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Document de travail

I–

ETUDES – METHODES – SYNTHESES


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EVALUER LES BENEFICES ENVIRONNEMENTAUX SUR LES MASSES D’EAU

SERIE ETUDES
05 – E08

PATRICK CHEGRANI

Site internet : http://www.ecologie.gouv.fr


20 avenue de Ségur – 75302 Paris 07 SP

DIRECTION DES ETUDES ECONOMIQUES ET DE L’EVALUATION ENVIRONNEMENTALE


EVALUER LES BENEFICES ENVIRONNEMENTAUX SUR LES MASSES D’EAU N° 05 – E08

Ce document n'engage que ses auteurs et non les institutions auxquelles ils appartiennent. L'objet
de cette diffusion est de stimuler le débat et d'appeler des commentaires et des critiques.

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EVALUER LES BENEFICES ENVIRONNEMENTAUX SUR LES MASSES D’EAU N° 05 – E08

SOMMAIRE RÉSUMÉ
Le processus de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) inclut
I – Introduction
la réalisation d’analyses coûts-bénéfices (ACB) sur certaines
II – Contexte et problématique masses d’eau. Elles permettront aux acteurs d’apprécier si les
1. Le contexte de la Directive Cadre coûts des mesures de restauration des milieux sont ou non
sur l’Eau (DCE) disproportionnés au regard des bénéfices issus du changement
2. Les problématiques d’état des eaux. Un objectif plus adapté pourra ainsi être défini.
III – Recherche bibliographique Certains bénéfices peuvent être estimés par les circuits
économiques existants. En revanche, l’évaluation des bénéfices
1. La constitution d’un tableau de
non marchands n’est pas aussi systématique. Pour ces derniers,
valeurs de référence
l’objectif est donc de fiabiliser les données existantes et d’avoir
2. L’agrégation des valeurs unitaires une idée des poids respectifs de chaque usage.
de bénéfices environnementaux :
La nécessité d’une méthodologie simple et rapide a
les guides méthodologiques
conduit à proposer le transfert des valeurs unitaires (exprimées
britanniques
par personne, par visite) des études primaires françaises. La
IV – Les méthodologies mises en oeuvre synthèse des valeurs disponibles a permis d’élaborer une
1. Elaboration de grilles d’évaluation première grille rustique d’analyse qui est directement utilisable –
des études si l’évaluation qualitative se révèle insuffisante.
2. Propositions de méthodes Les résultats figurent sous la forme d’un tableau
d’agrégation associant à des changements d’état des eaux donnés une valeur
V – Résultats unitaire de bénéfice non marchand par usage. Pour comparer les
poids économiques des usages, une estimation des bénéfices au
1. Bilan des valeurs de référence niveau national a été réalisée. Elle s’est appuyée sur les
2. Comparaison des résultats nombres d’usagers (ramenés au pro rata du nombre de masses
3. Synthèse des bénéfices unitaires et d’eau n’atteignant probablement pas le bon état) et sur les
des priorités bénéfices unitaires les plus faibles pour chaque usage.
4. L’agrégation des valeurs unitaires L’usage Alimentation en Eau Potable (AEP) a le poids
de bénéfices économique le plus important : le bénéfice non marchand
VI – Conclusion constituerait plus de 50% des bénéfices totaux, et les moindres
coûts de traitement 30%. Si l’évaluation se limite aux rivières,
c’est la valeur du patrimoine écologique en dehors de tout usage
Annexe 1 : Bibliographie (valeur de non-usage) qui apparaît majoritaire (environ 80%).
Annexe 2 : Abréviations Ceci conduit aux propositions suivantes pour hiérarchiser les
Annexe 3 : Calendrier général de la DCE priorités de prochaines études :
et son application en France 1) En priorité, les usages au poids économique a priori
important (non-usage et AEP par les eaux souterraines).
Annexe 4 : Les méthodologies 2) En second lieu, les usages vierges de toute référence
d’agrégation proposées par le (baignade, AEP en eaux superficielles, navigation, usages
manuel FWR (1996) récréatifs informels en eaux littorales et pêche en mer).
Annexe 5 : Bilan par usage des 3) Enfin, les usages pour lesquels des références existent déjà
remarques apportées par WRc et (promenade, kayak, pêche).
l’EA sur le manuel de FWR
Le second pilier de l’évaluation des bénéfices non
Annexe 6 : Bilan général des bénéfices marchands est l’agrégation des valeurs unitaires pour obtenir un
environnementaux dans le bénéfice à l’échelle d’un territoire. Il s’agit d’identifier un nombre
document de WRc (1999) d’usagers, de visites, de non-usagers. La revue des
Annexe 7 : Les méthodologies du BAG méthodes d’agrégation fait ressortir la typologie suivante :
Annexe 8 : Les études de prix hédonistes  La méthode la plus fiable consiste à recourir à des données
locales (enquêtes de fréquentation et dires d’experts),
Annexe 9 : Les évaluations contingentes
toutefois difficilement accessibles.
Annexe 10 : Les études de coûts de  A l’autre extrême, on est conduit à transférer les ratios-types
transports d’usagers issus des études primaires. C’est une méthode
Annexe 11 : Comparaison des bénéfices simple mais très contestable.
environnementaux (France et  A un niveau intermédiaire, certaines méthodes utilsées au
districts hydrographiques) Royaume-Uni (cf le Benefits Assessment Guidance, ou BAG)
Annexe 12 : Conversion inter-annuelle telle la définition d’un rayon d’attrait peuvent apporter un
des valeurs appui. Ces travaux doivent être consolidés afin de mieux
connaître leurs champs d’application et leurs incertitudes.
Annexe 13 : Liste des documents de
Au total, depuis cette première estimation sans doute
travail publiés
imparfaite, les bénéfices liés à l’atteinte du bon état des masses
d’eau jugées à risque en France pourraient atteindre 1 milliard
€/an. 3
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I – INTRODUCTION
L’analyse coûts-bénéfices (ACB) est un outil économique qui permet l’évaluation d’un
projet en traduisant en termes monétaires les différents impacts qu’il génère. Certaines
politiques publiques s’appuient sur cet instrument et tentent de ramener de façon exhaustive
sur un même plan l’ensemble de ses conséquences.
La Directive Cadre sur l’Eau (DCE) du 23 octobre 2000 – qui établit un cadre pour une
politique communautaire dans le domaine de l’eau – inclut ainsi dans son processus la
réalisation d’ACB sur les territoires pertinents pour la restauration des milieux (les « masses
d’eau »). Une ACB pourra justifier une dérogation à l’objectif de bon état des eaux en 2015 fixé
par la DCE, dès lors que les acteurs jugeraient ces mesures exagérément coûteuses, au regard
des bénéfices environnementaux.

Dans cet exercice, l’expérience montre (en dehors même du contexte de la DCE) que les
coûts pourront être identifiés – les mesures de restauration des milieux seront définies avec
plus de précision courant 2006, à travers les nouveaux projets de SDAGE (Schéma Directeur
d’Aménagement et de Gestion des Eaux). Par contre, si certains bénéfices peuvent être
estimés directement par les circuits économiques existants (par exemple les moindres coûts de
traitement pour l’alimentation en eau potable), l’évaluation des bénéfices non marchands (par
exemple l’accroissement de bien-être des pêcheurs à pied pour lesquels le risque sanitaire de
consommation des coquillages va diminuer) n’est pas aussi systématique. En effet, les études
économiques réalisées n’ont pas été regroupées en une synthèse qui puisse être réutilisée
comme un guide général d’évaluation des bénéfices environnementaux.

Il est cependant peu envisageable de mener une étude spécifique à chaque cas
(exceptées dans certaines situations plus complexes) puisqu’on dénombre actuellement près
de 2.300 masses d’eau pour lesquelles l’atteinte du bon état nécessitera de nouvelles mesures.
Parmi celles-ci, une proportion inconnue (mais probablement significative) est susceptible de
donner lieu à des ACB. Etant donné ce nombre a priori important d’ACB à produire, l’évaluation
des bénéfices doit donc être rapide et simple. Elle pourra être appliquée comme un premier
filtre d’aide à la décision, si une évaluation qualitative s’avère insuffisante.

L’objectif de ce document est donc de proposer une méthode globale d’évaluation des
bénéfices non marchands, fondée sur le transfert d’une valeur jugée comme « référence ».
 La proposition de valeurs unitaires (c’est-à-dire exprimées par ménage, par personne, par
visite, etc.) : il s’agit donc de s’appuyer sur le patrimoine des études de valorisation
françaises dans le domaine de l’eau. Ce document présente l’analyse de ces études,
propose une identification du changement d’état des eaux qui est valorisé et une évaluation
de l’aptitude au transfert de ces résultats.
 L’extrapolation de ces bénéfices au sous-bassin concerné : outre les estimations
directement issues des études sources, des travaux britanniques sur l’évaluation de la
population concernée pourront appuyer la démarche retenue (même s’ils n’apparaissent
finalement que comme une ébauche devant encore être étayée).

Après une présentation du contexte général de la Directive Cadre sur l’Eau, l’ensemble
des documents sur lesquels ce travail s’est construit seront exposés (tant au niveau d’études de
valorisation que d’articles et de guides méthodologiques relatifs à l’agrégation de valeurs
unitaires). Cette recherche bibliographique sera suivie d’une section consacrée aux
méthodologies mises en œuvre, avant de présenter les résultats obtenus : bilan des valeurs de
référence, hiérarchie des priorités d’études et de recherche, propositions de méthodes
d’agrégation des bénéfices individuels à l’échelle d’un territoire.
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II – CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE
1. Le contexte de la Directive Cadre sur l’Eau (DCE)
1.1. Processus général
La directive 2000/60/CE publiée au Journal Officiel des Communautés européennes le
22 décembre 2000 complète les directives déjà en vigueur dans le domaine de l’eau,
établissant un cadre pour une politique communautaire. Son objectif est le bon état des eaux
pour 2015. Son texte présente un calendrier détaillé des documents à produire et des actions à
mener (voir tableau en annexe 3). Le cycle temporel suivant résume les différentes phases de
la mise en œuvre de la DCE avec les dates correspondantes :

Figure 1 : Les étapes de la mise en œuvre de la DCE

Etat des lieux (caractérisation des activités, des pressions,


analyse économique de l’utilisation de l’eau, registre des
zones protégées) Fin 2004 – Fin 2013

Identification des questions


Données sur l’eau importantes pour la gestion
Suivi de l’application du
de l’eau dans le bassin
programme de mesures Surveillance des Fin 2004
A partir de fin 2012 milieux aquatiques

Identification des mesures à


prendre
(coût/impact/faisabilité
Adoption du plan de gestion technique) Mi 2007
(objectifs environnementaux)
et du programme de mesures
Fin 2009

La DCE introduit des notions telles que les « masses d’eau » (« partie discrète et
significative des eaux de surface » (article 2-10)) en définissant le bassin versant comme
territoire pertinent. L’identification des masses d’eau était fondée sur des facteurs
géographiques et hydrologiques pour définir un type unique et homogène d'état des eaux
(d’autres critères tels pressions, usages pouvant être pris en compte).
La définition du « bon état des eaux » – qui est adaptée au type de masses d’eau – est
fixée à fin 2006 après un inter-étalonnage au plan européen. La notion d’état comprend l’état
« chimique »(déterminé à partir des substances prioritaires et des substances dangereuses) et
l’état « écologique » (à partir de paramètres biologiques, de paramètres physico-chimiques
sous-tendant la biologie et d’autres micro-polluants).

D’après la première caractérisation des masses d’eau (réalisée en décembre 2004), sur
un total de 4.482 masses d’eau en France (dont 3.522 de type « cours d’eau ») :
 1.206 vont probablement atteindre le bon état en 2015.
 987 n’ont pas pu être classées par manque de données.
 2.289 masses d’eau seront concernées par une évaluation de la faisabilité
technique et économique de l’objectif de bon état.
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1.2. L’analyse économique dans la DCE


L’analyse économique est présente dans la directive-cadre sous plusieurs aspects :
 Le calcul de la récupération des coûts des services liés à l’utilisation de
l’eau : c’est l’évaluation au niveau du grand bassin hydrographique et pour
chaque catégorie de service lié à l’utilisation de l’eau (comme les services d’eau
potable et d’assainissement, l’épuration des effluents industriels, le traitement des
effluents d’élevage pour les agriculteurs) du rapport entre les recettes et les
dépenses, de manière globale et par secteur économique (en intégrant les coûts
pour l’environnement).
 « Apprécier, sur la base de leur coût potentiel, la combinaison la plus efficace au
moindre coût des mesures relatives aux utilisations de l’eau qu’il y a lieu d’inclure
dans le programme de mesures visé à l’article 11 » (annexe III-b) : coût-
efficacité.
 Analyses coûts-bénéfices : il s’agit d’effectuer une ACB du projet d’atteinte du
bon état sur les masses d’eau. Des objectifs adaptés (reports de délais ou
objectifs moins stricts) sont en effet possibles, notamment dans le cas où
« l’achèvement des améliorations nécessaires dans les délais indiqués serait
exagérément coûteux » (art. 4-4-a-ii). C’est ce dernier point qui occupe une place
centrale dans ce document.

1.3. Les types de bénéfices à prendre en compte


Les bénéfices environnementaux peuvent être de nature marchande (empruntant les
circuits économiques existants) ou non marchande (relevant d’externalités qui concernent les
usagers et les non-usagers). L’amélioration de l’état des eaux induit deux types d’effets tous
deux générateurs de bénéfices :
 Un effet « qualité » : il y a augmentation du surplus des individus déjà usagers (et
éventuellement non usagers) du bien (les usagers actuels) ;
 Un effet « quantité » : il y a augmentation du nombre d'usagers du bien
environnemental (les nouveaux usagers).

Le croisement de ces différentes notions permet de lister les types de bénéfices à


estimer et ceux qu’il est proposé de négliger au stade des valeurs-guides. Si l’enjeu le justifie,
ces bénéfices pourraient été réintroduits dans certains cas d’études spécifiques.

Tableau 1 : Les différents types de bénéfices

Types de bénéfices Effet qualité Effet quantité


Non intégrés dans les ACB
Marchands Coûts évités pour l’AEP
(à présenter de façon séparée)
[CAP des usagers] * [Surplus des usagers] *
Non marchands pour les usagers
[Nombre actuel d’usagers] [Augmentation du nombre d’usagers]
Non marchands pour les non-usagers [CAP ou surplus des non usagers] * [Nombre actuel de non usagers]

Les dépenses évitées pour le traitement de l’eau potable (en raison de l’amélioration
de la qualité des eaux bruts) font partie des bénéfices marchands pour les usagers actuels.
Les flux économiques générés par les nouveaux usagers ne doivent pas figurer dans les
ACB. L’hypothèse généralement faite par les économistes est qu’il n’y a pas de création de
surplus pour la collectivité, mais des effets de substitution. Ce sont des dépenses effectuées
par les nouveaux usagers, qui du point de vue national, remplacent d’autres dépenses sur un
autre site ou se font au détriment d’une autre activité. Il est supposé qu’à l’échelle du pays, il

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n’existe pas de bénéfice net associé aux variations locales de chiffres d’affaires. Aussi, il est
proposé de présenter ces valeurs en marge de l’évaluation, comme éléments du débat local.
Enfin, les usagers actuels, les nouveaux usagers (suite à l’atteinte du bon état des
eaux) et les non-usagers sont trois catégories d’agents économiques pour lesquels l’atteinte
du bon état des eaux va générer des externalités positives. Il s’agit des bénéfices non
marchands, ce sont eux qui vont être considérés dans ce document.

1.4. Les évaluations économiques réalisées jusqu’à présent


La mise en oeuvre d’ACB signifie que l’évaluation des bénéfices doit être possible sur
ces territoires relativement étendus que sont les masses d’eau (dépassant tout au moins un
tronçon de rivière) ou un ensemble de masses d’eau (sous-bassin), et ceci de façon
systématique. Jusqu’alors, les évaluations économiques qui ont été menées se sont appuyées
sur deux principales approches :
 Par la demande (demande sociale pour une qualité d’environnement): évaluation
contingente (préférences déclarées, à travers le questionnement direct des individus),
méthodes des prix hédonistes et des coûts de déplacement (préférences révélées, à
partir de marchés réels tels immobilier et transports).
 Par l’offre (coûts mis en œuvre pour lutter contre une dégradation de la qualité
environnementale) : méthodes des coûts d'évitement (traitement de la pollution avant
qu'elle n'affecte le milieu) et des coûts de restauration (restaurer le milieu une fois qu'il
est touché).

L’approche par l’offre a permis des calculs de coûts pour l’environnement et la ressource
sur chaque district hydrographique, à partir de références unitaires et des données auxquelles il
faut les appliquer. Il a ainsi été quasiment possible de rendre une telle évaluation systématique
sur tout bassin versant, et même sur la France entière.

L’évaluation des bénéfices selon la théorie micro-économique s’appuie toutefois sur la


demande. Mais mettre en œuvre de telles méthodes à grande échelle nécessite du temps, pour
analyser les valeurs existantes et déterminer celles qui sont absentes. La réflexion ne porte pas
sur la réalisation d’études primaires (c’est-à-dire des études qui déterminent des bénéfices à
partir de données directement recueillies sur un site donné), mais sur le transfert de bénéfices
non marchands d’un site à un autre. En l’occurrence, aucune enquête particulière n’est de
manière générale conduite sur le site de destination du transfert. Etant donné que les modèles
issus des études primaires ne sont pas toujours accessibles (avec des pouvoirs explicatifs
variés) et qu’il existe trop peu d’études primaires pour mener une méta-analyse, le transfert de
valeurs simple sera retenu pour une mise en œuvre rapide et systématique.

Ce document constitue l’étape intermédiaire d’un fonctionnement en trois temps


conduisant à l’évaluation des bénéfices environnementaux.
Si l’estimation des coûts des programmes de mesures et une première démarche
qualitative sont insuffisantes pour définir un objectif environnemental adapté, la grille
rustique d’analyse directement utilisable qui est proposée permettra une première
évaluation quantitative simple et rapide.
Si cette approche ne s’avère toujours pas décisive, elle pourra être complétée par une
étude locale des coûts et des bénéfices spécifiques aux sites.

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2. Les problématiques
La question générale du transfert de valeurs entre masses d’eau englobe de
nombreuses autres interrogations, selon deux principales thématiques (qui sont les deux temps
de l’évaluation des bénéfices) : la détermination de valeurs unitaires, et leur agrégation sur
un territoire plus large.

L’objectif est de déterminer des valeurs de référence de bénéfices environnementaux, à


partir des études de monétarisation qui ont pu être conduites en France. Il s’agit donc d’abord
d’expliciter les résultats (à travers la valeur économique estimée, l’entité à laquelle le chiffre
unitaire s’applique, le bien environnemental évalué), puis de préciser les éléments déterminants
dans l’obtention de la valeur (notamment au niveau du contexte) et de juger la qualité de
l’étude. Les méthodes employées n’étant pas intangibles, la difficulté résidera dans la définition
des termes les plus représentatifs de la qualité d’une étude et dans leur justification.
Se pose ensuite la question des priorités. S’il existe certes des enjeux propres à chaque
masse d’eau, les bénéfices liés à certains usages peuvent parfois représenter à eux seuls une
part très importante des bénéfices totaux. Il est donc important, du point de vue des études
futures, d’identifier les usages (ou non-usage) qui présentent un fort poids économique.
Enfin, les travaux réalisés par la méthode des coûts d’évitement pourront être confrontés aux
premiers résultats, également dans le but d‘établir une comparaison.

Le passage des valeurs unitaires au bénéfice total sur une masse d’eau pose
également des difficultés. Des données locales peuvent être suffisamment précises (enquêtes
de fréquentation, dires d’experts) pour dans certains cas limiter l’agrégation à une multiplication
triviale. Mais l’insuffisance des données (nombre d’usagers, de visites, etc.) peut s’avérer un
frein dans l’évaluation des bénéfices. Une recherche bibliographique permettra donc d’effectuer
un bilan des méthodes d’agrégation existantes, pour ensuite formuler des propositions.

III – RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE


Cette partie a vocation à recenser l’ensemble des documents qui ont servi d’appui au
travail réalisé. Elle sera comme la problématique principale scindée en deux :
 L’évaluation des biens environnementaux (aspects théoriques et études réalisées en
France dans le domaine de l’eau).
 Les guides méthodologiques exposant la question de l’agrégation de valeurs unitaires.

1. La constitution d’un tableau de valeurs de référence


1.1. Approche théorique générale des bénéfices environnementaux
Un bref rappel des éléments théoriques généraux s’avère utile avant d’entrer dans le
détail de chaque étude. Les méthodes employées ont déjà été citées : évaluation contingente,
méthodes des prix hédonistes et des coûts de transports. Il ne s’agit toutefois pas de
développer tous les aspects théoriques relatifs à la micro-économie de l’environnement (notions
d’utilité, de surplus, de valeur économique totale, de valeurs d’usage et de non-usage), mais de
citer les ouvrages de référence qui ont servi d’appui :
 Bontems et Rotillon (1998), Desaigues et Point (1993), Bonnieux et Desaigues (1998)
ont décrit ces méthodes et abordé leurs biais et limites, ce qui a permis de déterminer les
éléments pertinents pour juger la qualité des résultats.
 Les guides de bonnes pratiques1 de la D4E ont aussi été largement utilisés.
1
Auteur : S Terra
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1.2. Les études réalisées en France dans le domaine de l’eau


Un recensement des études réalisées dans le domaine de l’eau a été effectué par
l’Institut National de la Recherche Agronomique (INRA) (Amigues, Arnaud et Bonnieux,
2002). Cet état de l’art de l’évaluation des dommages liés à l’eau en France a identifié toutes
les études suscitant un intérêt pour l’évaluation des bénéfices environnementaux dans le cadre
de la DCE.
Cette démarche a été complète sur le plan quantitatif (la liste d’études à considérer
dans le domaine de l’eau est exhaustive), mais ce document peut être approfondi sur le plan
qualitatif pour constituer un ouvrage de référence sur les bénéfices environnementaux (les
descriptions des changements de qualité environnementale sont parfois imprécises, les limites
des études sont abordées principalement par l’autocritique des auteurs ou la proportion de non-
réponse et de zéros de protestation, l’agrégation des résultats est quelquefois imprécise).

Concernant la problématique des priorités, des documents relatifs aux nombres


d’usagers (valorisant l’atteinte du bon état des eaux) s’avéreront utiles pour de premières
estimations. En effet, des bénéfices globaux pourront être calculés par usage, sur un simple
site (à partir d’études de valorisation sur lesquelles des calculs d’agrégation sont possibles),
sur des districts hydrographiques (à partir des documents d’états des lieux publiés en
décembre 2004) ou sur la France entière (si des données nationales sont disponibles).

2. L’agrégation des valeurs unitaires de bénéfices environnementaux : les guides


méthodologiques britanniques
Lors de la réalisation d’une étude, la question de l’agrégation des résultats ne doit pas
être disjointe de la production de la valeur unitaire de bénéfice : ces deux phases sont
complémentaires. En effet, la constitution d’un échantillon de la population nécessite une
identification des bénéficiaires et de l’aire d’étude (souvent intuitive pour les non-usagers
(Garrod, Willis, 1996)). Cet échantillon doit par ailleurs être représentatif (des ajustements
économétriques sont certes envisageables (Loomis, 1987)) et homogène (il peut par exemple
être scindé en plusieurs sous-échantillons (Bateman, Georgiou et Langford (1999))). Présenter
les résultats sous la forme d’intervalles pour contourner ces difficultés est une démarche
rigoureuse, mais leur amplitude est généralement si vaste que l’exploitation en est limitée
(Walsh, Loomis et Gillman, 1984).

L’estimation des nombres d’usagers – indépendamment des questions


d’échantillonnage – est également problématique. C’est à cette question que cette partie
tentera d’amener des éléments de réponse, à travers les guides méthodologiques britanniques.
Outre la recherche d’un nombre d’usagers et du taux de fréquentation associé, les difficultés
apparaissent avec les double-comptes (Green et Tunstall, 1991) (entre usage et non-usage, ou
entre plusieurs usages) et le biais d’agrégation (Bockstael, McConnell et Strand (1989))
(l’amélioration générale d’une qualité d’environnement n’amène pas forcément des bénéfices
identiques sur chaque sous-site : l’un d’eux qui se développe pourra les concentrer).
Enfin, divers articles ont soulevé la problématique de la variation du CAP selon la
distance au bien environnemental (sans apporter de méthode générale d’agrégation) et sa
nécessaire prise en compte (notamment Bateman, Jones, Nishikawa et Brouwer (2000)).

La suite de cette partie va donc consister en la présentation de méthodologies utilisées


au Royaume-Uni pour estimer un nombre d’usagers (ou de non-usagers) sur un site ou un
tronçon de cours d’eau donné. Si les articles précédemment cités présentent un ensemble de
difficultés rencontrées au cours de la réalisation d’études (ils constituent un enrichissement

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pour la réalisation de nouvelles études et démontrent l’importance de la prise en compte de la


problématique de l’agrégation à l’amont de l’étude), les guides suivants se limitent au
dénombrement d’usagers et de non-usagers. Ils seront présentés selon un ordre chronologique,
afin de montrer les limites rencontrées et les évolutions successives jusqu’à la forme actuelle
du Benefits Assessment Guidance (BAG) de l’Environment Agency.

2.1. Le premier document guide : le manuel FWR (1996)


Le guide “Assessing the benefits of surface water quality improvements” (Foundation for
Water Research (FWR), 1996) est un des premiers documents à systématiser l’évaluation
des bénéfices retirés d’une amélioration de la qualité des eaux. L’objectif était de permettre
à un évaluateur confronté à un projet ou une politique environnementale contribuant à
l’amélioration de la qualité de l’eau, de déterminer l’ensemble des bénéfices induits (qu’ils
soient marchands ou non marchands, sur l’ensemble des usages et non-usages).

Après identification du tronçon de cours d’eau ou du linéaire de côtes à considérer


(devant répondre à une certaine homogénéité du point de vue de la qualité de son eau, de ses
caractéristiques physiques), il est procédé au recensement des usages. La description du
changement de qualité environnementale permet alors de réaliser l’analyse économique. Le
guide propose ainsi, pour chaque usage et non-usage, un ensemble de valeurs unitaires de
bénéfices environnementaux – associés à des variations de qualités d’eau2. Des méthodes
visant à agréger les résultats en un montant global (pouvant participer à une analyse
coûts-bénéfices) sont aussi proposées (quand les données locales font défaut) :
 Définition du « rayon d’attrait » d’un site, pour les usages récréatifs informels et la
pêche. Les habitants (ou détenteurs de cartes de pêche) situés à l’intérieur d’un disque
centré sur un site donné sont dénombrés. Deux valeurs de « rayons d’attrait » à utiliser
vont conduire à une estimation moyenne ; il n’est toutefois pas précisé le taux d’erreur
qui peut être attendu.
 Convertir un nombre de visites d’une journée (usages récréatifs informels, pêche,
baignade, etc.) en un nombre de visites d’une année. Cette méthode semble a priori
très approximative.
 Un modèle américain sur l’effet d’un changement de la qualité de l’eau d’une rivière sur
les prix des propriétés est repris et adapté pour les aménités foncières (définissant
selon la variation d’un « indice de perception de la qualité de l’eau » la variation des
prix et la zone sur laquelle cette variation s’applique). C’est essentiellement la
question du transfert d’un tel modèle et de la mise en œuvre de toutes ces étapes
(relativement complexes, nécessitant pratiquement un traitement rue par rue en milieu
urbain) qui paraît problématique. Il est aussi envisageable d’utiliser des savoirs locaux,
ou de faire appel à des expériences antérieures.
 Pour les valeurs de non-usage, c’est l’ensemble de la population d’un grand district
hydrographique (au nombre de 10 en Angleterre) qui doit être considéré (car ce sont
ces habitants qui sont susceptibles de financer d’éventuels investissements, et c’est une
estimation a minima). Il n’existe toutefois pas de découpage en sous-bassins. Des biais
sont par ailleurs à redouter quant à la valeur unitaire de référence (question de la
représentation de l’ensemble du cours d’eau par les habitants, biais d’inclusion).
 D’autres usages (tels navigation de plaisance, kayak, sports nautiques) font l’objet de
méthodes d’agrégation plus complexes et nécessitant l’acquisition d’un nombre

2
Une classification spécifique (pratiquement pour chaque usage) est présentée dans le guide pour se rapprocher
le plus possible de la valeur de référence proposée.
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important de données (dont quelques-unes reposant sur des savoirs locaux et sujettes à
de fortes incertitudes).

L’annexe 4 présente le détail par usage de ces méthodes d’agrégation. D’autres usages
font l’objet de calculs de bénéfices marchands dans le manuel FWR (par exemple alimentation
en eau potable, usages industriels et agricoles, pêche commerciale, etc.), mais ces estimations
sont à réaliser localement, au cas par cas, sans qu’il ne ressorte de méthode générale.

2.2. La mise en œuvre des méthodes d’agrégation et leurs limites


Le manuel publié par FWR a ensuite été mis en pratique pour estimer les bénéfices
dégagés par l’amélioration de la qualité de l’eau. Il a été repris d’une part par WRc en 1999
pour produire le document « Potential Costs and Benefits of Implementing the Proposed Water
Resources Framework Directive », et d’autre part par l’Environment Agency (noté par la suite
EA) pour des évaluations locales.

Les bénéfices liés à l’atteinte du bon état des eaux au Royaume-Uni (WRc, 1999)
Ce document – publié par le Ministère de l’Environnement britannique (DETR3) et réalisé
par l’organisme WRc en janvier 1999 – ne se limitait pas aux bénéfices non marchands
qu’engendrerait le passage au bon état des eaux au Royaume-Uni, mais établissait un bilan de
l’ensemble des coûts et bénéfices liés à la mise en œuvre de la DCE4.

Cette évaluation a été menée très tôt dans le processus de mise en œuvre de la DCE,
pratiquement cinq ans avant la publication des documents d’états des lieux (décembre 2004).
Ce travail est donc marqué par de nombreuses incertitudes (sur l’ensemble des dispositifs
techniques qui n’étaient pas en place à cette époque), mais permettait une première
évaluation du potentiel impact économique de la DCE.

Les bénéfices ont été calculés grâce au guide FWR pour les rivières, côtes et estuaires
(la méthodologie sera identique pour les lacs), pour différents usages (aménités foncières,
pêche de loisirs, usages récréatifs informels), le non-usage et pour une réduction de la sévérité
des débits d’étiage. Deux calculs ont été avancés, avec deux objectifs différents pour l’état final
(incertitude sur la notion de bon état, et notamment état écologique).
Les méthodologies d’agrégation ont cependant parfois été modifiées, notamment celles
qui étaient davantage adaptées à un unique site et qui ne peuvent instantanément fournir un
résultat au niveau national (cas des méthodes du rayon d’attrait et de l’extrapolation d’un
nombre de visites journalier). Dans ces cas, le nombre d’usagers (connu grâce à une enquête
nationale) à prendre en compte est estimé au pro rata de la longueur de cours d’eau
supposés à risque (ce qui peut induire une sur-estimation du résultat). Il s’est par ailleurs
avéré que le modèle sur les aménités foncières peut être mis en œuvre à grande échelle, avec
un certain nombre d’hypothèses sur des données moyennes.

Le retour d’expérience de ces méthodologies


D’autres applications ont aussi été réalisées par les antennes locales de l’Environment
Agency. Un document consistant en l’analyse critique de l’ensemble des méthodes visant à
estimer des bénéfices environnementaux dans le domaine de l’eau a été rédigé (Risk and

3
“Department of the Environment, Transport and the Regions”, qui est aujourd’hui le DEFRA (“Department for
Environment, Food and Rural Affairs”).
4
Les coûts estimés étaient de plusieurs ordres : organisation administrative, planification et information, évaluation
du bon état, mesures pour atteindre le bon état, etc.
12
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Policy Analysts Limited, 2002)5, principalement au sujet du manuel FWR, dans l’optique de
cerner les points forts et faiblesses de ces documents pour harmoniser les méthodologies au
Royaume-Uni.
Si FWR était effectivement le premier organisme à proposer des estimations
systématiques des bénéfices liés à l’amélioration de la qualité de l’eau, le guide présente la
principale limite d’être trop exigent en nombre de données à collecter, ce qui peut même
rendre son application impossible (seuls un ou deux calculs ont été menés à leur terme dans
certaines régions).
Cela concerne non seulement les données à mobiliser pour l’agrégation des valeurs
unitaires, mais encore les données requises par le guide pour la caractérisation de la rivière et
de la qualité de son eau. La mise en œuvre s’est avérée trop complexe pour une application
rapide (i.e. quelques jours voire quelques semaines), « trop subjective et insuffisamment
robuste ». L’estimation des incertitudes est par ailleurs sommaire (uniquement via le choix de la
valeur unitaire et du taux d’actualisation), les conditions d’accès au site ne sont pas
systématiquement intégrées, et les sites substituts ne sont pas toujours pris en compte.

L’annexe 5 expose plus en détail (pour chaque usage) l’ensemble de ces remarques.
Elle présente d’une part les adaptations faites par WRc pour appliquer les méthodes
d’agrégation de FWR sur l’ensemble du Royaume-Uni, et reprend d’autre part les critiques du
rapport de Risk and Policy Analysts Limited (2002).
L’annexe 6 présente quant à elle les bénéfices environnementaux estimés par WRc au
Royaume-Uni. Ce document est en effet intéressant par rapport à l’objectif d’identification des
priorités. Certains calculs (aménités foncières6, non-usage) s’avèrent représenter une part
importante des bénéfices dans toutes les régions, tandis que d’autres sont davantage liés aux
contextes locaux (usages récréatifs informels en Irlande du Nord, pêche en Ecosse).

Grâce à des applications locales des méthodes du guide de FWR et une mise en œuvre
à l’échelle de tout le Royaume-Uni par WRc, l’Environment Agency a pu corriger les faiblesses
du premier document guide pour établir un nouveau manuel, réduisant tant que se peut les
imperfections qui pouvaient freiner ou rendre incertaine la mise en œuvre de méthodologies
d’agrégation : le « Benefits Assessment Guidance » (BAG).

2.3. Le BAG (Environment Agency)7


Le but de cette partie de présenter les révisions des méthodes d’agrégation de l’EA.
L’annexe 7 apporte une caractérisation détaillée de ces nouvelles méthodologies britanniques.
Seuls les points majeurs vont être exposés.

Convertir un nombre de visites par jour en un nombre de visites annuelles


De nouvelles données issues d’études plus récentes sont avancées dans le BAG, pour
les usages récréatifs informels, la baignade et la pêche de loisirs. Il s’agit d’abord de passer
d’un nombre de visites en une journée à un nombre de visites par semaine (selon les

5
Sur commande du DEFRA et de l’Environment Agency.
6
Le calcul des aménités foncières n’est cependant peut-être pas aussi élevé qu’il ne pourrait l’être dans une
optique DCE. WRc s’est en effet appuyé sur des fractions nationales de longueurs de cours d’eau (selon la qualité
de leur eau), sans tenir compte des éventuelles Masses d’Eau Fortement Modifiées pour lesquelles l’objectif ne
sera pas le bon état des eaux mais le bon potentiel. La valorisation serait ainsi moindre et bouleverserait la
hiérarchie des bénéfices environnementaux au Royaume-Uni.
7
Les documents du BAG sont disponibles à l’adresse suivante, sur le site de l’Environment Agency :
http://www.environment-
agency.gov.uk/business/444304/444643/425378/425401/425411/848038/507669/?version=1&lang=_e&lang=_e
13
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proportions des visites les jours en semaine et les week-end) puis par mois, pour enfin estimer
le nombre de visites par an (à partir de proportions de visites par mois). Le point de départ peut
également être un nombre de voitures garées (facteur multiplicatif de 2,3 adultes par voiture).

Méthode du rayon d’attrait


Cette méthode qui était présente dans le manuel FWR a été approfondie pour corriger
les premiers défauts. L’importance d’un site est intégrée dans l’estimation pour les usages
récréatifs informels. La présence de plusieurs sites substituts induit aussi des différences de
caractérisation pour la pêche. Les sites substituts peuvent de façon plus générale être pris en
compte en divisant le nombre de visites estimé par le nombre de sites substituts plus un.

Aménités foncières (rivières et plans d’eau)


Le BAG reprend le calcul du Coefficient de Perception de la Qualité de l’Eau (PWQI8) à
partir de cinq critères non pondérés : la couleur, la présence de déchets, la clarté, la présence
d’algues, l’odeur. Une valeur chiffrée est attribuée pour chacun d’entre eux, selon le
changement apporté, et à la variation des prix sur la zone d’étude procède de la somme
obtenue. Le pourcentage obtenu ne s’applique plus sur une distance qu’il faut aussi évaluer,
mais concerne uniquement les propriétés situées le long de l’eau (simplification majeure et
conservatrice par rapport au manuel de FWR).

Une démarche simplifiée est aussi proposée par l’Environment Agency (2004). Seules
les propriétés à moins de 50m de la rivière sont prises en compte (ce qui est différent du
recensement des propriétés le long de l’eau), avec trois variations de prix de référence (qui sont
des moyennes à partir de la méthodologie présentée dans le paragraphe précédent) :
 6% pour un impact très visible (par exemple un changement de débit notable).
 3,8% pour un impact moyennement visible (par exemple une atténuation des
phénomènes d’eutrophisation).
 1,3% pour un impact peu visible (par exemple une plus grande diversité piscicole).

La méthode originelle tirée d’une étude américaine de Dornbusch (1974) (cité par FWR
(1996)) est largement simplifiée pour une mise en œuvre systématique. Se posent cependant
les questions du nombre de propriétés à retenir9 et de la pertinence du transfert d’un modèle
américain réalisé dans les années 1970.

Non-usage (rivières et plans d’eau)


L’idée d’agréger les valeurs de non-usage sur l’ensemble des foyers d’un district
hydrographique est abandonnée. Il paraissait peu judicieux d’affecter à l’ensemble de la
population du bassin versant la même valeur unitaire de bénéfice. En effet, diverses études
réalisées au Royaume-Uni ont déterminé une relation entre [Consentement à payer] et
[Distance à la rivière] (Bateman, Georgiou et Langford, 1999) (Georgiou, Bateman, Cole et
Hadley, 2000) (Gibb (2002), cité dans BAG (2003)). Il s’est avéré que cette fonction était
décroissante, et qu’adopter pour chaque foyer un même CAP indépendant de la distance au
bien environnemental conduisait à surestimer le résultat.

Il n’a cependant pas été possible à la lumière de ces quelques applications de


généraliser une telle fonction. C’est pourquoi l’EA (Bann, Fisher et Horton, 2003) a préféré
limiter l’agrégation à la population incluse dans une aire donnée10 (définition d’une distance

8
Perceived Water Quality Index
9
L’approche conservatrice consistant à ne retenir que les propriétés au bord de l’eau peut être préconisée.
10
A multiplier par 0,8 pour obtenir le nombre d’adultes et à diviser par 2,3 (voire 2,5) pour le nombre de ménages.
14
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maximale) selon l’importance de la rivière et l’ampleur du changement de qualité


environnementale. Ces distances ont été déterminées grâce aux études citées, mais il est
toutefois convenu qu’elles contiennent une forte part d’arbitraire.

Tableau 2 : Distance maximale pour l’agrégation des valeurs de non-usage

Ampleur du changement de qualité Distance limite retenue pour


Importance de la rivière
environnementale l’agrégation
Faible 30 km
Uniquement locale Modéré 40 km
Elevé 60 km
Faible à modéré 60 km
Régionale
Elevé 120 km
Nationale / Internationale Faible à élevé 60 à 150 km
Source : Environment Agency (2003)

2.4. L’application des méthodes du BAG


Dans le cadre d’un programme d’amélioration de la qualité de l’eau des rivières et de
reconquête des milieux11, l’Environment Agency a établi environ 6.000 plans d’action locaux
assortis de mesures envisageables (sur la période 2005-2010). Si la mise en œuvre de certains
d’entre eux était acquise12, d’autres portaient à discussions. L’analyse économique devait alors
appuyer la décision13 : le BAG a donc été appliqué pour réaliser 465 analyses coûts-bénéfices.
Il s’est avéré que dans environ 40% des cas, le montant des bénéfices estimés est inférieur à
120% des coûts. Mais finalement seuls 8 d’entre eux ont réellement été mis en œuvre (choix
politiques, certains plans n’étaient pas clairement définis).

Il est apparu que la valeur de non-usage génère le bénéfice le plus important (environ
65% des bénéfices totaux). C’est pourquoi les travaux développés par l’EA ont porté sur ce
point, laissant à l’écart des usages tels pêche, usages récréatifs informels. Pour ces derniers,
en terme d’agrégation, les données locales ont en priorité été utilisées, et sinon, les méthodes
du BAG ont été appliquées. Mais une comparaison globale de ces résultats ou l’analyse de leur
pertinence n’est pas présentée dans les rapports disponibles.

Les contraintes de temps et de moyens ont donc recentré


les interrogations sur les valeurs de non-usage. Concernant les CAP
distances maximales définies dans le tableau précédent, la
question d’un montant conservateur ou surestimé s’est posée
(par rapport à un calcul fondé sur une fonction décroissante de
CAP). L’EA constate qu’il est difficile d’apporter une réponse dans
la mesure où le calcul fondé sur une valeur variable de CAP peut
faire front à des cas très particuliers où la décroissance serait très
rapide. Les distances sont proposées de façon à être
conservatrices dans la plupart des cas. Mais il n’est pas assuré Distance
que la surface du rectangle (sur la figure 2) soit inférieure à la
surface sous la courbe du CAP en fonction de la distance (avec Figure 2 : Consentement à
l’incertitude et la spécificité liées à cette courbe).
payer et distance au site

11
PR04 (the fourth Periodic Review of the Water Industry).
12
Plans dits “Essential and clear“ et “Essential when clarified”, relevant d’obligations législatives ou bien qu’une
évaluation qualitative suffit à justifier.
13
Plans dits “Choices will be made“.
15
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Les économistes de l’EA ont dressé une liste d’arguments comme quoi la valeur de non-
usage évaluée pourrait être surestimée par cette méthode : la présence d’une ville en bordure
du périmètre peut conduire à augmenter le nombre de bénéficiaires de façon peu pertinente, les
double-comptes (ménages situés dans les zones de non-usage de plusieurs rivières)
conduisent d’une part à des budgets de non-usage des ménages trop élevés (estimés sans
contrainte de revenu) et d’autre part ne tiennent pas compte d’une utilité marginale
décroissante (qui serait plus réaliste et abaisserait le montant final).

D’autres arguments justifient cependant une démarche conservatrice : les distances


maximales présentées ont été choisies pour satisfaire une telle approche (surtout en milieu
rural), les touristes ne sont pas intégrés dans ce calcul. L’EA conclut finalement que dans la
majorité des cas la méthode proposée pour évaluer les bénéfices des non-usagers est
conservatrice.

Les méthodes d’agrégation existantes

La revue des guides méthodologiques successivement réalisés au Royaume-Uni a permis de


parcourir la mise en place et les ajustements des méthodes d’agrégation qui sont proposées
par des institutions britanniques :

Le manuel FWR a été le premier à présenter de telles méthodes, fondées sur des rayons
d’attrait de sites, la conversion d’un nombre de visites en un jour en un nombre de visites
annuel, ou un modèle sur la revalorisation des propriétés. Les non-usagers étaient alors
assimilés à l’ensemble des habitants du bassin versant.

Leurs mises en œuvre ont cependant révélé des difficultés : ces méthodes nécessitent un
nombre important de données et ne sont pour la plupart fonctionnelles que sur de simples
sites (l’application nationale de WRc s’est par exemple appuyée sur des proportions de
linéaires de cours d’eau d’une qualité donnée).

C’est pourquoi le dernier document publié (le BAG) propose de corriger ces défauts en
développant davantage certaines méthodes. Elles restent néanmoins pour la plupart fragiles
(elles sont par exemple peu conseillées pour la pêche), à n’utiliser que lorsque les donnes
locales sont inexistantes ou incertaines. Il faut enfin préciser que le modèle sur les aménités
foncières a pu être développé sur l’ensemble du pays, et que l’agrégation des non-usagers
tient compte de la distance à la rivière.

IV – LES METHODOLOGIES MISES EN ŒUVRE


1. Elaboration de grilles d’évaluation des études
L’objectif de ces grilles d’analyse est de pouvoir évaluer la qualité des études à la
lumière d’un ensemble de critères pertinents et discuter l’aptitude au transfert de ces valeurs
dans un contexte adéquat. Il s’agit donc de retenir un ensemble de caractéristiques propres aux
études de valorisation de biens environnementaux (adaptées aux différentes méthodes) qui
peuvent dégager de façon exhaustive les biais et limites des études menées.
Les éléments de portée générale qui conditionnent le transfert de valeur – à savoir le
contexte de l’étude et l’utilisation envisageable dans une perspective DCE – seront présentés

16
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avant de développer pour chaque méthode de valorisation (prix hédonistes, coûts de transports
et évaluation contingente) les caractéristiques attestant la qualité des résultats.

1.1. Contexte de l’étude


Le contexte dans lequel chaque étude a été menée est une information primordiale.
Cela concerne notamment l’état des eaux (état chimique et écologique), connu d’une part
grâce aux informations de l’étude primaire (souvent limitées à la qualité chimique de l’eau, sans
mention de la qualité biologique des milieux), et d’autre part grâce à la caractérisation qui a été
effectuée lors de l’état des lieux (avec les paramètres déclassants qui a priori seraient la cause
de non-atteinte du bon état).

La notion de contexte sous-tend la question des paramètres conditionnant le


transfert de valeurs. Il s’agit du compromis entre d’une part une description complète du site
d’étude et les multiples informations jalonnant le questionnaire d’évaluation, et d’autre part un
faible nombre de paramètres descriptifs dans une optique de généralisation maximale des
résultats. Le contexte pose toutefois le problème de la subjectivité de l’interprétation de l’étude :
quels points du contexte (parfois implicites) ont profondément influencé la valorisation
annoncée ? Quels éléments apparaissent secondaires ? Dans certains cas, une analyse a pu
être menée suite aux résultats, afin d’apporter des explications – notamment lorsque les valeurs
obtenues étaient perçues comme une anomalie.

Il convient enfin de noter que nombre d’études n’avaient pas pour ambition de
développer des résultats transférables en d’autres sites, mais se focalisaient sur un lieu très
spécifique, voire emblématique (par exemple la rade de Brest, ou la Loire en son embouchure)
ce qui limite fortement les conditions de remobilisation de ces valeurs sur d’autres parties du
territoire national.

1.2. Utilisation au sens DCE


Au-delà du contexte et des résultats (éventuellement suivis de préconisations), des
précisions sont apportées quant au calcul réalisé, afin de le rendre directement exploitable dans
une optique DCE. Cela concerne les trois éléments suivants :
 Les usages pratiqués sur le site et qui ont été valorisés à travers l’étude.
 Les valeurs économiques présentes : valeurs d’usage, d’option et de non-usage, en
précisant si besoin pour les deux dernières valeurs à quelles activités elles
correspondent.
 Le caractère total ou marginal de la valeur : s’agit-il d’un bénéfice (voire un coût) pour
la valeur totale d’un site à une qualité environnementale donnée (cas de la méthode des
coûts de transports et de la plupart des études de prix hédonistes), ou bien d’un bénéfice
marginal lié à la modification d’un paramètre ? Les valeurs totales peuvent être
associées par paires pour rendre compte d’une différence d’état des eaux, ou peuvent
également être utilisées telles quelles dans le cas du développement d’un usage (à
appliquer aux nouveaux usagers).

1.3. Etudes de prix hédonistes


Après ces considérations générales, il convient d’entrer dans les détails
méthodologiques des différentes études conduites : les analyses ne se concentreront pas sur
les mêmes points pour juger la pertinence des résultats.
La méthode des prix hédonistes repose quant à elle sur la construction d’un modèle
expliquant les prix des habitations par différentes variables supposées avoir une influence sur
17
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les valeurs immobilières. Ces variables sont généralement considérées de trois ordres :
variables physiques de l’habitation (superficie, nombre de pièces, etc.), variables de
voisinage (caractéristiques du quartier de résidence) et variables environnementales. Ce
recensement est nécessaire pour détecter des paramètres absents et d’éventuelles corrélations
(effectivement génératrices de biais si elles concernent les variables environnementales).

L’échantillon doit également être observé, en termes quantitatif (au moins 250 données)
et qualitatif (représentativité, répartition des différentes zones autour du bien environnemental
qu’est la rivière). Le modèle doit être examiné, selon le type de modèle (qui peut s’avérer plus
ou moins adapté aux contextes), sa qualité (via des tests ou autres paramètres).
La version finale de l’évaluation du modèle ne se présentera pas sous la forme de
paramètres chiffrés ni de bilans des tests réalisés. Le jugement portera sur la taille de
l’échantillon et la qualité du modèle, selon trois classes (*, ** ou ***) :
 Taille de l’échantillon :
- Inférieur à 50 :
- Entre 50 et 150 : *
- Entre 150 et 250 : **
- Supérieur à 250 : ***
 Qualité du modèle (limitée à la valeur du R²ajusté, voire du R², quoique moins pertinente) :
- Inférieur à 25% :
- Entre 25% et 50% : *
- Entre 50% et 75% : **
- Supérieur à 75% : ***
Le fait qu’un modèle soit peu réaliste ou présente des limites constitue un paramètre
déclassant dans ce jugement.

1.4. Coûts de transports


Tout comme pour la méthode des prix hédonistes, l’évaluation d’un bien environnemental
par les coûts de transports des usagers nécessite l’emploi d’un modèle expliquant le nombre de
visites sur un site donné par les coûts de déplacement. Les informations porteront donc
également sur l’échantillon (en termes de taille et de représentativité, un important biais
d’échantillonnage est un paramètre déclassant) et le modèle mis en œuvre (l’attribution d’un
classement en nombre d’étoiles répondra aux mêmes critères de jugement que pour les
modèles hédonistes, avec l’ajout d’une évaluation qualitative de la représentativité de
l’échantillon).

Les autres informations importantes sur ces études de coûts de transports sont :
 Le coût estimé : quels coûts unitaires de transport ont été utilisés ? Les coûts
d’équipement et de droit d’accès au site ont-ils été intégrés ? Les coûts d’opportunité du
temps ont-ils été ajoutés ? Les études rencontrées n’intègrent pas toujours toutes ces
évaluations ; c’est pourquoi il convient de bien préciser sur quelles bases sont calculés
les coûts.
 La présence de sites substituts et les visites à buts multiples : ces difficultés
inhérentes à la méthode (et difficilement corrigeables) rendent compte d’une part de la
rigueur de l’étude primaire (ces problèmes ont-ils été soulevés ? Y eut-il des tentatives
de résolution ?) et d’autre part de la qualité du résultat.

18
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1.5. Evaluation contingente


La qualité d’une évaluation contingente n’est pas aussi fortement corrélée à la qualité de
l’analyse économétrique des données recueillies que les deux méthodes précédentes. La
pertinence du modèle choisi est certes importante dans l’optique d’expliquer le résultat obtenu
par d’autres variables, en vue d’une nouvelle estimation après reconstitution de certaines
données (par exemple les faux zéros), ainsi que dans l’optique d’un transfert de modèle. Le
même système de classification (en nombre d’étoiles) que pour la méthode des coûts de
transports est utilisé.

Mais le cœur de l’évaluation contingente est l’enquête qui est mise en œuvre. Les
indicateurs pertinents pour caractériser le résultat obtenu seront – outre l’objectif de l’étude et
les intentions des auteurs – le mode d’enquête (sur site, par courrier ou téléphone), la
population interrogée, le taux de sondage, le taux de réponse, la question posée (quel bien
environnemental ? quelles situations initiale et finale ? quel mode de révélation de la valeur ?
quel véhicule de paiement ? comment s’exprime la valeur unitaire ? (par individu, par foyer,
etc.)). Un bilan de l’ensemble des questions posées rendra compte des variables disponibles
(et par conséquent des éventuelles variables omises) et de la perception de la qualité
environnementale qu’ont les usagers (quels sont à leurs yeux les éléments les plus importants
pour leur usage et pour la qualité de l’environnement en général ?).

Un obstacle porte sur les changements de qualité environnementale. Le cas d’une


amélioration significative de l’ensemble des paramètres définissant l’état des eaux (physico-
chimie, concentrations en polluants, biologie, hydrologie, morphologie, etc.) est une situation
extrême et caricaturale, finalement peu courante. L’atteinte du bon état est souvent
conditionnée par l’amélioration d’un aspect particulier. Il s’agit donc de définir avec précision la
variation d’état des eaux qui fait l’objet de la valorisation. Les deux principales limites sont que
d’une part les scénarii hypothétiques sont souvent généraux ou assez vagues (ayant pour but
de montrer qu’existera une amélioration notable pour les individus), et que d’autre part la
perception de la qualité d’environnement des personnes interrogées introduit une incertitude.

1.6. Synthèse des éléments examinés et indicateurs de qualité


Il est finalement possible de dresser un tableau récapitulant ces éléments pour chacune
des études. En ressortiront ainsi les principaux traits de toutes les valeurs de bénéfices
environnementaux existant en France dans le domaine de l’eau :
 Etude : méthode employée, auteur, année, cours d’eau et lieu.
 Contexte : description des points généraux du site, de la population, du contexte
conditionnant le transfert de valeurs.
 Changement de qualité environnementale (description du changement à l’origine de la
monétarisation (états initial et final) des évaluations contingentes), ou Etat des eaux
(caractérisation de l’état pour les études de prix hédonistes et de coûts de transports).
 Modèle : évaluation de la taille de l’échantillon (et de sa représentativité) et de la qualité
du modèle.
 Résultats : valeur unitaire présentée dans l’étude, suivie de sa clé d’extrapolation
(donnée à laquelle il faut appliquer le chiffre avancé).
 Calcul au sens DCE : nature de la valeur (totale ou marginale), composition de la valeur
économique (usage, option, non-usage) et recensement des usages captés.
 Limites : diverses remarques et bilan des principaux biais de l’étude (pour apprécier la
qualité des résultats obtenus).

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Il semble a priori difficile de juger sur un même pied d’égalité des résultats issus de
méthodes différentes. Afin de synthétiser les informations recueillies, une classification peut
être proposée pour rendre compte – de façon certes relativement grossière – de la qualité de
chaque valeur et de son aptitude au transfert. Il s’agira, dans le tableau final de présentation
des valeurs disponibles, d’ajouter un indicateur de qualité.
Une valeur de référence pourra ainsi être choisie selon le rapprochement des conditions
de l’étude primaire, et selon sa qualité relative par rapport aux autres qui sont avancées. La
caractérisation générale qui est proposée est la suivante :
 ♣♣♣ : Les biais rencontrés sont mineurs et semblent peu affecter le résultat obtenu.
L’étude a été menée de façon correcte dans un contexte favorable à la production d’une
valeur de qualité.
 ♣♣ : L’étude est victime de biais, le résultat n’est ni parfait, ni à rejeter (c’est une étude
moyenne). Ou bien c’est une étude pour laquelle peu d’informations sont disponibles.
 ♣ : L’étude souffre de biais majeurs, ou bien l’échantillon de base est de petite taille.

2. Propositions de méthodes d’agrégation


L’objectif assigné en terme d’agrégation est d’identifier les méthodologies existantes au
Royaume-Uni (en connaissant si possible leurs limites et qualités) afin de proposer des
méthodes qui pourront être mises en œuvre par défaut si les données disponibles sont
insuffisantes ou de qualité réduite. Le cheminement (en deux étapes) sera le suivant :
 Effectuer le bilan des données nécessaires : quelle est l’entité recherchée ? Est-ce un
nombre d’habitants, de visiteurs, ou de visites ? (par exemple le nombre de ménages
fréquentant un site, ou le nombre de visites de pêcheurs sur un tronçon de cours d’eau
donné).
 Recenser les méthodes proposées par le manuel FWR, par le rapport de WRc (sur les
bénéfices liés à la mise en œuvre de la DCE), et par le BAG. Proposer la mise en œuvre
des méthodologies les plus adaptées, en précisant tant que se peut les limites de leur
application (même si celles-ci ne sont pas toujours disponibles).

V – RESULTATS
L’objectif de cette partie est d’effectuer un bilan des résultats obtenus, en revenant
d’abord sur les valeurs unitaires issues des études de monétarisation analysées, puis en
proposant un calcul des bénéfices par usage au niveau national et en présentant enfin une
synthèse des valeurs de référence et des méthodes d’agrégation.

1. Bilan des valeurs de référence


Il s’agit dans ce premier temps de parcourir succinctement le paysage des études
françaises d’évaluation des bénéfices environnementaux en présentant par méthode de
valorisation et par usage les valeurs unitaires et les principales observations qui sont ressorties
de leur analyse.

1.1. Etudes de prix hédonistes


Assez peu d’études de prix hédonistes ont été menées dans le domaine de l’eau en
France : seulement six ont été dénombrées, à accorder à deux groupes d’auteurs (Fromon et
Zuindeau (1999 et 2000) d’une part, Biscaut (2004) d’autre part). Ceci a facilité les analyses et
permet d’aborder les principaux points-clés sans avoir à rentrer dans le détail de chacune des
études. Les remarques qui ont été formulées concernent les points suivants :

20
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La variable environnementale : Elle est la distance de l’habitation à la rivière,


exprimée en nombre de ruptures (rues/carrefours) dans le parcours pour s’y rendre14. Seule
l’étude sur la rivière la Thur exprime cette distance en mètres ; cette distinction ne pose a priori
pas de problème (le transfert de valeur est même facilité si la fonction de la variation des prix
des logements en fonction de la distance au cours d’eau est connue).
Les autres variables : Le recensement des variables physiques des logements n’a pas
fait l’objet d’oublis notables, les variables de voisinage n’ayant quant à elles jamais été
retenues. L’uniformité de la répartition des services est une hypothèse réaliste dans des milieux
urbains relativement compacts (comme Douai) malgré la coupure naturelle du cours d’eau.
Mais un biais peut apparaître sur des zones d’étude vastes et hétérogènes (cas de l’Orge avec
un tissu urbain continu mais polycentrique)15.
Les variables absentes : Certaines variables, dont l’influence sur les prix immobiliers
peut être notable16, n’ont pas participé au modèle hédoniste (biais de variable omise). Il s’agit
par exemple du ravalement de certains façades (dans l’étude sur la Scarpe, à Douai), ce qui a
contribué à valoriser des habitations le long du cours d’eau (ce qui tend à surestimer le
résultat). Un second exemple est la présence du tramway (le long de la Loire, à Nantes), à
travers la variable « distance à la plus proche station ».
Les valeurs économiques : Les résultats sont des variations relatives des prix des
habitations avec l’éloignement de la rivière. Ils sont fondés sur l’hypothèse que les acheteurs
des logements sont parfaitement informés et conscients des caractéristiques de l’habitation
qu’ils acquièrent, et qu’ils acceptent de payer davantage pour habiter plus près de la rivière (ou
plus loin si celle-ci génère des externalités négatives). Les valeurs économiques captées par
ces études sont donc des valeurs d’usages contemplatifs et récréatifs informels, ainsi
qu’une valeur d’option (pour d’éventuels usages contemplatifs et récréatifs informels futurs).
Beaucoup d’usages sont cependant absents de ce calcul, ainsi que les non-usages.
Les externalités évaluées : Des externalités – autres que celles directement générées
par la rivière – sont rassemblées dans la variable « distance à la rivière ». Cela concerne par
exemple l’aménagement urbain de berges et de quais (cas de la Scarpe, à Douai), les
nuisances associées à une infrastructure de transports (cas de la Loire, à Nantes), l’entretien
d’espaces verts entre les habitations et la rivière (cas de l’Erdre, à Nantes). Deux cours d’eau
peuvent ainsi présenter le même état, mais selon la nature et l’aménagement de leurs abords
(hors lit majeur) faire l’objet de valorisations différentes par cette méthode des prix hédonistes.
Le transfert des valeurs obtenues nécessite donc, en plus d’un état des eaux comparable, un
contexte très proche, pour que toutes les externalités incluses dans le calcul soient présentes.
Les limites des modèles : Les faiblesses des modèles mis en œuvre sont de deux
ordres. Tout d’abord, concernant les tailles d’échantillon, certaines études sont fondées sur
seulement 80 à 140 mutations (cas du ruisseau de Montvaux, de la Loire, de l’Erdre en sa
partie amont), alors que le traitement économétrique d’un ensemble de moins de 250 données
semble délicat. Ensuite, la nature même du modèle peut générer un biais. Par exemple,
l’emploi d’un modèle linéaire signifie une variation constante des prix immobiliers avec
l’éloignement de la rivière (de la première à la deuxième rue, comme de la troisième à la
quatrième), ce qui est peu réaliste.
Le calcul du bénéfice ou du coût total : Aucune étude ne propose une telle estimation.
Les délimitations des zones d’étude ne sont pas toujours nettes ; les distances maximales à la
rivière ne sont pas ni indiquées ni justifiées. La question du nombre de rues à retenir est

14
« C’est de cette manière que les individus appréhendent la proximité aux aménités » (Fromon et Zuindeau,
1999).
15
Le R² faible obtenu (0,34) par rapport aux autres modèles (> 0,5) est peut-être à observer sous cet angle.
16
Leur impact ne peut toutefois pas être mesuré a posteriori.
21
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d’autant plus importante que pour les modèles linéaires, cette limite n’est pas naturelle (le
modèle log-linéaire rend compte d’une décroissance de la variation des prix en valeur absolue).
Approche globale des résultats : Ces études estiment le bénéfice qu’accordent les
usagers récréatifs informels (valeur d’usage, et aussi valeur d’option) à un état des eaux donné.
Il ne s’agit donc pas d’un bénéfice (ou d’un coût) marginal qui peut être mobilisé dans une
analyse coûts-bénéfices pour des mesures visant à atteindre le bon état des eaux. Deux études
(Biscaut, 2004) intègrent une variation de qualité d’environnement, mais l’une est fragile par la
faible taille de l’échantillon (ruisseau de Montvaux) et l’autre propose un résultat contre-intuitif
(la Thur). L’annexe 8 présente l’ensemble des analyses des études de prix hédonistes.

Le transfert des études de prix hédonistes

Sur l’ensemble des études de prix hédonistes réalisées en France, une seule s’est attachée
à estimer le bénéfice lié à un changement d’état des eaux. Or son résultat est paradoxal : le
prix des habitations diminue comme la qualité de l’eau augmente. Par ailleurs, les prix
moyens des habitations ne sont pas facilement accessibles à l’échelle des masses d’eau et
évoluent rapidement. Tout transfert d’une étude française ou la mise en œuvre des
préconisations du BAG s’avère ainsi extrêmement délicate.

Devant de telles incertitudes et face à des données inaccessibles, il ne semble pas


envisageable d’inclure dans l’estimation des bénéfices issus de l’amélioration de l’état des
eaux la revalorisation des propriétés situées au bord de l’eau.

L’analyse menée pour les méthodes contingentes et des coûts de transports sera
maintenant développée par usage. Ce ne fut pas le cas pour les études hédonistes dans la
mesure où toutes les études abordaient les seuls usages récréatifs informels. Evaluations
contingentes et méthodes des coûts de déplacements sont traitées séparément car elles
n’estiment pas le même type de bénéfice (à quelques exceptions près17) :
 Evaluation contingente : consentement à payer pour l’atteinte du bon état des eaux
(depuis un état initial) ; cette valeur est à utiliser pour estimer le bénéfice non marchand
des usagers actuels (demande marshallienne).
 Méthode des coûts de transports : valeur totale d’un site (à l’état des eaux donné) ; cette
valeur est à utiliser pour estimer le bénéfice non marchand des nouveaux usagers (le
devenant grâce au passage au bon état des eaux) (demande hicksienne).

1.2. Evaluations contingentes


Usage AEP (Alimentation en Eau Potable)
Deux études abordent la ressource en eau potable : Rozan, Stenger et Willinger (1998)
sur la nappe d’Alsace, Brunel (1996) sur la rivière l’Erdre. L’étude sur la nappe d’Alsace
présente l’avantage d’être la seule disponible pour la préservation d’eaux souterraines (pour
l’état chimique). Ses points faibles majeurs sont un biais d’auto-sélection des usagers (tendant
à une surestimation du résultat) et un biais d’échantillonnage des non-usagers (remettant en
cause le périmètre à retenir pour ce second calcul). Le scénario hypothétique s’avère par
ailleurs peu précis quant à la description du programme de préservation de la nappe et l’état de

17
Brunel (1996) sur une évaluation contingente pour l’usage baignade et sur une MCT sur les usages récréatifs ;
Desaigues, Lesgards et Liscia (1998) sur une MCT pour l’usage pêche.
22
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la nappe auquel il conduit. Les valeurs obtenues, qui peuvent être employées pour des masses
d’eau souterraines d’étendues similaires (superficie d’environ 2.800 km²), sont les suivantes :
 94 à 110 €1993/ménage/an, à appliquer au nombre de ménages alimentés en eau potable
par cette nappe (usagers) (classement ♣♣ à cause du biais d’auto-sélection et de
l’imprécision du scénario hypothétique).
 52 à 90 €1995/ménage/an, à appliquer au nombre de ménages habitant les villes (de plus
de 3.000 habitants) à moins de 5km de la limite AEP de la nappe (non-usagers)
(classement ♣ à cause du biais d’échantillonnage limitant le transfert de la valeur).

Il convient toutefois de souligner l’incertitude liée à l’application de ces chiffres


déterminés sur la nappe d’Alsace (de grande superficie et emblématique) à toute autre masse
d’eau souterraine affectée par des pollutions similaires. Les composantes « altruisme » et
« legs » pourraient en effet fortement varier (sans que l’on sache dans quelles proportions) si
l’on se place à une plus petite échelle. Il n’existe toutefois pas d’autre étude portant sur la
valorisation d’eaux souterraines en France.

L’étude menée sur l’Erdre est également relative à l’AEP. Le CAP ne traduit pas une
amélioration d’une ressource en eaux superficielles, mais la création d’une réserve AEP de
secours en cas de pollution grave – sachant que l’eau distribuée provient d’un captage majeur
menacé (la Loire à Nantes).
L’état de la rivière est modifié de façon telle que l’eau qui n’était auparavant pas apte à
être utilisée pour l’AEP le devient. Une limite de l’emploi du résultat est une situation où
plusieurs rivières sont susceptibles de pouvoir générer une réserve d’eau potable. La valeur
obtenue devrait alors être divisée par ce nombre de cours d’eau18 : on ne pourrait en effet que
supposer l’utilité marginale des foyers pour le nombre de réserves de secours en cas de
pollution grave constante ou nulle au-delà de l’unité. La seconde hypothèse est plus réaliste et
fournit un résultat conservateur. Cette étude a été menée dans un contexte très spécifique (la
Loire à Nantes) ; elle est classée ♣ à cause d’un faible nombre de données et du biais
d’échantillonnage. Son résultat est de 31 à 34 €1996/ménage/an. Ce chiffre ne doit pas être
confondu avec le CAP de l’atteinte du bon état des rivières pour l’usage AEP.

Pêche de loisirs en eau douce


Plusieurs évaluations contingentes abordent l’usage « pêche de loisir », mais certaines
se révèlent peu utilisables dans le contexte DCE :
 « La pêche sportive du saumon et de la truite de mer en Basse-Normandie – Analyse
économique » (Bonnieux, Boude, Guerrier et Richard, 1991).
 « Evaluation des bénéfices liés à la réalisation d'une réserve d'eau potable à partir de
l'Erdre » (Brunel, 1996).

La première étude a vu la réalisation de deux évaluations contingentes, mais elles ne


concernent pas un changement d’état des eaux. L’une était centrée sur la suppression de
quotas de pêche au saumon19 (justifiée par une ressource suffisamment abondante). L’autre
portait sur des achats de berges supplémentaires (par les associations de pêche) pour étendre
le parcours de pêche (de 20% et 40%), donc sans changement d’une qualité environnementale
de la rivière.

18
Présentant une qualité actuelle insuffisante pour l’AEP, susceptibles d’atteindre une qualité apte à la
potabilisation, dans un périmètre proche de l’agglomération (i.e. dont le captage potentiel serait peu éloigné de
l’actuel unique captage).
19
La valeur présentera un intérêt par la suite, dans l’évaluation économique de la demande des pêcheurs pour une
augmentation de fréquentation.
23
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La seconde étude (sur l’Erdre) fournit quant à elle une valeur de mauvaise qualité : c’est
une moyenne de 10 CAP positifs (seulement 21 pêcheurs interrogés, dont 10 réponses nulles
(faux-zéros) et un CAP jugé extrême).

D’autres études présentent des résultats plus intéressants dans une optique DCE :
 « Valorisation économique des usages de l’eau sur le Lignon du Velay » (Bonnieux,
Guerrier et Fouet, 2002).
 « Valeur du poisson sauvage et rentabilité sociale des plans de gestion piscicole »
(Bonnieux et Armand, 1999).
 « Valorisation des aménités liées aux usages récréatifs des rivières » (D4E, 2005).

L’étude conduite sur le Lignon du Velay relate un CAP pour un accroissement du débit
du cours d’eau. La valeur de 7 à 20 €2001/pêcheur/an (♣♣♣) correspond à des modifications
hydromorphologiques ou hydrauliques visibles, pour le passage d’une pêche aux salmonidés
sédentaires par empoissonnement à une pêche sportive de salmonidés sédentaires sauvages.
Il s’agit des conditions de référence de l’étude sur le Lignon du Velay qui seront les mêmes
pour les autres usages.
Une valeur de bénéfices pour les pêcheurs non-usagers du site est aussi avancée : 3,5 à
7 €2001/pêcheur/an (♣♣ car même si l’étude souffre de peu de biais, les réponses de non-
usagers sont sujettes à polémiques20) (à appliquer aux pêcheurs sportifs adhérents à
l’AAPPMA du département qui ne sont pas usagers du site, soit par défaut une proportion de
85%).

La seconde étude traduit un CAP pour le retour et la reproduction des poissons


sauvages (brochets, truites), sur un territoire assez large (par exemple un bassin versant). La
valeur de 7 à 14 €1999/pêcheur/an (♣♣♣) peut être employée dans le cas où l’atteinte du bon
état correspond à une telle situation. Le ratio de pêcheurs sur la population totale des
départements de l’Indre et de l’Hérault est 2,6%.
Cette étude a déterminé une valeur pour les pêcheurs usagers de 7 à 15
€1999/pêcheur/an (♣♣♣) (i.e. qui pêcheraient des poissons sauvages si ces derniers étaient
présents dans les rivières dans lesquelles ils pêchent) et une valeur pour les pêcheurs non-
usagers de 3 à 7 €1999/ pêcheur/an (i.e. qui valorisent l’existence du poisson sauvage sans le
pêcher) (♣♣ pour les mêmes raisons que la valeur de non-usage obtenue sur le Lignon du
Velay). Ces deux données étant difficilement exploitables en l’état, les proportions de pêcheurs
usagers et non-usagers (du poisson sauvage) de l’étude de référence peuvent être reprises
(resp. 86% et 14% sur les départements de l’Indre et de l’Hérault) pour obtenir une moyenne
pondérée de 7 à 14 €1999/pêcheur/an, à appliquer à tous les pêcheurs de la zone concernée.

L’étude sur le Loir a quant à elle porté sur un cours d’eau classé RNABE21 (pour les
nitrates et pesticides, la morphologie, avec doute sur l’hydrologie), le CAP correspondant à
l’atteinte du bon état pour tous ces enjeux. Cette description de changement d’état du Loir sera
la même pour tous les autres usagers étudiés dans cette étude. La valeur de 31,2 à 39,7
€2004/pêcheur/an (♣ pour la faible taille de l’échantillon) peut s’avérer intéressante pour l’usage
pêche de loisirs (quoique élevée par rapport aux précédentes) dans le cas où les mesures DCE
coïncident avec celles qui sont envisagées sur le Loir.

20
A cause d’un possible biais d’inclusion, ou encore d’une valorisation de l’environnement en général.
21
Risque de Non Atteinte du Bon Etat.
24
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Pêche à pied (loisirs)


Deux études présentent un bénéfice pour l’usage pêche à pied : Bonnieux et Appéré
(2003) sur le littoral breton, Davy (1998) sur la presqu’île de Rhuys. La première avance sur un
vaste linéaire de côtes présentant de nombreux sites de pêche à pied une valeur de 11 à 14
€2000/visite (♣♣♣) pour deux changements de classes de qualité d’eau22, à appliquer au nombre
de visites sur la zone d’étude (moyenne de 15,5 visites/personne/an). Elle n’est pas fondée sur
le questionnement des individus pour un CAP, mais sur la distance que les pêcheurs seraient
prêts à parcourir si la pêche à pied sur le site sur lequel ils pratiquent était impossible.
La seconde étude porte sur un site plus emblématique ; c’est la valeur de 24
€1996/personne/an qui ressort pour que l’activité soit pérenne et sans risque sanitaire (passage
de la classe B à A) sur le site (♣ car d’une part l’échantillon est de petite taille, et le CAP moyen
repose d’autre part sur 70% de réponses d’usagers qui ne sont pas pêcheurs à pied23), à
appliquer au nombre de personnes fréquentant le site.
Le choix de l’une ou de l’autre valeur ne doit pas être effectué sur l’unique base de la
qualité de l’étude estimée dans ce document, mais doit tenir compte des contextes différents.

Kayak
Seule l’étude D4E (2005) sur le Loir propose une valeur de CAP pour des kayakistes. Le
résultat (i.e. le CAP pour l’atteinte du bon état) est de 31,2 à 39,7 €2004/personne/an, à
multiplier par le nombre de kayakistes sur le site. La principale limite de ce chiffre est un faible
nombre de personnes interrogées (55 sur site et 16 au téléphone, d’où le classement ♣).

Baignade
Une seule étude est consacrée uniquement à la baignade (Brunel, 1996). Le résultat est
à appliquer aux potentiels nouveaux baigneurs de la rivière Erdre (confondus avec l’ensemble
des actuels usagers récréatifs24, ce qui fausse la possible demande pour cet usage), pour que
ce cours d’eau soit de qualité suffisante pour une pratique sans risque de la baignade. Ce n’est
en rien un CAP des baigneurs pour que l’eau atteigne le bon état.
Cette valeur de 16 à 21 €1996/individu/an (♣), ne permet pas de calculer un bénéfice
pour les usagers actuels, mais pour les potentiels nouveaux usagers qui viendraient se baigner
si l’état du cours d’eau était compatible avec la pratique de la baignade.

Promenade, usages récréatifs informels


L’étude conduite sur le Lignon du Velay (Bonnieux, Guerrier et Fouet, 2002) fait état d’un
CAP de 6 à 11 €2001/usager/an (♣♣♣) pour les modifications hydromorphologiques et
hydrauliques visibles, l’étude sur le Loir (D4E, 2005) avançant un CAP pour le bon état de 31,2
à 39,7 €2004/ménage/an (♣♣♣).

Deux études D4E portaient sur l’entretien et la protection de deux sites emblématiques :
le Lac du Der (masse d’eau de type « plan d’eau ») et l’estuaire de l’Orne (masse d’eau de
transition). Les résultats sont assez proches : 30 à 66 €2003/ménage/an pour le premier et 30 à
33 €2003/ménage/an pour le second. Ces valeurs sont à appliquer au nombre de ménages
fréquentant le site. Elles sont classées ♣ en raison de scénarii hypothétiques très peu précis et
du risque de biais d’inclusion.

22
De B (risque faible) à A (sans risque), et de C (risque élevé) à A. Ces classes de qualité d’eau sont définies par
la directive 91/492/CE.
23
Ces personnes étaient toutefois peu impliqués car visiteurs occasionnels, et leur CAP recouvre des valorisations
différentes (pour un usage futur, pour les autres, ou pour l’environnement en général).
24
Le nombre de personnes interrogées est par ailleurs très faible.
25
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Non-usage
Des études précédemment citées ont par ailleurs estimé des valeurs de non-usage : 5 à
8,5 €2001/individu/an (♣♣) sur le Lignon du Velay, à appliquer aux habitants du bassin versant
(75% de non-usagers dans l’étude primaire), et 19,7 à 30,4 €2004/ménage/an (♣♣) sur le Loir, à
appliquer aux ménages non-usagers des communes riveraines du cours d’eau (34% de non-
usagers dans l’étude primaire). Les interrogations soulevées par ces valeurs de non-usage font
que ces deux études (n’étant pas entachées d’autres biais d’importance) sont classées ♣♣.

Usages récréatifs informels et non-usage


L’étude sur le bassin de l’Arbas (Arènes, 1998) évalue les bénéfices issus de la poursuite
du programme de restauration et d’entretien de la rivière et de ses affluents. Ce sont les
usagers récréatifs informels (promenade, pique-nique) et les non-usagers qui sont concernés,
sans que l’on ne puisse exclure d’autres usages mineurs de la valorisation (irrigation,
production d’eau potable). Cette étude concerne l’ensemble d’un bassin versant de petite taille
(rivière principale de 19 km de long), en milieu rural.

La valeur de 16 à 19 €1998/ménage/an (♣♣ car quelques biais, et échantillon de taille


moyenne) est réutilisable dans le cas où des mesures DCE relatives à la morphologie des
abords du cours d’eau (restauration et entretien des berges) pourront être mises en œuvre. Ce
chiffre doit être appliqué aux ménages (résidents permanents) des communes riveraines des
cours d’eau (rivière principale et ses affluents) à restaurer.

Etudes regroupant plusieurs usages donnés


Certaines études n’ont pas porté sur un usage en particulier mais sur plusieurs. Le Goffe
et Guerrier (1994) proposent, dans le contexte des eaux littorales de la rade de Brest, une
valeur de 33 €1993/ménage/an (♣♣), pour une amélioration de la qualité de l’eau (depuis une
qualité moyenne parfois insalubre, jusqu’à une « bonne qualité » pour les usages). Les usages
concernés (par rapport aux personnes interrogées) sont la baignade, la pêche à pied et les
usages récréatifs informels.

Desaigues et Lesgards (1992) ont évalué, sur le lac de la forêt d’Orient, le bénéfice des
usagers récréatifs (pêche, promenade, baignade, planche à voile) procuré par le maintien à
niveau constant du lac réservoir au printemps et en période de vidange. La valeur avancée est
de 4 à 7 €1991/ménage/an (♣ car échantillon de faible taille).

Plusieurs usages étaient également présents sur l’étang de Thau (usages récréatifs
informels, baignade, activités nautiques), étang méditerranéen subissant une fréquente
eutrophisation. La valeur obtenue pour réduire ce phénomène (grâce à des travaux
d’assainissement) est de 30 à 33 €1992/ménage/an (♣♣ car l’échantillon est de grande taille
mais l’étude souffre d’un biais d’auto-sélection, d’ancrage et potentiellement d’inclusion), à
appliquer aux ménages fréquentant les sites récréatifs de l’étang (touristes et riverains)
(Rudloff, 1997).

Patrimoine écologique
L’étude de Le Goffe et Guerrier (1994) génère également une valeur pour la lutte contre
l’eutrophisation de la rade de Brest : 24 €1993/ménage/an, à appliquer au nombre de ménages
riverains (de la ville) fréquentant le site. Elle est classée ♣ car l’enquête a été réalisée à la suite
d’une première (qui portait sur la baignade et la pêche à pied), avec une évidente
incompréhension de la part des personnes interrogées de la différence entre les deux questions
posées (ce qui a induit davantage de zéros de protestation).

26
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Par ailleurs, l’étude des « Bénéfices écologiques et récréatifs du lac de la Forêt


d'Orient » (Desaigues et Lesgards, 1992) a évalué à 10 à 12 €1991/ménage/an la valeur
qu’accordent les usagers à l’existence d’un écosystème autour du lac réservoir, en maintenant
le niveau du plan d’eau constant au printemps. Cette valeur patrimoniale (classée ♣ à cause de
la faible taille de l’échantillon) est à appliquer au nombre de ménages fréquentant le site.

Les forêts riveraines de la Garonne ont fait l’objet d’une évaluation monétaire de la
protection de leur biodiversité. Les abords du fleuve subissaient diverses pressions d’origine
anthropique (endiguement, extension de l’urbanisation, exploitation de gravières,
développement de l’agriculture). Les effets externes du programme de protection proposé sont
de deux ordres :
 Valeur patrimoniale des habitants (résidant à moins de 15km du cours d’eau) : 10 à 22
€1996/ménage/an (♣♣ car si de nombreuses précautions ont été prises, le résultat est quand
même sujet à un effet de don et au biais d’inclusion).
 Contrainte des propriétaires estimée par un CAR de 210 €1997/ha/an (♣ car cette valeur est
fortement attachée au contexte des forêts riveraines de la Garonne et le CAR est peu
utilisé). Pour une éventuelle réutilisation, il convient de souligner la double composante de
cette valeur, à savoir 380 à 460 €1997/ha/an pour les agriculteurs, et de 13 à 43 €1997/ha/an
pour les autres propriétaires (surtout des forêts).

L’annexe 9 propose le tableau récapitulatif de l’évaluation de ces études selon les


critères présentés dans la partie IV (sur les méthodologies mises en œuvre).

Les trois dernières sections, dont les valeurs sont établies à partir de divers types d’usagers,
présentent le danger des double-comptes. L’exemple de l’Arbas est éloquent : le CAP
intègre les valorisations des usagers récréatifs informels, ainsi que celles des non-usagers.

La difficulté de l’emploi de ces valeurs provient du fait qu’elles sont liées à des contextes
spécifiques, car elles contiennent intrinsèquement une répartition de nombre d’usagers.
Les valorisations d’un patrimoine écologique proposent une autre interrogation : le résultat
est indépendant des autres valeurs d’usage et deux bénéfices peuvent ainsi être estimés. Le
choix pourra s’effectuer selon une approche conservatrice (la plus faible valeur).

1.3. Etudes de coûts de transports


Les études de coûts de déplacements relatives aux usages de l’eau sont en France
moins nombreuses que les évaluations contingentes – ces études concernant en grande partie
la pêche. A l’exception de deux études25, les résultats obtenus sont des surplus correspondant
à des valeurs totales de sites (et non des bénéfices marginaux), à appliquer à de nouveaux
usagers (le devenant du fait de l’atteinte du bon état des eaux).

Pêche aux salmonidés migrateurs


Bonnieux (1991) s’est intéressé à la pêche aux salmonidés migrateurs en Normandie,
sur des rivières connues pour la migration de saumons (la Sée et la Sélune) et de truites de
mer (la Touques). Une estimation très complète des coûts des pêcheurs a été réalisée :
transport, hébergement, équipement, droits de pêche (les coûts d’opportunité du temps n’ont

25
Pêche en Limousin (Desaigues, Lesgards et Liscia, 1998), usages récréatifs sur l’Erdre (Brunel, 1996).
27
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pas été pris en compte). Les surplus estimés ont les valeurs suivantes (♣♣ car les modèles de
coûts de transports n’étaient pas été présentés dans les études disponibles) :
 42 à 61 €1991/jour de pêche (♣♣), à appliquer au nombre annuel de jours de pêche au
saumon (ou au nombre de pêcheurs multiplié par un nombre moyen de jours de pêche
par pêcheur et par an (47 jour/an dans l’étude primaire)).
 24 €1991/jour de pêche (♣♣), à appliquer au nombre annuel de jours de pêche à la truite
de mer (ou au nombre de pêcheurs multiplié par un nombre moyen de jours de pêche
par pêcheur et par an (31 jour/an dans l’étude primaire)).
Une moyenne annuelle des dépenses de matériel des pêcheurs (avec prise en compte
de l’amortissement) est aussi estimée : 170 €1991/pêcheur/an pour les pêcheurs de saumon,
150 €1991/pêcheur/an pour les pêcheurs de truites de mer.

Une autre étude a été conduite dans la continuité de ces estimations : Salanié, Le Goffe
et Surry (2004) proposent un modèle de prévision de l’augmentation du nombre de visites sur la
Sélune si les concessions de deux barrages n’étaient pas renouvelées. La pêche au saumon
est pratiquée en aval des ouvrages hydroélectriques existants : près de 8.000 journées de
pêche au saumon, 110-140 captures annuelles sur un parcours de 13 km (2002).

Le modèle a été établi à partir de 28 rivières à saumon localisées en Bretagne et dans le


département de la Manche. Il part du principe, que, hors barrage, cette rivière pourrait exprimer
les potentialités dont elle dispose pour le saumon et avoir un nombre de visites en
augmentation, tout en tenant compte de ses caractéristiques propres par rapport à celle des
autres rivières à saumon de la région. Le nombre de visites a été agrégé à partir des données
obtenues par enquête téléphonique auprès de 827 pêcheurs de saumon pour la saison 2002. Il
part du principe démontré par la théorie économique, mais aussi logique et vérifié
empiriquement, que le nombre de visites dépend du nombre de poissons qu’il est possible de
capturer (mesuré dans le modèle par le TAC : Total Autorisé de Captures), de la longueur du
parcours de pêche et du débit. Pour ce dernier paramètre, l’hypothèse que ce coefficient ne
puisse être différent de zéro ne peut pas être statistiquement écartée. Par sécurité, il convient
donc de préférence d’utiliser le modèle pour valoriser des variations de la fréquentation d’un
site dans des scénarii où le débit de la rivière n’est pas modifié.

Tableau 3 : Modèle explicatif du nombre de visites en fonction du nombre de


captures et de la longueur de parcours

Paramètre Modèle
Nombre de captures
34,21 (1,63)
(β1) ∆Nbre visites =
Longueur du parcours
123,09 (59,65) β1* ∆nbre captures + β2* ∆longueur parcours
en km (β2)
R2 ajusté 0,91

Dans cette approche, si le barrage était démantelé, le TAC (estimé par le


CSP) augmenterait de 400 unités (estimation basée sur le potentiel de la Sélune en Unités de
Production (UP), en lien avec les surfaces de frayères) et le linéaire du parcours de pêche
s’agrandirait de 25km sur les 68 km du cours d’eau. Ainsi, l’application du modèle pour une
augmentation de 400 captures et la création d’un parcours de 25 km produit 16.763 visites
supplémentaires par an (intervalle de confiance à 90% : [14.750-18.800]). Il découle de cette
approche la méthodologie suivante :

28
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Données connues :
 Surplus moyen sur [0 – 32.000 visites] = 42-61 €1991/j/pêcheur,
 CAP moyen sur [32.000 – 35.427 visites] = 7 €1991/pêcheur/an. Ce chiffre est établi à
partir de l’évaluation contingente de Bonnieux (1991) sur la suppression des quotas et
l’allongement de la durée de la saison de pêche (en intégrant les pêcheurs non
favorables à la suppression des quotas) et un nombre de jours de pêche
supplémentaires estimé à 7.

Méthode à mettre en œuvre :


 Connaître le nombre actuel de visites (données existantes, ou dires d’experts).
 Utiliser le modèle de Surry pour le nombre de visites supplémentaires.
 En déduire le nombre total de visites.
 Valoriser les augmentations de visites à 42 €1991/j/pêcheur si le nombre total de visites
est inférieur à 32.000.
 Valoriser à 7 €1991/pêcheur/an si le nombre total de visites excède 32.000.

Pêche aux salmonidés sédentaires


La MCT a été mise en oeuvre sur le Lignon du Velay (Bonnieux, Guerrier et Fouet, 2002)
avant que les effets des modifications de débits puissent être visibles des pêcheurs. C’est donc
une valeur de surplus total du site avant le changement de qualité environnementale (qui peut
être utilisée comme valeur totale du site à l’état final en l’absence de donnée spécifique) : 25
€2001/pêcheur/visite (♣ à cause des limites du modèle économétrique), à appliquer au nombre
de visites de nouveaux pêcheurs (une estimation est envisageable à partir du nombre de
nouveaux pêcheurs multiplié par une moyenne de 17 visites/an).

Pêche classique (aux poissons blancs)


Les valeurs obtenues sur le Loir (D4E, 2005) sont davantage adaptées à un cours d’eau
de plaine et à une pratique de la pêche plus classique (rivière de 2ème catégorie, sans
salmonidés). Malgré un échantillon de faible taille (55 pêcheurs), les résultats suivants peuvent
être réutilisés : 11 à 13,4 €2004/pêcheur/visite (♣), à appliquer au nombre de visites de
nouveaux pêcheurs (une estimation est envisageable à partir du nombre de nouveaux pêcheurs
multiplié par une moyenne de 50 visites/an).

Passage d’eaux vives à eaux calmes


La mise en oeuvre d’un modèle de choix discret à utilité aléatoire a permis de comparer
sur la rivière la Creuse (Desaigues, Lesgards et Liscia, 1998) la fréquentation de différents sites
(selon leurs caractéristiques). Ce n’est donc pas un surplus total accordé à un site qui est
calculé, mais le surplus des pêcheurs entre deux situations : le passage pour une rivière d’eaux
vives à des eaux calmes.
Le résultat est de 2,4 à 2,6 €/visite/pêcheur, à appliquer au nombre de visites de
pêcheurs sur le site où le changement a lieu (moyenne de 23 visites/an). Cette valeur s’avère
cependant contre-intuitive. D’une part, l’échantillon est de petite taille ; et d’autre part, le modèle
de choix discret à utilité aléatoire qui a été mis en œuvre est très dépendant des emplacements
des sites qui sont comparés, ce qui rend le transfert de valeur délicat (d’où le classement ♣).

Pêche à pied
Les deux évaluations contingentes portant sur la pêche à pied ont aussi amené la mise
en oeuvre de méthodes de coûts de transports (Bonnieux et Appéré (2003) et Davy (1998)). La
première (sur le littoral breton) présente un surplus de 55 €2000/visite (♣♣ car le modèle de
coûts de transports présente quelques limites : pas de prise en compte de la stratification

29
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endogène et de la troncature des valeurs en zéro), à appliquer au nombre de visites de


nouveaux pêcheurs (pour une moyenne de 15,5 visites/an).
La seconde (presqu’île de Rhuys) estime un surplus de 230 €1996/personne/an. Elle est
classée ♣ car l’échantillon est de faible taille et non représentatif des pêcheurs à pied de la
presqu’île de Rhuys (70% de non pêcheurs). Beaucoup de non-pêcheurs et de touristes
occasionnels peu impliqués étaient présents lors de l’enquête. Cela limite donc le transfert de
cette valeur. Le choix entre ces deux valeurs devra également tenir compte des descriptifs des
contextes (voir les évaluations contingentes).

Kayak
L’étude réalisée sur la rivière la Sioule présente un calcul de surplus pour l’activité
« kayak ». Le site est un petit cours d’eau de montagne, à eaux vives, dans des gorges, en
milieu rural (avec peu de sites substituts pour la pratique du kayak). Le résultat de 15 à 21
€1994/visite/kayakiste (nombre moyen de visites par an de 17 à 21 dans l’étude primaire)
caractérise le bénéfice retiré par de nouveaux kayakistes lors de chaque visite (♣ à cause de la
faible taille de l’échantillon).
Une autre valeur est envisageable, issue de l’étude sur le Loir (D4E, 2005) : 6,4 à 10,4
€2004/visite/kayakiste (♣ car l’échantillon est également de petite taille) à appliquer au nombre
de visites de nouveaux kayakistes (moyenne de 58 visites/an sur le Loir). Cette valeur est
davantage adaptée à un cours d’eau de plaine.

Promenade et usages récréatifs informels


Les études sur le Lignon du Velay et le Loir sont aussi concernées pour l’usage
promenade, les surplus estimés étant les suivants :
 Lignon du Velay : 14 €2001/promeneur/visite (♣ idem pêche), à appliquer au nombre de
visites de nouveaux promeneurs (moyenne de 19,3 visites/an).
 Loir : 14,1 à 17 €2004/promeneur/visite (♣♣♣ car la taille d’échantillon et le modèle
économétrique sont corrects), à appliquer au nombre de visites de nouveaux promeneurs
(moyenne de 58 visites/an).
Les études D4E sur le Lac du Der et l’estuaire de l’Orne ont aussi permis la mise en
œuvre de la méthode des coûts de transports : les résultats sont de 20 à 22 €2003/visite/usager
(♣♣♣ car l’échantillon est de grande taille et les résultats des diverses modélisations
économétriques sont stables) sur le Lac du Der, et de 41 à 48 €2003/visite /usager (♣♣ car la
stratification endogène et la troncature en zéro des valeurs n’ont pas été prises en compte).

Etude sur la rade de Brest


Les évaluations contingentes réalisées sur les sites de la rade de Brest ont été suivies
d’une enquête téléphonique visant à déterminer les habitudes de fréquentation de la population.
La variation de surplus issue du passage de la classe B des eaux de baignade (classement
DDASS) à la classe AB a été estimée grâce aux nombres de visites actuels et déclarés (suite
au changement) des habitants.
La valeur de 21 €1996/personne/an est ressortie, elle est à appliquer au nombre de
personnes résidant à moins de 30km d’un site de la rade. Le modèle tenait compte des non-
visiteurs. Il a été réalisé en deux temps : d’abord expliquer le nombre de visites des visiteurs,
puis expliquer la probabilité de visite sur la population globale. Ces modèles ont été multipliés,
sans justification, ce qui semble très délicat (d’où le classement ♣).

Etude sur l’Erdre


La MCT n’aborde pas un unique usage, mais la pêche (1/3 des personnes interrogées)
et la promenade (pratiquement les 2/3 de l’échantillon). D’autres usagers fréquentent les bords

30
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de l’Erdre (navigation, joggers, cyclistes) mais n’ont pas été interrogés, induisant un biais
d’échantillonnage sur le site choisi. Le surplus moyen est de 2,40 €1996/visite/ménage, à
appliquer au nombre de visites des nouveaux usagers récréatifs (moyenne de 79 visites/an).
Elle présente cependant de nombreuses limites (d’où le classement ♣) :
 Une valeur conservatrice par ménage choisie par défaut, car il n’est jamais précisé (dans
l’étude ou à travers le questionnaire) que la MCT a été réalisée par individu (des
données par ménage des promeneurs et par individu des pêcheurs sont regroupées).
 Un état des eaux si éloigné du bon état (l’Erdre est proche d’un état médiocre) que cette
valeur en devient très conservatrice.
 Son transfert nécessite des proportions similaires d’usagers récréatifs à celles de
l’échantillon de personnes interrogées le long de l’Erdre.

Un autre résultat est donné par cette étude : la variation de surplus de ces usagers
récréatifs est estimée à 0,10 €1996/visite/ménage pour une amélioration de la qualité de l’eau
(passage de la classe 2 à 1B). Non seulement cette valeur présente les mêmes limites que la
précédente, mais encore elle est bâtie sur une variation hypothétique et infondée26 de la
perception de la qualité.

Navigation de plaisance
L’étude sur le Lot voit la mise en œuvre de la MCT pour l’usage « navigation de
plaisance », afin de réaliser une analyse économique d’un projet de modulation différente du
débit de la rivière par le barrage, ce qui permettrait l’extension de la pratique de la navigation de
plaisance au printemps et en automne. Le surplus des nouveaux pratiquants est de :
 444 €1999/semaine de location de bateau (♣ à cause de la faible taille d’échantillon) si le
nombre de jours navigables est supérieur à 5 en une semaine,
 64 €1999/semaine de location de bateau (♣) si le nombre de jours navigables est
supérieur à 5 en une semaine,
Ces valeurs sont à appliquer au nombre de semaines de location supplémentaires, à un débit
suffisant pour permettre l’extension de la pratique de la navigation de plaisance.
L’annexe 10 propose le tableau récapitulatif de l’évaluation de l’ensemble de ces études
de coûts de transports.

2. Comparaison des résultats


Les études de monétarisation qui ont été analysées et les valeurs de référence
proposées pour divers usages de l’eau permettent une estimation des bénéfices
environnementaux non marchands liés à l’atteinte du bon état des eaux. Les attentions portées
sur ces valeurs ne doivent toutefois pas être d’une égale intensité pour chaque usage.

L’objectif de cette section est donc double : d’une part comparer par usage les bénéfices
environnementaux obtenus, d’autre part mesurer l’importance des valeurs résultant de
l’approche par l’offre. Après les bénéfices globaux qui ont été estimés sur deux sites d’étude (le
Lignon du Velay et le Loir), les calculs réalisés sur les districts hydrographiques appuieront
cette analyse. Il ne s’agira pas d’une évaluation précise des bénéfices : les montants sont
incertains mais permettent une première comparaison. Les méthodes suivantes seront citées :
 Approche par la demande : méthode d’évaluation contingente (MEC), méthode des prix
hédonistes (MPH), méthode des coûts de transports (MCT).
 Approche par l’offre : méthode des coûts d’évitement et des coûts de restauration.

26
Il n’existe aucune trace de cette variation de la perception de la qualité de l’eau dans le questionnaire d’étude.
31
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2.1. Un premier exemple : le Lignon du Velay


Au-delà des diverses valeurs unitaires estimées, Bonnieux, Guerrier et Fouet (2002) se
sont attachés à déterminer le bénéfice global de l’application du protocole EDF dont il est
question dans l’étude menée. A partir des divers CAP, les auteurs ont calculé les bénéfices
suivants :

Tableau 4 : Bilan des bénéfices obtenus sur le Lignon du Velay

Bénéfices (en kF2001/an)


Véhicule de paiement : Véhicule de paiement :
adhésion et cotisation à une augmentation de la taxe
association d’habitation
Usagers non- Du bassin versant 344,4 487,2
pêcheurs Autres 69,7 98,6
Total usagers non-pêcheurs 414,1 585,8
Non-usagers (du bassin versant) 884,4 1.500,8
Usagers du département 86,4
Pêcheurs Autres usagers 24
Non étudié
Non-usagers du département 280,8
Total pêcheurs 391,2
Total usagers 524,5 696,2
Total non-usagers 1.165,2 1.781,6
Total général 1.689,7 2.477,8

Ces chiffres permettent de comparer :


 Les valeurs des usagers et des non-usagers : environ 70% du bénéfice total est
induit par des non-usagers).
 Les valeurs des usagers : 15 à 20% provient des pêcheurs (d’où le poids
important des autres activités).

Figure 3 : Bilan des bénéfices obtenus sur le Lignon du Velay

Bénéfices sur le Lignon du Velay


(véhicule de paiement : adhésion et
cotisation à une association)

Usagers non pêcheurs

Non-usagers (du bassin


versant)
Pêcheurs usagers

Pêcheurs non-usagers
(du département)

32
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Bénéfices sur le Lignon du Velay


(véhicule de paiement : augmentation de la
taxe d’habitation)

Usagers non pêcheurs

Non-usagers (du bassin


versant)
Pêcheurs usagers

Pêcheurs non-usagers
(du département)

2.2. Second exemple : le Loir


L’enquête téléphonique menée sur les communes riveraines du Loir a déterminé les
proportions des diverses catégories d’usagers (sur un échantillon représentatif de la
population), ainsi que les CAP qui leur sont associés (c’est la valeur basse entre l’enquête par
téléphone et l’enquête sur site qui a été retenue). L’agrégation des bénéfices permet ainsi
d’arriver aux résultats suivants ; ils sont présentés par usage :

Tableau 5 : Bilan des bénéfices non marchands obtenus sur le Loir

Proportion dans l’échantillon CAP moyen Proportion de


Bénéfice
(nombre de ménages : 27.892) (par ménage et par an) chaque bénéfice
Non-usage 33,9 % 24 € 227.000 €/an 26 %
Promenade 45,1 % 34,8 € 438.000 €/an 50 %
Pêche 9,1 % 34,8 € 89.000 €/an 10 %
VTT 6,8 % 34,8 € 66.000 €/an 8%
Kayak 5% 34,8 € 49.000 €/an 6%
Total 100 % - 869.000 €/an 100 %

Figure 4 : Bilan des bénéfices non marchands obtenus sur le Loir

Bénéfices retirés de l'atteinte du bon état sur le


Loir

Non-usage
Promenade
Pêche
VTT
Kayak

Dans le cas du Loir, les bénéfices liés à l’usage promenade sont prépondérants. Cet
exemple montre aussi que les bénéfices de non-usage peuvent être importants. La
somme de ces deux bénéfices représentent en effet plus de 80% des bénéfices non
marchands estimés (limité aux usagers actuels). 33
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2.3. L’évaluation des bénéfices par usage sur les districts hydrographiques :
données utilisées, méthodes, hypothèses
Des estimations des bénéfices non marchands des usagers actuels à l’échelle des
grands districts hydrographiques ont été réalisées pour différents usages. Pour chaque usage,
les valeurs unitaires les plus faibles ont été retenues (pour une approche conservatrice).
Les états des lieux des districts hydrographiques (publiés par chaque agence de l’eau fin
2004) ont recueilli les surcoûts de traitement des eaux dus à la pollution (pour l’AEP des
ménages, et pour l’AEP et les prélèvements des industriels) ainsi que certains nombres
d’usagers (avec plus ou moins d’incertitudes).

Tous les usagers ne sont cependant pas bénéficiaires : seuls ceux dont la masse d’eau
est caractérisée en Risque de Non-Atteinte du Bon Etat (RNABE) doivent être pris en compte.
Le calcul est donc fondé sur l’hypothèse que les usagers sont répartis de façon homogène
entre masses d’eau, et ce quel que soit leur état. Les usagers valorisant l’atteinte du bon état
ont donc été dénombrés au pro rata du nombre de masses d’eau classées RNABE sur le
nombre total de masses d’eau. Une surestimation des montants est à redouter27, mais chaque
usage y sera soumis, ce qui finalement répondra à l’objectif de comparaison générale.

Par ailleurs, l’estimation du nombre de non-usagers s’appuiera d’une part sur cette
hypothèse pour connaître la population sur les masses d’eau à risque, et reprendra d’autre part
les nombres d’usagers précédemment évalués pour les leur soustraire.

2.4. Bilan national et conclusion


Le détail de l’ensemble des calculs réalisés par usage figure en annexe 11, accompagné
des répartitions des bénéfices sur chaque district hydrographique. Les bénéfices estimés à
l’échelle du pays peuvent ainsi être comparés dans leur ensemble (selon tout type de masse
d’eau), et uniquement pour les masses d’eau de type « cours d’eau » :

Figure 5 : Comparaison de l’ensemble des bénéfices

Comparaison des bénéfices (France)

Usage AEP ménages


600 (nappe) (non marchand)
500
AEP ménages (moindres
500 coûts de traitement)
AEP industries (moindres
400 coûts de traitement)
Conchyliculture (moindres
coûts de traitement)
M€/an

280
300 Pêche eau douce (non
marchand)
200 Pêche à pied (non
marchand)
95 Kayak (non marchand)
100
35,5
9 10 1,25 1,25 11,5 Promenade (rivières) (non
0 marchand)
Non-usage (rivières) (non
Usages marchand)

27
On peut supputer que de manière générale, les usagers récréatifs se dirigeront plus spontanément vers les sites
dont les eaux sont en meilleur état.
34
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Usage AEP ménages


Proportions des divers bénéfices (nappe) (non marchand)
Non-usage AEP ménages (moindres
coûts de traitement)
AEP industries (moindres
coûts de traitement)
Conchyliculture (moindres
coûts de traitement)
Usage AEP Pêche eau douce (non
Ménages marchand)
Usage Nappe Pêche à pied (non
AEP Ménages (non marchand) marchand)
Rivières et Kayak (non marchand)
nappes
(marchand) Promenade (rivières)
(non marchand)
Non-usage (rivières) (non
marchand)

Le calcul non marchand relatif à l’AEP des ménages (pour leur usage) par les eaux
souterraines est largement prépondérant. Il représenterait plus de la moitié de l’ensemble
des 950 M€/an de bénéfices estimés (de l’ordre de 1 milliard d’euros par an). De manière
générale, c’est l’usage AEP, à travers les bénéfices non marchands mais également le calcul
par les coûts d’évitement (pour les ménages et dans une moindre mesure pour les
industries), qui génère les bénéfices les plus importants.

Il convient toutefois de rappeler qu’une unique étude contingente existe sur la


préservation des eaux souterraines pour l’AEP (Rozan, Stenger et Willinger, 1998). Le CAP
obtenu a été transféré sur les masses d’eau souterraine de surface assez importante. Or la
nappe de référence est emblématique (la nappe d’Alsace) ; le résultat pourrait être surestimé.
Cette hiérarchisation doit être soumise à une expertise complémentaire.
Par ailleurs, les surcoûts de traitement des eaux pour l’AEP des ménages ont seulement
été estimés pour les bassins LB et RM&C28, et ces mêmes surcoûts pour les industries en ont
été déduits. Ces résultats sur l’AEP sont certes fragiles et discutables, mais les bénéfices
générés apparaissent très importants (de l’ordre de 800 M€/an).

Si l’on restreint ces calculs aux masses d’eau de type « rivière », en ne conservant que
les usages « pêche en eau douce », « kayak », « promenade » et le « non-usage », il s’avère
que c’est ce dernier aspect qui génère le bénéfice majoritaire (environ 80% sur les cours d’eau
de France). La difficulté vient du fait que la prise en compte de cette valeur est discutable.

Les moindres coûts de traitement pour l’AEP par les rivières n’ont pas été pris en
compte. En effet, cette donnée n’était pas toujours disponible dans les états des lieux. Les
actuels surcoûts de traitement étaient publiés pour les deux types de ressources (eaux
souterraines et eaux superficielles), sans présentation des parts respectives de chacune d’elle.
Sans davantage d’informations, le choix d’une clé de répartition (au niveau national ou par
district hydrographique) semble très délicat.

Les bénéfices générés par l’atteinte du bon état sont faibles pour les usagers actuels de
l’activité kayak. Il faut préciser que les cas où l’activité auparavant inexistante se développe
n’ont pas été intégrés dans cette estimation, tout comme les pratiquants d’une journée.

28
Ces données ne figurent pas dans les états des lieux de ces districts hydrographiques.
35
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La promenade et la pêche en eau douce semblent générer des bénéfices assez


similaires. L’incertitude est toutefois très grande sur le nombre de promeneurs à retenir pour
cette évaluation ; elle est également assez élevée pour les pêcheurs (avec notamment des
comptages différents des nombres de pêcheurs illégaux et en eaux closes).

Figure 6 : Comparaison des bénéfices sur les cours d’eau

Comparaison des bénéfices en rivières


(France)
100 95

90
Pêche eau douce (non
80 marchand)
70
60 Kayak (non marchand)
M€/an

50
40
30 Promenade (rivières) (non
20 11,5
marchand)
10
10 1,25
0 Non-usage (rivières) (non
marchand)
Usages

Proportions des bénéfices (rivières)

Pêche eau douce


(non marchand)

Kayak (non
marchand)

Promenade (rivières)
(non marchand)

Non-usage (rivières)
(non marchand)

La hiérarchie qui ressort au niveau national est globalement respectée dans chacun des
sous-bassins, mais les divers bénéfices obtenus peuvent fluctuer. Les explications qui peuvent
être avancées sont des spécificités d’ordre régional (relatives au nombre d’usagers), des
répartitions et densités de population inégales entre districts hydrographiques, des
découpages de masses d’eau différents (l’AERM présente par exemple un nombre important
de masses d’eau de type « cours d’eau » par rapport aux districts).

3. Synthèse des bénéfices unitaires et des priorités


3.1. Les usagers actuels (effet « qualité »)
Suite au recensement des valeurs disponibles par usage, il est possible de résumer sous
la forme d’un tableau l’ensemble des bénéfices unitaires existants et ceux qui actuellement font
défaut. Ce tableau associe à divers changements d’états des eaux les bénéfices qui leur sont
associés pour chaque usage.

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Si nombre de cases sont effectivement vides, elles ne font pas toutes l’objet des mêmes
priorités, au vu du premier calcul des montants totaux sur les districts hydrographiques. Du
point de vue national et en moyenne, ceci reflète l’importance supposée de chaque valeur dans
le montant total des bénéfices non marchands liés à l’atteinte du bon état des eaux. L’enjeu de
créer de nouvelles valeurs a été qualifié selon la hiérarchie suivante :
 Valeurs moyennement importantes : Le développement d’une valeur n’est pas
primordial par rapport au changement d’état des eaux et à l’usage donné. Des valeurs
unitaires de bénéfices existent déjà (cas de la pêche, de la promenade) ou l’usage
n’apparaît pas comme un enjeu majeur (navigation et kayak). Cela concerne aussi les
bénéfices issus d’une valorisation commune de plusieurs catégories d’usagers29 qui sont
difficilement utilisables, le transfert de valeurs par usage étant plus adapté.
 Valeurs potentiellement importantes : Ce sont des usages pour lesquels des
références sont à créer (baignade, AEP en eaux superficielles, pêche en mer, voire
navigation).
 Valeurs importantes : Des développement de valeurs unitaires sont nécessaires car
leur poids dans les bénéfices totaux est présumé important (ce qui concerne les valeurs
de non-usage et l’AEP en eaux souterraines).

En outre, dans certains cas, l’absence d’une valeur s’explique par le fait que l’usage est
peu concerné, i.e. que le changement de qualité environnementale concerne peu l’usage, en
règle générale (cela a été mentionné dans le tableau). C’est par exemple le cas du retour des
poissons sauvages pour la navigation, la baignade, le kayak, la promenade et l’AEP).

Ce calcul conduit à proposer les priorités pour les prochaines études en matière
de bénéfices non marchands :
1) En priorité, l’usage au poids économique a priori important (AEP par les eaux
souterraines) et le non-usage.
2) En second lieu, les usages vierges de toute référence (baignade, AEP par les
eaux superficielles, navigation, usages récréatifs informels en eaux littorales et
pêche en mer).
3) Enfin, les usages pour lesquels des références existent déjà (promenade, kayak,
pêche).

Chacune des valeurs des tableaux suivants est accompagnée de ♣, ♣♣ ou ♣♣♣, pour
une caractérisation générale de sa qualité :
 ♣♣♣ : Les biais rencontrés sont mineurs et semblent peu affecter le résultat obtenu.
L’étude a été menée de façon correcte dans un contexte favorable à la production d’une
valeur de qualité.
 ♣♣ : L’étude est victime de biais, le résultat n’est ni parfait, ni à rejeter (c’est une étude
moyenne). Ou bien c’est une étude pour laquelle peu d’informations sont disponibles.
 ♣ : L’étude souffre de biais majeurs, ou bien l’échantillon de base est de petite taille.

29
Par exemple Desaigues et Lesgards (1992) pour la préservation de l’écosystème du lac de la forêt d’Orient, Le
Goffe et Guerrier (1994) pour la lutte contre l’eutrophisation de la rade de Brest.
37
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Tableau 6 : Bénéfices non marchands des usagers actuels (masses d’eau de


type « rivières »)

Types de
Prome-
modifications de l’état Pêche Kayak Baignade AEP Navigation Non-usage
nade
des eaux

Usager du site :
7 €2001/ pêcheur/
Modifications
an (♣♣♣) (de 7 à
hydromorphologiques
20) (Lignon) 5 €2001/
ou hydrauliques Valeur
personne/ an
visibles. Passage Pêcheur du potentielle 6 €2001/
(♣♣) (de 5 à
d’une pêche aux département non- Valeur Valeur -ment Valeur personne/
8,5) (Lignon du
salmonidés usager du site : moyenne- potentielle importante potentielle an (♣♣♣)
Velay), à
sédentaires par 3,5 €2001/ ment -ment (si AEP -ment (de 6 à 11)
appliquer aux
empoissonnement à pêcheur/ an (♣♣) importante importante par les importante (Lignon du
habitants non-
une pêche sportive de (de 3,5 à 7) eaux de Velay)
usagers du
salmonidés (Lignon) surface)
bassin versant
sédentaires sauvages. Autre valeur : 3 à
Diminution des algues 7 € / pêcheur/
1999
an (♣♣) (Indre et
Hérault)
Les poissons
sauvages (brochets,
truites) peuvent vivre 7 €1999/ pêcheur/
et se reproduire dans an (♣♣♣) Usage peu Usage peu Usage peu Usage peu Usage peu Valeur
le milieu aquatique (de 7 à 14) (Indre concerné concerné concerné concerné concerné importante
(alors qu’initialement et Hérault)
absents ou peu
présents)
24 €2004/
ménage/ an
Valeur
Cours d'eau de plaine, (♣♣) (de 19,7
34,8 €2004/ potentielle 34,8 €2004/
en 2ème catégorie, à 30,4) (Loir),
34,8 €2004/ personne/ Valeur -ment Valeur ménage/
passant du RNABE à appliquer
pêcheur/ an (♣) an (♣) (de potentielle importante potentielle an (♣♣♣)
(nitrates, pesticides, aux ménages
(de 31,2 à 39,7) 31,2 à -ment (si AEP -ment (de 31,2 à
morphologie, doute non-usagers
(Loir) 39,7) importante par les importante 39,7)
sur l’hydrologie) au des
(Loir) eaux de (Loir)
bon état communes
surface)
riveraines du
cours d’eau
2,4 €1994/ visite
Passage pour une
(♣) Valeur Valeur Valeur Valeur Valeur
rivière d’un état d'eaux Valeur
(de 2,4 à 2,6) moyenne- potentielle moyenne- potentielle moyenne-
vives à un état d'eaux moyennement
(Limousin) ment -ment ment -ment ment
calmes (en aval de importante
(résultat contre- importante importante importante importante importante
retenue)
intuitif)
Programme de
restauration (10-15
km/an) et d’entretien 16 €1998/ ménage/ an (♣♣)
Valeur Valeur Valeur Valeur
(5-10 km/an) des Valeur (de 16 à 19) (Arbas), à
moyenne- potentielle moyenne- moyenne-
cours d’eau, par des moyennement appliquer aux ménages des
ment -ment ment ment
techniques manuelles. importante communes riveraines des
importante importante importante importante
Petit bassin versant cours d'eau à restaurer
(rivière principale de
19 km), en milieu rural

38
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Types de
Prome-
modifications de l’état Pêche Kayak Baignade AEP Navigation Non-usage
nade
des eaux
16 €1996/
personne/
Rivière de petite taille,
an (♣) (de
à la morphologie
16 à 21) Valeur
modifiée. Tourisme
(Erdre), à potentielle
local. Eaux impropres
Valeur appliquer -ment Valeur Valeur
à la baignade, dont la Valeur
moyenne- au nombre importante moyenne- moyenne- Valeur
qualité passe de la moyennement
ment d’individus (si AEP ment ment importante
classe 2 (en amont) importante
importante fréquen- par les importante importante
ou 3 (en aval) en
tant les eaux de
classe 1B (pratique
sites surface)
sans risque de la
récréatifs
baignade)
du cours
d’eau
31 €1996/
ménage/
Agglomération dont
an (♣) (de
l’AEP provient d’un
31 à 34)
captage majeur
(Erdre), à
menacé. L’eau d'une Valeur Valeur Valeur Valeur
Valeur appliquer
rivière passe d’une moyenne- moyenne- moyenne- moyenne- Valeur
moyennement aux
qualité non requise ment ment ment ment importante
importante ménages
pour l’AEP à une importante importante importante importante
de la ville
qualité suffisante pour
dont l’AEP
permettre une réserve
vient du
de secours
captage
majeur
Valeur Valeur Valeur Valeur Valeur
Autres changements Valeur moyenne- moyenne- potentielle potentielle potentielle moyenne- Valeur
d’état des eaux ment importante ment -ment -ment -ment ment importante
importante importante importante importante importante

Tableau 7 : Bénéfices non marchands des usagers actuels (masses d’eau de


type « plans d’eau »)

Types de modifications de l’état des Baignade, Non-


Pêche Usages récréatifs informels
eaux planche à voile usage
Maintien du plan d’eau à niveau 4 €1991/ménage/an (♣) (de 4 à 7) (lac de la forêt d'Orient), à
Valeur
constant au printemps et en période appliquer au nombre de ménages pratiquant les usages
importante
de vidange récréatifs.
Réduction de la fréquente
30 €1992/ménage/an (♣♣) (de 30 à 33) (étang de Thau), à
eutrophisation d’un étang Valeur
appliquer au nombre de ménages fréquentant les sites
méditerranéen et très touristique par importante
récréatifs de l’étang.
des travaux d’assainissement
Entretien et protection d’un lac 30 €2003/ménage/an (♣) (de
Valeur Valeur
réservoir très fréquenté pour les 30 à 33) (lac du Der), à Valeur
moyennement moyennement
activités récréatives et l’observation appliquer au nombre de importante
importante importante
des oiseaux ménages fréquentant le site.
Valeur
Autres changements d’état des eaux Valeur importante
importante

39
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Tableau 8 : Bénéfices non marchands des usagers actuels (masses d’eau


côtières et de transition)

Types de modifications de Pêche en Usages récréatifs


Pêche à pied Baignade Non-usage
l’état des eaux mer informels
30
Passage de zone B (risque
11 €2000/ visite/ pêcheur
faible) ou C (risque élevé) à Valeur Valeur
(♣♣♣) (de 11 à 14) (littoral
zone A (sans risque), sur un potentielle- potentielle- Valeur
breton), à appliquer au Valeur importante
vaste linéaire de côtes ment ment importante
nombre de visites de
présentant de nombreux sites importante importante
pêcheurs à pied sur le site
de pêche à pied
24 €1996/ personne/ an (♣)
Passage de zone B (risque Valeur Valeur
(presqu'île de Rhuys), à
faible) à zone A (sans risque) potentielle- potentielle- Valeur
appliquer au nombre de Valeur importante
sur un site emblématique et ment ment importante
personnes fréquentant le
très touristique importante importante
site
Amélioration de la qualité de
33 €1993/ ménage/ an (♣♣) (Rade de Brest), à appliquer au
l’eau (depuis une qualité
Valeur nombre de ménages de la ville riveraine fréquentant le site
moyenne (eaux parfois
potentielle- Autre valeur : 21 €1996/ personne/ an (♣) (Rade de Brest), à Valeur
insalubres), jusqu’à une «
ment appliquer au nombre de personnes résidant à moins de 30km importante
bonne qualité » pour les
importante d’un site de la rade (valeur obtenue par la MCT, la première
usages) de la rade d'une
obtenue par la MEC est plus conservatrice).
grande ville
30 €2003/ménage/ an
Valeur (♣) (de 30 à 66)
Entretien et protection d’un
Usage peu concerné potentielle- (estuaire de l’Orne), Valeur
estuaire possédant une faune
(estuaire) ment à appliquer au importante
et une flore riches
importante nombre de ménages
fréquentant le site
Valeur Valeur
Valeur importante
Autres changements d’état potentielle- Valeur moyennement potentielle- Valeur
(surtout en eaux
des eaux ment importante ment importante
littorales)
importante importante

Tableau 9 : Bénéfices non marchands issus d’une valorisation patrimoniale

Changements de qualité environnementale Tous usages confondus Non-usage


24 €1993/ ménage/ an (♣) (rade de Brest)
Passage de l’état eutrophe avéré de la rade d’une pour la lutte contre l’eutrophisation, à Valeur
grande ville à des eaux sans eutrophisation visible appliquer au nombre de ménages riverains importante
(de la ville) fréquentant le site
10 €1991/ménage/an (♣) (de 10 à 12)
Maintien du plan d’eau à niveau constant au (lac de la forêt d'Orient) pour l’existence d’un Valeur
printemps et en période de vidange écosystème, à appliquer au nombre de importante
ménages fréquentant le site
Protection des forêts riveraines d’un fleuve : création
10 €1996/ménage/an (♣♣) (de 10 à 22) pour la préservation
de réserves naturelles, utilisation de techniques
de la diversité biologique, à appliquer au nombre de
agricoles moins polluantes, interdiction de l’accès de
ménages résidant à moins de 15km du cours d’eau
certains sites, gel des terres en bordure du fleuve

30
Classes de qualité d’eau définies par la directive 91/492/CE.
40
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Tableau 10 : Bénéfices non marchands des usagers actuels (masses d’eau


souterraines)

Types de modifications de l’état des eaux AEP Non-usage


94 à 110 €1993/ménage/an
52 à 90 €1995/ménage/an (♣), à appliquer
Mise en place d’un programme de (♣♣), à appliquer au
au nombre de ménages habitant les villes
préservation d’une nappe (de grande nombre de ménages
(de plus de 3.000 habitants) à moins de
superficie) qui est polluée ponctuellement alimentés en eau potable
5km de la limite AEP de la nappe
par cette nappe
Autres changements d’état des eaux Valeur importante Valeur importante

3.2. Les nouveaux usagers (effet « quantité »)


Il ne s’agit plus de valoriser l’impact sur un usage existant d’une variation d’état des
eaux, mais d’estimer les bénéfices de l’apparition d’un usage jusqu’alors inexistant et rendu
possible par une amélioration de l’état des eaux (ou de l’augmentation significative d’un nombre
d’usagers). Ces valeurs doivent s’appliquer à des nouveaux usagers.

La même classification des priorités est reprise. Pour les rivières, il convient de noter en
premier lieu que les diverses études permettent de déterminer des valeurs de bénéfices pour le
développement de la pêche, la promenade et le kayak pour des cours d’eau de plaine (Loir) et
de montagne (Lignon du Velay et Sioule). Le développement d’autres bénéfices unitaires des
nouveaux usagers ne semble donc pas primordial (excepté pour la pêche où les pratiques sont
assez diversifiées).

Pour la navigation de plaisance, une unique valeur est disponible ; elle pourrait être
étayée. L’absence majeure concerne la baignade : aucun surplus n’a été estimé pour cet
usage. Pour les masses d’eau côtières et de transition, seul l’usage pêche à pied est bien
représenté parmi les études analysées. Les progrès sont à accomplir en terme de baignade,
d’usages récréatifs informels et de pêche en mer.

41
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Tableau 11 : Bénéfices non marchands des nouveaux usagers (masses


d’eau de type « rivières »)

Quel usage apparaît ? Valeur du bénéfice unitaire


42 €1991/j de pêche (♣♣) (de 42 à 61) pour les
Apparition, développement significatif de premiers jours et 7 €1991/ pêcheur/ an ensuite (pour un
l’usage pêche sportive aux salmonidés nombre total de visites excédant 32.000) (la Sée et la
migrateurs Sélune) (voir modèle d’estimation de l’augmentation du
nombre de visites de Salanié, Le Goffe et Sury, 2004)
Pêche
Développement de la pêche aux salmonidés 25 €2001/visite/pêcheur (♣) (moyenne de 17 visites/
sédentaires pêcheur/ an) (Lignon du Velay)
Développement de la pêche classique (aux 11 €2004/visite/pêcheur (♣) (de 11 à 13,4) (moyenne
poissons blancs) de 38 visites/ pêcheur/ an) (Loir)
Développement d’autres types de pêche Valeur moyennement importante
14,1 à 17 €2004/visite/promeneur (♣♣♣) (de 8 à 12)
(moyenne de 43 visites/promeneur/an) (Loir)
Promenade Développement de la promenade
Autre valeur : 14 €2001/visite/promeneur (♣) (moyenne
de 19 visites/ promeneur/ an) (Lignon du Velay)
Développement de l’activité kayak, en eaux 15 €1994/visite/kayakiste (♣) (de 15 à 21) (moyenne de
vives 17 à 21 visites/ kayakiste/ an) (Sioule)
Kayak
Développement de l’activité kayak en eaux 6,4 €2004/visite/kayakiste (♣) (de 6,4 à 10,4) (moyenne
calmes de 55 visites/ kayakiste/ an) (Loir)
64 à 444 €1999/semaine de location de bateau (♣)
Développement de la navigation de
(Lot) (si le nombre de jours navigables est
Navigation plaisance, sur un cours d’eau de plaine
respectivement de 3,5 ou supérieur à 5)
de plaisance
Développement de la navigation de
Valeur moyennement importante
plaisance, sur d’autres types de cours d’eau
Baignade Développement de l’activité baignade Valeur potentiellement importante
Développement de la pêche (1/3 des
Pêche et 2,40 €1996/visite/ménage (♣) (Erdre)
nouveaux usagers) et de la promenade
promenade (valeur à confirmer)
(resp.2/3)

Tableau 12 : Bénéfices non marchands des nouveaux usagers (masses


d’eau côtières et de transition)

Quel usage apparaît ? Valeur du bénéfice unitaire


Développement de la pêche à pied sur 55 €2000/ visite (♣♣) (moyenne de 13 à 19 visites/ pêcheur/
un vaste linéaire de côtes présentant de an) (littoral breton), à appliquer au nombre de visites de
nombreux sites (pour la pêche à pied) nouveaux pêcheurs à pied sur la zone d’étude
Développement de la pêche à pied sur 230 €1996/ personne/ an (♣) (presqu’île de Rhuys), à
Pêche à pied
un site emblématique (pour la pêche à appliquer au nombre de nouveaux individus fréquentant le
pied) site.
Développement de la pêche à pied sur
Valeur moyennement importante
d’autres types de sites
Pêche en
Développement de la pêche en mer Valeur potentiellement importante
mer
Développement des usages récréatifs 41 €2003/visite /usager (♣♣) (de 41 à 48) (moyenne de 11
informels sur un estuaire possédant une à 16 visites/an) (estuaire de l’Orne), à appliquer au nombre
Usages faune et une flore riches de visites de nouveaux usagers récréatifs informels.
récréatifs Développement des usages récréatifs
Valeur moyennement importante
informels informels en eaux de transition
Développement des usages récréatifs
Valeur potentiellement importante
informels en eaux littorales
Baignade Développement de l’activité baignade Valeur potentiellement importante
Navigation Développement de la navigation de
Valeur potentiellement importante
de plaisance plaisance

42
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Tableau 13 : Bénéfices non marchands des nouveaux usagers (masses


d’eau de type « plans d’eau »)

Quel usage apparaît ? Valeur du bénéfice unitaire


Développement des usages récréatifs
20 à 22 €2003/visite /usager (♣♣♣) (de 20 à 22) (moyenne
informels sur lac réservoir très fréquenté
de 7 à 15 visites/an), à appliquer au nombre de nouveaux
Usages pour les activités récréatives et
usagers récréatifs informels (environ 7 à 15 visites/an).
récréatifs l’observation des oiseaux
informels Développement des usages récréatifs
informels sur d’autres plans d’eau (moins Valeur potentiellement importante
emblématiques que le Lac du Der)
Développement d’autres usages Valeur potentiellement importante

4. L’agrégation des valeurs unitaires de bénéfices


Pour chaque étude a été précisée l’entité à laquelle doit s’appliquer la valeur unitaire
pour passer à un montant global des bénéfices sur une zone donnée et, dans certains cas31,
une valeur par défaut (exprimée en pourcentage d’une certaine population). Dans une approche
de type « standardisée », les recherches bibliographiques ont fait apparaître la hiérarchie
générale suivante :
 La méthode la plus fiable consiste à recourir à des données locales (enquêtes de
fréquentation et dires d’experts), toutefois difficilement accessibles.
 A l’autre extrême, on est conduit à transférer les ratios-types d’usagers issus des études
primaires (c’est-à-dire les pourcentages de certains types d’usagers sur la population totale
d’une zone d’étude, cette valeur pouvant être obtenue à partir de l’échantillon d’enquête). C’est
une méthode simple mais très contestable. Les sites comparés doivent en effet être fortement
similaires (selon le type de site, la répartition de la population, les équipements, etc.).
 Entre ces deux approches diamétralement opposées (tant en terme d’accessibilité que de
performance), certaines méthodes présentées dans le document-guide britannique qui s’intitule
le BAG (Benefits Assessment Guidance) peuvent présenter un intérêt – en l’absence de
données locales.

L’utilisation des valeurs par défaut issues directement d’un échantillon de


référence32 suppose des répartitions spatiales homogènes des usagers des rivières (ce qui est
très sujet à critiques). De forts écarts doivent normalement être constatés, tant une telle donnée
est dépendante de nombre de paramètres (type de site, répartition de la population, accès aux
sites, équipements).
C’est pourquoi les méthodes britanniques consistant en l’estimation du nombre d’usagers
ou de visites peuvent être proposées, pour subvenir – si besoin – aux enquêtes de
fréquentation et aux dires d’experts. Ces méthodes s’appliquent seulement aux usagers
actuels et ne permettent pas d’estimer le nombre de nouveaux usagers généré par l’atteinte du
bon état des eaux. Elles sont davantage détaillées en annexe 7.
Il reste nécessaire de mesurer les biais au fur et à mesure que l’information disponible se
dégrade, notamment pour l’utilisation du BAG. Ce travail n’a toutefois pas pu être conduit ici. A
ce stade, le rapport tend davantage à cerner des pistes potentielles de travail qu’à valider des
méthodes à mettre en œuvre.

31
Notamment quand est constitué un échantillon représentatif d’une population donnée (ce qui est souvent le cas
des enquêtes par courrier et par téléphone, mais moins fréquemment le cas des enquêtes sur site).
32
Le pourcentage de kayakistes dans l’échantillon téléphonique est par exemple appliqué à une autre population
pour estimer le nombre de ces usagers
43
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4.1. Usages récréatifs informels et promenade


Les données à recueillir pour agréger les bénéfices unitaires des usagers récréatifs
informels et des promeneurs sont des nombres de personnes ou de ménages fréquentant un
site ou un linéaire de cours d’eau donné. Trois méthodes du BAG (2003) sont envisageables :
 A partir d’un nombre de visites en une journée : Si un tel chiffre est disponible sur une
rivière, le BAG propose une méthode pour l’étendre à partir d’un ensemble de données portant
sur les proportions des visites au sein d’une semaine, ou entre les différents mois de l’année. Il
est à craindre que cette méthode soit toutefois fortement approximative.
 A partir du nombre de voitures garées : Un facteur de conversion de 2,3 est proposé pour
passer d’un nombre de voitures garées à un nombre de visiteurs. Ce calcul ne permet pas
d’estimer directement le nombre annuel de visites : une fois le nombre de visites par jour
obtenu par cette démarche, il reste à appliquer la méthode précédente pour obtenir le nombre
annuel de visites. Les mêmes incertitudes sont à redouter.
 Méthode du rayon d’attrait : Cette méthode pourrait a priori être plus fiable. D’une part
d’importants développements ont été réalisés dans le BAG (depuis le manuel de FWR). D’autre
part, pour des sites locaux, ces usages sont souvent pratiqués par des riverains. Compter le
nombre d’adultes sur un petit périmètre semble plus réaliste qu’appliquer un grand rayon
d’attrait en retenant une proportion moyenne d’usagers (ce qui est le cas de la pêche).

Il faut également ajouter deux précisions à ces estimations :


 La prise en compte des sites substituts (sur d’autres masses d’eau) est possible pour
ces trois méthodes.
 Même si des valeurs par défaut sont proposées dans le BAG (nombre moyen de visites
par an), il reste conseillé d’utiliser celles qui sont avancées au niveau de chaque étude.
La méthode du rayon d’attrait a pu être mise en œuvre sur quatre sites d’études
primaires, pour un premier aperçu de la pertinence de ses résultats. Il était en effet possible de
comparer les données obtenues sur site et une application (parfois assez grossière33) de la
méthode préconisée dans le BAG. Ces quatre exemples – sans constituer une base exhaustive
– n’ont pas révélé d’absurdités notables.

Tableau 14 : Test de la méthode du rayon d’attrait (pour la promenade)

Type de site
Densité de Résultats (par la
Site de l’étude (selon la Linéaire de cours Données de
population méthode du
primaire classification du d’eau l’étude primaire
(habitants/km²) rayon d’attrait)
BAG)
85 (département 12.000
Loir Local 20 km (chemins) 6.000 personnes
de la Sarthe) personnes
42 (département
Plus 29 km (total du 10.100
Lignon de la Haute- 8.800 personnes
caractéristique linéaire) personnes
Loire)
20 à 25.000
Lac de la forêt Régional / 49 (département
Sans objet 22.000 ménages ménages
d’Orient National de l’Aube)
(tous usagers)
Évaluation
34 > 20km
Bassin de l’Arbas Local inverse (1.800 40 (milieu rural) 21km
(incertain)
personnes)

33
Les cartes des zones d’étude n’étant pas toujours disponibles, une mise en œuvre simplifiée de la méthode a
consisté à supposer les cours d’eau bordés de chemins rectilignes (et calculer les surfaces de rectangles).
34
Une évaluation inverse a été réalisée, en estimant le linéaire de cours d’eau à restaurer à partir du nombre
d’usagers récréatifs informels issu de l’enquête téléphonique.
44
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4.2. Pêche de loisirs


Les méthodes de comptage de nombres de pêcheurs sur une section de cours d’eau
vont être très proches des trois méthodes précédentes proposées pour la promenade et les
usages récréatifs informels. Elles présentent cependant d’autres limites restreignant leur
éventuelle application :

 A partir d’un nombre de visites en une journée : Au-delà des incertitudes relatives à une
telle extrapolation, le transfert des données britanniques est limité car les valeurs mensuelles
proposées sont indépendantes du type de pêche, et les périodes d’ouverture et de fermeture ne
sont pas les mêmes au Royaume-Uni et en France35.

 Méthode du rayon d’attrait : Son point faible majeur est une surestimation du nombre de
pêcheurs si une ville est incluse dans le rayon d’attrait (les pêcheurs résidant en milieu urbain
se déplacent en zone rurale pour pêcher) et, de même, une sous-estimation en milieu rural.
Après plusieurs applications en Grande-Bretagne, cette méthode s’avère peu adaptée.

4.3. Canoë, kayak, sports nautiques, navigation de plaisance


Seules des données par défaut sont proposées dans le BAG : nombres moyens de
visites annuelles par adulte, et nombres moyens de visites annuelles sur un site (pour
l’ensemble de ces sports et loisirs nautiques). Ces chiffres correspondant à des contextes
britanniques et gallois sont peu précis.

Enfin, les autres usages abordés dans le BAG n’apportent pas d’appui méthodologique
par rapport aux données actuellement nécessaires en France : revalorisation des propriétés
proches des rivières, non-usage, baignade en eaux littorales.

4.4. Tableau de synthèse


Le tableau suivant constitue un récapitulatif des méthodes d’agrégation disponibles pour
chaque usage (limité aux usagers actuels), en les caractérisant selon la dégradation de
l’information qu’elles amènent. Le tableau qualifie chaque méthode de :
 Inadaptée : la méthode ne peut pas s’appliquer aux données demandées pour l’usage
(la présence de hachures signifie que la méthode en question est inexistante).
 Peu adaptée : la méthode semble très approximative ou présente des lacunes avérées.
 Envisageable : la méthode (certes imparfaite) peut amener des résultats corrects.
 Adaptée : quand le mode d’obtention de la valeur par laquelle le bénéfice unitaire doit
être agrégé est le plus adapté.

35
En France, pas de fermeture dans les rivières de seconde catégorie, ouvertures de la pêche à la truite et au
saumon dans les cours d’eau de première catégorie de mi-mars (ou fin mars dans certains départements) à mi-
septembre (resp. fin septembre).
45
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Tableau 15 : Bilan par usage des méthodes d’agrégation

Méthodes utilisant directement des


Méthodes du BAG
données locales Priorités :
Nombre de Quels usages
Ratios A partir A partir
visiteurs Nombre de mériteraient
issus des d’un d'un
(enquêtes Définition visites les dévelop-
Nombre études nombre de nombre de
de d’un rayon annuel par pements de
d’habitants primaires visites en voitures en
fréquenta- d'attrait défaut du ces
(% de la une une
tion, dires BAG méthodes ?
population) journée journée
d’experts)
Dévelop-
Méthode Méthode Méthode Méthode Méthode Méthode Méthode
AEP pement peu
adaptée inadaptée inadaptée inadaptée inadaptée inadaptée inadaptée
important
Méthode Méthode Méthode Méthode Méthode Dévelop-
Méthode Méthode
Pêche peu peu peu peu peu pement
inadaptée adaptée 36
adaptée adaptée adaptée adaptée adaptée important
Promenade
Méthode Méthode Méthode Méthode Méthode Dévelop-
et usages Méthode Méthode
peu envisa- peu peu peu pement très
récréatifs inadaptée adaptée
adaptée geable adaptée adaptée adaptée important
informels
Méthode Méthode Dévelop-
Méthode Méthode
Kayak peu peu pement peu
inadaptée adaptée
adaptée adaptée important
Dévelop-
Méthode Méthode Méthode Méthode Méthode pement
Méthode Méthode
Baignade peu peu peu peu peu potentielle-
inadaptée adaptée
adaptée adaptée adaptée adaptée adaptée ment
important
Méthode Méthode Dévelop-
Méthode Méthode
Navigation peu peu pement peu
inadaptée adaptée
adaptée adaptée important
Méthode adaptée
Méthode Dévelop-
(en procédant par
Non-usage peu pement très
différence entre
adaptée important
population et usagers)

36
Que le ratio soit exprimé par rapport aux adhérents des AAPPMA ou par rapport à la population totale.
46
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Quelles méthodes d’agrégation proposer ?

Pour les données qui ne sont pas facilement accessibles (c’est-à-dire ne s’exprimant
pas en un nombre de ménages résidant sur une zone donnée), les données locales et les
dires d’experts sont les plus adaptées. A l’autre extrême, on est conduit à l’application d’un
ratio-type d’usagers (sur la population totale d’une zone d’étude) ; cette démarche semble
quant à elle extrêmement périlleuse, sauf à disposer de données sur un site fortement
similaire (type de site, répartition de la population, accès à la rivière, équipements). Le bilan
par usage est le suivant :

Usages récréatifs informels : En l’absence de données locales, la méthode du rayon


d’attrait semble la plus apte à proposer un nombre d’usagers récréatifs informels sur des
sites locaux, mais son imprécision doit être testée (une enquête de fréquentation est
largement préférable sur des sites de plus grande importance). Les autres approches
fondées sur un nombre de voitures garées ou de visiteurs en une journée sont beaucoup
plus approximatives. Une évaluation de l’incertitude de ces démarches présenterait ensuite
un intérêt.

Pêche : Les données locales et les dires d’experts sont à privilégier car les
méthodologies britanniques s’avèrent très incertaines (tant à partir d’un nombre de visites
en un jour qu’en utilisant un rayon d’attrait). Des tests pourraient permettre d’estimer des
taux d’erreur.

Kayak, navigation : Aucune méthode ne s’appuyant sur des données locales


directement utilisables ne peut être proposée.

Les priorités de recherche ressortent à partir de l’estimation des enjeux au niveau


national et des méthodologies faisant défaut, ce qui concerne le non-usage, les usages
récréatifs informels, la pêche et la baignade. Les méthodes du BAG pourraient être testées
(d’abord la méthode du rayon d’attrait pour les usages récréatifs informels, puis pour la
pêche et la baignade, et ensuite les extrapolations de données journalières), afin de mieux
connaître leur possible champ d’application (dans quels cas les résultats offerts sont-ils
corrects ?) et l’incertitude qui leur est associée (quels sont les taux d’erreur ?).

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VI – CONCLUSION
La Directive Cadre sur l’Eau englobe dans le processus de sa mise en œuvre la
réalisation d’analyses coûts-bénéfices, lesquelles permettront aux acteurs d’apprécier si les
coûts des mesures de restauration sont ou non disproportionnés au regard des bénéfices issus
du changement d’état des eaux.

Certains bénéfices peuvent être estimés par les circuits économiques existants. En
revanche, l’évaluation des bénéfices non marchands n’est pas aussi systématique. Pour ces
derniers, l’objectif de ce document est donc de fiabiliser les données existantes et d’avoir une
idée des poids respectifs de chaque usage. Les bénéfices de nature marchande n’ont pas été
explorés de façon exhaustive. Ils ont été partiellement intégrés dans la comparaison des poids
économiques des différents bénéfices à travers les moindres coûts de traitement pour
l’alimentation en eau potable (AEP).

Il n’existe en effet pas de méthodologie générale pour déterminer les bénéfices


environnementaux d’un projet donné. Or la production de données nécessite du temps et des
moyens, et le nombre de masses d’eau sur lesquelles une ACB devra être mise en œuvre sera
probablement assez important. La nécessité d’une méthodologie simple et rapide a ainsi
conduit à proposer le transfert des valeurs unitaires (exprimées par personne, par visite) des
études primaires françaises.

La synthèse des valeurs disponibles a permis d’élaborer une première grille rustique
d’analyse. Elle pourra être utilisée si l’évaluation qualitative se révèle insuffisante, et permettra
ainsi une première évaluation quantitative des bénéfices non marchands.
Chaque bénéfice unitaire des études de monétarisation qui ont été réalisées en France
dans le domaine de l’eau a été commenté selon son aptitude au transfert de valeurs, à partir
d’une grille de critères d’analyse et de qualité. Par rapport au premier recensement des études
effectué par l’INRA, la démarche suivie a consisté :
 A clarifier le changement de qualité environnementale qui est valorisé (avec une
description plus précise du changement d’état dans une optique DCE, et un retour à la
question posée pour les évaluations contingentes),
 A utiliser les informations recueillies dans les états des lieux (notamment pour les
données issues de la méthode des coûts de transports),
 A expliciter les valeurs économiques estimées et les usages de l’eau pris en compte,
 A approfondir l’étude des biais (à travers la qualité des échantillons et des modèles, ainsi
que les différents biais).

La réutilisation de ces valeurs nécessite un compromis entre d’une part la généralisation


des résultats des études pour un transfert le plus large possible, et d’autre part le respect du
contexte de l’étude primaire pour ne pas mobiliser un chiffre dans des situations inadaptées (les
valeurs obtenues sur des sites emblématiques pouvant difficilement être transférées).
Une seconde difficulté réside dans le lien à établir entre les objectifs qui avaient motivé la
réalisation des études, et les préoccupations liées au bon état requis par la DCE. Il aurait été
d’une plus grande portée pratique de proposer la valorisation des passages entre des
« classes » d’état des eaux par usage. Mais la diversité des effets des mesures de type DCE ne
peut pas limiter les valeurs à des changements d’état entre 3 à 5 classes prédéterminées. Ceci
a donc nécessité une description exhaustive des changements de qualité environnementale
reflétés par chaque valeur.

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Les résultats figurent sous la forme de tableaux associant à des changements d’état des
eaux donnés une valeur unitaire de bénéfice non marchand par usage (voir tableaux 6 à 13,
pages 39 à 44). Le nombre de valeurs disponibles est cependant assez faible (environ 40), d’où
un ensemble relativement large de bénéfices qui ne font aujourd’hui l’objet d’aucune
valorisation. Afin de comparer les poids économiques des usages, une estimation des
bénéfices au niveau national a été réalisée. Pour chaque usage, les bénéfices unitaires les plus
faibles ont été retenus. Les nombres d’usagers par district hydrographique – disponibles dans
les documents d’état des lieux – ont été multipliés par la proportion de masses d’eau
n’atteignant probablement pas le bon état (comme approximation du nombre d’usagers
valorisant l’atteinte du bon état).
Sur ces bases, les bénéfices liés à l’atteinte du bon état des masses d’eaux qui ont été
jugées « à risque » en France, s’élèveraient à environ 1 milliard d’euros par an. L’usage
Alimentation en Eau Potable (AEP) a le poids économique le plus important : le bénéfice
d’usage non marchand constituerait plus de 50% des bénéfices totaux, et les moindres coûts de
traitement environ 30% – le reste étant essentiellement représenté par des bénéfices non
marchands issus de l’amélioration du patrimoine écologique, en dehors de tout usage (valeur
de non-usage). Si l’évaluation se limite aux rivières, c’est cette valeur de non-usage qui serait
prépondérante (environ 80%). Ces importances supposées (qui ne doivent pas occulter les
enjeux sur chaque masse d’eau) ont conduit aux propositions suivantes pour hiérarchiser les
priorités de prochaines études :
1) En priorité, les usages au poids économique a priori important (non-usage et AEP par les
eaux souterraines).
2) En second lieu, les usages vierges de toute référence (baignade, AEP par les eaux
superficielles, navigation, usages récréatifs informels en eaux littorales et pêche en mer).
3) Enfin, les usages pour lesquels des références existent déjà (promenade, kayak, pêche).

Le second pilier de l’évaluation des bénéfices non marchands est l’agrégation des
valeurs unitaires. Cette opération consiste en l’extension d’un bénéfice individuel (exprimé par
personne, par visite) en un montant global sur un périmètre donné. Ceci revient à identifier un
nombre d’usagers, de visites, de non-usagers. La hiérarchie générale suivante d’utilisation des
méthodes d’agrégation a été établie :
 La méthode la plus simple consiste à recourir à des données locales (enquêtes de
fréquentation et dires d’experts), toutefois difficilement accessibles. Pour certains usages
(par exemple pêche, kayak et navigation), aucune méthode ne s’appuyant sur des
données locales directement utilisables ne peut être proposée.
 A l’autre extrême, on est réduit à transférer les ratios-types d’usagers issus des études
primaires. C’est une méthode simple mais très contestable. Les sites comparés doivent
en effet être fortement similaires (selon le type de site, la répartition de la population,
l’accès à la rivière, les équipements, etc.).
 A un niveau intermédiaire, certaines méthodes utilisées au Royaume-Uni (cf le Benefits
Assessment Guidance, ou BAG) telle la définition d’un rayon d’attrait, peuvent apporter
un appui. Ces travaux doivent être consolidés afin de mieux connaître leurs champs
d’application et leurs incertitudes.

Les bénéfices actuellement les plus imprécis, du fait de la faiblesse des méthodes
d’agrégation et au vu de l’estimation des enjeux au niveau national, sont donc le non-usage, les
usages récréatifs informels, la pêche (et potentiellement la baignade). Les méthodes du BAG
pourraient être testées afin de mieux connaître leur possible champ d’application (dans quels
cas les résultats sont-ils corrects ?) et l’incertitude associée (quels sont les taux d’erreur ?).

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ang=_e&lang=_e (Benefits Assessment Guidance)

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ANNEXE 2 : ABREVIATIONS

AAPPMA : Association Agréée de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique


AE : Agence de l’Eau
AEAG : Agence de l’Eau Adour-Garonne
AEAP : Agence de l’Eau Artois-Picardie
AELB : Agence de l’Eau Loire-Bretagne
AEP : Alimentation en Eau Potable
AERM : Agence de l’Eau Rhin-Meuse
AERM&C : Agence de l’Eau Rhône-Méditerranée et Corse
AESN : Agence de l’Eau Seine-Normandie
AG : Adour-Garonne
AMP4 : Environment Program for Asset Management Plan 4
AP : Artois-Picardie

BAG : Benefits Assessment Guidance


BE : Bon Etat
BEE : Bon Etat Ecologique

CAP : Consentement A Payer


CAR : Consentement A Recevoir
CRN : Countryside Recreation Network
CSP : Conseil Supérieur de la Pêche

DCE : Directive Cadre sur l’Eau


DE : Direction de l’Eau
D4E : Direction des Etudes Economiques et de l’Evaluation Environnementale
DEFRA : Department for Environment, Food and Rural Affairs
DETR : Department of the Environment, Transport and the Regions

EA : Environment Agency
EdL : Etat des Lieux

FFRP : Fédération Française de Randonnée Pédestre


FWR : Foundation for Water Research

IBGN : Indice Biologique Global Normalisé


INRA : Institut National de la Recherche Agronomique

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LB : Loire-Bretagne
MCT : Méthode des Coûts de Transports
ME : Masse d'Eau
MEA : Masse d'Eau Artificielle
MEAFM : Masse d'Eau Artificielle ou Fortement Modifiée
MEC : Méthode d’Evaluation Contingente
MEDD : Ministère de l’Ecologie et du Développement Durable
MEFM : Masse d'Eau Fortement Modifiée
MPH : Méthode des Prix Hédonistes

NRA : National Rivers Authority


OIEau : Office International de l’Eau
OPCS : Office of Population Censuses and Surveys

PR04 : Periodic Review of the Water Industry


PWQI : Perceived Water Quality Index

RM : Rhin-Meuse
RM&C : Rhône-Méditerranée et Corse
RNABE : Risque de Non-Atteinte du Bon Etat
RPA : Risk and Policy Analysts Limited

SDAGE : Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux


SN : Seine-Normandie
SIG : Système d’Information Géographique

TAC : Total Autorisé de Captures


UK : United Kingdom
WTP : Willingness To Pay

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EVALUER LES BENEFICES ENVIRONNEMENTAUX SUR LES MASSES D’EAU N° 05 – E08

ANNEXE 3 : CALENDRIER GENERAL DE LA DCE ET SON APPLICATION EN FRANCE

Décembre Publication des documents d’état des lieux : achèvement de l’analyse des caractéristiques des
2004 districts hydrographiques (art. 5) et établissement du registre des zones protégées (art. 6)
Mise en place opérationnelle d’un programme de surveillance de l’état des eaux (art. 8)
Avant-projet de Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux (SDAGE) et de
ème
Fin 2006 programme de mesures, IX programme d’intervention des agences de l’eau, définition du Bon Etat
Ecologique.
Mesures nationales de normes de qualité environnementales pour les substances prioritaires (art. 16)
Décembre Publication du programme de mesures (art. 11)
2009 Publication du premier plan de gestion (art. 13)
Fin 2010 Mise en place d’une politique de tarification incitative
Déc. 2012 Mise en place opérationnelle des programmes de mesures (art. 11)
Déc. 2013 Mise à jour de l’analyse des caractéristiques du district hydrographique (art. 5)
Réalisation de l’objectif de bon état des eaux (art. 4.1)
Décembre
Premier réexamen des programmes de mesures (art. 11)
2015
Publication du second plan de gestion (art. 13)
Déc. 2027 Dernière échéance possible pour la réalisation des objectifs environnementaux (art. 4)
Légende : les spécificités françaises apparaissent en italique

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ANNEXE 4 : LES METHODOLOGIES D’AGREGATION PROPOSEES PAR LE MANUEL FWR (1996)

Tableau 16 : Méthode d’agrégation des usagers récréatifs informels des


rivières

Usage – Type de Donnée


Données à mobiliser Méthode d’agrégation Remarques
masse d’eau unitaire
Approche directe : Risque d’un faible
Approche directe : Tickets d’entrée, données
nombre de données. Risque de
des associations ou organismes locaux.
surestimation si le site est polyvalent (par
ex. patrimoine historique ou culturel).
Approche indirecte : Définition d’un rayon
« d’attrait » et d’un nombre annuel moyen de
Approche indirecte : Question du transfert
visites selon le type de site (possédant ou
en France de ces chiffres.
Usages non des spécificités). Nombre d’habitants
Question des double-comptes sur une
récréatifs dans ce périmètre déterminé par un SIG ou
masse d’eau et des sites substituts
informels £/personne/ les données de recensement (1)
(chevauchement de zones d’attrait).
(promenade, visite (Référence : Green, House et Morris (1992),
Rayons d’attrait indépendants de la densité
contemplation) – cité par FWR (1996))
de population ou du milieu (rural/urbain).
Rivières
Remarque générale : La hausse de fréquentation due à une amélioration de la
qualité n’est pas estimée :
a. La fonction de demande (nombre de visites en fonction de la qualité
environnementale) est difficile à modéliser.
b. Les fréquentations supplémentaires ne sont pas forcément nouvelles mais plutôt
issues d’autres sites. C’est une redistribution générant d’autres bénéfices (en
terme de congestions et de temps de trajets) qui sont difficiles à évaluer.

(1) Pour un site local (les usagers s’y rendent à pied en parcourant de courtes distances,
site ne présentant pas d’attraction particulière), le rayon d’attrait est de 500 à 800 m, avec un
nombre de visites par adulte et par an compris entre 15,1 et 27,6 (moyenne de 21,3). Pour un
site plus caractéristique (site avec particularité ou curiosité, avec parking, les usagers y allant
souvent en voiture), ces données sont respectivement de 3 km et de 17 visites/adulte/an.

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Tableau 17 : Méthode d’agrégation des usagers récréatifs informels des


côtes et estuaires

Usage – Type de Donnée


Données à mobiliser Méthode d’agrégation Remarques
masse d’eau unitaire
Nombre de visites par
jour : multiplier par le
Estimation de la donnée de base (valeur
ratio [durée moyenne
ponctuelle) assez grossière car aucun
Nombre d’usagers à du jour] / [durée
intervalle de temps n’est précisé, les
un instant moyenne d’une visite]
variations instantanées (qui sont
donné (estimation (2)
importantes) influent fortement sur le
ponctuelle) :
résultat.
• Soit le nombre Nombre de visites par
Usages récréatifs
d’usagers récréatifs semaine : *4 si valeur
informels Le passage au nombre de visites par jour
informels (resp. de en week-end, *10 en
(promenade, £/personne/ dépend seulement de la saison, alors que
baigneurs). semaine (3)
contemplation) et visite d’autres informations contextuelles ont une
• Soit le nombre
baignade – Côtes influence importante (heure, météo).
de visiteurs, en Nombre de visites par
et estuaires
estimant ensuite le mois : multiplier par 4
Question du transfert en France des
pourcentage
répartitions des visites sur une semaine
d’usagers récréatifs Nombre de visites par
(entre week-end et semaine) et sur une
informels (resp. de an : [Nombre de
année (par mois) (on peut être surpris
baigneurs). visites par mois] /
d’une plus grande proportion de visites en
[Proportion des visites
avril, mai et septembre qu’en juillet).
faites durant ce mois
(sur une année)] (4)

(2) Ce ratio est estimé à 15,1/5,6 en été et 9,2/5,2 en hiver.

(3) Résultat fondé sur l’hypothèse que le nombre de visites en semaine est égal au
nombre de visites le week-end.

(4) Proportion des visites en bord de mer sur chaque mois d’une année :

Septem Novem Décem


Mois Janvier Février Mars Avril Mai Juin Juillet Août Octobre
bre bre bre
% des
10 6 4 11 10 10 8 13 13 8 4 4
visites
Source : Office of Population Censuses and Surveys (OPCS), Survey Leisure Day Visits in Great
Britain, 1988/1989 (cite par FWR, 1996).

59
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Tableau 18 : Méthode d’agrégation des pêcheurs en rivières (pêche de


loisirs)

Usage –
Donnée
Type de Données à mobiliser Méthode d’agrégation
unitaire
masse d’eau
Approche directe : Risque d’un faible
nombre de données.
Approche indirecte : Les données de
Approche directe : Vente de tickets d’entrée,
bénéfices avancés sont des valeurs
estimation par les propriétaires des berges
totales ; l’obtention de bénéfices
ou les riverains.
marginaux s’effectue par différences à
Approche indirecte : Définition d’un nombre
partir de cette riche bibliographie.
moyen de visites par pêcheur et par an (issu
Pêche de Question du transfert en France de ces
£/personne/ de l’évaluation contingente de référence) (5)
loisirs – chiffres.
visite Définition d’un rayon « d’attrait » et
Rivières Question des double-comptes
pondération selon le type de pêche. Nombre
(chevauchement de zones d’attrait).
de pêcheurs dans ce périmètre déterminé
Pêcheurs non licenciés avant
par les données sur les cartes de pêche (6)
l’amélioration de la qualité de l’eau non
(Référence : Green, Willis, Tunstall et
pris en compte.
Garrod (1996), cité par FWR (1996))
Rayons d’attrait indépendants de la
densité de population ou du milieu
(rural/urbain).

(5) Le nombre de visites par pêcheur et par an est estimé à (selon la qualité du milieu
aquatique) :
 Pour la pêche classique : entre 4 et 21.
 Pour la pêche aux truites (non migratrices) : entre 5 à 13.
 Pour la pêche aux salmonidés migrateurs : entre 12 à 22.
(Référence : Green, Willis, Tunstall et Garrod (1996), cité par FWR (1996))

(6) Les résultats présentés sont les suivants :

Type de pêche Rayon « d’attrait » Cartes de pêche Pondération


Pêche classique et truites non
Pêche classique 20 miles (32 km) 0,8
migratrices
Pêche classique et truites non
Truites (non migratrices) 40 miles (64 km) 0,2
migratrices
Salmonidés migrateurs 40 miles (64 km) Salmonidés migrateurs 1
(Référence : Green, Willis, Tunstall et Garrod (1996), cité par FWR (1996))

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Tableau 19 : Méthode d’agrégation des pêcheurs en côtes et estuaires


(pêche de loisirs)

Usage –
Donnée Méthode
Type de Données à mobiliser Usage – Type de masse d’eau
unitaire d’agrégation
masse d’eau
A multiplier par :
• 2 pour obtenir
le nombre de
pêcheurs en mer
locaux (7)
• Intensité de la
Nombre de membres des Question du transfert en France de ces
pratique selon le
clubs locaux de pêche chiffres.
Pêche de type de pêche
(pas forcément Question de l’utilisation des membres de
loisirs – £/personne/ (8)
spécifiques à la pêche en tous les clubs de pêche (qu’ils soient ou
Côtes et visite
mer) • Proportion de non clubs de pêche en mer), avec
estuaires
(Référence : Dunn (1989), linéaire de côtes l’intégration des pêcheurs en eaux douces
cité par FWR (1996)) ([Longueur de dans le calcul.
côtes du site
d’étude] /
[Longueur de
côtes où les
sports sont
pratiqués])

(7) Donnée estimée par le National Rivers Authority, dans « National Angling Survey »
(1994) (cité par FWR, 1996)

(8) L’intensité de la pratique est le coefficient suivant :


7,6 * [Proportion de pêcheurs pratiquant en bateau] + 4,6 * [Proportion de pêcheurs
pratiquant depuis le rivage].
Les deux chiffres 4,6 et 7,6 sont les nombres moyens de visites selon le type de pratique
(Référence : Dunn (1989), cité par FWR (1996)).

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Tableau 20 : Méthode d’agrégation des plaisanciers en côtes et estuaires

Usage –
Donnée Méthode
Type de Données à mobiliser Usage – Type de masse d’eau
unitaire d’agrégation
masse d’eau
Méthode des écluses :
• Nombre de bateaux passant Méthode des écluses : Voyages
dans chaque écluse de la zone n’empruntant pas d’écluses ou
(ou les plus proches, dans la zones sans écluses exclus de ce
continuité) (a) calcul. Certaines données reposent
• Nombre moyen de personnes sur des savoirs locaux ou sont
par bateau (b) Méthode des sujettes à de fortes incertitudes.
• Nombre moyen de passages écluses : Calcul difficile à réaliser et a priori
en écluse d’un bateau lors d’un (a * b)/(c) peu fiable.
voyage (c)
Comptage des bateaux : Comptage des bateaux : Grand
• Nombre de bateaux amarrés Comptage des nombre de sources de données
(d) bateaux : (avec incertitudes), par ex. j (isoler
Navigation
• Nombre de bateaux possédant Approche les voyages sur une zone d’étude
de plaisance £/personne/
une licence (sur le cours d’eau) locale : des voyages sur l’ensemble du
– Eaux visite
(e) (d * f * k) + (g * cours d’eau). Calcul difficile à
intérieures
• Nombre moyen de voyages par k) + réaliser et a priori peu fiable.
bateau par an (f) (h * i * k)
• Nombre de locations locales de Les auteurs du guide sont
bateau par an (g) Approche sur conscients des limites de ces trois
• Nombre de locations nationales l’ensemble du calculs, c’est pourquoi ils conseillent
sur la zone d’étude (h) cours d’eau : de les confronter. Si une approche
• Nombre moyen de jours de e*f*j*k semble meilleure, il convient de la
location (nationale) par an (sur garder. Sinon, il est recommandé
le site) (i) d’effectuer une moyenne sur la
• Fraction des voyages valeur la plus haute et la valeur la
attribuables à la zone d’étude (j) plus basse (selon les trois
• Nombre moyen de passagers méthodes).
par bateau (k)
• Nombre de locations de bateau
par an (a)
• Nombre moyen de passagers
Navigation par bateau loué (b) Grand nombre de sources de
de plaisance £/personne/ • Nombre de bateaux privés (a * b) + (c * d * données (avec incertitudes).
– Côtes et visite amarrés localement (c) e) Calcul difficile à réaliser et a priori
estuaires • Nombre moyen de voyages par peu fiable.
bateau privé par an (d)
• Nombre moyen de passagers
par bateau privé (e)

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Tableau 21 : Méthode d’agrégation des canoë en rivières, et des sports


nautiques en côtes et estuaires

Usage –
Donnée Méthode
Type de Données à mobiliser Usage – Type de masse d’eau
unitaire d’agrégation
masse d’eau
• Nombre de membres de
clubs (a)
• Nombre d’usagers
n’appartenant pas à un
Aucune valeur de référence n’est
club (b)
proposée : les données sont à acquérir
• Nombre moyen de visites
localement auprès de chaque club (avec la
annuelles par membre de
difficulté liée aux usagers n’appartenant
club (c)
Canoë – £/personne/ [(a * c) + (b * d)] pas à un club).
Rivières visite • Nombre moyen de visites * [e/f] Calcul nécessitant de développer des
annuelles par usager
enquêtes, et par conséquent difficile à
n’appartenant pas à un
réaliser.
club (d)
Question des enfants licenciés (qu’il
• Linéaire de cours d’eau conviendrait de soustraire de ce calcul).
étudié (e)
• Linéaire du cours d’eau
sur lequel les données a,
b, c et d sont valables (f)
Approche directe :
• Nombre de membres des Approche directe : Le nombre d’usagers
clubs locaux d’un sport est établi à partir des clubs de pratique
nautique particulier (a) Approche d’un sport nautique en particulier (ne
• Nombre moyen de visites directe : demandant pas un recensement exhaustif
annuelles par membre de (1,25*a) * (0,8*b de tous les sports nautiques pratiqués sur
club (b) + 0,2*c) * (e/f) un site), ce qui tend à minorer le nombre
• Nombre moyen de visites (9) d’usagers. Le biais peut être élevé si
Sports annuelles par usager l’attention est porté sur un sport où les
nautiques – £/personne/ n’appartenant pas à un Approche pratiquants ne sont pas majoritaires par
Côtes et visite club (c) indirecte : Idem rapport aux autres sports nautiques.
estuaires • Linéaire de cours d’eau usages L’estimation des nombres moyens de
étudié (d) récréatifs visites par type d’usager nécessite par
• Linéaire du cours d’eau informels et ailleurs des enquêtes spécifiques, rendant
sur lequel les données a, baignade (en le calcul moins abordable.
b et c sont valables (e) côtes et
Approche indirecte : Idem estuaires). Approche indirecte : Idem usages
usages récréatifs récréatifs informels et baignade (en côtes
informels et baignade (en et estuaires).
côtes et estuaires).

(9) Les trois chiffres (80%, 20% et 1,25) sont établis grâce au Royal Yachting
Association, estimant que 80% des pratiquants de sports nautiques sont membres de clubs de
sports nautiques.

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Tableau 22 : Méthode d’agrégation pour les aménités foncières

Usage –
Donnée
Type de Données à mobiliser Méthode d’agrégation Usage – Type de masse d’eau
unitaire
masse d’eau
Approche directe : Calcul difficile à réaliser dans sa
comparaison de diverses totalité, et empreints d’incertitudes.
Calcul à réaliser en
situations (avec des
deux temps : variation
qualités des eaux Le guide note la capacité limitée
des prix (suite aux
différentes) pour la des personnes interrogées à
améliorations), puis
variation des prix. évaluer la variation des prix, ainsi
valeur moyenne des
Enquêtes locales pour la que le périmètre des propriétés
propriétés.
valeur moyenne des concernées.
propriétés. Le fait que les améliorations de
Pas de Approche directe :
qualité de l’eau ne soient pas
valeur consultation locale
Approche indirecte : instantanées mais surviennent
unitaire. (population, services
• Coefficient b : 2500 * c * après plusieurs années rajoute
notariaux, fiscaux, de
d une difficulté dans le cadre de
Bénéfice transactions) lors des
deux étapes. • Distance jusqu’à laquelle l’approche directe.
unique
Aménités les prix varient : -b/a
(lorsque la
foncières – • Distance moyenne entre D’autres facteurs interviennent
qualité de Approche indirecte :
Rivières la zone concernée et le (socio-économiques, voisinage,
l’eau • Estimation d’un
cours d’eau : à estimer au etc.) ; de simples enquêtes sans
s’améliore) indice de perception de
cas par cas, selon la étude de prix hédonistes sont peu
ne se la qualité de l’eau
distance « frontière » -b/a exploitables.
produisant (PWQI) (10)
et la densité de
pas tous les • Facteur multiplicatif
l’occupation du sol (14) (e) Le guide souligne le problème des
ans. de qualité d’eau, à partir
du PWQI (11) (c) • Variation des prix : a + double-comptes (avec les non-
b/e usages et usages récréatifs
• Facteur multiplicatif
d’accès (12) (d) • Bénéfice : Variation des informels), il est conseillé :
prix * Valeur moyenne des • Soit de limiter leur présence dans
• Coefficient fixe,
propriétés (par l’approche l’estimation de la perception de
indépendant de la l’amélioration de la qualité,
directe)
distance des terrains à
(Référence : Dornbusch • Soit d’exclure les propriétaires
la rivière (13) (a)
(1974), cité par FWR des calculs des deux autres
(1996)) bénéfices.

(10) Le prix des terrains attenant les cours d’eau ne variant pas avec la qualité de l’eau
directement, mais plutôt avec la perception qu’en a la population, le guide construit un
coefficient censé traduire cet aspect, à partir des critères suivants (un poids relatif leur étant
affecté) :
 Couleur (0,1)
 Présence de déchets (0,05)
 Clarté de l’eau (0,07)
 Présence d’algues (0,04)
 Odeur (0,05)
 Diversité piscicole (0,43)
 Possibilités d’usages récréatifs (0,26)

Cinq classes de perception de la qualité sont associées à chacun de ces critères. Par
exemple, pour l’odeur, ces classes sont : absence d’odeur / odeur modérée ponctuelle / odeur
modérée chronique / odeur forte ponctuelle / odeur forte chronique. Le choix d’une classe pour
un site donné ne repose pas sur une expertise mais est subjectif, rendant bien compte d’une
« perception » de la qualité. Le tableau complet se trouve à la page 228 du guide. Il est
cependant étonnant que le critère ayant la pondération la plus forte soit la diversité piscicole

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(Tous les poissons naissant dans la rivière survivent / La plupart des espèces de poissons
peuvent survivre / La plupart des poissons naissant dans la rivière survivent, mais certains
meurent à cause de la qualité de l’eau / Seules quelques espèces de poissons parviennent à
survivre / Aucune créature vivante ne peut survivre dans l’eau) alors que son évaluation est
assez complexe. On peut s’interroger sur ce coefficient de 0,43 qui représente pratiquement à
lui seul la moitié de la perception de la qualité.
Le PWQI (Perceived Water Quality Index) est alors estimé grâce au tableau page 230,
fournissant un coefficient pour le passage d’une classe de qualité à une autre de chacun des
critères. Ces chiffres sont ensuite pondérés (comme précisé précédemment) et ajoutés pour
parvenir au PWQI.

(11) Ce facteur est défini dans le tableau page 235. Pour des PWQI compris entre 0 et
75, un facteur multiplicatif de qualité d’eau est associé.

(12) Ce facteur transcrit les possibilités d’accès au cours d’eau (la revalorisation sera
d’autant plus grande que l’accès à la rivière sera aisé). Le guide (page 235) établit quatre
classes :
 Accès très limité : moins d’un point d’accès public par mile de berges (coeff. : 0,74).
 Accès limité : un ou deux points d’accès public par mile de berges (coeff. : 0,85).
 Accès facile : plus de trois points d’accès public par mile de berges, jusqu’aux deux tiers
des rivages accessibles au public (coeff. : 1).
 Accès illimité : aucune restriction de l’accès au public sur le site (coeff. : 2,45).

(13) C’est le coefficient (a), explicité dans le guide page 236. C’est un terme fixe,
indépendant de la distance des terrains à la rivière. Il utilise le coefficient (b) défini dans le
tableau (b = 2500 * c * d). L’évaluation se fait de la façon suivante :
 Rivières d’une largeur moyenne sur le site inférieure à 500 pieds : - b / 2 000.
 Rivières d’une largeur moyenne sur le site supérieure à 500 pieds : - b / 4 000.
 Sites d’importance nationale : 2 à 3, selon cette importance.

(14) Toutes les distance sont exprimées en pieds, la conversion avec le système
métrique étant la suivante : 100 pieds = 30,48 mètres.

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Tableau 23 : Méthode d’agrégation des non-usagers (rivières, côtes et


estuaires)

Usage –
Type de Donnée
Données à mobiliser Méthode d’agrégation
masse unitaire
d’eau
Le guide recommande d’appliquer les valeurs Avantage de l’aspect conservateur de la
unitaires à la population des grands bassins méthode (malgré la question de la
hydrographiques gérés par les compagnies d’eau représentation de l’ensemble du cours
en Angleterre et au Pays de Galles (North West, d’eau qu’ont les habitants).
South West, Thames, Welsh, Yorkshire, etc.). Dix La valeur unitaire est censée inclure le
bassins sont ainsi recensés (pour un nombre de périmètre d’étude dans la façon dont
ménages moyen de 1.700.000, compris entre l’enquête a été menée. Son calcul peut
Non-usage £/foyer/
530.000 et 4.500.000). amener certains biais (biais d’inclusion,
– Rivières km/an
Cette approche est justifiée par une évaluation a fiabilité de la division par la longueur de
minima (car certains biens peuvent concerner une cours d’eau).
population plus large, voire nationale), et cette La valeur unitaire inclut le périmètre
population est celle qui est susceptible de devoir d’étude dans la façon dont l’enquête a été
financer les éventuels investissements. menée : le transfert nécessite des
(Référence : Green, Willis, Tunstall et Garrod contextes proches. Absence de
(1996), cité par FWR (1996)) découpage en sous-bassins.
Cette méthode n’est vraisemblablement
Le guide recommande d’appliquer les valeurs pas aussi conservatrice en France qu’en
unitaires à la population des mêmes grands Angleterre, car les distances entre
bassins hydrographiques, avec les mêmes l’amont des rivières et les côtes sont en
justifications que pour les rivières. moyenne plus élevées. Si les populations
(Références : enquêtes réalisées par les en amont participent bien aux
compagnies d’eau) investissements en aval (via les agences
de bassins), on peut se demander si leur
Les valeurs de référence posent toutefois un intégration dans ce calcul ne surestime
Non-usage problème : elles intègrent aussi des valeurs pas la valeur de non-usage des côtes et
£/foyer/ d’usage récréatif. Le guide propose d’effectuer
– Côtes et estuaires.
km/an trois estimations :
estuaires L’application d’une démarche similaire
• Soustraire au nombre total de foyers la valeur nécessiterait de découper des sous-
suivante : [Nombre de visites récréatives par an] / bassins d’une population de 1 à 4 millions
[Nombre moyen de visites récréatives par foyer et d’habitants autour des côtes (ce qui
par an]) (valeur basse). correspondrait davantage à une
• Multiplier le nombre de foyers par 0,6 (valeur évaluation conservatrice).
centrale). La valeur unitaire inclut le périmètre
• Nombre total de foyers sur le bassin versant d’étude dans la façon dont l’enquête a été
(valeur haute). menée : le transfert nécessite des
contextes proches.

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ANNEXE 5 : BILAN PAR USAGE DES REMARQUES APPORTEES PAR WRC ET L’EA SUR LE MANUEL FWR
Usages récréatifs informels
Calcul réalisé par WRc :
 Données recueillies lors d’une enquête nationale de fréquentation des rivières et canaux
(CRN (1996), cité dans BAG (2003)) : nombre de visiteurs (de plus de 15 ans), le(s)
but(s) de leurs visites et leur fréquence de venue sur le site.
 Exclusion des propriétaires (pour éviter les double-comptes) : estimation sous
l’hypothèse que le nombre de visites des riverains est de 50% plus élevé que le nombre
de visites des non-riverains.
 Nombre de visites des cours d’eau sujets à des mesures DCE établi au pro rata des
longueurs de rivières ([Longueur de cours d’eau n’atteignant pas le bon état à l’issue de
scénarios tendanciels] / [Longueur totale de cours d’eau du pays]). Cela suppose un
nombre de visites homogène entre cours d’eau, c’est-à-dire que les rivières actuellement
en bon état sont autant fréquentées que celles qui ne le sont pas : risque de
surestimation du bénéfice total.
 Le calcul réalisé sur les estuaires reprend ce même nombre de visites/km que sur les
rivières.

Critiques de la méthode FWR :


 Méthode FWR inadaptée sur une grande superficie (i.e. au-delà d’un faible nombre de
sites) : cf. le calcul de WRc.
 Méthode WRc (au pro rata des longueurs de cours d’eau) incertaine sur un petit
périmètre (tel une masse d’eau).
 Il est toutefois difficile de procéder autrement selon les données existantes, mêmes si les
pourcentages de chaque type d’usagers et le nombre de visiteurs ne sont pas
accessibles en peu de temps (RPA, 2002).
 Limites de la méthode du rayon d’attrait : valeurs parfois irréalistes, surestimation en
milieu urbain (concernant davantage les pêcheurs pour lesquels ce rayon d’attrait est
plus grand).

Navigation de plaisance, canoë, sports nautiques


Le calcul de leurs bénéfices a été inclus dans les usages récréatifs informels (car ils ont
la même valeur unitaire de bénéfice, et ces usagers font partie des personnes enquêtées (CRN
(1996), cité dans BAG (2003))37.

Pêche de loisirs
Calcul réalisé par WRc :
 Idem usages récréatifs informels : nombre de visites ramené au kilomètre de cours
d’eau. Calcul assez complexe, selon diverses classifications de l’état des eaux (tentant
d’inclure la notion d’habitat et l’abondance des poissons) et selon le type de pêcheurs
(pêche en mer, pêche sportive, autres pêcheurs).

37
Le guide FWR recommandait toutefois de calculer leurs bénéfices séparément. Les méthodes d’agrégation
spécifiques à la pratique du canoë et de la navigation de plaisance sont cependant fondées sur une ensemble de
données locales et nécessiteraient une enquête spécifique pour chaque portion de cours d’eau sur lesquels ces
usages sont présents. Par rapport à l’objectif de première approche des bénéfices au niveau national, il a été
choisi de retenir les résultats de l’enquête.
67
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 Ces distinctions – notamment entre différents états des eaux – ont été possibles grâce à
l’étude de référence (Green, Willis, Tunstall et Garrod (1996), cité par FWR (1996)) qui a
développé un grand nombre de valeurs unitaires (avec nombre de visites annuel
associé). Si l’offre de valeurs de référence est moins importante, l’ensemble des
distinctions (pour l’état des eaux comme pour le type de pêcheur) en sera également
réduit.

Critiques de la méthode FWR :


 Méthode du rayon d’attrait difficile à mettre en œuvre sur un grand territoire, peu valide,
nécessitant des comparaisons avec d’autres valeurs pour tester le résultat obtenu.
 Exemple : lors d’une application sur une rivière urbaine, le nombre de pêcheurs était
supérieur à dix fois le maximum de capacité du site (i.e. si les pêcheurs se tiennent
coude à coude le long du cours d’eau).
 Problème des pêcheurs habitant en ville : ils sont par cette méthode supposés pêcher en
ville, alors qu’ils vont en milieu rural pour leur usage : surestimation du nombre de
pêcheurs en ville, et sous-estimation en milieu rural.
 Fourchette du nombre de visites par pêcheur très large : quel taux de visite retenir ?

Aménités foncières (rivières)


Calcul réalisé par WRc :
Le modèle américain présenté dans le guide FWR est repris : la distance jusqu’à laquelle
les prix varient est supposée en moyenne égale à 600 mètres38 (2.000 pieds), la population le
long des cours d’eau concernés a été évaluée par un SIG39, puis divisée par 2,4840 pour revenir
au nombre de propriétés. La valeur moyenne des propriétés est obtenue grâce à une
enquête41. Les coefficients nécessaires à l’évaluation ont été estimés en moyenne sur le
Royaume-Uni :
• Facteur d’accès à la rivière de 1 (de 0,74 à 2,45), correspondant à un accès facile.
• Coefficient (a) égal à -1
• Variation du PWQI : à partir de la variation du seul critère (quasi majoritaire, dont la
pondération est de 0,43) de la diversité piscicole. Cette approche est prudente (car
suppose les autres critères de jugement inchangés) et tente un lien minimal entre état de
l’eau et perception de cette qualité.

Critiques de la méthode FWR :


 Méthode a priori complexe mais applicable au niveau d’un pays (si la valeur moyenne
des propriétés est disponible) : WRc propose une estimation.
 Plus le territoire sera petit et plus il sera possible d’affiner l’estimation de tous les
coefficients.
 Calcul long et complexe (RPA, 2002), certes simplifié en supposant que la distance limite
de valorisation des propriétés est constante (comme cela a été fait par WRc).
 Evaluation nécessitant plusieurs jours ou semaines (un calcul rue par rue en milieu
urbain est certes compliqué mais permet une approche spécifique).
 Estimation du PWQI complexe et subjective (ne considérer que le critère prépondérant
est une méthode simple et conservatrice).

38
Après calcul de la distance maximale dans le modèle (2.500 pieds, soit 750m), et selon des dires d’experts.
39
Système d’Information Géographique
40
La nature de ce chiffre n’est pas explicitée, mais peut être rapprochée du nombre moyen de personnes par foyer
41
A partir de « All Enders Simple Average Houseprice Series » (DETR)
68
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 Le transfert d’un modèle américain au Royaume-Uni génère également un biais.


 A noter l’effort pour éviter les double-comptes.

Non-usage
Calcul réalisé par WRc :
Les valeurs unitaires de l’étude de Green, Willis, Tunstall et Garrod (1996) (cité par
FWR, 1996), à appliquer par grand district hydrographique, sont reprises. Le produit de ce
bénéfice (en £/foyer/km/an) est multiplié par :
• La longueur des cours d’eau sujets à des mesures DCE
• Le nombre de foyers du pays
• L’inverse du nombre de grands districts hydrographiques du pays (dix en Angleterre et
Pays de Galles, trois en Ecosse) – « in order to introduce a regional constraint on the
valuation based on the boundaries of the ten water and sewerage companies42 ». Cette
approche est très conservatrice (facteur 10 en Angleterre et Galles), semblant confirmer
que le transfert de ces valeurs de non-usage nécessite de se placer à l’échelle d’un
bassin hydrographique de taille similaire.

Critiques de la méthode FWR :


Question de la pertinence de la population retenue (choix de l’ensemble des habitants du
bassin pouvant sembler arbitraire) et plus généralement de la fiabilité des résultats (RPA,
2002).

42
Dans le but d’introduire une contrainte régionale par rapport à l’évaluation fondée sur les limites des dix grandes
compagnies des eaux d’Angleterre et du Pays de Galles.
69
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ANNEXE 6 : BILAN GENERAL DES BENEFICES ENVIRONNEMENTAUX DANS LE DOCUMENT WRC (1999)
Tous les bénéfices présentés dans le guide FWR ne sont pas repris par WRc. En effet,
aucun bénéfice marchand n’est évalué, tel que :
 Usage industriel (pour le refroidissement, la production de vapeur, les prélèvements):
économie du prélèvement en rivière par rapport à l’AEP, économies de traitement de
l’eau prélevée.
 Usage agricole (surtout irrigation) : prélèvement direct dans le cours d’eau (si impossible
auparavant), augmentation du rendement des cultures.
 Usage AEP : économies dans les procédés de traitement.
 Pêche commerciale en mer : nouvelles zones de pêche (avec rendement associé).
 Conchyliculture : nouveaux gisements, économies de purification de l’eau.

Parmi les bénéfices estimés, les valeurs calculées ne sont pas toutes de la même
nature : les aménités foncières génèrent un bénéfice ponctuel, tandis que les autres sont
annuels. Pour obtenir un montant total, ces valeurs annuelles sont ajoutées (en termes fixes)
sur la période 2003-2013, un taux d’actualisation de 6% étant appliqué pour ramener
l’ensemble des coûts et bénéfices à l’année de référence qu’est 1998.

Un autre type de bénéfice a été ajouté : la réduction de la sévérité des débits d’étiage
(par rapport à la gestion des prélèvements). L’amplitude du résultat est relativement grande,
puisque la valeur basse retenue est nulle, et la valeur haute est issue d’une étude de Garrod et
Willis (1996), soit 12,32 £/ménage/an (environ 18€) à appliquer au nombre de ménages
d’Angleterre et de Galles (bénéfice total compris entre 0 et 250 M£, soit environ 364 M€).

Un test de sensibilité a été mené pour étudier l’éventuelle variabilité des résultats, et
tenter de la quantifier. L’incertitude des valeurs calculées a trois origines : la méthode de
valorisation utilisée, la valeur unitaire de changement de qualité environnementale et la
population à laquelle le bénéfice est appliqué. Il est supposé une absence de covariance entre
chacun de ces trois effets, ce qui signifie que les écarts respectifs de ces types d’erreurs seront
multipliés43. Les préconisations suivantes sont avancées44 :
 Méthode des préférences révélées : intervalle de +/- 10% par rapport au résultat.
 Méthode des préférences déclarées : -75% / +25%.
 Agrégation des foyers valorisant des débits d’étiage moins sévères : +/- 20%.
 Comptabilisation des propriétés revalorisées lors de l’amélioration de l’état des eaux : +/-
20% .
 Agrégation des non-usagers : +/- 10%.
 Agrégation des pêcheurs (de loisir) : +/- 5%.
 Agrégation des usagers récréatifs informels : +/- 5%.

43
Par exemple, si l’erreur est de 10% dans chacun des cas, les facteurs multiplicatifs à appliquer à la valeur finale
3 3
sont 0,9 et 1,1 pour obtenir l’intervalle souhaité.
44
Le principe suivant a été adopté dans l’estimation des erreurs : 5% pour faible effet, 10% pour un effet moyen,
20% pour un effet significatif, 50% pour une incertitude fondamentale forte
70
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Tableau 24 : Quantification des biais lors de l’agrégation

Usage Biais % d’erreur


Hausse de fréquentation due à l’amélioration de l’état des eaux non prise en compte +/- 20%
Visiteurs non britanniques exclus des calculs +/- 0,2%
Usages Les riverains (à moins de 600m du cours d’eau) ont un nombre de visites de 50% plus
+/- 20%
récréatifs élevé que les non-riverains
informels Taux de visites par kilomètre de cours d’eau dépendant de la distribution de la qualité
+/- 20%
des eaux
Taux de visites/km identiques pour rivières et estuaires +/- 10%
Utilisation de l’indice de perception de la qualité de l’eau (PWQI) +/- 10%
Facteur d’accès à la rivière de 1 Non évalué
Aménités Coefficient (a) égal à -1 +/- 10%
foncières Prix moyen des habitations utilisé +/- 2%
Transfert d’un modèle américain de variation du prix des propriétés en Grande-
+/- 10%
Bretagne
Non- Agrégation à travers les grands districts hydrographiques, divisé par 10 en Angleterre
+/- 50%
usage et Galles et par 3 en Ecosse

Les incertitudes sont relativement nombreuses pour ces calculs, ou tout au moins
importantes. Pour un résultat donné de 100, les valeurs basse et haute préconisées sont, par
activité, les suivantes45 :
 Non-usage : de 13 à 188.
 Débits d’étiage plus importants : 20 à 100.
 Usages récréatifs informels en rivières : 16 à 227.
 Aménités foncières : 59 à 163.

Ce premier calcul global des bénéfices réalisé par WRc, quoique sujet à de fortes
marges d’erreur a dégagé pour le Royaume-Uni une hiérarchie des différents types de
bénéfices, selon leur valeur basse (VB) et leur valeur haute (VH) :

Tableau 25 : Hiérarchie des bénéfices environnementaux au Royaume-Uni

Angleterre & Galles Irlande du Nord Ecosse Royaume-Uni


VB VH VB VH VB VH VB VH
Aménités
47,2% 31,3% 46,8% 37,2% 22,1% 29,5% 45% 31,3%
foncières
Pêche 12,7% 11,4% 1,9% 3,8% 64,5% 55,6% 16,8% 14,5%
Non-
29,2% 19,5% 21,4% 31,4% 5% 8,3% 26,7% 18,9%
usage
Usages
récréatifs 10,9% 5,6% 29,9% 27,6% 8,4% 6,6% 11,4% 6,1%
informels
Faibles
0% 32,2% Non évalué Non évalué 0% 29,2%
débits
Total 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100% 100%
Légende : VB : Valeur basse, VH : Valeur Haute

45
Il s’agit bien des valeurs obtenues après quantification de tous les biais, et pas seulement les biais liés à la
méthode d’agrégation.
71
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Si certains calculs (aménités foncières, non-usage) s’avèrent représenter une part


importante des bénéfices en chaque région, d’autres sont davantage liés aux contextes locaux
(usages récréatifs informels en Irlande du Nord, pêche en Ecosse). Quant à l’accroissement
des débits d’étiage, la fourchette présentée est si grande qu’elle occupe pratiquement le tiers
des bénéfices en valeur haute.

Le calcul des aménités foncières n’est cependant peut-être pas aussi élevé qu’il ne
pourrait l’être dans une optique DCE. WRc s’est en effet appuyé sur des fractions nationales de
longueurs de cours d’eau (selon la qualité de leur eau), sans tenir compte des éventuelles
Masses d’Eau Fortement Modifiées pour lesquelles l’objectif ne sera pas le bon état mais le bon
potentiel des eaux. La valorisation serait ainsi moindre et bouleverserait la hiérarchie des
bénéfices environnementaux au Royaume-Uni.

Ce rapport produit par WRc a permis une première approche de l’évaluation des
bénéfices engendré par la mise en œuvre de la DCE, avec une estimation des incertitudes et
une comparaison à grande échelle des proportions de chaque type de bénéfice. Les méthodes
préconisées dans le guide FWR se sont pour certaines révélées mobilisables au niveau d’un
grand pays (aménités foncières), d’autres posent problème au-delà d’un bassin hydrographique
important (non-usage) ou sont inadaptées au-delà d’un simple site (pêche, usages récréatifs
informels).

72
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ANNEXE 7 : LES METHODOLOGIES DU BAG


Usages récréatifs informels
Convertir un nombre de visites par jour en un nombre de visites par semaine : Les proportions
entre samedi/dimanche et les autres jours sont différentes. Les chiffres ont été affinés : 20%
(resp. 37,5% pour les étendues d’eau) des visites ont lieu un samedi/dimanche (contre 25%
avant46), et 12% (resp. 5%) lors d’une journée en semaine (contre 10% auparavant47)
(Countryside Recreation Network48 (1996), cité dans BAG (2003)).

Convertir un nombre de visites par mois en un nombre de visites annuelles : Les premières
données de FWR ont été enrichies par d’autres enquêtes. Le nouveau tableau se présente
sous la forme suivante, selon « l’importance du site » (défini selon la distance maximale depuis
laquelle les visiteurs se déplacent) :

Tableau 26 : La répartition mensuelle des visites selon l’importance du site

Importance du site
Mois Elevée (drainant des visiteurs Moyenne (drainant des visiteurs Faible (drainant des visiteurs
depuis plus de 30km) depuis 15-30km) depuis moins de 15km)
01 3% 9% 14%
02 3% 3% 9%
03 8% 6% 7%
04 10% 8% 7%
05 16% 16% 9%
06 10% 11% 7%
07 17% 13% 6%
08 16% 7% 10%
09 5% 10% 8%
10 4% 8% 9%
11 4% 3% 7%
12 4% 6% 6%
Sources : British Waterways (1994), CRN (1996), RPA (1997), cité dans BAG (2003)

Convertir un nombre de voitures garées en un nombre de visiteurs : Il est proposé de multiplier


le nombre de voitures par 2,3 (nombre moyen d’adultes par ménage) pour accéder au nombre
de visiteurs adultes49.
Approfondissement de la méthode du rayon d’attrait : La méthode qui consistait à compter la
population à l’intérieur d’un disque tracé depuis le site a été davantage développée à partir
d’études de fréquentation (CRN (1996), cité dans BAG (2003)). Il est précisé qu’il faut multiplier
cette population par 0,8 pour connaître le nombre d’adultes.

46
Résultat conservé pour les côtes et estuaires
47
Idem note précédente (valeur à appliquer pour les côtes et estuaires)
48
CRN
49
Ce chiffre serait plutôt de l’ordre de 2,5 en France (INSEE)
73
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Tableau 27 : Calcul du nombre annuel de visites d’un site par son rayon
d’attrait

Nombre moyen % de la population à


Nombre moyen de
Type de site Importance de visites par Rayon d’attrait compter (à l’intérieur du
visites annuelles
adulte et par an disque)
Elevée 27,6 1 km 100% 30.000
Local Moyenne 21,3 1 km 100% 20.000
Faible 17,1 1 km 100% 10.000
Elevée 17 3 km 100% 250.000
Site plus
Moyenne 17 3 km 100% 125.000
caractéristique
Faible 17 3 km 100% 60.000
Elevée 2 60 km 10% 540.000
Site régional /
Moyenne 2 30 km 20% 270.000
national
Faible 9 10 km 26% 180.000
Sources : Green (1992), CRN (1996), cité dans BAG (2003)

« L’importance du site », définie précédemment selon la distance maximale depuis


laquelle le site draine des visiteurs, est reprise dans ce tableau. La dernière colonne propose
une valeur moyenne de fréquentation, pouvant être utilisée par défaut si le calcul de la
population à l’intérieur d’un disque est trop long ou trop complexe. Ces valeurs moyennes sont
remobilisables, mais elles ont tendance à surestimer le nombre de visites pour un site en milieu
urbain et le sous-estimer en zone rurale.

Il est enfin proposé pour simplifier ce calcul, de ne pas nécessairement comptabiliser la


population par un SIG ou les données de recensement, mais d’utiliser des données relatives à
la densité de population.

Les sites substituts : Leur présence était éludée dans le manuel FWR, il est proposé de les
recenser (aires de chevauchement de zones d’attrait, caractéristiques de ces sites proches), le
nombre de visites estimé précédemment devant alors être divisé par le nombre de sites
substituts plus un.

Plans d’eau : Le BAG propose différents exemples de fréquentation de lacs pour envisager des
transferts de nombres d’usagers (même si cela concerne surtout des sites charismatiques). Le
BAG avance également comme pour les rivières une grille de calcul, afin de donner un ordre
d’idée du nombre annuel de visites.

Tableau 28 : Nombre moyen de visiteurs (usagers récréatifs informels) selon


la surface de l’étendue d’eau

Nombre annuel de Estimation du nombre


Surface de l’étendue d’eau Accès
visiteurs par hectare maximal de visiteurs
Bon 4.000 150.000
< 50 ha
Faible 2.000 5.000
Bon 2.000 200.000
De 51 à 500 ha
Faible 250 50.000
Bon 300 500.000
> 500 ha
Faible 100 100.000
Sources : BAG (2003)

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Côtes et estuaires : C’est la méthode du rayon d’attrait qui est avancée pour les eaux littorales
et de transition, avec une distinction entre Angleterre et Pays de Galles – ce qui pose la
question du choix de la donnée.

Tableau 29 : Méthode du rayon d’attrait pour les usages récréatifs informels


en côtes et estuaires

Rayon d’attrait
Type de plage
Angleterre Pays de Galles
Petite plage, à l’accès limité, réputée pour son calme et sa tranquillité 30 km 15 km
Petite plage, très accessible, avec quelques équipements 50 km 25 km
Grande plage, avec animations et équipements 130 km 65 km
Nombre moyen de visites par adulte et par an, pour les usages
14,5 24
récréatifs informels
Sources : CRN (1996), RPA (1997), Posford Duvivier (1991), Morgan et William (1995), cité dans
BAG (2003)

Pêche de loisirs en rivières


Convertir un nombre de visites par jour en un nombre de visites par semaine : Il est proposé,
comme pour les usages récréatifs informels, d’extrapoler d’une journée à un an un nombre de
visites de pêcheurs : 39% des visites ont lieu un samedi/dimanche et 4,4% lors d’une journée
en semaine (CRN (1996), cité dans BAG (2003)).

Convertir un nombre de visites par mois en un nombre de visites annuelles : Ces données sont
toutefois dépendantes de la gestion piscicole et des dates d’ouverture.

Tableau 30 : Les proportions mensuelles des visites des pêcheurs

Mois Pourcentage des visites (pêche) Pêche classique Truites de mer Saumons
01 6% Fermeture
Ouverture Fermeture
02 3%
03 3%
04 8% Fermeture (mi-
05 6% mars à mi-juin)
06 14% Ouverture Ouverture
07 18%
08 10%
09 15%
Ouverture
10 8%
11 8% Fermeture
Fermeture
12 1%
Source :RPA (1997), cité dans BAG (2003).

Etendre des membres des clubs de pêche à tous les pêcheurs : Tous les pêcheurs n’étant pas
membres d’un club de pêche, une enquête a permis de déterminer, par type de pêche, les
proportions de membres de clubs (l’estimation du nombre total de pêcheurs se faisant au pro
rata de ces pourcentages).

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Tableau 31 : Les proportions de pêcheurs membres d’un club

Type de pêche % de membres de clubs % des autres pêcheurs


Pêche classique 51% à 56% 44% à 49%
Truites (non migratrices) 55% 45%
Salmonidés migrateurs 62% 38%
Pêche en mer 48% 52%
Source : NRA (1995), cité dans BAG (2003)

Approfondissement de la méthode du rayon d’attrait : C’est pour la pêche que les limites de la
méthode du rayon d’attrait avaient apparu les plus flagrantes : des exemples d’application
montraient une forte surestimation en milieu urbain. Une nouvelle définition de la distance à
retenir pour comptabiliser le nombre de pêcheurs a tenté d’inclure les sites substituts (il est
également conseillé de diviser par le nombre de sites substituts plus un).

Tableau 32 : Calcul du nombre annuel de visites d’un site de pêche par son
rayon d’attrait

Rayon d’attrait
% de pêcheurs à compter
Type de pêche Il existe 0 ou 1 site Il existe plus de 2 sites
(à l’intérieur du disque)
substitut substituts
Pêche classique (toutes eaux) 70% 30 km 15 km
Pêche classique (rivières) 35% 30 km 15 km
Truites (non migratrices) 46% 60 km 30 km
Salmonidés migrateurs 29% 60 km 30 km
Source : Spurgeon (2001), cité dans BAG (2003)

Nombre annuel de jours de pêche :


Ces données étaient marquées par une fourchette importante dans le manuel FWR. Une
enquête (NRA (1995), cité dans BAG (2003)) et une nouvelle étude (Spurgeon (2001), cité dans
BAG (2003)) ont permis de nouvelles estimations (avec toujours un important écart entre les
valeurs haute et basse) : 17 à 32 pour la pêche classique, 3 à 11 pour la pêche sportive.

Ces résultats pouvant cependant apparaître incertains, il est nécessaire de comparer


avec des données fiables sur des sites comparables, ou de vérifier qu’ils ne sont pas absurdes
(ne dépassant pas une capacité hypothétique du site, où les pêcheurs pêcheraient chaque jour,
coude à coude).

Canoë, sports nautiques, navigation de plaisance (rivières)


Le BAG propose d’enrichir les méthodes du guide FWR (qui nécessitaient beaucoup de
données locales, semblaient incertaines et complexes à mettre en œuvre), en fournissant des
chiffres de référence. Ce sont seulement des valeurs moyennes, à utiliser par défaut, qui sont
avancées (avec certes tous les inconvénients que de tels chiffres engendrent). La méthode du
rayon d’attrait est également étendue à ces activités, en tenant compte des sites substituts
(division du résultat obtenu par le nombre de sites substituts plus un).

76
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Tableau 33 : Répartition moyenne du nombre d’usagers d’une rivière ou d’un


canal, par usage constituant la raison de leur venue

Usage Pourcentage d’usagers


Pêche 6,6%
Contemplation 26,2%
Promenade / Randonnée 29,1%
Navigation de plaisance 6,6%
Canoë 0,8%
Source : Adamowicz (1995), données sur le Pays de Galles (cité dans BAG, 2003)

Tableau 34 : Nombre moyen de visites annuelles en bateau et canoë, par


type d’embarcation

Type d’embarcation Nombre moyen de visites par adulte et par an


Bateau privé 3,6
Bateau pour séjour ou restaurant 1,7
Canoë 6,1
Autres bateaux non motorisés 5,3
Sources : MAS Research, Marketing and Consultancy (1991), Garrod et Willis (1990), cité dans
BAG (2003)

Tableau 35 : Nombre annuel moyen de visites par type de rivière

Distance pour se Nombre moyen de visites Nombre moyen de


Type de rivière 50
rendre sur le site par adulte et par an visites
Rivière locale, peu connue, accès limité 8 km 0,18 9.000
Site d’importance régionale, accès
multiple, divers aménagements (parking, 30 km 0,12 80.000
toilettes, café, club sportif)
> 30 km
Site d’importance nationale, bon accès,
(en moyenne 40 0,11 130.000
attraction touristique, lieu de compétitions
km)
Source : Countryside Agency (1998), cité dans BAG (2003)

Baignade en côtes et estuaires


Méthode du rayon d’attrait : Les distances en-deçà desquelles un site donné draine des
visiteurs sont les mêmes que pour les usages récréatifs informels ; les nombres annuels de
visites sont différents.

Tableau 36 : Méthode du rayon d’attrait pour la baignade (côtes et estuaires)

Rayon d’attrait
Type de plage
Angleterre Pays de Galles
Petite plage, à l’accès limité, réputée pour son calme et sa tranquillité 30 km 15 km
Petite plage, très accessible, avec quelques équipements 50 km 25 km
Grande plage, avec animations et équipements 130 km 65 km
Nombre moyen de visites par adulte et par an, pour la baignade 9,75 15,7
Sources : CRN (1996), RPA (1997), Posford Duvivier (1991), Morgan & William (1995), cité dans
BAG (2003)

50
Estimé à partir d’une densité moyenne de 240 habitants/km² (il suffit d’une règle de 3 si la densité est différente)
77
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Convertir un nombre de visites par mois en un nombre de visites annuelles : Le BAG propose
des données spécifiques à l’usage baignade sur la répartition des visites selon le mois de
l’année (concentrés sur des mois proches de la période estivale).

Tableau 37 : Les proportions mensuelles des visites des baigneurs

Mois Angleterre Pays de Galles


Avril 6% 8%
Mai 19 % 13 %
Juin 19 % 12 %
Juillet 22 % 15 %
Août 23 % 21 %
Septembre 11 % 31 %
Sources : CRN (1996), cité dans BAG (2003)

Les méthodes concernant les aménités foncières et le non-usage sont présentées


directement dans le rapport.

78
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ANNEXE 8 : LES ETUDES DE PRIX HEDONISTES


Calcul au sens Limites de
Etude Contexte Etat des eaux Modèle Résultats
DCE l’étude
er
1 modèle : - Externalités
er Valeur totale de
1 modèle : 7,5% pour le positives de
Masse d’eau l’aménité du
Cours d’eau Taille de l’échantillon prix des l’aménagement
classée cours d’eau au
de taille ** habitations des berges
Artificielle ou centre de la ville
Prix moyenne, Qualité du modèle * avec incluses dans la
Fortement par une partie
hédonistes canalisé, (variable env. = l’éloignement distance à la
Modifiée 51 des valeurs
B Zuindeau, autrefois très distance à la rivière* ) (à chaque rivière.
(MEAFM), d’usage
V Fromon pollué, dans rue). Variable « façade
avec doute nd (contemplatif,
(1999) une petite ville 2 modèle : ravalée » non
(partie amont) nd récréatif), des
La Scarpe au patrimoine Taille de l’échantillon 2 modèle : intégrée.
et risque de valeurs d’option
(Douai) riche, aux ** +21,5% pour le Modèle linéaire
non atteinte (du même ordre).
quais Qualité du modèle ** prix des peu réaliste,
du bon état De nombreux
réaménagés. (variable env. = vue habitations question du
(partie aval). usages sont
sur la rivière) ayant vue sur nombre de rues à
absents.
la rivière. retenir.
Externalités de la
Augmentation
coulée verte
des prix des
incluses dans la
habitations
Rivière Masse d’eau distance à la
avec
Prix urbaine à classée Taille de l’échantillon Coût total généré rivière.
l’éloignement :
hédonistes faible débit. Fortement *** par la rivière Répartition
+9,3 % de la
B Zuindeau, Lit remanié. Modifiée, avec Qualité du modèle * (dans son état uniforme des
rue 1 à 2,
V Fromon Importance de risque faible présent) sur les services non
+5,3% de la
(1999) la coulée médiocre, (variable env. = prix des triviale sur un
rue 2 à 3,
L’Orge verte et des (classé MEFM distance à la rivière*) habitations milieu urbain
+3,8% de la
inondations. avec risque). polycentrique.
rue 3 à 4,
Question du
+2,9% de la
nombre de rues à
rue 4 à 5.
retenir.
Valeur totale de
Externalités
l’aménité du
négatives du
Prix Fleuve en son Masse d’eau Pas de cours d’eau sur le
paysage et du
hédonistes embouchure classée Taille de l’échantillon * variation des site par les
bruit incluses dans
B Zuindeau, (très large), Fortement Qualité du modèle prix avec la valeurs d’usage
la distance à la
V Fromon longé par de Modifiée, avec (non présenté) distance à la contemplatif et
rivière.
(2000) grands risque très fort rivière récréatif, des
Passage du
La Loire boulevards, (eutrophisatio (variable env. = (variable valeurs d’option
tramway (le long
(eaux de eau de n, apports N distance à la rivière*) « distance à la (du même ordre).
de l’eau) non pris
transition) mauvaise et P, rivière » non Cette valeur est
en compte.
(Nantes) qualité. morphologie). significative) nulle. De
Faible taille de
nombreux usages
l’échantillon.
sont absents.

51
* signifie que la distance à la rivière est exprimée en nombre de rues/carrefours à traverser pour s’y rendre.
79
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Calcul au sens Limites de


Etude Contexte Etat des eaux Modèle Résultats
DCE l’étude
er
er 1 modèle : Externalités
1 modèle (parties
Cours d’eau pas de Valeur totale de positives de
amont et aval) :
de petite taille, Masse d’eau variation des l’aménité du l’entretien des
Taille de l’échantillon
à débit classée prix avec la cours d’eau sur le espaces verts
***
Prix constant, Fortement distance à la site par les incluses dans la
Qualité du modèle *
hédonistes problèmes Modifiée, avec rivière valeurs d’usage distance à la
B Zuindeau, d’eutrophisati risque nd contemplatif et rivière.
2 modèle (partie nd
V Fromon on. Milieu (en terme de 2 modèle : - récréatif, des Taille de
amont) : nd
(2000) péri-urbain macropolluant 7,3% pour le valeurs d’option l’échantillon du 2
Taille de l’échantillon *
L’Erdre avec espaces s et prix des (du même ordre). modèle faible.
Qualité du modèle *
(Nantes) verts en d’hydrologie, habitations Cette valeur est Modèle linéaire
amont, milieu doute sur les avec nulle. De peu réaliste,
(variable env. =
urbain en pesticides) l’éloignement nombreux usages question du
distance à la rivière*
aval. (à chaque sont absents. nombre de rues à
dans les 2 cas)
rue). retenir.
er
Initial : 1 modèle :
fortement augmentation
Chacun
Petit cours modifiée des prix avec Taille de
représente le coût
d’eau (canalisée), er l’éloignement : l’échantillon initial
1 modèle (état initial) total généré par
canalisé, dans risque +10 % de la faible.
Prix : la rivière dans un
un bourg, d’eutrophisati rue 1 à 2, Le nombre de
hédonistes Taille de l’échantillon * état donné.
risques on, peu de +5,7% de la mutations
A Biscaut Qualité du modèle ** La différence
d’eutrophi- potentialités rue 2 à 3, nd réalisées dans
(2004) entre le 2 et le
sation. Le lit a biologiques nd +4,0% de la er l’état final semble
Ruisseau de 2 modèle (états 1 est le bénéfice
été rue 3 à 4. très faible et
Montvaux initial et final) : idem. engendré par le
reconstitué, Final : non fragilise fortement
(Châtel- nd passage de l’état nd
avec des fortement 2 modèle : le résultat du 2
Saint- (variable env. = initial à l’état final
mesures de modifiée, mais pas de modèle.
Germain) distance à la rivière* (essentiellement
gestion et risque élevé variation des Question du
dans les 2 cas) le changement de
d’entretien (données prix avec la nombre de rues à
la morphologie du
des berges manquantes distance à la retenir.
cours d’eau).
sur la qualité rivière dans
biologique) son état final.
Chacun
représente le coût
Etat initial : Question de
total généré par
pas de l’exploitation de la
Masse d’eau la rivière dans un
variation des variable
classée état donné.
prix avec la « distance »
Fortement La différence
Cours d’eau distance à la nd exprimée en
Modifiée, avec entre le 2 et le
moyen ayant Taille de l’échantillon rivière. er mètres pour le
Prix une qualité 1 est le coût
fait l’objet ** transfert.
hédonistes biologique qui engendré par le
d’efforts de Qualité du modèle ** Etat final : Risque de sous-
A Biscaut n’est pas passage de l’état
dépollution, augmentation représentation de
(2004) bonne. initial à l’état final.
traversant une (variable env. = des prix avec certaines classes
La Thur Le fait que ce soit
petite ville distance à la rivière, l’éloignement : dans l’échantillon
(Thann) Initial : classe un coût et non un
(8.000 en mètres) +10,5 % de initial (selon les
de qualité 2 bénéfice est
habitants). 250 à 500m, distance à la Thur
expliqué par les
+6% de 500 à et à une ZI).
Final : classe nombreux
750m, +4,2% Question du
de qualité 1B nouveaux
de 750 à nombre de rues à
arrivants
1.000m. retenir.
sensibles aux
inondations.

80
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ANNEXE 9 : LES EVALUATIONS CONTINGENTES


Changement de
Etude Contexte qualité Modèle Résultats Calcul au sens DCE Limites de l’étude
environnementale
Biais d’auto-sélection
(sur-représentation des
ménages en zone
94 à 110 polluée, absence de
Initial : nappe polluée
€1993/ménage/an ruraux, enquêtes
ponctuellement
(♣♣), à appliquer au réalisées dans la rue).
(nitrates, chlorures,
nombre de Scénario hypothétique
phytosanitaires) Bénéfice en terme de
ménages alimentés peu précis (aucune
(« eau de bonne valeurs d’usage AEP et
en eau potable par explication sur le
Evaluation Nappe qualité dans la plupart de legs pour les
cette nappe contenu du programme
contingente phréatique des communes ») usagers.
Echantillon (usagers). de préservation).
A Rozan, d’importance
*** / * Périmètre d’enquête
A Stenger, régionale Final : mise en place Bénéfice en terme de
Qualité 52 à 90 des non-usagers limité
M Willinger (surface de d’un programme de valeurs d’option AEP,
des €1995/ménage/an aux 2 villes de plus de
(1996) 2.800 km²), préservation de la d’existence et de legs
modèles (♣), à appliquer au 3.000 habitants,
La nappe sujette à des nappe (sans mesure pour les non-usagers.
*/* nombre de seulement en Alsace, à
de la plaine pollutions précise : « stopper les
ménages habitant moins de 5km de la
d’Alsace diffuses. pollutions actuelles et Mesures de type
les villes (de plus de limite AEP de la nappe.
empêcher l’apparition amélioration de l’état
3.000 habitants) à D’où la proposition de
de nouvelles chimique.
moins de 5km de la s’en tenir à ce petit
pollutions »), aspect
limite AEP de la périmètre pour intégrer
quantitatif non
nappe (non- une valeur de non-
abordé.
usagers). usage sans la
surestimer.
Corrélation des
variables non étudiée.
Bénéfice en terme de Biais d’échantillonnage
Agglomération
valeur d’usage AEP, (doute sur la méthode
dont l’AEP
valeurs d’option et de employée).
provient d’un 31 à 34
non-usage limitées à la
captage L’eau de la rivière €1996/ménage/an
Evaluation consommation de l’eau. Peu de données (56,
majeur. pouvant permettre Echantillon (♣), à appliquer au
contingente Résultat à appliquer à avec toutefois un très
D’autres cours une réserve de nombre de
A Brunel l’ensemble des cours bon R²).
d’eau secours passe d’une Qualité du ménages de
(1996) d’eau qui pourraient
pourraient qualité non requise modèle l’agglomération 52
L’Erdre satisfaire ce besoin , à Auteurs finalement
permettre une pour l’AEP à une ** approvisionnés en
(Nantes) redistribuer entre dubitatifs par rapport à
réserve de qualité suffisante eau potable par le
rivières. la valeur obtenue
secours en cas captage majeur.
Mesures de type (recommandant de ne
de pollution
amélioration de la pas l’utiliser dans une
grave.
qualité de l’eau. ACB).
Valeur difficilement
16 €1991/pêcheur/an, réutilisable dans une
à appliquer au ACB : peut-on
nombre de supprimer les quotas ?
Echantillon pêcheurs comment justifier cette
Evaluation Ressource devenant Bénéfice en terme de
Petites rivières * fréquentant le cours suppression par rapport
contingente suffisamment valeurs de l’usage
où est Qualité du d’eau. à un changement d’état
F Bonnieux abondante pour pêche au saumon,
pratiquée la modèle (7 €1991/ des eaux ?
(1991) justifier une d’option, de non-usage
pêche au (calcul pêcheur/an, en Faible nombre de
La Sée et suppression des pour une suppression
saumon. d’une intégrant les données.
la Sélune quotas de pêche des quotas.
moyenne) pêcheurs non Pêcheurs refusant le
favorables à la projet non intégrés
suppression des dans la valeur unitaire
quotas) (ce qui tend à
surestimer le résultat).

52
Qualité actuelle insuffisante pour l’AEP, susceptibles d’atteindre une qualité apte à la potabilisation, dans un
périmètre proche (i.e. peu éloigné de l’actuel unique captage).
81
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Changement de
Etude Contexte qualité Modèle Résultats Calcul au sens DCE Limites de l’étude
environnementale
Pas de changement
de qualité 34 €1991/pêcheur Aucune variation de Biais d’auto-sélection
Evaluation environnementale : pour accroître de qualité (réponses au
Echantillon
contingente Petite rivière où achats de berges 20% le linéaire de la environnementale, questionnaire par
F Bonnieux est pratiquée la supplémentaires (par zone de pêche, et aucun changement courrier).
Qualité du
(1991) pêche à la les associations de 30 €1991/pêcheur d’un paramètre Faible nombre de
modèle
La truite de mer. pêche) pour étendre pour une déterminant l’état des données.
Touques le augmentation de eaux. Modèle de faible
parcours de pêche 40%. Valeur non utilisable. qualité.
(de 20 et 40%).
Rivière de Amélioration de la Nombre de données
petite taille qualité de l’eau Echantillon très insuffisant : ce
Evaluation 7 €1996/pêcheur/an,
avec un permettant la résultat est une
contingente à appliquer au Bénéfice en terme de
barrage. Eaux réintroduction Qualité du moyenne de 10 valeurs
A Brunel nombre de valeur d’usage pêche,
de faible d’espèces de modèle positives.
(1996) pêcheurs valeurs d’option et de
diversité poissons disparues (calcul
L’Erdre fréquentant le cours non-usage.
piscicole, (brochet) par un d’une Valeur de mauvaise
(Nantes) d’eau
morphologie passage en classe de moyenne) qualité, à ne pas
modifiée. qualité 1B. utiliser.
Modifications Biais d’auto-sélection
Evaluation hydromorphologiques 7 à 20 (faible car période
Bénéfice en terme de
contingente ou hydrauliques €2001/pêcheur/an d’enquête étendue).
Section de valeur d’usage pêche,
F visibles. Passage (♣♣♣), à appliquer
cours d’eau de Echantillon valeurs d’option et de
Bonnieux, d’une pêche aux au nombre de Forte sensibilité au
29km. ** non-usage.
C Guerrier, salmonidés pêcheurs sur la véhicule de paiement
Fréquentation Qualité du
JP Fouet sédentaires par section (par défaut (association, taxe
locale. modèle Modifications
(2002) empoissonnement à 17% des pêcheurs d’habitation).
Nombreux sites hydromorphologiques
Le Lignon une pêche sportive de sportifs adhérents
substituts. ou hydrauliques
du Velay salmonidés aux AAPPMA du 90% des pêcheurs
visibles.
sédentaires département). interrogés fréquentent
sauvages. d’autres rivières.
3,5 à 7
Modifications €2001/pêcheur/an
Evaluation hydromorphologiques (♣♣), à appliquer au
contingente ou hydrauliques nombre de Bénéfice en terme de
Section de Echantillon
F visibles. Passage pêcheurs du valeurs de non-usage
cours d’eau de **
Bonnieux, d’une pêche aux département qui ne et d’option pêche. Risque de biais
29km. Qualité du
C Guerrier, salmonidés pratiquent pas sur d’inclusion sur les
Fréquentation modèle
JP Fouet sédentaires par la section Modifications réponses positives (non
locale. (calcul
(2002) empoissonnement à considérée (par hydromorphologiques vérifié).
Nombreux sites d’une
Le Lignon une pêche sportive de défaut 83% des ou hydrauliques
substituts. moyenne)
du Velay salmonidés pêcheurs sportifs visibles.
sédentaires adhérents aux
sauvages. AAPPMA du
département).
Bénéfice pour
Les poissons 7 à 14 l’ensemble des Léger biais d’auto-
Evaluation
sauvages (brochets, €1999/pêcheur/an pêcheurs avec sélection (faible taux de
contingente Echantillon
Territoire assez truites) peuvent vivre (♣♣♣), à appliquer distinction entre ceux réponse de l’enquête
C Armand, ***
large (tout un et se reproduire dans au nombre de pratiquant la pêche aux par courrier).
F Bonnieux Qualité du
bassin versant le milieu aquatique pêcheurs de la zone poissons sauvages Description insuffisante
(1999) modèle
par exemple). (alors qu’initialement d’étude (par défaut (valeurs d’usage, de l’aire géographique
Indre et
absents ou peu 2,6% de la d’option et de non- (biais d’inclusion) et de
Hérault
présents). population). usage) et les pêcheurs la situation initiale.
non-usagers.

82
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Changement de
Etude Contexte qualité Modèle Résultats Calcul au sens DCE Limites de l’étude
environnementale
3à7
Les poissons Léger biais d’auto-
Evaluation Echantillon €1999/pêcheur/an
sauvages (brochets, Bénéfice en terme de sélection (faible taux de
contingente ** (♣♣), à appliquer au
Territoire assez truites) peuvent vivre valeur de non-usage réponse de l’enquête
C Armand, Qualité du nombre de
large (tout un et se reproduire dans (individus qui ne par courrier).
F Bonnieux modèle pêcheurs non-
bassin versant le milieu aquatique pratiqueraient pas la Description insuffisante
(1999) (calcul usagers (par défaut
par exemple). (alors qu’initialement pêche aux poissons de l’aire géographique
Indre et d’une 14% des pêcheurs
absents ou peu sauvages). (biais d’inclusion) et de
Hérault moyenne) pratiquant sur la
présents). la situation initiale.
zone d’étude).
34,8
€2004/pêcheur/an
Bénéfice en terme de
Initial : cours d’eau (31,2 à 39,7) (♣), à
valeur d’usage pêche,
classé RNABE Echantillon appliquer au
Evaluation valeurs d’option et de
Cours d’eau de (nitrates, pesticides, * nombre de Faible nombre de
contingente non-usage.
plaine de taille morphologie, doute Qualité du pêcheurs personnes interrogées.
D4E
moyenne, en sur l’hydrologie) modèle fréquentant le cours
(2005) ème Mesures de type
2 catégorie. global d’eau (par défaut Biais d’inclusion.
Le Loir nitrates et pesticides,
Final : cours d’eau en ** 9% des ménages
morphologie, voire
bon état des communes
hydrologie.
riveraines du cours
d'eau).
11 à 14
Bénéfice en terme de
Evaluation Initial : classement du €2000/visite/pêcheur
valeur d’usage pêche à Les individus intègrent
contingente Vaste linéaire site en zone B (risque Echantillon (♣♣♣), à appliquer
pied, valeurs d’option et mal la différence entre
Bonnieux de côtes, avec faible) ou C (risque *** au nombre de
de non-usage. risques faible et élevé
et Appéré de nombreux élevé) Qualité du visites de pêcheurs
(ce biais hypothétique a
(2003) sites de pêche modèle à pied sur la zone
Mesures de type généré deux valeurs
Littoral à pied. Final : zone A (sans d’étude (moyenne
53 amélioration de la très proches).
breton risque) de 15,5
qualité de l’eau.
visites/pêcheur/an).
Echantillon de faible
taille et non
représentatif des
pêcheurs à pied de la
presqu’île de Rhuys :
beaucoup de touristes
occasionnels peu
impliqués et peu de
Bénéfice en terme de pêcheurs habitués
valeur d’usage pêche à (enquête en été lors
pied pour les pêcheurs d’une grande marée et
Evaluation Initial : classement du 24 €1996/ à pied, et de valeurs coupant une période
Echantillon
contingente Site site en zone B (risque personne/an (♣), à d’option et de non- d’interdiction de la
Davy emblématique faible) appliquer au usage (pêche à pied) pêche à pied).
Qualité du
(1998) pour la pêche à nombre de pour les autres Des usagers non
modèle
Presqu’île pied. Final : zone A (sans personnes usagers. pêcheurs ont été
54
de Rhuys risque) fréquentant le site. interrogés (70% de
Mesures de type l’échantillon) : ils
amélioration de la déclarent annoncer un
qualité de l’eau. CAP pour d’autres
activités, pour un usage
futur, pour les autres,
ou pour
l’environnement en
général.
Modèles de probit et
logit ordonnés
inadaptés.

53
Classes de qualité d’eau définies par la directive 91/492/CE.
54
Idem ligne précédente.
83
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Changement de
Etude Contexte qualité Modèle Résultats Calcul au sens DCE Limites de l’étude
environnementale
34,8
€2004/kayakiste/an
Bénéfice en terme de
Initial : cours d’eau (31,2 à 39,7) (♣), à
valeur d’usage kayak,
classé RNABE Echantillon appliquer au
Evaluation valeurs d’option et de
(nitrates, pesticides, nombre de
contingente Cours d’eau de non-usage.
morphologie, doute Qualité du kayakistes Faible nombre de
D4E plaine de taille
sur l’hydrologie) modèle fréquentant le cours personnes interrogées.
(2005) moyenne. Mesures de type
global d’eau (par défaut
Le Loir nitrates et pesticides,
Final : cours d’eau en ** 5% des ménages
morphologie, voire
bon état des communes
hydrologie.
riveraines du cours
d'eau).
Faible nombre de
Rivière de données.
Bénéfice total (et non
petite taille, Initial : Eaux Biais d’échantillonnage
16 à 21 marginal) en terme de
Evaluation longue de 85 impropres à la (interrogation des
Echantillon €1996/individu/an valeur d’option
contingente km, avec un baignade usagers récréatifs
(♣), à appliquer au baignade et de non-
A Brunel barrage. Eaux actuels : possible
Qualité du nombre d’individus usage.
(1996) impropres à la Final : Classe de demande pour la
modèle fréquentant les sites
L’Erdre baignade, qualité 1B, permettant baignade faussée).
** récréatifs du cours Mesures de type
(Nantes) morphologie une pratique sans Biais d’inclusion (entre
d’eau. amélioration de la
modifiée. risque de la baignade quelques plages et
qualité de l’eau.
Tourisme local. l’ensemble du cours
d’eau).
Bénéfice en terme de
Evaluation Accroissement des
valeur d’usage
contingente débits à l’aval d’un 6 à 11 Biais d’auto-sélection
Section de Echantillon promenade (un peu
F barrage (plus grandes €2001/usager/an (faible car période
cours d’eau de ** baignade), valeurs
Bonnieux, largeur, profondeur et (♣♣♣), à appliquer d’enquête étendue).
29km. Qualité du d’option et de non-
C Guerrier, vitesses de courant), au nombre
Fréquentation modèle usage.
JP Fouet permettant un d’usagers de la Forte sensibilité au
locale. (calcul
(2002) augmentation des section de cours véhicule de paiement
Nombreux sites d’une Modifications
Le Lignon ressources piscicoles d’eau (par défaut (association, taxe
substituts. moyenne) hydromorphologiques
du Velay et une diminution des 24% des habitants). d’habitation).
ou hydrauliques
algues.
visibles.
34,8
€2004/ménage/an Bénéfice en terme de
Initial : cours d’eau (31,2 à 39,7) (♣♣♣), valeur d’usage
classé RNABE Echantillon à appliquer au promenade, valeurs
Evaluation
(nitrates, pesticides, *** nombre de d’option et de non-
contingente Cours d’eau de
morphologie, doute Qualité du ménages usage.
D4E plaine de taille Biais d’inclusion.
sur l’hydrologie) modèle fréquentant le cours
(2005) moyenne.
global d’eau (par défaut Mesures de type
Le Loir
Final : cours d’eau en *** 45% des ménages nitrates et pesticides,
bon état des communes morphologie, voire
riveraines du cours hydrologie.
d'eau).
Scénario hypothétique
Bénéfice en terme de peu précis, pas de
Evaluation 30 à 66 valeur d’usages description claire du
Estuaire (eaux Echantillon
contingente « Entretien et €2003/ménage/an récréatifs informels changement de qualité
de transition) ***
D4E protection de (♣), à appliquer au (promenade, environnementale.
possédant une Qualité du
(2003) l’estuaire de l’Orne » nombre de observation des Risque de biais
faune et une modèle
Estuaire de (peu précis) ménages oiseaux), valeurs d’inclusion (aire d’étude
flore riches. *
l’Orne fréquentant le site. d’option et de non- non délimitée, possible
usage. don pour
l’environnement).

84
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Changement de
Etude Contexte qualité Modèle Résultats Calcul au sens DCE Limites de l’étude
environnementale
Scénario hypothétique
Bénéfice en terme de peu précis, pas de
Lac réservoir valeur d’usages description claire du
30 à 33
Evaluation très fréquenté, Echantillon récréatifs informels changement de qualité
€2003/ménage/an
contingente pour les « Entretien et *** (promenade, environnementale.
(♣), à appliquer au
D4E activités protection du lac du Qualité du observation des Risque de biais
nombre de
(2003) récréatives et Der » (peu précis) modèle oiseaux) et un peu d’inclusion (possible
ménages
Lac du Der l’observation * baignade, valeurs don pour
fréquentant le site.
des oiseaux. d’option et de non- l’environnement).
usage. Biais d’auto-sélection
de l’enquête sur site.
Evaluation Accroissement des
Sensibilité au véhicule
contingente débits à l’aval d’un 5 à 8,5 Bénéfice en terme de
Section de Echantillon de paiement
F barrage (plus grandes €2001/individu/an valeur de non-usage
cours d’eau de ** (association, taxe
Bonnieux, largeur, profondeur et (♣♣), à appliquer au des non-usagers.
29km. Qualité du d’habitation).
C Guerrier, vitesses de courant), nombre d’habitants
Fréquentation modèle
JP Fouet permettant un non-usagers du Modifications
locale. (calcul Risque de biais
(2002) augmentation des bassin versant (par hydromorphologiques
Nombreux sites d’une d’inclusion sur les
Le Lignon ressources piscicoles défaut 75% des ou hydrauliques
substituts. moyenne) réponses positives (non
du Velay et une diminution des habitants). visibles.
vérifié).
algues.
24 €2004/ménage/an
(19,7 à 30,4) (♣♣), à
appliquer au Valeur à ne pas
Initial : cours d’eau Bénéfice en terme de
nombre de appliquer à l’ensemble
classé RNABE valeur de non-usage
Evaluation Echantillon ménages non- des non-usagers de la
(nitrates, pesticides, des non-usagers.
contingente Cours d’eau de ** usagers des masse d’eau, mais
morphologie, doute
D4E plaine de taille Qualité du communes seulement aux
sur l’hydrologie) Mesures de type
(2005) moyenne. modèle riveraines du cours ménages non-usagers
nitrates et pesticides,
Le Loir ** d’eau (par défaut des communes
Final : cours d’eau en morphologie, voire
34% des ménages riveraines.
bon état hydrologie.
des communes Biais d’inclusion.
riveraines du cours
d'eau).
Faible biais
d’échantillonnage
(question des résidents
Initial : aucune
temporaires).
restauration ni 16 à 19 Bénéfice en terme de
Biais d’inclusion (au
entretien €1998/ménage/an valeurs d’usages
Evaluation moins 1/3 des CAP
Petit bassin Echantillon (♣♣), à appliquer au récréatifs informels,
contingente positifs).
versant (rivière Final : programme * nombre de d’option, de non-usage.
JF Arènes Questionnaire clair
principale de 19 existant de Qualité du ménages (résidents
(1998) mais long (risques de
km), en milieu restauration (10-15 modèle permanents) des Mesures de type
Bassin de non-écoute et
rural. km/an) et d’entretien * communes morphologie des
l’Arbas d’incompréhension).
(5-10 km/an) des riveraines des cours abords du cours
Présence de sites
cours d’eau, par des d'eau à restaurer. d’eau.
substituts non évaluée.
techniques manuelles
Modèle de faible qualité
(peu lisible, corrélations
de variables).

85
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EVALUER LES BENEFICES ENVIRONNEMENTAUX SUR LES MASSES D’EAU N° 05 – E08

Changement de
Etude Contexte qualité Modèle Résultats Calcul au sens DCE Limites de l’étude
environnementale
Biais d’échantillonnage
soulevant la question
de l’extension du
Bénéfice en terme de
résultat (nombre
valeur des usages
Initial : Eaux de d’habitants ou de
baignade, pêche à pied
qualité moyenne, visiteurs).
Evaluation et récréatifs informels,
Rade d’une momentanément 33 €1993/ménage/an Exclusion des touristes
contingente Echantillon valeur d’option et de
grande ville, mauvaises (♣♣), à appliquer au (minoration de
P Le Goffe, ** non-usage.
aux eaux (insalubrité) nombre de l’évaluation totale du
C Guerrier Qualité du (évaluation a minima
insalubres ménages riverains site).
(1994) modèle du bénéfice pour
(contamination Final : Eaux de (de la ville) Définition peu précise
La rade de *** passer au bon état).
microbienne) « bonne qualité » fréquentant le site. (entraînant une certaine
Brest
pour les usages (non subjectivité de la part
Mesures de type
quantifiée). des personnes
amélioration de la
enquêtées) du niveau
qualité de l’eau.
de qualité de l’eau final
dans le scénario
hypothétique.
Faible taille de
Evaluation
l’échantillon.
contingente Maintien du plan 4à7 Bénéfice en terme de
Lac réservoir Biais d’auto-sélection
B d’eau à niveau Echantillon €1991/ménage/an valeur de divers usages
(sur la Seine) (enquête en période
Desaigues constant au printemps * (♣), à appliquer au récréatifs (pêche,
très fréquenté estivale).
V Lesgards (du 01-04 au 30-06) Qualité du nombre de promenade, baignade,
(site Valeur regroupant
(1992) et en période de modèle ménages pratiquant planche à voile), valeur
d’importance plusieurs usages ; les
Lac de la vidange (à partir du * les usages d’option et de non-
nationale) proportions des
forêt 15-08) récréatifs sur le lac. usage.
différents usagers sont
d’Orient
spécifiques au site.
Biais d’auto-sélection
(enquête en période
Etang Travaux estivale).
méditerranéen d’assainissement Bénéfice en terme de Véhicule de paiement
30 à 33
emblématique (rejets domestiques, valeur de divers (la facture d’eau, même
Evaluation €1992/ménage/an
(sans proche industriels et pour les touristes et
contingente Echantillon (♣♣), à appliquer au usages récréatifs
substitut, le agricoles) pour (usages récréatifs étrangers qui
MA Rudloff ** nombre de
second de réduire la fréquente représentent 80% de
JM Salles
France en eutrophisation de
Qualité du ménages informels, baignade, l’échantillon) pouvant
(1992) modèle fréquentant les sites activités nautiques,
superficie) et l’étang (qu’un générer un biais
Etang de * récréatifs de l’étang pêche), valeur
très touristique, ramassage d’algues d’inclusion.
Thau (touristes et d’option et de non-
victime ou une aération de Biais d’ancrage (à
riverains).
d’eutrophisation l’eau ne suffisent à usage. travers l’annonce du
(« malaïgues ») enrayer). montant de la facture
d’eau et la carte de
paiement).

86
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EVALUER LES BENEFICES ENVIRONNEMENTAUX SUR LES MASSES D’EAU N° 05 – E08

Changement de
Etude Contexte qualité Modèle Résultats Calcul au sens DCE Limites de l’étude
environnementale
Enquête réalisée à la
suite d’une autre (sur la
baignade et la pêche à
pied), avec
incompréhension de la
différence et faible
implication des
individus.
Initial : apports en Bénéfice en terme de
Evaluation Biais d’échantillonnage
sels nutritifs sans 24 €1993/ménage/an valeurs de lutte contre
contingente Rade d’une Echantillon soulevant la question
eutrophisation (♣), à appliquer au l’eutrophisation (tous
P Le Goffe, grande ville, ** de l’extension du
nombre de usagers).
C Guerrier aux eaux Qualité du résultat (nombre
Final : eaux colorées ménages riverains
(1994) menacées modèle d’habitants ou de
par des algues, (de la ville) Mesures de type lutte
La rade de d’eutrophisation *** visiteurs). Exclusion
mortalité d’animaux fréquentant le site. contre
Brest des touristes
marins l’eutrophisation.
(minoration de
l’évaluation totale du
site).
Véhicule de paiement
modifié en cours
d’enquête et moins
naturel que la facture
d’eau.
Faible taille de
Evaluation l’échantillon.
contingente Biais d’auto-sélection
Lac réservoir Maintien du plan 10 à 12
B Echantillon (enquête en période
(sur la Seine) d’eau à niveau €1991/ménage/an Bénéfice en terme de
Desaigues * estivale).
très fréquenté constant au printemps (♣), à appliquer au valeur d’existence de
V Lesgards Qualité du Valeur patrimoniale à
(site (du 01/04 au 30/06) et nombre de l’écosystème (tous
(1992) modèle ne pas agréger par une
d’importance en période de vidange ménages usagers).
Lac de la * population de non-
nationale) (à partir du 15/08) fréquentant le site.
forêt usagers, mais par un
d’Orient nombre de ménages
qui fréquentent le site.
Fleuve dont les
abords
possèdent un
Biais lié à l’évaluation
niveau élevé de 10 à 22
du bien
biodiversité €1996/ménage/an
Bénéfice en terme de environnemental (peu
(végétale et (♣♣), à appliquer au
Protection des forêts valeurs de préservation familier des personnes
animale), mais nombre de
riveraines de la de la diversité interrogées).
Evaluation qui subissent ménages
Garonne (sur un biologique des forêts Biais d’inclusion (45%
contingente de fortes résidant à moins de
tronçon de 70km) : Echantillon riveraines de la des CAP positifs sont
JP perturbations 15km du cours
création de réserves ** Garonne (pour tous les identiques pour des
Amigues d’origine d’eau (tous les
naturelles, interdiction Qualité habitants à moins de programmes de
(1998) anthropique habitants).
de l’accès de certains des 15km du cours d’eau). protection sur des
Forêts (agglomération
sites, utilisation de modèles tronçons de 20km et
riveraines de Toulouse, NB : Le CAP des
techniques agricoles * Mesures de type 70km).
de la endiguement, ménages qui ne
moins polluantes, gel protection de la Effet de don constaté.
Garonne extension de fréquentent pas le
des terres en bordure biodiversité des Modèles explicatifs des
l’urbanisation, cours d’eau est de
de la Garonne. espaces naturels CAP de faible qualité
exploitation de 9,60
riverains du fleuve. (peu de variables
gravières, €1996/ménage/an
explicatives, R² assez
développement (non-usagers).
faibles).
de l’agriculture
et de la
sylviculture).

87
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Changement de
Etude Contexte qualité Modèle Résultats Calcul au sens DCE Limites de l’étude
environnementale
Fleuve dont les
abords
possèdent un
niveau élevé de
CAR de 210
biodiversité
€1997/ha/an (♣), à CAR peu utilisé (le CAP
(végétale et
appliquer à la lui est préféré).
animale), mais
superficie des Valeur assez
Evaluation qui subissent
espaces sur difficilement
contingente de fortes Echantillon Coût de la mise en
Mise en jachère ou en lesquels est mis en transférable car très
JP perturbations * œuvre du programme
réserve d’une bande œuvre le ancrée dans un
Amigues d’origine Qualité du de protection des forêts
de 50m de large en programme de contexte (elle dépend
(1998) anthropique modèle riveraines
bordure du fleuve protection. des pressions sur le
Forêts (agglomération (calcul (effets externes sur les
(sans obligation site d’étude, des
riveraines de Toulouse, d’une propriétaires subissant
d’entretien). NB : CAR de 380 à contraintes proposées
de la endiguement, moyenne) une contrainte).
460 €1997/ha/an aux propriétaires, et
Garonne extension de
pour les surfaces également des enjeux
l’urbanisation,
agricoles, et de 13 à liés à l’agriculture
exploitation de
43 €1997/ha/an pour locale).
gravières, 55
les autres (forêts) .
développement
de l’agriculture
et de la
sylviculture).

55
Ces deux valeurs ne semblent pas avoir été bâties de la même façon : elle s’apparente davantage à un calcul de
perte de production pour les agriculteurs, alors qu’il s’agirait d’une baisse d’utilité pour les autres propriétaires.
88
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ANNEXE 10 : LES ETUDES DE COUTS DE TRANSPORTS


Limites de
Etude Contexte Etat des eaux Modèle Résultats Calcul au sens DCE
l’étude
42 à 61 €1991/jour de Bénéfice total du site
Caractéristique
pêche (♣♣), à appliquer pour l’usage pêche au
majeure : Recensement très
Méthode au nombre annuel de saumon, à l’état des
importante précis des coûts
des coûts Petites jours de pêche au eaux donné
remontée de Echantillon des pêcheurs.
de rivières où saumon (bénéfices des
salmonidés ** Absence des
transports est supplémentaires (ou au nouveaux
migrateurs. Qualité du coûts
F pratiquée nombre de nouveaux pratiquants).
RNABE faible modèle d’opportunité du
Bonnieux la pêche pêcheurs multiplié par
sur la Sée, (non temps.
(1991) au un nombre moyen de A comparer au
élevé sur la présenté) Modèle de coûts
La Sée et saumon jours de pêche par an bénéfice total dans un
Sélune (du pied de transports non
la Sélune (47)). autre état des eaux
du barrage à présenté.
170 €1991/pêcheur/an de pour obtenir un
l’embouchure).
dépenses de matériel. bénéfice marginal.
Bénéfice total du site
24 €1991/jour de pêche
Caractéristique pour l’usage pêche à
(♣♣), à appliquer au Recensement très
Méthode majeure : la truite de mer, à
nombre annuel de jours précis des coûts
des coûts Petite importante l’état des eaux donné
Echantillon de pêche à la truite de des pêcheurs.
de rivière où remontée de (bénéfices des
** mer supplémentaires (ou Absence des
transports est salmonidés nouveaux
Qualité du au nombre de nouveaux coûts
F pratiquée migrateurs. pratiquants).
modèle pêcheurs multiplié par d’opportunité du
Bonnieux la pêche à La Touques
(non un nombre moyen de temps.
(1991) la truite de atteindra A comparer au
présenté) jours de pêche par an Modèle de coûts
La mer probablement le bénéfice total dans un
(31)). de transports non
Touques bon état en autre état des eaux
150 €1991/pêcheur/an de présenté.
2015. pour obtenir un
dépenses de matériel.
bénéfice marginal.
Modélisation
économétrique
Méthode
Cours d’eau à présentant des
des coûts Section
l’aval d’un limites notables :
de de cours Bénéfice total du site
barrage. modèle de coûts
transports d’eau de 25 €2001/visite/ pêcheur pour l’usage pêche
Présence Echantillon de transports
F 29km. (♣), à appliquer au aux salmonidés
d’algues, ** fondé sur des
Bonnieux, Fréquen- nombre de visites de sédentaires, à l’état
difficulté de Qualité du valeurs prédites
C tation nouveaux pêcheurs sur des eaux donné
survie des modèle (procédure en
Guerrier, locale. la section (moyenne de (bénéfices des
salmonidés * deux temps),
JP Fouet Nombreux 17 visites/an). nouveaux
sédentaires stratification
(2002) sites pratiquants).
(RNABE sur endogène et
Le Lignon substituts.
l’hydrologie). troncature en zéro
du Velay
des valeurs non
prises en compte.
Présence de
Bénéfice total du site
Méthode seuils,
Echantillon 11 à 13,4 €2004/visite/ pour l’usage pêche
des coûts Cours eutrophisation. Faible taille
* pêcheur (♣), à appliquer classique (aux
de d’eau de RNABE d’échantillon.
Qualité du au nombre de visites de poissons blancs), à
transports plaine de (nitrates, Coûts
modèle nouveaux pêcheurs sur l’état des eaux donné
D4E taille pesticides, d’équipement non
global la section (moyenne de (bénéfices des
(2005) moyenne morphologie, pris en compte.
** 38 visites/an). nouveaux
Le Loir doute sur
pratiquants).
l’hydrologie).

89
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Limites de
Etude Contexte Etat des eaux Modèle Résultats Calcul au sens DCE
l’étude
Faible taille de
l’échantillon.
Limites du
Changement de
modèle :
Méthode la morphologie
hypothèse
des coûts du cours d’eau Bénéfice marginal
2,4 à 2,6 €1994/visite/ d’indépendance
de Rivières (suite à la mise pour l’usage pêche,
Echantillon pêcheur (♣), à appliquer entre les choix,
transports en leur en place de pour le changement
* au nombre de visites de variables
B Desai- partie barrages). d’état des eaux donné
Qualité du pêcheurs sur le site où qualitatives
gues, V amont, en (qui est un coût
modèle le changement a lieu faussant
Lesgards, milieu Initial : eaux marginal si
* (moyenne de 23 l’estimation.
D Liscia rural. vives l’écoulement des eaux
visites/an). Estimation
(1998) est amélioré).
dépendante des
La Creuse Final : eaux
emplacements
calmes
des sites, ce qui
rend le transfert
de valeur délicat.
Méthode
Vaste Non précisé : Stratification
des coûts 55 €2000/visite/ pêcheur
linéaire de soit en zone de Bénéfice total du site endogène non
de Echantillon (♣♣), à appliquer au
côtes, risque faible ou pour l’usage pêche à prise en compte
transports *** nombre de visites de
avec de élevé, soit en pied, à l’état des eaux (rien n’est par
Bonnieux Qualité du nouveaux pêcheurs à
nombreux zone sans donné (bénéfices des ailleurs précisé
et Appéré modèle pied sur la zone d’étude
sites de risque (par nouveaux sur la troncature
(2003) * (moyenne de 13 à 19
pêche à défaut en zone pratiquants). en zéro des
Littoral visites/an).
pied sans risque). valeurs).
breton
Echantillon de
faible taille et non
représentatif des
pêcheurs à pied
de la presqu’île de
Rhuys (70% de
Bénéfice total du site non pêcheurs) :
Méthode
pour l’usage pêche à beaucoup de
des coûts
Site Risque sanitaire Echantillon 230 €1996/personne/an pied (30% des touristes
de
emblémati sur le site de (♣), à appliquer au fréquentants) et les occasionnels peu
transports
que pour pêche à pied Qualité du nombre de nouveaux autres usages, à l’état impliqués et peu
Davy
la pêche à (zone en classe modèle individus fréquentant le des eaux donné de pêcheurs
(1998)
pied B). * site. (bénéfices des habitués.
Presqu’île
nouveaux Stratification
de Rhuys
pratiquants). endogène non
prise en compte
(rien n’est par
ailleurs précisé
sur la troncature
en zéro des
valeurs).
Cours
Méthode
d’eau de
des coûts
montagne 15 à 21 €1994/visite/
de Bénéfice total du site
à eaux Cours d’eau en Echantillon kayakiste (♣), à Faible taille
transports pour l’usage kayak, à
vives, sa partie amont, * appliquer au nombre de d’échantillon.
B Desai- l’état des eaux donné
dans des sans Qualité du visites de nouveaux Coûts
gues, V (bénéfices des
gorges, modification de modèle kayakistes sur la section d’équipement non
Lesgards, nouveaux
en milieu sa morphologie. * (moyenne de 17 à 21 pris en compte.
D Liscia pratiquants).
rural. Peu visites/an).
(1998)
de sites
La Sioule
substituts.

90
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Limites de
Etude Contexte Etat des eaux Modèle Résultats Calcul au sens DCE
l’étude
Présence de
Méthode seuils, 6,4 à 10,4 €2004/visite/
Echantillon Bénéfice total du site
des coûts Cours eutrophisation. kayakiste (♣), à Faible taille
pour l’usage kayak, à
de d’eau de RNABE appliquer au nombre de d’échantillon.
Qualité du l’état des eaux donné
transports plaine de (nitrates, visites de nouveaux Coûts
modèle (bénéfices des
D4E taille pesticides, kayakistes sur la section d’équipement non
global nouveaux
(2005) moyenne morphologie, (moyenne de 55 pris en compte.
* pratiquants).
Le Loir doute sur visites/an).
l’hydrologie).
Modélisation
économétrique
Méthode
Cours d’eau à présentant des
des coûts Section
l’aval d’un limites notables :
de de cours 14 €2001/visite/
barrage. Bénéfice total du site modèle de coûts
transports d’eau de promeneur (♣), à
Présence Echantillon pour l’usage de transports
F 29km. appliquer au nombre de
d’algues, ** promenade, à l’état fondé sur des
Bonnieux, Fréquen- visites de nouveaux
difficulté de Qualité du des eaux donné valeurs prédites
C tation promeneurs sur la
survie des modèle (bénéfices des (procédure en
Guerrier, locale. section
salmonidés * nouveaux deux temps),
JP Fouet Nombreux (moyenne de 19
sédentaires pratiquants). stratification
(2002) sites visites/an).
(RNABE sur endogène et
Le Lignon substituts.
l’hydrologie). troncature en zéro
du Velay
des valeurs non
prises en compte.
Présence de
Méthode seuils, 14,1 à 17 €2004/visite/ Bénéfice total du site
Echantillon
des coûts Cours eutrophisation. promeneur (♣♣♣), à pour l’usage
** Taille d’échantillon
de d’eau de RNABE appliquer au nombre de promenade, à l’état
Qualité du et modèles
transports plaine de (nitrates, visites de nouveaux des eaux donné
modèle économétriques
D4E taille pesticides, promeneurs sur le site (bénéfices des
global corrects.
(2005) moyenne morphologie, (moyenne de 43 nouveaux
***
Le Loir doute sur visites/an). pratiquants).
l’hydrologie).
Aménagements Bénéfice total du site
Méthode Estuaire pour la balade pour les usages
41 à 48 €2003/visite
des coûts (eaux de et l’observation récréatifs informels Stratification
Echantillon /usager (♣♣), à
de transition) de la nature. (promenade, endogène et
*** appliquer au nombre de
transports possédant Risques observation des troncature en zéro
Qualité du nouveaux usagers
D4E une faune chimique et oiseaux), à l’état des des valeurs non
modèle récréatifs informels
(2003) et une biologique eaux donné prises en compte
* (environ 11 à 16
Estuaire flore avérés de non (bénéfices des dans le modèle.
visites/an).
de l’Orne riches. atteinte du bon nouveaux
état. pratiquants).
Lac
Bénéfice total du site
réservoir Donnée de
Méthode pour les usages
très Aménagements 20 à 22 €2003/visite qualité : taille
des coûts récréatifs informels
fréquenté, pour la balade Echantillon /usager (♣♣♣), à d’échantillon
de (promenade,
pour les et l’observation *** appliquer au nombre de suffisante, site
transports observation des
activités des oiseaux. Qualité du nouveaux usagers emblématique,
D4E oiseaux), à l’état des
récréa- Risque avéré de modèle récréatifs informels stabilité des
(2003) eaux donné
tives et non atteinte du *** (environ 7 à 15 résultats des
Lac du (bénéfices des
l’observa- bon état. visites/an). modélisations
Der nouveaux
tion des économétriques.
pratiquants).
oiseaux.

91
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Limites de
Etude Contexte Etat des eaux Modèle Résultats Calcul au sens DCE
l’étude
Pas de prise en
compte de la
stratification
Initial : Classe endogène.
de qualité B des Modèle en
eaux de situation finale
baignade (selon établi à partir des
Rade
Méthode DDASS) (qualité déclarations des
d’une Bénéfice marginal
des coûts moyenne, usagers sur le
grande 21 €1996/personne/an pour les usages de la
de problèmes Echantillon nombre de visites
ville, aux (♣), à appliquer au rade de Brest
transports d’insalubrité) ** supplémentaires
eaux nombre de personnes (baignade, pêche à
P Le Qualité du qu’ils feraient (ce
insalubres résidant à moins de pied et récréatifs
Goffe Final : Classe modèle qui le fragilise).
(conta- 30km d’un site de la informels), pour le
(1996) de qualité AB * Surplus estimé à
mination rade. changement d’état
Rade de des eaux de partir de la
micro- des eaux donné.
Brest baignade (selon multiplication de
bienne)
DDASS) deux modèles
(annulant les (explication du
risques nombre de visites
sanitaires). et de la probabilité
de visiter), ce qui
semble très
délicat.
Biais
d’échantillonnage
(le transfert
nécessite parmi
Rivière de
les usagers
petite
récréatifs 1/3 de
taille,
pêcheurs et 2/3 de
longue de
A l’état initial : promeneurs).
85 km, Initial : cours
2,40 €1996/visite/ Surplus
avec un d’eau en partie
ménage (♣) regroupant des
Méthode barrage. fortement La première valeur est
valeurs par
des coûts Eaux de modifié, avec le bénéfice total du
Echantillon De l’état initial à l’état ménage et par
de mauvaise risque (état site pour les usages
final : individus (valeur
transports qualité, chimique, récréatifs, à l’état des
Qualité du 0,10 €1996/visite/ ménage par ménage par
A Brunel morpholo hydrologie) eaux donné.
modèle défaut).
(1996) gie
* A appliquer au nombre Faible taille de
L’Erdre modifiée. Final : même La seconde valeur est
annuel de visites de l’échantillon.
(Nantes) Tourisme morphologie, un bénéfice marginal.
nouveaux ménages sur Seconde valeur
local, eaux de classe
le site (moyenne de 79 bâtie sur une
agglomér de qualité 1B
visites/an). variation
ation
hypothétique et
proche
infondée de la
(site de
perception de la
proximité).
qualité : seconde
valeur de très
mauvaise
qualité.

92
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Limites de
Etude Contexte Etat des eaux Modèle Résultats Calcul au sens DCE
l’étude
Faible taille
d’échantillon.
Nombreuses
difficultés :
beaucoup de
substituts très
dispersés (aucun
habitué dans
l’échantillon),
Débit parfois visites dans le Lot
insuffisant ; une à but multiple,
modulation autres activités
différente par le pratiquées durant
Cours  Si le nombre de jours
barrage la location
d’eau de navigables est supérieur
permettrait (nombre de jours
plaine, se à 5 : 444 €1999/ semaine
l’extension de la navigués inférieur
prêtant à de location de bateau
Méthode pratique de la à la durée de
l’activité (♣),
des coûts navigation de Echantillon Bénéfice total du site location).
« naviga-
de plaisance au * pour l’usage house- Le surplus
tion de  Si le nombre de jours
transports printemps et en Qualité du boat (bénéfices des estimé est celui de
plaisance navigables est de 3,5 :
Amigues automne. modèle nouveaux vacances dans le
», mais 64 €1999/ semaine de
(2001) Le Lot est pratiquants). Lot (avec une
avec des location de bateau (♣),
Le Lot classé MEFM semaine de
difficultés
sur sa partie location de
liées à un à appliquer au nombre
navigable, avec bateau). Il intègre
débit de semaines de location
un RNABE plus donc des activités
variable. supplémentaires.
fort (i.e. plus de pratiquées
paramètres pendant la période
déclassants) à de location, et
l’aval. surtout des
activités
pratiquées dans le
Lot hors
plaisance.
Stratification
endogène et
troncature en zéro
des valeurs non
prises en compte.

93
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ANNEXE 11 : COMPARAISON DES BENEFICES ENVIRONNEMENTAUX (FRANCE ET DISTRICTS


HYDROGRAPHIQUES)

Il s’agit de présenter les calculs qui ont permis une comparaison à l’échelle nationale de
l’ensemble des bénéfices environnementaux (supposés issus de l’atteinte du bon état des
eaux). Les estimations sont présentées par usage.

Usage AEP
Les ménages
Deux types de situation sont à distinguer pour l’usage AEP :
 Par rapport aux pratiques existantes (même ressource).
 Par rapport à la création de cet usage (le bon état des eaux atteint par des mesures DCE
permet une nouvelle station AEP qui n’existait pas).

Une estimation globale est possible seulement par rapport à l’usage existant. Le second,
qui concerne l’étude sur l’Erdre (Brunel, 1996), ne peut qu’être appliqué sur un cas particulier,
car il est fortement ancré dans un contexte très spécifique. L’évaluation portait sur la création
d’une réserve de secours en cas de pollution grave de la ressource majeure qu’était la Loire. La
valorisation concernait l’agglomération de Nantes. Recenser les rivières dont l’eau n’est pas
apte (pour l’AEP) dans des zones où les eaux souterraines sont classées RNABE ne serait pas
fidèle à l’origine de la valorisation non marchande.

Pour l’usage existant, les valorisations envisageables sont :


 MEC, à travers le CAP pour le bon état (BE) de la ressource (pour cet usage).
 Méthode des coûts évités, à travers les surcoûts de traitement (pour nitrates et
pesticides), la protection des captages, ou encore l’interconnexion de plusieurs
systèmes. Ces surcoûts ont été évalués par certaines agences de l’eau, des coûts
unitaires sont disponibles.

Des applications peuvent alors être effectuées sur des districts hydrographiques, sous de
multiples hypothèses :
 Surcoûts de traitement dus à la pollution extraits des Etats des Lieux (valeur haute du
bénéfice lié à l’atteinte du bon état, toute la pollution est éliminée).
 Calcul non marchand limité aux eaux souterraines et à leur état chimique (par l’étude sur
la nappe d’Alsace).
 Homogénéité de la densité de population entre masses d’eau : le nombre de foyers
usagers est estimé au pro rata du nombre de masses d’eaux souterraines RNABE sur
l’ensemble des masses d’eaux souterraines du district, et ramené à la proportion d’eaux
distribuées d’origine souterraine (sur le bassin versant).
 Valeur de référence : 94 à 110 €1993/foyer/an (soit 111 à 130 €2004/foyer/an).
 Nombre de personnes par ménage de 2,5 (chiffre INSEE 2004 : 2,49).
 Si les données marchandes ne sont pas disponibles dans les EdL, elles peuvent être
estimées en appliquant les coûts unitaires de traitement des nitrates et pesticides aux
quantités prélevées (ramenées au pro rata du nombre de masses d’eau concernées).
Ces valeurs sont en italique (elles concernent LB et RM&C).

Il a été vu que le transfert de la valeur obtenue pour la nappe d’Alsace nécessitait des
contextes proches, surtout quant à la surface de la masse d’eau souterraine. Celle-ci était de
2.800 km² ; pour ce calcul seules les masses d’eau souterraines dont la surface excède 1.400

94
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km² (la limite est arbitrairement fixée à la moitié pour ne pas retenir les ME de superficies trop
petites).
Le ratio du nombre de ME à risque de surface supérieure à 1.400 km² sur le nombre de
ME à risque est cependant seulement connu pour les bassins SN (2/3), RM (7/16) et AP (5/17).
Ces fractions seront transférées sur les autres bassins (i.e. entre 30% et 2/3), ce qui explique
les plus grandes amplitudes de résultats.
Par ailleurs, les non-usagers ne seront pas pris en compte, car il faudrait déterminer le
nombre d’habitants de villes de plus de 3.000 habitants dans un périmètre de 5km autour de la
ME souterraine.

Tableau 38 : Bénéfices liés au passage au bon état des eaux souterraines


mobilisées pour l’AEP

AG
SN RM AP Planistat EdL LB RM&C France
(2000) (2004)
Par les coûts 125 6,5 100 280
15 M€/an - 72 M€/an 46 M€/an
d’évitement M€/an M€/an MF/an M€/an
Foyers 0,16 à 4,5 à
1,9 0,25 0,52 0,0055 1,2 à 2,7 0,47 à 1
Calcul (millions) 0,36 6,73
non- 210 à 133 500 à
28 à 33 58 à 68 18 à 47 52 à 130
marchand Bénéfice 247 3 MF/an à 350 875
M€/an M€/an M€/an M€/an
M€/an M€/an M€/an
Sources : EdL (2004), Touaty et Comolet (Planistat) (2000), Rozan, Stenger et Willinger (1996)

Il faut noter pour le district AG une nette différence dans le nombre de ménages pris en
compte entre l’étude réalisée par Planistat et l’approche que nous avons choisie. Planistat
s’était en effet limité aux 5.500 ménages « potentiellement affectés par la perte de sources
d’eau potable ». Mais le bénéfice unitaire extrait de l’étude sur la préservation de la nappe
d’Alsace comprend bien l’ensemble des personnes dont l’AEP provient de la nappe en question
(qu’elles subissent ou non des gênes).

Eau industrielle
Cet usage concerne les prélèvements en eau et l’AEP des industriels. L’évaluation va
porter sur les industriels ne modifiant pas leurs pratiques si l’état des eaux s’améliore :
 MEC, à travers le CAP des industriels pour atteindre le BE, avec un mode d’utilisation
de la ressource en eau identique (donnée inexistante).
 Méthode des coûts évités, à travers les surcoûts de traitement. Ces surcoûts ont été
évalués par certaines agences de l’eau.

Il n’est pas possible d’estimer un bénéfice non marchand, par absence de données de
référence. L’AESN (2003) a réalisé une étude sur l’eau industrielle. Le surcoût lié à la mauvaise
qualité de l’eau est estimé à 1% des dépenses totales pour l’eau. Ce chiffre peut paraître faible
mais 85% des eaux sont utilisées pour le refroidissement, et le traitement des eaux est de toute
façon systématique pour obtenir une eau de très bonne qualité.

Il est ajouté que les achats des industriels au réseau AEP sont davantage dus à la
situation géographique qu’à un défaut de qualité d’eau du milieu naturel (limitant ainsi
l’évaluation aux industriels ne changeant pas leurs pratiques, sans tenir compte de ceux qui
passent d’un approvisionnement par le réseau AEP à un prélèvement dans le milieu). L’AESN a
95
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calculé les surcoûts sur la base d’un traitement primaire (filtration, décantation) des eaux de
surface pour le refroidissement : total de 15 à 20 M€/an.

L’AERM propose aussi une estimation, fondée sur l’hypothèse que le coût de
prélèvement en eau de surface coûte plus cher à l’industriel qu’un prélèvement en eau
souterraine car l’eau est de moins bonne qualité. C’est donc un surcoût « par rapport à une
situation optimale où l’eau superficielle serait de qualité identique à celle de l’eau souterraine »
(AERM, 2004). Cette approche par substitution de la ressource surestime les surcoûts réels dus
à la pollution : le résultat est de 3,6 M€/an (soit 7% des dépenses des industriels pour le
prélèvement en eau).

L’estimation de ces surcoûts ou des dépenses totales pour l’eau des industriels ne
figurent toutefois pas dans les autres EdL. Toute évaluation paraît bien difficile compte tenu des
spécificités industrielles régionales et des écarts de dépenses pour l’eau entre les types
d’industries. Le ratio entre surcoûts des industriels et surcoûts des ménages obtenu en SN (à
savoir 15/125) peut être appliqué en première approche (en ayant conscience de l’imprécision
d’une telle estimation).

Tableau 39 : Bilan des bénéfices marchands et non-marchands pour l’usage


AEP
56
SN RM AP AG LB RM&C France
Surcoûts
125 M€/an 15 M€/an 6,5 M€/an 16 M€/an 72 M€/an 46 M€/an 280 M€/an
dus à la
Ménages

(32-36 %) (29-32 %) (9-10 %) (25-45 %) (17-34 %) (25-44 %) (24-34 %)


pollution
Bénéfice 210 à 247 28 à 33 58 à 68 18 à 47 133 à 350 52 à 130 500 à 875
non- M€/an M€/an M€/an M€/an M€/an M€/an M€/an
marchand (60-64 %) (60-64 %) (89-90 %) (50-72 %) (62-81 %) (50-72 %) (61-73 %)
Industries

Surcoûts
15 M€/an 3,6 M€/an 0,8 M€/an 1,9 M€/an 8,6 M€/an 5,5 M€/an 35,5 M€/an
dus à la
(4 %) (7-8 %) (1 %) (3-5 %) (2-4 %) (3-5 %) (3-4 %)
pollution

815,5 à
Total usage 350 à 387 46,6 à 51,6 65,3 à 75,3 35,9 à 64,9 213,6 à 103,5 à
1.190,5
AEP M€/an M€/an M€/an M€/an 430,6 M€/an 181,5 M€/an
M€/an
Légende : Les pourcentages sont établis à partir de la valeur basse des bénéfices non
marchands. En italique figurent des données estimées de façon assez peu précise

Les bénéfices non marchands apparaissent comme une composante majeure du


bénéfice total (globalement de 60% à 75%). Si les données sur les surcoûts industriels
ne sont pas développées dans tous les bassins, ce ne semble pas pour autant une
priorité – étant donnés les deux districts hydrographiques sur lesquels une valeur est
présentée (3% et 4% des bénéfices totaux). Il faut aussi préciser que si les surcoûts
correspondent à l’ensemble de l’usage AEP, les calculs non marchands sont limités
aux eaux souterraines (sans tenir compte de l’AEP par les eaux superficielles).

56
Ont été conservés les surcoûts de traitement AEP pour les ménages de l’étude Planistat (Touaty et Comolet,
2000) et le bénéfice non marchand estimé selon notre approche.
96
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Usage agricole
Les usages de l’eau sont pour l’agriculture l’irrigation et l’abreuvage des troupeaux. Ces
eaux ne faisant toutefois pas l’objet d’un traitement suite au prélèvement, l’atteinte du bon état
n’induit pas de valorisation pour cet usage. Il n’existe par ailleurs pas de valeur non
marchande d’un tel changement de qualité environnementale pour les agriculteurs.

Le manuel FWR (1996) propose de calculer trois bénéfices marchands (usage irrigation)
pour une amélioration de la qualité de l’eau :
 Prélèvement direct dans le cours d’eau (remplaçant un prélèvement en eaux
souterraines plus coûteux.
 Meilleur rendement d’une culture (irrigation par une eau de meilleure qualité), calculé par
le pourcentage d’augmentation du rendement.
 Amélioration de la qualité de l’eau permettant un changement de culture.

Le guide ne propose cependant pas une méthode d’évaluation globale ; il faut procéder
au cas par cas, pour chaque surface cultivée. Cela n’a débouché sur aucune application au
Royaume-Uni, le montant obtenu semblant dérisoire par rapport aux moyens à déployer pour
l’obtenir.

Navigation et pêche commerciales


Tout comme pour l’agriculture, il n’existe pas pour ces usages productifs de valeur non
marchande. Les méthodes des coûts d’évitement ou de restauration n’apportent rien, car il
n’existe pour ces types d’usagers aucun coût de cet ordre. Les seules estimations
envisageables seraient relatives à un développement de ces activités : nouveaux parcours de
navigation57 (suite à la rupture d’un seuil), nouvelles zones de pêche. Les méthodes étudiées
sont toutefois disjointes de ce genre de calcul.

Conchyliculture
Les bénéfices pour la conchyliculture peuvent être évalués de la façon suivante :
 MEC, à travers le CAP des conchyliculteurs pour atteindre le BE (donnée inexistante).
 Méthode des coûts évités, à travers les surcoûts de traitement dus à la pollution.

L’étude réalisée sur le littoral breton (Binet, 1997) fait état de coûts de purification
compris entre 0,06 et 0,18 €1995 par kg d’huîtres produites58. La directive 91/492/CE définit 4
classes de qualité d’eau : A, B, C et D. Il est supposé dans cette étude qu’en classe A, il n’y a
aucun coût dû à la pollution. La valeur basse correspond au surcoût unitaire en zone B, et la
valeur haute au surcoût unitaire en zone C.

Il n’est cependant pas possible de connaître la production annuelle par zone. La


production nationale d’huîtres en 2003 était de 129.300 tonnes d’huîtres (Comité National
Conchyliculture (CNC), 2003). Etant donné que pratiquement toutes les masses d’eau côtière et
de transition sont classées à risque (EdL, 2004), la valeur basse de coût de purification (0,07
€2004/kg) sera appliquée à toute la production59 (la valeur haute surestimerait largement le
surcoût total).
57
Il peut aussi s’agir d’une restriction de ces parcours et donc d’un coût
58
La mytiliculture n’étant pas comprise dans ce coût unitaire, l’application portera uniquement sur les huîtres, sans
tenir compte des moules.
59
En supposant un lien direct entre caractérisation du risque et classes de qualité (selon la directive 91/492/CE)
97
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Tableau 40 : Surcoûts dus à la pollution pour la production d’huîtres

SN RM AP AG LB RM&C France
Production 16.500 t/an Peu 54.000 t/an 54.000 t/an 4.800 t/an 129.300 t/an
Non
concerné par
Surcoût 1,1 M€/an concerné 3,8 M€/an 3,8 M€/an 0,3 M€/an 9 M€/an
les huîtres
Sources : EdL (2004), CNC (2003), Binet (1997)

Navigation de plaisance
Seules les méthodes d’évaluation par la demande présentent un intérêt dans le calcul
des bénéfices :
 MEC, à travers le CAP des plaisanciers (pratiquants) pour atteindre le BE (donnée
inexistante).
 MCT, à travers le surplus des nouveaux plaisanciers pour cette pratique au BE
(estimation de la hausse de fréquentation générée par l’atteinte du BE des eaux).

Le premier calcul n’est pas possible par manque de donnée. Le second est difficile à
aborder dans la mesure où l’évaluation du nombre de nouveaux plaisanciers (dont la décision
est directement induite par l’atteinte du bon état) n’est pas immédiate. La tendance serait même
de ne pas tenir compte de cet aspect quantitatif, tant il est complexe à cerner (même
localement).

Pêche de loisirs
La « pêche de loisirs » regroupe sous une même dénomination plusieurs pratiques :
pêche classique en eau douce, pêche sportive (salmonidés migrateurs par exemple), pêche à
pied, pêche en mer (pêche aux lignes ou aux engins (filets, casiers, nasses), depuis le rivage
ou d’un navire, pêche en plongée).
Les méthodes concernées sont :
 Pour les usagers actuels : MEC, à travers le CAP des pêcheurs pour atteindre le BE.
 Pour les nouveaux usagers : MCT, à travers le surplus des nouveaux pêcheurs pour
cette pratique au BE.

La MCT apporte des valeurs de référence uniquement pour les nouveaux usagers. Ce
calcul fait aussi partie des bénéfices ; la difficulté est d’estimer l’augmentation de fréquentation
générée par l’atteinte du bon état des eaux. Une telle estimation est envisageable dans le cas
où le nombre d’usagers va fortement varier suite à cette amélioration. C’est le cas de la pêche
aux salmonidés migrateurs (voir modèle de Salanié, Le Goffe et Surry (2004)), et plus
généralement des activités qui auparavant n’étaient pas possibles et qui génèrent une forte
demande.

Il en résulte des estimations essentiellement locales, à n’appréhender que dans certains


cas particuliers. Il n’est par exemple pas possible d’appliquer à l’échelle du territoire national le
modèle précité sur la pêche aux salmonidés migrateurs. Il en sera de même pour les autres
usages ; les comparaisons vont porter sur les usagers actuels sans tenir compte de la hausse
de fréquentation.

98
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Nombre de pêcheurs en eau douce


De nombreux pêcheurs devant acquitter la taxe piscicole auprès des AAPPMA
(Association Agréée de Pêche et de Protection du Milieu Aquatique), les nombres de pêcheurs
en eau douce sont connus au niveau de la Fédération Française de Pêche. Il convient toutefois
de distinguer trois catégories de pêcheurs :
 Les pêcheurs fédérés (ayant payé la taxe piscicole).
 Les pêcheurs exonérés : conjoints de personnes acquittant la taxe piscicole, jeunes de
moins de 16 ans, grands invalides de guerre ou du travail titulaires d'une pension de
85% ou plus, appelés pendant la durée de leur service national. Leur nombre est connu
de façon plus ou moins précise dans chaque AAPPMA ; le CSP (Conseil Supérieur de la
Pêche) (1997) estime que ces pêcheurs exonérés représentent la moitié de l’effectif des
pêcheurs payant la taxe piscicole.
 Les pêcheurs non répertoriés : fraudeurs, pêcheurs en eaux closes (certains plans d’eau
et étangs).

Les derniers échappent cependant à tout contrôle, d’où la difficulté d’estimer le nombre
total de pêcheurs. D’après l’enquête du CSP, il existait en 1997 en France 5 millions de
pêcheurs, dont 1,6 millions de fédérés. Ce bilan national aboutit aux proportions suivantes :
 32% de pêcheurs fédérés.
 16% de pêcheurs exonérés.
 52% de pêcheurs non répertoriés.

Certaines agences de l’eau (Rhin-Meuse et Artois-Picardie) ont utilisé ces proportions


pour effectuer un bilan du nombre total de pêcheurs sur leur district hydrographique. D’autres
ont avancé une estimation différente.
L’agence de l’eau Seine-Normandie (2004) établit après enquête auprès des AAPPMA et
des Fédérations de Pêche sur son territoire les proportions suivantes (en 2003) : 50% de
pêcheurs fédérés (180.000), 20% de pêcheurs exonérés (75.000) et 30% de pêcheurs non
répertoriés (100.000).
L’agence de l’eau Adour-Garonne présente quant à elle dans son document d’état des
lieux une proportion de 66,7% de pêcheurs fédérés, ce chiffre étant de 83% pour l’agence de
l’eau Loire-Bretagne. Une estimation est proposée en RM&C, la fourchette basse fondée sur
une proportion de fédérés de 83% (chiffre LB) et la fourchette haute retenant une valeur de
32% (chiffre CSP (1997)). Il faut surtout retenir de ces estimations que si le nombre de
pêcheurs fédérés est connu de façon précise, l’identification des autres pêcheurs (même les
pêcheurs exonérés) est beaucoup plus incertaine.

Tableau 41 : Nombre de pêcheurs par district hydrographique

SN RM AP RM&C France
AG LB
(2003) (2001) (1999) (2001) (total)
Nombre de 1,69
180.000 110.235 106.113 277.000 589.300 352.900
pêcheurs fédérés millions
425.000 à
Nombre total de 2,5 à 3,2
360.000 344.483 331.600 415.000 710.000 1,1 million
pêcheurs millions
(estimé)

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Estimation du bénéfice
Diverses études proposent une valeur, selon différents changements de qualité
environnementale. En vue d’une application à l’échelle d’un district hydrographique, il semble
difficile d’appliquer ces valeurs au cas par cas. C’est pourquoi il est proposé de retenir la plus
faible et la plus élevée pour établir un intervalle, c’est-à-dire :
 7 €1999/pêcheur/an (7,6 €2004/pêcheur), obtenue sur le Lignon du Velay (Bonnieux,
Guerrier et Fouet, 2002).
 25 €2004/pêcheur/an, obtenue sur le Loir (D4E, 2005).

Pour une estimation globale, il faudrait multiplier la valeur unitaire par le nombre de
pêcheurs sur les cours d’eau classés à risque. Les seules données disponibles sont le nombre
total de pêcheurs et le pourcentage de masses d’eau à risque. Ces usagers seront répartis au
pro rata du nombre de ME à risque. Les MEFM seront exclues de ce calcul, car elles
n’atteindront pas toutes le bon état des eaux (elles constituent un cas particulier).
Supposer une homogénéité du nombre de pêcheurs par masse d’eau, qu’elle soit à
risque ou qu’elle atteigne probablement le bon état, induit un biais tendant à surestimer le
résultat.

Tableau 42 : Bénéfices non marchands des pêcheurs en eau douce

SN RM AP AG LB RM&C France
VB

Pourcentag 21 % 52 % 24 % 24 % 46 % 12 % 32 %
e de ME à
60
VH

retenir 66 % 79 % 65 % 55 % 76 % 47 % 65 %

Nombre total de 425.000 à 2,5 à 3,2


360.000 344.483 331.600 415.000 710.000
pêcheurs 1,1 million millions
51.000 à 0,8 à 1,6
VB

Nombre de 76.700 179.200 80.660 100.700 325.000


198.000 million
pêcheurs à
retenir 132.000 à 1à2
VH

237.300 270.400 215.000 230.000 540.000


512.200 millions

Bénéfice 0,4 à 1,5 6 à 12


VB

0,6 M€/an 1,4 M€/an 0,6 M€/an 0,8 M€/an 2,5 M€/an
non M€/an M€/an
marchand,
1 à 3,9 7,8 à 15,8
VH

avec la 1,8 M€/an 2 M€/an 1,6 M€/an 1,7 M€/an 4 M€/an


valeur M€/an M€/an
basse de
61

Environ 10
Moy.

7,6 1,2 M€/an 1,7 M€/an 1,1 M€/an 1,25 M€/an 3,25 M€/an 1,7 M€/an
€/pêcheur M€/an

Légende : Les chiffres en italique sont des estimations (selon la proportion de pêcheurs non répertoriés)

Le bénéfice non marchand pour les pêcheurs en eau douce actuels serait ainsi sur
la France compris entre 10 et 33 M€/an (pour une valeur unitaire de 7,6 à 25
€2004/pêcheur/an).

60
On obtient une valeur haute (VH) et une valeur basse (VB) en supposant les ME pour lesquelles existe un doute
soit comme étant à risque, soit comme atteignant le bon état sans mesure DCE complémentaire.
61
Ce calcul simple revient à supposer que sur les masses d’eau non classées pour cause de doute, la moitié sera
en bon état sans mesure de type DCE.
100
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La pêche à pied
Les pêcheurs à pied ne devant pas acquitter une taxe piscicole comme les pêcheurs en
eau douce, il est bien plus difficile d’évaluer leur nombre. Ils sont estimés à 15.000 en SN, mais
les autres EdL ne mentionnent pas une telle donnée.
Le bénéfice unitaire qui peut être retenu parmi les deux valeurs issues des études
consacrées à la pêche à pied sera la valeur la plus basse, pour une application sur le district
Seine-Normandie. Cela correspond à 24 €1996/personne/an (27 €2004/personne), obtenus sur la
presqu’île de Rhuys (Davy, 1998).

Par extension, il est supputé que cette valeur correspond pour une ME côtière du
passage d’un état de risque à un bon état. L’évaluation globale s’effectuera au pro rata du
nombre de ME côtières et de transition classées à risque : entre 36% et 64%62.
Le bénéfice en Seine-Normandie serait donc compris entre 145 et 265 k€/an (en
moyenne 0,2 M€/an). Ajoutés aux bénéfices de la pêche en eau douce, ils constitueraient pour
SN (en ne retenant que les valeurs basses) environ 10% des bénéfices non marchands des
usagers actuels (hors pêche en mer). Même si la valeur unitaire des pêcheurs à pied est
plus grande, ces derniers sont globalement moins nombreux que les pêcheurs en eau
douce.

Une extension de ces données sur les autres districts hydrographiques est a priori
difficile. Il est seulement envisageable d’étendre le nombre de pêcheurs à pied au pro rata des
nombres de masses d’eau littorales des quatre autres bassins concernés :

Tableau 43 : Bénéfices non marchands des pêcheurs à pied

SN RM AP AG LB RM&C France
Nombre de ME littorales 25 9 23 69 85 221
Nombre de pêcheurs à pied 15.000 Non 3.850 9.850 29.500 36.400 94.700
concerné 1,25
Bénéfice 200 k€/an 50 k€/an 130 k€/an 390 k€/an 480 k€/an
M€/an

Les bénéfices de l’atteinte du bon état des eaux pour l’usage « pêche à pied »
semblent bien inférieurs à ceux estimés pour la « pêche en eau douce » sur chaque
district hydrographique, mais cet usage pourra présenter un enjeu sur certaines
masses d’eau côtières et de transition.

Kayak
La distinction entre usagers actuels et nouveaux est la même que précédemment :
 Usagers actuels : MEC, à travers le CAP des usagers pour atteindre le BE.
 Nouveaux usagers : MCT, à travers le surplus des nouveaux kayakistes pour cette
pratique au BE (non estimé).

Pour les usagers actuels, l’estimation globale s’effectuera au pro rata des masses d’eau
de surface (rivières) à risque (comme pour la pêche en eau douce). Les nombres de licenciés
et de clubs sont présentés dans plusieurs EdL. Aucune méthode n’est cependant proposée

62
Avec une valeur haute et une valeur basse selon le classement des ME pour lesquelles existe un doute. Le
détail est le suivant : 9 ME à risque, 7 ME doute, 9 ME sans risque sur 19 ME côtières et 6 ME de transition.
101
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pour passer du nombre de licenciés au nombre total de pratiquants (le guide FWR (1996)
avançait par exemple un facteur de 1,25 pour les sports nautiques sur les côtes et estuaires).
La difficulté provient également des adhésions à la journée (ils sont 210.800 en 2004 en
France pour 30.454 pratiquants réguliers63) pour lesquels il semble fortement majorant
d’appliquer un CAP par année. Ils ne seront donc pas traités.

Le bénéfice unitaire sera celui issu de l’étude sur le Loir (D4E, 2005), à savoir 31,2 à
39,7 €2004/personne/an. Il s’agit de la seule valeur disponible pour cet usage. Les bénéfices
pour l’usage kayak serait ainsi compris entre 430 et 560 k€/an sur la France :

Tableau 44 : Bénéfices non marchands des kayakistes pratiquant


régulièrement leur activité

SN AP RM&C France
VB 21 % 24 % 12 % 32 %
Pourcentage de ME à retenir
VH 66 % 65 % 47 % 65 %

Nombre de kayakistes pratiquants réguliers 6.897 1.698 7.000 30.454

VB 1.470 410 840 9.800


Nombre de kayakistes à retenir
VH 4.545 1.100 3.260 19.770
VB 43 k€/an 12 k€/an 24,5 k€/an 285 k€/an
Bénéfice
(avec une valeur unitaire de 29 VH 132 k€/an 32 k€/an 94,5 k€/an 573 k€/an
€2004/personne/an)
Moy. 87 k€/an 22 k€/an 59,5 k€/an 430 k€/an
Sources : EdL (2004), D4E (2005)

Les bénéfices estimés pour le kayak semblent très faibles par rapport à d’autres
usages (telle la pêche en eau douce). Ils sont sous-estimés car ce calcul n’intégrait ni
les pratiquants occasionnels (ils sont plus nombreux, mais leur valorisation est
vraisemblablement plus faible), ni les éventuels nouveaux kayakistes sur des sites où
l’atteinte du bon état permet la pratique d’un tel usage auparavant inexistant.

Baignade
La baignade est un usage pour lequel les valeurs de référence de bénéfices non
marchands (tant par la MCT que par la MEC) font défaut. Certaines études intègrent dans la
valeur finale d’autres usages comme la pêche à pied (Le Goffe et Guerrier (1994)) ou sont
difficilement utilisables64 (Brunel, 1996).
Par ailleurs, l’estimation de la fréquentation des plages (en côtes et estuaires comme en
rivières et lacs) est difficile à obtenir, et notamment la proportion fiable d’usagers à retenir. Face
à ces incertitudes, aucun calcul n’est proposé65.

L’absence de données non marchandes sur cet usage laisse planer le doute d’un oubli
majeur dans cette estimation des bénéfices par district hydrographique. Cet usage
constitue une priorité d’étude car la valeur du bénéfice est potentiellement importante.

63
Ce ratio de 14,4 % pourra présenter un intérêt sur des cas d’étude particuliers
64
Mauvaise qualité, à appliquer aux potentiels nouveaux baigneurs d’une rivière.

102
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Usages récréatifs informels (rivières)


Les usages récréatifs informels constituent un ensemble d’usages récréatifs pour
lesquels il n’y a pas de contact physique direct avec le milieu aquatique. Cela concerne
essentiellement la promenade, la randonnée (à pied ou à vélo), le pique-nique, la
contemplation. Pour les usagers actuels, les méthodes sont :
 MEC, à travers le CAP des usagers pour atteindre le bon état.
 MPH, à travers la variation des prix immobiliers lors de l’atteinte du bon état (ce qui
traduit une valeur d’usage récréatif informel des cours d’eau en milieu urbain) (méthode
non prise en compte, ce qui a été expliqué précédemment)

Valeur unitaire de bénéfice


Les valeurs de référence concernent surtout la promenade. D’autres se consacrent aux
usages récréatifs informels, mais intègrent par ailleurs des valeurs patrimoniales de ces
usagers-là, ainsi que des valeurs des non-usagers. Afin d’éviter les double-comptes, il a été
choisi de procéder en deux temps : d’une part les usagers récréatifs informels (à travers
l’activité promenade), d’autre part les non-usagers.

Deux études ont été citées : sur le Lignon du Velay (Bonnieux, Guerrier et Fouet, 2002)
et sur le Loir (D4E, 2005). Une valeur ne présentant pas plus d’intérêt que l’autre dans le cadre
d’une première estimation nationale, ce sera la plus faible qui pourra être employée : 6
€2001/personne/an (soit 6,35 €2004/personne/an).

Nombre d’usagers
C’est le point le plus complexe car peu de données sont disponibles à l’échelle d’un
district hydrographique. Il existe certains chiffres sur l’ensemble de la France :
 120.000 marcheurs licenciés pour 2.000 associations affiliées à la FFRP66 (cité par
AEAP, 2001).
 2 millions de marcheurs assidus (100.000 en AP) (cité par AEAP, 2001).
 18 millions de marcheurs déclarés en 2000 (Ministère des Sports et Institut National du
Sport et de l’Education Physique, 2002).

Retenir 18 millions de promeneurs semble largement surestimé (car cela suppose que
tous pratiquent leur activité au bord de l’eau). Le nombre de licenciés est quant à lui beaucoup
plus faible ; il ne rassemble pas tous les promeneurs qui pourraient être amenés à valoriser
l’atteinte du bon état des eaux. Il est donc proposé de retenir la fourchette suivante (établie de
façon arbitraire) : de ¼ à ½ des marcheurs déclarés (soit 4,5 à 9 millions de marcheurs).

Un bénéfice pourra être estimé par district hydrographique au pro rata de la population.
La répartition des usagers sera toujours supposée homogène par masse d’eau. Le calcul porte
uniquement sur les rivières (la valeur de référence ne s’appliquant qu’aux cours d’eau) ; on
multipliera donc par la proportion de masses d’eau « rivières » dans l’ensemble des masses
d’eau de surface (il n’existe pas de valeur de référence pour la promenade sur les plans d’eau
et les eaux côtières).

65
On notera que Touaty et Comolet (Planistat, 2000), en utilisant la valeur de Brunel (1996), parviennent à un
bénéfice non marchand de 4 à 5 MF2000/an (soit 650 à 820 k€2004/an) sur le bassin AG.
66
Fédération Française de Randonnée Pédestre
103
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Tableau 45 : Bénéfice par district hydrographique pour les promeneurs

SN RM AP AG LB RM&C France
Pourcentage de
29,5 % 7,1 % 8% 11,4 % 20,2 % 23,7 % 100 %
la population
VB

Nombre 1,3 millions 300.000 360.000 500.000 0,9 million 1 million 4,5 millions
total de
promeneurs
VH

2,7 millions 600.000 720.000 1 million 1,8 millions 2,1 millions 9 millions
VB

Pourcentage 21 % 52 % 24 % 24 % 46 % 12 % 32 %
de ME à
VH

retenir 66 % 79 % 65 % 55 % 76 % 47 % 65 %

Proportion de
85,6 % 94 % 80,6 % 84,8 % 77,2 % 80,9 % 82,9 %
ME rivières
Nombre moyen
495.000 à 195.000 à 130.000 à 175.000 à 425.000 à 250.000 à 1,8 à 3,6
de promeneurs à
67 990.000 390.000 260.000 350.000 850.000 500.000 millions
retenir
Bénéfice pour les
3,1 à 6,3 1,2 à 2,5 0,8 à 1,6 1,1 à 2,2 2,7 à 5,4 1,6 à 3,2 11,5 à 23
promeneurs
M€/an M€/an M€/an M€/an M€/an M€/an M€/an
(rivières)
Source : EdL (2004), D4E (2005).

Avec l’hypothèse forte qu’un quart à la moitié des marcheurs déclarés pratiquent
régulièrement leur activité au bord de l’eau, le bénéfice de l’atteinte du bon état des
rivières serait compris entre 11,5 et 23 M€/an en France.

Non-usage (rivières)
Seule la MEC présente un intérêt pour le non-usage (valorisation d’un patrimoine
écologique, de la biodiversité, sans usage du cours d’eau), à appliquer à l’ensemble des
personnes qui n’ont pas été recensées en tant qu’usagers68.

Comme pour la promenade, les deux études sur le Lignon du Velay et le Loir ont estimé
une valeur de non-usage. La première est la plus simple à mobiliser au niveau d’un district
hydrographique car elle s’applique à l’ensemble des non-usagers de chaque masse d’eau. La
seconde est d’une part plus élevée, et doit d’autre part être multipliée par le nombre de non-
usagers des communes riveraines des cours d’eau.

Ce sont donc les 5 €2001/personne/an (soit 5,30 €2004/personne/an) qui seront utilisés
pour un calcul par district hydrographique. Le nombre de non-usagers sera obtenu en
soustrayant à la population totale le nombre de pêcheurs en eau douce et de promeneurs (les
autres usagers pouvant être négligés pour une approche aussi générale). Comme
précédemment, deux facteurs multiplicatifs seront appliqués : la proportion de ME rivières sur le
nombre total de masses d’eau superficielles, et le pourcentage de ME à risque.

67
Cette ligne est estimée à partir des deux nombres de promeneurs proposés auxquels est appliquée un
pourcentage moyen de ME supposées à risque.
68
La question des nouveaux usagers ne pose par ailleurs pas pour le non-usage.
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Tableau 46 : Bénéfice par district hydrographique pour les non-usagers

SN RM AP AG LB RM&C France
Nombre d’habitants
17,25 4,17 4,68 6,67 11,85 13,89 58,51
(en millions)
Proportion de ME
85,6 % 94 % 80,6 % 84,8 % 77,2 % 80,9 % 82,9 %
rivières
Pourcentage moyen
43,6 % 65,3 % 44,6 % 39,9 % 60,9 % 29,3 % 48,6 %
de ME à retenir
Nombre d’habitants
6,44 2,56 1,68 2,25 5,57 3,29 23,56
sur des ME rivières
millions millions millions millions millions millions millions
à risque
Nombre de
495.000 à 195.000 à 130.000 à 175.000 à 425.000 à 250.000 à 1,8 à 3,6
promeneurs déjà
990.000 390.000 260.000 350.000 850.000 500.000 millions
retenus
Nombre de
pêcheurs déjà
237.000 270.000 215.000 230.000 540.000 510.000 2 millions
retenus (valeur
haute)
Nombre de non- 5,2 à 5,9 1,9 à 2,2 1,2 à 1,5 1,7 à 2 4,2 à 4,8 2,3 à 3 18 à 21
usagers retenus millions millions millions millions millions millions millions
Bénéfice pour les
27,6 à 31,1 10,1 à 11,6 6,4 à 7,8 8,9 à 10,5 22,2 à 25,6 12,1 à 15,9 95 à 111
non-usagers
M€/an M€/an M€/an M€/an M€/an M€/an M€/an
(rivières)

Les bénéfices des non-usagers (estimés par la différence entre la population totale et
le nombre total d’usagers, ramenée au pro rata du nombre de masses d’eau à risque)
seraient donc globalement de l’ordre de 95 à 111 M€/an au niveau national.

Les autres masses d’eau superficielles


Les calculs effectués sur les usages récréatifs informels et le non-usage ont seulement
porté sur les rivières. Il a été précisé précédemment que le risque de double-comptes plane au-
dessus de ces deux estimations. Pour les rivières, le choix a porté sur la distinction entre
« promenade » et « non-usage » (ce qui ne signifie pas que la valeur obtenue sur l’Arbas ne
soit pas utilisable localement).

Pour les plans d’eau et les masses d’eau côtières et de transition, le calcul de bénéfice
ne peut être tel (il n’existe pas de valeurs de référence). Seules les études regroupant valeurs
patrimoniales et d’usages récréatifs informels (Le Goffe et Guerrier (1994), Desaigues et
Lesgards (1992)).
Les contextes de ces études sont très spécifiques (respectivement la rade de Brest et le
lac de la forêt d’Orient). Un calcul pourrait reprendre ces valeurs de référence, mais :
 Le résultat pourrait être surestimé (cas du site emblématique de la rade de Brest).
 Il existe dans de nombreux cas une inadéquation entre chaque site et le site de
référence (cas du maintien du lac de la forêt d’Orient à niveau constant : une telle
mesure ne toucherait pas tous les plans d’eau).
 Ils sont fondés sur des nombres de ménages fréquentant le site, et non sur le nombre
d’habitants d’une zone donnée : cette donnée est inconnue.
 Les masses d’eau de type « rivière » sont fortement majoritaires en nombre de masses
d’eau (plus de 80%). Les calculs menés en terme de répartition de la population par
105
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masse d’eau feront apparaître des nombres d’habitants faibles (surtout pour les plans
d’eau, car les MEFM qui en constituent plus de 80% sont exclues) avec des valeurs de
référence du même ordre de grandeur.

Compte-tenu de tous ces éléments, aucun calcul ne sera présenté sur les plans d’eau et
les masses d’eau côtières et de transition.

Bilan des bénéfices calculés sur chacun des districts hydrographiques (par rapport à
l’ensemble des bénéfices, puis limité aux rivières)
Sur le bassin Seine-Normandie
Comparaison des bénéfices (SN) Comparaison des bénéfices en rivières (SN)

250 Usage AEP ménages 30


210 (nappe) (non marchand)
AEP ménages (moindres 25 Pêche eau douce (non
200 coûts de traitement) marchand)
AEP industries (moindres
20
coûts de traitement)
150 125 Conchyliculture (moindres Kayak (non marchand)

M€/an
M€/an

coûts de traitement) 15
Pêche eau douce (non
100
marchand) 10
Pêche à pied (non Promenade (rivières) (non
marchand) marchand)
50 27,6 Kayak (non marchand) 5
15
1,1 1,2 0,2 0,2 3,1
Promenade (rivières) (non 0 Non-usage (rivières) (non
0
marchand) marchand)
Usages Non-usage (rivières) (non Usages
marchand)

Sur le bassin Rhin-Meuse

Comparaison des bénéfices (RM) Comparaison des bénéfices en rivières (RM)

30 Usage AEP ménages 12


(nappe) (non marchand)
25 AEP ménages (moindres 10 Pêche eau douce (non
coûts de traitement) marchand)
AEP industries (moindres
20 8
coûts de traitement)
Conchyliculture (moindres Kayak (non marchand)
M€/an
M€/an

15 coûts de traitement) 6
Pêche eau douce (non
10 marchand) 4
Pêche à pied (non Promenade (rivières) (non
marchand) marchand)
5 Kayak (non marchand) 2

Promenade (rivières) (non 0 Non-usage (rivières) (non


0
marchand) marchand)
Usages Non-usage (rivières) (non Usages
marchand)

Sur le bassin Artois-Picardie

Comparaison des bénéfices (AP) Comparaison des bénéfices en rivières (AP)

70 Usage AEP ménages 7


(nappe) (non marchand)
60 AEP ménages (moindres 6 Pêche eau douce (non
coûts de traitement) marchand)
50 AEP industries (moindres 5
coûts de traitement)
40 Conchyliculture (moindres 4 Kayak (non marchand)
M€/an

M€/an

coûts de traitement)
30 Pêche eau douce (non 3
marchand)
20 Pêche à pied (non 2 Promenade (rivières) (non
marchand) marchand)
10 Kayak (non marchand) 1

0 Promenade (rivières) (non Non-usage (rivières) (non


0
marchand) marchand)
Usages Non-usage (rivières) (non Usages
marchand)

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Sur le bassin Adour-Garonne

Comparaison des bénéfices (AG) Comparaison des bénéfices en rivières (AG)

20 Usage AEP ménages 10


18 (nappe) (non marchand) 9
AEP ménages (moindres Pêche eau douce (non
16 coûts de traitement) 8 marchand)
14 AEP industries (moindres 7
coûts de traitement) 6
12 Conchyliculture (moindres Kayak (non marchand)

M€/an
M€/an

10 coûts de traitement) 5
Pêche eau douce (non 4
8
marchand)
6 Pêche à pied (non 3 Promenade (rivières) (non
marchand) 2 marchand)
4 Kayak (non marchand)
2 1
Promenade (rivières) (non 0 Non-usage (rivières) (non
0
marchand) marchand)
Usages Non-usage (rivières) (non Usages
marchand)

Sur le bassin Loire-Bretagne

Comparaison des bénéfices (LB) Comparaison des bénéfices en rivières (LB)

140 Usage AEP ménages 25


(nappe) (non marchand)
120 AEP ménages (moindres Pêche eau douce (non
coûts de traitement) 20
marchand)
100 AEP industries (moindres
coûts de traitement)
80 Conchyliculture (moindres 15 Kayak (non marchand)
M€/an

coûts de traitement) M€/an


60 Pêche eau douce (non
marchand) 10
40 Pêche à pied (non Promenade (rivières) (non
marchand) marchand)
Kayak (non marchand) 5
20
Promenade (rivières) (non Non-usage (rivières) (non
0 0
marchand) marchand)
Usages Non-usage (rivières) (non Usages
marchand)

Sur le bassin Rhône-Méditerranée et Corse

Comparaison des bénéfices (RM &C) Comparaison des bénéfices en rivières (RM&C)

60 Usage AEP ménages 14


(nappe) (non marchand)
AEP ménages (moindres 12 Pêche eau douce (non
50
coûts de traitement) marchand)
AEP industries (moindres 10
40 coûts de traitement)
Conchyliculture (moindres 8 Kayak (non marchand)
M€/an
M€/an

30 coûts de traitement)
Pêche eau douce (non 6
20 marchand)
Pêche à pied (non 4 Promenade (rivières) (non
marchand) marchand)
10 Kayak (non marchand) 2

Promenade (rivières) (non 0 Non-usage (rivières) (non


0 marchand)
marchand)
Non-usage (rivières) (non Usages
Usages
marchand)

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ANNEXE 12 : CONVERSION INTER-ANNUELLE DES VALEURS

Tableau 47 : Tableau de conversion inter-annuelle des valeurs (application


d’une règle de trois)

Années IPC
1990 100
1991 103,2
1992 105,7
1993 107,9
1994 109,7
1995 111,6
1996 113,8
1997 115,2
1998 116,0
1999 117,4
2000 119,2
2001 120,8
2002 123,3
2003 125,3
2004 127,8

Facteur de conversion entre population majeure et population totale :


Certaines études sources s’appuient sur des valeurs établies relativement à un nombre
de personnes majeures présentes sur le bassin, d’autres sur le nombre d’habitant du bassin. Le
tableau pour faciliter l’accès aux données, ne reprend que le nombre d’habitant. Le facteur de
conversion issu du recensement 1999 est de 78%. Il varie de 75 à 79 % entre les régions.
L’hypothèse est faite d’un taux de conversion constant pour toutes les études.

108
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ANNEXE 13 : LISTE DES DOCUMENTS DE TRAVAIL PUBLIES


1. Etudes :
05 - E15 Etude sur la valorisation des aménités récréatives du Loir à partir des données
IFOP
Patrick DERONZIER

05 - E14 Coûts et bénéfices de la performance dans les services d'eau et d'assainissement


(SP2000)
Patrick DERONZIER

05 - E13 Historique de l'analyse socio-économique du risque inondation en France et


ailleurs : pistes d'actions (cabinet Ledoux)
Patrick DERONZIER

05 - E12 Outils de financement du renouvellement dans les services publics d'eau et


d'assainissement (cabinet CDC)
Patrick DERONZIER

05 - E11 Comment respecter à moindre coût La directive "Nitrates" en Bretagne ? Intérêt


des marchés de droits d'épandage
Mélanie TAUBER

05 - E10 Consentement local à payer et localisation d’un incinérateur Nouveautés


Olivier ARNOLD

05 - E09 Causes et effets de l’instauration d’une redevance incitative d’enlèvement des


ordures ménagères
Olivier ARNOLD

05 - E08 Evaluer les bénéfices environnementaux sur les masses d’eau


Patrick CHEGRANI

05 - E07 Evaluation de l’efficacité environnementale des périmètres de protection des


captages
Guillemette BUISSON

05 - E06 Les effets de la réforme de la PAC de juin 2003 sur la consommation d’eau par
l’agriculture
Guillemette BUISSON

05 - E05 Place de l’environnement dans le système juridique de l’OMC


Ruth GABBAY

05 - E04 Comment les politiques publiques peuvent-elles accélérer le progrès sur les
technologies de lutte contre le changement climatique ?
Aurélie VIEILLEFOSSE

05 - E03 Modélisation du découplage des aides et environnement en agriculture


109
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Elsa LAVAL
05 - E02 Efficacité de la filière piles et accumulateurs
Olivier ARNOLD

05 - E01 Les régulations environnementales ont-elles un effet sur le commerce extérieur de


l’industrie française ?
Sébastien RASPILLER, Nicolas RIEDINGER, Céline BONNET

04 - E10 Les politiques environnementales ont-elles un impact sur la croissance ?


Nicolas RIEDINGER

04 - E09 Estimation des nuisances pour la collectivité générées par les éoliennes de
Sigean
Sébastien TERRA

04 - E08 Stratégies d'échantillonnage et modèles de comptage dans la méthode des coûts


de transport
Sébastien TERRA

04 - E07 Bien public global et instruments des politiques nationales unilatérales


Christine CROS, Sylviane GASTALDO

04 - E06 Principe de précaution et décision médicale


Dominique BUREAU, Emmanuel MASSE

04 - E05 Préservation des ressources globales et développement économique


Dominique BUREAU

04 - E04 Evaluation du coût subi par EDF suite à une mesure en faveur de la vie piscicole
sur la Dordogne
Franck FREDEFON

04 - E03 Valorisation économique d’une amélioration de la qualité de l’eau de l’étang de


Berre
Franck FREDEFON

04 - E02 La prise en compte du changement technique endogène affecte-telle l’équivalence


entre taxes et permis ?
Gilles SAINT-PAUL

04 - E01 Les différences de sévérité environnementale entre pays influencent-elles les


comportements de localisation des groupes français ?
Sébastien RASPILLER, Nicolas RIEDINGER

03 - E09 Evaluation économique des aménités récréatives d’un parc urbain : le cas du parc
de Sceaux
Sylvie SCHERRER

03 - E08 Analyse économique de la rentabilité des filtres à particules sur les véhicules
diesels neufs
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Emmanuel MASSE
03 - E07 Note sur l’évaluation des infrastructures de transport et l’étalement urbain
Dominique BUREAU, Nicolas THOUVEREZ

03 - E06 Evaluation des bénéfices pour le public de la protection des espaces littoraux
remarquables
Sylvie SCHERRER

03 - E05 Evaluation économique des aménités récréatives d’une zone humide intérieure : le
cas du lac de Der
Sylvie SCHERRER

03 - E04 Exploration des engagements futurs en matière de changement climatique


Vincent VAN STEENBERGHE

03 - E03 Quels instruments pour une politique environnementale ?


Gilles SAINT-PAUL

03 - E02 Couverture des charges d’infrastructure et tarification de l’usage de la route


Isabelle ROVIRA, Martine PERBET

03 - E01 Les dommages visuels et sonores causés par les éoliennes : une évaluation par le
consentement à payer des ménages dans le cas des éoliennes de Sigean
Sylvie SCHERRER

02 - E07 Pollutions atmosphériques transfrontières : mise en œuvre du protocole de


Goteborg et de la directive plafonds
Daniel DELALANDE

02 - E06 Régulation du bruit à Roissy : efficacité et instruments économiques


Dominique BUREAU

02 - E05 Gisement d’énergie éolienne par région : quelques éléments d’éclairage


économique
Sabine GUILLAUME

02 - E04 Les accords de Bonn et Marrakech : analyse quantitative et mise en perspective


Sandrine ROCARD, Eve ROUMIGUIERES

02 - E03 Typologie des modes de gestion des déchets ménagers par les collectivités
locales
Anne-Claire BOITEL, Christine LAGARENNE

02 - E02 Evaluation économique des pertes d’usage dues aux tempêtes Lothar et Martin de
décembre 1999 : le cas de la forêt de Fontainebleau
Sylvie SCHERRER

02 - E01 Régulation de la durée des contrats dans le secteur de l’eau


Patrick DERONZIER

111
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01 - E07 Effet de serre document de base de la maquette SAGESSE


Eve ROUMIGUIERES

01 - E06 Déterminants de la consommation en produits de l’agriculture biologique


Sylvie SCHERRER

01 - E05 Effet de serre : quantification de l’effort économique par les parties du protocole de
Kyoto
Eve ROUMIGUIERES

01 - E04 Déterminants des comportements de tri des ménages


Christine LAGARENNE, Séverine WILTGEN

01 - E03 Combinaison des instruments prix et quantités dans le cas de l’effet de serre
Boris COURNEDE, Sylviane GASTALDO

01 - E02 Politiques nationales de lutte contre le changement climatique et réglementation


de la concurrence : le cas de la fiscalité
Jérôme RIEU

01 - E01 Effets économiques du Protocole de Kyoto : une maquette internationale


Jean-Pierre BERTHIER, Martin GUESPEREAU, Eve ROUMIGUIERES

2. Méthodes :
05 - M06 La monétarisation de l'indice pollution population pour l'analyse coût-bénéfice des
projets de transport
Pierre BARBERA

05 - M05 Guide de bonnes pratiques pour la mise en œuvre de la méthode des coûts de
transport
Sébastien TERRA

05 - M04 Guide de bonnes pratiques pour la mise en œuvre de la méthode d'évaluation


contingente
Sébastien TERRA
Nouveautés
05 - M03 Options réelles environnementales
Emmanuel MASSE, Stéphane GALLON

05 - M02 Guide pour l’élaboration de cahiers des charges pour des études de valorisation
des dommages et aménités environnementales en 5 questions/réponses
Sébastien TERRA

05 - M01 Guide pour la mise en œuvre de la méthode des prix hédoniques


Sébastien TERRA

04 - M07 Maquette ECHEANCES : Epuisement des Combustibles selon Hotelling et


Application Naturelle au Contingentement de l’Effet de Serre

112
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Hélène OLLIVIER
04 - M06 Articulation entre quotas échangeables et mesures de gestion des ressources
halieutiques : éléments pour l'évaluation économique d'aires marines protégées
Dominique BUREAU

04 - M05 Qu’est-ce qu’un marché de permis ? Adaptation du jeu de simulation de l’ENSAE


à un marché de crédits « Azote »

04 - M04 Tourisme, loi littoral et économie de l’environnement


Dominique BUREAU

04 - M03 Fiches DPSEEA élaborées à partir du rapport final de la commission d’orientation


pour le plan santé Environnement
Camille FEVRIER

04 - M02 Arbitrages intertemporels, risque et actualisation


Stéphane GALLON, Emmanuel MASSE

04 - M01 Le cycle de la prévention et de l’information sur les risques


Patrick MOMAL

03 - M03 La culture du risque et de la sûreté


Patrick MOMAL

03 - M02 Rapport du groupe de réflexion environnement et applications de l’espace


Bertrand GALTIER, Michel LEBLANC

03 - M01 Le système d’information environnementale français


Armelle GIRY

02 - M02 Santé environnement : problèmes et méthodes


Benoît VERGRIETTE

02 - M01 Intérêts et limites des variables biologiques en écotoxicologie aquatique


Patrick FLAMMARION

01 - M02 Indicateurs environnementaux : méthodes et utilisation pour l’évaluation des


politiques publiques
Xavier DELACHE

01 - M01 Méthodologie de valorisation des biens environnementaux


Sylvie SCHERRER

3. Synthèses :

05 - S04 Liens DPSIR et modélisation de la gestion de l'eau


Patrick DERONZIER

05 - S04 Le cadre d’analyse DPSIR appliqué à la gestion des déchets en France


113
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Olivier ARNOLD

05 - S03 Les études de monétarisation des externalités associées à la gestion des déchets
Benoît CHEZE, Olivier ARNOLD

05 - S02 Plan National d’Affectation des Quotas : retour d’expérience Nouveautés


Sébastien MERCERON

05 - S01 Les différentes gestions du dossier de l’amiante


Grégoire LAGNY

04 - S07 Mécanismes économiques à l'œuvre sur la biodivesité dans les secteurs de


l'agriculture, la forêt, l'eau, la pêche, le tourisme et les transports
Christine CROS

04 - S06 Evolution du régime d’indemnisation des catastrophes naturelles


Annie ERHARD-CASSEGRAIN, Emmanuel MASSE, Patrick MOMAL

04 - S05 Développement durable et aménagement routier : le cas de la RN88


Stéphanie ANTOINE

04 - S04 L'économie de l'effet de serre : point sur les engagements internationaux de lutte
contre le changement climatique
Aurélie VIEILLEFOSSE

04 - S03 Entreprises et développement durable


Irène CABY

04 - S02 Références méthodologiques pour la prise en compte de l’environnement dans les


projets routiers
Stéphanie ANTOINE

04 - S01 Déchets ménagers en France. Financement du service et recyclage : Exemples


de travaux d’évaluation économiques utiles à la décision publique
Patrick DERONZIER, Olivier ARNOLD

03 - S06 L’évaluation des aménités et des dommages environnementaux


Sylvie SCHERRER

03 - S05 Les enseignements pour la France des régimes de responsabilité


environnementale en vigueur à l'étranger : l’exemple des Etats-Unis et du Brésil
Catherine SCHLEGEL, Laurent VERDIER

03 - S04 Les engagements futurs dans les négociations sur le changement climatique
Séminaire D4E

03 - S03 Economie de l’environnement et décision publique


Dominique BUREAU

03 - S02 Biens publics mondiaux et négociations internationales


114
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EVALUER LES BENEFICES ENVIRONNEMENTAUX SUR LES MASSES D’EAU N° 05 – E08

Hélène FRANCES, François NASS

03 - S01 Axes pour la recherche en environnement et en développement durable dans le


sixième programme cadre de recherche et développement de l’union européenne
Groupe thématique national français « recherche européenne, environnement et
développement durable »

02 - S02 Marchés de droits : expériences passées et débuts pour l’effet de serre


Christine CROS, Sylviane GASTALDO

02 - S01 Microéconomie du développement durable : une introduction


Dominique BUREAU

01 - S05 L’impact économique des tempêtes de décembre 1999


Annie ERHARD-CASSEGRAIN

01 - S04 Ouverture des marchés de l’électricité et environnement


Dominique BUREAU, Sylvie SCHERRER

01 - S03 La responsabilité environnementale


Patrick MOMAL

01 - S02 Gouvernance mondiale et environnement


Dominique BUREAU, Marie-Claire DAVEU, Sylviane GASTALDO

01 - S01 Les rapports environnementaux des entreprises


CHRISTINE LAGARENNE, MARC AVIAM

115
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