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INP -HB Yamoussoukro BCPST 1ère Année 20….- 20..

CHAPITRE II

Description de l’atome à un électron :


- quantification de l’énergie
- densité de probabilité de présence
- orbitale atomique

Introduction

Dans ce chapitre, nous chercherons à élucider la structure d’un atome à un électron.


Nous verrons lequel des modèles rend bien compte de la description de l’atome (modèle
planétaire ou modèle quantique). Cette tentative avait débuté par l’étude du spectre
d’émission et d’absorption de l’atome d’hydrogène. L’émission et l’absorption correspondent
à l’émission et à l’absorption d’une radiation lumineuse (ou onde lumineuse). Nous
commencerons par présenter la nature duale de la lumière.

1 Nature duale de la lumière

1.1. Nature ondulatoire de la lumière

Les ondes lumineuses font parties des ondes électromagnétiques. Elles correspondent à
la propagation d’un champ électrique et d’un champ magnétique orthogonaux entre eux et
orthogonaux à la direction de propagation.

⃗ Direction de propagation
E
La nature ondulatoire est caractérisée par la longueur d’onde λ (ou fréquence ν) :

C
λ=
ν

Le domaine visible pour l’homme est : λ ϵ [400 nm ; 800 nm]; du violet, indigo, bleu, vert,
jaune, orange au rouge.

Les divers types d’ondes et leur domaine de longueur d’onde sont :

0,01nm 10nm 400nm 800nm 0,4mm 1mm 10m

Rayon γ Rayon X U.V visible I.R radar télé

ondes lumineuses ondes hertziennes

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1.2 Nature corpusculaire de la lumière

Si la nature ondulatoire permet de caractériser la propagation de la lumière, elle ne


permet pas de traduire l’énergie que possède cette dernière. C’est Planck (1900), puis Einstein
(1905) qui ont proposé une théorie qui a permis de comprendre cette nature : la théorie du
quanta. Celle-ci indique que la lumière est constituée de particules sans masse appelée photon,
qui se propage à la vitesse de la lumière et possédant un quantum d’énergie noté h ν (énergie
d’un photon)

h= 6,62.10-34 J.s (constante de Planck)

2. Spectre d’émission de l’atome d’hydrogène

- Dans son état stationnaire (En), la matière ne peut émettre ni absorber de rayonnement
(lumière).
En
- Toutefois, lorsqu’elle est soumise à un effet thermique
Ep
ou une décharge électrique, elle devient excitée et gagne
En
en énergie absorbant un photon hν .

L’énergie de transition est alors Ep – En = h ν


En
- Pour se désexciter, elle émet alors une radiations
Ep
lumineuses, en émettant un photon hν
En

L’énergie de transition est alors En – Ep = - h ν

En posant ∆ E=¿Ep – En, l’énergie de transition mise en jeu dans les deux cas sera toujours :
∆ E=¿h ν

L’ensemble des raies d’émission constitue un spectre d’émission.

Dans le cas de l’hydrogène, il se compose de quatre raies dans le visible et est prolongé par de
nombreuses autres raies dans l’UV et l’IR.

2.2 Conséquence de la discontinuité des raies

- Comme à chaque raie correspond une longueur d’onde λ : donc chaque raie correspond à
radiation lumineuse d’énergie h ν

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- de plus, comme les raies sont discontinues, l’énergie de rayonnement est discontinue : on dit
qu’elle est discrète ou qu’elle est quantifiée.

2.3 Explication du spectre d’émission par Balmer

Balmer a vérifié que la série de raies situées dans le visible correspond à la relation :

1 1 1
=R H ( 2 − 2 ) Formule de Balmer
λ 2 p

1
= σ représente le nombre d’onde, exprimé en ( )
λ

RH est la constante de Rydberg relative à l’hydrogène = 1,09677.107 m-1.

2.4 Explication du spectre d’émission par Ritz

Ritz, en généralisant la relation de Balmer a établi une relation prenant en compte toutes les
série de raies de l’atome d’hydrogène (celles de l’UV, de l’IR en plus de celles du visible)

1 1 1
=R H ( 2 − 2 ) Formule de Ritz
λ n p

n p Série Domaine
n=1 Lyman UV
n=2 Balmer Visible
n=3 Paschen
n=4 Brackett IR
n=5 Pfund

Ce sont les travaux de Rutherford (1911), et surtout ceux de Bohr (1913) qui ont permis
de comprendre la quantification de l’énergie de l’atome d’hydrogène. Ils se sont basés sur le
modèle planétaire de l’atome.

3. Modèle planétaire de l’atome d’hydrogène

Dans ce modèle, on considère le noyau central fixe, chargé positivement, entouré d’un
électron gravitant sur des trajectoires (ou orbites) circulaires de rayons bien définis.

Les études ont été menées en mécanique classique (de Newton). L’électron, dans son
mouvement est soumis à une force attractive coulombienne en 1/r2.

3.1 Travaux de Rutherford

Il a déterminé :

- la vitesse de l’électron :

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- L’énergie de l’atome :

3.2 Travaux de Bohr : quantification de l’énergie

Partant des résultats de Rutherford, Niels Bohr compara le mouvement de l’électron


autour du noyau au mouvement de la terre autour du soleil soumis aussi à une force attractive
de gravitation (en 1/r2). Il ajouta une condition de quantification du moment cinétique L :

L=

Avec L=

Explication des raies par Bohr

Le passage d’un état stationnaire Ep à un autre état stationnaire En se fait par l’émission d’un
photon de fréquence νpn.

L’énergie de transition mise en jeu est :

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Remarques

Pour tenir compte du mouvement du noyau en plus de celui de l’électron, on doit remplacer
dans R∞ , me par la masse réduite μ telle que :

On a alors RH (calculé) =

Représentation du spectre de raies

En =¿

E1 E2 E3 E4 E5 E6 E7

Conclusion partielle

Le modèle de Bohr connut un grand succès car la quantification de l’énergie et la description


globale du spectre de l’atome d’hydrogène étaient vérifiées. Cependant, le modèle ne donnait
pas de bons résultats pour un atome à plusieurs électrons ou pour un atome autre que
l’hydrogène. Le modèle planétaire de Bohr a donc des limites. Il conserve toutefois un grand
intérêt pour une compréhension partielle de la quantification.

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Exercices d’application

1) Pour l’orbite stationnaire de nombre quantique principal n = 3, déterminer :


a) Le rayon de l’orbite
b) La vitesse de l’électron
c) L’énergie de cet état stationnaire
2) On considère l’électron de l’atome d’hydrogène. Quelle est son énergie d’ionisation.
Quelle est la longueur d’onde correspondante ?

3) a) Calculer l’énergie d’excitation nécessaire pour que l’électron de l’atome


d’hydrogène passe de l’état fondamental à l’état n = 3. Y –a-t-il absorption ou
émission ?
b) Quelle est l’énergie nécessaire pour ioniser l’atome dans l’état n= 3 ?
c) Quelle est la fréquence émise lorsque l’atome passe de l’état n = 3 à l’état n= 2 ?

4. Modèle quantique

Les limites du modèle de Bohr montrent que la mécanique classique n’est pas adaptée pour
l’étude complète de l’atome. Il faut passer alors à la mécanique quantique

4.1. Les bases de la mécanique quantique

4.1.1 Dualité onde-corpuscule : relation de Louis de Broglie

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A toute particule de masse m, animée de la vitesse v, on associe une onde dont la longueur
d’onde est donnée par :

4.1.2 Principe d’incertitude d’Heisenberg

On ne peut connaître simultanément la position x et la quantité de mouvement p d’une


particule avec une précision infinie.

Leur détermination suppose toujours une incertitude.

Les incertitudes absolues sur la vitesse et sur la position sont reliées par la relation
d’Heisenberg :

Exercices d’application

1) Quelle est en nm, la longueur d’onde associée à :


a) Une balle de 22 long rifle dont la masse est 2g et la vitesse 300 m.s-1.
b) Un proton accéléré sous une tension U = 150V dans un vide poussé
c) Des électrons d’énergie cinétique 54eV
Les propriétés ondulatoires se manifestent-elles dans tous les cas ?

2) a) On considère une bille de masse 1 g se déplaçant sur une droite. Sachant que l’on
peut mesurer sa position à 1 μm près, calculer l’incertitude sur sa vitesse.

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b) Un électron se déplace rectilignement. Sachant que sa position est connue à 0,1nm


près, quelle est l’incertitude sur sa vitesse ?
c) Quelle est l’incertitude sur la position d’un véhicule de masse 500 kg roulant à la
vitesse de 50 km.h-1 à + ou – 1km.h-1 ?
d) même question pour un électron si on connaît sa vitesse à 1m.s-1.
Conclure à chaque fois.

4.1.3. Fonction d’onde et densité de probabilité de présence

A l’échelle atomique, la notion de trajectoire électronique ne peut exister. On ne peut


connaître que la position de l’électron en un point M(x, y, z) à l’instant t.

On définit cet état par une fonction Ψ appelée fonction d’onde

Fonction d’onde Ψ

C’est une fonction mathématique Ψ(x, y, z, t) caractérisant le comportement de l’électron en


un point M(x, y, z) à l’instant t.

Ψ peut être réel ou complexe.

Densité de probabilité de présence Ψ2

Seul Ψ2 a une signification physique. Il indique la densité de probabilité de trouver l’électron


dans un volume dτ autour de M (x, y, z).

Probabilité de présence dP

dP = Ψ2 dτ

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Ψ doit être normé c'est-à-dire que la probabilité de trouver l’électron dans tout l’espace est
égal à 1.

P =∫ dP=1 ⇒ ∭ 2
Ψ dτ=1
tout l' espce

En définitive, dans le modèle quantique, on ne parle plus de trajectoire, mais plutôt de


probabilité de présence de l’électron en un point donné de l’espace à un instant t.

Mais comment déterminer Ψ ? On utilise l’équation de Schrödinger (1926).

4.1.4 Equation de Schrödinger

La fonction Ψ est solution de l’équation de Schrödinger :

HΨ=EΨ

H : opérateur hamiltonien

H=

V : énergie potentielle du système {électron-noyau}

E : énergie totale du système.

L’équation de Schrödinger est la relation fondamentale de la mécanique quantique. Elle est


l’équivalent de la relation fondamentale de la dynamique connue en mécanique classique.

Remarque :

- La résolution de cette équation dépasse le cadre de notre programme.


- Les fonctions d’onde Ψi, solutions sont appelées « orbitales atomiques » : leur carré
représente la densité de probabilité de présence de l’électron correspondant à un
niveau d’énergie Ei.
- Pour la résolution, on utilise les coordonnées sphériques (r, θ, φ ). Elle fait apparaître
trois nombres entiers appelés nombres quantiques.

4.2 Les trois premiers nombres quantiques : n, ℓ, mℓ

4.2.1 Le nombre quantique principal : n

La résolution de l’équation de Schrödinger montre que l’énergie propre du système décrit par
la fonction Ψ n, ℓ, mℓ est :

En =

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4.2.2. Le nombre quantique secondaire (ou azimutal) : ℓ

ℓ est un entier naturel tel que :

ℓ sert à quantifier le moment cinétique. La condition de quantification est :

Remarque :

A un niveau n, correspondent n sous- niveaux ou sous-couches ou orbitales atomiques (O.A)


auxquels on donne un nom d’origine spectroscopique.

ℓ 0 1 2 3 4 5

O.A s p d f g h

(sharp) (principal) (diffuse) (fondamental


)

Exercice d’application

Quelles O.A a-t-on pour un électron ayant un niveau d’énergie n = 2. Conclure.

4.2.3 Le nombre quantique tertiaire ou magnétique : mℓ

mℓ est un entier relatif tel que :

pour une valeur de ℓ, on a ....................valeurs de mℓ.

mℓ permet de connaître le degré de dégénérescence d’une O.A et aussi son orientation par
rapport à une direct ion de référence.

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Exemple

ℓ=1

ℓ=2

ℓ=0

Exercice d’application

Déterminer le degré de dégénérescence du niveau n = 2, puis n = 3 et généraliser.

4.3 Représentation et forme des O.A

En coordonnées sphériques, les fonctions d’onde, solution de l’équation de Schrödinger se


met sous la forme :

Ψn,ℓ,mℓ(r, θ, φ ) = Rn,ℓ(r).Ymℓ,ℓ(θ, φ )

Rn,ℓ(r).est la partie radiale. Elle indique la forme de l’O.A.

Ymℓ,ℓ(θ, φ ) est la partie angulaire. Elle indique l’orientation des lobes de l’O.A.

4.3.1 O.A de type s

Les O.A de type s possèdent une symétrie sphérique. La densité de probabilité de présence de
l’électron est la même pour une distance r fixée : on dit qu’il y a ............................................

4.3.2 O.A de type p

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Les O.A de type p sont unidirectionnelles et à symétrie axiale. La densité de probabilité de


présence est maximale uniquement selon de direction : on dit qu’il y
a ..............................................

4.3.2 O.A de type d

Les O.A de type d sont symétriques. Les indices indiquent la symétrie directionnelle.

5. Extension aux hydrogénoïdes


- Les systèmes hydrogénoïdes sont des systèmes constitués par un noyau de charge +Ze
et disposant d’un seul électron comme l’atome d’hydrogène.

Exemple :

- La résolution de l’équation de Schrödinger est identique et conduit aux mêmes


résultats :
 Elle fait intervenir les trois nombres quantiques n, ℓ et mℓ.
 Seulement, les valeurs propres de l’énergie sont multipliées par Z2.

On a alors : En =

Soit en eV : En =

 Le rayon probable est obtenu en remplaçant a0 par a0/Z.


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Soit : r=

On constate que les O.A des hydrogénoïdes, bien que de même forme que celle de
l’hydrogène, seront plus ............................... car

CONCLUSION

Le modèle quantique a permis de comprendre la structure d’un système à un électron.


Il ressort que la notion de trajectoire électronique ou d’orbite ne peut exister à l’échelle
atomique. On ne doit parler que de probabilité de présence de l’électron en un point donné de
l’espace. Pour caractériser le comportement de l’électron en un point M(x,y,z) à l’instant t, on
utilise une fonction mathématique Ψ appelée fonction d’onde. Celle-ci est obtenue grâce à
l’équation de Schrödinger.

La résolution de cette équation nous a permis de comprendre que l’atome d’hydrogène


est constitué d’un noyau et d’un électron. Cet électron occupe en fait des niveaux d’énergie
quantifié par le nombre quantique principal n. A chaque niveau n, est associé un ou plusieurs
O.A (région de l’espace où l’électron a une grande probabilité d’être trouvé). Chaque O.A est
définie par la connaissance des trois nombres quantiques : n, ℓ et mℓ.

Que se passera-t-il pour un système polyatomique ?

FIN

Exercices d’application du chapitre 2

I) La série de Humphrey est une autre série du spectre d’émission de l’atome


d’hydrogène dont la longueur d’onde de la plus longue transition est 3281,4 nm . Quel
est le nombre quantique principal de cette série.
II) Quel est le nombre quantique principal d’une série dont la longueur d’onde de la plus
courte transition est 12368 nm ?
III) Un spectre d’émission est un ensemble de raies aboutissant toutes au même nombre
quantique principal n. il existe plusieurs séries dont la première est celle de Lyman
pour qui n = 1.
1. Représenter le diagramme énergétique de la série de Lyman en indiquant quelques
transitions.
2. On considère la série de Pfund (n=5).
a) Quelle est la plus petite longueur d’onde associée.
b) Quelles est la fréquence et le nombre d’onde de la radiation qui part de l’état n= 80 ?
IV) 1. Indiquer, parmi les triplets suivants, celui (ou ceux) qui est (ou sont) impossibles.
Justifier votre réponse. A) n= 3 ; ℓ= 2 ; mℓ = 0 B) n= 2 ; ℓ = 2 ; mℓ = -1
C) n= 3 ; ℓ = 0 ; mℓ = 3 D) n= 3 ; ℓ = -2 ; mℓ = 0
2 Indiquer si les différents symboles caractérisent ou non une orbitale atomique :
a) 1p ; b) 3f ; c) 5g ; d) 4s ; e) 2d.

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