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Lycée Saint-Sernin à Toulouse Enseignement de spécialité Regard croisé

Année 2022-2023 SES Terminale


Chapitre 4 :
Quelle action publique pour l’environnement ?
OA3 : En prenant l’exemple du changement climatique, connaître les principaux instruments dont
disposent les pouvoirs publics pour faire face aux externalités négatives sur l’environnement :
réglementation, marchés de quotas d'émission, taxation, subvention à l’innovation verte. Comprendre
que ces différents instruments présentent des avantages et des limites, et que leur mise en œuvre peut se
heurter à des dysfonctionnements de l’action publique.
Sommaire :
1. Avantages et limites des instruments de la politique climatique
2. Les dysfonctionnements de l’action publique pour l’environnement

1. Avantages et limites des instruments de la politique


climatique
Activité n°1
Travail à réaliser :
A partir des documents ci-dessus et de recherches personnelles, répondez aux questions suivantes :
1) Quel est le but de la politique climatique ?
Par une action combinée et complémentaire de quatre instruments (réglementation, taxation, marché de
quotas et subvention) dont disposent les Etats, il s’agit de lutter contre le réchauffement climatique.
2) Quels sont les deux types d’instruments de la politique climatique ?
L’instrument de la contrainte (règlementation) et les instruments de l’incitation (taxation et marché de
quotas, subvention).
3) Reproduisez le tableau et regroupez les avantages et inconvénients de chaque instrument.
Principe Exemples Avantages inconvénients
La -La circulation -méthode éprouvée qui bénéficie de -difficultés dans la définition de la norme,
réglementation alternée dans les l'expérience et des structures acquises dans la définition du niveau et des seuils de
villes dans d'autres domaines. pollution notamment dans un contexte
-Interdiction -la contrainte qu'exerce l’État sur la d'information imparfaite.
d'utiliser certains population visée garantit l'adhésion -difficultés de faire appliquer une norme
produits polluants systématique. face à des situations hétérogènes, des
dans l'agriculture -en cas de non respect, la sanction entreprises hétérogènes.
comme certains encourue est connue. -dégradation de la compétitivité des
pesticides -plafonne ou supprime les pollutions entreprises.
-Limitation de la dangereuses aux effets irréversibles. -risque de contournement de la norme si
consommation -faible coût de mise en œuvre. elle est trop exigeante (fraude,
d'eau notamment -vecteur d'innovation pour trouver des délocalisation).
en période de substituts aux produits dangereux. -génère des coûts de contrôle du respect des
sécheresse normes.
-Interdiction du -pas d'incitation à faire mieux que la
Bisphénol A norme.
La taxation -Ecotaxe -faible coût de mise en place car elle peut -difficultés d'évaluer le taux optimal de la
-Eco-participation s’ajouter à un système déjà inxistant de taxe en raison de l'insuffisance des
-TIPP lever d’impots et taxes. évaluations du coût des dommages de la
-Bonus-malus -procure des recettes fiscales aux pollution.
écologique pouvoirs publics qui peuvent être allouées -possibilités de contournement de la taxe
à des projets de dépollution. par les agents notamment si elle est perçue
-à la différence de la norme, la taxe est comme injuste.
plus appropriée aux situations -mise en place internationale difficile en
hétérogènes. Les agents sont libres de raison d’une absence d’harmonisation
choisir leur niveau de pollution. fiscale  risque de dumping
-incite à moins polluer ou à adopter des environnemental.
comportements innovants vertueux. -en raison de la propension à consommer
-désincite les comportements pollueurs. plus élevée et de la structure des dépenses
des ménages les plus pauvres, une taxe qui
frapperait la consommation d’énergies
fossiles affecterait davantage les ménages
les plus pauvres.
Le marché de -Le marché de -vraie liberté de choix pour les émetteurs, -difficulté de déterminer une quantité
quotas quotas d'émission ils s’en remettent aux lois du maché. Dans optimale de permis à polluer.
d’émission européen de CO2 les faits, le pollueur va devoir faire un Comme tout marché, le marché des quotas
depuis 2005 calcul en comparant les coûts générés par peut être victime :
la dépollution et le fait d’acquérir des - de fraudes (ententes entre revendeurs
quotas : il optera pour la solution qui lui pour fournir un certain nombre de quotas à
est la moins coûteuse. un prix et à un moment convenu) ;
-les entreprises vertueuses peuvent - de comportements spéculatifs (certains
récupérer les coûts de la dépollution à achètent de quotas d’émission uniquement
travers la revente de quotas aux pour les vendre en misant sur une évolution
entreprises polluantes. favorable des prix  spéculation)
-les pouvoirs publics peuvent fixer un entraînent une forte instabilité des prix qui
plafond global d’émissions à ne pas peut gêner les entreprises au moment de
dépasser pour un type d’activité en faire des choix.
particulier ou pour chaque entreprise. -favorise plutôt les grosses entreprises qui
-incite à l’innovation. ont les moyens d’acheter des quotas pour
polluer.
4) Quel est le principe de l’écotaxe et du marché de quotas d’émission ?
Le principe du pollueur-payeur, c’est-à-dire l’internalisation des effets externes dont les agents
économiques (producteurs, consommateurs…) sont à l’origine.
5) En quoi la taxation est-elle un outil incitatif ?
Parce qu’elle oblige les agents économiques à modifier les comportements en innovant ou bien à mettre en
place des dispositifs de dépollution.
6) Quelles sont les trois raisons qui expliquent le faible investissement dans agents privés dans les
technologies vertes ?
Les conséquences de l’activité économique sur le climat sont des externalités négatives. Elles n’entrent
donc pas dans le calcul économique des agents privés. Ces derniers n’ont aucun intérêt à investir dans la
réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. De plus, les investissements réalisés par les entreprises
s’orientent vers des domaines qu’elles connaissent déjà et qui sont encore aujourd’hui trop orientés vers
des activités carbonées. Enfin, sans intervention de la puissance publique, le rendement privé d’une
innovation est inférieur à son rendement social. Lorsqu’un nouveau procédé ou un nouveau produit est
lancé sur le marché, l’accès à ces « nouveautés » devient non excluable.
7) Quelles solutions l’Etat et les collectivités locales peuvent-ils apporter ?
L’État et les collectivités locales peuvent inciter les entreprises à innover en accordant des subventions
directes à la R&D réalisée dans des technologies bas-carbone ou en protégeant les innovations par des
dépôts de brevets à l’INPI. Ils peuvent aussi sanctionner les investissements réalisés dans les secteurs
fortement émetteurs de gaz à effet de serre en imposant une taxe sur les profits ainsi générés. Ils peuvent
enfin prendre à leurs charges, dans des laboratoires publics, le financement de la recherche fondamentale,
qui permet d’accroître les connaissances scientifiques dans le domaine.

2. Les dysfonctionnements de l’action publique pour


l’environnement
Activité n°1
Travail à réaliser :
1) Pourquoi la France a-t-elle été sanctionnée par la Cour de justice de l’UE ?
La France a été sanctionnée par la Cour de justice de l’Union européenne en raison du non-respect de la
directive de 2008 sur la qualité de l’air : la directive est donc ineffective dans de nombreuses grandes villes.
(Ineffectivité)
2) Pourquoi les réglementations environnementales ont-elles été inefficaces dans le cas de l’usine
Synthron ?
Les règlementations environnementales ont été inefficaces dans le cas de l’usine Synthron parce qu’elles
ont été impuissantes à empêcher une quarantaine de pollutions accidentelles et deux graves incendies.
(Inefficacité)
3) Pourquoi une mesure en faveur de l’environnement peut-elle être inefficiente ?
Une mesure en faveur de l’environnement peut être inefficiente si son coût est très élevé : se pose alors la
question de la légitimité de la décision. (Inefficience)

Activité n°2
Travail à réaliser :
1) Quels problèmes la hausse de la fréquentation touristique peut-elle provoquer dans les zones
soumises à un stress hydrique ?
La hausse de la fréquentation touristique peut provoquer des pénuries d’eau dans les zones soumises à un
stress hydrique : il peut en résulter une baisse de la productivité agricole et des pénuries alimentaires.
2) Expliquez le passage souligné.
Il y a une contradiction entre la politique visant à attirer un nombre croissant de touristes en provenance de
pays lointains et la politique visant à réduire les émissions de Gaz à Effet de Serre : la hausse du nombre
de touristes accroît le nombre de trajets en avion qui sont des sources d’émissions de CO2.

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