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¯

1 ¯ Suites et séries numériques


« Une idée qui ne peut servir qu’une seule fois est une astuce.
Sinon, elle devient une méthode. »
G. Polya

Plan de cours
I Suites numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
A Suites classiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
B Convergence des suites numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
C Relations de comparaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
II Généralités sur les séries numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
A Définitions et premières propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
B Divergence grossière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
C Calcul direct . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
III Séries à termes positifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
A Comparaison de deux séries à termes positifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
B Règle des équivalents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
C Règle de d’Alembert (?) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
D Comparaison séries/intégrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
IV Séries absolument convergentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
A Convergence absolue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
B Théorèmes de comparaison (?) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
C Produit de Cauchy (?) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
V Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
VI Représentation décimale d’un nombre réel (?) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
VII Complément sur les séries alternées (?) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
VIII Où l’on s’interroge sur l’ordre de sommation... (?) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17

I – Suites numériques

A – Suites classiques

1 – Suite arithmétique de raison r ∈ C

u0 ∈ C
(
Il s’agit d’une suite définie par :
u n+1 = u n + r
Alors, pour tout n ∈ N, u n = u 0 + nr .

n n(n + 1) n n(n + 1)(2n + 1)


k2 =
X X
k= et
k=0 2 k=0 6

2 – Suite géométrique de raison q ∈ C

u0 ∈ C
(
Il s’agit d’une suite définie par :
u n+1 = qu n
Alors, pour tout n ∈ N, u n = q n u 0 .

n 1 − q n+1 n
qk = q k = n + 1.
X X
si q 6= 1. Si q = 1,
k=0 1−q k=0

–1–
CHAPITRE 1. SUITES ET SÉRIES NUMÉRIQUES

De manière plus générale,


n 1 − q n−p+1
qk = qp ·
X
pour q 6= 1
k=p 1−q

Exemple
Une grenouille essaie d’atteindre une mare située à 2 mètres d’elle. Elle fait un premier bond de 1 mètre
mais comme elle s’épuise, son deuxième saut ne la porte qu’à la moitié de la distance précédente. Et ainsi
de suite... La grenouille atteindra-t-elle un jour la mare ?
La réponse est malheusement non. En effet, notons S n la distance parcourue au bout du n–ième saut.

n µ 1 ¶k−1 X 1 k 1 − 21n
n−1 µ ¶
1
∀n ∈ N∗
X
Sn = = = 1
= 2 − n−1 < 2
k=1 2 k=0 2 1− 2 2

3 – Suite arithmético-géométrique

u0 ∈ R
(

u n+1 = au n + b (a 6= 1)
(a) On recherche le point fixe de la suite noté `.
b
` = a` + b donc ` = .
1−a
(b) La suite (v n )n∈N définie par v n = u n − ` est géométrique de raison a.
En effet, quel que soit l’entier naturel n, u n+1 − ` = au n + b − (a` + b) = a(u n − `).
D’où v n = a n v 0 = a n (u 0 − `).
(c) On a donc u n = a n (u 0 − `) + ` pour tout n ∈ N.

Exercice 1
Soit (u n )n∈N la suite définie par u 0 = 1 et u n+1 = 2u n + 3.
Expliciter u n en fonction de n.

4 – Suite récurrente linéaire d’ordre 2

u0 , u1 ∈ R
(

u n+2 = au n+1 + bu n

On résout l’équation caractéritique X 2 − aX − b = 0 de discriminant associé ∆.


1. Si ∆ > 0 alors on obtient deux racines réelles distinctes r 1 et r 2 .
∃λ, µ ∈ R, ∀n ∈ N, u n = λr 1n + µr 2n .
2. Si ∆ = 0 alors on obtient une racine double r .
∃λ, µ ∈ R, ∀n ∈ N, u n = (λ + nµ)r n .
3. Si ∆ < 0 alors on obtient deux racines complexes conjuguées ρe±i θ .
∃λ, µ ∈ R, ∀n ∈ N, u n = ρ n (λ cos(nθ) + µ sin(nθ)).

Exercice 2
On considère la suite (u n )n∈N définie par u 0 = 1, u 1 = 2 et

∀n ∈ N u n+2 + u n+1 + u n = 0

Déterminer u n en fonction de n.

Deux suites sont égales si et seulement si elles vérifient la même relation de récurrence et ont même(s)
condition(s) initiale(s).

–2–
Mickaël P ROST Lycée Chaptal – PT*

B – Convergence des suites numériques


1 – Borne supérieure

Une partie A de R est dite majorée s’il existe M appelé majorant tel que :

∀x ∈ A xÉM

On appelle borne supérieure de A le plus petit des majorants lorsque celui-ci existe.

Théorème 1.1 : Théorème de la borne supérieure


Toute partie non vide et majorée de R admet une borne supérieure.

Exemple
L’ensemble A = {x ∈ Q | x 2 É 2} admet une borne supérieure dans R mais pas dans Q.

2 – Convergence d’une suite

Définition 1.2
On dit qu’une suite (u n )n∈N converge vers ` ∈ R si,

∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n ∈ N, n Ê N =⇒ |u n − `| < ε

On dit qu’elle diverge vers +∞ si,

∀A > 0, ∃N ∈ N, ∀n ∈ N, n Ê N =⇒ u n > A

Exercice 3
3n n 3 − sin(n)
Trouver la limite (en revenant à la définition) de et p .
n3 + 1 n −2 n +1

Proposition 1.3 : Unicité de la limite


La limite d’une suite lorsqu’elle existe est unique.

Une suite convergente est nécessairement bornée mais attention, la réciproque est fausse : penser par
exemple à ((−1)n )n∈N et (cos(n))n∈N .

3 – Comment prouver qu’une suite converge/diverge ?

Théorème 1.4 : Théorèmes de comparaison


Soient (u n )n∈N , (v n )n∈N et (w n )n∈N trois suites. Supposons qu’il existe N ∈ N tel que :

∀n Ê N un É v n É w n

(a) si (u n )n∈N et (w n )n∈N convergent vers un même réel `, alors la suite (v n )n∈N converge vers ` ;
(b) si (u n )n∈N diverge vers +∞, alors (v n )n∈N diverge vers +∞ ;
(c) si (w n )n∈N diverge vers −∞, alors (v n )n∈N diverge vers −∞.

–3–
CHAPITRE 1. SUITES ET SÉRIES NUMÉRIQUES

Théorème 1.5 : Théorème de la limite monotone


Si la suite réelle (u n )n∈N est croissante, alors lim u n existe. De plus,
n→+∞
• si (u n )n∈N est majorée, alors (u n )n∈N converge vers un réel ` ;
• si (u n )n∈N est non majorée, alors (u n )n∈N diverge vers +∞.

Théorème 1.6 : Suites adjacentes


Soit (u n )n∈N et (v n )n∈N deux suites réelles vérifiant :
1. (u n )n∈N croissante et (v n )n∈N décroissante.
2. u n − v n −−−−−→ 0.
n→+∞
Alors (u n )n∈N et (v n )n∈N convergent vers la même limite.

Théorème 1.7 : Suites extraites


Si (u n )n∈N converge vers ` alors toute suite extraite (du type (u ϕ(n) )n∈N avec ϕ : N → N strictement
croissante) converge vers `.

On peut ainsi montrer qu’une suite (u n )n∈N diverge en montrant que les deux suites extraites (u 2n )n∈N et
(u 2n+1 )n∈N divergent ou convergent vers des limites distinctes.

C – Relations de comparaison

Définition 1.8 : Équivalence, négligeabilité et domination


Soient (u n )n∈N et (v n )n∈N deux suites numériques où v n 6= 0 à partir d’un certain rang. On dit que :
un
• (u n )n∈N et (v n )n∈N sont équivalentes si lim = 1. Notation : u n ∼ v n ;
n→+∞ v n n→+∞
un
• (u n )n∈N est négligeable devant (v n )n∈N si lim = 0. Notation : u n = o(v n ) ;
n→+∞ v n n→+∞
un
• (u n )n∈N est dominée par (v n )n∈N si est bornée. Notation : u n = O(v n ).
vn n→+∞

Si (u n )n∈N converge vers un réel ` et u n ∼ v n alors (v n )n∈N converge vers la même limite `. De plus, si
n→+∞
deux suites sont équivalentes, les termes généraux sont de même signe à partir d’un certain rang.
Rappelons les résultats classiques dits de « croissances comparées » pour α, β ∈ R∗+ :

lnα (n) = o(n β ); nα = o(eβn ) et même pour x > 1, n α = o(x βn )


n→+∞ n→+∞ n→+∞

Théorème 1.9 : Lien entre équivalence et négligeabilité


Pour deux suites (u n )n∈N et (v n )n∈N données,

un ∼ vn ⇐⇒ un = v n + o(v n )
n→+∞ n→+∞

Cette propriété justifie à elle seule que l’on peut obtenir un équivalent à l’aide du premier terme non nul
d’un développement limité. Voici pour mémoire les développements limités usuels à connaître.

–4–
Mickaël P ROST Lycée Chaptal – PT*

n xk 1 n
x k + o(x n )
X
ex = + o(x n )
X
=
k=0 k! 1 − x k=0
n x 2k 1 n
(−1)k + o(x 2n ) (−1)k x k + o(x n )
X X
cos x = =
k=0 (2k)! 1 + x k=0
n x 2k+1 n xk
(−1)k + o(x 2n+1 )
X
sin x = (−1)k+1 + o(x n )
X
(2k + 1)! ln(1 + x) =
k=0 k=1 k
n x 2k
n α(α − 1) · · · (α − k + 1)
+ o(x 2n )
X
chx = α
x k + o(x n )
X
(1 + x) = 1 +
k=0 (2k)! k=1 k!
n x 2k+1 x3
+ o(x 2n+1 )
X
shx = tan x = x + + o(x 4 )
k=0 (2k + 1)! 3
Exercice 4
1 n
µ ¶
Déterminer la limite ` en +∞ de u n = 1 + puis donner un équivalent de u n − `.
n

II – Généralités sur les séries numériques

A – Définitions et premières propriétés

Définition 1.10
Soit (u n )n∈N une suite à valeurs dans K = R ou C.
n
X
• On appelle somme partielle au rang n le terme S n = uk .
k=0
P
• On appelle série de terme général u n la suite (S n )n∈N . On la note un .
• Lorsque la suite (S n ) converge, on dit que la série de terme général u n converge et on appelle
somme de la série la limite de (S n )n∈N .
+∞
X
Notation : S = lim S n = un .
n→+∞
n=0
• Lorsqu’elle converge, on appelle reste au rang n la différence
X
Rn = S − S n = u k où S = lim S n
n→+∞
k>n

Lorsqu’une série ne converge pas, on dit qu’elle diverge. On remarquera que :

X +∞
X
u n converge ⇐⇒ R n = u k −−−−−→ 0
n→+∞
k=n+1

On ne modifie pas la nature d’une série en modifiant ses premiers termes.

Proposition 1.11 : Opérations sur les séries


Soit deux séries u n et v n qui convergent respectivement vers S et S 0 et λ ∈ C. Alors :
P P

• (u n + v n ) converge vers S + S 0 .
P

• λu n converge vers λS.


P

P P P
Si u n et v n divergent, on ne peut rien dire de la nature de (u n + v n ).

Proposition 1.12
P
La suite (u n )n∈N converge si et seulement si la série (u n+1 − u n ) converge.

–5–
CHAPITRE 1. SUITES ET SÉRIES NUMÉRIQUES

Démonstration
P
On note S n la somme partielle de la série (u n+1 − u n ).
n−1
X
S n−1 = (u k+1 − u k ) = · · · = u n − u 0 . Ainsi, (u n )n∈N converge si et seulement si (S n )n∈N converge. ■
k=0

B – Divergence grossière

Théorème 1.13 : Condition nécessaire de convergence


P
Si u n converge alors u n −−−−−→ 0.
n→+∞

Démonstration
P
On suppose que u n converge et on note S sa somme.

n n−1
∀n ∈ N∗
X X
S n − S n−1 = uk − uk = un
k=0 k=0

S n −−−−−→ S et S n−1 −−−−−→ S donc u n −−−−−→ S − S = 0. ■


n→+∞ n→+∞ n→+∞

Par contraposée, si (u n )n∈N ne converge pas vers 0, la série diverge (de manière grossière).
X1
Attention, la réciproque est fausse comme le montre l’exemple de la série harmonique que nous
n
étudierons peu après.

C – Calcul direct
On peut dans certains cas (assez rares) calculer la somme partielle au rang n avant de conclure en passant à
la limite.

Théorème 1.14 : Série géométrique


X n 1
x converge si et seulement si |x| < 1. Dans ce cas, sa somme vaut .
1−x

Démonstration
n 1 − x n+1
xk =
X
Pour x 6= 1, S n = . Cette quantité admet une limite finie si et seulement si |x| < 1.
k=0 1−x
Xn
Pour x = 1, S n = 1 = n + 1 −−−−−→ +∞ donc la série diverge. ■
n→+∞
k=0

On peut également prouver la convergence de séries à l’aide de sommes télescopiques.

Exemple
X 1
Montrer que la série converge et déterminer sa somme.
n(n + 1)
Xn 1 Xn µ
1 1

1
= − = 1− −−−−−→ 1.
k=1 k(k + 1) k=1 k k + 1 n + 1 n→+∞

Exercice 5
x−y
Ê Montrer que : ∀x, y ∈]0, +∞[ arctan x − arctan y = arctan
1+xy
Ë Montrer que pour tout entier n, n 4 + n 2 + 1 = (n 2 + n + 1)(n 2 − n + 1).
2n
Ì En déduire la nature de la série arctan 4
P
.
n + n2 + 2

–6–
Mickaël P ROST Lycée Chaptal – PT*

III – Séries à termes positifs


Une série de terme général u n est dite à termes positifs si pour tout n ∈ N, u n Ê 0.

Théorème 1.15
P
On suppose que u n est une série à termes positifs.
Si la suite (S n )n∈N est majorée alors la série converge. Sinon, elle diverge vers +∞.

Démonstration
P
On suppose que u n est une série à termes positifs au moins à partir d’un certain rang. Par définition,
P
u n converge ssi (S n )n∈N converge. Or, (S n )n∈N est une suite croissante. En effet, S n − S n−1 = u n Ê 0. Si
elle est majorée, elle converge. Si elle ne l’est pas, elle diverge vers +∞. ■

Exemple – Divergence de la série harmonique (1)


P1
Montrons que la série , dite série harmonique, diverge.
n
n
X 1
Posons pour cela S n = pour tout n ∈ N∗ . On peut constater que :
k=1 k

2n 1 n 1 2n 1 2n 1 1
∀n ∈ N∗
X X X X
S 2n − S n = − = Ê =
k=1 k k=1 k k=n+1 k k=n+1 2n 2

Si la série convergeait, en passant à la limite dans l’égalité précédente, on obtiendrait 0 Ê 1/2, absurde !
Donc la série harmonique diverge, et même vers +∞ puisqu’il s’agit d’une série est à termes positifs.

A – Comparaison de deux séries à termes positifs

Théorème 1.16 : Comparaison


On suppose qu’à partir d’un certain rang, 0 É u n É v n .
X X +∞
X +∞
X
Si v n converge alors u n converge. Dans ce cas, un É vn .
n=0 n=0

Démonstration
On ne change pas la nature d’une série en changeant ses premiers termes.
Supposons donc que pour tout n ∈ N, 0 É u n É v n .
X n Xn
u k et S n0 = v k . Supposons que v n converge vers S 0 .
P
On pose S n =
k=0 ¡ k=0
∀n Ê 0, S n É S n0 . De plus, S n0 n∈N est croissante et majorée par S 0 . Donc,
¢

∀n Ê 0 0 É S n É S 0 .
P
La suite (S n )n∈N est majorée donc la série à termes positifs u n converge. ■

Corollaire 1.17
P P
Sous les mêmes hypothèses, u n diverge =⇒ v n diverge.

Il existe un théorème analogue lorsque les séries sont à termes négatifs.

Exemple
1
Montrer que la série de terme général converge.
µ ¶n ¯ ¯ (2n + 2)3n
1 1 ¯1¯
∀n ∈ N, 0 É n
É et ¯¯ ¯¯ < 1.
(2n + 2)3 3 3

–7–
CHAPITRE 1. SUITES ET SÉRIES NUMÉRIQUES

Ne pas oublier de vérifier que u n Ê 0 !

Exercice 6
X ln(n)
Déterminer la nature de la série .
n2n

B – Règle des équivalents

Théorème 1.18 : Équivalents


P P
On suppose que u n et v n sont des séries à termes positifs.
P P
Si u n ∼ v n alors les séries u n et v n sont de même nature.
n→+∞

Démonstration
un
un ∼ v n alors −−−−−→ 1.
n→+∞ v n n→+∞
un
(pour n Ê N )
vn
R
0 1 1 3 2
2 2

Donc il existe N ∈ N tel que :


1 3
∀n Ê N
v n É un É v n
2 2
Par comparaison, v n CV =⇒ 2 v n CV =⇒ u n CV. De plus, u n CV =⇒ 12 v n =⇒ v n .
P P3 P P P P

Exercice 7
X 1
Quelle est la nature de ?
2n − 1
Exemple – Divergence de la série harmonique (2)
µ ¶
X 1 X1
Déterminer la nature de ln 1 + puis en déduire celle de .
n n
Remarquons tout d’abord que :
n
X
µ
1

Xn £ ¤
Sn = ln 1 + = ln(k + 1) − ln(k) = ln(n + 1) −−−−−→ +∞
k=1 k k=1
n→+∞

µ ¶
1
X
D’où la divergence de la série ln 1 + .
µ ¶ n µ ¶
1 1 1 1
∀n ∈ N, 1 + Ê 1 donc ln 1 + Ê 0. De plus, ln 1 + ∼ donc ces deux séries à termes positifs
n n n n→+∞ n
sont de même nature et divergent.

Exercice 8
P 1 P 1
Montrer à l’aide de la série que la série converge.
n(n + 1) n2
Exemple
n 1
∀n ∈ N∗
X
Considérons la suite (u n )n∈N∗ définie par : un = − ln(n)
k
P k=1
Montrons que la suite (u n )n∈N∗ en justifiant que la série (u n − u n−1 ) converge.
Pour tout entier naturel n non nul,

n −1
µ ¶ µ ¶
1 1 1
u n − u n−1 = + ln = + ln 1 −
n n n n

–8–
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x2 −1
Comme ln(1 − x) = −x − + o(x 2 ), u n − u n−1 ∼ .
x→0 2 n→+∞ 2n 2
X 1
La convergence de la série nous assure d’après le théorème précédent, la convergence de (u n )n∈N .
n2
Cette limite est notée γ et est appelée constante d’Euler. On a montré que :
n 1
ln(n) + γ + o(1)
X
=
k=1 k
n→+∞

C – Règle de d’Alembert (?)

Théorème 1.19 : Règle de d’Alembert


X
On suppose que u n est une série à termes strictement positifs à partir d’un certain rang et que :

u n+1
−−−−−→ ` ∈ [0, +∞]
u n n→+∞

• Si ` < 1, la série converge.


• Si ` > 1, la série diverge (grossièrement).
• Si ` = 1, on ne peut rien dire. (cas douteux)

Démonstration

u n+1
• Si ` > 1, à partir d’un certain rang, > 1 donc la suite à termes positifs (u n ) est strictement
un X
croissante. Elle ne peut donc converger vers 0 et u n diverge grossièrement.
• Si ` < 1, on utilise une comparaison avec une série géométrique.
u n+1 ` + 1
À partir d’un certain rang N , É (revenir pour cela à la définition de la limite et choisir le
un 2
bon ε).
u n+1
(pour n Ê N )
un
R
0 ` `+1 1
2
¶2 ¶n−N
`+1 `+1 `+1
µ ¶ µ µ
Comme u n > 0, u n+1 É un É u n−1 É · · · É uN .
2 2 2
`+1
Le dernier terme est le terme général d’une série géométrique de raison < 1 donc par compa-
2
raison, la série converge. ■

Cette règle est très pratique lorsqu’on travaille avec des séries dont le terme général fait intervenir x n ou n!.
Attention cependant aux cas douteux.

Exemple (cas intéressant)


X 1
Déterminer la nature de .
n!
1
Il s’agit d’une série à termes strictements positifs, on applique la règle de d’Alembert à u n = .
n!
u n+1 1 +∞
X 1
= −−−−−→ 0 < 1. Donc la série converge. On peut même démontrer que = e.
un n + 1 n→+∞ n=0 n!

Exemples (cas douteux)


X1 X 1
Considérer les deux séries et .
n n2

–9–
CHAPITRE 1. SUITES ET SÉRIES NUMÉRIQUES

D – Comparaison séries/intégrales
Commençons par l’étude d’un exemple assez classique.

Exemple – Divergence de la série harmonique (3)


1 1 1
Soient n ∈ N∗ et k ∈ ‚1, nƒ. Remarquons que pour tout réel t ∈ [k, k + 1], É É .
k +1 t k
Donc par croissance de l’intégrale,

1
Z k+1 dt 1
Z n+1 dt X n 1
É É puis, en sommant, ln(n + 1) = É
k +1 k t k 1 t k=1 k

X1
Donc par comparaison, diverge vers +∞.
n

Essayons maintenant de généraliser cette technique d’encadrement. Pour cela, nous aurons besoin, contrai-
rement à l’an dernier, d’intégrer des fonctions sur des intervalles non bornés, du type [a, +∞[.

Définition 1.20 : Intégrale impropre


Z xf une fonction continue sur [a, +∞[ avec a ∈ R.
Soit
Si f admet une limite finie lorsque x tend vers +∞, on dit que l’intégrale impropre converge et on
aZ
+∞
note f cette limite. Sinon, on dit qu’elle diverge.
a

Théorème 1.21 : Comparaison séries/intégrales


Soit f une application continue, positive
Z +∞ et décroissante sur [a, +∞[.
P
Alors la série f (n) et l’intégrale f (t ) dt sont de même nature.
a

Démonstration
Démontrons ce résultat pour a = 0. Tout repose sur le dessin suivant :

y = f (x)
x

Soient k ∈ N et n ∈ N. Pour tout t ∈ [k, k + 1], f (k + 1) É f (t ) É f (k) donc :


Z k+1 Z k+1 Z k+1
f (k + 1) = f (k + 1) dt É f (t ) dt É f (k) dt = f (k)
k k k

– 10 –
Mickaël P ROST Lycée Chaptal – PT*

On somme ces inégalités en appliquant la relation de Chasles :

n−1
X n−1
X Z k+1 Z n n−1
X
f (k + 1) É f (t ) dt = f (t ) dt É f (k)
k=0 k=0 k 0 k=0

n−1
X n
X
f (k + 1) = f (k) puis on conclut par comparaison. ■
k=0 k=1

Chacune des hypothèses du théorème précédent est essentielle !


Une application directe de ce théorème nous donne de nouvelles séries de référence.

Lemme 1.22
Z +∞
1
Soit α ∈ R. dt converge si et seulement si α > 1.
1 tα

Démonstration

1
• t 7→ est continue sur [1, +∞[.

• Par ailleurs, si α 6= 1,

 1 si α > 1

x x −α+1 ¸x
t
· µ ¶
dt 1 1
Z Z
= t −α dt = = · − 1 −−−−−→ α − 1
1 tα 1 −α + 1 1 − α x α−1 x→+∞ 
1 + ∞ si α < 1
Z x dt
Si α = 1, = ln x −−−−−→ +∞ et donc :
1 t x→+∞
Z +∞
1
dt converge si et seulement si α > 1
1 tα

Théorème 1.23 : Séries de Riemann


X 1
Soit α ∈ R. converge si et seulement si α > 1.

Démonstration
X 1
Remarquons que pour α É 0, la série diverge grossièrement.

1
Supposons maintenant α > 0. Comme t 7→ α est décroissante, continue et positive sur [1, +∞[, l’intégrale
Z +∞ t
dt X 1
et la série sont de même nature. La série converge donc ssi α > 1. ■
1 tα nα

IV – Séries absolument convergentes

A – Convergence absolue

Définition 1.24 : Convergence absolue


X X
On dit que u n converge absolument si |u n | converge.

– 11 –
CHAPITRE 1. SUITES ET SÉRIES NUMÉRIQUES

Théorème 1.25
Une série absolument convergente est convergente.

Démonstration
Non exigible.
• Cas des suites à termes réels
Remarquons tout d’abord que pour tout n ∈ N, −|u n | É u n É |u n | donc :

0 É u n + |u n | É 2|u n |

Par comparaison de séries à termes positifs,


X X X
|u n | converge =⇒ (u n + |u n |) converge =⇒ u n converge

• Cas des suites à termes complexes


On remarque que : (
0 É |Re(u n )| É |u n |
0 É |Im(u n )| É |u n |
X X X
|u n | converge =⇒ |Re(u n )| et |Im(u n )| convergent (séries réelles)
X X
=⇒ Re(u n ) et Im(u n ) convergent
X
=⇒ u n converge

La réciproque est fausse. On appelle série semi-convergente une série convergente qui n’est pas absolument
convergente. Nous en verrons un exemple en fin de chapitre.

Proposition 1.26 : Inégalité triangulaire


Si la série de terme général u n converge absolument, alors :
¯ +∞ ¯ +∞
¯X ¯ X
¯
¯ u n ¯¯ É |u n |
n=0 n=0

Démonstration
Supposons que la série de terme général u n converge absolument. Remarquons tout d’abord que l’inégalité
P P
précédente a un sens : les deux séries u n et |u n | convergent. Par inégalité triangulaire,
¯ ¯
¯XN ¯ X N
∀N ∈ N ¯ un ¯ É |u |
¯ ¯
¯n=0 ¯ n=0 n

Il n’y a plus qu’à passer à la limite ! ■

B – Théorèmes de comparaison (?)

Théorème 1.27 : Règle du « grand O »


P P
Soient u n une série numérique et v n une série à termes positifs.
P P
Si u n = O(v n ) et si v n converge alors la série u n converge (absolument).

Le résultat précédent est encore valable dans le cas où u n = o(v n ).

– 12 –
Mickaël P ROST Lycée Chaptal – PT*

Démonstration
Il existe K ∈ R et N ∈ N tels que :
|u n | É K v n ∀n Ê N
P
Par comparaison de séries à termes positifs, la série u n converge absolument donc converge. ■

Corollaire 1.28
µ ¶
1
Si u n = o α avec α > 1 alors u n est absolument convergente.
P
n

Exercice 9
Déterminer la nature des séries :
2
p 1
n
e−n ; e−
X X X
; p
n ln(n)

C – Produit de Cauchy (?)


P P
Considérons deux séries convergentes u n et v n . Peut-on écrire :

+∞
X +∞
X +∞
X
un · vn = un v n ?
n=0 n=0 n=0

La réponse est sans appel, NON ! Pour s’en convaincre, il suffit de constater que :

(u 0 + u 1 )(v 0 + v 1 ) 6= u 0 v 0 + u 1 v 1

Exemple
1
Considérons, en guise de deuxième contre-exemple, deux séries de terme général .
2n
µ +∞ ¶ µ +∞ ¶ +∞
X 1 X 1 1 1 X 1 1 4
n
· n
= · = 4; n
= = 6= 4
n=0 2 n=0 2 1 − 2 1 − 12
1
n=0 4 1
1− 4 3

Mais alors, comment calculer le produit de deux séries, ou plutôt de la somme de deux séries ? Regardons
d’abord ce qu’il se passe dans le cas de deux sommes finies.

à ! à !
n
X n
X X
ui · vj = u i v j = (u 0 + u 1 + · · · + u n ) · (v 0 + v 1 + · · · + v n )
i =0 j =0 0Éi , j Én
n X
X n
= u 0 · (v 0 + · · · + v n ) + · · · + u n · (v 0 + · · · + v n ) = u i v j (sommation verticale)
i =0 j =0
n X
X n
= (u 0 + · · · + u n ) · v 0 + · · · + (u 0 + · · · + u n ) · v n = u i v j (sommation horizontale)
j =0 i =0

6= u 0 v 0 + u 1 v 1 + · · · + u n v n

– 13 –
CHAPITRE 1. SUITES ET SÉRIES NUMÉRIQUES

u0 v 5 u1 v 5 u2 v 5 u3 v 5 u4 v 5 u5 v 5
5

u0 v 4 u1 v 4 u2 v 4 u3 v 4 u4 v 4 u5 v 4
4

u0 v 3 u1 v 3 u2 v 3 u3 v 3 u4 v 3 u5 v 3
3

u0 v 2 u1 v 2 u2 v 2 u3 v 2 u4 v 2 u5 v 2
2

u0 v 1 u1 v 1 u2 v 1 u3 v 1 u4 v 1 u5 v 1
1

u0 v 0 u1 v 0 u2 v 0 u3 v 0 u4 v 0 u5 v 0
i
0 1 2 3 4 5
Différentes façons de sommer les termes

Mais on peut aussi choisir de sommer les termes le long des diagonales :
à ! à !
Xn n
X 2n
X X
ui · v j = (u 0 v 0 ) + (u 0 v 1 + u 1 v 0 ) + · · · + (u n−1 v n + u n v n−1 ) + (u n v n ) = ui v j
i =0 j =0 k=0 i + j =k
0Éi , j Én

Cela nous conduit à la définition suivante :


Définition 1.29 : Produit de Cauchy
P P
Soient u n et v n deux séries numériques. On appelle produit de Cauchy de ces deux séries la série de
n
X
terme général w n défini par w n = u i v n−i .
i =0

Théorème 1.30 : Produit de Cauchy


P P
Si u n et v n convergent absolument alors leur produit de Cauchy converge (absolument) et :
+∞
X
µ +∞
X
¶ µ +∞ ¶
X
wn = un · vn
n=0 n=0 n=0

Démonstration
Conformément au programme, la preuve n’est pas exigible. Nous démontrerons le résultat uniquement
dans le cas de séries à termes positifs.
• Posons A n = ‚0, nƒ × ‚0, nƒ et B n = {(i , j ) ∈ N2 | i + j = k avec 0 É k É n}.
• Remarquons tout d’abord que B n ⊂ A n ⊂ B 2n .
On peut facilement le constater en adaptant le schéma précédent.
• Comme les séries considérées sont à termes positifs,
X X X
ui v j É ui v j É ui v j
(i , j )∈B n (i , j )∈A n (i , j )∈B 2n

Ce qui se traduit par :


n
X n
X n
X 2n
X
0É wk É ui · vj É wk
k=0 i =0 j =0 k=0

• Il n’y a plus qu’à conclure en faisant tendre n vers +∞, la convergence des séries étant assurée par la
règle de comparaison sur les séries à termes positifs.
Nous admettons le résultat dans le cas plus général des séries absolument convergentes. ■

– 14 –
Mickaël P ROST Lycée Chaptal – PT*

Exemple
Considérons maintenant de nouveau une série géométrique de raison q ∈] − 1; 1[, donc une série absolu-
ment convergente. D’après ce qui précède,
+∞ +∞ 1 +∞ n +∞
qn · qn = k n−k
(n + 1)q n
X X X X X
= q q =
n=0 n=0 (1 − q)2 n=0 k=0 n=0

Ce résultat vous étonne-t-il ?

V – Synthèse
non
Convergence absolue ? ?

oui

n
no
Règle de comparaison

Règle des équivalents

non P oui
Divergence grossière ? u n à termes positifs ? Règle de d’Alembert

P R
Comparaison /

Règle du petit o ou O

VI – Représentation décimale d’un nombre réel (?)

Définition 1.31 : Développement décimal d’un réel


On appelle développement décimal d’un réel x, toute suite (a n )n∈N telle que :
• a0 ∈ Z ;
• Pour tout n ∈ N∗ , a n ∈ {0, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9} ;
+∞
X an
• x= n
.
n=0 10

La définition précédente permet de donner un sens à l’écriture x = a 0 , a 1 a 2 a 3 a 4 · · · qu’il convient d’employer


avec grande modération.
Une telle représentation de x n’est néanmoins pas unique. En effet, x = 1, 000 et y = 0, 999 représentent le
même réel :
∀n ∈ N |x − y| É 10−n
Une autre façon de voir les choses :
+∞ X 1 n
9 +∞
µ ¶
9 X 9 1
0, 999 = n
= = · 1
=1
n=1 10 10 n=0 10 10 1 − 10

Définition 1.32 : Développement décimal propre


On dit qu’une développement décimal d’un réel x est propre si la suite a n n’est pas stationnaire en 9,
c’est-à-dire si pour tout n ∈ N, il existe m Ê n tel que a m 6= 9.

– 15 –
CHAPITRE 1. SUITES ET SÉRIES NUMÉRIQUES

Proposition 1.33 : Unicité de la représentation décimale propre


Tout réel admet un et un seul développement décimal propre.

Démonstration
Nous admettons le résultat. On peut même démontrer que tout réel x peut être représenté par la suite
(a n )n∈N définie par :
a 0 = bxc; ∀n ∈ N∗ a n = b10n+1 xc − 10b10n xc

Un nombre réel admet un développement décimal propre fini (tout du moins stationnaire en 0) si et seule-
ment s’il s’agit d’un nombre décimal.

Définition 1.34 : Approximation décimale par défaut et par excès


n a
k
Soit (a n )n∈N une représentation décimale propre d’un réel x. Alors ξn =
X
k
est appelé approxima-
k=0 10
tion décimale par défaut à 10−n près de x et ξn + 101n est appelé approximation décimale par excès à
10−n près de x.

Proposition 1.35
Un réel x est rationnel si et seulement si son développement décimal est périodique à partir d’un certain
rang.

Ceci explique bien des résultats obtenus à la calculatrice... On ne dira pas pour autant que 0, 3333333 = 13 !

VII – Complément sur les séries alternées (?)

Définition 1.36
(−1)n αn où (αn )n∈N est de signe constant.
P
On appelle série alternée une série de la forme

Théorème 1.37 : Théorème spécial des séries alternées


(−1)n αn une série alternée avec :
P
Soit

(i) (αn )n∈N de signe positif ; (ii) (αn )n∈N décroissante ; (iii) αn −−−−−→ 0.
n→+∞

Alors la série (−1)n αn converge et |R n | = |S − S n | É |αn+1 |.


P

Le résultat précédent est encore vrai lorsqu’on suppose (αn )n∈N négative, croissante et de limite nulle.

Démonstration
Étudions la convergence de u n avec u n = (−1)n αn où l’on suppose de plus que (αn ) est positive, décrois-
P

sante et de limite nulle.


n n
(−1)k αk . Montrons que (S 2n ) et (S 2n+1 ) sont adjacentes.
X X
On pose S n = uk =
k=0 k=0
• S 2n+2 − S 2n = α2n+2 − α2n+1 É 0
• S 2n+3 − S 2n+1 = α2n+2 − α2n+3 Ê 0
• S 2n+1 − S 2n = −α2n+1 −−−−−→ 0
n→+∞
P
Donc (S 2n ) et (S 2n+1 ) convergent vers la même limite S. Ainsi, u n converge vers S.
De plus, ∀n ∈ N∗ S 2n−1 É S É S 2n . D’où, 0 É S − S 2n−1 É S 2n − S 2n−1 = α2n = |u 2n |.
On a donc |R 2n−1 | É u 2n . De même, on montre que |R 2n | É u 2n+1 . ■

– 16 –
Mickaël P ROST Lycée Chaptal – PT*

Exemple (série harmonique alternée)


X (−1)n
Il s’agit de la série . Cette série ne converge pas absolument mais d’après le théorème précédent,
n
X (−1)n
+∞
elle converge. On peut de plus montrer que = − ln 2. En effet,
n=1 n

1 n−1 (−x)n
(−x)k +
X
=
1 + x k=0 1+x

Donc par croissance de l’intégrale,

1 dx 1 n−1 1 (−x)n
Z Z Z
k
X
= ln 2 = (−x) dx + dx
0 1+x 0 k=0 0 1+x
X (−1)k+1
n−1 Z 1 (−x)n
=− + dx
k=0 k +1 0 1+x

1 (−x)n ¯ (−x)n ¯
Z ¯ ¯
De plus, dx −−−−−→ 0, car ¯
¯ ¯ É x n donc par croissance de l’intégrale :
0 1+x n→+∞ 1+x ¯

(−x)n ¯ (−x)n ¯
¯Z 1 ¯ Z 1¯ ¯ Z 1
1
x n dx =
¯ ¯
¯ dx ¯ É
¯ ¯ ¯ dx É −−−−−→ 0
0 1+x 1+x n + 1 n→+∞
¯ ¯ ¯
0 0

Ainsi, en passant à la limite,

+∞ (−1)k+1 +∞
X (−1)k 1 dx
X Z
= =− = − ln(2)
k=0 k + 1 k=1 k 0 1+x

1
On sait même, en utilisant les notations précédentes, que R 6 = − ln(2) − S 6 É 7 ; ce qui signifie que
X6 (−1)k
S6 = est une approximation de − ln(2) à 1/7 près.
k=1 k

Exercice 10
X (−1)n
Déterminer la nature de en fonction du paramètre α ∈ R.

Exercice 11
(−1)n
µ ¶
Pour quelles valeurs de α la série
X
ln 1 + converge-t-elle ?
nÊ2 nα

VIII – Où l’on s’interroge sur l’ordre de sommation... (?)


Tout comme la partie précédente, ce qui suit n’est pas au programme mais son contenu permettra de
sensibiliser le lecteur à l’ordre de sommation et d’expliquer certaines remarques qui seront faites lors du
cours de Probabilités.
La notion de somme infinie nous a confrontés à un problème de taille, à savoir la convergence des séries
étudiées. Nous avons vu, par exemple, que :
• la série (−1)n diverge grossièrement ;
P

• la série n13 convege (absolument) ;


P
n
• la série (−1)
P
n est semi-convergente.
Mais nous étions amenés à ne sommer que des termes préalablement ordonnés. En effet, nous n’avons
considéré que des séries de terme général u n , ce qui impose un certain ordre de sommation :
n
X
Sn = uk = u0 + u1 + · · · + un
k=0

– 17 –
CHAPITRE 1. SUITES ET SÉRIES NUMÉRIQUES

Que se passe-t-il si l’on permute deux termes de la suite (u n )n∈N ? À vrai dire, pas grand chose ! On ne change
ni la nature de la série, ni sa somme en cas de convergence. Si cette permutation concernait toutefois une
infinité de termes, on ne pourrait pas en dire autant comme le montre l’exemple suivant.

Exemple
+∞
X (−1)n
• Nous avons établi que = ln(2).
n=0 n + 1

1 1 1 1 1
1− + − +···+ − + · · · = ln(2)
2 3 4 2k − 1 2k

• En réarrangeant les termes, on obtient :


µ ¶ µ ¶ µ ¶
1 1 1 1 1 1 1 1
1− − + − − +···+ − − +···
2 4 3 6 8 2k + 1 4k − 2 4k
µ ¶ µ ¶ µ ¶
1 1 1 1 1 1
= − + − +···+ − +···
2 4 6 8 4k − 2 4k
µ ¶
1 1 1 1 1 1 ln(2)
= 1− + − +···+ − +··· =
2 2 3 4 2k − 1 2k 2

Nous voyons ainsi qu’il s’agit de prendre les plus grandes précautions lorsque l’on cherche à modifier l’ordre
de sommation. Nous admettons le résultat suivant.

Théorème 1.38
Si u n est absolument convergente et converge vers un réel S, alors, pour tout bijection ϕ : N → N,
P
P
u ϕ(n) converge absolument vers le même réel S.

La convergence absolue nous garantit donc que la somme obtenue ne dépend pas de l’ordre de sommation.
La notion de famille sommable vise à étendre les calculs de sommes d’un nombre infini de termes à un cadre
plus général que celui des séries, c’est-à-dire sans qu’il soit nécessaire de les ordonner au préalable. Mais
cette notion ne figure pas au programme de la filière PT.

– 18 –

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