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1. Introduction
L’objectif est de décrire et d’indiquer les caractéristiques les propriétés et la désignation des
principaux matériaux.
En métallurgie, la désignation des métaux et alliages est la désignation normalisée des matériaux
métalliques, à indiquer par exemple sur les dessins de pièces.
En traitement de surface comme en traitement thermique la connaissance précise de la nature d’un
matériau est nécessaire pour pouvoir établir une gamme de traitement appropriée.
La moindre variation de propriété d’un matériau peut aboutir l’utilisation d’une gamme de
préparation ou de traitement excessivement différente de la gamme type.
En traitement thermique une variation de composition a une influence importante sur la position
des points de transformation et sur la possibilité de traitement qui en découle (température durée
modalités de refroidissement)
Par ailleurs la facilité avec laquelle un métal s’oxyde et donc risque de se passiver doit être pris en
compte pour l’adhérence d’un revêtement.
Il est donc nécessaire de connaître le système permettant de coder et décoder la nature d’un
matériau devant être revêtu.
2. Classification des matériaux
2. 1. Les métaux ferreux
2. 1. 1 Les Aciers
L'acier est un alliage de fer et de carbone comportant de 0,1 % à 2,1 % de carbone. De couleur gris
foncé, l'acier est généralement obtenu par affinage de la fonte (la teneur en carbone est abaissée)
suivant divers procédés.
Plus ou moins dur suivant le pourcentage de carbone (on parle par exemple d'acier doux pour des
aciers possédant de 0,2 % à 0,3 % de carbone), l'acier peut être allié à de nombreux matériaux
modifiant ainsi sensiblement ses propriétés (les aciers alliés à du chrome sont par exemple
inoxydables).
De plus les aciers sont susceptibles de recevoir des traitements thermiques ou thermochimiques
qui modifieront ses propriétés mécaniques.
De part son coût de revient faible, la diversité de ses nuances et ses propriétés mécaniques, l'acier
est le métal le plus utilisé en construction mécanique. Ses applications trop nombreuses pour être
citées sont présentes dans quasiment tous les secteurs de l'industrie.
Les aciers sont classés en deux groupes :
2. 1. 1. 1. Aciers non alliés (« aciers au carbone »)
Acier avec très peu d’éléments d’alliage (< 0,6% sauf 1,65% pour le manganèse Mn).
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Chp. 5 Désignation normalisée des matériaux
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Chp. 5 Désignation normalisée des matériaux
Moulage
Symbole G
Exemples :
45 CD 20 – 4 C’est un acier faiblement allié contenant : 0,45 % de carbone ; 20/4 = 5 % de chrome
(C) ; 4/10 = 0,4 % de molybdène (D).
20 NC 6 C’est un acier faiblement allié contenant : 0,20 % de carbone ; 6/4 = 1,5 % de nickel
(N) ; Le pourcentage de chrome (C) est inférieur à 1,5 %.
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Eléments d'alliages
Eléments Symbole Symbole (AFNOR) Eléments Symbole Symbole (AFNOR)
d'alliage chimique métallurgique d'alliage chimique métallurgique
Aluminium Al A Cobalt Co K
Antimoine Sb R Cuivre Cu U
Argent Ag Etain Sn E
Azote N Fer Fe Fe
Béryllium Be Be Gallium Ga Ga
Bismuth Bi Bi Lithium Li Li
Bore B B Magnésium Mg G
Cadmium Cd Cd Manganèse Mn M
Cérium Ce Molybdène Mo D
Chrome Cr C Nickel Ni N
Niobium Nb Nb Strontium Sr
Phosphore P Titane Ti T
Plomb Pb Pb Tungstène W
Sillicium Si S Vanadium V V
Soufre S Zirconium Zr Zr
Le tableau ci-dessous donne un aperçu sur le pourcentage des éléments d'alliages dans les aciers
alliés et non alliés.
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Chp. 5 Désignation normalisée des matériaux
ACIERS ALLIES
Teneur des éléments d'addition. Cette teneur Teneurs des éléments d'addition
est multipliée par un facteur variable selon (pourcentage) Symbole chimique sans
les éléments d'alliage (voir tableau). pourcentage (% < 1%)
Exemples
Exemples
X 8 Cr 17
55 Si 7 Carbone : 8 = 0,08% x 100
Carbone : 55 = 0,55% x 100 Chrome : 17%
Silicium : 7 = 1,75% x 4
X 5 Cr Ni 18-9
25 Cr Mo 4 Carbone : 6 = 0,06% x 100
Carbone : 25 = 0,25% x 100 Chrome : 18%
Chrome : 4 = 1% x 4 Nickel : 9%
Molybdène : Inférieur à 1%
16 Ni Cr Mo 8-6 X 6 Cr Mo Ti 17-12
Carbone : 16 = 0,16% x 100 Carbone : 6 = 0,06% x 100
Nickel : 8 = 2% x 4 Chrome : 17%
Chrome : 6 = 1.5% x 4 Molybdène : 12%
Molybdène : inférieur à 1% Titane : inférieur à 1%
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Chp. 5 Désignation normalisée des matériaux
2. 1. 2 Les Fontes
Les fontes sont des alliages de fer et de carbone où la proportion de carbone est comprise entre 2,1
% et 6,69 %. Les fontes sont obtenues dans des hauts-fourneaux par le traitement d'un mélange de
minerai de fer, de coke et d'éléments d'addition appelés fondants.
Les fontes dont en général peu malléables et très dures mais offrent une excellente coulabilité.
Suivant la structure du carbone ou des carbures de fer contenus dans celles-ci, les fontes ont été
classées en différents groupes présentant des caractéristiques mécaniques communes (fontes
blanches, fontes austénitiques, etc.). Les fontes peuvent également être alliées.
Très employées, les fontes servent notamment à la réalisation de pièces telles que des pompes, des
bâtis de machines-outils, des flasques, etc. Elles sont assez fragiles (cassantes), difficilement
soudables, et ont une bonne usinabilité.
Désignation normalisée :
Préfixe EN, suivi de « GJ » (pour « fonte ») puis d’une ou deux lettres désignant la famille de
fonte (L, S, MW, MB,), suivis de la résistance à la rupture par traction minimale (en MPa) et de
l’allongement A%. Exemple : EN-GJS-400-18.
Fonte à graphite lamellaire EN-GJL :
Les plus économiques, les plus utilisées, ce sont les fontes de moulage par excellence. Le carbone
se présente sous forme de fines lamelles de graphite qui lui donne une couleur grise. Propriétés :
bonne coulabilité ; bonne usinabilité ; grande résistance en compression et grandes capacités
d’amortissement des vibrations.
Applications : bâtis de machine, supports, carters, blocs-moteur…
Fontes à graphite sphéroïdal EN-GJS :
Ce sont les plus utilisées après les fontes à graphite lamellaire, obtenues par addition de petites
quantités de magnésium juste avant moulage ; le graphite s’agglomère pendant le traitement sous
forme de nodules ou sphères. Propriétés : ductilité, résilience et usinabilité.
Applications : vilebrequins, arbres de transmission, pièces de voirie, tuyauteries…
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Chp. 5 Désignation normalisée des matériaux
FONTES
Valeur de l'allongement
avant rupture
(en pourcentage)
2. 2. Aluminium et alliages
Fabriqués industriellement depuis 1886, à partir des bauxites et de la cryolithe, ces métaux sont
les plus utilisés, juste après les métaux ferreux (aciers et fontes).
a) Désignation normalisée
Préfixe « EN A_- », suivi d’un nombre (de plusieurs chiffres normalisés), éventuellement suivis
par le symbole chimique de l’alliage placé entre crochets.
La lettre suivant le « A » indique le mode d’obtention du métal :
W : corroyé ; B : lingot ;
C : pièce moulée ; M : alliage mère.
Aluminium et alliages corroyés (« EN AW- ») : Cette famille, la plus utilisée, comprend tous les
produits laminés d’usage courant (barres, profilés, tôles…).
Aluminium et alliages pour la fonderie : La plupart des nuances d’alliages d’aluminium sont
faciles à mouler (moule métallique permanent ou moulage sable).
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Chp. 5 Désignation normalisée des matériaux
Exemples :
EN AW-5086 [Al Cu 4] : duralumin : alliage d’aluminium avec 4% de cuivre ;
EN AW-1050A [Al 99,5] : aluminium pur à 99,5 % ;
EN AC-45400 [Al Si5 Cu3] : alliage d’aluminium avec 5% de silicium et 3% de cuivre.
b) Principalement caractéristiques
- Bas point de fusion (658 °C) ; ductilité élevée (A% ≈ 40 %) ; léger (densité 2,7) ; bonne
conductivité électrique ; bonne conductibilité thermique (5 fois celle des aciers) ; coefficient de
dilatation thermique 1,5 fois celui des aciers ; propriétés réfléchissantes.
- Bon rapport résistance/poids, ce qui explique les nombreuses applications dans le domaine des
transports, comme l’aéronautique.
- Résistance à la corrosion élevée. Le métal se couvre, au contact de l’air, d’une couche d’oxyde
protectrice (l’alumine), les éléments d’addition diminuent plus ou moins cette résistance.
- Résistance mécanique : elle peut être modifiée par écrouissage ou par recuit (adoucissement).
- Inconvénients : faibles résistances à l’usure et à la fatigue.
c) Mise en œuvre
Elle est assez facile par un grand nombre de procédés : laminage, moulage, forgeage, formage,
étirage, extrusion, métallurgie des poudres… Le coefficient de dilatation important et la grande
conductivité thermique imposent, à cause des dilatations, certaines précautions en soudage et en
usinage. L’élasticité, assez élevée, peut-être une gêne dans certains cas d’usinages. La soudabilité
dépend de la trempe et du revenu pratiqués sur l’alliage.
d) Traitements thermiques
Ils sont tout à fait différents de ceux des aciers. Après trempe, le durcissement est obtenu par
vieillissement naturel, ou maturation, à température ambiante ou par revenu à température élevée.
Les alliages avec le cuivre, le silicium, le zinc et ceux avec le magnésium plus le silicium sont
trempants ; ils sont dits avec durcissement structural. L’aluminium pur, les alliages avec le
manganèse et le magnésium ne sont pas trempants ; ils sont dits sans durcissement structural.
2. 3. Les cuivre et ses alliages
Le cuivre est un métal de couleur rouge orangé possédant une haute conductibilité thermique et
électrique ainsi qu'une bonne tenue aux corrosions courantes. Ce sont ses propriétés qui en font un
métal employé pur ou faiblement allié dans la construction électrique, le transport d'électricité et
le bâtiment. En revanche, en mécanique, le cuivre pur n'est pas ou peu employé. Ce sont des
alliages de cuivre qui sont utilisés tels que par exemple :
- Les laitons, alliages de cuivre et de zinc, qui se forment et s'usinent aisément. Ces alliages de
couleur jaune sont parfois improprement appelés cuivre jaune.
Cuivre + Zinc = Laiton (Cu + Zn)
Les laitons sont faciles à usiner et ont une bonne résistance à la corrosion. Ils peuvent être moulés
ou forgés. Ils sont utilisés pour les pièces décolletées, tubes,...
- Les bronzes, alliage de cuivre et d'étain qui présentent de bonne qualité de fonderie ainsi que
d'intéressantes qualités mécaniques et de frottement.
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Alliage de cuivre
Symbole Cu
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Chp. 5 Désignation normalisée des matériaux
c) Thermodurcissables
Ils ne ramollissent pas et ne se déforment pas sous l’action de la chaleur. Une fois créés il n’est
plus possible de les remodeler par chauffage.
Au moment de la mise en œuvre, ils ramollissent dans un premier temps, puis durcissent de
manière irréversible sous l’action prolongée de la chaleur (comparable à la cuisson du blanc
d’œuf).
Propriétés mécaniques : Ils présentent une bonne tenue aux températures élevées (> 200 °C), aux
attaques chimiques, une meilleure résistance au fluage que les thermoplastiques, une bonne rigidité
pour un prix de matière première peu élevé et faible retrait au moulage.
Inconvénients : mise en œuvre moins pratique et plus lente que les thermoplastiques ; non
recyclables.
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2. 5. Céramiques
Ni métalliques, ni polymères, ce sont les matières premières les plus abondantes de la croûte
terrestre. Elles sont très dures, très rigides, résistent à la chaleur, à l’usure, aux agents chimiques
et à la corrosion. Leur principal inconvénient est la fragilité.
Fabrication : elle comprend en général une mise en forme (pressage, moulage, extrusion…) suivie
par un traitement thermique (cuisson ou frittage).
a) Céramiques traditionnelles
Elles regroupent les ciments, les plâtres, les produits à base d’argile (terres cuites, faïence,
porcelaine, grès cérame…) et les produits à base de silice (verre, cristal…)
b) Céramiques techniques
Plus récentes, elles sont soit fonctionnelles, à « usage électrique », soit structurales, à usage
mécanique ou thermomécanique.
Exemples : oxydes d’alumine (Al2O3), zircone (ZrO2), nitrures de bore (BN) ou de silicium
(Si3N4)…
Utilisations : fibres optiques (silicium), mémoires magnétiques (ferrites), outils de coupe
(carbures), abrasifs, isolants, écrans thermiques, joints d’étanchéité, laser, prothèses osseuses…
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