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Farès Kessasra
University of Jijel
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BET SEZA
Février 2015
_________________________________________________________________________
GEOEXPLO
Adresse : Cité 602 Lgts, Bt.SCB12, N°06, Les Dunes, Cheraga– Alger
Tel/Fax : +213 (0) 21368337
Web site :www.geoexplo.dz
e-mail : geoexplodz@gmail.com
Etude de Glissements de Terrains à Mila par la Géophysique
INTRODUCTION .................................................................................................................. 4
VII. Bibliographie.................................................................................................................... 36
INTRODUCTION
Ce rapport est un compte rendu de la campagne de mesures géophysiques qui a été réalisée
en décembre 2014, dans la région de Mila. L’approche utilisée est l’étude par imagerie
électrique des glissements de terrain qui affectent les principaux axes routiers de la région,
en l’occurrence :
- Site1 : La pénétrante sud,
- Site2 : L’évitement sud de Mila – ville (RN79)
- Site3 : La route de Tessala
La géophysique est donc utilisée comme moyen d’investigation principal qui viendra
appuyer la géotechnique comme méthode d’étude. Elle facilitera la prise de décision quant
aux actions, en termes d’ouvrages d’art, que devraient engager les responsables de la
Direction des Travaux Publics de Mila afin de limiter l’extension de ces terrains instables.
Ces mouvements de terrain qui rentrent dans la catégorie des risques naturels d’ampleur,
endommagent les différentes infrastructures de la région et auront des répercussions
inévitablement préjudiciables sur le développement socio-économique
Figure 2: Localisation des sondages d’imagerie électrique (S1, S2, S3, S4, S5, S6, S7, S79) sur un
fond géologique (Cartes au 50 000e, Jacob et Ficheur, 1899 et Kazitani et Oussedik, 1977)
Les terrains du Pliocène sont représentés par les calcaires lacustres d’El Noudj-Baba, gris
rosatres, épais de 100 m. Ils forment de hauts plateaux entre les massifs de Chettaba et
Djebel Akhal dans le Sud de la wilaya de Mila. Des éboulis de calcaires pliocènes dans des
formations d’argiles brunâtres sont relevés. Les terrains pliocènes reposent sur la surface
érodée d’argiles du Miocène. Ils sont largement développés dans les parties ouest et sud de
la région de Mila.
Le quaternaire est représenté par des argiles et limons, d’alluvions avec de nombreuses
inclusions carbonatées (Sels gemmes) comme le montre la coupe établie par Vila en 1980
(Figure 3). Son épaisseur atteint localement 4 à 6m aux pieds de pentes.
A Djebel Dorbane, les deux panneaux exécutés sont situés sur des formations gypseuses
du Miocène supérieur, des lentilles de gypse dans la série molassique ainsi que des
éboulis plus ou moins homogènes (Figure 4). En effet, le bassin est riche en dépôts
évaporitiques (sel gemme et gypse). Les argiles sont exploitées pour l’industrie de la brique
et de la céramique et le gypse pour fabriquer du plâtre. Nos observations de terrain relèvent
des versants instables tout le long de la route présentant des mouvements de masse dont
l’origine reste à déterminer.
Les accidents dans la région sont dominés par des directions N-S, E-W, NE-SW et
NW-SE qui ont donné naissance à une structure en horst et demi-horst. Cette
morphologie a favorisé un remplissage détritique néogène dans laquelle les accidents
tectonique ont rejoué pour aboutir à la configuration morpho-structurale actuelle. Des
structures chevauchantess, reprises par des accidents verticaux, caractérisent la bordure
septentrio- nale du bassin de Constantine Mila. Elles correspondant, en effet, à des
failles inverses et des décrochements. Une importante faille limite les argiles marines de
Mila des argiles.
par les trop-pleins non captés alimentant en premier lieu les oueds (haut-Rhumel et Bou
Merzoug) pour ensuite s’infiltrer dans la nappe. Sur l’ensemble de ces plaines, les nappes du
Quaternaire (Alluvions, sables, graviers et limons) sont activement exploitées pour des besoins
d’irrigation.
1. Aperçu théorique
L’imagerie électrique :
Le système électrique utilisé pour les profils d’imagerie et le sondage électriques est le
SARIS (Scintrex Automated Resistivity Imaging System) de Scintrex.
Le sondage électrique est de type Schlumberger (AB=300m). Les profils d’imagerie électrique
ont été réalisés avec la configuration Wenner-Schlumberger. Chaque profil d’imagerie peut
comprendre 2 à 3 panneaux chevauchants les uns des autres, généralement de deux cables.
Le but est de comprendre l’ampleur des glissements de terrain en les caractérisant
géométriquement afin que les géotechniciens puissent adapter leur solution à région et
d’atteindre surtout des profondeurs intéressantes.
L’interprétation du sondage a été réalisée en utilisant le logiciel « IPI2WIN » (Version 3.0),
élaboré par Moscow State University. Elles sont données sous forme de tableau donnant la
résistivité et l’épaisseur de chacune d’elle.
L’interprétation des profils d’imagerie a été faite avec le logiciel, Res2Dinv de GEOTOMO
SOFTWARE. Le résultat est une image électrique du sous-sol.
Il est à noter que les estimations des épaisseurs et des résistivités dans toute l’interprétation qui
va suivre a été étalonnée avec les sondages des forages.
Afin d’étendre la zone des glissements explorée, nous avons appliqué la méthode du
recouvrement. Après avoir effectué une séquence de mesures avec toutes les électrodes du
cable, ce dernier est déplacé d’un certain nombre d’électrodes dans le sens du profil. C’est
le cas des profils : S3, S5 et S6 qui ont été chevauchés, chacun, de deux cables.
Les erreurs dites aléatoires (bruits et courants parasites ou vagabonds) sont éliminées
systématiquement lors du passage du transfert du fichier depuis le résistivimètre.
S1 S1 SSE-NNW 140
S1b SSE-NNW 140
S2 SSW-NNE 100
S3 S3 S-N 120
S3b S-N 120 Chevauché de 2 câbles
S3c S-N 120 Chevauché de 2 câbles
S4 SW-NE 100
S5 S5 SSW-NNE 140
S5b SSW-NNE 80
S5c SSW-NNE 80 Chevauché de 2 câbles
S6 S6d NE-SW 220
S6e NE-SW 100 Chevauché de 2 câbles
S7 S-N 200
79a N-S 140
79c NW-SE 160
D1b NE-SW 140
D2 NE-SW 100
Tableau 1: caractéristiques des profils d’imageries réalisés sur le site 1 de la pénétrante sud
Les profils réalisés sur ce tronçon sont fortement bruités électriquement car ils sont
situés sur l’axe de la pénétrante sud de Mila, la reliant à la ville de Constantine.
La lithologie est bien définie a` travers les nombreux logs de sondages disponibles sur cet axe
routier. L’ensemble de ces sondages mécaniques ne dépassant pas 20 m de profondeur, montre
généralement des horizons marneux, argileux avec la présence fréquente de plusieurs passées
gypseuses. Ces dernières affleurent par endroit sur le site. Ces formations sont plus ou moins
humides en surface et présentent des résistivités très disparates en raison de la nature même
du sous-sol prospecté, riche en marnes et argiles. En effet, tous les matériaux qui contiennent
une certaine quantité d’argile possèdent une conductivité électrique plus ´élevée qu’en son
absence. Une argile complétement sèche possède une faible conductivité ´électrique car les
´échanges ioniques sont presque inexistants en absence d’eau.
Du point de vue géomécanique, ces nappes d’argile contiennent des argiles qui s’associent
avec l’eau ce qui leur confère des propriétés colloïdales, leur surface spécifique et leur capacité
d’échange sont ´élevées favorisant le phénomène d’adsorption de l’eau, une capacité de
gonflement et surtout l’´étendu du domaine plastique. Ce dernier élément est important dans la
compréhension des glissements dans les masses argileuses ou à dominante argileuse de la
région de Mila.
Le Profil S1b (figure 11), met en exergue l’amplitude et la profondeur du glissement qui
peut dépasser 15 m. Les résistivités en profondeur demeurent très basses, généralement
inferieures `a 5 Ohm.m et nous renseignent, de ce fait, sur la nature broyée, instable et
humide des terrains prospectés.
A titre indicatif, la série des glissements de terrain qui déstabilisent et endommagent
régulièrement les ouvrages d’art de la majorité des axes routiers de Mila est déclenché suite
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Le profil S2 marque une absence d’un véritable plan de glissement, comme celui observé
sur les profils S1 et S1b. Le matériel présente des caractéristiques plus ou moins résistantes en
surface avec en moyenne 45 a` 80 Ohm.m sur environ 10 m de profondeur. Ces résistivités
diminuent progressivement en profondeur pour atteindre 10 Ohm.m mais encore plus en bas à
droite de la section ou` un début de zone se montrant plus conductrice apparaît avec des
résistivités globalement inférieures a` 5 Ohm.m.
Le profil S3 semble perturbé par des bruits de fond, l’erreur RMS est de l’ordre de 7%.
Néanmoins, il met en évidence plusieurs zones instables du point de vue géotechnique. Ces
dernières semblent très conductrices, situées à l’aplomb du profil et représentées par des plans
plus ou moins individualisés. Ces zones sont provoquées par les circulations d’eau dans le
matériel broyé. L’utilité de cette méthode est de pouvoir mesurer l’amplitude des glissements
parfois mal visible en surface mais suffisamment étendus en profondeur comme c’est le cas dans
ce profil.
En effet, trois grandes zones instables ont été définies par l’imagerie électrique, s’élargissant
davantage en profondeur. La première à gauche du profil semble moins large (environ 15
m) offrant des résistivités de l’ordre de 1 à` 2 Ohm.m. La deuxième zone est située au
milieu du profil, plus large que la précédente avec 35 m environ et la troisième a` droite de la
section dont la largeur ne dépasse pas 20 m.
Ces zones sont renfermées dans une matrice argileuse dont les résistivités sont comprises entre
1 et 100 Ohm.m environ mais les valeurs maximales ne semblent pas réalistes, mais traduisent le
fait que le terrain résistant sur le versant situé à droite du profil marque un contraste intéressant.
Partout ailleurs, le profil montre des résistivités inférieures a` 30 Ohm.m, conséquence directe
de la présence d’argile, d’eau et de gypse dans le sous-sol du site étudie.
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Par ailleurs, la présence de plusieurs sources d’eau pérennes sur ce tronçon, repérées lors de
notre mission de terrain dans la région, et situées principalement à proximité des fronts de
glissement de terrain, constitue d`es lors un facteur catalyseur qui a tendance à accentuer de
plus en plus l’ampleur et la vitesse des mouvements déclenchés, `a la base, par la nature
lithologique du sous-sol. Ce qui rendrait ce tronçon de plus en plus vulnérable aux instabilités
récurrentes du sol et sous-sol.
Le profil S4 montre une zone très conductrice au milieu du transect (représentée en bleu sur
la pseudo-section sur la figure 13 avec des valeurs inférieures a` 1 Ohm.m. Cette zone peut
correspondre à un axe de glissement ou` des terrains instables et en mouvement favorisent des
infiltrations d’eau m´météorique. Cette dernière est responsable de la chute des résistivités.
Les dimensions de la zone montre l’importance du glissement, elle est large d’environ 15 m
et sa profondeur est supérieure a` 18 m, l´légèrement inclinée vers la gauche et dans laquelle les
résistivités se montrent inférieures à 1 Ohm.m.
On dénote également la variation latérale des résistivités de part et d’autre de cette zone
perturbée et circonscrites par de très faibles résistivités, ce qui démontre l’influence de
l’instabilité des terrains sur les mesures de résistivité. En effet, a` gauche de la zone en bleue,
les résistivités remontent légèrement a` environ 5 Ohm.m, en revanche, elles sont plus
importantes a` droite, de l’ordre de 95 Ohm.m en moyenne.
Le glissement observé au droit du profil S5 correspond à un gigantesque désordre,
comparativement aux autres glissements d’une échelle plus réduite et repérés sur le site d’étude
retenu pour mener cette campagne de prospection.
En effet, il prend naissance au niveau de ce profil (S5) et descend progressivement en une
sorte de coulée géante jusqu’à l’emplacement du profil S6. Les observations de terrain,
appuyées par l’analyse des images satellitaires issues de google Earth indiquent la présence
d’une série de bourrelets au pied de la coulée. Ces indices de surface précurseurs révèlent
l’importance de ce glissement sur la pénétrante sud.
Comme la résistivité électrique est inversement proportionnelle au contenu en eau d’un
matériau, les plages bleues sur les profils correspondent à des zones à résistivités très faibles et
coïncident avec des axes de glissement plus ou moins instables. Comme cité précédemment, le
matériau broyé a tendance à laisser circuler l’eau, d’autant plus que la présence de plaques de
gypse conducteur dans le log de sondage PK 9-900 (Figure 14) contribue a` faire chuter les
résistivités ´électriques. En effet, le log PK9-900 montre sur 12 m de profondeur l’existence
d’une fine couche d’argile de 1.5 m d’épaisseur, qui surmonte un horizon constitué de marnes
argileuses en présence de passées gypseuses. Lorsque les argiles se retrouvent en présence
d’eau, même en très faible quantité, les ions qui sont contenus dans l’eau peuvent être échangés
avec les cations peu liés `a aux argiles. Le courant électrique peut donc passer librement à la
surface de l’argile et la résistivité électrique est alors très faible.
Par ailleurs, sur le profil S5b, s’individualise nettement une zone d’instabilité dont l’étendu
s’accroit de plus en plus en profondeur jusqu’`a atteindre 25 m de largeur. Les résistivités sont
inférieures a` 1 Ohm.m.
Figure 13: Pseudo section des profils d’imagerie S4, S5 et S5b – Pénétrante Sud
Les profils S6 et S7 (figure 16) indiquent des contrastes de résistivités assez forts mais
tout en montrant une certaine prudence quant à l’influence d’artéfacts et bruits de fond qui
peuvent nous induire en erreur dans nos interprétations.
Sur le profil S6 se démarque deux principaux horizons. L’un superficiel profond de 6 m environ
et dont les valeurs de résistivités sont comprises entre 50 et 100 Ohm.m, elles se distribuent sur
toute la surface de ce volume de terrain visiblement plus stable. Il surmonte une plage plus
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conductrice, dont les résistivités oscillent entre 3 et 10 Ohm.m, confirmant des circulations
d’eau. Une plage plus conductrice apparaît a` droite de la section a` partir de 5 m de profondeur
avec des résistivités inférieures `a 1 Ohm.m et qui correspondent a` une humidité et porosité
élevée.
En revanche, le profil S7 montre un modèle inverse à deux couches, l’une superficielle
conductrice où les circulations d’eau dans les masses instables favorisent la chute des
résistivités et l’autre profonde et plus ou moins résistante, en guise de substratum
géotechnique.
A la différence des autres profils réalisés sur la pénétrante sud, ce profil montre un fort contraste
électrique entre les valeurs de résistivité du matériau constituant la coulée et celles du matériau
constituant les versants. En effet, une zone d’instabilité moins profonde et superficielle allongée
tout le long du profil et s’étalant sur une profondeur ne dépassant pas 9 m. Vient ensuite un
terrain plus ou moins stable avec des résistivités croissantes en profondeur, elles vont de 50
Ohm.m à 10 m de profondeur, jusqu’à 200 Ohm.m `à 20 m de profondeur. La partie saine du
terrain apparaît ´également a` droite du profil qui surmonte une plage conductrice broyée. La
transition latérale est parfaite mais cette couche n’est épaisse que de 3 m uniquement. En
dessous, les circulations d’eau et les instabilités des masses marneuses fait encore chuter les
valeurs de résistivités.
Figure 15: Pseudo section des profils d’imagerie S6d et S7 – Pénétrante Sud
Notre équipe a réalisé deux (02) sondages d’imagerie électrique et un (01) sondage électrique
vertical (SEV) à l’est de la ville de Mila (figure17).
Figure 16: implantation des profils d’imagerie 79A et 79B et le SEV- Site2
Les deux sondages carottés retenus dans cette ´étude (PK 2+200 et PK 2+300) montrent la
prédominance d’argile marneuse et limoneuse sur une profondeur de 20 m. Nous relevons que
le site est bruité en raison des travaux de confortement en cours et la présence de lignes de haute
tension qui n’arrangent pas nos interprétations.
Les plages de résistivité correspondant a` 200 Ohm.m sur les deux profils (figure 18) sont
issus des bruits de fonds artificiellement provoqués. Partout ailleurs, les résistivités sont trop
basses en raison de la présence d’argiles humides.
En effet, les travaux de reconnaissances géotechniques montrent une succession de
couches d’argile encroûtée, d’argile limoneuse et parfois marneuse comme le montre ces logs
de sondage :
- de 0 a` 0,40 m : Terre végétale.
- de 0,4 a` 2,5 m : Argile encroutée a` trace de graves, marron beige.
- de 2,5 a` 4,5 m : Argile encroutée a` trace de graves, marron noirâtre.
- de 4,5 a` 8,5 m : Argile limoneuse encroutée, ferme, beige.
- de 8,5 a` 20 m : Argile marneuse, ferme, grisâtre.
Il en est de même pour le deuxième sondage ou` les argiles demeurent prédominantes :
- de 0 a` 1 m : Terre végétale.
- de 1 a` 3 m : Argile limoneuse à trace de graves, noirâtre.
- de 3 a` 4,5 m : Argile limoneuse, marron.
- de 4,5 a` 11,5 m : Argile limoneuse encroutée, blanchâtre.
- de 11,5 a` 16 m : Argile marneuse, ferme, grisâtre.
- de 16 a` 20 m : Argile marneuse, ferme, grisâtre à verdâtre.
L’hétérogénéité des argiles de Mila (figure 19) a rendu très dispersés les paramètres de
cisaillement, issus des essais au laboratoire (Boudlal, 2012). Benaissa et Belaouar en 008, ont
déterminé que les essais inclinométriques n’ont pas montré de mouvements profonds et que
la géométrie de surface de glissement est simple (plane ou circulaire) au niveau de la zone des
185 logements.
Sur notre site d’étude au milieu du profil 79 a, apparaît une zone d’infiltration de
forme allongée et réduite où les résistivités sont plus faibles qu’ailleurs. Cela pourrait
correspondre à un axe de glissement très instable et suffisamment broyé avec des infiltrations
d’eau. Les résistivités en surface passent de 30 Ohm.m à environ 1 Ohm.m au niveau de l’axe.
Un autre axe apparaît également à gauche du profil, plus profond avec des résistivités très
basses, de moins de 1 Ohm.m. On peut considérer une succession de glissements de terrain au
niveau du profil exploré.
Par ailleurs, cet axe s’individualise et s’approfondit considérablement sur le profil 79c, la zone
est plus allongée et se développe depuis la surface jusqu’en profondeur. En effet, la zone
d’alimentation occupe le milieu du profil sur toute sa profondeur (23 m) ou` les résistivités
chutent progressivement jusqu’`a moins de 1 Ohm.m, comparativement aux terrains adjacents
dont les résistivités sont comprises entre 10 et 30 Ohm.m.
Ces zones conductrices correspondent à des zones perméables ou d’infiltration préférentielle qui
provoquent une diminution systématique de la résistivité. Elles correspondent également
à des axes de rupture dans les argiles limoneuses et marnes humides et fortement imbibées
d’eau. Ce type de structures broyées favorise l’écoulement des eaux de pluie, l’eau affleure à
même le sol dans deux puits rencontrés et mesurés sur l’axe prospecté.
En résumé, le premier profil montre une succession de petits glissements de terrain dont
la profondeur ne dépasse pas grossièrement 15 m. Le second profil, en outre, indique une
profondeur de la zone instable plus conséquente que dans le précédent et peut atteindre, selon
la pseudo-section traitée, 20 m voire plus.
Figure 18: Pseudo section des profils d’imagerie S6d et S7 – Pénétrante Sud
Nous avons réalisé un sondage électrique vertical d’une longueur AB=300m. Le sondage
est orienté N-S, parallèlement au profil d’imagerie 79A et à la RN79A.
L’interprétation quantitative de ce sondage nous renseigne sur la distribution électrique de la
zone d’étude jusqu’à presque 30 mètres de profondeur.
La première formation a une résistivité de 16 Ohm.m et une profondeur de 2m qui correspond
probablement à des argiles graveleuses. Le second terrain est très conducteur (moins de 3
Ohm.m), son épaisseur est estimée à 27m et correspond probablement à des argiles et des
marnes fortement imbibées d’eau. Cette partie est surement la partie instable du glissement de
terrain. Elle surmonte une couche, probablement de même nature et avec une résistivité
légèrement supérieure (7 Ohm.m).
Les modèles proposés (figure 21) montrent globalement des gammes de résistivités très
basses inférieures à 30 Ohm.m. Elles oscillent entre 1 et 26 Ohm.m. Elles diminuent depuis la
surface où l’on enregistre des résistivités de l’ordre de 20 à 26 Ohm.m jusqu’en profondeur (à 23
m) ou` elles baissent à moins de 1 m. Cette baisse est liée principalement à la présence de
passées gypseuse comprises dans la matrice argileuse qui constitue le sous-sol du site, comme
le montre la figure 22. L’eau de pluie favorise la dissolution du gypse et engendre des
écoulements d’eau salée, d’où l’apparition de ces larges plages conductrices représentées en
bleu sur la figure 21. D’autant que la région est connue pour ses exploitations de gypse en
plusieurs points de carrières.
Au milieu du profil D1b semblent se dégager deux petits axes de rupture, ils disparaissent
rapidement d`es 5 m de profondeur en raison de la forte conductivité qui caractérisent les
gypses. Il en est de même sur le profil D2 ou` se dessinent en surface deux petits axes situés au
milieu du profil mais décalés horizontalement d’environ 20 m de ceux relevés sur le profil
précédent. Ces structures matérialisent une rupture mais disparaissent a` environ 7 m de
profondeur au profit des plages de conductivités très élevées de la matrice argileuse.
En revanche, la transition est nette entre la coulée du glissement et le versant stable et sain
représentée par des résistivités comprises entre 15 et 45 Ohm.m. Elle est observable de part et
d’autre du profil D1b et a` gauche du profil D2. Il s’agit d’une variation latérale de résistivité
qui délimite la langue du glissement. Le contraste latéral des résistivités est plus prononcé que
le contraste vertical. La présence de gypse offrant de basses résistivités nous rend
l’interprétation compliquée afin d’estimer la profondeur de la langue du glissement.
Nous ne sommes pas donc en mesure d’avancer des profondeurs qui pourraient être erronées,
vu le contexte géologique souterrain. La confusion est, d`es lors, fortement probable dans ce
contexte géologique très particulier.
Figure 21: Aspect du site de Djebel Dorbane et Banc de gypse, route de Tessala (Kessasra, 014)
VI. CONCLUSIONS
A l’issue de cette étude géophysique, les glissements de la région de Mila ont été bien
mis en évidence par la méthode d’imagerie électrique. Hormis quelques profils où la
lithologie interne (D1 et D2) et la multiplication des perturbations externes (sur les axes
routiers) ont joué en défaveur d’une bonne discrimination des zones instables des zones stables.
Partout ailleurs, la méthode électrique a permis de faire clairement la différence entre une zone
de coulée et une zone d’argiles ou de marnes en place.
Le seul SEV réalise lors de cette campagne, sur l’´evitement de Mila-Ville montre des
résistivités similaires à celle enregistrées sur les profils d’imagerie voisins (79A et 79B).
Nous pouvons envisager de classer les glissements dans les argiles de Mila en deux catégories
:
1. Les glissements d’une échelle réduite : sont observables sur les profils suivants :
- Profils S1 et S2 : S1 présente un horizon superficiel conducteur dont la gamme des
résistivités est inférieure a` 10 Ohm.m et un second horizon plus résistant dépassant 100
Ohm.m. Les glissements possèdent une profondeur approximative comprise entre 10 et
16 m. S2 marque une absence d’un véritable plan de glissement.
- Profil S7 : ce profil montre un fort contraste électrique entre les valeurs de résistivité du
matériau constituant la coulée et les versants. En effet, une zone d’instabilité moins
profonde et superficielle allongée et s’étalant sur une profondeur ne dépassant pas 9 m.
Vient ensuite un terrain plus ou moins stable avec des résistivités croissantes en
profondeur.
- Profil 79a : ce profil montre une succession de petits glissements de terrain dont la
profondeur ne dépasse pas 14 m.
2. Les glissements de grande échelle : sont observables sur les cinq profils suivants :
- Profil S3 : trois grandes zones instables ont ´été définies. La première à gauche du profil
semble moins large (environ 15 m) offrant des résistivités de l’ordre de 1 à 2 Ohm.m. La
deuxième zone est située au milieu du profil, plus large que la précédente avec 35 m
environ et la troisième à droite de la section dont la largeur ne dépasse pas 20 m. Leur
profondeur semble dépasser 18 m chacune ;
- Profil S4 : montre une zone très conductrice au milieu du transect qui peut
correspondre a` un axe de glissement ou` des terrains instables favorisent des
infiltrations d’eau. Les dimensions de la zone montre l’importance du glissement, elle
est large d’environ 15 m et sa profondeur est supérieure a` 18 m ;
- Profil S6 : sur lequel se démarquent deux principaux horizons. L’un superficiel profond
de 6 m environ et dont les valeurs de résistivités sont comprises entre 50 et 100 Ohm.m.
Il surmonte une plage plus conductrice, confirmant des circulations d’eau.
- Profil 79 : ce profil indique une profondeur de la zone instable plus conséquente que
dans le profil 79a et peut atteindre, selon la pseudo-section traitée, 20 m voire plus.
VII. Bibliographie
Amari, N, Fanghour I. (2008) - Etude géologique et géotechnique du POS N01 de la ferme
Adouane Ali, entrée Est de Jijel. Mémoire d’ingénieur, Université de Jijel
Boudlal O. (2013) - Etude expérimentale du comportement mécanique des fines dans la stabilité
des talus et des fondations. Thèse de Doctorat, Université de Tizi Ouzou, 222p
Draidia S., Havenith H-B., Benabass Ch. (2013) - Mouvements de masse et analyses
morphostructurale dans le constantinois - Algérie nord-orientale. Troisièmes journées
Aléa Gravitaires (JAG), Grenoble, France
Mebarki A. (2005)- Hydrologie des bassins de l’Est Algérien. Ressource en eau, aménagement
et environnement. Thèse de Doctorat d’état, Université de Constantine, 360 p.
Vila J.M. (1980) - La chaine alpine d’Algérie orientale et des couffins Algéro-tunisiens, Thèse
Es-sciences, Paris