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Chapitre préliminaire : CHANTIER – SECURITE ELEMENTS DE DEFINITION
Section 1. La Notion de chantier
Section 2 : Les intervenants dans un chantier
§1. Le maître de l'ouvrage et le maitre de l’ouvrage délégué
I/ Le maître de l’ouvrage
2
CHAPITRE 2: LE CADRE JURIDIQUE DE REALISATION DES CHANTIERS PUBLICS : LE MARCHE
PUBLIC
Section 1. Les modes d’exécution des ouvrages, objets des chantiers publics
§1. Généralités sur les modes d’exécution des chantiers publics
§2. L’exécution des chantiers publics par voie de marché public
Section 2 La procédure de passation des marchés de travaux publics
§1. Les modes de passation
I/ La demande de cotations et la demande de prix
II/ L’appel d’offre
III/ L’entente directe
§2. Le prix du marché
I/ Les différents types de prix
II/ L’application et le règlement du prix
A –L’application du prix
B- Le règlement du prix : avances, acomptes et règlement définitif
§3. Les pièces du marché
Section 3. Droits et obligations des parties au marché de travaux publics
CHAPITRE 3 : LA SOUS-TRAITANCE
Section 1. Définition et spécificités de la sous-traitance
Section 2. Formation du sous-traité- Agrément par le maître d’ouvrage
Section 3. Paiement et responsabilité du sous-traitant
§1. Le paiement du sous-traitant
§2. Responsabilité du sous-traitant
3
§1. Régime des actions en responsabilité fondée sur les obligations de résultat
§2. Régime des actions en responsabilité fondées sur les obligations de moyens
Section 2. Responsabilité contractuelle en raison de l’inexécution du contrat pour les dommages
n’affectant pas l’ouvrage
§1. Responsabilité contractuelle pour retard dans la réalisation des travaux
§2. Responsabilité liée au risque de perte de la chose avant réception
4
Section 3. L’abandon de chantier
§1. Notion
§2. Les conséquences de l’abandon de chantier
5
Chapitre préliminaire : CHANTIER – SECURITE ELEMENTS DE DEFINITION
1
Le terme peut désigner plusieurs types de travaux: bâtiments, routes, barrages, reboisement, etc.
6
Section 2. La notion de sécurité du chantier
La sécurité peut être définie de deux façons. Dans un sens premier, la sécurité est la situation
de celui ou de ce qui est à l’abri des risques, état qui peut concerner une personne (sécurité
individuelle), un groupe (sécurité publique) ou un bien. Dans une seconde signification, la
sécurité désigne la prévention de tels risques, donc les mesures et les moyens tendant à
prévenir leur réalisation, un ensemble de précautions incombant à certaines personnes envers
d’autres. La sécurité d’un chantier renvoie aux mesures et moyens tendant à prévenir les
risques liés aux installations et aux outils de travail, dans un but de protection du personnel y
œuvrant et des tiers.
7
TITRE 1 – LE REGIME JURIDIQUE DE LA REALISATION DES CHANTIERS
***************
Le chantier est exécuté sur la base d’un cadre juridique : contrat d’entreprise, régie, ou marché
public, selon la qualité du maître d’ouvrage ou de la vocation de l’ouvrage attendu.
Le cadre juridique de réalisation du chantier dépend du but poursuivi à travers sa réalisation ;
ainsi, lorsque les travaux ou les ouvrages sont réalisés dans un but d’intérêt général, le
chantier y relatif est dit chantier public ou de droit public ; en revanche lorsque les travaux ou
ouvrages sont réalisés dans un intérêt privé, le chantier est dit privé ou de droit privé. La
réalisation d’un chantier public se fait dans le cadre d’un marché public; celle d’un chantier
privé se fait dans le cadre d’un contrat d’entreprise. Quel qu’en soit le cadre, l’exécution d’un
chantier peut être sous-traitée. En tout état de cause, le ou les ouvrages doivent être
réceptionnés.
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La conclusion du contrat d’entreprise ne pose aucun problème particulier : il est consensuel; il
naît d’un accord de volonté, ce qui n’interdit pas que le contrat se forme selon certaines
modalités.
Dans le domaine de la construction, le contrat d’entreprise peut se former de plusieurs
manières selon sa complexité : instantanément2, après une phase préparatoire3, après une
procédure d’appel d’offre4.
2
Donc à la suite d’une acceptation conforme à une offre préalable.
3
Qui est souvent ponctuée d’un instrument qu’on appelle les devis ou offres réalisées par le futur entrepreneur à
l’intention du futur client, ils sont négociés jusqu’à l’accord des parties
4
La procédure d’appel d’offres est utilisée pour les contrats d’entreprise les plus importants, on parle d’ailleurs
de « marchés » dans la pratique.
5
On n’utilise de moins en moins le mot « prix » auquel on a préféré celui de « rémunération » pour un contrat
d’entreprise. Toutefois, nous userons du terme prix parfois. Lorsqu’il n’y a pas de rémunération, il ne s’agit plus
d’un contrat d’entreprise mais d’un contrat à titre gratuit qui échappe complètement au régime du contrat
d’entreprise (bénévolat, etc.).
9
C’est un contrat d’entreprise où le prix des travaux est fixé à l’avance, globalement,
fermement et définitivement. Il se réalise souvent suite à un devis ferme et définitif. Dans
cette technique, le prix est dit « intangible », c’est-à-dire que l’entrepreneur a l’obligation de
réaliser la prestation quels que soient les travaux supplémentaires nécessaires à la réalisation
de l’ouvrage.
Le marché sur série
C’est un contrat d’entreprise dans lequel le prix des travaux est défini par rapport au prix
unitaire des matériaux et des heures de main-d’œuvre nécessaires à la réalisation de l’ouvrage.
Le total de la facture intervient donc à la fin de l’ouvrage.
10
A- L’obligation principale
L’entrepreneur doit réaliser l’ouvrage qu’il a promis et tous les travaux qu’il s’est engagé à
faire. Il y a une obligation de résultat en ce qui concerne le chantier. Trois remarques :
- la prestation doit être réalisée, par principe, par l’entrepreneur lui-même6. La sous-traitance
est donc par principe interdite. Cependant, le maître d’ouvrage, créancier de cette obligation
peut autoriser, le cas échéant, l’entrepreneur à déléguer l’exécution de sa prestation.
- l’étendue et le contenu de l’obligation de l’entrepreneur dépendent de ce qu’ont convenu les
parties mais aussi des règles de l’art, spécifiques à la prestation. Ces règles de l’art seront, au
besoin, désignées par des experts lors d’une procédure.
- le contrat d’entreprise peut, ou non, indiquer un délai d’exécution. Si aucun délai
d’exécution n’a été prévu, ce sera au juge d’apprécier, en cas de différend, quel aurait dû être
le délai raisonnable d’exécution (au regard des usages, de la nature de la prestation, etc.).
Obligation de sécurité
Dans l’exécution d’un chantier, une obligation de sécurité pèse sur l’entrepreneur. À cet
égard, il faut préciser qu’avant la réception de l’ouvrage, l’entrepreneur n’est pas tenu d’une
obligation de sécurité envers le maître d’ouvrage. En revanche, après la livraison, il assume
cette obligation lorsque l’ouvrage réceptionné cause un dommage au maître d’ouvrage.
6
Article 1237 du Code civil : « L’obligation de faire ne peut être acquittée par un tiers contre le gré du
créancier, lorsque ce dernier a intérêt qu’elle soit remplie par le débiteur lui-même ».
7
Auquel cas, elle est une obligation de obligation de résultat.
11
Cette obligation n’est pas vraiment autonome ; elle découle de la nature même de la prestation
que l’entrepreneur exécute.
Obligation de livraison
L’entrepreneur doit livrer l’ouvrage à la date convenue par les parties lors de la conclusion du
contrat. Cette obligation implique pour le maître d’ouvrage l’obligation réciproque de le
réceptionner.
12
Les garanties de paiement : l’entrepreneur dispose d’un privilège mais uniquement pour les
frais de conservation de la chose qu’il a dû engager. En revanche, ce privilège ne s’applique
pas aux autres dépenses faites pour réaliser l’ouvrage.
La prescription est de cinq (05) ans.
A- La nullité du contrat
Les causes de nullité du contrat d’entreprise sont celles du droit commun des contrats : vices
du consentement, absence de cause, illicéité de la cause ou de l’objet, etc.
8
Voir infra.
13
Cas de résiliation du contrat pour perte de la chose : la résiliation unilatérale du marché à
forfait peut l’être unilatéralement par le maître de l’ouvrage à tout moment. Donc même après
avoir accepté le devis, il peut interrompre à tout moment les travaux et résilier
unilatéralement9. C’est donc une exception importante au droit commun.
Le maître d’ouvrage doit alors verser à l’entrepreneur une somme correspondant à toutes ses
dépenses, ses travaux déjà engagés mais également de tout ce que l’entrepreneur aurait pu
gagner dans cette entreprise.
Section 1. Les modes d’exécution des ouvrages, objets des chantiers publics
Les modes d'exécution des travaux publics sont variables. C'est le maître de l'ouvrage qui
prend la décision soit par des professionnels des travaux publics.
9
Contrairement au principe d’intangibilité des contrats de l’article 1134 du Code civil.
14
L'exécution par des non-professionnels renvoie à l'exécution par l'administration elle-même
selon la technique de la régie, par l'intervention de collaborateurs bénévoles ou par
l'intervention de permissionnaires de voirie.
L’exécution des chantiers ou travaux publics par des professionnels peut se faire par
l'utilisation de la technique de la délégation de service public dont la forme la plus connue est
celle de la concession ou par le recours aux marchés publics de travaux.
Une délégation de service public est un contrat par lequel une personne morale de droit public
confie la gestion d'un service public, dont elle a la responsabilité, à un délégataire public ou
privé, la rémunération étant substantiellement liée aux résultats de l'exploitation du service.
Le délégataire peut être chargé de construire des ouvrages ou d'acquérir des biens nécessaires
au service.
Quant à la concession, il s’agit du mode de gestion contractuelle d'un service public dans le
cadre duquel un opérateur privé ou public, le concessionnaire, est sélectionné dans les
conditions prévus par les textes10.
Les marchés de travaux publics obéissent à un régime juridique dont on peut retenir les
éléments suivants : procédure de passation et exécution.
10
Elle se caractérise par le mode de rémunération du concessionnaire qui est substantiellement assuré par les
résultats de l’exploitation et la prise en charge des investissements initiaux et des gros œuvres par le
concessionnaire. Il est reconnu au concessionnaire le droit d'exploiter l'ouvrage à titre onéreux pendant une durée
déterminée.
15
Les procédures varient selon l’importance du coût financier du marché, de l’urgence, etc.
11
Inférieur à un million (1.000.000) de FCFA au Burkina Faso.
12
Inférieur à vingt millions (20 000 000) de FCFA au Burkina Faso.
16
Les prix des prestations de travaux faisant l'objet d'un marché sont, soit des prix unitaires
appliqués aux quantités réellement livrées ou exécutées, soit des prix forfaitaires appliqués à
tout ou partie du marché, quelles que soient les quantités livrées ou exécutées. Un marché
peut contenir à la fois des prix forfaitaires et des prix unitaires
Le prix unitaire : ici, la rémunération du prestataire est calculée en multipliant le prix
unitaire par les quantités livrées ou exécutées.
Le prix forfaitaire : par opposition au prix unitaire, le prix forfaitaire est un prix qui
rémunère le prestataire ou l’entrepreneur quels que soient les quantités livrées.
Dans un marché à prix forfaitaire, l’entreprise est responsable de ses estimations; elle ne peut
demander le paiement de prestations supplémentaires qui auraient été mal évaluées. En
revanche, pourront être indemnisés les travaux supplémentaires demandés par le maître
d’ouvrage ou les travaux supplémentaires qui sont indispensables à la réalisation de l’ouvrage.
17
§3. Les pièces du marché
Les pièces du marché sont des documents qui contiennent les stipulations que les parties
s’engagent à observer en passant le contrat. Selon les législations, elles comprennent toutes ou
certaines des pièces suivantes:
-L'acte d'engagement : c’est la pièce signée par un candidat à un marché public dans laquelle
il présente son offre ou sa proposition et adhère aux clauses que la personne publique a
rédigées. Cet acte d’engagement est ensuite signé par la personne publique.
- Les cahiers des charges : ce sont des documents contractuels qui déterminent les conditions
dans lesquelles les marchés sont exécutés. Ils comprennent des documents généraux (cahiers
des clauses administratives générales, cahiers des clauses techniques générales) et des
documents particuliers (cahiers des clauses administratives particulières, cahiers des clauses
techniques particulières) .
Dans un marché de travaux publics, les obligations des parties sont pratiquement celles qu’on
rencontre dans le cadre du contrat d’entreprise :
L’entrepreneur adjudicataire s'engage à exécuter un travail de nature publique par
essence ou par destination.
C'est l'entrepreneur qui répond, en principe, de l'organisation générale et de la sécurité du
chantier. Il en conserve donc la surveillance et la police pendant les travaux du
parachèvement, même si ses propres travaux sont terminés.
18
sanctions pécuniaires : pénalités, retenues par retard et retenues pour rémunérations,
charges sociales et impôts impayés, etc.
sanctions coercitives : mesures d'office15, exclusion temporaire ou définitive de
l'entrepreneur défaillant des marchés, par le retrait de l'agréation avec comme conséquence
l'impossibilité de se soumissionner ou de gagner un marché public de travaux.
résiliation ou de modification unilatérale du contrat, moyennant un supplément de
prix pour les travaux supplémentaires. Ce pouvoir cesse toute fois à la limite même de
l'objet sur lequel l'entrepreneur s'est engagé à apporter son concours.
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CHAPITRE 3 : LA SOUS-TRAITANCE
La réalisation d’un chantier peut impliquer d’autres intervenants que l’entrepreneur principal,
parmi lesquels le sous-traitant occupe une place prépondérante. Il est donc important
d’évoquer le régime juridique du contrat par lequel, l’intervention de ce dernier est possible.
La sous-traitance est l’opération par laquelle un entrepreneur confie, par un sous-traité, et sous
sa responsabilité, à une autre personne appelée sous-traitant, tout ou partie de l’exécution du
contrat d’entreprise ou du marché public avec le maître de l’ouvrage.
L’entrepreneur, qui entend exécuter un contrat ou un marché en recourant à un ou plusieurs
sous-traitants doit, au moment de la conclusion et pendant la durée du contrat ou du marché,
faire accepter chaque sous-traitant et agréer les conditions de paiement de chaque contrat de
sous-traitance par le maître d’ouvrage. En outre, l’entrepreneur principal est tenu de
communiquer le ou les contrats de sous-traitance au maître d’ouvrage lorsque celui-ci en fait
la demande.
Comme on le voit, d’une part, l’entrepreneur n’a pas un véritable droit à la sous-traitance; il
lui faut toujours l’accord du maître d’ouvrage. D’autre part, la nécessité de l’agrément est
destinée à protéger, non seulement, le sous-traitant, en permettant la mise en place des
procédures de paiement direct à son profit, mais aussi à assurer la protection du maître
d’ouvrage qui, ayant choisi un cocontractant, l’entrepreneur principal, peut attendre
l’exécution du contrat ou du marché de sa part et pourrait faire sanctionner une sous-traitance
15
Démolition et reconstruction, mise en régie, marché pour compte (réadjudication à la folle enchère).
19
non autorisée. Ainsi, c’est entre les mains du maître d’ouvrage que les différentes sous-
traitances vont se trouvées centralisées ; ce qui lui permettra éventuellement de vérifier leur
correspondance avec « l’enveloppe» générale du marché ou du contrat d’entreprise. Ce rôle
constitue, en quelque sorte, un rôle de quasi-police du chantier conféré au maître d’ouvrage.
En principe, le sous-traité est un contrat d’entreprise qui n’est soumis à aucune exigence
particulière.
Toutefois, comme dit plus haut, l’entrepreneur est tenu de soumettre à l’agrément du maître
d’ouvrage, à la fois, la personne du sous-traitant et ses conditions de paiement. Le moment de
l’agrément est, en principe, celui de la conclusion du sous-traité, ou ultérieurement sous
réserve de ratification. Le défaut d’agrément produit des effets différents selon les cas :
Dans les rapports maître d’ouvrage-entrepreneur principale : le défaut d’agrément
caractérise une faute contractuelle de l’entrepreneur ; le maître d’ouvrage peut donc agir, soit,
en exécution16, soit en résolution du contrat17, soit en responsabilité contractuelle18.
Dans les rapports entrepreneur principal-sous-traitant : le défaut d’agrément
caractérise encore une faute contractuelle de l’entrepreneur principal sanctionnable soit par
l’activation de sa responsabilité de droit commun, soit par la résiliation unilatéral du contrat
de sous-traitance par le sous-traitant.
Dans les rapports sous-traitant- maître d’ouvrage : aucun des deux n’est fautif ; ils
sont tous victimes de la faute de l’entrepreneur principal. Toutefois, le sous-traitant non agrée
ne devrait pas disposer de droit à paiement direct ou à une action directe contre le maître
d’ouvrage. En revanche, le maître d’ouvrage peut invoquer le défaut d’agrément. Ce dernier
perd ce droit lorsqu’il avait connaissance de la sous-traitance et n’a pas exigé de
l’entrepreneur qu’il suive la procédure d’agrément.
16
Mettant l’entrepreneur en demeure de lui présenter le(s) sous-traitant(s).
17
Sur le fondement de l’article 1184 du Code civil.
18
Pour obtenir réparation du préjudice causé par cette substitution d’exécutant.
20
En principe, c’est par l’entrepreneur principal que le sous-traitant doit être payé, selon les
dispositions du contrat de sous-traitance19. Cette obligation contractuelle de l’entrepreneur
principal demeure même s’il a été mis en place un système de paiement direct du sous-
traitant par le maître d’ouvrage ; aussi, en cas de défaillance de la procédure de paiement
direct, le sous-traitant conserve-t-il le droit d’agir en paiement contre l’entrepreneur principal.
La réception est l’acte par lequel le maître de l’ouvrage déclare accepter l’ouvrage avec ou
sans réserves ; elle est établie à la demande de l’entrepreneur.
19
Il peut, par exemple, être stipulé que le sous-traitant ne sera payé qu’aux dates où l’entrepreneur principal le
sera lui-même par le maître d’ouvrage.
21
Juridiquement la réception se traduit par la constatation de la conformité de l'ouvrage aux
prescriptions contractuelles, plans et métré récapitulatif, et ce, contradictoirement.
22
§1. La date de la réception
La date de la réception dépend du type de réception. Si la réception est expresse, la date est,
en principe, celle du procès-verbal de réception; toutefois, les parties peuvent décider d’une
autre date, notamment antérieure à l’acte de réception. Si la réception est tacite, on retient la
date de la manifestation non équivoque de recevoir l’ouvrage; cette date est propre à chaque
cas.
23
-le maître d’ouvrage peut agir contre l’architecte22 pour manquement de son obligation de
conseil lors des opérations de réception. L’architecte a pour mission de conseiller le maître
d’ouvrage pendant les opérations de réception, ce dernier s’en remettant nécessairement et
légitimement à ses compétences de professionnel quant aux réserves à émettre. Ainsi,
l’architecte engagerait-il sa responsabilité s’il n’a pas formulé des réserves à propos de
défauts de conformités apparents affectant l’ouvrage, ou de désordre affectant sa couverture,
etc ;
-lorsque l’acceptation émise par le maître d’ouvrage est viciée. Ici, on fera application de la
théorie des vices de consentements ; cela suppose qu’il y ait eu erreur, dol ou violence subie
par le maître d’ouvrage.
22
Ou du maître d’œuvre, dans le cadre d’un chantier réalisé dans le cadre d’un marché public.
23
Pour plus de détails sur la typologie et le régime juridique des assurances, voir la section intitulée : La
prescription relative à l’assurance.
24
CHAPITRE 5: LA RESPONSABILITE DES CONSTRUCTEURS
La responsabilité des constructeurs est envisageable lorsque leurs obligations n’ont pas été
exécutées ou ont été mal exécutées. Elle se conçoit différemment selon le moment où elle est
invoquée.
§1. Régime des actions en responsabilité fondée sur les obligations de résultat
Pour engager la responsabilité contractuelle de l’entrepreneur
1ère condition : preuve d’une différence entre l’ouvrage promis et l’ouvrage réalisé;
L’entrepreneur est tenu, à l’égard du maître d’ouvrage, d’une obligation de résultat. En effet,
en présence du maître d’œuvre, il est tenu de se renseigner sur la finalité des travaux qu’il
accepte de réaliser.
En conséquence, le maître d’ouvrage n’est tenu que de démontrer la différence entre le
résultat promis et le résultat réalisé pour engager la responsabilité de ce dernier.
L’entrepreneur ne peut s’exonérer de cette responsabilité qu’en démontrant qu’il y a eu force
majeure ou cause étrangère.
2ème condition: existence d’un dommage même mineur ou sans gravité;
La responsabilité contractuelle, avant réception, des entrepreneurs est engagée quelle que soit
la gravité du dommage subi par le maître d’ouvrage.
24
Article 1147 du Code civil « Le débiteur est condamné, s'il y a lieu, au payement de dommages et intérêts, soit
à raison de l'inexécution de l'obligation, soit à raison du retard dans l'exécution, toutes les fois qu'il ne justifie
pas que l'inexécution provient d'une cause étrangère qui ne peut lui être imputée, encore qu'il n'y ait aucune
mauvaise foi de sa part. »
Art. 1788. « Si, dans le cas où l'ouvrier fournit la matière, la chose vient à périr, de quelque manière que ce soit,
avant d'être livrée, la perte en est pour l'ouvrier, à moins que le maître ne fût en demeure de recevoir la chose. »
Art. 1789. « Dans le cas où l'ouvrier fournit seulement son travail ou son industrie, si la chose vient à périr,
l'ouvrier n'est tenu que de sa faute. »
25
La responsabilité de l’entrepreneur n’est engagée que s’il est démontré un lien causal entre le
dommage et l’exécution contractuelle de l’entrepreneur.
§2. Régime des actions en responsabilité fondées sur les obligations de moyens
S’agissant des intervenants « intellectuels » à l’acte de construire, leur responsabilité est
fondée sur une obligation de moyens. Il s’agit :
-de l’architecte chargé de la conception de l’œuvre, da sa fonctionnalité, de son esthétique, de
l’harmonie des formes et des couleurs ; sa la responsabilité peut donc être engagée,
notamment :
*lorsqu’il n’a pas informé le maître d’ouvrage des contraintes techniques inhérentes
aux travaux envisagés;
*lorsqu’il s’est abstenu de préconiser dès l’origine un matériau adapté à l’usage de la
construction ou d’avertir le maître d’ouvrage sur les risques de mise en œuvre d’un produit
non courant ;
*lorsqu’il n’a pas avisé le maître d’ouvrage des difficultés relatives à la mise en œuvre
de son projet;
*lorsqu’il n’a pas adapté le projet de construire aux normes juridiques, administratives
ou urbanistiques;
*etc.
-des contrôleurs techniques et des bureaux de contrôle ou d’étude.
Pour tous ces intervenants, il ne suffit pas de démontrer que les travaux préconisés ou ceux
réalisés n’ont pas donné satisfaction pour que leur responsabilité contractuelle soit engagée. Il
faut, d’une part, démontrer une faute à eux imputable, un dommage subi par le maître
d’ouvrage, d’autre part, et, enfin, un lien de causalité entre la faute et le dommage.
26
§2. Responsabilité liée au risque de perte de la chose avant réception
La réalisation de l’ouvrage immobilier est une opération qui s’inscrit dans la durée, période
pendant laquelle une multitude de dommages peut survenir ; ces dommages peuvent affecter
l’ouvrage lui-même, entrainant sa détérioration voire sa destruction, ou les matériaux ou
équipements, parfois couteux, qui ont vocation à être mise en œuvre par le maître d’ouvrage.
Qui doit supporter le risque de la perte des matériaux destinés à la réalisation de l’ouvrage ?
Le Législateur, depuis le Code civil de 1804, distingue entre deux (02) situations :
1ère situation : les matériaux sont fournis par l’entrepreneur
L’entrepreneur assume le risque de perte de la matière qu’il apporte, et ce, hors considération
de l’importance des travaux qu’il entreprend. En conséquence, le maître d’ouvrage est admis à
agir contre l’entrepreneur. Ce dernier pourra être condamné au coût total de la construction
s’il avait la charge de l’ensemble de la réalisation ou, inversement, in solidium avec les autres
entrepreneurs ayant réalisé d’autres parties de l’ouvrage. Dès lors qu’il s’agit de l’ouvrage qui
lui incombe et qu’il n’a pas été réceptionné, l’entrepreneur assume la charge du risque, quel
que soit l’origine du sinistre ayant conduit à la perte de l’ouvrage.
2ème situation : l’entrepreneur ne fournit que son travail
Dans ce cas, l’entrepreneur n’est tenu que de sa faute, si l’ouvrage périt. Autrement dit, le
maître d’ouvrage devra démontrer :
-que l’entrepreneur a commis une faute ;
-un lien de causalité entre la faute invoquée et le dommage.
//////////////////////////////
27
TITRE 2 : REGLEMENTATION RELATIVE AU SUIVI ET A LA
SECURIITE DANS LES CHANTIERS
Ces préalables s’adressent tantôt au maître d’ouvrage (section 1), tantôt aux constructeurs
(section 2).
25
En droit burkinabè, Il existe trois (03) catégories de permis de construire ; ce sont :
Le permis de construire de catégorie A : il est requis pour les maisons à usage d’habitation en rez-de-
chaussée dont la surface totale de plancher hors œuvre ne dépasse pas cent cinquante (150) mètres carrés ;
Le permis de construire de catégorie B : il est nécessaire pour les maisons d’habitation dont la surface
totale de plancher hors œuvre dépasse cent cinquante (150) mètres carrés ainsi que pour les maisons à usage
autres que d’habitation en rez-de-chaussée, dont la surface totale de plancher hors œuvre ne dépasse pas cent
cinquante (150) mètres carrés ;
Le permis de construire de catégorie C : il est prescrit pour les bâtiments à plus d’un niveau, les maison
à usages autres que d’habitation en rez-de-chaussée dont la surface totale de plancher hors œuvre dépasse cent
cinquante (150) mètres carrés et les établissements recevant du public.
Sont exemptés du permis de construire les travaux de ravalement, l’installation des dispositifs publicitaires régis
par le code de la publicité, les constructions et travaux couverts par le secret de la défense nationale, les travaux
sur les immeubles classés autorisés par le service chargé du patrimoine culturel et les murs de clôtures dont la
hauteur ne dépasse pas deux (02) mètres.
28
Avant d’entreprendre un chantier de construction sur un terrain sis en zone urbaine aménagée,
le maître d’ouvrage doit préalablement obtenir un permis de construire. Cela permet à
l'administration de vérifier qu'un projet de construction respecte bien les règles d'urbanisme
en vigueur. Il est généralement exigé pour tous les travaux de grande importance.
L’obligation d’obtenir, au préalable, un permis de construire existe, en outre, lorsque :
la construction est envisagée en zone non aménagée et concerne un établissement
destiné à recevoir un public, ou une maison d’habitation dont la surface de plancher dépasse
cent (100) mètres carrés;
les travaux doivent être exécutés sur des constructions existantes, dans la mesure où ils
auront pour effet d’en changer la destination, de modifier leurs aspects extérieurs ou leur
volume, leur structure ou de créer des niveaux supplémentaires.
29
La durée du permis de construire est de cinq (05) ans, renouvelable une fois. Il est périmé si
les travaux n’ont pas débuté dans un délai d’un (01) an à compter de sa délivrance et de six
(06) mois dans l’hypothèse d’une seconde demande de permis pour le même projet, ou encore
si les travaux sont interrompus pendant au moins deux (02) années consécutives sans motif
valable.
Le permis de démolir est accompagné d’une note d’instruction sur les dispositions
particulières à observer compte tenu du caractère de l’ouvrage, de sa situation et de l’impact
des travaux sur l’environnement.
Sont exemptes du permis de démolir :
-les démolitions exécutées en application d’une décision de justice devenue définitive ;
-les démolitions de bâtiments frappés de servitude de recul en exécution de plan d’urbanisme
opérationnel ;
-les démolitions effectuées sur des clôtures de moins de deux (02) mètres de hauteur dont
l’intérêt architectural n’est pas reconnu ;
30
-les démolitions effectuées sur des bâtiments menaçant de ruine ou insalubres détectés par la
Commission nationale de sécurité.
26
Article 53 de la Loi n°17-2006 du 18 mai 2006 portant Code de l’urbanisme et de la construction au Burkina
Faso.
31
les sous-traitants ou les cotraitants pour les dommages qui peuvent leur être causés par
l’entreprise.
32
§4. L’assurance Transport
Elle a pour but de couvrir les dommages et les pertes qui peuvent être occasionnés à un ou à
plusieurs biens durant une opération de transport.
En principe, les transporteurs sont responsables des dommages et des pertes affectant les
marchandises qui leur sont confiées.
Toutefois, les entreprises de travaux publics peuvent avoir un intérêt à souscrire elles-mêmes
une assurance « Transport »27. Il s’agira, dans ce cas, de se prémunir des dommages et des
pertes pouvant affecter leur parc matériel qu’elles sont amenées à transporter elles même ou
par le biais de transporteurs extérieurs.
27
L’assurance « Transport » ne couvre généralement pas les sinistres dont l’origine est directement imputable à
la marchandise transportée et à son conditionnement (exemple du défaut d’emballage à la charge de l’expéditeur
: casse, corrosion, etc.), ni les dommages immatériels consécutifs (retard de livraison, conséquences de
l’indisponibilité d’un bien après sinistre, etc.).
33
vigueur ». Dans le cadre d’un chantier, cette règle s’applique avec rigueur à la situation des
travailleurs, au regard des risques que ceux-ci encourent.
Le principal débiteur de la sécurité des travailleurs employés sur le chantier est l’employeur ;
il doit assurer la prévention des risques. A cet effet, il doit prendre :
des mesures techniques appliquées aux nouvelles installations ou aux nouveaux
procédés lors de leur conception ou de leur mise en place ou par des adjonctions techniques
apportées aux installations ou procédés existants;
des mesures d’organisation de la sécurité au travail ;
des mesures d’organisation de la santé au travail ;
Lorsque les mesures prises pour la protection collective des travailleurs ne sont pas suffisantes
pour garantir leur sécurité ou leur santé, des mesures de protection individuelle contre les
risques professionnels doivent être mises en œuvre.
Lorsque les travailleurs de plusieurs entreprises sont présents sur un même chantier, leurs
employeurs doivent coopérer à la mise en œuvre des prescriptions relatives à la sécurité et à la
santé au travail.
Ils sont tenus de s'informer réciproquement et d’informer leurs travailleurs respectifs des
risques professionnels et des mesures prises pour les prévenir.
L’employeur peut déléguer ou se faire substituer ou représenter par d’autres personnes, tel
que le chef d’établissement28. Ce dernier est tenu à l’obligation de prendre toutes les mesures
nécessaires pour assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des travailleurs de
l’établissement y compris les travailleurs temporaires, les apprentis et les stagiaires. Il doit
notamment prendre les mesures nécessaires pour que le chantier, les machines, les matériels,
les substances et les procédés de travail placés sous son contrôle ne présentent pas de risques
pour la santé et la sécurité des travailleurs29.
28
L'établissement désigne une unité géographique de techniques de production dépourvue de personnalité
juridique28. La personne physique placée par l’entrepreneur à la tête de cette unité, en est le « chef ».
29
Ces prescriptions relèvent de l’article 236 du Code du Travail.
34
§2. La sécurité relativement aux machines est aux équipements
Au regard des risques que présentent les conditions de travail sur un chantier, les mesures de
protection requièrent, très souvent, l’utilisation par le travailleur d’un équipement approprié.
Cet équipement ainsi que les instructions nécessaires pour son port et son entretien optimal
sont fournis par l’employeur. Aucun travailleur ne doit être admis à son poste de travail que
revêtu de son équipement de protection individuelle.
L’utilisation des procédés, substances, machines ou matériels spécifiés par la réglementation
et entraînant l’exposition des travailleurs à des risques professionnels, doit être portée par
écrit à la connaissance de l’inspecteur du travail. Il en est de même chaque fois que des
machines ou des installations nouvelles sont mises en service, qu’elles ont subi des
modifications importantes ou que de nouveaux procédés sont introduits.
Toute machine, tout matériel ou équipement du chantier dont une défectuosité est susceptible
d’occasionner un accident, doit faire l’objet d’une vérification au moins une fois par trimestre.
Le résultat des vérifications est consigné sur le registre de sécurité30. La liste des équipements
soumis aux vérifications périodiques est fixée par voie réglementaire par le ministre chargé du
travail après avis de la commission consultative du travail.
Le chantier lui-même, lieu de travail, doit être soumis à des surveillances régulières dans les
conditions et modalités fixées par l’autorité compétente en vue notamment, d’y vérifier la
sécurité des équipements, des installations et d’y surveiller les risques pour la santé.
Tout employeur doit organiser une formation pratique et appropriée en matière de sécurité et
santé au travail au profit des travailleurs nouvellement embauchés, de ceux qui changent de
poste de travail ou de technique de travail et de ceux qui reprennent leur travail après un
congé, sur le chantier.
30
Il s’agit d’un registre ouvert par l’employeur et tenu constamment à la disposition de l’inspecteur du travail.
35
En général, l’inspecteur du travail est chargé du contrôle du respect par l’employeur des
dispositions en matière de sécurité. Ainsi, il peut effectuer des visites et des inspections des
chantiers pour s’assurer que les mesures relatives à la sécurité des travailleurs y sont
respectées. Lorsqu’il constate une infraction aux normes ou prescriptions édictées, met en
demeure l’employeur de s’y conformer. La mise en demeure de l’inspecteur du travail est
immédiatement exécutoire
Section 2. La protection des tiers contre les nuisances sonores, déchets, accidents et les
dégradations
§1. Bruits et nuisances
Les bruits et les nuisances du chantier portent atteinte à la tranquillité et à la santé des
riverains. L’entrepreneur des travaux en est le garant31. Il doit prendre les mesures destinées à
prévenir et à réduire les effets préjudiciables liés à ces bruits et nuisances.
Les chantiers sont parfois sources de pollution pouvant atteindre l’air, l’eau et le sol. Ainsi, en
est-il des salissures (poussière, boue) qui atterrissent sur la voie publique, et dans les
propriétés voisines. Cette pollution peut résulter de la nature même des travaux, des matériaux
utilisés ou des déchets engendrés par les travaux. Le principe est que l’entrepreneur doit tenir
la voie publique en état de propriété, aux abords du chantier ayant été salies par suite de ses
travaux. Il est tenu d’effectuer les transports de chargement et de déchargement dans des
conditions à garantir la propriété de la voie publique tout en évitant d’incommoder les
passants et les riverains32.
31
Article 27 de la Loi n°23/94/ADP portant Code de la sante publique: « Les mesures de prévention et de lutte
contre le bruit et autres nuisances doivent être observées dans les locaux à usage d’habitation, sur les lieux de
travail et dans les artères des agglomérations. »
32
Articles 30 et suivants de la Loi n°005/97/ADP portant Code de l'environnement au Burkina Faso.
36
d’assurer l'éclairage et le gardiennage de ses chantiers, ainsi que leur signalisation tant
intérieure qu'extérieure, la clôture de ses chantiers.
Ce dernier est tenu, en outre, de prendre toutes les précautions nécessaires pour éviter que les
travaux ne causent un danger aux tiers, notamment pour la circulation publique si celle-ci n'a
pas été déviée. Ainsi, les points de passage dangereux, le long et à la traversée des voies de
communication, doivent être protégés par des garde-corps provisoires ou par tout autre
dispositif approprié. Ils doivent être éclairés et, au besoin, gardés.
///////////////////////////////
IL n’existe pas à proprement parler de définition précise du suivi de chantier. Il peut donc être
défini comme représentant l’ensemble des mesures et des paramètres à prendre et surveiller
afin que la réalisation d’une prestation de l’entreprise se réalise de la meilleure manière. Le
suivi peut être organisé par l’entreprise, en interne, ou par des structures ou services externes.
Dans le présent chapitre, il s’agira d’évoquer les aspects juridiques liés au suivi technique
externe du chantier.
Le maître d’ouvrage peut déléguer le suivi du chantier à un maître d’œuvre. Ce dernier sera
alors chargé de concevoir le projet, d’assurer la conformité architecturale, technique et
économique de la réalisation du projet objet du marché, de diriger et de contrôler l’exécution
des travaux et de proposer leur réception et leur règlement, d’assister le maître de l’ouvrage
pendant la période de parfait achèvement33.
33
La coordination est la mise en œuvre de la planification avant que commence l’exécution et afin d’en assurer
un contrôle efficace. Le contrôle sur le chantier comprend essentiellement des visites périodiques au chantier
37
Spécifiquement, le suivi du chantier par le maître d’œuvre va consister à vérifier que les
prestations réalisées par le titulaire du marché ou ses sous-traitants sont conformes aux
prescriptions techniques prévues au marché.
Le suivi du chantier opéré par le maître d’œuvre l’amène à émettre des ordres de services à
l’attention de l’entrepreneur. Les ordres de service peuvent, notamment, servir à fixer la date
de démarrage des travaux, à notifier à l’entrepreneur des modifications dans l’importance ou
la nature des travaux, à demander la reprise de malfaçons, etc.
Il intervient à la demande du maître de l’ouvrage à qui il donne son avis sur les questions
d’ordre technique concernant la solidité, la stabilité de l’ouvrage et la sécurité des personnes
et des biens.
Le contrôle technique est obligatoire pour :
-tout immeuble comportant un étage ou un sous-sol ou une toiture terrasse ;
-tout immeuble complexe, à usage industriel ou commercial ;
- tout établissement recevant du public ;
-toute autre construction qui, en raison de sa nature ou de son importance, présente des risques
particuliers pour la sécurité des personnes et des biens.
En dehors de ces cas, le maître d’ouvrage peut toujours faire appel à un contrôleur technique
afin de réduire les risques. Il sera alors libre de l’étendue de la mission qu’il entend confier à
pour contrôler les travaux exécutés par le ou les entrepreneurs. La direction du renvoie aux instructions et
informations que le maître d’œuvre doit donner à l’entrepreneur en cours d’exécution des travaux.
38
celui-ci. Le contrôle pourra alors porter sur tous les autres éléments de la construction dont la
réalisation risque de présenter des aléas techniques particuliers contre lesquels le maître
d’ouvrage estime utile de se prémunir
L’abandon de chantier ne doit pas être confondu avec l’interruption de chantier qui s’entend
comme l'abandon de chantier reposant strictement sur des considérations purement
matérielles. L'interruption des travaux est donc synonyme d'absence d'activité sur le chantier.
39
qui en est la cause. La persistance de l’évènement et la gravité de ses effets sur la suite des
travaux peuvent conduire à une fin anticipée desdites relations : le contrat d’entreprise ou le
marché sera résilié.
Dans le cas contraire, et en l’absence d’une faute du maître d’ouvrage, ce dernier dispose d’un
recours contre l’entrepreneur.
Mais, avant toute action, le maître d’ouvrage, dans un premier temps, de mettre l’entrepreneur
en demeure, par lettre recommandée avec accusé de réception ou par une sommation
d’huissier l’entrepreneur défaillant de reprendre l’exécution des travaux dans un délai
déterminé. À défaut, le maître d’ouvrage peut faire constater l’abandon de chantier et les
éventuelles malfaçons dans la construction.
Si l’abandon de chantier est avéré, le maître d’ouvrage disposera de différents recours contre
l’entrepreneur défaillant. En effet, en fonction de l’avancement du chantier, de la situation
économique de l’entrepreneur et des malfaçons constatées, il pourra demander en justice, soit
l’exécution en nature du contrat par l’entrepreneur lui-même ou la résiliation du contrat, soit
l’exécution du contrat par un tiers aux frais de l’entrepreneur.
//////////////////////////////////////
Le manquement par les personnes impliquées aux activités d’un chantier, de leurs obligations
respectives en matière de sécurité conduit à des sanctions sur les plans pénal et civil.
34
Voir les articles 220 à 228 de la Loi n° 017-2006/an portant code de l’urbanisme et de la construction au
Burkina Faso.
40
-Quiconque fait entreprendre, implanter, modifier ou fait modifier des constructions ou
installations sans permis de construire ou en violation des dispositions législatives ou
réglementaires en vigueur, est puni d’une amende de deux cent mille (200.000) à deux
millions (2.000.000) de francs CFA. Les constructeurs ou toute autre personne ayant
concouru à l’exécution desdites constructions ou installations sont punis des mêmes peines.
Lorsque les infractions sont constatées dans une zone non encore aménagée ou lorsqu’il s’agit
d’un établissement recevant du public, les peines sont une amende de cinq cent mille
(500.000) à un million cinq cent mille (1.500.000) francs CFA et/ou d’un emprisonnement de
six mois à deux ans.
-Tout intervenant dans l’acte de construire, coupable de faux dans l’établissement d’une
attestation de conformité est puni d’une amende de cinq cent mille (500.000) à un million
cinq cent mille (1.500.000) francs CFA et/ou d’un emprisonnement de un (01) an à trois (03)
ans.
- Quiconque démolit ou fait démolir des constructions ou installations sans permis de démolir
ou en violation des dispositions législatives ou réglementaires en vigueur, est puni d’une
amende de deux cent mille (200.000) à deux millions (2.000.000) de francs CFA. Lorsque les
infractions sont constatées dans une zone de préservation du patrimoine ou lorsqu’il s’agit
d’un immeuble classé, les peines sont une amende de un million (1.000.000) à cinq millions
(5.000.000) de francs CFA et/ou d’un emprisonnement de un (01) an à cinq (05) ans.
41
L’autorité administrative compétente pour la délivrance du permis de démolir peut ordonner
la réhabilitation des constructions démolies en violation des dispositions applicables et la
remise en état des lieux aux frais du contrevenant.
35
§2. Sanctions relatives au non-respect des normes environnementales et de santé publique36
-Quiconque est à l'origine d'une nuisance est puni d'un emprisonnement de un (01) à six (06)
mois et/ou d'une amende de cinquante mille (50.000) à cinq millions (5.000.000) FCFA37.
-Quiconque entreprend, occupe ou exploite des aménagements paysagers est puni d'un
emprisonnement de six (06) mois à un (01) an et/ou d'une amende de cinq cent mille (500.000) à
(500.000 à cinq millions (5.000.000) FCFA.
La juridiction saisie peut ordonner la cessation ou la suspension des activités, la fermeture de
l'établissement, la remise en état et l'assainissement des lieux. Elle peut en outre ordonner la
publication de la condamnation.
-Toute personne qui par son action pollue l’air, l’atmosphère et l’environnement38 est punie
d’une amende de deux cent mille (200 000) à cinq millions (5 000.000 ) de francs CFA et/ou
d’un emprisonnement de un (01) mois à deux (02) ans.
35
Voir notamment les articles 96 à 100 de la loi n°005/97/ADP portant Code de l'environnement au Burkina
Faso.
36
Voir notamment les articles 12 à 18 de la loi n° 23/94/ADP portant Code de la santé publique.
37
Bruits et émissions sonores, odeurs incommodantes, émissions lumineuses vives, les fumées de cigarettes, cigares
et pipes, lorsque ceux-ci sont de nature à nuire au repos, à la tranquillité, à la santé, à la sécurité publique ou
à d'autres égards.
38
On entend par pollution atmosphérique la présence dans l’air et dans l’atmosphère de fumée, poussières ou gaz
toxiques, corrosifs, odorant ou radio-actifs dus au hasard de la nature ou du fait de l’homme et susceptibles de
porter atteinte à l’hygiène de l’environnement et à la santé de la population.
39
Art. 1382 du Code civil « Tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage, oblige celui par
la faute duquel il est arrivé à le réparer. »
42
§1. Les tiers
Il y a plusieurs catégories de tiers, en matière de construction. On distingue, ainsi, entre :
Le véritable tiers, pénitus extranei, qui subirait un dommage à raison de l’ouvrage de
manière totalement fortuite ;
Les tiers intéressés par l’ouvrage que sont les voisins susceptibles de subir les
dommages à raison de la réalisation des travaux ou encore à raison de l’ouvrage lui-même ;
Les tiers concernés que sont les fabricants de matériaux/éléments d’équipement mis
en œuvre dans l’ouvrage ;
Les tiers impliqués que sont les titulaires du droit de jouir, d’utiliser l’ouvrage sans
être contractuellement en lien avec les constructeurs et/ou les sous-traitants.
III/ Réparation des dommages subis par les voisins à raison des travaux de construction
Le tiers voisin, victime d’un dommage résultant des travaux de construction, peut être
dédommagé sur le fondement de la théorie des troubles anormaux du dommage.
Les débiteurs de cette réparation seront :
soit le maître d’ouvrage,
soit l’acquéreur de l’ouvrage,
soit le constructeur, considéré comme un voisin occasionnel du ou des propriétaires
lésés pendant le chantier.
Le tiers voisin doit établir que l’ouvrage en lui-même ou les travaux réalisés en vue de son
édification lui causent un trouble dépassant les inconvénients normaux du voisinage.
L’anormalité du trouble doit s’apprécier en fonction de son intensité et de sa durée et,
Art. 1383 du Code civil « Chacun est responsable du dommage qu'il a causé non seulement par son fait, mais
encore par sa négligence ou par son imprudence. »
40
Cas d’un passant qui reçoit une brique en chute libre du chantier.
43
précisément, du voisinage, de l’environnement ou de la situation dans lequel ledit trouble se
réalise41.
41
Ainsi, peuvent être qualifiés de troubles anormaux de voisinage :
Les dommages causés par l’action d’une pelle mécanique ayant éventré le mur de la cuisine du voisin ;
Les infiltrations au travers du mur mitoyen ;
Les fissures engendrées par les travaux à l’immeuble voisin ;
Les coupures d’électricité dues à l’arrachage d’un câble électrique par le constructeur ;
La pénétration du béton dans le local voisin ;
Les bruits de la poussière générés par le chantier ;
L’encombrement de la rue à raison des travaux ;
Le risque de glissement de terrain présentant un danger pour le fond voisin ;
L’empiétement sur le terrain voisin d’une importante masse de béton constituée par le débord des
fondations de l’ouvrage réalisé.
44
BIBLIOGRAPHIE INDICATIVE
Conventions internationales
Ouvrages (doctrine)
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