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calorimétrie ..
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et l’analyse thermique se trouve l’analyse calorimétrique composition de ceux dont le pouvoir calorifique est garanti,
différentielle (ACD), appelée en anglais « differential scan- comme le gaz de ville. La technique la plus répandue est celle
ning calorimetry » (DSC) et donc souvent aussi en français de la bombe dite « de Berthelot », placée dans un calorimètre
calorimétrie différentielle à balayage. La mesure d’énergie à eau, adiabatique ou quasi adiabatique, mais on utilise aussi
thermique y est faite soit par un fluxmètre thermique, selon la technique de la flamme continue, avec un échangeur per-
le principe Tian-Calvet, soit par compensation de puissance, mettant à une masse ou à un flux d’eau de récupérer la chaleur
essentiellement par effet Joule. Aujourd’hui très au point [5], évacuée par les gaz de combustion. À l’opposé de ces estima-
ce type de calorimétrie permet des mesures rapides et, tions de routine, il existe aussi des mesures d’énergie de com-
comme on le verra plus loin, est très utilisé pour obtenir une bustion de très grande exactitude, que seuls effectuent un très
information sur la cinétique des réactions en fonction de la petit nombre de laboratoires universitaires dans le monde,
température (vieillissement de principes actifs en pharmacie, ayant pour objectif la détermination des énergies de liaison
d’aliments, de polymères, études de sécurité chimique...) ou dans les molécules nouvelles, notamment lorsqu’elles se
sur la température des changements de phase et l’énergie prêtent à plusieurs conformations. Pour gagner un ordre de
mise en jeu (stockage de l’énergie). grandeur dans l’exactitude (car les différences d’énergie entre
deux conformations sont faibles devant les énergies de com-
Les articles qui constituent ce dossier abordent beaucoup bustion), ces laboratoires utilisent une « bombe tournante ».
d’applications actuelles de la calorimétrie, mais pas toutes. On Celle-ci permet de mettre en solution tout résidu solide de
aurait pu en effet y ajouter la mesure des énergies de combus- la combustion qui se déposerait sur la paroi afin d’obtenir
tion que nous avons introduite avec le nom de Berthelot. l’état final bien défini nécessaire à un calcul exact de thermo-
Cette dernière application est aujourd’hui très commune pour dynamique. L’inexactitude relative peut alors descendre à
évaluer le pouvoir calorifique de toutes sortes de combus- quelques dix-millièmes et fait de cette technique l’un des
tibles, y compris de déchets, et pour fixer le prix ou la fleurons de la thermodynamique expérimentale.
(1) www.afcat.net
[1] Lavoisier A., Traité élémentaire de chimie, tome 1, Cuchet, Paris, 1789, p. 285.
[2] Médard L., Tachoire H., Histoire de la Thermochimie, Publications de l’Université de
Provence, 1994, p. 209-211.
[3] Legendre B., Grenet J., Analyse calorimétrique différentielle à balayage (DSC), in Analyse
et Caractérisation, Techniques de l’Ingénieur, 2010, article P 1205.
[4] Calvet E., Prat H., Récents progrès en microcalorimétrie, Dunod, 1958.
[5] Rouquerol J., Rouquerol F., Llewellyn P., Denoyel R., Calorimétrie : principes, appareils
et utilisations, In Analyse et Caractérisation, Techniques de l’Ingénieur, 2012, article P 1202.
[6] Favre P.A., Recherches thermiques sur la condensation des gaz par les corps solides,
Ann. de Chim. et de Phys., 5e série, tome 1, 1874, p. 209.