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Evaluation d’Entreprise

Par M.SANOH Ibrahima

Chapitre III : Méthode d’actualisation des dividendes

La loi du prix unique établit que le prix d’un actif financier est égal à la valeur
actuelle des flux f futurs auxquels il donne droit. Dans ce cas, la principale
difficulté réside dans la prévision des flux futurs dont bénéficiera l’actionnaire.
Dans un souci de simplification, l’analyse porte tout d’abord sur un actionnaire
dont l’horizon de placement est limité à un an. Ce cadre très simplifié met en
évidence la relation entre le prix de l’action et la rentabilité pour
l’investisseur. Il est ensuite possible de généraliser cette relation aux situations
impliquant des horizons de placements plus longs.

- Un placement à un an

Etre actionnaire donne droit à deux sources différentes de revenus potentiels.


L’entreprise peut rémunérer directement ses actionnaires en leur versant des
dividendes. L’investisseur peut également gagner l’argent en revendant ses
actions. Les dividendes et le produit de la vente des actions dépendent de
l’horizon de placement de l’investisseur.

Supposons pour commencer que l’investisseur a un horizon de placement de un


an. L’investisseur achète comptant à la date 0 une action au prix P 0 pour la
revendre dans un an au prix P1.En tant qu’actionnaire, il a droit au dividende
versé par l’entreprise : Div1. Pour simplifier, on suppose que le dividende est
versé en fin d’année. L’échéancier est le suivant :

0 1

-Po Div1+P1

A la date 0 le prochain dividende et le prix ne sont pas connus avec certitude.


Ils doivent être estimés. Un investisseur doit acheter une action donnée si,
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compte tenu des anticipations, la VAN de ce placement est positive ou nulle.


Autrement dit, si la valeur actuelle des dividendes et du prix futurs est
supérieur au prix d’achat . Mais les vendeurs potentiels exigent eux aussi une
VAN positive ou nul pour accepter de se séparer de leurs titres. Autrement dit,
la valeur actuelle des dividendes et du prix futurs doit être inférieur ou égale à
un prix de vente. Le jeu de marché qui permet la rencontre entre acheteurs et
vendeurs fait donc progressivement d’ajuster le prix de l’action jusqu’au point
d’équilibre où le prix actuel est égal aux flux futurs actualisés anticipés par le
marché.

Les flux futurs ne sont pas connus avec certitude, ils ne peuvent donc pas être
actualisés au taux d’intérêt sans risque. Au lieu de cela, ils doivent être
actualisés au coût des capitaux propres , qui est la rentabilité espérée de
placements alternatifs disponibles sur le marché de même risque que les
actions de l’entreprise. Le prix d’équilibre de l’action est donc :

𝐷𝑖𝑣1 +𝑃1
𝑃0 = (1 :1)
1+𝑟𝑐𝑝

-Un placement sur plusieurs périodes

Dans l’équation (1 :1), la rentabilité de l’action dépend de son prix espéré au


bout d’un an. Que se passe-t-il si l’investisseur produit de détenir l’action
pendant deux ans ou plus .

0 1 2

-P0 Div1 Div2+P2

𝐷𝑖𝑣1 𝑃1 𝐷𝑖𝑣1 𝐷𝑖𝑣2 +𝑃2


𝑃0 = + = + (1 :2)
1+𝑟𝑐𝑝 1+𝑟𝑐𝑝 1+𝑟𝑐𝑝 (1+𝑟𝑐𝑝 )2

En généralisant (1 : 2) on aura :
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𝐷𝑖𝑣1 𝐷𝑖𝑣2 𝐷𝑖𝑣𝑁 +𝑃𝑁


𝑃0 = + +⋯+ (1 :3)
1+𝑟𝑐𝑝 (1+𝑟𝑐𝑝 )2 (1+𝑟𝑝 )𝑁

Dans le cas particulier où l’action est détenue indéfiniment, ce qui revient à


faire tendre N vers l’infini, alors le prix de l’action est égal à la valeur actuelle
de tous les dividendes futurs, à l’infini.

𝐷𝑖𝑣1 𝐷𝑖𝑣2 𝐷𝑖𝑣𝑁


𝑃0 = + + ⋯ = ∑∞
𝑖=1 (1 : 4)
1+𝑟𝑐𝑝 (1+𝑟𝑐𝑝 )2 (1+𝑟𝑐𝑝 )𝑁

2. Application du modèle d’actualisation des dividendes

Dans l’équation (1 : 4), la valeur d’une action est fonction de l’espérance des
dividendes futurs de l’entreprise. L’estimation de ces dividendes futurs est
bien entendu difficile d’autant plus que les dividendes en question sont
lointains : qui sait en effet ce qu’il adviendra à Microsoft, Amazon,
Twitter dans 5 ou 7 ans ? L’hypothèse la plus courante consiste pour
simplifier, à supposer que les dividendes croissent à un taux constant à long
terme.

2-1. Dividendes croissants à taux constant : le modèle de Gordon-


Shapiro

Le scénario le plus simple consisté à supposer que le taux de croissance g


des dividendes sera constant à l’infini.

Pour un investisseur qui achète une action aujourd’hui et la détient


indéfiniment, l’échéancier est :

0 1 2 3 …..

-P0 Div1 Div1 (1+g)1 Div1(1+g)2


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Il s’agit d’une rente perpétuelle croissante dont la valeur actuelle est donnée
par l’équation (1 : 5). Si on applique cette formule, le prix de l’action est 1:

𝐷𝑖𝑣1
𝑃0 = (1 : 5)
𝑟𝑐𝑝 −𝑔

Dans cette formule la valeur actuelle d’une action, et donc son prix, dépend du
prochain dividende divisé par le coût des capitaux propres moins le taux de
croissance de ces dividendes. Ce modèle est appelé le modèle de Gordon-
Shapiro du nom de deux économistes qui pour les premières fois l’ont formulée
rigoureusement2.

- Arbitrage entre dividendes actuels et dividendes futurs

Dans l’équation (1 :5) le prix de l’action augmente avec le montant du


prochain dividende Div1 et le taux de croissance espéré g. Une entreprise
souhaitant maximiser la valeur de ses actions doit faire en sorte de maximiser
ces deux variables. Elle est cependant confrontée à un nécessaire arbitrage :
augmenter le taux de croissance des dividendes impose à l’entreprise
d’investir ; les capitaux ainsi employés ne peuvent pas être utilisés pour verser
des dividendes futurs élevés, une entreprise doit accepter de verser aujourd’hui
des dividendes plus faibles ( et réciproquement) ; ou verser des dividendes. On
peut s’appuyer sur le modèle de croissance constant des dividendes afin de
préciser les conséquences de cet arbitrage.

La question à répondre serait : qu’est-ce qui déterminer le taux de croissance des


dividendes à l’instant t, c’est-à-dire la part de son bénéfice que l’entreprise

1
L’équation ( 1 :5) n’est valable que si 𝑟𝑐𝑝 > 𝑔 . Il n’est de toute façon pas crédible que si les dividendes
augmentent à l’infini à un rythme supérieur au taux de rentabilité exigé par les actionnaires. Si les dividendes
croissent à un taux 𝑔 ≥ 𝑟𝑐𝑝 seulement de manière temporaire, le modèle ne peut être utilisé puisqu’il
repose sur l’hypothèse d’un taux de croissance constant.
2
M . J. Gordon et E.Shapiro ( 1956), «Capital Investment Analysis : The required Rate of Profit , Management
Science, 3, 102-110.
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alloue au versement des dividendes ? Le dividende par action à la date t d’une


entreprise peut s’écrire :

𝐵é𝑛é𝑓𝑖𝑐𝑒𝑠 𝑡
𝐷𝑖𝑣𝑡 = ∗ 𝑑𝑡 = 𝐵é𝑛é𝑓𝑖𝑐𝑒𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛(𝐵𝑃𝐴𝑡 ) ∗ 𝑑𝑡 (1 :6)
𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑 ′ 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 é𝑚𝑖𝑠𝑒𝑠

Le dividende annuel est égal à un bénéfice par action ou BPA (Earnings per
Share, EPS) multiplié par le taux de distribution des dividendes3. L’entreprise
ne peut donc augmenter le dividende que de trois façons :

1. en augmentant son bénéfice,

2. en augmentant le taux de distribution des dividendes,

3. en réduisant le nombre d’actions en circulation (c’est-à-dire en procédant à


des rachats d’actions) .

Pour simplifier, on peut supposer que le nombre d’actions en circulation est


constant. L’entreprise n’émet pas de nouvelles actions ni n’en rachète.
L’entreprise a donc le choix entre les stratégies 1 et 2.

L’entreprise peut utiliser ses bénéfices pour rémunérer ses actionnaires ou


pour financer de nouveaux investissements. C’est en investissant aujourd’hui
que l’entreprise peut espérer augmenter ses dividendes futurs. On suppose en
effet que, en l’absence de nouveaux investissements, le bénéfice de l’entreprise
restera constant.

Si l’augmentation du bénéfice entre l’année t et l’année t+1 est uniquement


imputable aux nouveaux investissements, alors :

𝑁𝑜𝑢𝑣𝑒𝑎𝑢𝑥 𝑖𝑛𝑣𝑒𝑠𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠∗𝑅𝑒𝑛𝑡𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é 𝑛𝑜𝑢𝑣𝑒𝑎𝑢𝑥 𝑖𝑛𝑣𝑒𝑠𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠


𝐵𝑃𝐴𝑡+1 − 𝐵𝑃𝐴𝑡 =
𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑 ′ 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑒𝑛 𝑐𝑖𝑟𝑐𝑢𝑙𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛

(1 : 7)

3
En pratique le dividende versé en année t est relatif au bénéfice réalisé en année t-1.
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Si les nouveaux investissements sont financés par le bénéfice mis en réserve en


année t , le montant des nouveaux investissements est égal au bénéfice multiplié
par le taux de rétention des bénéfices , c’est-à-dire la part du bénéfice conservée
par l’entreprise4 .

𝑁𝑜𝑢𝑣𝑒𝑎𝑢𝑥 𝑖𝑛𝑣𝑒𝑠𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠 = ( 1 − 𝑑𝑡 )𝐵é𝑛é𝑓𝑖𝑐𝑒𝑠 𝑡 = (1 −


𝑑𝑡 )(𝐵𝑃𝐴𝑡∗ 𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑 ′ 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 é𝑚𝑖𝑠𝑒𝑠) (1 :8)

En combinant (1 :7 ) et (1 : 8) et en divisant par 𝐵𝑃𝐴𝑡 , on obtient un taux de


croissance du bénéfice de l’entreprise égal à :

𝐵𝑃𝐴𝑡+1 − 𝐵𝑃𝐴𝑡
𝑇𝑎𝑢𝑥 𝑑𝑒 𝑐𝑟𝑜𝑖𝑠𝑠𝑎𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑢 𝑏é𝑛é𝑓𝑖𝑐𝑒 =
𝐵𝑃𝐴𝑡
= (1 − 𝑑𝑡 ) ∗ 𝑅𝑒𝑛𝑡𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é 𝑑𝑒𝑠 𝑛𝑜𝑢𝑣𝑒𝑎𝑢𝑥 𝑖𝑛𝑣𝑒𝑠𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠

Si l’entreprise choisit de maintenir constant le taux de distribution des


dividendes (𝑑𝑡 = 𝑑) , le taux de croissance du bénéfice est égal à un taux de
croissance des dividendes g. Par conséquent :

𝑔 = ( 1 − 𝑑𝑡 ) ∗ 𝑅𝑒𝑛𝑡𝑎𝑏𝑖𝑙𝑖𝑡é 𝑑𝑒𝑠 𝑛𝑜𝑢𝑣𝑒𝑎𝑢𝑥 𝑖𝑛𝑣𝑒𝑠𝑡𝑖𝑠𝑠𝑒𝑚𝑒𝑛𝑡𝑠.

2-2. Modèle des dividendes croissants à taux variable

Les jeunes entreprises performantes connaissent souvent à leur début un taux


de croissance très élevé. Durant cette période de croissance soutenue, ces
entreprises ont tendance à distribuer aucun dividende (à retenir 100 % des
bénéfices) afin d’investir au maximum et de profiter pleinement des
opportunités d’investissement qui s’offrent à elles. Une fois ces entreprises

4
Par définition, taux de rétention = 1- taux de distribution
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arrivées à maturité, le taux de croissance diminue avec la raréfaction des


opportunités d’investissement jusqu’à rejoindre un niveau analogue à celui
des entreprises déjà bien établies. Elles commencent à verser des dividendes à
partir du moment où leurs bénéfices sont supérieurs à leurs besoins.

Plusieurs raisons rendent impossible l’utilisation du modèle précédent pour


estimer la valeur des actions de ces entreprises. D’une part, ces dernières ne
versent pas de dividendes quand elles sont jeunes. D’autre part, leur taux de
croissance n’est pas constant. La façon générale du modèle d’actualisation des
dividendes peut néanmoins être utilisée en distinguant différentes périodes.
Une hypothèse simplificatrice consiste à supposer que le taux de croissance g
de l’entreprise se stabilise une fois que l’entreprise est à maturité à la date N.
Le modèle de Gordon-Shapiro pourra être utilisé pour toutes les années
postérieures.

0 1 2 N N+1 N+2

-P0 Div1 Div2 DivN +PN DivN+1 DivN+1(1+g)

Sous cette hypothèse simplificatrice, la valeur terminale (ou la valeur de


continuation) PN est calculée à l’aide de Gordon-Shapiro.

𝐷𝑖𝑣𝑁+1
𝑃𝑁 =
𝑟𝑐𝑝 − 𝑔

On aura :

𝐷𝑖𝑣1 𝐷𝑖𝑣2 𝐷𝑖𝑣𝑁 1 𝐷𝑖𝑣𝑁+1


𝑃0 = + + ⋯ + + [ ]
1 + 𝑟𝑐𝑝 (1 + 𝑟𝑐𝑝 )2 (1 + 𝑟𝑐𝑝 )𝑁 (1 + 𝑟𝑐𝑝 )𝑁 𝑟𝑐𝑝 − 𝑔

2-3. Modèle de Molodovski


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Il s’inspire du modèle de Gordon-Shapiro en considérant que l’avenir d’une


entreprise en croissance peut être divisé en (3) trois périodes entrainant trois
séquences de taux de progression de sa distribution des dividendes5 :

- Un premier taux de croissance élevé g fixé en fonction des


caractéristiques de l’affaire,
- Une période de raccordement de quelques années au cours de laquelle le
flux de croissance g décroit linéairement, il est noté g’,
- Une troisième période où le dividende global reste constant ( g=0).
𝐷𝑖𝑣1 1+𝑔 𝑛 (1 + 𝑔)𝑛−1 (1 + 𝑔′ )
𝑃0 = [( ) − 1] + 𝐷𝑖𝑣1 𝑛
𝑔 − 𝑟𝑐𝑝 1 + 𝑟𝑐𝑝 (1 + 𝑔′ )(1 + 𝑟𝑐𝑝 )

2-4. Modèle de Bates

Le PER est défini comme le rapport de la capitalisation boursière par le


bénéfice ou du cours par le bénéfice par action.

𝐶𝑎𝑝𝑖𝑡𝑎𝑙𝑖𝑠𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑏𝑜𝑢𝑟𝑠𝑖è𝑟𝑒 𝑃0
𝑃𝐸𝑅 = =
𝐵é𝑛é𝑓𝑖𝑐𝑒 𝐵𝑃𝐴

Il permet d’évaluer l’adéquation du rapport entre le prix du titre et le bénéfice


du titre. C’est ce qui permet de dire qu’un titre est surévalué à l’équilibre ou
sous-évalué. Le PER est donc un ratio synthétique qui intègre un certain
nombre de facteurs tels que la politique de dividende , le taux de croissance de
l’entreprise, le taux d’actualisation … C’est un indicateur qui subit l’influence
de la conjoncture et varie en fonction des anticipations des cours des titres.
C’est pour cette raison qu’il est un indicateur de cherté du titre, autrement dit ,
il permet de dire si le titre est surcoté ou sous-coté.

5
N . Molodovski, « Common Stock Valuation », Financial Analysis Journal March /April 1965.
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𝑃0 𝐷𝑖𝑣1
𝑃𝐸𝑅0 = = or 𝐷𝑖𝑣1 = 𝑑𝑡 ∗ 𝐵𝑃𝐴𝑡
𝐵𝑃𝐴1 𝐵𝑃𝐴1 (𝑟 𝑐𝑝 −𝑔)

𝑑𝑡
La relation précédente devient : 𝑃𝐸𝑅0 =
𝑟𝑐𝑝 −𝑔

𝑛
𝐷𝑖𝑣𝑖 𝑃𝑛
𝑃0 = ∑ +
(1 + 𝑟𝑐𝑝 )𝑖 (1 + 𝑟𝑐𝑝 )𝑛
𝑖=1

Or 𝑃0=𝑃𝐸𝑅0 ∗ 𝐵𝑃𝐴1 par récurrence 𝑃𝑛 = 𝑃𝐸𝑅𝑛 ∗ 𝐵𝑃𝐴𝑛+1

𝑑∗𝐵𝑃𝐴𝑖 𝑃𝐸𝑅𝑛 ∗𝐵𝑃𝐴𝑛+1


𝑃0 = ∑𝑛𝑖=1 +
(1+𝑟𝑐𝑝 )𝑖 (1+𝑟𝑐𝑝 )𝑛

𝑛
𝐵𝑃𝐴1 (1 + 𝑔)𝑖−1 𝐵𝑃𝐴1 (1 + 𝑔)𝑛
𝑃0 = 𝑑 ∑ + 𝑃𝐸𝑅𝑛
(1 + 𝑟𝑐𝑝 )𝑖 (1 + 𝑟𝑐𝑝 )𝑛
𝑖=1

𝑛
𝑃0 (1 + 𝑔)𝑖−1 (1 + 𝑔)𝑛
= 𝑃𝐸𝑅0 = 𝑑 ∑ + 𝑃𝐸𝑅𝑛
𝐵𝑃𝐴1 (1 + 𝑟𝑐𝑝 )𝑖 (1 + 𝑟𝑐𝑝 )𝑛
𝑖=1

(1 + 𝑔)𝑖−1
𝑃𝐸𝑅0 − 𝑑 ∑𝑛𝑖=1
(1 + 𝑟𝑐𝑝 )𝑖
𝑃𝐸𝑅𝑛 =
1+𝑔 𝑛
(1 + 𝑟 )
𝑐𝑝

𝑛
(1 + 𝑔)𝑖−1 1 + 𝑟𝑐𝑝 𝑛
𝑃𝐸𝑅𝑛 = [𝑃𝐸𝑅0 − 𝑑 ∑ ]( )
(1 + 𝑟𝑐𝑝 )𝑖 1+𝑔
𝑖=1

Le PER futur d’une action s’écrit comme la fonction linéaire du Per actuel dont
les paramètres sont :

- d : taux de distribution du bénéfice,


- g : taux de croissance du bénéfice ou de l’activité de l’entreprise
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- rcp : coût des capitaux propres, taux d’actualisation ou rentabilité exigée.


- PER n : à partit duquel on va déterminer le prix de revente de l’action
dans le futur réaliser la rentabilité escomptée.

Critiques et dépassement du PER


A. Price to Sales Ratio (PSR)

Ce ratio qui est le quotient du cours de l’action par le chiffre d’affaires hors
taxes traduit le succès d’un titre par rapport à son CAHT. Il serait donc
directement lié à la taille de l’entreprise, mais il mérite d’atténuer les incidences
fiscales qui limitent les comparaisons sur le plan international. En effet, le PER
qui est beaucoup utilisé repose sur le bénéfice de l’entreprise or ces bénéfices
sont biaisés par les politiques d’amortissements et provisions, les TVA, qui
diffèrent d’un pays à l’autre, ce qui limite considérablement les analyses
comparatives. Pour ces raisons, le recours au PSR est fortement recommandé
lorsqu’il s’agit d’une évaluation des titres sur le plan international.

e PSR met en avant l’activité de l’entreprise et formule que le succès d’un


titre repose avant tout sur l’efficacité économique et non sur les montages
financiers.

B. Le délai de recouvrement

Cet autre indicateur vise à palier les insuffisances du PER. Le délai de


récupération est défini comme étant le délai de recouvrement du prix d’une
action par le flux futur des bénéfices par action actualisés au taux de
rendement des obligations à long terme.

Où :

rcp : le taux de rendement des actions à long terme,


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g : le taux de croissance du bénéfice,

n : le délai de recouvrement.

1+𝑔 𝑛
(1 + 𝑟 )
𝑐𝑝
𝑃0 =
1+𝑔
(1 + 𝑟 ) − 1
𝑐𝑝

1+𝑔
Posons 𝑄 =
1+𝑟𝑐𝑝

𝑄𝑛 −1 𝑃0 𝑄𝑛 −1
Ainsi 𝑃0 = et = 𝑃𝐸𝑅0 =
𝑄−1 𝐵𝑃𝐴0 𝑄−1

𝑄𝑛 = 𝑃𝐸𝑅0 ∗ ( 𝑄 − 1) + 1

𝑙𝑛[𝑃𝐸𝑅0 ( 𝑄 − 1) + 1]
𝑛=
𝑙𝑛𝑄

Le délai de recouvrement permet d’apprécier le risque assumé par l’investisseur


lorsqu’il achète un actif financier. Plus le délai est court, moins le risque est
important et plus sa valeur est réputée bon marché et, inversement. Il varie
dans une fourchette de 5 à 15 ans actuellement sur les places commerciales.

2-6. Le modèle d’actualisation des dividendes augmentés

Dans le modèle d’actualisation des dividendes , on considère que tous les flux
futurs versés par l’entreprise aux actionnaires sont des dividendes. En
pratique, les entreprises ont de plus en plus recours au rachat d’actions
lorsqu’elles souhaitent rendre des c capitaux à leurs actionnaires : l’entreprise
utilise alors sa trésorerie excédentaire pour racheter ses propres actions. Cela a
deux conséquences sur le modèle d’actualisation des dividendes : (1) plus
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l’entreprise rachète d’actions, moins elle verse de dividendes, (2) en rachetant


ses actions, l’entreprise diminue le nombre de titres en circulation et augmente
mécaniquement son bénéfice et son dividende par action.

Dans ce modèle d’actualisation des dividendes, on se place du point de vue


d’un seul actionnaire qui actualise des dividendes futurs qu’il reçoit pour
déterminer le prix de l’action :

𝑃0 = 𝑉𝐴( 𝐷𝑖𝑣𝑖𝑑𝑒𝑛𝑑𝑒𝑠 𝑝𝑎𝑟 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑓𝑢𝑡𝑢𝑟𝑠)

Lorsqu’une entreprise rachète ses propres actions, il est préférable d’utiliser le


modèle d’actualisation des dividendes augmenté pour évaluer le prix de ses
actions.

𝑉𝐴(𝐷𝑖𝑣𝑖𝑑𝑒𝑛𝑑𝑒𝑠 𝑒𝑡 𝑟𝑎𝑐ℎ𝑎𝑡𝑠 𝑑 ′ 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠 𝑓𝑢𝑡𝑢𝑟𝑠 )


𝑃0 =
𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑 ′ 𝑎𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛𝑠

Limites du modèle des dividendes actualisés

Ce modèle permet de valoriser des actions à partir d’une estimation des


dividendes facteurs. A la différence des obligations (dont les flux futurs sont
connus avec une relative certitude), la prévision des dividendes futurs des
entreprises est très complexe. Ce modèle montre que les dividendes futurs
dépendent des bénéfices futurs du taux de distribution et du nombre d’actions
en circulation. Mais le bénéfice dépend à son tour des charges d’intérêt , elles-
mêmes fonction de la dette de l’entreprise. Le nombre d’action en circulation
et le taux de distribution dépendent de la propension de l’entreprise à racheter
ses propres actions lorsqu’elle réalise des bénéfices. L’endettement et les
plans de rachat d’actions sont des décisions presque discrétionnaires de la part
des dirigeants, elles ne peuvent pas être anticipées de façon fiable. Il existe
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donc deux méthodes actuarielles pour dépasser ces limites et évaluer les
actions.

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