Notion de la concurrence
1. Définition de la concurrence
En économie, la concurrence désigne la rivalité entre plusieurs agents pour un même marché.
Pour agir en concurrent, un agent doit disposer de la liberté d'entreprendre et de la possibilité d'offrir ou
demander une ressource rare et excluable au sens économique, par exemple une ressource naturelle,
un bien ou service, du capital, du travail, ou de la connaissance.
Adam Smith dans la Richesse des Nations insiste sur deux aspects de la concurrence :
De trop aider certains secteurs et d'y augmenter ainsi de façon non justifiée économiquement le
nombre d'acteurs.
Smith pense notamment aux aides données à certains enseignements qui conduisent selon lui à un trop
grand nombre d’ecclésiastiques et de gens de lettres »
Pour George Stigler, la position des économistes classiques peut être ainsi résumée :« Chaque propriétaire
d’une ressource productive cherchera à l’employer dans un secteur où il espère que le retour sur
investissement sera le plus élevé. Il en résulte qu’avec la concurrence chaque ressource sera distribuée dans
tous les secteurs de telle sorte que le taux de retour (ou profit) sera le même partout. » Cela conduit John
Stuart Mill à écrire en 1848 « qu’il ne peut y avoir deux prix sur le marché »
La concurrence directe :elle est en lien avec la concurrence inter produits puisque ce sont les
entreprises qui proposent des produits de même nature.
Exemple : la lessive OMO et la lessive Arial.
La concurrence indirecte :elle porte sur les produits de substitution. La concurrence indirecte se
rapproche de la concurrence intersegments et la concurrence générique.
La concurrence potentielle :Ce sont les entreprises qui n’offrent pas encore de produits similaires ou
substituables mais qui évoluent sur le même marché. Par conséquent, elles peuvent à tout moment
proposer un produit concurrent.
4. La structure du marché
Le fonctionnement du marché dépend de plusieurs facteurs, parmi les principaux se trouve sa structure.La
structure du marché représente les caractéristiques qui influent sur le choix et les stratégies des entreprises
en matière du profit attendu, le prix de vente, le volume de production… Plusieurs structures sont
envisagées selon le nombre d’intervenants sur le marché comme est montré dans le tableau suivant:
La structure du marché est analysée par l’étude des éléments suivants :
Barrières à l'entrée
Politique gouvernementale
Intégration verticale
Diversification
5. La position concurrentielle :
La position concurrentielle est définie par la place occupée par l’entreprise sur le marché.
Le leader ou le chef de file :Il possède la part de marché la plus importante du marché.
Exemple : Coca-Cola est le chef de file sur le marché des sodas aux Etats-Unis.
Le challenger ou le prétendant :Il se positionne juste derrière le chef de file et cherche à prendre sa
place.
Exemple : Pepsi Cola est le prétendant sur le marché des sodas aux Etats-Unis.
Le suiveur :Il détient une faible part de marché. Il ne fait que s’adapter aux évolutions du marché et
réagit aux actions de ses concurrents.
L’outsider ou le nouvel arrivant :Il arrive sur le marché et ses ventes enregistrent une forte
croissance.
Le sortant :Il n’arrive pas à garder ses parts de marché ; il sort petit à petit du marché.
Le spécialiste :C’est le cas des entreprises qui arrivent à survivre sur un marché sur lequel elles ne
détiennent qu’une faible part de marché. Elles possèdent une spécificité qui leur permet d’occuper
une niche particulière.
La microéconomie s’est longtemps identifiée au modèle walrasien, ce modèle reposait sur une structure de
marché définie à partir de la concurrence pure et parfaite .
La concurrence devait être pure: aucun des acteurs ne pouvant agir unilatéralement et directement sur le
prix du marché.
la concurrence devait être parfaite: tous les acteurs disposant d’une information complète. C’étaient les
conditions requises pour que le marché fonctionne à l’avantage des consommateurs, en leur proposant un
prix le plus bas possible.
Le modèle de la CPP supposait que les cinq conditions suivantes soient réunies :
La transparence concerne l’information dont disposent les consommateurs : elle se doit d’être totale
La fluidité est la possibilité, pour une entreprise, d’entrer sur un marché ou d’en sortir sans coût .
la mobilité est celle des facteurs de production, le travail et le capital, qui doivent pouvoir se
déplacer selon les besoins du marché.
Le CPP suppose que toutes les cinq conditions soient réunies, à défaut de quoi, la concurrence est considérée
comme imparfaite (il suffit qu’une parmi les cinq ne soit pas vérifiée).
la concurrence pure et parfaite est associe au marché , une organisation qui permet une production
efficiente au niveau social. il n’existe pas de gaspillage de ressources ; la production atteint son
niveau le plus élevé à moindre cout.
les prix, indicateurs de rareté relative par rapport aux désirs des individus, sont les plus bas possibles
puisque le profit économique devient nul en longue période et que les consommateurs obtiennent
alors les produits contre l’équivalant de leur vraie valeur économique.
la production étant standardisée, les producteurs n’ont pas besoin de mettre en place une politique
commerciale (publicité, promotions …) , ils sont assurés d’écouler »toute leur production au prix du
marché.
2.2 Inconvénients
Les conditions d’une concurrence pure et parfaite sont rarement attîntes en dehors des marchés
purement financiers et ceux des matières premières . un type de vente sur lequel les conditions
s’approchent du marché théorique , du moins du côté des acheteurs .
3. La concurrence imparfaite
La concurrence imparfaite désigne les situations où les conditions de la concurrence parfaite ne sont pas
respectées.
La réalité des marchés actuels montre que aucunes des cinq conditions ne peut être véritablement réalisée.
L’atomicité est l’une des conditions rarement atteintes. Elle suppose en effet que les petits
vendeurs(PME et les entrepreneurs individuels )constituent l’essentiel du monde de l’entreprise, ce
qui n’est pas le cas dans un marché mondialisé où cohabitent monopoles et oligopoles.
La transparence , condition essentielle pour accéder à toutes les informations du marché, et ce
gratuitement, permet théoriquement aux consommateurs comme aux autres producteurs de
prendre en toute connaissance la bonne décision.
La fluidité des marchés est une autre condition nécessaire du modèle de la concurrence parfaite. Elle
permet à de nouveaux producteurs de bénéficier de la profitabilité du secteur, mais aussi à ceux
existants déjà sur le marché d’en sortir , considérée par eux comme insuffisamment rentable, pour
se reconvertir dans d’autres activités. Cette fluidité est aujourd’hui principalement remise en cause
par la recherche d’économie d’échelle, qui seule permet d’atteindre la capacité de produire dans une
économie mondialisée, où la part belle du marché est faite aux entreprises qui ont les coûts de
production les plus bas. Mais les économies d’échelle ont un coût, et des conséquences directes
contraires au principe d’atomicité. Ce coût s’identifie aux besoins de capitaux, à leur mobilisation
seule capable de permettre d’atteindre la taille optimale leur permettant d’affronter la concurrence.
Toutes les entreprises ne disposent pas des moyens financiers capables de les réaliser. Dans un
marché dominé par la petite entreprise, un petit nombre d’entre elles sera capable de mobiliser les
capitaux nécessaires. Les autres devront disparaître à long terme. Parmi les conséquences directes
de cette recherche d’économie d’échelle, il y aura donc d’une part une diminution importante de
PME et, d’autre part, l’arrivée sur le marché d’entreprises de taille de plus en plus importante. On
s’éloigne ainsi à grands pas du principe d’atomicité.
L’homogénéité des produits n’est plus aujourd’hui qu’une hypothèse d’école que l’on retrouve
encore, par exemple, sur le marché financier avec l’action ou l’obligation. Dans la quasi-totalité des
cas, la différenciation des produits est la règle.
la mobilité des facteurs est souvent contradictoire. En ce qui concerne la mobilité du capital
technique, elle est souvent rendue difficile par les coûts qu’elle génère ce qui n’empêche pas pour
autant de constater des mouvements importants de délocalisations d’entreprises.
Pour ce qui est de la mobilité du facteur travail, elle est souvent constatée dans les pays émergents
comme la Chine et l’Inde, et, à un degré moindre, dans les pays anglo-saxons où la pratique du
contrat à durée déterminée est souvent la règle. Par contre, dans les pays de l’UE, les contraintes
sociales et le droit du travail sont souvent des obstacles à la fluidité.
4. La concurrence monopolistique
La concurrence monopolistique est un type de concurrence économique qui voit s'affronter des entreprises
monopolistiques sur un marché. Il s'agit d'une situation d'imperfection de marché : chaque entreprise
dispose d'un monopole pour son produit particulier, différent de celui des entreprises concurrentes.
La concurrence monopolistique est un phénomène qui échappe aux postulats néoclassiques. L'hypothèse de
la concurrence pure et parfaite n'y est pas remplie : les produits échangés sur le marché sont différenciés, de
sorte que chaque entreprise dispose d'un monopole pour son produit particulier, différent de celui des
entreprises concurrentes.
Edward Hasting Chamberlin a aboutit aux conclusions, mais à partir d’une critique du modèle de CPP et de
la remise en cause d’une de ses hypothèses : celle de l’homogénéité du produit. Ce qui va l’amener à définir
une nouvelle structure de marché : la concurrence monopolistique , structure où cohabitent à la fois
monopole et concurrence. En résumé, la concurrence monopolistique n’étant que la conséquence d’une
concurrence imparfaite.
Chaque entreprise considère les prix de ses concurrents comme une donnée
Les différences entre des produits similaires permettent une plus grande diversité, les
consommateurs pouvant choisir en fonction de leurs goûts ou de leurs préférences, de leur utilité et
de ces éléments différenciateurs.
Elle favorise un marché dynamique, plus efficace et propice à l'innovation, puisqu'il faut rechercher
les éléments différenciateurs qui distinguent un concurrent d'un autre.
Il est facile de se retirer du marché lorsque les ventes diminuent ou que les bénéfices sont réduits.
La différenciation implique des coûts qui, sur un marché de produits homogènes, ne sont pas
nécessaires (par exemple, la publicité).
Il n'y a pas d'information parfaite sur les prix et les produits, comme c'est le cas dans la concurrence
parfaite.
La stratégie de domination par les coûts consiste à atteindre, à qualité égale, des coûts inférieurs à ceux de la
concurrence. Par cette stratégie, l’entreprise vise l’obtention d’un avantage concurrentiel fondé sur les coûts
en s’adressant à une large cible.Les coûts faibles peuvent être obtenus :
En augmentant la quantité produite, l'entreprise réduit le coût unitaire de production car les coûts
fixes sont répartis sur un nombre d’unités plus important.
Par l'obtention de la taille critique : taille minimale pour pouvoir entrer et se développer sur un
marché.
Par une avancée technologique ou la possession d'un brevet .
L’existence de coûts faibles constitue une barrière à l'entrée pour de nouvelles entreprises .
Si la concurrence est vive, cette stratégie peut conduire à la guerre des prix qui peut s’avérer a des
dommages pour toutes les entreprises du secteur;
Elle nécessite des investissements importants dans le domaine de la production ce qui réduit la
capacité d’innovation.
2. Stratégie de différenciation
Une stratégie de différenciation est une stratégie utilisée par une entreprise qui cherche à produire et à
vendre des produits perçus comme uniques et originaux, difficiles à imiter et qui leur permettent d'obtenir
un avantage concurrentiel en se différenciant de la concurrence.
La fidélité à la marque est générée parmi ses clients, qui, une fois satisfaits des produits, effectuent
un processus de rachat continu;
Le produit peut être vendu à un prix plus élevé que la concurrence. Ceci, puisque les clients sont
prêts à payer le prix fort, en échange des avantages reçus;
3. La stratégie de focalisation
Consiste à s’appuyer sur un seul segment de marché, très ciblé et réduit, dans lequel toutes les ressources
sont investies afin de s’assurer une position dominante. Il s’agit davantage de cibler le produit que le marché
lui-même.
Protéger de la concurrence;
Il est important de pouvoir rebondir en cas de disparition du segment ou d’évolution des besoins et
des attentes des consommateurs ;
Conclusion :
La concurrence désigne le processus par lequel les entreprises rivalisent entre elles sur le marché pour
satisfaire au mieux les attentes des clients, entreprises comme consommateurs.
Cette dynamique peut prendre différentes formes : les entreprises peuvent s’affronter sur le terrain des prix
; elles peuvent aussi tenter de se différencier les unes des autres par l’innovation ou la différenciation des
produits (qualité, variété).
Bibliographie :
-La domination par les coûts:
Michael Porter, « La domination globale au niveau des coûts », dans : Choix stratégiques et concurrence. Techniques d'analyse des secteurs
et de la concurrence dans l'industrie (1982), Économica, 1999, p. 38-39.
Michael Porter, « La domination par les coûts », dans : L'avantage concurrentiel. Comment devancer ses concurrents et maintenir son
avance (1986) Dunod, 2003, p. 25-26.
Richard Whittington, Patrick Regnér, Duncan Angwin, Gerry Johnson, Kevan Scholes et Frédéric Fréry, Stratégique, Pearson, 2020, 12e éd.,
697 p. (ISBN 978-2326002432), pp. 271-275.
-stratégie de différenciation:
economy-pedia.com
-STRATÉGIE DE FOCALISATION: