symbolo : « 19. L'Esprit Saint [à l'inverse du Père et du Fils] n'a pas encore été étudié avec autant d'abondance et de soin par les doctes et grands commentateurs des divines Écritures, de telle sorte qu'il soit aisé de comprendre également son caractère propre, qui fait que nous ne pouvons l'appeler ni Fils ni Père, mais seulement Esprit Saint. »5 Il semble donc qu'à ce moment, où il n'est pas encore évêque mais doit parler à des évêques, Augustin, qui connaissait sans doute le De Spiritu Sancto d'Ambroise, avait peu ou n'avait pas fréquenté la litté rature grecque sur le sujet, même lorsque celle-ci était traduite en latin, comme c'était le cas du De Spiritu Sancto de Didyme. Quelques années plus tard, en 405, devenu évêque d'Hippone, étant en correspondance avec Jérôme, il lui dit, dans la lettre Iam pridem caritati tuae, que, sur six auteurs mentionnés, dont Didyme, il n'en a lu aucun — quorum ego fateor neminem legi6 —. Et il lui fait remarquer que le nom de Didyme n'est pas une recommandation, puisqu'il l'a lui-même, Jérôme, condamné en même temps qu'Origène. Il se méfie, par conséquent, d'errer avec quelqu'un qui erre ! Et il est probable qu'à ce moment, Augustin, qui mettait toutes ses forces à combattre le donatisme, jugeait inutile d'avoir à connaître la pensée d'un auteur qui passait pour ori- géniste. Cependant Augustin a entrepris d'écrire un ouvrage sur la Trinité ; depuis 399, il l'a mûri longuement, écrit plus longuement encore. Il laisse entendre au début,
5. Œuvres de saint augustin, t. IX, Exposés généraux de
la foi, Desclée de Br. 1947, De fide et symbolo, 19, p. 57, trad. J. Rivière. 6. Lettre 116, 23, dans la collection des Lettres de Saint Jérôme, tome VI, p. 66, CUF 1958, trad. J. Labourt.