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UE C0SE1001 - Cours de Biologie des organismes végétaux.

Résumé du cours n°9 - La multiplication végétative

La reproduction des organismes vise à satisfaire plusieurs objectifs distincts : maintien et


multiplication de l’espèce par remplacement des organismes dont la durée de vie est limitée ;
adaptation et colonisation de nouveaux milieux, pour tenir compte des changements
permanents des conditions environnementales (changements temporels et géographiques).
La reproduction est assurée de façon générale de deux manières : multiplication végétative
et reproduction sexuée. La première est très fréquente chez les bactéries, les champignons et
les plantes (tous assimilés à des « végétaux » dans les anciennes classifications, d’où son
nom). La seconde est universelle. Toutes les plantes ont donc à la fois la capacité à la
multiplication végétative et à la multiplication sexuée. Chacune de ces stratégies offre des
avantages et des limites.
La multiplication végétative des plantes se fait à partir d’organes spécialisés ou non, qui
régénèrent une plante entière. Cette nouvelle plante se sépare de la plante parent soit après la
régénération soit avant celle-ci selon les cas. La capacité de régénération des plantes est liée à
la totipotence des cellules végétales, bien plus générale que chez les cellules des organismes
animaux. La multiplication végétative produit des clones identiques au parent.
Le bouturage et le marcottage sont deux procédés de multiplication végétative à partir
d’organes non spécialisés. Il s’agit de tiges feuillées, contenant au moins 1 bourgeon) qui ont
la capacité en régénérer des racines avant (marcottage) ou après (bouturage) leur séparation de
la plante-mère. Ces phénomènes sont assez rares en conditions naturelles, mais ils sont très
utilisés par l’homme dans le cadre des pratiques agricoles et horticoles.
Les stolons, les rhizomes, les bulbilles, les racines drageonnantes, les tubercules sont des
organes spécialisés des plantes, très fréquemment rencontrés, impliqués dans la multiplication
végétative. Ils sont en général aussi (à l’exception des stolons) associés avec l’accumulation
de réserves nutritives et à la capacité à passer la saison défavorable (saison froide ou sèche) à
l’état dormant dans le sol.
L’homme a aussi développé des pratiques artificielles de multiplication végétative. De
façon générale, on appelle « semence » chez les végétaux tout organe susceptible d’être
manipulé, stocké, transporté, donc en vie ralentie à l’état dormant, qui sert à redonner une
nouvelle plante. Ce sont les graines bien sûr mais aussi tous les organes spécialisés et doués
de dormance (cf. paragraphe ci-dessus).
Le greffage (exemple la vigne) est une technique très ancienne qui associe un « greffon »
(fragment de tige comportant au moins un bourgeon) avec un « porte-greffe » (fragment de
tige associé à un système racinaire fonctionnel). Le greffon est à l’origine d’un système de
tiges feuillées fournissant les produits souhaités (fleurs, fruits en général). Le porte-greffe
apporte des propriétés favorables en terme de résistance à des maladies transmissibles par le
sol et d’adaptation à certaines contraintes (sècheresse, qualité du sol, etc…). Le
Le microbouturage, mis au point depuis 1950 environ, consiste à ne prélever que l’apex
(extrémité) d’une tige (son « méristème», partie active du bourgeon) et à le cultiver sur un
milieu nutritif artificiel en conditions stériles. Il sert à multiplier très rapidement des
génotypes de qualité (pour la recherche, pour l’horticulture, pour la production d’arbres et
d’arbustes). Un rôle très important est aussi son utilisation pour régénérer des plantes
indemnes de virus (exemple de la pomme de terre).
La multiplication végétative produit donc rapidement une descendance clonale. Elle
colonise l’immédiate périphérie de la plante parent (pas de possibilité d’envoi à longue
distance). Tous les individus étant identiques, le risque existe de leur non adapatation à des
conditions changeantes, comme l’exemple de la disparition récente de l’orme en Angleterre
l’a montré.

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