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L'INFLUENCE 125

Augustin écrit en 393, dans son Traité De fide et


symbolo : « 19. L'Esprit Saint [à l'inverse du Père et du
Fils] n'a pas encore été étudié avec autant d'abondance
et de soin par les doctes et grands commentateurs des
divines Écritures, de telle sorte qu'il soit aisé de
comprendre également son caractère propre, qui fait que
nous ne pouvons l'appeler ni Fils ni Père, mais seulement
Esprit Saint. »5 Il semble donc qu'à ce moment, où il
n'est pas encore évêque mais doit parler à des évêques,
Augustin, qui connaissait sans doute le De Spiritu Sancto
d'Ambroise, avait peu ou n'avait pas fréquenté la litté
rature grecque sur le sujet, même lorsque celle-ci était
traduite en latin, comme c'était le cas du De Spiritu
Sancto de Didyme. Quelques années plus tard, en 405,
devenu évêque d'Hippone, étant en correspondance avec
Jérôme, il lui dit, dans la lettre Iam pridem caritati tuae,
que, sur six auteurs mentionnés, dont Didyme, il n'en a
lu aucun — quorum ego fateor neminem legi6 —. Et il
lui fait remarquer que le nom de Didyme n'est pas une
recommandation, puisqu'il l'a lui-même, Jérôme,
condamné en même temps qu'Origène. Il se méfie, par
conséquent, d'errer avec quelqu'un qui erre ! Et il est
probable qu'à ce moment, Augustin, qui mettait toutes
ses forces à combattre le donatisme, jugeait inutile d'avoir
à connaître la pensée d'un auteur qui passait pour ori-
géniste.
Cependant Augustin a entrepris d'écrire un ouvrage
sur la Trinité ; depuis 399, il l'a mûri longuement, écrit
plus longuement encore. Il laisse entendre au début,

5. Œuvres de saint augustin, t. IX, Exposés généraux de


la foi, Desclée de Br. 1947, De fide et symbolo, 19, p. 57, trad.
J. Rivière.
6. Lettre 116, 23, dans la collection des Lettres de Saint Jérôme,
tome VI, p. 66, CUF 1958, trad. J. Labourt.

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