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COMMERCIALE
Lionel Bobot
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Résumé
Abstract
The economic intelligence tends to sort out and to enrich the information
and the documentation collected with the aim of treating them and setting
up the strategy and the action plan consequently. The economic intelligence
and the negotiation are bound in four main domains: the information search,
the stakeholder mapping, the lobbying and the networks. We suggest in
this article presenting a research based on qualitative conversations
deepened with sellers to verify our reflections concerning the contribution
of the economic intelligence in the business negotiation. Better informed,
influencing the key actors of the negotiation and making best use of his social
networks, the seller as the leader will be create a competitive advantage on
his market and will optimize his negotiations.
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L’apport de l’intelligence économique en
négociation commerciale
n’a jamais conquis ses quartiers de noblesse. Elle est restée longuement reléguée
au rayon de la transmission de type folklorique, loin de tout projet de recherche
(Barth et Bobot, 2010). Si le champ de la négociation diplomatique a su mobiliser
de nombreux chercheurs notamment par rapport à l’utilité de l’information et de
lobbying sur les acteurs de la négociation, la négociation commerciale reste le
parent pauvre, bien que levier indispensable de la performance dans le monde
marchand.
La nécessité d’être bien informé en négociation et d’agir sur les acteurs clés est à
la base de la naissance de la diplomatie française et des auteurs. Mieux informé,
influençant les acteurs clés de la négociation et utilisant au mieux ses réseaux
sociaux, le commercial comme le dirigeant sera créer un avantage compétitif sur
son marché et optimisera ses négociations.
Nous nous proposons dans cet article de présenter une recherche basée sur
des entretiens qualitatifs approfondis auprès de commerciaux ayant pour projet
de vérifier nos réflexions concernant l’apport de l’intelligence économique à la
négociation commerciale.
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Information
Interdit Interdit Espionnage
noire (5%)
Organisés et
Ouverts Illégaux
déontologiques
D’autre part, l’entreprise doit être capable de détecter les risques externes
de déstabilisation, liés aux informations détenues par la concurrence ou les
parties prenantes de la filière, susceptibles de perturber le fonctionnement de
l’organisation ou le développement de l’activité.
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L’apport de l’intelligence économique en
négociation commerciale
- la recherche d’information
La recherche d’information dans la préparation à la négociation est une étape clé
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- lobbying
Par ailleurs, qui dit cartographie des acteurs et influence de ceux-ci dit problématique
de lobbying. Le lobbying se définit comme « une stratégie d’influence du pouvoir
politique, exécutif ou législatif dans le but de modifier une règlementation qui
soit favorable à l’intérêt de l’initiateur de l’opération » (Decaudin et Malaval,
2008). Le lobbying permet d’établir la communication entre ceux qui prennent
les décisions c’est-à-dire les « décisionnaires » et ceux qui sont concernés par
les décisions qui seront prises. Le lobbying en France a longtemps été freiné par
la méfiance qui y est traditionnellement opposée à la représentation politique
directe des intérêts socio-économiques. Cette méfiance apparaît dès la fin du
19e siècle, avec l’affirmation d’un besoin d’une représentation professionnelle
malgré une opposition à ce que les intérêts économiques soient représentés
au Parlement. Aujourd’hui, il est néanmoins visible que la France est un des
pays occidentaux où la méfiance vis-à-vis de la pratique du lobbying est la plus
forte (Bobot, 2008). Cepedant, ces dernières années les activités de lobbying ont
connu une progression sensible notamment dans le secteur pharmaceutique,
avec comme exemple la société Roche qui a détecté et organisé un lobbying sur
des acteurs clés du marché, pour son produit le tamiflu, tels que les médias, les
professionnels de la santé, l’OMS et les gouvernements (Thérin, 2010).
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L’apport de l’intelligence économique en
négociation commerciale
2. L’étude empirique
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Une fois les entretiens réalisés, nous les avons retranscrits de manière exhaustive.
Ensuite, nous avons réalisé une analyse manuelle de contenu à partir des
données de la retranscription.
2.1.3. Résultats
Cette analyse a permis de mettre au jour 4 thèmes, que nous décrivons
succinctement avec une illustration à base de verbatim :
Les postes à haute responsabilité (8/12) font de l’information une étape de choix
dans leur préparation et celles des personnes sous leurs ordres : « avant de
partir en négociation, je regarde quel est le chiffre d’affaires à date du compte,
s’il est en évolution, ou non, je détaille ce CA paramètre par paramètre qui me
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L’apport de l’intelligence économique en
négociation commerciale
permet de me souvenir des attentes exactes de mes clients, quels sont leurs
désirs d’amélioration, je recherche toujours les points négatifs pour pouvoir les
gommer » (GC1). « Je regarde si je suis référencé avec un concurrent chez mon
client » (GC2). « Je lis beaucoup la presse spécialisée pour voir où en est le
marché pharmaceutique et quelles sont les nouveautés tant sur les produits que
sur les règlementations à prendre en considération » (DN1). « Ce qui fait la valeur
ajoutée d’un commercial c’est sa capacité à parler d’autre chose que des produits
qu’il vend, il doit savoir ce qui se passe sur le marché que ce soit les pourparlers
sur l’ouverture de capital... »(DR1). « Il est important de s’informer avant de partir
négocier, c’est la raison pour laquelle nous fournissons à nos délégués toutes les
informations primordiales à connaître sur leurs clients, elles sont mises à jour tous
les mois en fonction des reporting réguliers que nos commerciaux nous envoient,
et du CA généré par leurs clients ; malheureusement le reporting est encore dur
à faire accepter à nos commerciaux qui n’en mesurent pas l’importance » (DR2).
« C’est le terrain qui nous informe le mieux, c’est pour ça que nous insistons sur
le reporting ; les délégués ont encore du mal à en comprendre l’enjeu, ils croient
que notre objectif est de les fliquer » (DN2).
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(GC3). « Le réseau c’est important, de même que le relation que l’on instaure
avec nos clients » (GC4). « Les pharmaciens se parlent entre eux s’ils nous
savent fiables, dignes de confiance, pros, ils auront tout intérêt à travailler avec
nous » (GC1). « Quand on plante un client cela finit par se savoir, et on est mal vu
par le reste de la profession »(DN2). « Il faut être bien vu par les pharmaciens du
coin si on veut travailler avec certains comptes » (DC3). « On ne peut pas faire
n’importe quoi, dans la pharmacie tout ce sait, c’est pour ça qu’il faut être droit
avec nos clients » (DC1). « J’avais un prospect qui ne voulait jamais prendre de
rendez-vous avec moi, quand j’ai appris que la titulaire était la fille d’un de mes
clients, je l’ai rappelé et ait joué sur le relationnel que j’avais avec son père. Elle
a accepté de me rencontrer et nous avons fait affaire » (DC2).
Par ailleurs, lors de nos interviews nous avons constaté que les réseaux sociaux
apportaient des informations clés aux négociateurs et que ceux-ci en avaient tous
conscience (12/12) : « je suis très proche d’un commercial de mon laboratoire,
on s’appelle tous les soirs afin de voir ensemble qu’elle a été l’activité du jour,
on se raconte nos entretiens, il m’arrive de lui piquer des idées et inversement,
je pense véritablement que c’est une valeur ajoutée » (GC2). « On partage
l’information entre vendeurs, le problème est que nous ne sommes pas en
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2.5. Discussions
Grâce à toutes les informations recueillies par l’enquête terrain, nous sommes en
mesure d’approfondir notre analyse.
2.5.1. Intérêts de créer une cellule de veille d’intelligence économique
A la suite de nos interviews, il s’avère une absence de cellules de veille structurées
alors même que nous avons constaté l’importance de l’information pour les
négociations commerciales. En effet, les tâches liées à la veille de l’information
et de la concurrence sont attribuées aux commerciaux en plus de leurs tâches
quotidiennes. La création d’une cellule de veille au sein d’une entreprise permet
d’optimiser les flux d’informations.
La première étape est la mise en place d’une cellule de veille (on parle
d’observatoire de veille) et peut être faite en interne ou bien sous-traitée à un
prestataire externe. La création d’une cellule de veille est nécessaire dans le
secteur pharmaceutique que nous avons étudié mais aussi indispensable lorsque
l’entreprise commercialise des produits dont le cycle de vie est court. De même,
pour la PME qui développe des technologies à l’étranger, la veille concurrentielle
lui permettra d’anticiper ses actions.
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veille au sein d’une entreprise permet d’optimiser les flux d’informations.
La première étape est la mise en place d’une cellule de veille (on parle d’observatoire de
veille) et peut être faite en interne ou bien sous-traitée à un prestataire externe. La création
L’apport de l’intelligence économique en
d’une cellule de veille est nécessaire dans le secteur pharmaceutique que nous avons étudié
négociation commerciale
mais aussi indispensable lorsque l’entreprise commercialise des produits dont le cycle de vie
est court. De même, pour la PME qui développe des technologies à l’étranger, la veille
concurrentielle lui permettra d’anticiper ses actions.
Ensuite, il y a l’étape principale du cycle de veille consistant à définir les besoins
Ensuite, il y a l’étape principale du cycle de veille consistant à définir les besoins de la veille,
de la veille, la collecte des informations, le traitement des informations et la
la collecte des informations, le traitement des informations et la rediffusion des informations
rediffusion des informations (Jakobiak, 2006) :
(Jakobiak, 2006) :
Décideurs
Déploiement d’actions
stratégiques
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Du fait d’une concurrence accrue, des marchés mondialisés, où jouent des acteurs
moins nombreux mais plus importants, la valeur des échanges commerciaux peut
être maximisée grâce aux partenariats. Concernant la forme du réseau, pour
Granovetter (1995, 2002), disposer de contacts situés en dehors de son milieu
habituel – des liens faibles – permet d’accéder à des informations nouvelles, des
services différents, etc. Ainsi un réseau diversifié, large ou situé dans des sphères
différentes procure alors des informations pertinentes, au moment opportun et
dignes de confiance quand on le sollicite et conclut sur l’importance de l’équilibre
entre ouverture et fermeture du réseau lorsque l’enjeu est d’accéder à des
sources diversifiées d’information ou de disposer d’une certaine influence.
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L’apport de l’intelligence économique en
négociation commerciale
Selon que les acteurs d’un réseau propre à un milieu donné jouent plutôt sur
des bases de pouvoir et/ou de confiance, on tombe sur des réseaux bien
différenciés :
-- Des réseaux blancs, qui sont des réseaux d’amitié (comme le disait
Hobbes en 1651, « avoir des amis, c’est avoir du pouvoir »). Institutionnels
ou personnels, ils fonctionnent selon le principe d’une économie du don
(réciprocité) généralisée (cf. Simmel, 1907 ou Mauss, 1923-1924) : les
« échanges sociaux » correspondants reposent sur toutes les bases
de confiance, et non pas seulement sur le don de cadeaux tangibles
(Benguigui, 1997). Par exemple, on peut s’y échanger de la protection
contre du conseil, de l’absence d’opportunisme contre du pardon, etc.
-- Des réseaux gris, où les acteurs s’entraident mais sanctionnent
collectivement très sévèrement tout acteur qui se montre finalement
indigne de confiance. On en trouvera un exemple dans la pratique
moderne des anciennes « tontines », avec de nombreuses variantes :
dans certains réseaux de la diaspora chinoise, la sanction pourra être le
doigt coupé. Dans la tontine camerounaise, la sanction consiste à refuser
toute forme d’échange avec celui qui a failli : il devient un handicapé
social, un paria que l’on évite, même lorsqu’il se rend à l’étranger, car le
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L’identification des réseaux propres à tel ou tel milieu n’est pas une question
théorique : un acteur pourra décider ou non d’y pénétrer en fonction de ce qu’il
connaîtra de la structure « réticulaire » de ce milieu, compte tenu bien entendu
de ses préférences et de son expérience relationnelle.
Le négociateur d’affaires doit pouvoir générer des contacts profitables par l’attrait
que peuvent représenter sa compétence technique, sa philosophie des relations
personnelles et commerciales, son engagement affiché dans la relation naissante,
son éthique dans la confidentialité et la réserve indispensables au bon traitement
de l’information divulguée par les clients.
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- Freins organisationnels
La nature même d’un processus d’intelligence économique et donc de
« knowledge management » implique, lors de sa mise en place, de profonds
bouleversements dans l’organisation des entreprises. Alors que nombre de
sociétés se contentent de mettre en place un intranet ou des outils spécifiques
à la gestion de l’information, c’est bien dans la structure organisationnelle que
réside la clé d’une efficacité accrue et d’une valorisation optimale de l’information
(Malhotra, 2000). Les changements inhérents à l’ère de l’information, dans un
contexte économique défavorable, place l’information comme une des ressources
principales de l’entreprise. Or la particularité de cette ressource réside dans son
caractère changeant, et discontinu. Les structures traditionnelles des entreprises
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L’apport de l’intelligence économique en
négociation commerciale
- Freins culturels
Au croisement des aspects structurels et humains des organisations
informationnelles, il est
référentiel entreprise et important deplus
à une échelle prendre
large,en compte
dans les aspects
un référentiel culturels
purement cultureldes
organisations. Tout d’abord
(national ou ultra national). dans un référentiel entreprise et à une échelle plus
large, dans un référentiel purement culturel (national ou ultra national).
- Freins technologique et financiers
- Freins
Commetechnologiques
évoqué précédemment, et financiers
mettre en place un dispositif d’intelligence économique et de
Comme évoqué
« knowledge précédemment,
management » ne consistemettre en place
certainement pas un dispositif
seulement d’intelligence
à l’achat d’outils
économique
software performants et à leur installation. Le travail au préalable de culture et depas
et de « knowledge management » ne consiste certainement
seulement à l’achat d’outils software performants et à leur installation. Le
réorganisation est considérable. Ceci étant admit, l’utilisation d’outils adéquats
travail au préalable de culture et de réorganisation est considérable. Ceci étant
admis, l’utilisation
(correspondant à la d’outils
taille, à laadéquats
structure et(correspondant à la taille,
aux besoins de l’entreprise) à la structure
permettra à cette
et aux besoins
démarche d’êtrede l’entreprise)
facilitée, permettra
et favorisera à cette
une meilleure démarche
intégration dansd’être facilitée,
les processus de et
favorisera
l’entreprise. La principale difficulté liée à la technologie est la normalisation dans les La
une meilleure intégration dans les processus de l’entreprise.
principale difficulté liée à la technologie est la normalisation dans les différents
différents services de l’entreprise et sa prise en main par son personnel. La qualification de
services de l’entreprise et sa prise en main par son personnel. La qualification de
l’informationetetsa
l’information sadisponibilité
disponibilité pour
pourlelemanager
manager à laàprise de décision
la prise témoignera
de décision de la
témoignera
de performance
la performance du dispositif
du dispositif déployé.
déployé. Ainsi Ainsi
l’outil l’outil
doit doit permettre
permettre une extraction
une extraction des
desinformations
informations plus efficace, une organisation personnalisée à la structure de l’entreprise, un de
plus efficace, une organisation personnalisée à la structure
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En En
synthèse,
synthèse, face auxfreins
face aux freins quant
quand au déploiement
au déploiement de compétences
de compétence d’intelligenced’intelligence
économique
économique et de « knowledge
et de « knowledge management »management » danssont
dans les entreprises, les apparus
entreprises, sontmajeurs
trois axes apparus
trois axes majeurs qui conditionnent le succès d’un tel déploiement :
conditionnent le succès d’un tel déploiement : la volonté, la méthode et les outils : la volonté,
la méthode et les outils :
Les freins culturels
Figure 3. Figure
Freins à l’utilisation de l’intelligence économique
3. Freins à l’utilisation de l’intelligence économique
16269
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De même, les résultats portent dans notre cas sur des vendeurs, une étude
comparative avec des acheteurs serait judicieuse. Par ailleurs notre échantillon
est composé de vendeurs français et on peut se demander si les résultats
seraient les mêmes pour des vendeurs et acheteurs d’autres cultures. Enfin, les
interviewés proviennent du secteur pharmaceutique limitant la généralisation des
résultats.
Conclusion
La nécessité d’être bien informé en négociation et d’agir sur les acteurs clés est
à la base de la naissance de la diplomatie française et des auteurs.
D’un point de vue empirique, cet article ouvre des perspectives sur la possible
mise en place de l’intelligence économique dans les entreprises notamment en
support aux équipes commerciales.
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L’apport de l’intelligence économique en
négociation commerciale
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