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THÈSE
Pour l’obtention du grade de
DOCTEUR DE L’UNIVERSITÉ GASTON BERGER
Présentée par
Dédicace
Remerciements
Je tiens à rendre grâce à notre Seigneur, le Tout Puissant et l’Unique digne d’adora-
tion pour tous ses bienfaits.
Mes remerciements s’adressent aussi à Professeur Lamine Gueye pour son encadre-
ment très précieux dans le domaine médical. Je me sens obligé de rappeler que, c’est lui
qui m’a motivé de travailler sur ce domaine suite à mon stage de D.E.A sous sa direction
dans le service de neurologie du Centre Hospitalier Universitaire de Dakar. Merci pour
tout.
iii
Aussi, mes remerciements les plus chaleureux vont à ma tendre mère, mon père, mes
chers parents maternels et mon épouse qui m’ont toujours encouragé à aller de l’avant,
chacun à sa manière. Enfin, mes remerciements et ma pensée à mon très cher Oncle
Mahadjir qui a toujours cru en moi, et qui nous as laissé orphelins pendant que nous
avions besoin de ses conseils et de sa présence. Le Tout Puissant en a décidé ainsi, qu’Il
t’accueille dans le paradis le plus élevé. Toute ma gratitude à mon complice et grand frère
Hamit Ali pour ses conseils sages et ses encouragements dans mes projets.
Mes remerciements à tous mes amis et frères de la France, du Sénégal et du Tchad pour
les encouragements durant ces années de thèse.
iv
Résumé
Abstract
Dédicace i
Remerciements ii
Résumé iv
Abstract v
Notations 1
1 Introduction 2
1.1 Contexte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2
1.2 Anatomie et symptôme de l’épilepsie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.1 Données cliniques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
1.2.2 Classification des épilepsies . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
1.2.3 Données anatomiques et fonctionnelles . . . . . . . . . . . . . . . 5
1.2.4 Données electrophysiologiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
1.2.5 Méthode d’acquisition des données . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.3 État de l’art sur le sujet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.4 Problématique de la thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.5 Contribution de la thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.6 Organisation de la thèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
5 Conclusion et perspectives 81
6 Annexe 83
Bibliographie 94
1
Notations
Chapitre 1
Introduction
1.1 Contexte
Dans ce travail, nous allons aborder l’essor de la statistique et des outils mathéma-
tiques pour une meilleure contribution à l’interprétation des signaux electrophysiologiques
pour la détection des crises d’épilepsie chez des patients épileptiques. Cependant, nous
allons préciser les motivations initiales dans le cadre de cette thèse.
L’épilepsie est une trouble neurologique chronique et complexe qui se caractérise par des
crises qui peuvent durer de quelque secondes à une minute. Presque 1% de la population
de par le monde souffre de l’épilepsie et la plupart ne sont pas prise en charge sur l’aspect
médical.
Littéralement, le mot épilepsie vient du grec epilêpsia qui désigne une attaque subite, un
arrêt soudain, mais l’origine était connue des égyptiens avant même le premier traité sur
l’épilepsie attribué à Hippocrate.
Depuis longtemps, cette pathologie a été considérée comme une maladie démoniaque em-
pêchant ainsi toute progression scientifique. Les préjugés négatifs qui entourent la maladie
sont des obstacles à la bonne prise en charge des malades, leur épanouissement et leur
intégration sociale.
Par la suite, c’est au début du dix-huitième siècle que Tissot avait abordé cette maladie
sous une approche scientifique dans un traité d’épilepsie en 1770.
Puis, vers la fin du 18 ème siècle, l’avancée technologique dans le domaine médical a
contribuée à la compréhension de cette maladie de manière objective.
Dans cette ère moderne, l’invention qui a le plus marqué la compréhension et l’interpré-
tation de l’épilepsie est celle de Hans Berger en 1924. En effet, ce dernier a mis en place
un appareil dénommé électroencéphalographie (EEG) qui permet de recueillir l’activité
électrique du cerveau en surface avec un appui des outils de la physique moderne. L’acqui-
sition de l’activité cérébrale par l’EEG est recueillie grâce à des petites électrodes placées
sur le cuir chevelu.
En effet, l’EEG fournit des informations sur l’activité électrique générée par les cellules
nerveuse du cortex cérébral en temps réel et avec une excellente résolution temporelle de
1.2. Anatomie et symptôme de l’épilepsie 3
d’imagerie cérébrale telles que les images radiologiques, les scanners ou encore les Imagerie
par Résonance Magnétique(IRM). Grâce aux progrès faits dans le domaine de l’imagerie
encéphalite ces dernières années, il est aujourd’hui possible d’enregistrer les zones de
fonctionnement de certaines parties du cerveau grâce à l’IRMf.
Figure 1.2 – Tracé original d’un patient souffrant d’une crise postérieure (P4O2)
1.2. Anatomie et symptôme de l’épilepsie 8
Figure 1.3 – Tracé original d’un patient présentant une activité normale
Une fois les électrodes placées sur le cuir chevelu du patient, le dispositif ainsi que l’ap-
pareil génère les données ayant permis la représentation sous forme de signal de chacune
des parties du cerveau comme énoncé ci-dessous.
1.2. Anatomie et symptôme de l’épilepsie 10
Parmi les récents défis dans ce domaine, nous avons la détection de rupture appelée dans la
littérature anglo-saxonne change point par les propriétés statistiques (moyenne, variance,
statistique de test) ainsi que l’analyse des signaux EEG dans le domaine fréquentiel et
temporel. Particulièrement, il a été question de la détection rétrospective de la crise après
acquisition des données, de la détection en ligne et voire même la prévision de la crise
d’épilepsie.
Dans une deuxième approche, nous aborderons l’analyse des signaux EEG par une ap-
proche de détection fréquentielle avec l’appui des modèles autoregressifs (abrégé AR) en
série chronologique en calculant la densité spectrale de puissance du processus considéré.
Historiquement, c’est par la publication des travaux pionniers de Slutsky [39] et Yule [46]
qu’est née la modélisation par autoregression des processus. Après ces deux articles, de
nombreux autres auteurs ont travaillé sur ce domaine de la statistique mathématique.
Comme article de revue, et surtout les travaux qui ont traité le modèle AR par l’analyse
du signal EEG et parmi les travaux les plus récents, on peut citer Wang T.W., Guohui W.
et Huanqing F. [42]. Nous avons également le premier travail remarquable de J. Wright,
Kydd R. et Sergejew A. [44] qui considère les propriétés des paramètres (fréquences na-
turelles et amortissement des coefficients) obtenus à partir d’une analyse autorégressive
segment par segment des ECoG de rat. Maintenant, en ce qui concerne les auteurs qui
ont travaillé sur l’estimation de la densité spectrale puissance des signaux EEG par les
méthodes AR, nous avons Abdulhamit Subasi [4] qui a proposé une étude comparative
sur la base des méthodes AR et la puissance spectrale de l’EEG afin d’analyser et de
caractériser les décharges épileptiformes sous forme de pointes et d’ondes complexes de 3
Hz chez les patients souffrant de crises d’absence.
Nous avons egalement O. Faust, R.U. Acharya, A.R. Allen et C.M. Lin [27] qui ont pro-
posé une étude comparative basée aussi sur la puissance spectrale obtenue à partir des
signaux EEG des patients normaux, épileptiques et alcoolisés. Les spectres de la densité
de probabilité ont été calculé en utilisant la transformée de Fourier rapide (FFT) par la
méthode de Welch et par un modèle autorégressif (AR) avec la méthode de Yule-Walker
1.4. Problématique de la thèse 13
et la méthode de Burg.
Toutefois, compte tenu du temps d’enregistrement du signal EEG des patients qui
varie de vingt (20) minutes à une heure, une analyse sur le comportement des propriétés
statistiques excluant un paramètre de discrimination n’est pas convaincante en ce sens
que le temps de détection ou la fenêtre de détection ne dépasse pas vingt (20) secondes (i.e
2560 observations) comme le cas des travaux de Boris E. Brodsky, Boris S. Darkhovsky,
Alexander Ya.Kaplan [9] et Scott R.J., Knott M. [40].
S’agissant des travaux qui traitent l’analyse du signal EEG par l’estimation de la
puissance spectrale, nous avons l’article de Abdulhamit Subasi [4] et de O. Faust, R.U.
Acharya, A.R. Allen, C.M.Lin [27] qui proposent respectivement une étude comparative
sur la base des méthodes AR et la puissance spectrale de l’EEG afin d’analyser et de
caractériser les décharges épileptiformes sous forme de pointes et d’ondes complexes de 3
Hz chez les patients souffrant de crises d’absence, et une étude comparative basée aussi
sur la puissance spectrale obtenue à partir des signaux EEG des patients normaux, épi-
leptiques et alcoolisés.
1.5. Contribution de la thèse 14
En effet, tous ces éléments influencent sur la détection des zones pathogènes par les
neurologues et pourraient entrainer un biais dans la conclusion de l’examen.
Cependant, des recherches scientifiques sont nécessaires pour mieux comprendre les pa-
ramètres statistiques déterminants pour la détection des troubles dans le cerveau. C’est
cette problématique que nous aborderons dans le cadre de cette thèse.
Dans une première contribution, nous combinons à la fois les propriétés statistiques
des paramètres, le test d’hypothèse et la segmentation binaire pour détecter les ruptures
multiples dans les signaux EEG traités séparément dans [3], [18] et [40].
L’approche proposée est innovatrice, en ce sens qu’elle permet d’extraire et de détecter
automatiquement le départ d’une crise d’épilepsie dans les signaux EEG en se basant sur
l’évolution en amplitude des observations.
Cette démarche est motivée par le fait que l’interprétation des signaux se fait de manière
visuelle par les médecins praticiens en se basant sur l’évolution de l’amplitude dans le
temps des signaux EEG des patients.
Dans une deuxième approche, nous aborderons l’analyse des signaux EEG par une
1.6. Organisation de la thèse 15
nouvelle approche de détection fréquentielle avec l’appui des modèles autorégressifs (abrégé
AR) en série chronologique en calculant la densité spectrale de puissance du processus
considéré.
L’innovation relativement aux [4] et [27] est que, compte tenu du fait que les signaux EEG
sont souvent non stationnaire dans la pratique, nous avons enlevé les tendances de non
stationnarité des données avec une technique de différenciation afin d’avoir la stationna-
rité qui est pratique pour pouvoir modéliser avec le modèle autorégressif (AR). Par la
suite, nous avons utilisé le critère de choix de l’ordre tels que l’AIC, le BIC et l’AICc afin
d’obtenir un ordre optimal et convenable pour l’estimation des paramètres du modèle.
Par conséquent, nous avons utiliserons des méthodes d’estimation paramétrique telles que
le maximum de vraisemblance (EMV), la méthode de Burg, la moyenne quadratique et
la méthode de Yule-Walker pour estimer la densité spectrale de puissance.
Ainsi, nous pouvons détecter l’activité électrique correspondant à une anomalie d’épilep-
sie entre les bandes de fréquences cliniques et physiologiques de l’EEG avec le critère de
détection proposé.
En plus, cette approche est motivée par le fait que l’analyse de l’enregistrement EEG par
les médecins praticiens est basée sur l’analyse visuelle des signaux (rythme delta, thêta,
alpha, gamma, bêta).
Ces deux modèles proposés dans le cadre de cette thèse contribuent à la détection du point
de départ de crise ainsi que la localisation précise de la zone epileptogene du cerveau.
A la fin, un bilan de cette étude est effectué et des développements futurs sont envi-
sagés dans la conclusion.
17
Chapitre 2
2.1 Introduction
La détection de point de rupture ou le problème de rupture qui est une des branches
de la statistique communément appelé change-point problem dans la littérature anglo-
saxonne a été l’objet de recherche dans plusieurs disciplines telles que la médecine, la
biologie, l’astronomie et le contrôle de qualité en industrie.
Du point de vue statistique, il y a une rupture au cours du temps s’il y a une variation
dans la distribution ou les propriétés statistiques du problème considéré ou des séquences
des observations d’un instant t à un instant t + 1.
Cette rupture pourrait être traitée de deux conceptions de base. La première est une
étape décisionnelle c’est-à-dire il s’agit de vérifier s’il y a une rupture ou pas dans les
séquences des observations. Il s’agit donc d’un test d’hypothèse. La deuxième consiste à
détecter la position du rupture s’il y a eu. C’est la théorie de l’estimation.
Parmi les premiers travaux dans le domaine de la détection de rupture, nous pouvons
mentionner la détection par la somme cumulative de Page (CUSUM), le test de Girshick-
Rubin et la carte de contrôle de Shewhart. Quant à la détection de rupture à posteriori,
2.1. Introduction 18
Dans cette étude, nous allons présenter un critère de détection de rupture multiple
basé sur la dispersion entre les valeurs maximales et les propriétés statistiques classiques
(moyenne, variance, écart-type) des observations pour pouvoir caractériser les signaux
EEG des patients normaux et ceux qui présentent des crises afin de mieux prendre en
charge le patient. La discrimination des signaux est obtenue grâce à une segmentation
binaire compte tenu du critère considéré. Cette démarche s’inspire des travaux [3], [18] et
[40] qui abordent respectivement les propriétés statistiques des paramètres, le test d’hy-
pothèse et la segmentation binaire pour détecter le changement de rupture singulière et
multiples dans les signaux EEG.
Notre contribution dans cette étude consiste à implémenter une méthode sous forme d’al-
gorithme afin de pouvoir détecter de manière automatique les pointes de crises après
enregistrement du tracé EEG. Cette démarche est motivée par le fait que l’interprétation
des signaux se fait de manière visuelle par les médecins praticiens en se basant sur l’évo-
lution de l’amplitude dans le temps des signaux EEG des patients.
2.2. Extraction des caractéristiques statistiques par une fenêtre mobile 19
Autrement dit, il s’agit plus précisément de calculer les moyennes des h termes consé-
cutifs pour les instants
Patient 1 F8−T4
30
Amplitude
0 10
−20
Patient 2 F4−C4
30
Amplitude
0 10
−20
Patient 3 F3−C3
30
Amplitude
0 10
−20
Figure 2.1 – Moyenne mobile (en rouge ) et théorique (en bleu )de l’EEG (40s soit 5120
observations) avec une fenêtre h = 128.
h h
1X 1X
M̂h (t) = xti = xi (t) (2.2)
h i=1 h i=1
Dans ce cas, nous aborderons le calcul des moyennes des h termes consécutifs pour
les instants
En utilisant la forme de la moyenne définie par (2.2), nous obtenons la Fig. 2.2 qui
illustre la moyenne mobile ponctuelle pour h = 128 de l’activité électrique de surface
du cerveau de trois patients souffrant respectivement d’une épilepsie partielle en centro-
temporale, temporale et fronto-centrale (bi-fronto rolandique). Il s’agit toujours de ca-
ractériser les signaux EEG pour constater si une rupture pourrait être détecté avec une
fenêtre mobile qui bouge pour chacune des h = 128 observations.
Patient 1 F8−T4
30
Amplitude
0 10
−20
Patient 2 F4−C4
20
10
Amplitude
0
−20
Patient 3 F3−C3
20
10
Amplitude
0
−20
Figure 2.2 – Moyenne mobile (en rouge) de l’EEG (40s soit 5120 observations) sur
chaque fenêtre h = 128
2.2. Extraction des caractéristiques statistiques par une fenêtre mobile 23
h
1X
σ̂h2 (t) = (xi − M̂h (t))2 , t = 1, ...n (2.3)
h i=1
Patient 1 F8−T4
Variance en Amplitude
200
50 100
0
Patient 2 F4−C4
150
Variance en Amplitude
100
50
0
Patient 3 F3−C3
Variance en Amplitude
120
80
40
0
Figure 2.3 – Variance mobile (en rouge ) et théorique (en bleu) de l’EEG d’un tracé
(40s soit 5120 observations)
Patient 1 F8−T4
120
Variance Amplitude
80
40
Patient 2 F4−C4
140
Variance Amplitude
100
60
20
Patient 3 F3−C3
Variance Amplitude
50
30
10
Figure 2.4 – Variance mobile (en rouge) sur chacune des fenêtres du tracé
2.2. Extraction des caractéristiques statistiques par une fenêtre mobile 25
Patient 1 F8−T4
30
Amplitude
0 10
−20
Patient 2 F4−C4
30
Amplitude
0 10
−20
Patient 3 F3−C3
30
Amplitude
0 10
−20
Figure 2.5 – Écart-type mobile (en rouge) et théorique (en bleu) du tracé
Patient 1 F8−T4
30
Amplitude
0 10
−20
Patient 2 F4−C4
20
10
Amplitude
0
−20
Patient 3 F3−C3
20
10
Amplitude
0
−20
Figure 2.6 – Écart-type (en rouge) sur chacune des fenêtres du tracé
2.3. Critère de détection 26
Les figures 2.5 et 2.6 montrent l’évolution de l’écart-type mobile sur une fenêtre mobile
et sur une fenêtre ponctuelle de h = 128 utilisant les moyennes mobiles (2.1) et (2.2).
et
2.3.2 Segmentation
Par ailleurs, nous considérons la détection de crise comme un problème de classification
binaire dans le but de discriminer les tracés contenant une activité épileptique contre ceux
qui sont normales.
Ainsi, nous pouvons définir deux fonctions indicatrices pour la détection de rupture en
moyenne et en écart-type.
(
1 si Xi > C
1Xi =
0 si Xi ≤ C
et
(
0 1 si Xi > D
1Xi =
0 si Xi ≤ D.
Cette approche nous permettra de détecter automatiquement l’anormalité dans les séries
temporelles des signaux considérés. En outre, pour contrôler les cas de fausse détection,
après discussion avec les médecins praticiens du CHU, nous déclarons qu’il y a crise que
si l’algorithme détecte plus de deux pointes.
( 0
H0 : Xi ≤ D
0
H1 : ∃ Xi | Xi > D, ∀ i = 1, ...n
En effet, il s’agit de détecter la rupture dans les amplitudes en moyenne et en écart-type
en adoptant la règle de décision suivante :
– si l’observation xi est inférieur ou égale à C (resp. D) qui est la différence entre la
valeur maximale locale et la moyenne (resp. ecart type) mobile (resp. locale), alors
il n’y a pas de rupture,
– par contre si l’observation xi est supérieur à C (resp. D) qui est la différence entre
la valeur maximale locale et la moyenne (resp. écart type) mobile (resp. locale),
alors il y a rupture.
1 1
f (x, µ, σX ) = p exp{− 2
(xi − µ)2 } (2.7)
2
2πσX 2σX
v
u n
u1 X
D̂ = max |xi | − |σ̂X | = max |xi | − t (|xi | − µ̂)2 (2.10)
1≤i≤n 1≤i≤n n i=1
k n
2 1 1 X 2
X
L(x; µ1 , µn , σX )= p exp{− 2
( (x i − µ 1 ) + (xi − µn )2 )} (2.11)
2 n
( 2πσX ) 2σ X i=1 i=k+1
k n
1X 1 X
µ̂1 = xi , µ̂n = xi (2.12)
k i=1 n − k i=k+1
k n
2 1 X 2
X
σ̂X = [ (xi − µ̂1 ) + (xi − µ̂n )2 ] (2.13)
n i=1 i=k+1
v
u n
u 1 X
σ̂n = t (xi − µ̂)2 (2.15)
n − k i=k+1
k n
1 1 X 1 X
L(x; µ1 , µn , σ12 , σn2 ) = p exp{− 2 2
(xi − µ1 ) − 2 (xi − µn )2 } (2.16)
2 n
( 2πσX ) 2σ 1 i=1 2σn i=k+1
2.3. Critère de détection 30
Ce qui donne en utilisant l’ EMV, les estimateurs des paramètres σ12 , σn2 d’autant plus
que µ1 et µn ont été estimé dans (2.12):
k
1X
σ̂12 = (xi − µ̂1 )2 , (2.17)
k i=1
n
1 X
σ̂n2 = (xi − µ̂n )2 (2.18)
n − k i=k+1
Cependant, en utilisant ces paramètres estimé dans l’hypothèse alternative, nous pour-
rons détecter la rupture dans l’approche du critère proposée par:
En effet, dans la partie suivante, nous allons présenter les résultats de la détection des
pointes ou le point de départ de la crise en utilisant ces paramètres estimés µ̂1 , µ̂n , σ̂12 , σ̂n2
2
et σ̂X .
2.4. Résultats sur des données simulées et celles de l’EEG 31
Figure 2.7 – Détection de rupture en moyenne et en écart-type sur les données simulées
(en rouge= rupture réelle, bleu= rupture simulée)
2.4. Résultats sur des données simulées et celles de l’EEG 32
40
20 Modèle de simulation de la derivation C4P4
Amplitude
0
−20
−40
Figure 2.8 – Détection de rupture en moyenne et en écart-type sur les données simulées
(en rouge= rupture réelle, bleu= rupture simulée)
10
0
−20
Number of Samples
−5 0
−15
Number of Samples
5
0
−10
Number of Samples
Figure 2.9 – Signal EEG d’un patient épileptique (épilepsie partielle temporale droite
antérieur).
0
−10
−20
Number of Samples
0
−20
Number of Samples
10
0
−20
Number of Samples
Figure 2.10 – Signal EEG d’un patient épileptique (épilepsie partielle en centro-
temporale ).
2.4. Résultats sur des données simulées et celles de l’EEG 34
30
10
Amplitude
−10
−30 0 500 1000 1500 2000 2500
Number of Samples
−10
−30
Number of Samples
0
−20
−40
Number of Samples
Pour le Patient 1 qui souffre d’une épilepsie partielle sur la partie fronto-centrale du
cerveau avec les électrodes (F8T4, C4P4, Fp2F4, F4C4, FzCz, F7T3, F3C3,...) représentée
sur la Figure 2.15, le critère proposé détecte cent soixante-sept pointes de crises sur un
enregistrement de 20 minutes. Ainsi en terme de nombre de rupture, nous avons deux
pointes pour F8T4, trois pour F4C4, neuf pour C4P4, douze pour FzCz et soixante une
pour CzPz (voir Tableau 2.2).
0
−10
−20
Number of Samples
0
−20
Number of Samples
10
0
−20
Number of Samples
0.8
Amplitude
0.4
0.0
Pour le second patient avec une épilepsie partielle sur la partie centro-temporale du
cerveau avec les électrodes (F8T4, T4T6, T6O2, C4P4, T3T5, F3C3, F7T3, T5O1), le
critère proposé détecte deux cent quatre-vingt-six pointes de crises sur un temps d’enre-
gistrement d’une heure sur la Figure 2.14 et le tableau 2.2. Pour la caractérisation par
électrode, nous avons trois pointes pour l’électrode T4T6, dix-neuf pour T6O2, cent vingt-
cinq pointes pour C4P4, cinquante-trois pour CzPz, trente-neuf pour T5O1 et trente-huit
pour l’électrode F3C3.
2.4. Résultats sur des données simulées et celles de l’EEG 36
Sur la Figure 2.13, 2.14 et 2.15, nous avons représenté particulièrement les points de
rupture pour les signaux des patients épileptiques avec l’approche du critère proposé Ĉ
et D̂ dans cette étude.
Par ailleurs, tout comme nous remarquons de manière visuelle sur la Figure 2.16, le
critère ne détecte aucune pointe de crise sur les signaux EEG d’un patient ayant un signal
EEG ne présentant pas de crise du point de vue de l’interprétation des neurologues du
CHU.
2.4. Résultats sur des données simulées et celles de l’EEG 38
1.0
Amplitude
0.0
−1.0
0 500 1000 1500 2000 2500
Number of Samples
1.0
Change in the Mean and the Standard deviation for P4O2
Amplitude
0.0
−1.0
Number of Samples
0.0
−1.0
Number of Samples
0.0
−1.0
Number of Samples
Figure 2.16 – Rupture pour un patient non épileptique avec le critère considéré
Table 2.2 – Résultats de détection de crise (en rouge= électrode épileptique, en noir=
électrode non épileptique)
2.5 Conclusion
Dans cette partie, nous avons contribué à l’amélioration de l’interprétation de l’acti-
vité électrique en surface du cerveau par la détection des points de rupture de crises, le
nombre de rupture ainsi que la localisation de la zone épileptogene malgré la complexité
des signaux EEG avec un critère basé sur la dispersion entre les valeurs maximales et les
propriétés statistiques classiques (moyenne, variance, écart-type) des observations. L’ap-
proche proposée combine à la fois les caractéristiques statistiques, le test d’hypothèse
ainsi que la segmentation binaire pour pouvoir détecter les ruptures multiples en ampli-
tude avec une sensibilité de 71.30%, une spécificité de 65.87% et une précision de 68.85%.
Ce modèle a été implémenté sous forme d’algorithme de détection en utilisant le logiciel
statistique R.
2.5. Conclusion 40
Chapitre 3
Dans ce chapitre, nous relaterons les concepts fondamentaux pour les modèles de la
théorie des séries temporelles. Il s’agit en particulier d’introduire les concepts de proces-
sus aléatoire ou stochastique, de propriétés statistiques (Moyenne, variance, covariance,
de fonction d’autocorelation, de test d’indépendance et de normalité) et de stationna-
rité. Par la suite, nous parlerons également des techniques d’élimination des tendances de
non stationnarité et d’estimation des paramètres du modèle, très déterminant en pratique.
Comme T ⊂ Z , alors Xt est bien considérée comme une série temporelle ou chrono-
logique. En effet, l’indice t est souvent interprété comme le temps. Le processus est en
temps continu si T est continu (e.g., T = [0, 1]), et en temps discret si T est discret (e.g.,
T = 0, 1, 2, ...).
Lorsque t est continu, on note souvent Xt par X(t). On supposera ici que Xt prend ses
valeurs dans Rd .
3.1. Quelques concepts de base 42
3.1.2.1 Moyenne
n
1X
µt = E(Xt ), avec E(Xt ) = xi (t) (3.1)
n i=1
Autrement dit, cette fonction de moyenne permet de caractériser les moyennes empi-
riques du processus sur différentes périodes i.e. en tout temps t.
3.1.2.2 Variance
n
1X
V ar(Xt ) = (xi (t) − µt )2 (3.2)
n i=1
3.1.3 Stationnarité
Un processus stochastique indexé dans le temps est dit stationnaire s’il reste invariant
dans son comportement statistique durant l’évolution de sa trajectoire dans le temps.
Pour cela, nous allons définir les deux cas d’hypothèses de stationnarité posés sur les
processus. La première est une hypothèse très forte et très difficile à vérifier basée sur la
loi de probabilité des variables aléatoires constituant le processus, tandis que la seconde
moins stricte, est fondée sur les propriétés statistiques.
Définition 3.1.2 Un processus (Xt )t∈Z est dit fortement ou strictement stationnaire si
∀t1 , ..., tn ∈ Z, ∀k ∈ Z et n = 1, 2, ... , la loi du vecteur (Xt1 , ..., Xtn ) est identique à la
loi du vecteur (Xt1 +k , ..., Xtn +k ), i.e. toutes les lois de dimension finie du processus sont
identiques.
Définition 3.1.3 Un processus (Xt )t∈Z est dit faiblement stationnaire ou du second ordre
si:
3.1. Quelques concepts de base 43
Remarque:
– La stationnarité faible est bien plus facile à étudier et à vérifier que la stationnarité
stricte.
– Un processus stationnaire n’est pas obligatoirement borné ou ’sympathique’ (par
exemple, un bruit blanc).
– Pour un processus du second ordre, la stationnarité stricte implique la stationnarité
faible. La réciproque est fausse (elle n’est vraie que pour les processus gaussiens).
Remarque:
Si (Xt )t∈Z est stationnaire alors γ(r, s) = γ(r − s, 0), ∀ r, s ∈ Z. Il est donc plus agréable
de redéfinir la fonction d’autocovariance d’un processus stationnaire comme une fonction
d’une seule variable définie par
Preuve:
i) γ(0) = V ar(Xt ) ≥ 0
3.1. Quelques concepts de base 44
|γ(h)| = |E{(Xt − E(Xt ))(Xt+h − E(Xt+h ))}| ≤ Var(Xt )1/2 Var(Xt+h )1/2
γ(h)
ρ(h) = ρh = (3.4)
γ(0)
n−h
1 X
γ̂n (h) = (xi − x̄)(xi+h − x̄), ∀h = 0, ..., n − 1 (3.5)
n − h i=1
γ̂(h)
ρ̂(h) =
γ̂(0)
3.1. Quelques concepts de base 45
1 ρ(1) ... ρ(h − 1)
ρ(1) 1 ... ...
Γh = (3.7)
... ... ... ρ(1)
ρ(h − 1) ... ρ(1) 1
∗
Cov(Xt − Xt∗ , Xt−h − Xt−h )
τh = Corr(Xt − Xt∗ , Xt−h − ∗
Xt−h ) =p ∗ ∗
V ar(Xt − Xt )V ar(Xt−h − Xt−h )
Ph−1
avec Xt∗ = k=1 ∗
= h−1
P
αk Xt−k et Xt−h k=1 βk Xt−k
où α et β désignent les coefficients des régressions.
ρ̂2 − ρ̂21
τ̂2 = (3.8)
1 − ρ̂21
Ph
De ce qui précède, en considérant le fait que Xt∗ = k=1 φk (h)Xt−h , nous avons:
ρ(1) φ1 (h)
ρ(2) φ (h)
2
= Γh
... ...
ρ(h) φh (h)
En utilisant l’algorithme de Durbin-Levinson, nous obtenons une forme générale de τ
définie par φ1 (h) = ρ(1) et
3.2. Sur les processus autorégressifs et leurs propriétés usuelles 46
Ph−1
ρ(h) − ρ(h − i)φi (h − 1)
∀h > 2, τh = φh (h) = Pi=1
h−1
(3.9)
1 − i=1 ρ(i)φi (h − 1)
Définition 3.2.1 Le processus stochastique (Xt ) est dit bruit blanc de moyenne nulle et
de variance σ 2 et noté Xt ∼ BB(0, σ 2 ) si et seulement si
– (Xt ) est une suite de variables aléatoires indépendantes et identiquement distribuées
(i.i.d),
– ∀t ∈ Z, E(Xt ) = 0, V ar(Xt2 ) = σ 2 , Cov(Xt , Xt+h ) = 0 ∀h ∈ Z.
Ce processus renferme l’information qui n’est pas directement observable. Il est souvent
appelé le terme d’innovation dans la littérature des séries temporelles. Par ailleurs, la
distribution probabiliste d’un processus est déterminée par l’ensemble fini de toutes ses
observations. Dans le cas où toutes les distributions sont Gaussiennes, le processus est
appelé processus Gaussien ou normal. Mieux puisque toutes les variables aléatoires non
corrélée sont aussi indépendantes, un processus de bruit blanc Gaussien est en fait, une
séquence des variables aléatoires normales i.i.d. .
La Fig. 3.1 montre le comportement d’un bruit blanc Gaussien de moyenne nulle et de
variance σ 2 = 1.
3.2. Sur les processus autorégressifs et leurs propriétés usuelles 47
3
2
1 Bruit Blanc Gaussien
x
0
−1
−2
Définition 3.2.2 Le processus (Xt ) admet une représentation ARMA (p,q) si, pour tout
t ∈ Z, il est défini par la relation récursive
p q
X X
Xt − φi Xt−i = θi εt−i + εt (3.10)
i=1 i=1
où
φ(z) = 1 − φ(1)z − ... − φ(p)z p
θ(z) = 1 + θ(1)z + ... + θ(q)z q
et L est un opérateur de retard défini par:
Lj Xt = Xt−j , ∀j ∈ Z (3.14)
où θ0 = 1 et
(
σ 2 q−|h|
P
i=0 θi θi+|h| si |h| 6 q
Cov(Xt+h , Xt ) =
0, si |h| > q
Xt = φ1 Xt−1 + εt
Nous allons maintenant essayer d’établir l’existence et l’unicité d’une solution station-
naire de ce processus autorégressif.
Ainsi, en utilisant la continuité du produit scalaire dans L2 défini par < X, Y >=
E(XY ) : si Xn converge vers X dans L2 (k Xn − X k2 −→ 0) et Yn converge vers Y dans
L2 alors limn→∞ < Xn , Yn >=< X, Y >.
D’où, en écrivant < Xn , Yn >=< (Xn −X)+X, (Yn −Y )+Y >, on obtient en utilisant
l’inégalité de Cauchy-Schwarz
| < Xn , Yn > − < X, Y > | ≤ | < (Xn − X), (Yn − Y ) > | + | < (Xn − X), Y > |
+| < X, (Yn − Y ) > |
≤ kX − Xn k2 kY − Yn k2 + kX − Xn k2 kY k2 + kY − Yn k2 kXk2
−→ 0.
On en déduit alors que E(Xt ) = limk→∞ E( kj=0 φj1 εt−j ) = 0 et par la suite
P
" n
! n
!# ∞ |h|
X X |h|
X φ1
γ(h) = Cov(Xt+h , Xt ) = lim E φj1 εt+h−j φk1 εt−k = σ 2 φ1 φ2j
1 =σ 2
n→∞
j=0 k=0 j=0
1 − φ21
De ce qui précède, nous pouvons définir ce que c’est qu’un processus autoregressif avec
les propriétés sous-jacents.
Définition 3.2.3 Soit εt , t ∈ Z un bruit blanc (faible) de variance σ 2 . On dit qu’un pro-
cessus Xt , t ∈ Z est un processus autorégressif ou encore processus AR (AutoRegressive)
d’ordre p, noté AR(p), si :
1. Xt , t ∈ Z est stationnaire,
2. Xt = pi=1 φi Xt−i + εt
P
p
X
A(L) = φi Li = 0 ⇐⇒ 1 − φ1 L − ... − φp Lp = 0 (3.17)
i=0
p p
X Y 1
⇐⇒ A(λj ) = φi λij ⇐⇒ (1 − L) = 0, |λj | > 1, ∀j (3.18)
i=0 j=1
λj
p
X
φ(z) = φi z p−i = 0 ⇐⇒ z p − φ1 z p−1 − ... − φp−1 z − φp = 0, φ0 = 1 (3.19)
i=0
Ces deux théorèmes indiquent que lorsque les racines du polynôme de retard (resp.
caractéristique) autorégressif sont toutes supérieures (resp. inférieures) à l’unité en mo-
dule, le processus satisfait les trois conditions de la stationnarité du second ordre.
1
Proposition 3.2.1 Si z est une racine du polynôme retard alors z
est une racine du
polynôme caractéristique.
Preuve
Nous avons que z est une racine du polynôme de retard si et seulement si A(z) = 0
c’est-à-dire
3.2. Sur les processus autorégressifs et leurs propriétés usuelles 52
1 − φ1 z − φ2 z 2 − ... − φp z p = 0
Par la suite, en factorisant le terme précédent par z puisque z 6= 0, nous aurons:
p 1 p 1 p−1 1 p−2 1 p
z ( ) − φ1 ( ) − φ2 ( ) − ... − φp−1 ( ) − φp = 0
z z z z
Du fait que le second terme de l’équation est un polynôme caractéristique, nous ob-
tenons:
1
z p φ( ) = 0
z
Maintenant, compte tenu du fait que z 6= 0, pour que l’égalité ait un sens, il faut que
φ( z1 ) s’annule. Par conséquent, φ( z1 ) = 0 si et seulement si z1 est racine du polynôme
caractéristique.
Exemple
1 1 1 1
φ1 (L) = 1 − 3L + 2L2 ⇐⇒ (1 − L)(1 + L) = 0 ⇐⇒ φ1 = et φ2 = −
3 2 6 6
2 3
φ2 (L) = 1 − 4L + 3L − 5L
1 1 1
⇐⇒ (1 − L)(1 + L)(1 − L) = 0
4 3 5
7 6 2 1 3
⇐⇒ (1 − L − L + L ) = 0
60 60 60
7 6 1
⇐⇒ φ1 = − , φ2 = , φ3 =
60 60 60
1 1 3
φ3 (L) = 1 + L − L
4 2
⇐⇒ (1 + 4L)(1 − 2L) = 0
⇐⇒ (1 + 2L − 8L2 ) = 0
⇐⇒ φ1 = 2 et φ2 = −8
En effet, le processus (x1,t , t ∈ Z) est non stationnaire puisque les deux racines sont
inférieures à l’unité. Le processus (x2,t , t ∈ Z) est aussi non stationnaire puisque toutes
ses racines sont de module strictement inférieures à un. Seul le processus (x3,t , t ∈ Z) est
stationnaire puisque ses deux racines sont de module strictement supérieures à l’unité.
+∞
1 X
f (λ) = γ(h)e−ihλ (3.20)
2π h=−∞
Si γ(h) satisfait
+∞
X
|γ(h)| < ∞ (3.21)
h=−∞
Z
γ(h) = f (λ)eihλ dλ, h ∈ Z (3.22)
T
De ce qui précède, nous pouvons énoncer un théorème fondamental qui combine la notion
de densité spectrale et de fonction d’auto-covariance.
3.2. Sur les processus autorégressifs et leurs propriétés usuelles 55
Théorème 3.2.3 Pour tout processus stationnaire (Xt , t ∈ Z) admettant comme densité
spectrale f , nous avons
Z
γ(h) = f (λ)eihλ dλ, h ∈ Z (3.23)
T
f (λ) ≥ 0, ∀λ.
Exemple 3.2.3 Soit (εt , t ∈ Z) un bruit blanc de variance σ 2 . Nous aurons alors:
(
σ 2 si h = 0
γ(h) =
0 sinon
On en déduit donc :
σ2
f (λ) =
2π
La Fig. 3.4 illustre la densité spectrale d’un bruit blanc de moyenne nulle et de variance
constate σ 2 = 1
Figure 3.4 – Densité spectrale d’un bruit blanc gaussien de moyenne nulle et de variance
constante.
3.2. Sur les processus autorégressifs et leurs propriétés usuelles 56
où
φ(z) = 1 − φ(1)z − ... − φ(p)z p
θ(z) = 1 + θ(1)z + ... + θ(q)z q
Alors, (Xt , t ∈ Z) a pour densité spectrale
σ 2 |θ(e−iλ )|2
f (λ) = , λ ∈ [−π, π] (3.25)
2π |φ(e−iλ )|2
Autrement dit, si f (λ) est la densité spectrale de ce processus, nous pouvons réécrire
(3.25) sous la forme de
σ 2 | qs=0 θs e−iλ(q−s) |2
P
f (λ) = (3.26)
2π| pr=0 φr e−iλ(p−r) |2
P
σ2 σ2
f (λ) = |1 + θ1 e−iλ |2 = (1 + 2θ1 cos(λ) + θ2 )
2π 2π
Exemple 3.2.5 Densité spectrale d’un AR(1)
σ2 σ2
f (λ) = =
2π|1 − φ1 e−iλ |2 2π|1 − 2φ1 cos(λ) + φ21 |
3.2. Sur les processus autorégressifs et leurs propriétés usuelles 57
σ2
f (λ) =
2π|e−i2λ + φ1 e−iλ + φ2 |2
σ2
=
2π[1 + φ21 + φ22 + 2φ1 (1 + φ2 ) cos(λ) + 2φ2 cos(2λ)]
σ2
=
2π[φ21 + (1 − φ2 )2 + 2φ1 (1 + φ2 ) cos(λ) + 4φ2 cos2 (λ)]
σ2
=
(1 − φ2 )2 (4φ2 − φ21 )
2π{4φ2 [cos(λ) + φ1 (1+φ
4φ2
2) 2
] + }
4φ2
Pour illustrer les exemples précédents, nous avons considéré le processus autorégressif
AR(2) définie par
avec φ1 = 1 et φ2 = −.9
Par conséquent, la Fig. 3.5 et Fig. 3.6 illustrent respectivement la densité spectrale
du processus par autorégression des observations et par les racines du polynôme caracté-
ristique.
Par ailleurs, la Fig. 3.7 illustre la convergence de la densité spectrale dont les coefficients
sont estimé par un processus autorégressif.
−3 −2 −1 0 1 2 3
Frequence
Figure 3.6 – Densité spectrale du processus par les racines des polynômes avec λ ∈
[−π, π].
Chapitre 4
4.1 Introduction
L’histoire du développement de l’analyse des séries chronologiques et notamment la
modélisation autoregressive (AR) a commencée dans le domaine temporel par les deux
articles de Slutsky [39] et Yule [46] en termes de théorie et de méthodologie.
Après ces deux articles, de nombreux auteurs ont travaillé sur ce domaine des statistiques
mathématiques. Par la suite, ces deux méthodes pionnières ont été l’objet de recherche
des travaux de Walker (1931), Barlett (1948), Parzen (1957), Blackman et Tukey (1958),
et Burg (1967).
La littérature sur la modélisation AR et l’estimation de la puissance spectrale est assez
vaste. L’ouvrage de Box et Jenkins (1970) est le premier livre traitant systématiquement
l’analyse des séries chronologiques par les processus nommé Autorgressive and Moving
Average (ARMA). L’ouvrage d’Anderson (1971) a été adapté spécifiquement à des sta-
tisticiens n’ayant pas une bonne base en mathématiques. Brillinger (1981) et Priestley
(1981) offrent une large couverture ainsi qu’une étude en profondeur de l’analyse spectrale
des séries chronologiques. Nous pouvons également citer le livre de Fan et Yao (2003) qui
traite presque de tous les aspects des séries chronologiques avec des applications sur des
données simulées.
Comme article de revue, nous avons le premier travail remarquable de Wright, Kydd
R. et A. Sergejew [44] qui considère les propriétés des paramètres (fréquences naturelles
et les coefficients d’amortissement) obtenus à partir de l’analyse des ECoG de rat segment
par segment . Parmi les travaux récents, nous pouvons citer Wang T.W., Guohui W. et
Huanqing F. [42].
4.1. Introduction 60
Par ailleurs, concernant l’analyse spectrale des signaux EEG par un modèle autoregressif
(AR), nous avons Abdulhamit Subasi [4] qui a proposé une étude comparative sur la base
des méthodes AR ainsi que l’estimation de la puissance spectrale de l’EEG afin d’analyser
et de caractériser les décharges épileptiques dans la forme de pics et d’ondes complexes de
3 Hz chez les patients présentant des crises d’absence. Toujours dans le même sens, nous
avons O. Faust, R.U. Acharya, A.R. Allen et C.M. Lin [27] qui ont proposé une étude
comparative de la densité spectrale de puissance (DSP) obtenue à partir des signaux
EEG normaux, épileptiques et alcoolisés. Les spectres de la puissance spectrale ont été
calculé en utilisant la transformée de Fourier rapide (FFT) par la méthode de Welch, de
Yule-Walker et de Burg.
Dans ce travail, l’innovation relativement aux travaux antérieurs [4] et [27] est que
compte tenu du fait que les signaux EEG sont souvent non stationnaire dans la pra-
tique, nous avons traité les données par une technique de différenciation afin d’avoir la
stationnarité qui est convenable pour le modèle autorégressif (AR). Par la suite, nous
avons utilisé les critères tels que le critère de l’AIC, BIC et AICc afin d’obtenir un ordre
convenable pour le modèle autoré gressif. Par conséquent, nous avons utilisé les méthodes
d’estimation telles que le Maximum de vraisemblance, la méthode de Burg, la méthode
des moindres carrées et la méthode de Yule-Walker afin d’estimer les paramètres du mo-
dèle proposé.
Enfin, nous avons utilisé ces méthodes en proposant une nouvelle approche basée sur la
moyenne de la densité spectrale pour détecter le rythme dans le domaine fréquentiel afin
de discriminer les signaux EEG épileptiques des signaux EEG normaux.
En outre, cette approche est motivée du fait que l’analyse de l’enregistrement EEG par les
praticiens en neurologie est basée sur l’analyse visuelle des signaux selon le rythme delta,
thêta, alpha, bêta et gamma dont la classification clinique et physiologique est comprise
entre 0,5 et 30 Hz. Cette gamme est divisée en quatre bandes de fréquence comme suit:
delta (< 4 Hz), thêta (4-8 Hz), alpha (8-14 Hz) et bêta (14 − 30 Hz) .
Dans la suite de ce chapitre, nous allons présenter le critère de dé tection proposé.
Par suite, nous allons approfondir avec une base théorique, les méthodes d’estimation des
paramètres du modèle. En dernière position, nous présenterons les résultats du modèle
sur des données simulées et par la suite sur des données réelles des signaux EEG recueillis
au niveau du CHU de Fann à Dakar.
4.2. Approche spectrale de la détection proposée 61
avec ε(n) ∼ N (0, σε2 ), a(i) ∈ R, a(0) = 1 et a(i) ∈ R+ sont les coefficients du modèle à
estimer.
σε2
P (f ) = (4.2)
|A(f )|2
où A(f ) = 1 + a(1)e−j2πf + ... + a(p)e−j2πf p est la réponse de la fréquence du filtre,
f la fréquence d’échantillonnage, j la partie imaginaire et σε2 est la variance du terme de
l’innovation ε(n).
Ainsi, nous proposons le critère de détection basé sur la moyenne de la DSP sous
forme d’une proposition définie par:
Ainsi, cette approche permettra de classifier les signaux EEG des épileptiques et nor-
maux compte tenu de l’évolution rythmique en bande de fréquence ( delta, thêta, alpha,
gamma, bêta) utilisée par les médecins praticiens pour l’interprétation des signaux.
Dans la section suivante, nous allons présenter et approfondir les méthodes d’estima-
tion des paramètres du modèle proposé.
4.2. Approche spectrale de la détection proposée 62
Normal Q−Q Plot Normal Q−Q Plot Normal Q−Q Plot Normal Q−Q Plot Normal Q−Q Plot Normal Q−Q Plot
200
●●● ●●● ●●● ●●●
● ●●● ●
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●●
●
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●●●●
50
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100 200
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100
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100
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50
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−200
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Fp2F4
Fp2F8
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P4O2
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C4P4
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0
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F4C4
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F8F8
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0
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0
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