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Département de Mathématiques
Notations 6
2 Problèmes de minimization 33
2.1 Approche générale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
2.1.1 Problèmes elliptiques et la notion de la solution faible. . . . . . 37
2.2 Propriétés spectrales des opérateurs elliptiques linéaires . . . . . . . . . 42
2.3 Régularité elliptique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
2.4 Problèmes elliptiques non-linéaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
2.5 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.6 Points critiques avec contraintes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
2.6.1 Théorème du Col (Mountain Pass) et applications. . . . . . . . 60
2.6.2 la suite de Palais-smale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
2.7 Exercices. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
3
4 TABLE DES MATIÈRES
3.0.1 Applications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 76
3.1 Exercices. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 81
4 Appendices 85
4.1 Applications. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 98
5
6
Notations
Notations générales
Symbole Signification
x = (x1 , x2 , ..., xN ) Element de IRN
p
r = |x| = (x21 + x22 + · · · + x2N ) Module de x
α∧β max{α, β}
∂u
Di u = ∂i u = = uxi Dérivée partielle de u par aport a xi
∂xi
2
∂ u
Dij u = ∂ij u = = u xi xj Deuxième dérivée partielle de u par rapport a xi , xj
∂xi ∂xj
∂u ∂u ∂u
Du = ∇u = , ,..., Gradient de u
∂x1 ∂x2 ∂xN
D2 u = (Dij u) Matrice Hessienne de u
∆u Laplacien de u
∆p u = div(|∇u|p−2 ∇u) p Laplacien de u
1 1
p0 Exposent conjugué de p, + 0 =1
p p
∂Ω Frontière de Ω
supp (u) Support de la fonction u
|A| mesure de Lebesgue de A ⊂ IRN
k · ks Norme dans l’espace Ls (Ω)
k · kX Norme dans l’espace X
BR Boule de IRN de rayon R centrée à l’origine
BR (x0 ) Boule de IRN de rayon R centrée en x0 ∈ IRN
ωN mesure de la sphère unité dans IRN
0
ωN mesure de la boule unité de IRN
7
Symbole Signification
X0 Espace dual de X
Ω0 ⊂⊂ Ω Ω0 sous ensemble ouvert de Ω con Ω0 ⊂ Ω
δij symbol de Kronecker
δx0 Delta de Dirac en x0
p.p. presque pour tous les points
s.c.i. Semi continue inferierement
s.c.s. Semi continue superierement
V+ Partie positive de la fonction V , V + = max(V, 0)
V− Partie negative de la fonction V , V − = max(−V, 0)
C(Ω) ó C 0 (Ω) Fonctions continues dans Ω
C0 (Ω) Fonctions continues dans Ω a support compact
C 0,β (Ω) Fonctions Hölder continues dans Ω
C k (Ω) Fonctions de classe k dans Ω
C k,β (Ω) Fonctions Hölder continues de classe k dans Ω
C0k (Ω) Fonctions de C k (Ω) a support compact
C ∞ (Ω) Fonctions indéfiniment differentiables dans Ω
C0∞ (Ω) = D(Ω) Fonctions de C ∞ (Ω) a support compacte
D+ (Ω) Fonctions de D(Ω) non négatives
D0 (Ω) Espace dual de C0∞ (Ω), c.a.d espace des
distributions
R
Lp (Ω) {u : Ω → IR | u mesurable, Ω
|u|p < ∞}, 1 ≤ p < ∞
L∞ (Ω) {u : Ω → IR | u mesurable et ∃C tel que |u(x)| ≤ C dans
p.p. x ∈ Ω }
p0
L (Ω) Espace dual de Lp (Ω)
W k,p (Ω) Espace de Sobolev avec dérivées d’ordre k
dans Lp (Ω)
W0k,p (Ω) Espace de Sobolev avec trace zero
−k,p0
W (Ω) Espace dual de W0k,p (Ω)
D1,2 (IRN ) Completion de C0∞ (IRN ) par apport a la norme
R
||φ||D1,2 (IRN ) ≡ |∇φ|2 dx
IRN
−1,p0 1,p
D−γ Espace dual D0,γ
8
Introduction
Ces notes ont été préparées spécifiquement pour le cours de master M2 : Analyse
non linéaire et application à la résolution des EDP elliptiques non linéaires. Le volume
horaire consacré à ce cours est de quatre heures hebdomadaires durant un semestre.
Le cours est composé de 3 chapitres avec une série d’exercices à la fin de chaque
chapitre.
9
10
Chapitre 1
Espaces fonctionnels et
Préliminaires
D’après le fameux théorème de Riez, il est connu que si E est un espace de Banach de
dimension finie alors toute suite bornée {xn }n ⊂ E admet une sous suite qui converge
dans E (par apport à la norme de E). Ce résultat de compacité n’est en général pas vrai
en dimension infinie. Par contre on peut définir une autre notion de convergence ”moins
forte” que celle de la norme où l’on peut analyser la compacité des suites bornées.
11
12 Préliminaires
si :
hx∗ , xn i → hx∗ , xi, ∀x∗ ∈ E ∗ , (1.0.1)
et on écrit :
xn * x faib. dans E. (1.0.2)
et on écrit :
x∗n * x∗ faib. ∗ dans E ∗ . (1.0.4)
Définition 1.2 (Espace réflexif ). Soit E un espace de Banach, alors E est dit
réflexif si et seulement si l’application T est bijective. Dans ce cas on fera l’identification
E = E ∗∗ .
Théorème 1.2 Soit E un espace de Banach réflexif et soit {xn }n une suite bornée de
E, alors il existe une sous suite {xnj }nj de {xn }n et x ∈ E tels que
De plus si chaque sous suite de {xn }n converge faiblement vers la même limite x, alors
xn * x faib. dans E.
Le théorème suivant sera d’usage important par la suite et donne une condition
nécessaire et suffisante pour obtenir la convergence forte d’une suite qui converge fai-
blement.
Théorème 1.3 Soit E un espace de Banach réflexif et soit {xn }n une suite qui converge
faiblement vers x ∈ E. On suppose que ||xn ||E → ||x||E , alors xn → x fort. dans E.
De même, pour p = ∞, on a
∞
L (Ω) = f : Ω → R; f mesurable et ∃ une constante C telle que |f (x)| ≤ C p.p. surΩ .
Si la suite {|fn |}n est contrôlée par une suite convergente, on obtient le théorème
suivant :
Le résultat suivant nous fournit ”le terme manquant” dans le lemme de Fatou.
Remarque 1.1
Si fn → f dans L1 (Ω), alors en général on n’a pas fn → f p.p dans Ω. Mais on peut
affirmer que la suite {fn }n admet une sous suite qui converge presque partout vers f
dans Ω.
Soit {fn }n une suite bornée de Lp (Ω) avec p ∈ (1, ∞) telle que fn → f p.p dans Ω,
alors fn * f faiblement dans Lp (Ω).
16 Préliminaires
Définition 1.5 Soit 0 < q < ∞ et Ω est un ouvert borné de RN , l’ espace de Marcin-
kiewicz Mq (Ω) est l’ensemble des fonctions mesurables f : Ω → R telles que
donc
φf (k) ≤ k −q kf kqq (1.0.6)
1. C’est une quasi-norme qui est équivalente à une vraie norme qui confère à l’espace une structure
d’espace de Banach, pour simplifier la présentation on a préféré de négliger certains détails.
Préliminaires 17
Preuve.
On commence par le cas q = 1. Soit
1 si t > 0,
H(t) =
0 si t < 0,
alors
1 si |f (x)| > k,
H(|f (x)| − k) =
0 si |f (x)| < k,
on a donc
Z +∞ Z +∞ hZ i
φf (k) dk = H(|f (x)| − k) dx dk,
0
Z0 h Z Ω
+∞ i
= H(|f (x)| − k) dk dx, (grâce à Fubini)
Ω 0
Z hZ i Z hZ |f (x)| i
= 1 dk dx = 1 dk dx,
{|f (x)|>k}
ZΩ Ω 0
= |f (x)| dx,
Ω
Z +∞ Z
soit que φf (k) dk = |f (x)| dx
0 Ω
et le résultat est démontré
On considère maintenant le cas général q > 1. On pose g(x) = |f (x)|q alors, g ∈ L1 (Ω)
et
1
φg (k) = mes{|g| > k} = mes{|f |q > k} = mes{|f | > k q },
1
i.e. φg (k) = φf (k q ),
donc Z Z +∞
1
|g(x)| dx = φf (k q ) dk,
Ω 0
1
on pose t = k q alors k = t et dk = q tq−1 , de sorte que
q
Z Z +∞
q
|f (x)| dx = q tq−1 φf (t) dt.
Ω 0
18 Préliminaires
Preuve.
Supposons que f ∈ Mq (Ω) et ε > 0, on a
Z Z Z
q−ε q−ε
|f (x)| dx = |f (x)| dx + |f (x)|q−ε dx,
Ω {|f |≤1} {|f |>1}
Z
≤ c1 + |f (x)|q−ε dx,
{|f |>1}
Z
≤ c1 + |f (x)|q−ε 1{|f |>1} dx,
ZΩ
≤ c1 + |g(x)|q−ε dx,
Ω
implique que
Z Z
|f (x)| dx ≤ c1 + |g(x)|q−ε dx,
q−ε
Ω Ω
Z +∞
≤ c1 + (q − ε) tq−ε−1 φg (t) dt,
Z0 1 Z +∞
q−ε−1
≤ c1 + (q − ε) t φg (t) dt + (q − ε) tq−ε−1 φg (t) dt,
0 1
Z 1 Z +∞
≤ c1 + c2 (q − ε) tq−ε−1
dt + c3 (q − ε) tq−ε−1 t−q dt,
0 1
Z +∞
≤ c1 + c2 (q − ε) + c3 (q − ε) t−ε−1 dt,
1
h t−ε i+∞
≤ c4 + (q − ε) − ,
ε 1
≤ C < ∞.
Préliminaires 19
Notons que Lq (Ω) Mq (Ω). Plus précisément on a le contre exemple suivant : Soit la
fonction f (x) = 1
|x|2
, x ∈ Ω ≡ Br (0) ⊂ IRN , N ≥ 2, il vient que
N N
f ∈ M 2 (Ω) et f∈
/ L 2 (Ω).
N
Tout d’abord f ∈ M 2 (Ω) puisque :
n 1 o Z
mes >k = χn o (x) dx
|x|2 Ω x∈Ω: 1 2 >k
|x|
Z
= χn 1
o (x) dx
Ω x∈Ω: |x|<k− 2
N
≤ Ck − 2 < ∞,
Mais :
1 N2
Z Z
1
2
dx = N
dx = ∞.
Ω |x| Ω |x|
∂u
on note ∂xi
= gi .
L’espace W 1,p (Ω) est muni de la norme
i=N
p1
∂u
X
kukW 1,p (Ω) = kukLp (Ω) + ,
∂x
p
i L (Ω)
i=1
L’espace W 1,p (Ω) est un espace de Banach pour 1 ≤ p ≤ ∞ ; W 1,p (Ω) est réflexif si
1 < p < ∞, il est séparable si 1 ≤ p < ∞.
On pose H 1 (Ω) = W 1,2 (Ω).
L’espace H 1 (Ω) est muni du produit scalaire
i=N
X ∂u ∂v
(u, v)H 1 (Ω) = (u, v)L2 (Ω) + , ,
i=1
∂x i ∂x i L2 (Ω)
la norme associée
i=N
21
X ∂u
2
kukH 1 (Ω) = kuk2L2 (Ω) + ,
∂xi L2 (Ω)
i=1
Z Z
α |α| ∞
uD ϕ = (−1) gα ϕ ∀ϕ ∈ Cc (Ω) ,
Ω Ω
et on note Dα u = gα .
Notons que par récurrence, on a
m,p m−1,p ∂u m−1,p
W (Ω) = u ∈ W (Ω); ∈W (Ω) ∀i = 1, 2, 3, · · · , N .
∂xi
Soit 1 ≤ p ≤ ∞, W01,p (Ω) est la fermeture de Cc∞ (Ω) dans W 1,p (Ω).
On note H01 (Ω) = W01,2 (Ω).
L’espace W01,p (Ω) muni de la norme induite par W 1,p (Ω) est un espace de Banach
séparable ; il est réflexif si 1 < p < ∞. H01 (Ω) est un espace de Hilbert pour le produit
scalaire de H 1 (Ω).
Il s’avère très utile de savoir comment caractériser les éléments des espaces de
Sobolev W 1,p (Ω).
Proposition 1.0.2 Étant donné v ∈ Lp (Ω) avec 1 < p ≤ ∞. Les propriétés suivantes
sont équivalentes :
(a) v ∈ W 1,p (Ω)
(b) Il existe une constante C > 0 tel que pour n’importe quel direction i ∈ {1, · · · , N },
on a Z
∂ξ
C0∞ (Ω))
(∀ξ ∈ v dx ≤ C kξk p0
L (Ω)
Ω ∂xi
22 Préliminaires
(c) Il existe une constante C > 0 tel que pour tout ouvert ω ⊂⊂ Ω on a
Le Théorème suivant permet de prolonger une fonction de W 1,p (Ω) en une fonction
de W 1,p (RN ), ce prolongement nécessite que le domaine Ω soit de classe C 1 .
en plus, il existe une constante C > 0 tel que pour tout u ∈ W 1,p (Ω) on a :
1) P u|Ω = u,
2) kP ukLp (RN ) ≤ C kukLp (Ω) ,
3) kP ukW 1,p (RN ) ≤ C kukW 1,p (Ω) .
Dans le cas où Ω est un domaine borné dans une direction(c.à.d il existe a > 0 et
i ∈ {1, 2, ..., N } tel que |xi | ≤ a pour tout x ∈ Ω,) on a l’inégalité suivante :
Théorème 1.6 (Inégalité de Poincaré) Soit Ω un domaine borné dans une direc-
tion, 1 ≤ p. Alors il existe une constante C := C(Ω, p) telle que
En particulier la quantité k∇ukLp (Ω) représente une norme sur l’espace W01,p (Ω) équivalente
à la norme induite par W 1,p (Ω).
pN
avec p∗ := N −p
.
Comme conséquent l’espace W 1,p (IRN ) s’injecte d’une manière continue dans Lq (Ω) ∀q ∈
[p, p∗ ].
Remarque 1.2
• Pour le cas p = N , W 1,p (IRN ) s’injecte d’une manière continue dans Lq (IRN ) pour q ∈
[N, ∞[.
• Pour le cas p > N , W 1,p (IRN ) s’injecte d’une manière continue dans Lq (IRN )
pour q ∈ [N, ∞]. Dans ce cas particulier, chaque élément de W 1,p (IRN ) admet un
représentant continu.
• Lorsque Ω est borné toutes les injections précédentes (en remplaçant IRN par Ω)
restent valables. Notons que dans ce cas l’inégalité de Sobolev devient kukLp∗ ≤
CkukW 1,p .
Un cadre général des injections précédentes est fourni par le théorème suivant.
1 m 1 1 m
• Si p
− N
> 0 alors W m,p (Ω) ,→ Lq (Ω) pour q
= p
− N
1 m
• Si p
− N
= 0 alors W m,p (Ω) ,→ Lq (Ω) pour q ∈ [p, +∞[ (mais pas dans
L∞ si p > 1).
• Si p1 − N
m
< 0 alors W m,p (Ω) ,→ L∞ (Ω) ; dans ce cas si m − Np > 0 n’est pas entier
m,p k N
alors W (Ω) ⊂ C (Ω) avec k := m − p .
24 Préliminaires
Remarque 1.3 Les injections précédentes sont vraies pour W01,p (Ω) seulement si Ω
est borné.
Remarque 1.4
• Pour le cas q = p∗ , l’injection n’est pas compacte, ce défaut est dû à l’invariance
∗
de la norme du gradient dans Lp et la norme de u dans Lp par le changement
p∗
de variable suivant : v 7→ v1 , où v1 (x) = µ− p v( µx ), µ > 0.
• Si Ω n’est pas borné alors l’injection de W01,p (Ω) dans Lq (Ω) n’est en général pas
compacte ; comme le démontre le contre exemple suivant : Soit φ ∈ C0∞ (IRN ) telle
que φ ≥ 0, on pose φn (x) = φ(x + ne), e = (1, 1, 1..., 1), il est facile de voir que
φn → 0 p.p et ||φn ||Lq = ||φ||Lq > 0.
26 Préliminaires
1.1 Exercices
Exercice 1
Soient (E, A, µ) un espace mesuré et f, g deux fonctions mesurables positives de E dans
IR+ telles que f g ≥ 1.
Montrer que
Z Z
f dµ gdµ ≥ µ(E)2 .
E E
Exercice 2
Soit {fn }n une suite de Lp (E, A, µ) ∩ Lq (E, A, µ) avec p, q ∈ [1, ∞) et p 6= q . On
suppose que fn → 0 dans Lp quand n → ∞ et que {fn }n est une suite de Cauchy dans
Lq . Montrer que fn → 0 dans Lq quand n → ∞.
Exercice 3
Soient (X, A, µ) un espace de probabilité (µ(X) = 1) et f : X → IR+ une fonction
mesurable positive (f ≥ 0) telle que f ∈ L1 (X). Soit l’ensembre A = {x ∈ X : f (x) >
0}.
2. Etablir que
Z
lim f p dµ = µ(A).
p→0 X
p p log(f (x))
(indication : si x ∈ A : f (x) = e ).
Montrer que
fp − 1
Z Z
lim dµ = log(f )dµ.
p→0 X p X
Préliminaires 27
|ap − 1|
≤ a + | log a|.
p
Exercice 4
Soit (X, M, µ) un espace mesuré où µ est une mesure positive. On considère f : X → IR
une fonction mesurable telle que µ{x ∈ X, f (x) 6= 0} > 0.
R
Pour p ∈ [1, ∞[, on pose φ(p) = X |f |p dµ et J = {p ∈ [1, ∞[, φ(p) < ∞}.
1-Montrer que J est un ensemble convexe.
2-Montrer que φ est strictement positive sur J et que ln(φ(p)) est une fonction convexe
sur J.
3-On suppose qu’il existe r0 ∈ [1, ∞[ tel que f ∈ Lr0 (µ)∩L∞ (µ). Montrer que f ∈ Lp (µ)
pour p ∈ [r0 , ∞].
4-On suppose qu’il existe r0 ∈ [1, ∞[ tel que f ∈ Lp (µ) pour p ∈ [r0 , ∞[. Montrer que
/ L∞ (µ) on a limp→∞ ||f ||Lp = ∞.
si f ∈
Exercice 5
1
Rx
Soit p ∈ (1, ∞) et f ∈ Lp (0, ∞). Pour x ∈ (0, ∞), on pose F (x) = x 0
f (t)dt.
On suppose que f ∈ C0 (0, ∞)(c’est-à-dire que f est continue et à support compact
dans (0, ∞)),
(a) Montrer F ∈ C 1 (]0, ∞[) ∩ Lp (0, ∞) et que xF 0 (x) = −F (x) + f (x) pour tout x > 0.
(b) On suppose, dans cette question, que f (x) ≥ 0 pour tout x ∈]0, ∞[. Montrer que
Z ∞ Z ∞
p p
F (x)dx = F p−1 f (x)dx
0 p − 1 0
Exercice 6
Soit ]a, b[ un intervalle de IR avec −∞ < a < b < +∞ et φ ∈ C 1 [a, b].
28 Préliminaires
En déduire que H 1 (]a, b[) ,→ L∞ (]a, b[) et que l’injection est continue(on pourra ad-
mettre la densité de C 1 [a, b] dans H 1 (]a, b[)).
2-Choisir un example de fonction de type u(x) = (− log |x|)α (α ∈ IR à déterminer )
pour prouver que l’injection de H 1 (B) dans L∞ (B) est fausse en dimension deux, ici
R1 1
B = B(0, 21 ). ( On Rappelle que 02 dr < ∞ ssi β > 1.)
r| log r|β
3- Soit D une partie bornée de H 1 (]a, b[), montrer qu’il existe une constante C > 0 qui
ne dépend que de D telle que :
1
∀φ ∈ D, ∀t, t0 ∈]a, b[, |φ(t) − φ(t0 )| ≤ C|t − t0 | 2 .
4-En déduire que l’injection de H 1 (]a, b[) dans L∞ (]a, b[) est compacte (on utilisera le
Théorème d’Ascoli : de toute suite bornée et équicontinue dans C[a, b], on peut extraire
une sous-suite convergente).
Z b
1,p
V := u ∈ W (I) tel que u=0 .
a
0
(∀u ∈ V ) kukLp (I) ≤ C ku kLp (I) .
ρ :V −→ R
0
v 7−→ ρ(v) = kv kLp (I) .
Exercice 8
Soit (a, b) ⊂ IR tel que |a|, |b| < ∞. Pour C ∈ IR, on définit l’espace V par
1,2
VC (a, b) = u ∈ W (a, b) tel que u(1) = C u(0) .
1-Montrer que VC (a, b) est un sous-espace vectoriel fermé de W 1,2 (a, b).
2-On suppose que C = 0. Montrer qu’il existe une constante M > 0 telle que ∀u ∈
V0 (a, b), on a
||u||∞ ≤ M ||u0 ||L2 (a,b) .
3-Déduire que ||u0 ||L2 (a,b) est une norme sur V0 (a, b) équivalente à la norme induite par
W 1,2 (a, b).
Exercice 9
1-Soit u ∈ W 1,p (IR), montrer que pour tout p > 1,
(on peut utiliser la densité de C0∞ (IR) dans W 1,p (IR) et que la fonction G(s) = |s|p−1 s
est de classe C 1 pour tout p > 1.)
2-Déduire que u ∈ L∞ (IR) et que
Exercice 10
30 Préliminaires
Rx
1. Soit g ∈ L1 (0, 1). On pose w(x) = 0
g(t)dt. Montrer que w ∈ C 0 [0, 1] et que sa
dérivée au sens des distributions, est w0 = g.
a). Montrer que, si de plus g ∈ Lp (0, 1) avec 1 < p < +∞, alors w ∈ C 0,α ([0, 1]) avec
α = 1 − p1 . On rappelle que, pour 0 < α < 1,
C 0,α ([0, 1]) = {f ∈ C 0 ([0, 1]), tel que ∀x, y ∈ [0, 1], |f (x) − f (y)| ≤ C|x − y|α }.
b). Montrer que, si g ∈ Lp (0, 1), alors w ∈ C 0,1 [0, 1], espace des fonctions uniformément
lipschitziennes sur [0, 1].
1
2. Déduire que si u ∈ W 1,p (0, 1), alors u ∈ C 0,1− p [0, 1], si 1 < p < ∞, et u ∈ C 0,1 [0, 1],
si p = ∞.
3. Montrer que l’injection canonique, de W 1,p (0, 1) dans C 0 [0, 1], est continue.
Exercice 11
On considère Ω un ouvert de RN (N ≥ 1). Soit f ∈ Lp (Ω) (1 < p < ∞) tel que :
n→∞
1)(∃{un }n∈N ⊂ W 1,p (Ω))
Z kun − f kLp (Ω) −−−→ 0,
2) (∃C > 0) (∀n ∈ N) |∇un |p dx ≤ C < ∞.
Ω
Montrer que f ∈ W 1,p (Ω) ?
Exercice 12
On considère Ω un domaine borné de classe C 1 et p ∈ [1, N [. Supposons qu’il existe
une constante C > 0 tel que
1. Montrer que q = p∗ ?
2. Déduire qu’on a
(∃C > 0) (∀u ∈ W 1,p (Ω)) kukLp∗ (Ω) ≤ C kukW 1,p (Ω) .
Exercice 13
31
A-Soit u : IRN → IR, N ≥ 3, une fonction radiale de classe C 2 (IRN ) (u(x) ≡ u(r),
r = |x|).
1-Donner l’expression de ∆u en coordonnées hypersphériques.
1 1
2-Pour n ≥ 1, on pose un (x) = 1 α
= 1 où α ∈ (0, N − 2). Montrer que
( n + |x|) ( n + r)α
un (x)
−∆un ≥ C(α, N ) où C(α, N ) > 0 dépend seulement de α et de N.
(|x| + n1 )2
φ2
1-Montrer que est bien définie dans Ω̄ et que
un
2 2
φ φ φ
∇ =2 ∇φ − ∇un .
un un u2n
Problèmes de minimization
2-Le principe de Fermat : La lumière se propage d’un point à un autre sur des
trajectoires telles que la durée du parcours soit minimale, c’est aussi un problème de
minimisation d’une fonctionnelle.
33
34 Problèmes de minimization
Par défintion, on obtient l’existence d’une suite ”minimisante” {xn }n ⊂ E telle que
J(xn ) → M quand n → ∞.
L’existence d’un minimum pour J revient à analyser la ”compacité” de la suite
{xn }n .
Comme dans le cas de dimension finie, nous avons besoin d’une propriété de semi-
continuité inférieure dans une topologie bien choisie pour montrer l’existence d’un
minimum.
Pour commencer, on suppose que E est une espace de Banach réflexif (alors toute
suite bornée est relativement compacte par rapport à la topologie de la convergence
faible).
Pour passer à la limite, on aura besoin de la définition suivante.
faiblement semi continue inférieurement (faib.s.c.i.) en x si, pour toute suite {xn }n qui
converge faiblment vers x, on a :
Notons que J est (faib.s.c.i) ssi pour tout λ ∈ IR, l’ensemble B = {x ∈ E|f (x) ≤ λ}
est faiblement fermé dans E.
Notons aussi que si J est convexe et semi continue inferieurement, alors J est
(faib.s.c.i)
J(x) ≥ α||x||E + β.
Il est évident de voir que si J est coercive, elle est bornée inférieurement et chaque
suite minimisante est bornée.
Notons qu’un point extrémal, (un point où la fonctionnelle J atteint soit un minimum
local ou global soit un maximum local ou global), est un exemple de point critique
d’une fonctionnelle J.
Si E est un espace fonctionnel, en général l’équation J 0 (u) = 0 correspond à une
équation aux dérivées partielles, dans ce cas, J 0 (u0 ) = 0 est l’équation d’Euler satisfaite
par u0 .
Preuve. On pose
M = inf J(x),
E
comme J est coercive, alors |M | < ∞. Soit {xn }n une suite minimisante, il est clair
(par corecivité) que {xn }n est bornée dans E. Rappelons que E est réflexif, on obtient
l’existence d’une sous suite de {xn }n , {xnj } telle que xnj * u faiblement dans E.
Commme J est faib.s.c.i, alors
Donc J(u) = M .
On suppose maintenant que J est strictement convexe. Si u1 , u2 son deux minimums
de J avec u1 6= u2 , on obtient
M ≤ J λu1 + (1 − λ)u2 < λJ(u1 ) + (1 − λ)J(u2 ) = M,
Soit Ω un domaine borné de IRN , pour u ∈ W01,2 (Ω), on peut considérer la forme
linéaire continue −∆u sur W01,2 (Ω) définie par
Z
h−∆u, vi ≡ ∇u ∇v dx.
Ω
0
Clairement −∆u ∈ (W01,2 (Ω)) =W −1,2
et || − ∆u||W −1,2 = ||u||W 1,2 .
0
Définition 2.4 Soit f ∈ W −1,2 (Ω), on dit que u ∈ W01,2 (Ω) est une solution faible du
problème
−∆ u = f dans Ω,
(2.1.1)
u(x) = 0 sur ∂Ω,
si Z
∇u ∇φ dx = hf, φi ∀ φ ∈ W01,2 (Ω).
Ω
J(u0 ) = min
1,2
J(u).
W0 (Ω)
0
Définition 2.5 Soit f ∈ W −1,p , on dit que u ∈ W01,p (Ω) est une solution faible du
problème
−∆ u = f dans Ω,
p
(2.1.2)
u(x) = 0 sur ∂Ω,
si et seulement si
Z
|∇u|p−2 ∇u ∇φ dx = hf, φiW −1,p0 (Ω),W 1,p (Ω) ∀ φ ∈ W01,p (Ω).
0
Ω
On remarque que J est bien definie sur W01,p (Ω) et que J ∈ C 1 (W01,p (Ω), IR). Comme
1 < p < ∞, alors W01,p (Ω) est réflexif.
Soit M = inf u∈W 1,p (Ω) J(u), alors on a le résultat suivant.
0
Théorème 2.2 Soient Ω est un domaine borné dans RN et p ∈]1, ∞[. On suppose que
0
f ∈ W −1,p (Ω), alors il existe une solution faible unique u ∈ W01,p (Ω) du problème
−∆ u = f dans Ω,
p
(2.1.3)
u = 0 si ∂Ω.
p p p−2 |ξ2 − ξ1 |2
|ξ2 | − |ξ1 | − p|ξ1 | hξ1 , ξ2 − ξ1 i ≥ C(p) . (2.1.5)
(|ξ2 | + |ξ1 |)2−p
Problèmes de minimization 39
2) Si p > 2,
p(p − 1)
|ξ1 + ξ2 |p − |ξ1 |p − p|ξ1 |p−2 hξ1 , ξ2 i ≤ (|ξ1 | + |ξ2 |)p−2 |ξ2 |2 , (2.1.6)
2
C(p)
|ξ2 |p − |ξ1 |p − p|ξ1 |p−2 hξ1 , ξ2 − ξ1 i ≥ p
|ξ2 − ξ1 |p . (2.1.7)
2 −1
1 1
ku0 kpW 1,p (Ω) ≤ lim inf kun kpW 1,p (Ω) ,
p 0 n→∞ p 0
et
hf, u0 i = lim hf, un i.
n→∞
i.e.,
J(u0 ) ≤ lim inf inf J(un ).
n→∞
40 Problèmes de minimization
−∆p u + ∆p v = 0,
et par conséquence
Z
(−∆p u + ∆p v)(u − v) dx = 0,
ZΩ
⇒ (|∇u|p−2 ∇u − |∇v|p−2 ∇v)(∇u − ∇v) dx = 0,
Ω
Donc u = v.
Si p < 2, d’après l’inégalité (2.1.4) on obtient que
|∇u − ∇v|2
Z
2−p
dx = 0.
Ω (|∇u| + |∇v|)
pN
Remarque 2.1 Si Ω est un domaine borné et f ∈ Lσ (Ω) avec σ ≥ (p−1)N +p
, alors par
−1,p0
l’inégalité de Sobolev on obtient que f ∈ W (Ω) et
Z
hf, ui = f u dx.
Ω
pN
Donc si f ∈ Lσ (Ω) avec σ ≥ (p−1)N +p
, le problème (2.1.3) admet une solution unique
u0 ∈ W01,p (Ω).
Problèmes de minimization 41
XXXX
La prochaı̂ne inégalité est dûe à T.Kato, elle est souvent utilisé pour démontrer
des estimations a priori des EDP elliptiques, nous donnerons un énoncé général de cet
inégalité.
Proposition 2.1 Soit u ∈ W01,p (Ω) et H ∈ C(IR) une fonction concave croissante
telle que H(u) ∈ W01,p (Ω), alors
Proposition 2.2 Considérons 1 < p < ∞. Soit {un }n ⊂ W01,p (Ω) une suite croissante
bornée dans W01,p (Ω) telle que −∆p un ≥ 0. Alors il existe u ∈ W01,p (Ω) telle que un → u
fortement dans W01,p (Ω).
p−1
Z Z Z Z
p p−2 1 p
|∇un | dx ≤ |∇un | ∇un ∇udx ≤ |∇u| dx + |∇un |p dx.
Ω Ω p Ω p Ω
Z Z
D’où |∇un |p dx ≤ |∇u|p dx. Comme W01,p (Ω) est un espace reflexif on déduit que
Z Ω Z Ω
p
|∇un | dx → |∇u|p dx quand n → ∞ et par conséquence un → u fortement dans
Ω Ω
W01,p (Ω).
XXX
42 Problèmes de minimization
Définition 2.6 On dit que λ ∈ IR est une valeur propre de L s’il existe φ ∈ W01,2 (Ω)\{0}
telle que L(φ) = λφ dans Ω.
Théorème 2.3 Soit Ω ⊂ IRN un domaine borné et a ∈ L∞ (Ω) avec a ≥ 0 p.p dans Ω.
Alors il existe des suites {λk }n ⊂ IR et {φk }k ⊂ W01,2 (Ω) telles que
1) Chaque λk est une valeur propre de L et chaque φk est la fonction propre associée.
2) {λk }k est une suite croissante en k (en prenant en compte la multiplicité) et
lim λk = +∞.
k→∞
3) {φk }k est une base orthonormale de L2 (Ω), φk ∈ L∞ (Ω) et φk 6= 0 pour tout
k ∈ IN ∗ .
λ1 = inf Q(u),
{u∈W01,2 (Ω)}
alors λ1 > 0, et λ1 est la plus petite valeur propre de L. On note E1 l’espace propre
associé a λ1 , alors dim E1 = 1 et si φ1 est une fonction propre associée a λ1 , alors φ1
a un signe constant.
λn = inf Q(u),
{uW01,2 (Ω):u⊥Ek ∀k<n}
N
Remarque 2.2 On a la généralisation suivante : Soit h ∈ Lσ (Ω) pour σ > 2
avec
h
0, considérons le problème de valeurs propres avec poids suivant
−∆ φ + a(x)φ = λh(x) φ dans Ω,
φ = 0 sur ∂Ω.
Il est clair que Qh est bien définie dans W01,2 (Ω). Comme dans le cas où h = 1, on
définit
λ1 = inf Qh (u),
{u∈W01,2 (Ω)}
alors λ1 > 0, et λ1 est la plus petite valeur propre de L. On note E1 l’espace propre
associé a λ1 , alors dim E1 = 1 et si φ1 est une fonction propre associée a λ1 , alors φ1
a un signe constant.
44 Problèmes de minimization
De plus, si
λn = inf Qh (u),
{uW01,2 (Ω):u⊥Ek ∀k<n}
Comme application directe, on a le résultat principal, qui peut être considéré comme
conséquence de l’alternative de Fredholm.
alors
1) Si λ n’est pas une valeur propre, le problème (2.2.1) admet une solution unique
dans W01,2 (Ω).
2) Si λ = λk est une valeur propre alors le problème (2.2.1) admet une solution ssi
h⊥φ pour tout φ ∈ Ek . Dans ce cas la solution générale de (2.2.1) est de la forme
u = u0 + φ ou u0 est une solution fixée de (2.2.1) et φ est une fonction propre de
L associée à la valeur propre λk .
de niveaux, tandis que Moser utilise des fonctions test non linéaires pour obtenir des
estimations a priori.
Un avancement trés imortant a été réalisé par Stampacchia (voir [30]), Ladyzhenskaya-
Ural’tseva [18] et Serrin [31].
Pour simplifier la présentation on considère l’opérateur L = −∆.
L’ideé de base est que la solution d’une équation elliptique linéaire du second ordre
gagne deux dérivées par rapport au second membre de l’équation.
2N
Soit h ∈ Λσ (Ω) avec σ ≥ N +2
, d’aprés l’inegalité de Sobolev, on déduit que h ∈
W −1,2 (Ω), le dual de W01,2 (Ω). Par le Théorème de Lax-Milgram il existe une solution
faible unique u du problème
−∆ u = h dans Ω,
(2.3.1)
u = 0 sur ∂Ω.
1. Si h ∈ Lm (Ω), m > N
2
, alors u ∈ W01,2 (Ω) ∩ L∞ (Ω) ;
2N N ∗∗
2. Si h ∈ Lm (Ω), ≤ m < , alors u ∈ W01,2 (Ω) ∩ Lms (Ω), m∗∗
s =
N + 2s 2s
mN
.
N − 2ms
Dans tous les cas on a u ∈ W 2,m (Ω) et
Lemme 2.1 Soit ψ : IR+ → IR+ une fonction croissante (au sens large) telle que
M ψ(k)δ
ψ(h) ≤ , ∀h > k > 0,
(h − k)γ
δγ
avec M > 0, δ > 1 et γ > 0. Alors ψ(d) = 0, ou dγ = M ψ(0)δ−1 2 δ−1 .
46 Problèmes de minimization
il découle que Z Z
2
|∇Gk u(x)| dx ≤ h Gk u(x) dx.
Ω Ω
Donc
1 1
kGk (u)kL2∗ (Ω) ≤ S 2−1 khkLm (Ω) |Ak |1− 2∗ − m .
D’autre part, puisque Ω est borné, il existe une constante c > 0 telle que kGk (u)kL2∗ (Ω) ≥
ckGk (u)kL2∗ (Ω) .
Donc pour tout z > k, on a Az ⊂ Ak et Gk (s)χAz ≥ (z − k), d’où
1 S2 1 1
(z − k)|Az | 2∗ ≤ khkLm (Ω) |Ak |1− 2∗ − m .
c
Comme conclusion, il résulte que
2∗ ∗ ∗ (1− 1 − 1 )
S2 kf k2Lm (Ω) |Ak |2 2∗ m
|Az | ≤ ∗ .
(c)2 (z − k)2∗
Par conséquent, nous appliquons Lemme 2.1 avec ψ(s) = |As |, et par le fait que
1 1
2∗ 1 − ∗ − > 1,
2 m
N
en tenant compte que m > 2s
. Alors il existe k0 telle que ψ(k) ≡ 0 pour tout k ≥ k0 ,
donc sup |u| ≤ k0 .
Ω
Problèmes de minimization 47
2N N
Pour traiter le cas général h ∈ Lm (Ω) où
≤ m < , on considère une
N + 2s 2s
approximation adéquate de uα comme fonction test dans (2.3.1) (α est choisi
suivant la régularité de h) et on aplique les inégalités de Hölder et de Sobolev.
2. Supposons que Ω est un ouvert borné de classe C k+2,α avec 0 < a < 1, et h ∈
C k,α (Ω), alors u ∈ C k+2,α (Ω̄) et
ou C est indépendante de f .
On pose Z σ
F (x, σ) ≡ f (x, s)ds.
0
Le résultat suivant précise sous quelles conditions la fonctionnelle G est continue et est
de classe C 1 (voir [17] pour la preuve).
Lemme 2.2 Soit f une fonction de Carathéodory. Soit 1 < p < ∞, on suppose qu’il
0
existe a ∈ Lp (Ω), b ≥ 0 tels que
2.5 Applications
Exemple 1 : Soitent Ω ⊂ IRN un domaine borné et q ∈ (0, 1). On considère le
problème semilinéaire suivant
−∆ u = |u|q−1 u dans Ω,
p
(2.5.1)
u = 0 si ∂Ω.
On observe que u = 0 est une solution de (2.5.1). Notre but est de prouver que (2.5.1)
admet une solution non triviale dans W01,2 (Ω). pour ce faire, on définit la fonctionelle
d’énergie
Z Z
1 2 1
J(u) = |∇u| dx − |u|q+1 dx.
2 Ω q+1 Ω
Par conséquent J est corercive et M = inf u∈W 1,2 (Ω) J(u) est fini.
0
Soit {un }n ⊂ W01,2 (Ω) une suite minimisante de M , alors J(un ) → M pour n → ∞.
Par la corercivité de J on déduit facilement que {un }n est bornée dans W01,2 (Ω). Comme
W01,2 (Ω) est un espace réflexif, il existe une sous suite de {un }n (notée aussi {un }n )
telle que un * u0 ∈ W01,2 (Ω) faiblement dans W01,2 (Ω). Par le Théorème de Rellich-
Kondrachov (voir Théorème 1.9), on déduit qu’il existe une autre sous suite (notée
toujours {un }n ) telle que
un * u0 ∈ W01,2 (Ω) faiblement dans W01,2 (Ω), un → u0 fortement dansLα (Ω) ∀α < 2∗
50 Problèmes de minimization
donc Z
1 1
M ≤ J(u0 ) ≤ lim inf kun k2W 1,2 (Ω) − q+1
|u| dx = M.
n→∞ 2 0 q+1 Ω
i.e., J(u0 ) = M et par conséquence J 0 (u0 ) = 0. Donc u0 est une solution faible du
problème (2.5.1). Il reste à prouver que u0 6= 0. Pour cela on va montrer que M < 0.
Soit v0 ∈ W01,2 (Ω)\{0} fixé, pour t ≥ 0, on definit R(t) = J(tv0 ), alors R est
continue sur [0, ∞), R(0) = 0 et
t2 tq+1
Z Z
2
R(t) = J(u) = |∇v0 | dx − |v0 |q+1 dx.
2 Ω q+1 Ω
avec H(s) = 1q |s|q , on attire l’attention du lecteur au fait que J est bien définie dans
l’ensemble
K = W 1,2 (IRN ) ∩ Lq (IRN ).
Comme H est une fonction convexe, alors la fonctionnelle Ĥ définie dans K par Ĥ(u) =
R
IRN
H(u) dx est convexe, faib.s.c.i sur K et Ĥ ∈ C 1 (K, IR). On conclut que J ∈ C 1 est
faib. s.c.i sur K et qu’elle est coercive. On pose
M = inf J(u),
u∈K
alors d’après le Théorème 2.1, il existe u0 ∈ K tel que M = J(u0 ). Donc J 0 (u0 ) = 0,
et par suite u0 est une solution faible du problème (2.5.2). Si q ∈ [2, 2∗ ] alors K =
W 1,2 (IRN ).
Problèmes de minimization 51
On termine cette partie par le résultat dû a Hopf. Pour cela, on a besoin d’une
certaine régularité de la frontière de Ω.
Définition 2.8 On dit que Ω vérifie la condition de sphère intérieure si en tout point
x ∈ ∂Ω, il existe B(y, R) ⊂ Ω, une boule ouverte, telle que x ∈ B̄(y, R).
Une version plus générale du principe de maximum est valable dans W 1,2 (Ω). La
preuve dans ce cas passe par l’inegalité de Harnack.
Pour simplifier la présentation, on suppose que bi = c = 0 et que aij ∈ C(Ω̄) verifient
la condition d’ellipticité donnée ci-dessus.
1,2
Définition 2.9 (sous et sur solution) Soit Ω un domaine de RN et u ∈ Wloc (Ω).
On dit que u est une sur(resp. sous) solution de l’equation
L(v) = 0, (2.5.3)
En se basant sur l’argument d’itération de Moser, voir [24] on obtient les inégalités
de Harnack suivantes.
Si u une sous-solution du problème (2.5.3) dans B2R ⊂ Ω, alors pour tout 1 < q, il
existe une constante positive C2 ≡ C2 (N, q) telle que
Z 1q
uq+ dx ≥ C2 sup u.
B2R BR
Problèmes de minimization 53
Rapellons que q ∈ (0, 1), dans ce cas la fonctionnelle d’énergie est donnée par
Z Z
1 1
J1 (u) = 2
|∇u| dx − uq+1 dx.
2 Ω q+1 Ω +
En suivant les mêmes arguments que dans l’étude du problème (2.5.1), on peut prouver
que le problème (2.5.4) admet une solution non triviale u1 ∈ W01,2 (Ω) telle que J1 (u1 ) <
0. A partir de (2.5.4), nous atteignons que −∆u1 ≥ 0. Par le principle de Maximum fort
on déduit que u1 > 0 dans Ω. Pour conclure il reste à prouver l’unicité de la solution
positive. Ceci sera la conséquence d’un principe de comparaison général prouvé par
Brezis-Kamin pour le laplacien. Ici on va présenter une version générale valable pour
le p−laplacien.
Lemme 2.3 (Principe de comparaison) Soit f une fonction positive continue telle
f (u)
que up−1
↓ avec p > 1. On suppose que u, v ∈ W01,p (Ω) ∩ C 1 (Ω) sont telles que
−∆ u ≥ f (u), u > 0 dans Ω,
p
(2.5.5)
−∆ v ≤ f (v), v > 0 dans Ω.
p
Alors u ≥ v dans Ω.
La preuve du Lemme 2.3 est basée sur une inégalité de type Picone qu’on spécifiera
par la suite.
54 Problèmes de minimization
up up−1
L(u, v) = |∇u|p + (p − 1) |∇v|p
− p |∇v|p−2 ∇v∇u.
vp v p−1
p
p u
R(u, v) = |∇u| − ∇ p−1
|∇v|p−2 ∇v.
v
Alors L(u, v) = R(u, v), L(u, v) ≥ 0 et L(u, v) = 0, p.p dans Ω ssi u = kv dans chaque
composante connexe de Ω.
La démonstration de la Proposition 2.3 est simple, elle est basée sur le développement
up
du terme ∇ vp−1 |∇v|p−2 ∇v.
Pour appliquer l’inégalité de Picone à des equations elliptiques non linéaires on a besoin
de démontrer une extension de la Proposition 2.3 dans W01,p (Ω), plus précisément on a
le lemme suivant
Lemme 2.4 Soit v ∈ W 1,p (Ω) tel que v ≥ δ > 0 dans Ω ; alors pour tout u ∈ C0∞ (Ω),
u ≥ 0 on a
|u|p
Z Z
p
|∇u| ≥ ( )(−∆p v).
Ω Ω v p−1
Preuve. Comme v ∈ W 1,p (Ω) et v ≥ δ > 0 dans Ω, alors il existe une suite {vn }n de
fonctions régulières telle que
v → v dans W 1,p (Ω), v ∈ C 1 (Ω),
n n
(2.5.6)
v → v, p.p, et v > δ dans Ω.
n n 2
0
Comme conséquence de la continuité de l’opérateur −∆p ( de W 1,p (Ω) dans W −1,p ,
p 0 p
p0 = p−1
) on obtient que −∆p vn → −∆p v dans W −1,p , p0 = p−1
. En utilisant l’identité
de Picone appliquée à vn , il résulte
up
|∇u|p ≥ ∇( p−1 )|∇vn |
p−2
∇vn .
vn
Problèmes de minimization 55
Comme
up up
Z Z
−∆p vn p−1 = |∇vn |p−2 h∇vn , ∇( )i
Ω vn Ω vnp−1
up−1 up
Z Z
p−2
= p p−1 |∇vn | h∇vn , ∇ui − (p − 1) |∇vn |p .
Ω vn Ω vnp
−∆p vn −∆p v p
Z Z Z
p
|∇un | ≥ ( p−1 )upn = ( )un .
Ω Ω vn Ω vnp−1
−∆p u ∆p v
Z Z
f (u) f (v) p
( p−1 + p−1 )(v p − up )+ ≥ (p−1
− p−1 )(v − up )+
Ω u v u v
ZΩ
f (u) f (v)
= ( p−1 − p−1 )(v p − up )+ .
[v>u] u v
Par l’hypothèse sur f , on conclut que le terme à droite dans l’égalité précédente est
positif. D’autre part comme w = (v p − up )+ , alors ∇w = p(v p−1 ∇v − up−1 ∇u)χ[v≥u] ,
donc
−∆p u ∆p v
Z Z Z
p−2 w w
( p−1 + p−1 )w = |∇u| h∇u, ∇( p−1 )i − |∇v|p−2 h∇v, ∇( p−1 )i
u v u v
ZΩ p−1
Ω
p−2
Ω
u ∇w − (p − 1)u w∇u
= |∇u|p−2 h∇u, i
Ω u2(p−1)
v p−1 ∇w − (p − 1)v p−2 w∇v
Z
p−2
− |∇v| h∇v, i
Ω v 2(p−1)
v p−1 vp
Z
= [p p−1 |∇u|p−2 h∇u, ∇vi − (p − 1) p |∇u|p − |∇u|p ]
u u
Ω∩[v>u]
up−1 up
Z
p−2
+ [p |∇v| h∇v, ∇ui − (p − 1) |∇v|p − |∇v|p ]
v p−1 vp
Ω∩[v>u]
Z Z
:= K1 (x)dx + K2 (x)dx
Ω∩[v>u] Ω∩[v>u]
et par suite,
Z
f (u) f (v) p
( − p−1 )(v − up ) ≤ 0.
Ω∩[v≥u] up−1 v
f (u) f (v)
Mais sur l’ensemble [v > u], up−1
− v p−1
≥ 0, donc |[v > u]| = 0, et on déduit que
v ≤ u.
où q ∈ (0, p − 1) et h vérifie les conditions du théorème précédent, admet une solution
positive unique dans W01,p (Ω).
Remarque 2.5.1
• En général, on a le même resultat d’unicité si on remplace uq par une fonction
f (x,u)
de Carathéodory f (x, u) telle que up−1
est décroissante uniformément en x ∈ Ω.
Pour démontrer l’existence on a besoin d’imposer plus de conditions sur f .
• Si on remplace l’hypothèse q ∈ (0, p − 1) par q > p − 1, alors le principe de
comparison n’est en général plus valable, voir exercice 2.
où Ω est un domaine borné de IRN et q ∈ (1, 2∗ − 1). Il est clair que la fonctionnelle
d’énergie associée au problème (2.6.1) est donnée par
Z Z
1 2 1
J(u) = |∇u| dx − |u|q+1 dx.
2 Ω q+1 Ω
Par les inégalités de Hölder et Sobolev on obtient que
Z Z q+1
1 2
J(u) ≥ |∇u|2 dx − C(Ω, N ) |∇u|2 dx .
2 Ω Ω
Donc pour étudier l’existence de solution pour le problème (2.6.1), on est obligé de
proposer une autre fonctionnelle adéquate definie avec une contrainte bien choisie. Le
premier résultat dans cette direction est l’existence de ”Multiplicateurs de Lagrange”
pour un problème de minimisation conditionnelle.
M = inf J(u),
S
et supposons qu’il existe u0 ∈ S tel que M = J(u0 ), alors il existe λ ∈ IR tel que
J 0 (u0 ) = λF 0 (u0 ).
Comme application directe on va montrer que le problème (2.6.1) admet une solu-
tion positive pour tout q ∈ (1, 2∗ − 1).
Soit F : W01,2 (Ω) → IR définie par F (u) = |u|q+1 dx. Comme q < 2∗ − 1, alors F
R
Ω
On pose
M = inf J(u).
S
Si F 0 (u) = 0, alors
Z
0
0 = hF (u), ui = (q + 1) |u|q+1 dx = (q + 1),
Ω
D’où l’affirmation.
Soit {un }n ⊂ S une suite minimisante de M , donc nécessairement {|un |}n ⊂ S est
aussi une suite minimisante de M , donc sans perte de généralité on peut supposer que
un ≥ 0, alors
F (un ) = 1 et J(un ) → M pour n → ∞.
Donc {un }n est bornée dans W01,2 (Ω) et par conséquence, en passant à une sous suite
noté toujours par {un }n , on obtient que un * u0 faiblement dans W01,2 (Ω), un → u0
fortement dans Lσ (Ω) pour tout σ < 2∗ et un → u0 p.p dans Ω. Donc u0 ≥ 0 dans Ω.
Comme q + 1 < 2∗ , on déduit facilement que F (un ) → F (u0 ) si n → ∞. Donc
F (u0 ) = 1, de là u0 ∈ S et u0 6= 0.
Par la semi continuité de la norme de W01,2 (Ω) il découle que
J 0 (u0 ) = λF 0 (u0 ).
Donc u0 ∈ S satisfait
−2∆u = λ(q + 1)uq−1 dans Ω,
0 0
(2.6.2)
u0 = 0 sur ∂Ω,
2
R
Choisissons u0 comme fonction test dans (2.6.2), il résulte que λ = q+1 Ω
|∇u0 |2 dx >
λ(q + 1) 1q
0. Maintenant si on pose u1 = ( ) u0 , on peut facilement verifier que u1 ∈
2
W01,2 (Ω), u1
0 et que u1 résout le problème (2.6.1). Par le principe du maximum fort,
il découle que u1 > 0 dans Ω. D’où le résultat.
Remarque 2.3 Il est facile de remarquer qu’on peut appliquer la méthode de mini-
misation conditionnelle si on a une certaine homogénéité dans le problème. Donc à
travers un problème de minimisation auxiliaire (en choisissant une fonctionnelle et
une contrainte bien adéquate) on arrive à prouver l’existence d’une solution modulo
une constante.
on aura besoin des arguments qui s’appliquent directement sur des fonctionnelles
d’energies, qui ne sont pas, en particulier, bornées inféreieurement.
Définition 2.10 Soit E un espace de Banach et J ∈ C 1 (E, IR). Soit {un }n une suite
de E. On dit que {un }n est une suite de Palais-Smale au niveau c pour J (noté
(P S)c ), si
Soit
c := inf max J (γ(t))
γ∈Γ t∈[0,1]
De plus, si J verifie la condition de Palais -Smale au niveau c, alors c est une valeur
critique de J.
Un autre résultat important qui assure l’existence d’une suite de Palais-Smalle pour
certaines fonctionnelles, est le Principe variationnel d’Ekeland.
Corollaire 2.6.1 On suppose que X est un espace de Banach et J ∈ C 1 (E, IR), bornée
inférieurement, alors il existe une suite minimisante {un }n de J telle que
où Ω est un domaine borné de IRN et f est une fonction continue sur IR. On note
Rs
F (s) = 0 f (t)dt. On suppose que f vérifie les hypothèeses suivantes :
f (s)
|f (t) − f (s)| ≤ C|t − s|(|s| + |t| + 1)p−2 et lim = 0.
s→0 s
Problèmes de minimization 63
|F (s)| ≤ C1 (1 + |s|p ).
F (s)
Par l’hypothèse (2) on déduit que la fonction |s|µ
est une fonction croissante si s > M
et décroissate si s < −M .
Alors sous les hypothèses précédente, le problème (2.6.3) admet une solution non
triviale u0 ∈ W01,2 (Ω).
Pour prouver l’existence on va utiliser le Théorème du col. On considère la fonc-
tionnelle d’energie associé au problème (2.6.3) définie par
Z Z
1 2
J(u) = J(u) = |∇u| dx − F (x, u) dx.
2 Ω Ω
Donc J est bien définie sur W01,2 (Ω) et ”comme un exercice” on peut prouver que
J ∈ C 1 (W01,2 (Ω), IR). On commence par prouver le lemmme suivant.
Lemme 2.5 Supposons que les hypothèses précédentes sont verifiées, alors la fonc-
tionnelle J vérifie la condition de Palais-Smalle en c pour tout c ∈ IR.
Preuve. Fixons c ∈ IR, soit {un }n ⊂ W01,2 (Ω) une suite de Palais-Smalle en c, alors
de {un }n (notée toujours {un }n ) et u0 ∈ W01,2 (Ω) telles que un * u0 faiblement dans
W01,2 (Ω), un → u0 fortement dans Lσ (Ω) pour tout σ < 2∗ et un → u p.p. dans Ω.
Par le Théorème de la convergence dominée, et le fait que p < 2∗ , on obtient que
f (un )un → f (u0 )u0 dans L1 (Ω) et F (un ) → F (u0 ) dans L1 (Ω).
et par conséquence
|F (s)| ≤ ε|s|2 + Cε |s|p .
Donc Z Z Z
1 2 2
J(u) ≥ |∇u| dx − ε u dx − Cε |u|p dx.
2 Ω Ω Ω
Problèmes de minimization 65
Maintenant comme p ∈ (2, 2∗ ), par les inégalités de Hölder et Sobolev il résulte que
Z Z p2
1 2 2
J(u) ≥ ( − εC) |∇u| dx − C(ε, Ω, N ) |∇u| dx .
2 Ω Ω
1
J(u) ≥ ( − εC)r2 − rp ≡ D(r).
2
Il est clair que D(r) > 0 si r ∈ (0, r0 ) ou r0 = XX. Donc fixons r0 ∈ (0, r0 ) et soit
α = g(r0 ) > 0. Si ||u||W 1,2 (Ω) = r0 , alors
0
Soit maintenant v0 ∈ W01,2 (Ω) tels que ||v0 ||W 1,2 (Ω) >> r0 . Il s’en suit que
0
Donc on peut fixer s0 >> 1 tel que ||s0 v0 ||W 1,2 (Ω) >> r0 et J(sv0 ) << 0.
0
Soit
Ĉ := inf max J (γ(t))
γ∈Γ t∈[0,1]
Comme J vérifie la condition de Palais-Smale au niveau Ĉ, alors Ĉ est une valeur
critique de J, et par conséquence on obtient l’existence de u0 ∈ W01,2 (Ω) tel que J(u0 =
Ĉ et J 0 (u0 ) = 0.
66 Problèmes de minimization
où Ω est un domaine borné de IRN et f est une fonction de Carathéodory. On note
Rs
F (x, s) = 0 f (x, t)dt. Supposons que f vérifie les hypothèeses suivantes :
f (x, σ)
1. lim supσ→0 ≤ 0 uniformément en x ∈ Ω,
σ
2. Il existe p < 2∗ − 1 tel que |f (x, σ)| ≤ C(1 + |σ|p ) p.p pour x ∈ Ω et σ ∈ IR.
2.7 Exercices.
Exercice 1 :
1-Soit I : E → IR strictement convexe. Montrer que I a au plus un point de minimum
dans E.
2-Supposons de plus que I est différentiable, montrer que I a au plus un point critique
dans E.
Exercice 2 :
Soit E un espace de Banach et I : E → IR une fonctionnelle différentiable. Supposons
que pour tous u, v ∈ E,
hI 0 (u) − I 0 (v), u − vi ≥ 0. (2.7.1)
Montrer que I est convexe. Si l’inégalité (2.7.1) est stricte quand u 6= v, montrer alors
que I est strictement convexe.
Exercice 3 :
Soit Ω un domaine borné de IRN et g ∈ L2 (Ω). On considère un champ de vecteurs
D ∈ (L∞ (Ω))N et l’on recherche u telle que
−∆u + hD, ∇ui = g dans Ω,
(2.7.2)
u = 0 sur ∂Ω,
Montrer que A est une forme bilinéaire définie sur W01,2 (Ω) × W01,2 (Ω) et donner une
condition suffisante sur ||D||∞ pour que A soit coercive.
68 Problèmes de minimization
Exercice 4 : (Convection-diffusion)
Soit Ω un domaine régulier de IRN . On considère un champ de vecteurs H ∈ (L∞ (Ω))2
et l’on recherche φ telle que
−∆φ + hH, ∇φi = f dans Ω,
(2.7.3)
φ = 0 sur ∂Ω,
Exercice 5 :
Soit Ω un ouvert borné de IRN . On considère le problème suivant
1
−∆u = dans Ω,
1 + 2u2
(2.7.4)
u = 0 sur ∂Ω,
1-A l’aide du principe du Maximum, montrer que si u est une solution de (2.7.4), alors
u > 0 dans Ω.
2- Donner la forme variationnelle associée au problème (2.7.4). Montrer que si u ∈
H01 (Ω) alors chaque terme dans la formulation variationnelle est bien défini.
3- Trouver la fonctionnelle J : H01 (Ω) → IR, dont points critiques sont des solutions
faibles du problème (2.7.4).
4-Montrer que lim J(u) = ∞.
||u||→∞
5- On pose
M= inf J(u).
u∈H01 (Ω)
Montrer que J atteint son minimum dans H01 (Ω) et en déduire que le problème (2.7.4)
admet une solution faible.
Problèmes de minimization 69
Exercice 6 :
Montrer que J atteint son minimum dans H01 (Ω) et en déduire que le problème (2.7.5)
admet une solution faible.
Exercice 7 :
1-A l’aide du principe du Maximum, montrer que si u est une solution de (2.7.6), alors
u > 0 dans Ω.
2- Donner la forme variationnelle associée au problème (2.7.6). Montrer que si u ∈
H01 (Ω) alors chaque terme dans la formulation variationnelle est bien défini.
3- Trouver la fonctionnelle J : H01 (Ω) → IR, dont les points critiques sont des solutions
faibles du problème (2.7.6).
70 Problèmes de minimization
Montrer que J atteint son minimum dans H01 (Ω) et en déduire que le problème (2.7.6)
admet une solution faible.
Exercice 8 :
On considère le problème suivant
−∆u + u = 1
dans Ω,
1 + u+ (2.7.7)
u
= 0 sur ∂Ω,
Exercice 9 :
Soit Ω un ouvert borné de IRN . On considère le problème suivant
−∆u + u = |u|p−1 u dans Ω,
(2.7.8)
u = 0 sur ∂Ω,
ou 1 < p < 2∗ − 1.
1- Donner la forme variationnelle associée au problème (2.7.8). Montrer que si u ∈
H01 (Ω) alors chaque terme dans la formulation variationnelle est bien défini.
2- Trouver la fonctionnelle J : H01 (Ω) → IR, dont les points critiques sont des solutions
faibles du problème (2.7.8).
71
Soit
K = {u ∈ W01,2 (Ω) : F (u) = 1}.
et
M = inf J1 (u).
u∈K
Méthode de Monotonie et
applications
où aij , bi , c sont des fonctions continues dans Ω̄, la matrice a(.) ≡ (aij ) est élliptique et
c ≥ 0.
Soit f : IR → IR une fonction lipschitzienne, on considère le problème suivant
L u = f (u) dans Ω,
(3.0.1)
u = 0 sur ∂Ω,
Rappelons la définition suivante :
73
74 Méthode de Monotonie et applications
On a le résultat suivant.
Théorème 3.1 Supposons qu’il existe une sur-solution u et une sous-solution v telles
que u ≤ v, alors le problème (3.0.1) admet une solution minimale u∗ et une solution
maximale w∗ telles que u ≤ u∗ ≤ w∗ ≤ v.
Preuve. Comme f est une fonction lipschitzienne, alors il existe M > 0 telle que
= f (u0 ) − L(u0 ) ≥ 0.
Par récurrence, on arrive à prouver que un est bien définie pour tout n et que la
suite {un }n est une suite croissante en n avec u = u0 ≤ un ≤ v pour tout n ≥ 1. Par
le théorème de la convergence monotone on obtient l’existence de ū ∈ L2 (Ω) telle que
un ↑ ū dans L2 (Ω) et u0 ≤ ū ≤ v dans Ω.
Montrons maintenant que {un }n est une suite bornée. En utilisant (un )+ comme
fonction test dans (3.0.2) il découle que
Z Z
2 2
(|∇(un )+ | + λ(un )+ )dx = (f (un−1 ) + λun−1 )(un )+ dx
Ω ZΩ
≤ (f (v) + λv)(un )+ dx
Ω
Z 21 Z 21
2 2
≤ (f (v) + λv) dx ((un )+ ) dx .
Ω Ω
En utilisant (un )+ comme fonction test dans (3.0.2) et en tenant compte de la mono-
tonie de F , il résulte que
Z
(|∇(un )− |2 + λ(un )2− )dx ≤ C ∀n.
Ω
Pour terminer on va prouver que u∗ est une solution faible de (3.0.1). Soit φ ∈ W01,2 (Ω),
on a
Z Z N Z Z
X ∂un
L(un ) φ dx = ha(x) ∇un , ∇φidx + bi φ dx + c un φ dx.
Ω Ω i=1 Ω ∂xi Ω
76 Méthode de Monotonie et applications
Comme Z Z
(f (un−1 ) + λun−1 )φ dx → (f (u∗ ) + λu∗ )φ dx,
Ω Ω
alors la suite {wn }n est une suite décroissante en n avec u0 ≤ wn ≤ v pour tout n ≥ 1.
Comme dans le premier cas, on obtient l’existence d’une solution du problème
(3.0.1) w∗ tel que u0 ≤ w∗ ≤ v. Par construction, il résulte que u∗ ≤ w∗ .
Remarque 3.1
2. On peut appliquer la méthode de monotonie dans quelques cas où f dépend du gra-
dient de u (c.à.d. f est de la forme f (x, u, ∇u)), à condition d’avoir un principe
de comparaison ainsi qu’une sous-solution et une sur-solution comparables.
3.0.1 Applications
Lemme 3.1 (Principe de comparaison) Soit f une fonction positive continue telle
f (u)
que up−1
↓ avec p > 1. On suppose que u, v ∈ W01,p (Ω) ∩ C 1 (Ω) sont telles que
−∆ u ≥ f (u), u > 0 dans Ω,
p
(3.0.5)
−∆ v ≤ f (v), v > 0 dans Ω.
p
Alors u ≥ v dans Ω.
Il est clair que uλ est une sous-solution du problème (3.0.4). Pour constuire une sur-
solution on considère φ la seule solution du problème
−∆φ = 1, φ > 0, x ∈ Ω,
(3.0.8)
φ = 0.
|∂Ω
Comme 0 < q < 1 < p, on obtient que max{M >0} D(M ) = λ∗ < ∞ et il existe M ∗ > 0
tel que D(M ∗ ) = λ∗ .
Fixons λ ≤ λ∗ , alors φM ∗ est une sur-solution de (3.0.4). Par le principe de com-
paraison dans le Lemme 3.1, il résulte que uλ ≤ φM ∗ . Donc on a construit une sous-
solution et une sur-solution de (3.0.4) qui sont ordonnées. Par la construction établie
dans le Théorème 3.1 on déduit l’existence d’une solution û ∈ W01,2 (Ω) ∩ L∞ (Ω) telle
que uλ ≤ û ≤ φM .
Trivialement û est une solution minimale (pour l’ensemble des solutions positives).
En effet, si ū ∈ W01,2 (Ω) est une autre solution positive de (3.0.4) (pour la même valeur
de λ), on déduit facilement (par le principe de comparaison 3.1) que ū ≥ uλ .) D’parés
la construction de û (voir Théorème 3.1), il résulte que û ≤ ū, donc û est minimale.
On défint maintenant l’ensemble
Λ∗ = sup{λ | tel que le problème (3.0.4) admet une solution dans W01,2 (Ω)}.
Notre but maintenant est de prouver que Λ∗ < ∞. Sans perte de généralité on peut
supposer que Λ∗ > 1. Soit λ > 1 tel que le problème (3.0.4) admet une solution. On
pose vλ = λu0 , alors −∆vλ ≤ λh(x)vλq . Par le Lemme 3.1, on déduit que uλ ≥ λv1 , et
par conséquence si uλ est une solution positive de (3.0.4) pour λ > 1, il découle que
uλ ≥ λv1 ≥ u0 .
Méthode de Monotonie et applications 79
1
Donc on déduit que m1 ≥ . Par la caractérisation variationnelle de m1 , on obtient
p
R
1 |∇w|2 1,2
≤ m1 ≤ R Ω p−1 2 , ∀w ∈ W0 ,
p p Ω g(x)uλ w
et comme uλ ≥ λv1 ,
Z Z
g(x)up−1
λ w
2
≥λ p−1
g(x)v1p−1 w2 ,
Ω Ω
d’où R
|∇w|2
λ p−1
≤R Ω
p−1 2 , ∀w ∈ W01,2 ,
Ω
g(x)v1 w
et par conséquence λp−1 ≤ µ1 où µ1 est la première valeur propre du problème
−∆w = m(g(x)v p−1 )w dans Ω,
1
w | = 0.
∂Ω
1
Donc λ∗ < λ1p−1 .
Pour le problème (3.0.4), on peut résumer les résultats obntenus dans les points
suivants : Il existe Λ∗ tel que
80 Méthode de Monotonie et applications
Par un argument de col on arrive à prouver que pour tout λ ∈ (0, Λ∗ ), le problème
(3.0.4) a au moins deux solutions positives.
Méthode de Monotonie et applications 81
3.1 Exercices.
Exercice 1 :
On considère le problème suivant
−∆u = 1 − |u|p dans Ω,
(3.1.1)
u = 0 sur ∂Ω,
où p > 1. Montrer que le problème (3.1.1) admet une solution u telle que −1 ≤ u ≤ 1
dans Ω.
Exercice 2 :
Soit le problème
−∆u + G(u) = f dans Ω,
(3.1.2)
u = 0 sur ∂Ω,
où f ∈ L2 (Ω) et F est une fonction Lipschitz continue et monotone avec F (0) = 0.
Montrer que le problème (3.1.2) admet une solution unique u.
Exercice 3 :
On considère le problème suivant
−∆u + 2u = f (u) dans Ω,
(3.1.3)
u = 0 sur ∂Ω,
1
où f (u) = 2u + u2 +1
.
1-Montrer que f est croissante.
2-Trouver une sous solution de (3.1.3).
3-Soit φ la solution positive du problème
Exercice 4 :
Soit f : IR → IR une fonction convexe telle que f (0) = 0. Soit u une solution du
problème
−∆u = f (u) dans Ω, u = 0 sur ∂Ω. (3.1.4)
u2 ≮ u1 .
Problème : 1
Première Partie
Soit α > 0, on considère le problème suivant
−∆u = uα1+β dans Ω,
u ≥ 0 dans Ω, (3.1.5)
u = 0 sur ∂Ω,
5-Fixons α ∈ (0, 1], on note uβ la solution positive de (3.1.5) obtenue dans le première
partie. Montrer que si 0 < β1 < β2 , alors uβ2 ≥ uβ1 .
6-On pose β = n1 , on note un = uβ . Montrer que {un }n est une suite croissante en n.
7-En utilisant un comme fonction test, déduire que {un }n est bornée dans W01,2 .
8-Montrer que {un }n converge fortement dans W01,2 vers un élément v et trouver le
problème limite.
9-Montrer que le problème limite admet une solution positive unique dans W01,2 .
10- Donner la fonctionnelle d’energie pour le problème final et montrer que tous ses
termes sont bien définis.
Appendices
Considérons le problème
−∆ u = f dans Ω,
p
(4.0.1)
u = 0 sur ∂Ω.
Notons que le sens de distributions est le sens le plus général qu’on peut donner à cette
équation, c.à.d u vérifie
Z Z
|∇u| p−2
∇u ∇φ dx = f φ dx ∀ φ ∈ C0∞ (Ω).
Ω Ω
85
86 Problèmes de minimization
Notons que pour le cas p = 2, le cadre distributionnel est un cadre naturel pour
étudier des equations avec second membre dans L1 , car ∆u = 0 au sens des distributions
implique que u est harmonique au sens classique.
Pour une fonction mesurable u définie dans Ω, Tk u est définie par (Tk u)(x) = Tk (u(x)).
1,p 1,1
ii) Pour p ∈]1, ∞[, τloc (Ω) est le sous ensemble de τloc (Ω) composé des fonctions u
telles que |∇(Tk (u))| ∈ Lploc (Ω) pour tout k > 0.
1,1
iii) De même, τ 1,p (Ω) est le sous ensemble de τloc (Ω) composé des fonctions u, telles
que |∇Tk (u)| ∈ Lp (Ω) pour tout k > 0.
iv) Enfin, τ01,p (Ω) est le sous ensemble de τ 1,p (Ω), composé des fonctions qui peuvent
être approchées par des fonctions de classe C01 (Ω) : si u ∈ τ01,p (Ω), alors pour tout
k > 0, il existe une suite (φn )n ⊂ C0∞ (Ω) telle que
1,1
Notons que si u ∈ τloc (Ω), alors ∇u n’est pas défini même au sens des distributions,
pourtant on a le lemme suivant qui donne un sens à ∇u.
1,1
Lemme 4.1 [3] Soit u ∈ τloc (Ω), il existe une fonction v : Ω → IRN mesurable unique
telle que
1,1
En outre, u ∈ Wloc (Ω) si et seulement si v ∈ L1loc (Ω), et alors v ≡ ∇u dans le sens
faible habituel.
Définition 4.1 Solution au sens d’entropie Soit f ∈ L1 (Ω), on dit que u ∈ τ01,p (Ω)
est une solution d’entropie du problème
−∆ u = f (x) dans Ω,
p
(4.0.3)
u = 0 sur ∂Ω,
Montrons que chaque terme dans la formule précédente est bien défini :
comme φ ∈ L∞ (Ω), alors
où k = k + kφk∞ ,
ainsi
88 Problèmes de minimization
Z Z Z
p−2
p
|∇u| ∇u ∇(u − φ)dx ≤ |∇u| dx + |∇u|p−1 |∇φ| dx
{|u−φ|<k}
{|u−φ|<k} {|u−φ|<k}
Z Z
p
≤ |∇u| dx + |∇u|p−1 |∇φ| dx
{|u|<k} {|u−φ|<k}
Z Z Z
p p
≤ |∇Tk (u)| dx + c1 |∇u| dx + c2 |∇φ|p dx
Ω
{|u−φ|<k} {|u−φ|<k}
Z Z
≤ c3 |∇Tk (u)|p dx + c2 |∇φ|p dx
Ω {|u−φ|<k}
Z Z
p p
≤C |∇Tk (u)| dx + |∇φ| dx .
Ω {|u−φ|<k}
Puisque Tk (u) ∈ W01,p (Ω) et φ ∈ L∞ (Ω) ∩ W01,p (Ω), alors le premier membre de (4.0.4)
est bien défini.
Maintenant on commence par la démonstration de quelques propriétés de la solu-
tions d’entropie.
Lemme 4.2 [3] Si u ∈ τ01,p (Ω) est une solution d’entropie de (4.0.3) alors pour tout
k>0 Z Z
1 p
|∇u| dx ≤ |f | dx = kf k1 . (4.0.5)
k {|u|<k} Ω
Par conséquent, on obtient l’estimation suivante dans Lp (Ω)
Preuve.
Comme u ∈ τ01,p (Ω) ⇒ Tk (u) ∈ W01,p (Ω) ⇒ Tk (u) ∈ Lp (Ω). Si φ = 0 et grâce à
(4.0.4) on aura
Z Z Z
p−2
|∇u| ∇u ∇u dx = Tk (u) f dx = u f dx ≤ k||f ||1 ,
{|u|<k} {|u|<k}
Z
d’où |∇Tk (u)|p dx ≤ k kf k1 .
Ω
Problèmes de minimization 89
Lemme 4.3 [3] Soit 1 < p < N et Ω un domaine borné de IRN . Considérons u ∈
τ01,p (Ω) tel que Z
1
|∇u|p dx ≤ M, (4.0.7)
k {|u|<k}
N (p−1)
pour tout k > 0. Alors u ∈ Mp1 (Ω) avec p1 = N −p
. Plus précisément, il existe
C = C(N, p) > 0 telle que
n o N
mes |u| > k ≤ CM N −p k −p1 . (4.0.8)
Preuve.
Soient 1 < p < N et u ∈ τ01,p (Ω), donc Tk (u) ∈ W01,p (Ω) pour tout k > 0. D’après
l’inégalité de Sobolev on a
Np
kTk (u)kp∗ ≤ c(N, p)k∇Tk (u)kp où p∗ = .
N −p
Z
1
Grâce à (4.0.7), on déduit que |∇Tk (u)|p dx ≤ kM . Donc kTk (u)kp∗ ≤ c(N, p)(kM ) p .
n o n Ω o
Comme |u| > k = |Tk (u) > k| , il résulte que
p∗
n o ∗ ∗ ∗
mes |u| > k ≤ ε−p kTk (u)kpp∗ ≤ c1 (N, p)(kM ) p k −p .
D’où
n o
mes |u| > k ≤ Ck −p1 ,
N
N (p−1)
avec C = c1 (N, p)M N −p et p1 = N −p
. Donc φu (k) ≤ Ck −p1 , et comme conséquence
u ∈ Mp1 (Ω).
Une estimation similaire sur |∇u| est aussi valide, ceci est énoncé par le lemme suivant.
90 Problèmes de minimization
Lemme 4.4 [3] Soit 1 < p < N et supposons que u ∈ τ01,p (Ω) satisfait (4.0.7) pour
tout k. Alors pour tout h > 0
n o N N (p − 1)
mes |∇u| > h ≤ C(N, p)M N −1 h−p2 , p2 = . (4.0.9)
N −1
Preuve.
Pour k, λ > 0, on pose
n o
Φ(k, λ) = mes |∇u|p > λ, |u| > k ,
Remarquons que
Mk N
Φ(0, λ) ≤ + C(N, p)M N −p k −p1 . (4.0.13)
λ
N
On pose P (k) = Mk
λ
+ cM N −p k −p1 , en minimisant P (k), en k, on obtient que
1 N −p N (p−1) N
Φ(0, λ) ≤ 1 + cp1 p(N −1) λ− p(N −1) M N −1 ,
p1
d’où
N N (p−1)
Φ(0, λ) ≤ C(N, p)M N −1 λ− p(N −1) .
On pose λ = hp , alors
N (p−1)
n o N
mes |∇u| > h ≤ C(N, p)M N −1 h− (N −1) .
p p
et par conséquent
n o N N (p − 1)
mes |∇u| > h ≤ C(N, p)M N −1 h−p2 avec p2 = .
(N − 1)
D’où le résultat.
Théorème 4.1 Soit 1 < p < N et Ω un domaine borné, alors le problème (4.0.3)
admet une solution entropique u telle que u ∈ τ01,p (Ω). De plus,
N (p−1) N (p−1)
où p1 = N −p
et p2 = N −1
.
Dans le cas p > 2 − 1
N
la solution u appartient à W01,q (Ω) pour tout q < p2 et
||u||W 1,σ (Ω) ≤ C(Ω, σ)||f ||L1 (Ω) pour tout σ < p2 .
0
92 Problèmes de minimization
Preuve.
Pour simplifier la présentation, on va supposer que f ≥ 0.
L’idée principale de la demonstration est de procéder par approximation.
Étape 1.
On pose fn (x) = Tn (f (x)), il est clair que {fn } ⊂ L∞ (Ω) et que fn ↑ f dans L1 (Ω).
Comme fn ∈ L∞ (Ω), le problème suivant
−∆p un = fn
dans Ω,
(4.0.15)
un = 0 sur ∂Ω,
admet une solution faible unique un ∈ W01,p (Ω). Comme Tk (un ) ∈ W01,p (Ω) ∩ L∞ (Ω)
pour tout k > 0, donc en prenant Tk (un ) comme fonction test dans (4.0.15) on obtient
que Z Z
p−2
|∇un | ∇un ∇Tk (un ) dx = fn Tk (un ) dx ≤ Ck,
Ω Ω
donc Z
1
|∇un |p dx ≤ c, (4.0.16)
k {|un |<k}
i.e., Z
|∇Tk (un )|p dx ≤ k c. (4.0.17)
Ω
Par voie de conséquence, pour tout k > 0 fixé et modulo une sous-suite, il existe
wk ∈ W01,p (Ω) tel que Tk (un ) * wk faiblement dans W01,p (Ω), et Tk (un ) → wk p.p dans
Ω.
En tenant compte du fait que Tk+h (un ) = Tk (Th (un )), on définit la fonction me-
surable u par Tk (u) = wk . Il est clair que u est bien définie et que Tk (un ) → Tk (u)
fortement dans Lq (Ω) ∀q ≥ 1.
N (p−1) N (p−1)
où p1 = N −p
et p2 = N −1
.
Problèmes de minimization 93
1
Supposons que p > 2 − N
, alors p2 > 1 et par conséquent {un } sera bornée dans
W01,q (Ω) pour tout q < p2 . Ensuite un * u faiblement dans W01,q (Ω). Soit ϕ ∈ C0∞ (Ω),
on a Z Z
p−2
|∇un | ∇un ∇ϕ dx = fn ϕ dx.
Ω Ω
Il est clair que un → u fortement dans Lq (Ω) tel que 1 ≤ q < p∗2 .
Notons que {fn }n est une suite croissante en n et par conséquent {un }n est une
suite croissante en n et donc un ↑ u p.p. dans Ω.
Par suite
Z Z
p−2
|∇Tk (un )| ∇Tk (un )∇Tk (u − φ) dx = Tk (u − φ)f dx.
Ω Ω
Montrons que Tk (un ) → Tk (u) fortement dans W01,p (Ω). Nontons que pour k > 0
fixé, Tk (s) est une fonction croissante concave pour s ≥ 0, alors par l’inégalité de Kato
dans Proposition 2.1, il découle que −∆p Tk (un ) ≥ 0. Comme la suite {Tk (un )}n est
une suite crroissante bornée, d’après le résultat de compacité Proposition 2.2 on déduit
que Tk (un ) → Tk (u) fortement dans W01,p (Ω).
Reste à prouver l’unicité. Notons que si v est une autre solution entropique, alors
par la monotonie de fn , on déduit que u ≤ v. Il reste à prouver que v ≤ u.
En utilisant comme fonction test Th (u) et Th (v) dans la formulation entropique de
u et v, en obtient que
Z Z
p−2
|∇u| ∇u ∇(u − Th (v)) dx = f Tk (u − Th (v)) dx,
{|u−Th (v)|<k} Ω
Z Z
p−2
|∇v| ∇v ∇(v − Th (u)) dx = f Tk (v − Th (u)) dx.
{|v−Th (u)|<k} Ω
Z
|∇u|p−2 ∇u ∇(u − Th (v)) dx
{|u−Th (v)|<k}
Z
+ |∇v|p−2 ∇v ∇(v − Th (u)) dx (4.0.18)
{|v−Th (u)|<k}
Z
= f (Tk (u − Th (v)) + Tk (v − Th (u))) dx.
Ω
Soit
Z
I = |∇u|p−2 ∇u ∇(u − Th (v)) dx
{|u−Th (v)|<k}
Z
+ |∇v|p−2 ∇v ∇(v − Th (u)) dx.
{|v−Th (u)|<k}
Problèmes de minimization 95
On pose
A0 = x ∈ Ω : |u − v| < k, |u| < h, |v| < h ,
Soit maintenant
A1 = x ∈ Ω : |u − Th (v)| < k, |v| ≥ h ,
donc Z Z
p−2
|∇u| ∇u ∇(u − Th (v)) dx = |∇u|p dx ≥ 0,
A1 A1
et sur l’ensemble
A2 = x ∈ Ω : |u − Th (v)| < k, |v| < h, |u| ≥ h ,
nous obtenons
Z Z
p−2
|∇u| ∇u ∇(u − Th (v)) dx = |∇u|p−2 ∇u (∇u − ∇v) dx,
A2 A2
Z
≥ − ∇u|p−2 ∇u ∇v dx.
A2
De la même façon, on peut définir les ensembles A01 et A02 comme suit
et
A02 = {x ∈ Ω : |v − Th (u)| < k, |u| < h, |v| ≥ h}.
et
Z Z
p−2
|∇v|p−2 ∇v ∇v − ∇u dx,
|∇v| ∇v ∇v − ∇Th (u) dx =
A02 A02
Z
≥ − |∇v|p−2 ∇v ∇u dx.
A02
96 Problèmes de minimization
On conclut que
Z Z
p
I ≥ I0 + |∇u| dx − |∇u|p−2 ∇u ∇v dx
A1 A2
Z Z
+ |∇v|p dx − |∇v|p−2 ∇v ∇u dx,
A01 A02
Z Z
p−2 p−2
≥ I0 − |∇u| ∇u ∇v dx + |∇v| ∇v ∇u dx ,
A2 A02
≥ I0 − I3 ,
où Z Z
p−2
I3 = |∇u| ∇u ∇v dx + |∇v|p−2 ∇v ∇u dx.
A2 A02
Comme
k∇ukp−1
Lp ({h≤|u|≤h+k}) k∇vkL ({h−k≤|v|≤h}) → 0
p
quand h → ∞ pour tout k > 0. De la même façon on obtient la même conclusion pour
le deuxième terme de I3 .
Donc I3 → 0 quand h → ∞.
où ε(h) → 0 quand h → ∞ pour tout k fixé > 0. Puisque A0 (h, k) converge vers
{x ∈ Ω : |u − v| < k},
Comme
Z
∇vkpLp ({|u−v|<k}) |∇u|p−2 ∇u − |∇v|p−2 ∇v ∇u − ∇v dx
λk∇u − ≤
{|u−v|<k}
si p > 2 et
|∇u − ∇v|2
Z
2−p
dx ≤
{|u−v|<k} (|∇u| + |∇v|)
Z
|∇u|p−2 ∇u − |∇v|p−2 ∇v ∇u − ∇v dx
{|u−v|<k}
pour p < 2, il résulte que ∇u − ∇v = 0 p.p. et par consequence Tk (u) = Tk (v) pour
tout k > 0. Donc u = v p.p. D’où le résultat.
Remarques :
1- Le cas où f change de signe est traité d’une manière similaire. On renvoit le
lecteur au [22] pour plus de détails.
98 Problèmes de minimization
4.1 Applications.
Application I
Comme conséquence on obtient le résultat de compacité suivant :
1 N (p−1)
Théorème 4.2 Soit p > 2 − N
et 1 < q < p2 = N −1
. On considère l’opérateur
T : L1 (Ω) → W01,q (Ω) définie par T (f ) = u où u est la solution entropique unique du
problème (4.0.3), alors T est un opérateur compact.
Preuve : D’après le Théorème 4.1, on déduit facilement que T est bien défini.
Commençons par prouver que T est continu.
Soit {fn }n ⊂ L1 (Ω) telle que fn → f dans L1 (Ω). Soit un la solution du problème
(4.0.3), avec donnée fn . D’après les Lemmes 4.3 et 4.4 on déduit que {un }n est bornée
N (p−1)
dans Mp1 (Ω) avec p1 = N −p
et que {|∇un |}n est bornée dans Mp2 (Ω) avec p2 =
N (p−1)
N −1
. Notons que
−∆p un + −∆p um = fn − fm .
Fixons 1 < q < p2 , par l’inegalité algébrique (2.1.7) si p > 2 (ou bien (2.1.5) si p < 2),
en utilisant l’inégalité de Hölder et le fait que {un }n est bornée dans Mp1 (Ω), il résulte
que Z Z
p
|∇(Tk (un − um ))| dx ≤ k |fn − fm |dx.
Ω Ω
Problèmes de minimization 99
On pose wn = un − um , donc
Z Z
p
|∇Tk (wn,m )| dx ≤ k |fn − fm |dx = kMn,m .
Ω Ω
Et par conséquence ||wn,m ||W 1,q (Ω) ≤ CMn,m → 0 si n, m → ∞. Donc {un }n est une
0
suite de Cauchy dans W01,q (Ω) et donc un → u fortement dans W01,q (Ω). Il n’est pas
difficile de prouver que u est la solution entropique du problème (4.0.3), avec donnée
f.
Prouvons maintenant la compacité de T . On va suivre les mêmes arguments que
ceux de [6]. Comme dans le cas précédent, on considère {fn }n une suite bornée de L1 (Ω)
et un la solution du problème (4.0.3), avec donnée fn . Comme {|∇un |}n est bornée dans
N (p−1)
Mp2 (Ω) avec p2 = N −1
, on déduit, à une sous suite, que un * u faiblement dans
W01,q (Ω).
Soit D ⊂ Ω un ensemble compact et φ ∈ C0∞ (Ω) telle que 0 ≤ φ ≤ 1 et φ = 1 dans
D. En utilisant φ(Tk (un − u)) comme function test dans l’équation de un , prenant en
compte de la convergence faible de un , on déduit que
Z
φ(|∇un |p−2 ∇un − |∇u|p−2 ∇u)∇Tk (un − u)dx ≤ C(D)k.
D
Supposons pour simplifier la présentation que p > 2 (sinon on utislise l’inégalité (2.1.7)
si p < 2), pour θ < 1 fixé, on aura
Z Z Z
θ θ
|∇(un − u)| dx = |∇(un − u)| dx + |∇(un − u)|θ dx
D {|un −u|≤k}∩D {|un −u|≥k}∩D
Z 1−θ Z
≤ |∇(un − u)| dx + {|un − u| ≥ k} ∩ D ( |∇(un − u)|dx)θ
θ
{|un −u|≤k}∩D D
Z 1−θ
θ
p
≤ C(D)( |∇Tk (un − u)| dx) p + C(D){|un − u| ≥ k} ∩ D .
D
Donc
Z Z
θ
lim sup |∇(un − u)| dx ≤ lim sup C(D)( |∇Tk (un − u)|p dx) p ≤ C(D)k 1−θ .
θ
n→∞ D n→∞ D
Donc ∇un → ∇u p.p dans Ω et par conséquence, par le lemme de Vitali on déduit que
un → u fortement dans W01,q (Ω) pour tout q < p2 .
Application II
On considère le problème suivant :
−∆p u = |∇u|q + λg dans Ω,
u ≥ 0 dans Ω, (4.1.2)
u = 0 sur ∂Ω,
1
où p > 2 − N
, 1 < q < p2 et g ∈ L1 (Ω) avec g 0.
Par une solution du problème (4.1.2), on veut dire une fonction u telle que |∇u|q ∈
L1 (Ω) et u vérifie (4.1.2) au sens entropique avec f ≡ |∇u|q + λg.
Commençons par prouver le résultat de non-existence suivant.
Théorème 4.3 Il existe λ̄ > 0, tel que si λ > λ̄, alors le problème (4.1.2) n’admet pas
de solution positive.
Preuve : Soit u une solution entropique de (4.1.2) et φ ∈ C0∞ (Ω). Nous testons
q
l’équation (4.1.2) par |φ|α ou α = q−(p−1) , on déduit que
Z Z Z
p−1 α−1 q α
α |∇u| |φ| |∇φ|dx ≥ |∇u| |φ| dx + λ f |φ|α dx.
Ω Ω Ω
On pose Z
C(α) |∇φ|α dx
Ω
λ̄ = inf Z
φ∈C0∞ (Ω)
f |φ|α dx
Ω
1
Théorème 4.4 Soit p > 2 − N
, 1 < q < p2 et g ∈ L1 (Ω) avec g 0. Alors il existe
λ∗ > 0 tel que pour tout λ < λ∗ , le probleme (4.1.2) admet une solution entropique u
telle que u ∈ W01,σ (Ω) pour tout σ < p2 . En particulier |∇u|q ∈ L1 (Ω).
Preuve : Notons que d’après le Théorème 4.1, si v est une solution entropique de
(4.0.3), alors pour tout 1 ≤ σ < p2 , il existe une constante Cσ (Ω) telle que
Soit q < σ0 < p2 fixé, on considère λ∗ > 0 telle qu’il existe l > 0, avec
1
C0 (l + λ∗ ||f ||L1 (Ω) ) = l q ,
1
E = {v ∈ W01,1 (Ω) : v ∈ W01,σ0 (Ω) et ||∇v||Lσ0 ≤ l q }. (4.1.4)
E est clairement un ensemble convexe fermé de W01,1 (Ω). On définit maintenant l’opérateur
T : E → W01,1 (Ω)
v → T (v) = u
Puisque |∇v|q + λg ∈ L1 (Ω), alors il existe une solution entropique unique u avec
|∇u|σ ∈ L1 (Ω) pour tout σ < p2 . Par conséquence T est bien defini.
On affirme que
1. T (E) ⊂ E,
Donc u ∈ E.
Pronvons maintenant la continuité de T par rapport à la topologie de W01,1 (Ω). Soit
{vn }n ⊂ E telle que vn → v fortement dans W01,1 (Ω). On pose un = T (vn ) et u = T (v).
Notre but est de prouver que ||un − u||W 1,1 (Ω) → 0 si n → ∞. Donc il suffit de
0
∇v||Lσ (Ω) → 0 si n → ∞ pour tout σ < p2 . Comme q < p2 et Ω est un domaine borné
on déduit notre résultat.
Il reste à prouver la compacité de T .
Soit {vn }n ⊂ E une suite bornée dans W01,1 (Ω). Comme {vn }n ⊂ E, alors ||∇vn ||Lσ0 (Ω) ≤
C, donc à une sous suite près, notée toujours vn , on conclut que vn * v faiblement
dans W01,σ0 (Ω).
On pose
fn = |∇vn |q + λg,
Problèmes de minimization 103
alors ||fn ||L1 (Ω) ≤ C. D’après le résultat de compacité du Théorème 4.2, on déduit que,
à une sous suite, unk → u fortement dans W01,1 (Ω). Donc T est compact.
Comme conclusion, et en utilisant le Théorème du point fixe de Schauder on obtient
l’existence de u ∈ E telle que T (u) = u, alors u ∈ W01,σ (Ω) pour tout σ < p2 et u est
une solution de (4.1.2).
104 Bibiographie
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