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I Suites numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
A Suites classiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
B Convergence des suites numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
C Relations de comparaison . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
II Généralités sur les séries numériques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
A Définitions et premières propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
B Divergence grossière . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
C Calcul direct . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
III Séries à termes positifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
A Comparaison de deux séries à termes positifs . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
B Règle des équivalents . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
C Règle de d’Alembert (?) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
D Comparaison séries/intégrales . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
IV Séries absolument convergentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
A Convergence absolue . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
B Théorèmes de comparaison (?) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
C Produit de Cauchy (?) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
V Synthèse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
VI Représentation décimale d’un nombre réel (?) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
VII Complément sur les séries alternées (?) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
VIII Où l’on s’interroge sur l’ordre de sommation... (?) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
I – Suites numériques
A – Suites classiques
u0 ∈ C
(
Il s’agit d’une suite définie par :
u n+1 = u n + r
Alors, pour tout n ∈ N, u n = u 0 + nr .
u0 ∈ C
(
Il s’agit d’une suite définie par :
u n+1 = qu n
Alors, pour tout n ∈ N, u n = q n u 0 .
n 1 − q n+1 n
qk = q k = n + 1.
X X
si q 6= 1. Si q = 1,
k=0 1−q k=0
–1–
CHAPITRE 1. SUITES ET SÉRIES NUMÉRIQUES
Exemple
Une grenouille essaie d’atteindre une mare située à 2 mètres d’elle. Elle fait un premier bond de 1 mètre
mais comme elle s’épuise, son deuxième saut ne la porte qu’à la moitié de la distance précédente. Et ainsi
de suite... La grenouille atteindra-t-elle un jour la mare ?
La réponse est malheusement non. En effet, notons S n la distance parcourue au bout du n–ième saut.
n µ 1 ¶k−1 X 1 k 1 − 21n
n−1 µ ¶
1
∀n ∈ N∗
X
Sn = = = 1
= 2 − n−1 < 2
k=1 2 k=0 2 1− 2 2
3 – Suite arithmético-géométrique
u0 ∈ R
(
u n+1 = au n + b (a 6= 1)
(a) On recherche le point fixe de la suite noté `.
b
` = a` + b donc ` = .
1−a
(b) La suite (v n )n∈N définie par v n = u n − ` est géométrique de raison a.
En effet, quel que soit l’entier naturel n, u n+1 − ` = au n + b − (a` + b) = a(u n − `).
D’où v n = a n v 0 = a n (u 0 − `).
(c) On a donc u n = a n (u 0 − `) + ` pour tout n ∈ N.
Exercice 1
Soit (u n )n∈N la suite définie par u 0 = 1 et u n+1 = 2u n + 3.
Expliciter u n en fonction de n.
u0 , u1 ∈ R
(
u n+2 = au n+1 + bu n
Exercice 2
On considère la suite (u n )n∈N définie par u 0 = 1, u 1 = 2 et
∀n ∈ N u n+2 + u n+1 + u n = 0
Déterminer u n en fonction de n.
Deux suites sont égales si et seulement si elles vérifient la même relation de récurrence et ont même(s)
condition(s) initiale(s).
–2–
Mickaël P ROST Lycée Chaptal – PT*
Une partie A de R est dite majorée s’il existe M appelé majorant tel que :
∀x ∈ A xÉM
On appelle borne supérieure de A le plus petit des majorants lorsque celui-ci existe.
Exemple
L’ensemble A = {x ∈ Q | x 2 É 2} admet une borne supérieure dans R mais pas dans Q.
Définition 1.2
On dit qu’une suite (u n )n∈N converge vers ` ∈ R si,
∀ε > 0, ∃N ∈ N, ∀n ∈ N, n Ê N =⇒ |u n − `| < ε
∀A > 0, ∃N ∈ N, ∀n ∈ N, n Ê N =⇒ u n > A
Exercice 3
3n n 3 − sin(n)
Trouver la limite (en revenant à la définition) de et p .
n3 + 1 n −2 n +1
Une suite convergente est nécessairement bornée mais attention, la réciproque est fausse : penser par
exemple à ((−1)n )n∈N et (cos(n))n∈N .
∀n Ê N un É v n É w n
(a) si (u n )n∈N et (w n )n∈N convergent vers un même réel `, alors la suite (v n )n∈N converge vers ` ;
(b) si (u n )n∈N diverge vers +∞, alors (v n )n∈N diverge vers +∞ ;
(c) si (w n )n∈N diverge vers −∞, alors (v n )n∈N diverge vers −∞.
–3–
CHAPITRE 1. SUITES ET SÉRIES NUMÉRIQUES
On peut ainsi montrer qu’une suite (u n )n∈N diverge en montrant que les deux suites extraites (u 2n )n∈N et
(u 2n+1 )n∈N divergent ou convergent vers des limites distinctes.
C – Relations de comparaison
Si (u n )n∈N converge vers un réel ` et u n ∼ v n alors (v n )n∈N converge vers la même limite `. De plus, si
n→+∞
deux suites sont équivalentes, les termes généraux sont de même signe à partir d’un certain rang.
Rappelons les résultats classiques dits de « croissances comparées » pour α, β ∈ R∗+ :
un ∼ vn ⇐⇒ un = v n + o(v n )
n→+∞ n→+∞
Cette propriété justifie à elle seule que l’on peut obtenir un équivalent à l’aide du premier terme non nul
d’un développement limité. Voici pour mémoire les développements limités usuels à connaître.
–4–
Mickaël P ROST Lycée Chaptal – PT*
n xk 1 n
x k + o(x n )
X
ex = + o(x n )
X
=
k=0 k! 1 − x k=0
n x 2k 1 n
(−1)k + o(x 2n ) (−1)k x k + o(x n )
X X
cos x = =
k=0 (2k)! 1 + x k=0
n x 2k+1 n xk
(−1)k + o(x 2n+1 )
X
sin x = (−1)k+1 + o(x n )
X
(2k + 1)! ln(1 + x) =
k=0 k=1 k
n x 2k
n α(α − 1) · · · (α − k + 1)
+ o(x 2n )
X
chx = α
x k + o(x n )
X
(1 + x) = 1 +
k=0 (2k)! k=1 k!
n x 2k+1 x3
+ o(x 2n+1 )
X
shx = tan x = x + + o(x 4 )
k=0 (2k + 1)! 3
Exercice 4
1 n
µ ¶
Déterminer la limite ` en +∞ de u n = 1 + puis donner un équivalent de u n − `.
n
Définition 1.10
Soit (u n )n∈N une suite à valeurs dans K = R ou C.
n
X
• On appelle somme partielle au rang n le terme S n = uk .
k=0
P
• On appelle série de terme général u n la suite (S n )n∈N . On la note un .
• Lorsque la suite (S n ) converge, on dit que la série de terme général u n converge et on appelle
somme de la série la limite de (S n )n∈N .
+∞
X
Notation : S = lim S n = un .
n→+∞
n=0
• Lorsqu’elle converge, on appelle reste au rang n la différence
X
Rn = S − S n = u k où S = lim S n
n→+∞
k>n
X +∞
X
u n converge ⇐⇒ R n = u k −−−−−→ 0
n→+∞
k=n+1
• (u n + v n ) converge vers S + S 0 .
P
P P P
Si u n et v n divergent, on ne peut rien dire de la nature de (u n + v n ).
Proposition 1.12
P
La suite (u n )n∈N converge si et seulement si la série (u n+1 − u n ) converge.
–5–
CHAPITRE 1. SUITES ET SÉRIES NUMÉRIQUES
Démonstration
P
On note S n la somme partielle de la série (u n+1 − u n ).
n−1
X
S n−1 = (u k+1 − u k ) = · · · = u n − u 0 . Ainsi, (u n )n∈N converge si et seulement si (S n )n∈N converge. ■
k=0
B – Divergence grossière
Démonstration
P
On suppose que u n converge et on note S sa somme.
n n−1
∀n ∈ N∗
X X
S n − S n−1 = uk − uk = un
k=0 k=0
Par contraposée, si (u n )n∈N ne converge pas vers 0, la série diverge (de manière grossière).
X1
Attention, la réciproque est fausse comme le montre l’exemple de la série harmonique que nous
n
étudierons peu après.
C – Calcul direct
On peut dans certains cas (assez rares) calculer la somme partielle au rang n avant de conclure en passant à
la limite.
Démonstration
n 1 − x n+1
xk =
X
Pour x 6= 1, S n = . Cette quantité admet une limite finie si et seulement si |x| < 1.
k=0 1−x
Xn
Pour x = 1, S n = 1 = n + 1 −−−−−→ +∞ donc la série diverge. ■
n→+∞
k=0
Exemple
X 1
Montrer que la série converge et déterminer sa somme.
n(n + 1)
Xn 1 Xn µ
1 1
¶
1
= − = 1− −−−−−→ 1.
k=1 k(k + 1) k=1 k k + 1 n + 1 n→+∞
Exercice 5
x−y
Ê Montrer que : ∀x, y ∈]0, +∞[ arctan x − arctan y = arctan
1+xy
Ë Montrer que pour tout entier n, n 4 + n 2 + 1 = (n 2 + n + 1)(n 2 − n + 1).
2n
Ì En déduire la nature de la série arctan 4
P
.
n + n2 + 2
–6–
Mickaël P ROST Lycée Chaptal – PT*
Théorème 1.15
P
On suppose que u n est une série à termes positifs.
Si la suite (S n )n∈N est majorée alors la série converge. Sinon, elle diverge vers +∞.
Démonstration
P
On suppose que u n est une série à termes positifs au moins à partir d’un certain rang. Par définition,
P
u n converge ssi (S n )n∈N converge. Or, (S n )n∈N est une suite croissante. En effet, S n − S n−1 = u n Ê 0. Si
elle est majorée, elle converge. Si elle ne l’est pas, elle diverge vers +∞. ■
2n 1 n 1 2n 1 2n 1 1
∀n ∈ N∗
X X X X
S 2n − S n = − = Ê =
k=1 k k=1 k k=n+1 k k=n+1 2n 2
Si la série convergeait, en passant à la limite dans l’égalité précédente, on obtiendrait 0 Ê 1/2, absurde !
Donc la série harmonique diverge, et même vers +∞ puisqu’il s’agit d’une série est à termes positifs.
Démonstration
On ne change pas la nature d’une série en changeant ses premiers termes.
Supposons donc que pour tout n ∈ N, 0 É u n É v n .
X n Xn
u k et S n0 = v k . Supposons que v n converge vers S 0 .
P
On pose S n =
k=0 ¡ k=0
∀n Ê 0, S n É S n0 . De plus, S n0 n∈N est croissante et majorée par S 0 . Donc,
¢
∀n Ê 0 0 É S n É S 0 .
P
La suite (S n )n∈N est majorée donc la série à termes positifs u n converge. ■
Corollaire 1.17
P P
Sous les mêmes hypothèses, u n diverge =⇒ v n diverge.
Exemple
1
Montrer que la série de terme général converge.
µ ¶n ¯ ¯ (2n + 2)3n
1 1 ¯1¯
∀n ∈ N, 0 É n
É et ¯¯ ¯¯ < 1.
(2n + 2)3 3 3
–7–
CHAPITRE 1. SUITES ET SÉRIES NUMÉRIQUES
Exercice 6
X ln(n)
Déterminer la nature de la série .
n2n
Démonstration
un
un ∼ v n alors −−−−−→ 1.
n→+∞ v n n→+∞
un
(pour n Ê N )
vn
R
0 1 1 3 2
2 2
Exercice 7
X 1
Quelle est la nature de ?
2n − 1
Exemple – Divergence de la série harmonique (2)
µ ¶
X 1 X1
Déterminer la nature de ln 1 + puis en déduire celle de .
n n
Remarquons tout d’abord que :
n
X
µ
1
¶
Xn £ ¤
Sn = ln 1 + = ln(k + 1) − ln(k) = ln(n + 1) −−−−−→ +∞
k=1 k k=1
n→+∞
µ ¶
1
X
D’où la divergence de la série ln 1 + .
µ ¶ n µ ¶
1 1 1 1
∀n ∈ N, 1 + Ê 1 donc ln 1 + Ê 0. De plus, ln 1 + ∼ donc ces deux séries à termes positifs
n n n n→+∞ n
sont de même nature et divergent.
Exercice 8
P 1 P 1
Montrer à l’aide de la série que la série converge.
n(n + 1) n2
Exemple
n 1
∀n ∈ N∗
X
Considérons la suite (u n )n∈N∗ définie par : un = − ln(n)
k
P k=1
Montrons que la suite (u n )n∈N∗ en justifiant que la série (u n − u n−1 ) converge.
Pour tout entier naturel n non nul,
n −1
µ ¶ µ ¶
1 1 1
u n − u n−1 = + ln = + ln 1 −
n n n n
–8–
Mickaël P ROST Lycée Chaptal – PT*
x2 −1
Comme ln(1 − x) = −x − + o(x 2 ), u n − u n−1 ∼ .
x→0 2 n→+∞ 2n 2
X 1
La convergence de la série nous assure d’après le théorème précédent, la convergence de (u n )n∈N .
n2
Cette limite est notée γ et est appelée constante d’Euler. On a montré que :
n 1
ln(n) + γ + o(1)
X
=
k=1 k
n→+∞
u n+1
−−−−−→ ` ∈ [0, +∞]
u n n→+∞
Démonstration
u n+1
• Si ` > 1, à partir d’un certain rang, > 1 donc la suite à termes positifs (u n ) est strictement
un X
croissante. Elle ne peut donc converger vers 0 et u n diverge grossièrement.
• Si ` < 1, on utilise une comparaison avec une série géométrique.
u n+1 ` + 1
À partir d’un certain rang N , É (revenir pour cela à la définition de la limite et choisir le
un 2
bon ε).
u n+1
(pour n Ê N )
un
R
0 ` `+1 1
2
¶2 ¶n−N
`+1 `+1 `+1
µ ¶ µ µ
Comme u n > 0, u n+1 É un É u n−1 É · · · É uN .
2 2 2
`+1
Le dernier terme est le terme général d’une série géométrique de raison < 1 donc par compa-
2
raison, la série converge. ■
Cette règle est très pratique lorsqu’on travaille avec des séries dont le terme général fait intervenir x n ou n!.
Attention cependant aux cas douteux.
–9–
CHAPITRE 1. SUITES ET SÉRIES NUMÉRIQUES
D – Comparaison séries/intégrales
Commençons par l’étude d’un exemple assez classique.
1
Z k+1 dt 1
Z n+1 dt X n 1
É É puis, en sommant, ln(n + 1) = É
k +1 k t k 1 t k=1 k
X1
Donc par comparaison, diverge vers +∞.
n
Essayons maintenant de généraliser cette technique d’encadrement. Pour cela, nous aurons besoin, contrai-
rement à l’an dernier, d’intégrer des fonctions sur des intervalles non bornés, du type [a, +∞[.
Démonstration
Démontrons ce résultat pour a = 0. Tout repose sur le dessin suivant :
y = f (x)
x
– 10 –
Mickaël P ROST Lycée Chaptal – PT*
n−1
X n−1
X Z k+1 Z n n−1
X
f (k + 1) É f (t ) dt = f (t ) dt É f (k)
k=0 k=0 k 0 k=0
n−1
X n
X
f (k + 1) = f (k) puis on conclut par comparaison. ■
k=0 k=1
Lemme 1.22
Z +∞
1
Soit α ∈ R. dt converge si et seulement si α > 1.
1 tα
Démonstration
1
• t 7→ est continue sur [1, +∞[.
tα
• Par ailleurs, si α 6= 1,
1 si α > 1
x x −α+1 ¸x
t
· µ ¶
dt 1 1
Z Z
= t −α dt = = · − 1 −−−−−→ α − 1
1 tα 1 −α + 1 1 − α x α−1 x→+∞
1 + ∞ si α < 1
Z x dt
Si α = 1, = ln x −−−−−→ +∞ et donc :
1 t x→+∞
Z +∞
1
dt converge si et seulement si α > 1
1 tα
■
Démonstration
X 1
Remarquons que pour α É 0, la série diverge grossièrement.
nα
1
Supposons maintenant α > 0. Comme t 7→ α est décroissante, continue et positive sur [1, +∞[, l’intégrale
Z +∞ t
dt X 1
et la série sont de même nature. La série converge donc ssi α > 1. ■
1 tα nα
A – Convergence absolue
– 11 –
CHAPITRE 1. SUITES ET SÉRIES NUMÉRIQUES
Théorème 1.25
Une série absolument convergente est convergente.
Démonstration
Non exigible.
• Cas des suites à termes réels
Remarquons tout d’abord que pour tout n ∈ N, −|u n | É u n É |u n | donc :
0 É u n + |u n | É 2|u n |
La réciproque est fausse. On appelle série semi-convergente une série convergente qui n’est pas absolument
convergente. Nous en verrons un exemple en fin de chapitre.
Démonstration
Supposons que la série de terme général u n converge absolument. Remarquons tout d’abord que l’inégalité
P P
précédente a un sens : les deux séries u n et |u n | convergent. Par inégalité triangulaire,
¯ ¯
¯XN ¯ X N
∀N ∈ N ¯ un ¯ É |u |
¯ ¯
¯n=0 ¯ n=0 n
– 12 –
Mickaël P ROST Lycée Chaptal – PT*
Démonstration
Il existe K ∈ R et N ∈ N tels que :
|u n | É K v n ∀n Ê N
P
Par comparaison de séries à termes positifs, la série u n converge absolument donc converge. ■
Corollaire 1.28
µ ¶
1
Si u n = o α avec α > 1 alors u n est absolument convergente.
P
n
Exercice 9
Déterminer la nature des séries :
2
p 1
n
e−n ; e−
X X X
; p
n ln(n)
+∞
X +∞
X +∞
X
un · vn = un v n ?
n=0 n=0 n=0
La réponse est sans appel, NON ! Pour s’en convaincre, il suffit de constater que :
(u 0 + u 1 )(v 0 + v 1 ) 6= u 0 v 0 + u 1 v 1
Exemple
1
Considérons, en guise de deuxième contre-exemple, deux séries de terme général .
2n
µ +∞ ¶ µ +∞ ¶ +∞
X 1 X 1 1 1 X 1 1 4
n
· n
= · = 4; n
= = 6= 4
n=0 2 n=0 2 1 − 2 1 − 12
1
n=0 4 1
1− 4 3
Mais alors, comment calculer le produit de deux séries, ou plutôt de la somme de deux séries ? Regardons
d’abord ce qu’il se passe dans le cas de deux sommes finies.
à ! à !
n
X n
X X
ui · vj = u i v j = (u 0 + u 1 + · · · + u n ) · (v 0 + v 1 + · · · + v n )
i =0 j =0 0Éi , j Én
n X
X n
= u 0 · (v 0 + · · · + v n ) + · · · + u n · (v 0 + · · · + v n ) = u i v j (sommation verticale)
i =0 j =0
n X
X n
= (u 0 + · · · + u n ) · v 0 + · · · + (u 0 + · · · + u n ) · v n = u i v j (sommation horizontale)
j =0 i =0
6= u 0 v 0 + u 1 v 1 + · · · + u n v n
– 13 –
CHAPITRE 1. SUITES ET SÉRIES NUMÉRIQUES
u0 v 5 u1 v 5 u2 v 5 u3 v 5 u4 v 5 u5 v 5
5
u0 v 4 u1 v 4 u2 v 4 u3 v 4 u4 v 4 u5 v 4
4
u0 v 3 u1 v 3 u2 v 3 u3 v 3 u4 v 3 u5 v 3
3
u0 v 2 u1 v 2 u2 v 2 u3 v 2 u4 v 2 u5 v 2
2
u0 v 1 u1 v 1 u2 v 1 u3 v 1 u4 v 1 u5 v 1
1
u0 v 0 u1 v 0 u2 v 0 u3 v 0 u4 v 0 u5 v 0
i
0 1 2 3 4 5
Différentes façons de sommer les termes
Mais on peut aussi choisir de sommer les termes le long des diagonales :
à ! à !
Xn n
X 2n
X X
ui · v j = (u 0 v 0 ) + (u 0 v 1 + u 1 v 0 ) + · · · + (u n−1 v n + u n v n−1 ) + (u n v n ) = ui v j
i =0 j =0 k=0 i + j =k
0Éi , j Én
Démonstration
Conformément au programme, la preuve n’est pas exigible. Nous démontrerons le résultat uniquement
dans le cas de séries à termes positifs.
• Posons A n = 0, n × 0, n et B n = {(i , j ) ∈ N2 | i + j = k avec 0 É k É n}.
• Remarquons tout d’abord que B n ⊂ A n ⊂ B 2n .
On peut facilement le constater en adaptant le schéma précédent.
• Comme les séries considérées sont à termes positifs,
X X X
ui v j É ui v j É ui v j
(i , j )∈B n (i , j )∈A n (i , j )∈B 2n
• Il n’y a plus qu’à conclure en faisant tendre n vers +∞, la convergence des séries étant assurée par la
règle de comparaison sur les séries à termes positifs.
Nous admettons le résultat dans le cas plus général des séries absolument convergentes. ■
– 14 –
Mickaël P ROST Lycée Chaptal – PT*
Exemple
Considérons maintenant de nouveau une série géométrique de raison q ∈] − 1; 1[, donc une série absolu-
ment convergente. D’après ce qui précède,
+∞ +∞ 1 +∞ n +∞
qn · qn = k n−k
(n + 1)q n
X X X X X
= q q =
n=0 n=0 (1 − q)2 n=0 k=0 n=0
V – Synthèse
non
Convergence absolue ? ?
oui
n
no
Règle de comparaison
non P oui
Divergence grossière ? u n à termes positifs ? Règle de d’Alembert
P R
Comparaison /
Règle du petit o ou O
– 15 –
CHAPITRE 1. SUITES ET SÉRIES NUMÉRIQUES
Démonstration
Nous admettons le résultat. On peut même démontrer que tout réel x peut être représenté par la suite
(a n )n∈N définie par :
a 0 = bxc; ∀n ∈ N∗ a n = b10n+1 xc − 10b10n xc
■
Un nombre réel admet un développement décimal propre fini (tout du moins stationnaire en 0) si et seule-
ment s’il s’agit d’un nombre décimal.
Proposition 1.35
Un réel x est rationnel si et seulement si son développement décimal est périodique à partir d’un certain
rang.
Ceci explique bien des résultats obtenus à la calculatrice... On ne dira pas pour autant que 0, 3333333 = 13 !
Définition 1.36
(−1)n αn où (αn )n∈N est de signe constant.
P
On appelle série alternée une série de la forme
(i) (αn )n∈N de signe positif ; (ii) (αn )n∈N décroissante ; (iii) αn −−−−−→ 0.
n→+∞
Le résultat précédent est encore vrai lorsqu’on suppose (αn )n∈N négative, croissante et de limite nulle.
Démonstration
Étudions la convergence de u n avec u n = (−1)n αn où l’on suppose de plus que (αn ) est positive, décrois-
P
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Mickaël P ROST Lycée Chaptal – PT*
1 n−1 (−x)n
(−x)k +
X
=
1 + x k=0 1+x
1 dx 1 n−1 1 (−x)n
Z Z Z
k
X
= ln 2 = (−x) dx + dx
0 1+x 0 k=0 0 1+x
X (−1)k+1
n−1 Z 1 (−x)n
=− + dx
k=0 k +1 0 1+x
1 (−x)n ¯ (−x)n ¯
Z ¯ ¯
De plus, dx −−−−−→ 0, car ¯
¯ ¯ É x n donc par croissance de l’intégrale :
0 1+x n→+∞ 1+x ¯
(−x)n ¯ (−x)n ¯
¯Z 1 ¯ Z 1¯ ¯ Z 1
1
x n dx =
¯ ¯
¯ dx ¯ É
¯ ¯ ¯ dx É −−−−−→ 0
0 1+x 1+x n + 1 n→+∞
¯ ¯ ¯
0 0
+∞ (−1)k+1 +∞
X (−1)k 1 dx
X Z
= =− = − ln(2)
k=0 k + 1 k=1 k 0 1+x
1
On sait même, en utilisant les notations précédentes, que R 6 = − ln(2) − S 6 É 7 ; ce qui signifie que
X6 (−1)k
S6 = est une approximation de − ln(2) à 1/7 près.
k=1 k
Exercice 10
X (−1)n
Déterminer la nature de en fonction du paramètre α ∈ R.
nα
Exercice 11
(−1)n
µ ¶
Pour quelles valeurs de α la série
X
ln 1 + converge-t-elle ?
nÊ2 nα
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CHAPITRE 1. SUITES ET SÉRIES NUMÉRIQUES
Que se passe-t-il si l’on permute deux termes de la suite (u n )n∈N ? À vrai dire, pas grand chose ! On ne change
ni la nature de la série, ni sa somme en cas de convergence. Si cette permutation concernait toutefois une
infinité de termes, on ne pourrait pas en dire autant comme le montre l’exemple suivant.
Exemple
+∞
X (−1)n
• Nous avons établi que = ln(2).
n=0 n + 1
1 1 1 1 1
1− + − +···+ − + · · · = ln(2)
2 3 4 2k − 1 2k
Nous voyons ainsi qu’il s’agit de prendre les plus grandes précautions lorsque l’on cherche à modifier l’ordre
de sommation. Nous admettons le résultat suivant.
Théorème 1.38
Si u n est absolument convergente et converge vers un réel S, alors, pour tout bijection ϕ : N → N,
P
P
u ϕ(n) converge absolument vers le même réel S.
La convergence absolue nous garantit donc que la somme obtenue ne dépend pas de l’ordre de sommation.
La notion de famille sommable vise à étendre les calculs de sommes d’un nombre infini de termes à un cadre
plus général que celui des séries, c’est-à-dire sans qu’il soit nécessaire de les ordonner au préalable. Mais
cette notion ne figure pas au programme de la filière PT.
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