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§ 25-27 167

les anges sont saints par la participation de l'Esprit Saint


et par l'habitatation en eux du Fils Unique de Dieu, qui
est saint et qui est la communication du Père, dont le
Sauveur dit : « Père saint c ».

26. Si donc les anges ne sont pas saints par leur propre
substance, mais par une participation de la Sainte Trinité,
cela signifie que la substance des anges est différente de
la Trinité1. Car de même que le Père qui sanctifie est
autre que ceux qui sont sanctifiés et de même que le Fils
est autre que ceux qu'il rend saints, de même l'Esprit
Saint est d'une substance différente de ceux qu'il sanctifie
par le don abondant de lui-même.

27. Que des hérétiques1, par contre, avancent que les


anges sont saints en vertu de leur condition naturelle, ils
seront alors obligés de dire en conséquence qu'ils sont
ô[i.oouaiouç (consubstantiels 2) à la Trinité et qu'ils sont
immuablement saints en vertu de leur substance. Mais
s'ils reculent devant cette conclusion et s'ils disent que
les anges peuvent bien être de la même nature que les

ni en aucune façon un ange »... etc. Il est bon de se souvenir ici


du Chap. I de VÉpître aux Hébreux.
§27. 1. Ce sont, indistinctement nommés, des Pneumato-
maques. Dans le De Trin., II, 19, 2, 548 B, Didyme leur donne le
nom de « Macédoniens ». Ils identifiaient la sainteté des anges à
celle du Saint Esprit. Le fait de ne pas les désigner encore d'un
nom déterminé marque évidemment ï'antérioriré du De Sp.S. sur
le De Trin., mais aussi laisse entendre que ces adversaires, dans
le temps assez long écoulé entre les deux livres (375-390 ?), se sont
plus nettement définis puisqu'on peut les désigner sous le couvert
d'un éponyme.
§27. 2. Nous le redisons (cf. § 16) : Jérôme a préféré garder ici
le terme grec ô\ioo\>aiouç. Le terme latin consubstantialis pouvait
bien lui paraître un néologisme ; mais la suite montrera que ce
n'est pas seulement par purisme littéraire que Jérôme rejette tel
ou tel mot.

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