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USTHB Année 2020/2021

Faculté de Mathématiques Cours Système d’information et base de données


3L RO Section A Responsable du Module : Mme AHMIA.I

I. Introduction [1]
Un système d’information est une représentation opérationnelle de la réalité c’est une
“construction formée d'ensembles d'informations, qui sont des représentations partielles de
faits qui intéressent une institution; de traitements, qui constituent des procédés d'acquisition,
de mémorisation, de transformation, de recherche, de présentation et de communication
d'informations; de règles d'organisation, qui régissent l'exécution de traitements
informationnels; de ressources humaines et techniques requises pour le fonctionnement du
système d’information”. Son enjeu est de comprendre comment:
• aménager ce carrefour de compétences entre acteurs et partenaires concernés;
• amener l'informatique à être un support pertinent, indispensable aux activités de
l'entreprise ;
• réaliser une plate-forme informationnelle informatisée qui se fonde dans les activités
des acteurs et partenaires concernés.
Ce domaine des systèmes d’information est un domaine complexe qui demande beaucoup de
rigueur pour construire la plate-forme informationnelle. Cette rigueur provient :
• de l’informatique : il faut spécifier la plate-forme, comme précédemment pour les
développements informatiques;
• de l’information : il faut spécifier les informations utiles aux acteurs et partenaires
concernés ;
• des activités : il faut spécifier les interfaces entre les acteurs et partenaires avec le
système d’information.
Les systèmes d’information (SI) sont un domaine essentiel de toutes les activités humaines car
la technologie qui les supportent a fourni non seulement une fiabilité et une puissance de
calcul, de stockage et de recherches d’information, jamais connue auparavant mais aussi de
nouveaux espaces de travail, d’échanges, de manière de coopérer, d’échanger, de concevoir,
de se rencontrer, d’acquérir des connaissances. Comme nos nombreuses pratiques venant des
siècles passées sont fortement contraintes par le support privilégié d’échanges
d’informations : le papier, il est primordial de connaître les fondements des technologies qui
supportent les SI pour comprendre leurs potentialités mais aussi leurs exigences et les efforts

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à consentir pour que les espoirs se concrétisent. Car le support informatique conduit à de
nouvelles pratiques pratiquement inimaginables avec le papier. Ce sont de véritables plates-
formes d’activités humaines qui sont en cours de construction.
Cette introduction présente la technologie informatique qui a été et reste toujours la
technologie de référence des SI : celle des Bases de Données.
Un exemple : gestion d’une entreprise de transports publics
L’entreprise « GVA » s’occupe des transports publics de la ville d’Alger. Elle désire se doter
d’un système informatique pour la gestion de son réseau. Celui-ci comprend des lignes, des
véhicules ainsi que des chauffeurs.
Elle aimerait un SI qui puisse prendre en compte des faits comme :
• Le chauffeur « Omar » est en congé le lundi 30 octobre ;
• Le 31 octobre, il assure la ligne 2 avec le véhicule 56.
Elle aimerait que son personnel puisse trouver les réponses à des questions du type suivant
grâce au SI :
• Un véhicule doit-il toujours assurer la même ligne?
• Qui a assuré la ligne C le 3 octobre entre 16h et 18h?
Elle aimerait aussi que le SI fournisse un support efficace pour faire face à des situations
inhabituelles voire critiques de type :
• Omar est malade aujourd’hui ; comment peut-on le remplacer ?
• Le tram de la ligne 12 est bloqué par un accident ; cela va prendre du temps ;
comment aménager une solution de secours ?
Elle aimerait que le SI tienne compte d’événements comme :
• Le véhicule 124 est enlevé de la circulation.
Elle aimerait que le SI prenne en compte des règles comme :
• Un chauffeur a un seul permis de conduire ;
• Il est compétent pour plusieurs types de véhicule.
Ce sont ce genre de services que va rendre la technologie des bases de données. Mais pour
avoir les qualifications requises pour construire de telles bases de données il faut appréhender
une complexité formée de :
• Technologies informatiques et surtout des systèmes de gestion de bases de données ;
• Conceptualisation des schémas de bases de données, des traitements des données, des
interfaces avec les acteurs de l’entreprise « GVA » ;

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• Organisation des activités humaines sous-jacentes à l’utilisation intensive de la base
de données dans le cadre de différents processus organisationnels.
II. Notions préliminaires :
Avant les bases de données les institutions possédaient des fichiers manuels sur support
papier, qui contenaient énormément de redondance et qui étaient très difficile de maintenir-à-
jour. Les bases de données ont introduit le principe qu’une donnée serait stockée dans un seul
endroit principal, qu’elle y serait mise–jour continuellement et qu’elle serait facilement
accessible à tous les acteurs qui en auraient besoin.
1. Définition d’une base de données :
De façon informelle, on peut considérer une Base de Données comme un ensemble structuré
de données, centralisées ou non, servant pour les besoins d'une ou plusieurs applications,
interrogeables et modifiables par un groupe d'utilisateurs en un temps opportun.
Plus formellement, une BD est un ensemble d'informations exhaustives, non redondantes,
structurées et persistantes, concernant un sujet.
Une condition nécessaire pour mériter le titre de base de données est, pour un ensemble de
données non indépendantes, d'être interrogeable par le contenu (pouvoir retrouver toutes les
données qui satisfont un critère quelconque).
2. Un Système de Gestion de Base de Données (SGBD)[1,2]
Un Système de Gestion de Base de Données peut être défini comme un ensemble de logiciels
prenant en charge la structuration, le stockage, la mise à jour et la maintenance des données.
Autrement dit, il permet de décrire, modifier, interroger et administrer les données. C'est, en
fait, l'interface entre la base de données et les utilisateurs (qui ne sont pas forcément
informaticiens).
2.1.Objectifs d'un SGBD
Voici une liste des principales fonctionnalités que doit posséder un SGBD.
• Description et utilisation des informations (définition, interrogation, mise-à-jour) :
C’est la fonctionnalité la plus connue d’un SGBD, celle qui permet d’interroger une
base de données et d’en modifier les données (insertion, suppression, modification de
données), le tout à l’aide d’un langage générique (indépendant d’un domaine
d’activités particulier) comme le langage SQL dans le monde des SGBD relationnels,
qu’il est indispensable d’apprendre.
• Gestion et contrôle d’intégrité : Un SGBD doit garantir la qualité (fiabilité) de
l’information enregistrée, Cette fonctionnalité des SGBD est sans doute celle qui a le
plus contribué au succès des bases de données dans le monde des affaires. Elle garantit
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que les modifications de la base de données vont respecter les coutumes du monde
vivant.
Pour cela elle permet aux concepteurs de bases de données de définir des règles
d’intégrité qui sont des propriétés qui doivent être vérifiées par les données et qui
peuvent être vérifiées par des programmes. Dans le cas de l’entreprise GVA, voici
l’exemple d’une règle d’intégrité : un chauffeur ne doit pas conduire plus de 40h par
semaine.
• Mise en œuvre de la confidentialité : Un très grand intérêt d’un SGBD est qu’il
permet à tout un ensemble d’acteurs de partager de mêmes données d’une base de
données. On peut même dire qu’ à partir du moment où une personne a un accès à une
base de données, alors il a accès à toutes les données de la base, à moins que les
responsables de la base ne décident que pour certaines données, seules des personnes
autorisées pourront les consulter ou les mettre-à-jour.
C’est le rôle de cette fonctionnalité des SGBD. Elle gère les droits d’accès des
personnes aux données de la base en
➢ ne rendant accessibles certaines données qu’aux personnes autorisées,
➢ ne rendant modifiables certaines données qu’aux personnes autorisées,
➢ définissant les données à protéger.
• Assurance d’une certaine sécurité de fonctionnement
Les bases de données sont devenues des ressources informationnelles incontournables
pour le bon fonctionnement d’une institution. Mais elles sont gérées par des SGBD dans
des environnements techniques qui peuvent tomber en panne ou être défectueux. Compte
tenu des enjeux économiques les SGBD disposent d’une autre fonctionnalité qui :assure le
redémarrage du système en cas d’incident logiciel ou matériel, remet la base de données
dans un état satisfaisant.
• Indépendance physique : la façon de définir les données doit être indépendante des
structures utilisées pour leur stockage
• Indépendance logique : un utilisateur doit pouvoir percevoir seulement la partie des
données qui l'intéresse (c'est ce que l'on appelle une vue) et modifier la structure de
celle-ci sans remettre en cause la majorité des applications
• Manipulation aisée des données par des non informaticiens, ce qui suppose des
langages "naturels"

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• Accès efficaces aux données et obtention de résultats aux interrogations en un temps
"acceptable"
• Administration centralisée des données pour faciliter l'évolution de leur structure
• Non-redondance : chaque donnée ne doit être présente qu'une seule fois dans la base
afin d'éviter les problèmes lors des mises à jour.
2.2 Composants des SGBD
Un SGBD posséde un certain nombre de composants logiciels chargés de :
- la description des données au moyen d'un Langage de Définition de Données (LDD). Le
résultat de la compilation est un ensemble de tables, stockées dans un fichier spécial appelé
dictionnaire (ou répertoire) des données
- la manipulation des données au moyen d'un Langage de Manipulation de Données (LMD)
prenant en charge leur consultation et leur modification de façon optimisée, ainsi que les
aspects de sécurité
- la sauvegarde et la récupération après pannes, ainsi que des mécanismes permettant de
pouvoir revenir à l'état antérieur de la base tant qu'une modification n'est pas finie (notion de
transaction)
- les accès concurrents aux données en minimisant l'attente des utilisateurs et en garantissant
l'obtention de données cohérentes en cas de mises à jours simultanées.
• Exemple SGBD
Des SGBD commerciaux (payants) : Oracle Database, DB2 Database Software d’IBM,
SQL Server de Microsoft, Access édité par Microsoft, qui fait partie de la suite bureautique
MS Office Pro, …etc.
Des SGBD Open Source (ou libre) : MySQL, PostgreSQL, …etc.

3. Les Niveaux d’une Base de Données :[2]


➢ Niveau interne (ou physique) : concerne le stockage des données au niveau des
unités de stockage, des fichiers; c'est ce que l'on appelle le schéma interne
➢ Niveau conceptuel (ou logique) : décrit la structure des données dans la base, leurs
propriétés et leurs relations, indépendamment de toute préoccupation technologique
d'implémentation ou d'accès par les utilisateurs; c'est ce que l'on appelle le schéma
conceptuel
➢ Niveau externe : décrit comment chaque utilisateur perçoit les données; c'est ce que
l'on appelle le schéma externe ou vue.

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4. Modèles de description [2]
Le résultat de la conception d'une base de données est une description des données (appelée
schéma) en termes de propriétés d'ensembles d'objets et d'organisation logique des données.
Pour obtenir une telle représentation à partir d'un problème réel, on utilise un outil appelé
modèle de description, basé sur un ensemble de concepts et de règles formant le langage de
description. Un SGBD peut être caractérisé par le modèle de description qu'il supporte. Une
fois la base de données ainsi spécifiée, il est possible de manipuler les données en réalisant
des opérations de sélection, d'insertion, de modification et de suppression, et ce au moyen
d'un langage spécifique de manipulation de données, mais aussi par des langages de
programmation "classiques". Plusieurs types de modèles sont utilisés :

➢ modèles réseau et hiérarchique : une base de données est vue comme un ensemble
de fichiers reliés par des pointeurs (ces modèles privilégiant l'optimisation des entrées-
sorties, ils sont nommés modèles d'accès) et les données y sont organisées en réseau et
en arbre (respectivement). Un nœud quelconque peut avoir plusieurs pères dans le
modèle réseau, un seul dans le modèle hiérarchique

➢ modèle relationnel : les données et les relations qui les unissent sont organisés sous
forme de lignes regroupées au sein de tables. Chaque table est composée d'une ou
plusieurs colonnes, dont certaines servent à caractériser chaque ligne de manière
unique (notion de clé) .

➢ modèle objet : nés dans le prolongement de la programmation orientée objets (POO),


les SGBDOO permettent de représenter et de manipuler des objets complexes. Leur
avantage est la réduction des coûts de développement et de maintenance, ainsi qu'une
performance accrue, puisque la base "connaît" la structure objet du programme
(relations d'héritage, pointeurs entre objets, etc.).

III. Principes fondamentaux du modèle relationnel

Le modèle est basé sur les notions de relation, attribut, domaine d’attribut et schéma de
relation.

➢ Domaine : un domaine est un ensemble de valeurs. L’ensemble N={0,1,2,…,∞} est le


domaine des entiers.

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➢ Produit cartésien : Le produit cartésien d’un ensemble de domaines 𝐷1 , 𝐷2 ,…, 𝐷𝑛
est l’ensemble des tuples {𝑣1 , 𝑣2 , … , 𝑣𝑛 } tels que ∀ 𝑖, 𝑣𝑖 ∈ 𝐷𝑖 .
On note 𝐷1 × 𝐷2 × … × 𝐷𝑛

Exemple : 𝐷1 = {𝐴𝑙𝑖, 𝑀𝑜ℎ𝑎𝑚𝑒𝑑, 𝐿𝑖𝑙𝑎}, 𝐷2 = {1,2},


𝐷1 × 𝐷2 =
Ali 1
Ali 2
Mohamed 1
Mohamed 2
Lila 1
Lila 2

➢ Relation (ou Table)


Une relation (ou table) est un tableau à deux dimensions dans lequel chaque colonne
appelée attribut porte un nom différent et où les données figurent en ligne. On trouve
encore les enregistrements n-uplet ou tuple pour désigner une ligne et de champ pour une
colonne ; un enregistrement est donc un ensemble de valeurs, chacune renseignant un
champ.
Exemple :
𝐷1 = {𝐴𝑙𝑖, 𝑀𝑜ℎ𝑎𝑚𝑒𝑑, 𝐿𝑖𝑙𝑎},
𝐷2 = {1, 2, 3, … ,20},
On peut composer la relation « Note » :
Ali 8
Mohamed 13
Lila 6

Une relation peut etre vu comme un tableau à 2 dimensions dont les collonnes
correspondent aux domaines et les lignes contiennent les tuples.
➢ Attribut : Un attribut est une colonne d’une relation caractérisée par un nom,
exemple : Nom, Note.

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➢ Schéma de relation :
Un schéma de relation est le nom de la relation suivi de la liste des attributs avec leurs
domaines. Exemple :
Voiture (NumImmatriculation =<00001 001 16 / 00002 010 16/ …>,
Marque=<Renault / Peugeot / …>, Couleur= < Bleu / Vert / …>,
Puissance=<10/20/…>)
Affin de simplifier , on ne précise en général pas les domaines.
Voiture (Relation)
NumImmatriculation Marque (Attribut) Couleur (Attribut) Puissance
(Attribut) (Attribut)
00001 001 16 Renault Bleu 10
00002 010 16 Peugeot Noir 20

On appelle (00001 001 16 , Renault, Bleu, 10) , (00002 010 16, Peugeot, Noir, 20) des tuples
ou N-uplets.
➢ Degré et cardinalité d’une relation : Le degré d’une relation désigne le nombre
d’attributs de la relation. Par exemple la relation voiture est de degré 4. La cardinalité
d’une relation est le nombre de tuples de la relation. La relation voiture est de
cardinalité 2.
➢ La clé principale : La clé principale d’une relation est l’attribut , ou l’ensemble
d’attributs permettant de désigner de façon unique un tuple. Pour la relation voiture
donnée ci-dessus le numéro d’immatriculation est une clé principale dans la mesure
où la seule connaissance de cet attribut permet de connaitre la voiture.
➢ La clé étrangère : C’est un attribut qui sert à faire le lien entre deux relations d’une
Base de Donnée. Un attribut x est une clé étrangère dans la relation 𝑅1 , s’il apparait
comme clé primaire dans une autre relation 𝑅2 .
➢ Base de donnée relationnelle : On parle de base de donnée relationnelle lorsque le
modèle choisit pour la représentation de cette base est un modèle relationnel, c’est-à-
dire son schéma est un ensemble de schémas de relations.

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[1] Michel LEONARD, Fondements de la Modélisation de Systèmes d’Information, Cours
Université de Genève.
[2] Olivier Losson, Introduction aux Systèmes de Gestion de Bases de Données
Relationnelles, Cours, Université de Lille.
[3] Y. PIGNEUR, « Conception assistée des applications informatiques", Masson, Paris 1983.

[4] G. BOOCH, J. RUMBAUGH, I. JACOBSON, “The UML reference manual”, G. Booch,


J. Rumbaugh, I. Jacobson, Addison-Wesley, 1999.

[5] Claude DELOBEL, « Contribution théoriques à la conception et l'évaluation d'un système


d'informations appliqué à la gestion», Thèse de doctorat, Uni. de Grenoble,
Octobre 1973.

[6] Michel LEONARD, « Structures des bases de données », Dunod, 1988.

[7] Michel LEONARD, “Database Design Theory”, MacMillan Education Ltd, 1992.

[8] C. ROLLAND, C. RICHARD, “The REMORA Methodology for Information Systems


Design and Management”, in IFIP WG8.1 Working Conf on IS Design
Methodologies: A Comparative Review, North-Holland, 1982.

[9] H. TARDIEU, A. ROCHFELD, and R. COLLETTI., “La methode MERISE: principes et


outils », Les Editions d'Organisation, Paris (France), 1983.

[10] K. LANO., “The B Language and Method”, Springer Verlag, 1996.

[11] C. J. DATE, H. DARWEN., “A Guide to the SQL Standard”, Addison-Wesley 1997.

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