une quantité relativement importante d'or. Cet or devient disponible
dans le cycle supergène et pourra contribuer à différentes expressions
aurifères dans l'environnement plus ou moins proche de la zone minéra-
lisée. O n s'attachera ci-après à modéliser et quantifier davantage ce
phénomène (ch. 4).

Les images de répartition de l'or au long du transect (fig. 5) mettent en


évidence les phénomènes suivants :

- la "trace géochimique" des minéralisations primaires est bien percepti-


ble dans les niveaux superficiels échantillonnés ;

- les images obtenues pour les fractions inférieures et supérieures à 63 |j.,


ainsi que pour les échantillons tout-venant sont assez comparables.
Toutefois, si on considère les teneurs en or supérieures à 500 ppb,
l'auréole de dispersion la plus large est obtenue dans la fraction infé-
rieure à 63 ^i ;

- un léger étalement superficiel, lié à la pente, se produit essentielle-


ment dans les horizons de surface. L'amplitude de cette dispersion est
de 10 à 20 mètres.

3.4. Etude de l'or visible dans la fraction grossière

Le concentré de densité d > 2.9 obtenu à partir de la fraction > 63 \i, a


été examiné à la loupe binoculaire ; les grains d'or visibles ont été isolés, comptés et
la teneur équivalente en or a été estimée (ORVI) à partir de la taille des grains, donc
de leur poids, par rapport au poids de la fraction grossière correspondante.

Les résultats présentés tab. 4 , ont été calculés en prenant le poids d'une
particule :

- < 100 \i - 0.01 m g sauf dans trois cas (éch. 13, 1 grain de l'éch. 14,
éch. 24) ;
- comprise entre 100 et 250 \i = 0.1 m g ;
- > 250 ^i = son volume x 0.02.

On constate que :

- la plupart des grains reconnus sont de dimensions inférieures à 100 u. ;

- seulement deux grosses particules > 250 \L, ont été isolées, l'une dans
l'échantillon 24 à la base de l'horizon C (sondage 3), et l'autre dans
l'échantillon 41 au sommet de l'horizon C (sondage 10) ;
Au(ppb)
SUP. A 2000
1500 - 2000
1000 - 1500
500 - 1000
INF. A 500

(B)
Au échantillon total

(A)

(B)
Au fraction > 6 3 u

(A)

ECHELLES

Transect I5m

Horizons
0.83 m
pédologiques Au fraction < 63JJ

Figure 5 >- Images de répartition de l'or sur l'enserrble du transect


Tableau 4 - Résultats "or visible'

INDR PEDO NI N2 POOR ORVI 0R63 AUTT PC


0001 HUMI 2, 0. 0. "¡79," " 950. 9.
0002 SUPA
0003 TRAN
0004 ALTE
4.
9.
8,
2.
0.
0.
0.
0.
0.
0.02
0.04
0.09
0.08
m:
81.

237.
747.
199.
541.
1000»
850.
1100,
14.
108.
44.
9.
0005 ALTE
0. 0.02 81. 889. 1300.
7. 0. 0. 0.07 269. 176. 1000, 153.
0006 ALTE 11. 0. 0.11 367. 750. 900.
0007 HUMI 0. 49,
7, 0. 0. 0,07 137, 463. 1100. 34,
0008 SUPA 9. 0. 0.19 984. l?00.
0009 TRAN 1. 177. 555,
0010 ALTE 12, 1. 0, 0.22 520. 661. ?20. 79.
0011 ALTE 3. 0. 0. 0,03 85. 159. 750. 53.
0012 ALTE 45. 0. 0. 0,45 875, 4308. 4100, 20.
0013 HUMI 6. 0, 0. 0.15 615. 738. 870. 83.
6, 0. 0. 0.08 206, 805, 750. 26.
0014 SUPA 18, 0. 0,38 890. 1700, 1700. 52.
0015 TRAN 2.
1. 0. 0. 0.01 24. 86 t. 1300. 3.
0016 ALTE 7. 0. 0. 0.01 117. 1454. 1900, 8,
0017 ALTE 39. 2. 0, 0,59 972. 1073. 2400, 89.
0018 ALTE 166. 0. 0. 1.66 2970. 8?85. 11000. 36.
0019 ALTE 11. 0. 0. 0.11 227, 1194. 1300, 19.
0020 HUMI 5. 0. 0. 0.05 128, 923. 1100. 14.
0021 SUPA 12. 2. 0, 0,32 724. 1703. 1800, 13.
0022 SUPA 32. 1. 0. 0,42 927. 7153. 6500. 13.
0023 ALTE 16. 1. 1, 1.34 4035, 1397. 2600, 256.
0024 ALTE 49. 3. 0. 0.79 1800, 1056, 2400. 170.
0025 ALTE 7. 0. 0. 0.07 306, 1003. 1200. 30,
0026 HUMI 24. 2. 0. 0.44 905, 547. 1100. 165.
0027 SUPA 24. 2. 0, 0.44 1078. 101?. 1400, 106.
0023 TRAN 4. 0. 0.04 86. 437. 1000. 20,
0029 ALTE 0.
1. 0. 0, 0.01 22. 45. 680, 4?.
0030 ALTE 5. 0. 0. 0.05 98. 365. 570. 27.
0031 ALTE 5. 0, 0. 0.05 163. ?43. 1100. 17.
0032 HUMI 11. 0. 0. 0.11 238. 829, 1000. 2?,
0033 SUPA 14. 0. 0. 0.14 363. 317. 1200 = 114.
0034 SUPA 6. 0. 0, 0,06 93. 568, 790. 16.
0035 ALTE 1. 0. 0. 0.01 10. 133, 510, 8.
0036 ALTE 63. 5. 0. 1,13 2306. 1080. 3300. 214.
0037 ALTE 4. 0. 0, 0,04 152. 675. 745, 23.
0038 HUMI 6, 0. 0. 0.06 165. 2418, 2200. 7.
0039 SUPA 11, 0, 0. 0,11 262. 376. 700. 66.
0040 TRAN 23. 2200.
0041 ALTE
888 AUS
0044 SUPA
2.
3.
6.
1.
0.
0.
0.
1.

0,
0,41
0,02
0,03
0.06
993.
37.
88.
1026,

Mi',
m-,
950.
97.
14,
29.
0045 TRAN 4, 0. 0. 0,04 184, 691. 920. 27.
0046 ALTE 18. 0. 0, 0,18 437. 1400, 150.
0047 ALTE 0. 0,01 36. 306. 585, 7.
1, 0. 489.
0048 ALTE JL •
0. 0. 0,02 77. 165-, 227.
0049 HUMI 6. 0. 0.06 169. 34. 34.
0. 500. 670.
0050 SUPA 12. 4. 0. 0.32 303?, 730, 700.
0051 TRAN 4. 0. 0.04 129, 437. 16.
0. 790. 940.
0052 ALTE 7. 0, 0. 0.07 21?. 1400. 18.
0053 ALTE 19. 0. 0. 0,19 691. 1233, 20.
3385. ?700.
0054 ALTE 4. 0. 0. 0.04 114. 470. 37.
0055 HUMI 5. 0. 0. 0,05 98. 311. 13 ,
931. 950.
0056 SUPA 6. 0. 0. 0,06 224. 760, 32,
0057 TRAN 2. 0. 0. 0.02 97. 702. 21.
0. 0,02 455. 675,
0058 ALTE 2. 0, 143. 615. 45.
0059 ALTE 1. 0. 0. 0.01 10. 363. 1.
0. 0,01 915. 700.
0060 ALTE 1, 0. 10. 259. 350. 4.

PEDO : horizon pédologique ORVI : teneur estimée en or visible


NI : nombre de particules d'or <100 p 0R63 : teneur en or dans la fraction>63 p,
N2 : nombre de particules d'or comprises déduite des teneurs "chimiques" dans
entre 100 et 250 u le tout-venant et la fraction <'63 u
N3 : nombre de particules d or > 250 u AUTT : teneur en or dans l'échantillon
PDOR : poids total estimé des particules tout-venant
d'or visible PC = (0RVI/0R63) . 100
- les teneurs équivalentes à l'estimation de l'or visible (ORVI) ne repré-
sentent généralement qu'une fraction du contenu en or dans la m ê m e
fraction granulométrique (> 63 (i) estimé d'après les teneurs sur échan-
tillon tout-venant et sur la fraction < 63 (i.

On peut en déduire qu'une part importante de l'or contenu dans la frac-


tion y 63 \i est probablement constituée d'or plus fin piégé dans des micro-fragments
lithiques divers.

Cependant, ponctuellement, les teneurs en or visible sont nettement


supérieures à celles en or "chimique" dans la m ê m e fraction. Les échantillons corres-
pondants ont révélé la présence de particules d'or moyennes ou grosses, expliquant les
teneurs élevées. Les divergences entre deux types de mesure s'expliquent par le fait
que la mesure de l'or visible est réalisée par traitement au bromoforme de plusieurs
centaines de grammes d'échantillon. Il s'ensuit une probabilité de récupération de l'or
grossier plus élevée que par la mesure chimique, qui est basée sur deux analyses por-
tant chacune sur 50 grammes d'échantillons.

- par rapport à l'or total, l'or visible représente en moyenne 33 % dans


l'horizon A L T E , 45 % dans T R A N , 47 % dans S U P , et 24 % seulement
dans H U M I .

L'étude morphoscopique des particules d'or est en cours et permettra


peut-être de préciser leur origine, à savoir dispersion mécanique ou précipitation chi-
mique dans le profil d'altération.

4. MODELISATION DE L'APPAUVRISSEMENT EN OR ET LIAISON AVEC L'ALTERA-


TION SUPERGENE

4-1. Evolution de l'altérite à proximité de la surface

En s'intéressant uniquement aux modifications subies par l'altérite dans


les premiers mètres supérieurs du profil d'altération, on s'est attaché à définir la per-
te en or correspondant aux modifications des caractéristiques chimiques et physiques
des produits d'altération lorsqu'on passe de l'altérite aux horizons T R A N , SUPA,
H U M I . Il a été supposé que :

- les modifications de composition granulométrique sont liées au seul


départ de la fraction fine <63 \i ;

- la densité moyenne des matériaux étudiés est de 1.6 ;

- la puissance moyenne des horizons superficiels est de :


H U M I : 10 c m ;
S U P A : 35 c m ;
T R A N : 20 c m .
La perte en or correspondant aux évolutions :

ALTE —» TRAN
ALTE —> SUP A
ALTE —> HUMI
a été estimée en distinguant trois mécanismes :

- perte en or liée au départ d'une partie des fines : 6 A u (1) ;

- perte en or liée à l'appauvrissement des fines : 5 A u (2) ;

- perte en or liée à l'appauvrissement de la fraction grossière : 5 A u (3).


2
En prenant c o m m e base une colonne de 1 m de section, les départs en
or ont été calculés de manière pondérale, avec :

Perte A u (départ des fines) (en grammes) :

6 A u ( l ) = [Au]
<é3

avec : [Au] , , «. T E= teneur moyenne en A u dans l'altérite, fraction <63 \i ;

6 F / . . jç- _>.-\ = perte en fines en passant de l'altérite à l'horizon i

= PG,.v x 0.92
2
avec : PG,.» = poids en tonnes de l'horizon i sur une section de 1 m et sur l'épaisseur
hi U ;

= (1 x hi x 1.6). % Gi

(% Gi : proportion de >63 \i dans l'horizon i)

0.92 = % A u <63 |i/% A u > 63 (i dans A L T E .

Perte A u (appauvrissement des fines)

P F ( ¡ ) = (1 x hi x 1.6) . % Fi

(% Fi = proportion de < 63 \i dans l'horizon i)

Perte Au (appauvrissement de la fraction 63 \L)

ÔAu(3)=[[Au]>63ALTE-[Au]>é3(i)] PGi
Les résultats des calculs, effectués par horizon, sont présentés ci-après :

,, . 6 Au (1) 6 A u (2) ôAu (3) £


Horizon
grammes grammes grammes grammes

HUMI 0.2252 0.0309 0 .069 0.3251


SUPA 0.5156 0.1391 0. 1631 0.8178
TRAN 0.1700 0.0952 0. 1305 0.3957
Z 0.9108 0.2652 0. 3626 1.5386

Autrement dit, pour une colonne de 1 m 2 de section, l'évolution d'une


altérite minéralisée moyenne de la toposéquence d'Espérance, conduisant à l'individua-
lisation de trois horizons présentant un caractère de plus en plus grossier, libère envi-
ron 1.5 g d'or.

Par rapport à ce total, la répartition entre horizons est la suivante :

H U M I : 21 %
S U P A : 53 %
T R A N : 26 % ,

tandis que si on effectue la répartition entre mécanismes, on aboutit au résultat


suivant :

perte en or liée au départ des fines, Ô A u (1) : 59 %


perte en or liée à l'appauvrissement des fines, 6 Au (2) : 17 %
perte en or liée à l'appauvrissement de > 63 u,, 6 Au (3) : 24 %.

4.2. Passage de la roche fraîche à l'altérite kaolinique

Sur une profondeur d'au moins 30 mètres (d'après les données des sonda-
ges carottés), la roche mère est profondément altérée.

Afin d'appréhender le devenir de l'or durant cette transformation fonda-


mentale de la roche mère, nous disposons seulement de deux lots de données représen-
tant les termes ultimes de la lignée d'altération, à savoir :

- les analyses or, par passes métriques, du sondage carotté ESP 3, le plus
proche du transect étudié ;

- les données de surface (ce travail) et plus particulièrement celles rela-


tives à l'horizon A L T E .
Les moyennes arithmétiques (x) des teneurs totales en or ainsi que les
écarts-types ( o ) et le coefficient de variation (a/x) pour ces deux lots d'échantillons
sont présentés ci-après :

N x Au a Au o/x
ppb ppb

ALTE 30 1865 2179 1.17


SONDAGE 146 1334 7347 5.5

Les teneurs moyennes en or sont donc apparemment plus élevées dans


l'altérite que dans le sondage qui recoupe la roche fraîche sous-jacente. En fait, si on
tient compte de la différence de densité entre les deux milieux (2.7 en roche et 1.6
-estimation- dans l'altérite) et en calculant les teneurs exprimées en g / m 3 et non plus
en g/t, on obtient 3.6 g / m 3 pour la roche frarche et 3 g / m 3 (soit 83 %) pour l'altérite.

Le caractère par trop fragmentaire de ces données ne nous autorise pas


à pousser plus loin le raisonnement, par exemple pour une estimation de la quantité
d'or libérée par la transformation roche—»altérite.

La comparaison des déviations standards et des coefficients de variation


dénote le caractère très hétérogène de la distribution de l'or dans la roche fraîche, et
au contraire, un effet de lissage dans l'altérite.

Ceci implique une certaine redistribution de l'or primaire, avec h o m o -


généisation et, peut-être, étalement, dans l'altérite. C o m m e mécanisme responsable,
on peut invoquer la pédoturbation (dispersion détritique) mais peut-être aussi une dis-
persion par voie chimique.

. SYNTHESE

O n peut résumer les résultats obtenus lors de l'étude du transect d'Espé-


rance en considérant trois aspects, à savoir :

- la connaissance des modalités de dispersion de l'or dans le milieu


supergène ;

- les incidences au niveau de la prospection géochimique des gîtes auri-


fères primaires ;

- une contribution à la compréhension du m o d e de formation des concen-


trations superficielles en or dans les alluvions, éluvions ou sols.
5.1. Connaissance des modalités de dispersion de l'or dans le milieu supergène

Rappelons que l'étude réalisée concerne une ambiance altérologique de


type ferralitique, sous climat actuel equatorial. L e profil d'altération observé ne m o n -
tre, à proximité de la surface, aucune discontinuité apparente prononcée, stone-lines,
latérites ou autres. O n observe simplement, tout à fait au s o m m e t du profil, une con-
centration relative des constituants grossiers, qui prennent le pas sur la fraction fine,
majoritaire dans l'altérite à structure conservée.

En ce qui concerne le devenir de l'or dans un tel milieu, il nous faut dis-
tinguer deux processus fondamentaux :

5.1.1 le passage de la roche fraîche, avec son contenu minéralisé, à l'altérite


kaolinique qui s'observe jusqu'à une profondeur d'au moins 30 mètres.

Les informations acquises dans le cadre de ce travail sont insuffisantes


pour estimer avec précision le rôle de cette transformation sur la dynamique de l'or.
O n peut cependant estimer que la teneur en or initiale, dans la roche frafche, est
légèrement déprimée, en passant dans l'altérite, si on compare des teneurs exprimées
en g / m 3 :

roche fraîche : 3.6 g / m 3


altérite : 3 g/m3.

O n perçoit aisément que cette baisse de teneur, quoique limitée, est


susceptible de libérer dans le cycle supergène des quantités d'or très importantes,
étant donné l'épaisseur de l'altérite.

Outre l'aspect quantitatif, il semble démontré que l'altération supergène


induit une redistribution des teneurs en or, conduisant à une plus grande homogénéité
de répartition, et peut-être, à un changement d'état (granulométrie différente). C e
phénomène est observé dans un milieu où la pédoturbation paraît limitée : l'action de
mécanismes chimiques n'est donc pas à rejeter.

5.1.2. l'évolution pédogénétique superficielle : celle-ci conduit, nous l'avons vu,


à l'individualisation dans le premier mètre à partir de la surface, d'horizons à c o m p o -
sition granulométrique de plus en plus grossière. Simultanément, la teneur en or s'ap-
pauvrit. Cette perte en or a été estimée (éch. 4) et correspond environ à 1.5 g d'or
par m 2 de sol formé aux dépens de l'altérite.

Hormis cette baisse des teneurs en or correspondant aux deux grandes


étapes de la formation du profil d'altération, on ne peut que constater la bonne persis-
tance, dans les horizons superficiels, de la minéralisation aurifère primaire, ou tout au
moins de son image géochimique. L a dispersion de l'or n'est donc que très faiblement
perturbée par les mécanismes supergènes responsables de la formation du profil d'alté-
ration.
10

5.2. Incidence sur la prospection géochimique

La situation observée à Espérance, d'un point de vue pédologique et alté-


rologique, correspond à des conditions optimales de mise en oeuvre de la prospection
géochimique (qui est d'ailleurs à l'origine de la découverte de la minéralisation).

En effet, on observe une continuité géochimique excellente entre la mi-


néralisation aurifère primaire et son expression de surface. L'homogénéisation des
teneurs en A u dans l'altérite tout c o m m e un léger étalement, lié à la gravité, des
anomalies de surface, constituent autant de facteurs contribuant à augmenter la taille
apparente de la minéralisation, et donc sa détection par un échantillonnage assez
lâche dans un premier temps. L'accès aux enracinements dans l'altérite se fait ensuite
aisément par des prélèvements à la tarière à main, à quelques mètres de profondeur.

La recherche conduite nous permet également une comparaison des diffé-


rents estimateurs "or" utilisables en prospection, à savoir :

- l'or "chimique" dosé dans le tout-venant (AUTT) ;


- l'or "chimique" dans les fractions inférieure et supérieure à 63 |x (AU
63 et O R 63) ;
- l'or visible estimé dans la fraction supérieure à 63 \i (ORVI).

Ces différents estimateurs sont comparés fig. 6 et 7 . O n y observe :

- une excellente corrélation entre l'or total et l'or dans l'inférieur à 63 \i


avec cependant une droite de régression rabattue vers l'axe or < 63 \i,
ce qui confirme les teneurs moyennes plus élevées obtenues dans cette
fraction ;

- une corrélation moins bonne, quoique nette, entre l'or total et l'or
supérieur à 63 \i. A remarquer, une droite de régression ne passant pas
par l'origine, indiquant un manque de sensibilité de l'estimateur "or
> 63 \L" pour les faibles teneurs ;

- l'absence totale de corrélation entre l'or "chimique" dans la fraction


supérieureà 63 \i et l'or visible dans la m ê m e fraction ;

- une très discrète corrélation entre "or total" et "or visible".

On peut en déduire que l'or "fin" constitue une excellent estimateur de


l'or total, dans le cas du prospect d'Espérance. Cet or fin présente l'avantage d'être
accessible par un simple tamisage de l'échantillon et non un broyage. Par ailleurs, rap-
pelons que c'est dans la fraction inférieure à 63 \i que la dispersion superficielle la
plus importante a été observée, et que l'effet de pépite y est par ailleurs minimisé.
OR Total
ppb

3981.

1585.

£31.

851.

OR dans>63>j
iee.
iee. 251. 631. 1585. 3981. îeeee.ppb

OR Total
ppb
lteti.

3981.

1585.

631.

251.

OR dans<63p
i*e.
199. ssi. 631. 1585. 3981. 1999». p p b

Figure 6 - Diagrammes binaires de répartition :


Or total/Or > 63 [i
Or total/Or < 63 \L
OR dans
ppb
iteee.

3981.

1585.

• • •
• •
• •

631.

251.

O R Visible
iee.
251. 631. 1585. 3981. mee.ppb

OR Total
ppb
i«eee.

3981.

1585.

• •

631.

851.

O R Visible
iee.
te«. 251. 631. 158S. 3981. îeeee.ppb

Figure 7 - D i a g r a m m e s binaires de repartition


Or > 63 |i/Or visible
Or total/Or visible
11

L'or visible s'avère fournir une estimation très imprécise de l'or total
présent dans les m ê m e s échantillons. On observe cependant une certaine proportionali-
té entre ces deux paramètres, ce qui autorise une utilisation éventuelle de la mesure
en or visible, facile à réaliser sur le terrain, pour une première délimitation approxi-
mative de l'extension des enveloppes minéralisées en or dans les sols et altérites.

Remarquons enfin que la minéralisation en or, à Espérance, n'est mar-


quée par aucun élément traceur c o m m e C u , Pb, Sb, As, ou autre. A l'inverse, l'infor-
mation géochimique multi-élémentaire permet une bonne caractérisation de la série
encaissant la minéralisation.

5.3. Contribution à la compréhension du mode de formation des concentrations


superficielles en or dans les alluvions, éluvions ou sols, au départ de minérali-
sations primaires

Dans les conditions morpho-climatiques qui prévalent en Guyane et, plus


précisément, dans un cadre altérologique tel celui observé à Espérance (altération fer-
ralitique "banale", pas de discontinuité ; pas de ferruginisation marquée), l'altération
d'un gîte aurifère primaire et de son encaissant peut déboucher sur deux types de con-
centrations superficielles résiduelles :

1. Dans les altérites et sols

Grâce au bon maintien, dans l'altérite plus ou moins profonde ainsi que
dans les horizons superficiels, des teneurs en or du protore, on peut dire que la miné-
ralisation primaire se poursuit quasiment jusqu'au sommet du profil d'altération. En
termes économiques, en faisant intervenir des critères d'exploitabilité, des modifica-
tions importantes sont cependant observées, à savoir :

- les teneurs en or, à volume constant, sont légèrement réduites dans


l'altérite ainsi que dans les horizons pédologiques superficiels ;

- les roches encaissant la minéralisation sont fortement transformées,


avec modification de leurs propriétés mécaniques :ainsi, l'altérite kao-
lini que, considérée c o m m e un minerai, ne nécessitera pas de broyage
pour la récupération de l'or, avec une incidence directe sur les coûts
de production et donc sur les teneurs de coupure exploitables ;

- la répartition de l'or est semble-t-il, plus régulière dans l'altérite que


dans la roche-mère ;
12

- dans les horizons supérieurs du profil d'altération, l'or est contenu dans
une fraction granulométrique plus grossière que dans l'altérite. L'or
visible, qui peut représenter une estimation de l'or récupérable par gra-
vité, représente environ 30 % en moyenne de l'or total dans l'altérite,
et 45 % dans les horizons argileux supérieurs. Inversement, dans le sol
humifère superficiel, 25 % seulement de l'or total sont exprimés sous
forme visible. Ponctuellement, un phénomène de pépitisation s'observe,
avec une teneur en or visible supérieure à l'or chimique dans la m ê m e
fraction granulométrique. La tendance moyenne est donc le maintien
d'une qranulométrie fine de l'or, ce qui constitue bien sûr un handicap
dans le cas d'une exploitation avec récupération par gravité.

L'altération d'un gîte primaire peut donc conduire à des concentrations


superficielles résiduelles mais, dans une situation c o m m e celle d'Espérance, l'exploita-
tion éventuelle ne pourra se faire que par lixiviation, étant donné la finesse de l'or.

Remarquons également que de tels environnements pédologiques ne sont


pas susceptibles de déboucher sur des concentrations éluvionnaires vraies.

2o Dans le drainage en aval de la minéralisation

II a été démontré qu'une quantité importante d'or pouvait être libérée au


cours de l'altération météorique d'une minéralisation aurifère primaire. Les mécanis-
mes chimiques peuvent être invoqués en liaison avec :

- la transformation roche saine - altérite ;

- l'évolution pédogénétique superficielle et, plus particulièrement, l'ap-


pauvrissement en or des fractions fines et grossières.

Inversement, en ce qui concerne l'or évacué du profil par la perte en


matériel fin, on peut invoquer les phénomènes chimiques (en cas de dissolution des
argiles) ou mécanique (départ des argiles).

L'or "mécanique", essentiellement fin, sera sedimenté dans le drainage


lors de la décantation du matériel argileux. Il sera utilisable en prospection géochimi-
que, mais ne pourra conduire à des concentrations alluvionnaires économiquement
significatives.

L'or chimique, également capté par le drainage, sera précipité ou fixé


sous une forme quelconque, à une certaine distance en aval de la zone minéralisée.
Les conditions de cette immobilisation, ainsi que les formes d'or résultantes (fin ou
grossier) conditionneront l'existence de concentrations exploitables. Cet aspect n'a pas
été abordé dans le cadre de ce travail.
13

Si on tient compte de la modélisation présentée chapitre 4 et de la


superficie de l'anomalie géochimique en sols, on s'aperçoit qu'environ 500 kg d'or ont
pu être libérés par la seule évolution pédogénétique superficielle. Il est évident que si
on répartit ces 500 kg d'or sur les différents drainages issus de la zone anomale, on
aboutit à une quantité d'or par drainage faible. C e calcul est valide par l'absence
effective de concentrations alluvionnaires significatives dans le secteur d'Espérance. Il
est probable que la formation de gisements alluvionnaires requiert des processus pédo-
génétiques plus vigoureux que ceux observés à Espérance, avec une mobilisation de l'or
plus effective. D e telles conditions pourraient, par exemple, être rencontrées dans les
profils d'altération à discontinuité (type "stone-lines" par exemple).

6 mai 1985
RESULTATS ANALYTIQUES

Les résultats analytiques sont regroupés dans un fichier comportant les


informations suivantes :

I N D R : numéro de prélèvement
S O N D : numéro du profil échantillonné
P E D O : description pédologique :
H U M I : horizon humifère
S U P A : horizon argileux superficiel
T R A N : horizon de transition
A L T E : altérite
X X X X et Y Y Y Y : coordonnées, exprimées en mètres
Z Z Z Z : profondeur, en mètres, correspondant au milieu de la passe échantillonnée
SiO2 à W : éléments dosés par ICP
A U T T : teneur en or (ppb), dosé dans l'échantillon global ) par absorption
AU63 : " " " " " la fraction <63 \i ) atomique
O R 6 3 : teneur en or (ppb) dans la fraction > 63 \L, estimée par calcul à partir des deux
variables précédentes et des poids respectifs des fractions
O R V I : teneur en or (ppb) dans la fraction > 63 \i, estimée par calcul à partir des
grains visibles dans le concentré lourd (d > 2.9) de cette fraction
PCAU : pourcentage d'or dans la fraction < 63 u. par rapport au total
PCOR : " " " " > 6 3 (j. " "
PCVI : " " visible dans la fraction > 63 \i par rapport au total
PTT : poids de l'échantillon global (en grammes)
PI : poids de la fraction < 63 u. (en grammes)
P2 : poids de la fraction > 63 u, (en grammes)
PCI : pourcentage pondéral de la fraction < 63 |i. par rapport à l'échantillon global
PC2 : " " " >63 \i " "
* nom du fichier = ESPER4
* indic, debut-fin î 0001 - 0060
* Code fichier = 2 ( Fichier trie sur INDR = OUI )
& nombre de données = 60
* nombre de liane particulières = 41
* longueur d'une liane (en mots) = 85
* libelle =
ESPERANCE - TOPO-SEQUENCE (63 ECH.)
% nombre de variables slphsnumeriaues = 16
% nombre de variables flottantes = 66
* nombre de variables entières = 2
% noms des variables alphanumerißues =
INDR SOND GR02 GR03 GR04 GROS GR06 GR07 GR08 GR09 GR10 GR11 GR12 GR13 PFDO GRI:
* noms des variables flottantes =
XXXX YYYY ZZZZ SI02 AL2X FE2X «60 CAO NA20 K20 TI02 MNO P LI BE B
V CR CO NI CU ZN AS CD SR Y ZR NB HO AG SN SB
BA LA U PB BI AU TATA 1 2 3 4 5 6 7 8 CE
AUTT AU63 PTT PI P2 PCI PC2 0R63 PCAU PCOR 9 ORVI 11 12 13 14
15 PCVI
* noms des variables entières =
ECH, POSI
t longueur de la zone divers = 4
* type de coordonnées =
* coordonnées xl yl = 0.000 0.000
* coordonnées x2 y2 = 1.140 0.000
* coordonnées x3 y3 = 1.140 0.690
* coordonnées x4 y4 = 0.000 0.690
t vecteur unitaire en >: et en y = ******** ********
* label ado =
0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
* label utilisateur =
1 8 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0
* texte liane cartouche no 1 GUYANE
* texte liane cartouche no ! 2 = ESPERANCE
* texte liane cartouche no 3 DISPERSION DE L'OR
* texte liane cartouche no ' 4 = DANS UNE TOPOSEQUENCE
* texte liane cartouche no 5=
* texte liane cartouche no 6
* texte liane cartouche no 7
EDITION DES RESULTATS

ELEMENTS LIMITES INFERIEURES LIMITES SUPERIEURES


DE DOSABILITE DE DOSABILITES
SI02 , 1.00 % 100.00 7.
AL203 (AL2X) 1.00 7. 100.00 7.
FE203 (FE2X) 1.00 7. 100.00 X
CAO 1.00 % 100.00 7.
MGO 1,00 7. 50.00 %
K20 0.50 % 20,00 X
MNO 0.01 7. 20.00 7.
TI02 0.01 7. 35,00 X
100. ß/T 80000. G/T
LI 10. B/T 40000. G/T
BE 2. G/T 3500. G/T
B 10. G/T 18000. G/T
V 10. G/T 40000. R/T
CR 10. G/T 15000. G/T
CO 5, G/T 25000. G/T
NI 10. G/T 18000. G/T
CU 5. G/T 8000. G/T
ZN 5. G/T 20000. G/T
AS 20. G/T 50000. G/T
SR 5. G/T 10000. G/T
Y 20. G/T 5000. G/T
NB 20. 6/T 15000. G/T
HO 5. G/T 7500. G/T
AG 0.2 G/T 700. G/T
CD 2. G/T 5000. G/T
SN 10. G/T 20000. G/T
SB 10. G/T 25000. G/T
BA 10. G/T 3500. G/T
LA 20. G/T 15000. G/T
CE 10. G/T 5500. G/T
W 10. G/T 15000. G/T
PB 10. G/T 6500. G/T
BI 10. G/T 10000. G/T
ZR 20. G/T 14000. G/T
REMARQUE:
UNE VALEUR EGALE A LA LIMITE INFERIEURE DE DOSABILITE DOIT ETRE CONSIDEREE COMME
INFERIEURE OU EGALE A LA LIMITE
UNE VALEUR EGALE A LA LIMITE SUPERIEURE DE DOSABILITE DOIT ETRE CONSIDEREE COMME
SUPERIEURE OU EGALE A LA LIMITE
LES CONCENTRATIONS SONT DETERMINEES PAR RAPPORT A UN ECHANTILLON FVENTUFLLEMFNT
DEBARRASSE DE SA MATIERE ORGANIQUE.
LES ELEMENTS MAJEURS SONT DONNES AVEC UNE PRECISION HE 5 7. RELATIVF EN MILIEU DF
GAMME ET LES ELEMENTS TRACES AVEC 10 X DANS LES MEMES CONDITIONS.
TOUTE VALEUR SUPERIEURE A LA LIMITE DE DOSABILITE PEUT ENTRAINER UNE INTERFERENCE
NON CONTROLEES SUR L'UN QUELCONQUE DES AUTRES ELEMENTS.

ATTENTION: I
L'interprétation de toute valeur située en dehors des seuils fixes par le
laboratoire > est laissée su Jugement du lecteur.
BRGM/SGN/GHX LE 6-NAR-85 A 10Î33Î19
PAGE NO ? 1

I NDR SUND PEDO XXXX YYYY Uli SI02 AL2X FE2X K20 TI02 MNO p PA NB SR
0001 ES01 HUHI 4.523 53.886 0.025 80. 10.5 4.0 0,2 0,90 0.01 401.00 114. 18 18.
0002 ES01 SUPA 4.524 52.620 0.250 75. 10.8 8.2 0.2 0.84 0,01 233,00 116. 19 16,
0003 ES01 TRAN 4.450 51 .280 0.450 61. 16.1 15.4 0.3 0.85 0.01 396.00 193, 30 18,
0004 ES01 ALTE 4.525 50,700 0.650 66. 19.5 6.8 0.3 0.94 0.01 312.00 298. 33 21.
0005 ES01 ALTE 4.489 47.817 1.050 68. 16.9 4.7 0.7 0.76 0.01 252,00 462. 26 20.
0006 ES01 ALTE 4.491 45.433 1.450 77. 14.2 2.6 1,1 0.78 0.01 196,00 625. 21 1?,
0007 ES04 HUHI 17.026 51 .180 0.050 78. 12.0 4.6 0.2 0.93 0.01 386,00 136. 22 16.
0008 ES04 SUPA 17.026 49.989 0.250 69. 17.3 6.7 0.2 0.99 0.01 325.00 181. 32 19.
0009 ES04 TRAN 16.990 48.760 0.450 68. 19,3 7.5 0.2 1.00 0.01 363,00 213. 35 21.
0010 ES04 ALTE 17.029 45.744 0.950 63. 20.8 7.6 0.2 0,95 0.01 319.00 289. 36 19,
0011 ES04 ALTE 16.974 41.499 1.650 75. 13,5 3.8 1.8 0,70 0.01 216.00 847, 23 23.
0012 ES04 ALTE 16,996 37.998 2.250 77. 11,4 1,8 1,8 0,50 0.01 153,00 873. 16 74.
0013 ES02 HUHI 24,565 48.544 0.025 82. 10.3 4.3 0.2 0,92 0,01 376.00 126. 19 14.
0014 ES02 SUPA 74,566 47.315 0.250 79. 12,3 4.9 0.2 0.97 0.01 282.00 135. 23 18.
0015 ES02 TRAN 24.566 46 .086 0.450 71. 16,5 7.1 0.2 1.00 0,01 376.00 173. 31 20.
0016 ES02 ALTE 24,530 44.336 0.750 67. 17.3 7.2 0.2 0.90 0,01 283,00 173. 31 17,
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0018 ES02 ALTE 24.496 37.708 1.850 75. 16.9 5,2 1.6 0.84 0,01 744,00 733. 31 20,
0019 ES02 ALTE 24.460 34.729 2.350 80. 13.2 4.7 1.3 0.71 0,01 176,00 720. 25 16,
0020 ES03 HUHI 38.524 43,332 0.025 79. 13.8 6.2 0.2 0.91 0,01 357.00 275. 26 17,
0021 ES03 SUPA 38.562 41 .966 0,250 73, 13,7 5.8 0.2 0.98 0.01 291.00 179. 25 16,
0022 ES03 SUPA 38,562 41.036 0.450 70, 17.4 7.6 0.2 1.08 0,01 317,00 204. 34 18,
0023 ES03 ALTE 3B.565 35.413 1,350 64, 18.5 12.4 0,2 0,84 0,01 313,00 244. 37 17.
0024 ES03 ALTE 38,532 29.033 2.400 69, 17.7 7.2 0.7 0.82 0.01 271,00 568. 33 17.
0025 ES03 ALTE 38.495 27.630 2.650 66. 18,2 4.8 1.7 0,89 0.01 273,00 885. 31 19,
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0027 ES06 SUPA 54.947 35.727 0.250 78. 14.7 5.9 0.6 1.07 0,01 275,00 233. 27 20,
0028 ES06 TRAN 54,948 34.461 0.450 74. 17,5 7.2 0.2 1,06 0,01 280,00 788, 32 20,
0029 ES06 ALTE 54.913 30 .253 1.150 61. 22,7 14,3 0.8 1.03 0.01 379,00 471. 45 20.
0030 ES06 ALTE 54.877 26.641 1,750 63. 19.5 12,9 0.7 0.93 0,01 282.00 577, 45 14.
0031 ES06 ALTE 54,916 23 .699 2,250 68. 17.5 7.7 2.6 0.68 0.01 307.00 889. 36 18,
0032 ES07 HUMI 64.277 34.247 0.025 77. 14.7 5.9 0.8 0.97 0,01 422,00 472. 28 18,
0033 ES07 SUPA 64,240 32.943 0,250 81. 12.5 5,6 0.2 1,05 0.01 262,00 239. 25 16,
0034
0035
0036
ES07
ES07
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SUPA
ALTE
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64.170
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24.602
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68.
78.
15.6
15.8
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181,00
374.
712.
329.
32
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21.
1.8.
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0038 ES10 HUHI 73.570 31 .649 0.025 81. 9.8 5.6 0.2 1.00 0.01 361.00 1.88. 20 14.
0039 ES10 SUPA 73,571 30,309 0,250 78. 12,6 7.8 0.4 1.12 0.01 291.00 234. 28 16,
0040 ES10 TRAN 73.534 29..030 0,450 71, 13.4 13.1 0.9 1.01 0.01 358.00 314. 31 18.
0041 ES10 ALTE 73.535 27,,702 0,700 67. 15.5 12.9 1,1 0.94 0.01 368,00 385. 32 19,
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0043 ES12 HUMI 80.288 23 ,975 0.025 82. 10,4 6,5 0,2 1.13 0.01 405,00 182. 21 16.
0044 ES12 SUPA «0.239 27,.5^7 0.250 75. 10,8 7.0 0.2 1.10 0.01 790,00 184. 23 15.
0045 ES12 TRAN 80.289 26,,703 0.400 72. 11.0 7.9 0.3 1.08 0.01 272,00 189. 21 17,
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0047 ES12 ALTE 80.255 21 ,378 1.300 57. 24.5 16,2 1.1 1.34 0,01 470,00 302. 42 18.
0048 ES12 ALTE 80.257 17.72(? 1.900 64. 17.6 15.4 1.0 0.92 0.01 337.00 323, 33 13,
0049 ES11 HUHI 86.708 25,,927 0,025 75, 9.7 6.6 0.3 1.02 0,01 408.00 197. 19 15,
0050 ES11 SUPA 86,709 24,,661 0,250 78. 11.2 8.6 0.5 1.22 0.02 352,00 186, 23 1.7.
BR6M/SGN/GNX LE 6-MAR-85 A 10533Î31
PAGE NO í 2

INDR SOND PEDO ~ XXXX YYYY Uli SI02 AL2X FE2X K20 TI02 UNO P BA NB SR
0051 ES11 TRAN 86,709 23.470 0.450 74. 13.7 10.3 0.6 1.24 0.02 394.00 230. 28 18.
0052 ES11 ALTE 86.743 21.682 0,750 66. 19,6 12,2 1.2 0.97 0.01 456.00 425. 36 22.
0053 ES11 ALTE 86.712 18.629 1,250 61. 22,3 13.9 1.5 0.92 0,01 518.00 500. 37 22.
0054 ES11 ALTE 86.676 15,985 1,700 66. 20.4 10.4 1.7 0.75 0.01 406.00 752, 32 19,
0055 ES15 HUM 96.041 18.936 0.025 80. 9,9 8.8 0.2 1.16 0,02 384.00 188, 19 16,
0056 ES15 SUPA 96,079 18.042 0.200 77, 10.6 8.1 0,3 1.11 0.02 331.00 193. 20 15.
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0058 ES15 ALTE 96,043 14,691 0.750 62. 21.3 14.5 1,1 1,16 0.01 504.00 364. 36 20,
0059 ES15 ALTE 96.045 11.675 1,250 57, 22.5 15.4 1.7 0,89 0.01 549.00 549. 39 20.
1.800 70. 16.6 10.6 1.6 0.64 0.01 496,00 495. ?7 18.
0060 ES15 ALTE 96.047 8.361
BRGM/SGN/GMX LE 6-MAP--83 A 1.0 î 39 î 21
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0001 ES01 HUMI 0.025 273. 55. 125. 78. 1. 11. 33. 11. 26. 8. 1. 1.
0002 ES01 SUPA 0.250 296. 42. 150, 104. 1. 11. 23, 8, 30. 5. 1. 12.
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0005 ES01 ALTE 1.050 179. 13. 170. 115, 1. 12. 21. 6. 17. 10, 1. 13.
0006 ES01 ALTE 1.450 201, 12. 129, 110. 1, 8. 17. 8, 1.6. 7. 1. 1.
0007 ES04 HUMI 0.050 295, 48. 145. . 85, 1, 11. 18. 10. 25. 9. 1. 13.
0008 ES04 SUPA 0.250 283. 41. 200, 120. 1. 15. 19, 6, 21. 15, 1. 12,
0009 ES04 TRAN 0.450 270. 35. 225. 138. 1, 17, 22. 6. 24, 9. 1. 1.
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0011 ES04 ALTE 1.650 239, 73. 158. 82. 1. 7, 15, 9, 14, 14, l. 7,
0012 ES04 ALTE 2.250 155. 55. 112. 52. 1, 7, 12. 7. 11. 13. 1. 6,
0013 ES02 HUMI 0.025 269. 55. 138. 76, 1. 10, 16. 2. 19, 5. 1. 11,
0014 ES02 SUPA 0,250 341, 55, 156. 91. 1. 11. 19. 6. 21. 5. 1, 9,.
0015 ES02 TRAN 0.450 335. 40. 206. 126, 1. 14. 19. 5. 23. 7. 1. 10.
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0017 ES02 ALTE 1.150 321. 16, 305, 165, 1. 16. 18. 1. 20. 5. 1, 11.
0018 ES02 ALTE 1.850 308. 10. 212. HO. 1. 9, 14. 6, 16. 15. 1, 9.
0019 ES02 ALTE 2,350 261, 5. 187. 120. 1. 7. 11. 6, 13. 14. 1. 1.
0020 ES03 HUMI 0.025 351. 39. 197. 108. 1. 13. 23, 6, J8. 16. 1. 1.
0021 ES03 SUPA 0.250 317. 52. 179. 106, 1. 13. 16. 6. 21. 10. 1. 1.
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0023 ES03 ALTE 1.350 285, 13. 315. 260. 1. 15. 50. 1, 18. 8. 1. 9.
0024 ES03 ALTE 2.400 309. 7. 260, 144. 1. 13. 32* 3, 15. 8. 1, 7.
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0028 ES06 TRAN 0.450 349. 79. 218, 137. 1. 16. 20. 1. 24. 9» 1, 12.
0029 ES06 ALTE 1,150 356. 14, 444, 208. 1. 21, 28. 1. 25. 5. 1, 5.
0030 ES06 ALTE 1.750 351, 5. 441. 182. 1. 17. 27. 1. 22, 5. 1, 4.
0031 ES06 ALTE 2.250 235. 5. 297. 112. 1. 14. 36. 7. 21. 16. 2. 8.
0032 ES07 HUMI 0.025 303. 64. 159, 104. 1, 14. 20. 4, 24. 18. 2, 11.
0033 ES07 SUPA 0,250 337. 91. 154. 102. 1. 14, 18. 6. 25. 9. 2. 1?,
0034 ES07 SUPA 0.450 313. 76. 199. 127. 1. 15. 19. 5. 25. 15. 1. 14,
0035 ES07 ALTE 1.050 180. 7, 184, 109. 1. 14, 27, 2. 24. 16. 1. 11.
0036 ES07 ALTE 1.650 238. 7. 125, 75. 1, 12. 16, 3, 19. 6. 2. 6,
0037 ES07 ALTE 2.450 108. 1195. 103. 52, 1. 13. 25. 2. 37. 5, 1. 9.
0038 ES10 HUMI 0.025 275. 100. 132. 101, 1. 14. 19, 4. 26, 5. 1. 12.
0039 ES10 SUPA 0.250 315. 86. 175. 128. 1, 16. 21, 5, 32. 9. 1, 11,
0040 ES10 TRAN 0,450 376. 89. 223. 157. 2, 22. 33. 8. 45, 16. 1. 12,
0041 ES10 ALTE 0.700 246. 112. 205. 171. 3. 25. 33. 6. 47. 22. 1. 1.
0042 ES10 ALTE • 0.900 254. 35. 253. 187. 1, 22. 31. 1. 37, 11. 1, 1.
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0044 ES12 SUFA 0.250 273. 120, 150. 129. 1. 16, 18. 7. 29. 6. 1, 7,
0045 ES12 TRAN 0.400 270. 129, 158. 140. 1. 18. 29. 9. 33. 5, 1. 1.
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0048 ES12 ALTE 1.900 169. 32, 266. 202. 1. 28. 31. 1. 32. 12. 1. 1,
0049 ES11 HUMI 0.025 219. 99. 139, 118, 1, 18. 27, 8. 31. 7, 1, 1,
0050 ES11 SUPA 0.250 269. 115. 168. 157. 1. 20, 33. 10. 34. 15. 1. 13.
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INDR SOND PEDO ZZZZ ZR B V CR CO NI CU PF< ZN AS MO W


00~5Ï~ËSÏÏ~TRSN" 0.450 228. 132. 200. 186. 2. 23. 40. 7. 35. 16. 1. 11.
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0060 ES15 ALTE
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INDR SOND PEDO Uli AUTT AU63 0R63 ORVI PCAU PCOR PCVI PTT Pl P2 PCI PC2
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ES12
SUPA
TRAN
ALTE
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BRGM/SGN/GMX LE 6-MAR-85 A 10558:24
PAGE NO : 2

I NDR SOND PEDO Till AUTT AU63 0R63 ORVI PCAU PCOR PCVI PTT Pl P2 PCI PC2
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