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Nadia AIMADE
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N° d’ordre du module
M32-B
Intitulé du module DIDACTIQUE
Nature du module
COMPLEMENTAIRE
(Majeur / Complémentaire)
Semestre d’appartenance du module SEMESTRE 5
Département d’attache DLLF
Etablissement dont relève le module
FLSHR
Les années cinquante et soixante ont été marquées par une évolution de fond de la
psychologie qui se manifeste dans le passage du béhaviorisme au cognitivisme. Ce dernier
courant psychologique a donné naissance aux théories cognitives d’apprentissage.
Enfin, cette psychologie dite cognitive a donné naissance aux théories cognitives
d’apprentissage. Celles-ci sont radicalement différentes du modèle de conditionnement
opérant des béhavioristes.
En effet, selon les concepteurs des théories cognitives, la cognition est le processus
central dans l’apprentissage. En effet, ils conçoivent le cerveau, comme l’unité centrale de
traitement contrôlant l’apprentissage. Celui-ci est un processus mental, interne
essentiellement contrôlé par les apprenants eux-mêmes. Ces derniers doivent percevoir de
nouvelles informations, activer les connaissances pertinentes afin de les comprendre et de les
stocker pour y accéder plus tard. Ils doivent également être mentalement actifs pour pouvoir
apprendre ; puisque l’apprentissage nécessite un traitement mental actif de l’information.
L’effet de changement d’orientation provoqué par la théorie cognitive a été de modifier la
méthodologie dominante et d’influencer les méthodes proposées : la seule variable essentielle
dans l’apprentissage, pour la conception cognitiviste, est l’apprenant plutôt que l’enseignant,
les matériaux ou la méthode. Le degré de pertinence des informations, les connaissances
antérieures des apprenants et l’intention de ces derniers de lier ces informations à ce qu’ils
connaissent déjà, sont les facteurs les plus importants de l’apprentissage. De plus, la théorie
cognitive donne naissance au concept de la composante affective du cerveau et de l’effet des
émotions sur celui-ci.
Cette théorie stipule également que le cerveau traite l’information pour communiquer. La
communication, tout comme l’apprentissage, exige un traitement actif chez le locuteur et le
récepteur. Cependant, de nouvelles découvertes ont suggéré que, comme les circonstances
changent, une approche individualisée est peut- être nécessaire. En effet, les apprenants sont
différents et ils apprennent de diverses manières. Leurs styles cognitifs varient, ainsi que leurs
stratégies d’apprentissage. Ils sont donc capables de réussir avec certaines approches plus
qu’avec d’autres, parce que certaines de ces approches sont mieux adaptées à leur style
cognitif et à leurs stratégies d’apprentissage que d’autres.
Ajoutons à cela que les théories cognitives ont naturellement influencé les caractéristiques
des modèles d’apprentissage antérieurs. En effet, " la conception du cerveau comme unité de
traitement de l’information " et celle de l’apprentissage "comme processus mental actif
" (Chastain, 1990, p.25) dans lequel les apprenants acquièrent de nouvelles informations et
les stockent pour les utiliser ultérieurement ; aboutissent à une conception de l’apprentissage
différente des modèles antérieurs. Les théories cognitives envisagent en outre, deux phases
dans l’apprentissage. La première met en jeu la mémoire à court terme, "les nouvelles
informations sont perçues, comprises, organisées et traitées pour être stockées dans la
mémoire à long terme" (Chastain, 1990, p.26) et également conservées pour être rappelées
plus tard. Ce changement préconisé au niveau du modèle d’apprentissage, influence les rôles
des enseignants et des apprenants. Ces derniers sont amenés à utiliser leurs connaissances
actuelles afin de comprendre de nouvelles informations et de les organiser pour les stocker
dans la mémoire à long terme, en vue d’une utilisation ultérieure. Ils doivent donc participer
activement au processus d’apprentissage. Quand à l’enseignant, il est amené à proposer de
nouveaux matériels, compatibles avec les connaissances de base des apprenants, de les
organiser afin qu’ils soient compréhensibles et de s’assurer qu’ils soient mentalement actifs et
engagés pendant les activités d’apprentissage. Son rôle pendant l’apprentissage est donc
beaucoup moins important, comparé à celui qu’il jouait dans le modèle béhavioriste.
En résumé, nous pouvons dire que les théories cognitives sont des théories de la
connaissance, et plus particulièrement de la construction de la connaissance. Elles s’occupent
du système cognitif de l’acquisition du langage comme un processus dynamique d’interaction
entre un environnement et les processus mentaux.
Dans le cadre de ces théories cognitives de l’apprentissage, nous proposons d’en étudier
les plus pertinentes.
•Théorie de Piaget
•Théorie de Chomsky
•Théorie de Gagné
Résumé
Cette approche est fondée d’une part, sur des théories linguistiques , à savoir entre autres,
la sociolinguistique ( introduisant la compétence de communication) et la pragmatique ( avec
les actes de paroles) ; et d’autre part, sur des théories cognitivistes qui considèrent
l’apprenant comme un être doté d’un cerveau lui permettant de traiter l’information nouvelle
en fonction de l’information stockée antérieurement en mémoire ; et aussi sur des théories
constructivistes, selon lesquelles l’apprentissage est conçu comme "un processus de
construction des connaissances et non pas comme un processus d’acquisition"(Legros, D et
Crinon, J (2002, p.28).
Un autre impact du cognitivisme réside dans le fait que dans le cadre de cette approche
communicative, l’enseignement d’un savoir linguistique ne suffit plus, L’apprentissage de
maîtrises, de savoir-faire langagiers devient donc indispensable. Certes, l’acquisition d’une
compétence linguistique suppose la connaissance des règles grammaticales de la langue
étudiée ; cependant, cette connaissance reste abstraite si elle n’est pas concrétisée en
comportements et en performances. Les critiques adressées aux béhavioristes se fondent
principalement sur cette faille. L’apprenant doit donc d’une part, acquérir et maîtriser en
situation un savoir-faire et ne pas se contenter d’un savoir linguistique. Autrement dit, il doit
acquérir en plus de la compétence linguistique, une compétence communicative. Celle-ci est
acquise à travers plusieurs situations de communication authentiques et variées qui, même si
elles sont simulées en classe, lui permettront de réaliser ultérieurement une véritable
communication. D’autre part, cet apprenant est placé au centre de l’apprentissage et ses
besoins langagiers sont pris en compte. Et, pour qu’il puisse transposer ce qu’il a appris en
salle de classe, en dehors de celle-ci, c’est l’épanouissement des capacités communicatives
qui est visé. Nous assistons donc à une pédagogie centrée sur l’apprenant et sur ses besoins
langagiers.
En définitive, avec cette A.C, « (…) les mots clés ne sont plus code, système, structure
linguistique, mais énonciation, discours, acte de parole, compétence de communication,
(…) » (Bertocchini (P), Constanzo (1989, p.76-77) . De plus, ses concepteurs optent pour
une linguistique de la parole qui envisage l’échange verbal dans ses composantes sociales et
psychologiques. Ils se détournent ainsi d’une linguistique de la langue, se limitant à l’analyse
structurale de la phrase. Ils privilégient également la réflexion par la pratique d’exercices dits
de conceptualisation (apparus avec la M.A.V de la deuxième génération et reconnus par la
nouvelle approche). Ils sollicitent donc en priorité la créativité et mettent en œuvre une
pédagogie de découverte. Pour eux, l’apprentissage d’une compétence de communication
relève de l’autostructuration de matériaux verbaux et non verbaux. Ceci implique, de la part
de l’apprenant, une construction de règles relatives au code et à son emploi, par la découverte
et l’expérimentation de leur fonctionnement. Par conséquent, les rôles des enseignants et des
apprenants ont changé : l’enseignant met en œuvre une pédagogie appropriée aux besoins de
l’apprenant, tandis que ce dernier doit, pour accomplir sa tâche, recourir à la réflexion et à la
pratique d’exercices de conceptualisation et de créativité tout en adoptant les stratégies
d’enseignement aux stratégies d’apprentissage.
-Les objectifs
-Les besoins
-Les contenus
-Les supports
-L’enseignant/L’apprenant
-L’évaluation
Une autre condition touche à la cohérence du système mis en place : il s’agit de tenir
compte des apprenants (profils et objectifs), de l’Institution (organisation, possibilités
matérielles et humaines), des outils didactiques et des ressources de l’environnement.
• L’A.C tend vers la réalité et permet à l’apprenant d’y accéder, le plus rapidement possible, il
s’agit pour lui, d’acquérir un savoir-faire et un savoir-être en français L.E ;
• L’A. C permet une participation active des apprenants qui tend vers leur autonomie et leur
responsabilisation. Cette participation a un effet bénéfique sur l’apprentissage : il s’agit
d’une interaction entre apprenants et enseignants. L’implication de l’apprenant dans son
apprentissage - si le dispositif de travail la permet réellement- jouit d’un intérêt capital.
L’approche communicative présente des points faibles dont nous citons quelques uns
comme suit :
- l’A.C enseigne une compétence de communication avec toutes ses composantes. Or, opposer
compétence linguistique et compétence communicative pose problème et ne permet pas de
déterminer la part respective de chacune des composantes et leurs interrelations ;
-Pour évoluer en français langue étrangère, l’apprenant a besoin d’un savoir minimal sur la
culture et sur le fonctionnement social en français. Ce type de savoir est souvent dans la
dernière partie d’un programme d’enseignement. De plus, Si l’on se fixe pour objectif de
donner à l’apprenant tous les moyens de communiquer en français, il est nécessaire de
travailler non seulement sur cette langue mais sur des domaines comme l’implicite, les gestes
et les mimiques.
2.3.6. Approche communicative et système éducatif [E/I]
Théoriquement, l’approche communicative a été lancée vers les années 70, mais sa mise
en application sur le plan pratique - dans les cours de langues, au sein du système scolaire -
n’a eu réellement lieu que vers les années 80. En effet, les M.A.V circulaient toujours dans les
établissements avec des faux semblants d’adaptation à l’approche communicative. Les
manuels de langues étaient certes désormais organisés en "fonctions" et en" notions" (Bérard,
1991), mais le contenu demeurait plus que jamais structural et peu authentique.
C’est seulement vers la seconde moitié des années 80, que les premiers manuels officiels
apparurent, prenant réellement en compte les grands principes pédagogiques de l’A.C :
authenticité, contexte, interaction, centration sur l’apprenant, etc. Cependant, les projets
pédagogiques tombaient parfois dans des incohérences qui n’échappèrent pas aux critiques
des spécialistes de l’enseignement. Il est vrai que le contenu était plus authentique et les
activités proposées plus interactives (Ce fût la fin des exercices structuraux rébarbatifs) ;
cependant, le vide succédant l’abandon des traditionnelles méthodes structurales n’était pas
comblé.
Par ailleurs, les objectifs pour les apprenants ont changé. Le mythe du bilinguisme parfait
est remis en question. Il ne s’agit plus de maîtriser parfaitement la langue cible avec un
accent irréprochable mais avant tout d’être opérationnel grâce à un bagage suffisant pour
pouvoir communiquer dans un pays étranger. Ainsi, le statut de l’erreur a évolué vers une plus
grande tolérance. La transmission et la compréhension d’un message sensé dans un contexte
de communication seront privilégiées au détriment d’une maîtrise parfaite des structures
grammaticales et du lexique.
Ajoutons à cela qu’avec l’A.C, l’oral est prédominant. Il occupe toute la place du cours
de langue au détriment de l’écrit et de la grammaire. En effet, à force de vouloir tout étudier
en contexte en évitant les règles explicites, la grammaire était devenue quasiment inexistante
ou étudiée brièvement et de manière superficielle. Et lorsque les enseignants se rendaient à
l’évidence que leurs apprenants avaient besoin d’un minimum de théorie, ils retombaient
finalement dans des cours de grammaire hors contexte, ressemblant fortement aux anciennes
méthodes (méthodes béhavioristes).
Pour remédier à cet état de faits, une deuxième génération de l’A.C voit le jour dans les
années 90 avec les nouveaux textes officiels, mettant en avant les lacunes en ce qui concerne
l’absence de l’écrit et de la grammaire. Quatre compétences indispensables pour les cours de
langue sont définies dans un ordre précis, à savoir la compréhension orale, la compréhension
écrite, la production orale et la production écrite. Ainsi, on met l’accent sur le principe d’une
progression cohérente dans un parcours d’apprentissage qui va du simple au complexe, du
général au particulier et du connu vers l’inconnu. S’ajoute également une cinquième
compétence dite méthodologique qui rejoint l’idée d’autonomie et de centration sur
l’apprenant. Ce dernier est encouragé à acquérir des stratégies d’interaction, d’autoévaluation
et de réflexion sur son apprentissage. De cette manière, la grammaire retrouve sa place en
cours de langue, dans le cadre d’une phase de réflexion en contexte et d’induction des règles
syntaxiques.
En définitive, signalons que l’ approche communicative a donc été prise en considération
par les concepteurs marocains des textes officiels des années 87(I.O87), puis de
90 (Recommandations Pédagogiques de 94) relatifs au secondaire. Ceux de 2002/2007(les
orientations pédagogiques [OP]) ont certes adopté et intégré une nouvelle approche
(l’approche par compétences/APC), mais, ne se sont pas détachés pour autant de la
précédente.