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ATTITUDES ET COGNITIONS SOCIALES

La psychologie sociale est une branche de la psychologie qui s’intéresse à l’homme dans la vie quotidienne (bistrot couple, etc.).
C’est l’ensemble des comportements/ conduites, émotions/ affects/ cognitions en tant qu’ils sont déterminés et déterminent la vie
sociale. Tout est déterminé socialement. Observations au niveau individuel, inter-individuel et des institutions/ collectivités.

• Exemples :
- construction de l’identité sociale (sexe, origine, statuts, rôles, traits de caractère)
- relations interpersonnelles (attirance pour une personne ou une autre, sentiments de justice)
- les cognitions dans les relations sociales (comment expliquer les comportements d’autrui)
- émotions collectives (partage social des émotions, les normes émotionnelles, l’influence des émotions sur notre sante)
- la présentation de soi/ la communication (qu’est-ce qui nous pousse à diffuser notre intimité sur les réseaux sociaux)
- attitudes et psychologie sociale (pq nous étudions la psychologie)
- les stéréotypes
- l’agression (bullying ou mobbing)
- le suicide
- l’altruisme
- les opinions (avec qui on se compare)
→ Champs d’application : santé, travail, éducation, justice

• Méthodes : toutes celles de la psychologie :


- qualitatives (observations, entretiens)
- quantitatives (questionnaires, expérimentation (Milgram)) ; mixtes (questionnaires + entretiens, autopsie psychologique après un
suicide, entretiens des personnes qui ont fait une TS)).

• Bibliographie :
- Legal, J.B., & Delouvée, S. (2008). Stéréotypes, préjugés et discrimination. Paris: Dunod.
- Azzi, A.E. et Klein, O. (1998). Psychologie sociale et relations intergroupes. Paris: Dunod.
- Sales-Wuillemin, E. (2006). La catégorisation et les stéréotypes en psychologie sociale, Paris : Dunod (Collection Psycho Sup).
- Whitley, B., & Kite, M (2014). Psychologie des préjugés et de la discrimination. De Boeck

1. Les stéréotypes : Introduction Générale

• « When all men think alike no one thinks very much », Lippmann.

• L’homme se sert de l’outil (volant de voiture, technologie) et la femme est le plus sexy.

• Discrimination = stéréotype en acte. • Préjugés = affects, évaluation. Souvent négatif

• Stéréotype = connaissance. Il entretient des relations avec d’autres concepts de la psychologie sociale. Il porte sur des
caractéristiques psychologiques (les femmes sont émotives) ou des comportements (tous les arabes sont des voleurs). Il concerne
des caractéristiques qui sont censés concerner l’ensemble du groupe. Appellent les préjugés.

2. Historique et définition

= anticiper les relations avec autrui et rationnaliser les inégalités, les justifier (la colonisation apporte le progrès, la pauvreté est
une punition de dieu). Les stéréotypes construisent la réalité (construction sociale). Ils peuvent être la réalité (je pense que t’es nul
donc tu vas échouer dans tes exams, dans ton créneau...) → vulnérabilité face aux stéréotypes. Ils vont jouer dans notre estime de
soi et dans notre identité sociale. Rarement positifs → faux ou vrais ?

2.1. Evolution du terme

• Etymologie : du grec « stereos » (forme) + « typos » (modèle). Vient de l’imprimerie (Didot, 1798), reproduire à l’infini une
même forme.

• Au 19ème siècle, on parle de « stéréotypie » en psychopathologie = « Tendance à conserver la même attitude ou à répéter le
même mouvement ou les mêmes paroles » (Piéron, 1979).

• Lippman (1922) : « L’homme ne peut réagir à la réalité d’un environnement trop complexe », « L’homme réagit à une
représentation de la réalité » (pseudo-environnement). Le stéréotype préexiste à l’individu.
• 4 caractéristiques essentielles :
- la simplicité (quelques mots) ; - ne sont pas nécessairement le résultat de l’expérience directe ; 
- faux par nature car issus d’une généralisation ;  - résistants au changement.

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2.2. La première étude systématique : Katz et Braly (1933)

Ils ont pris 100 étudiants de l’université de Princeton et leur ont donné 84 adjectifs pour qualifier 13 nations/ nationalités/ groupes
sociaux (turcs, noirs, etc.). Chaque étudiant devait choisir 5 caractéristiques pour chaque groupe. Ensuite ils ont compté le
pourcentage de récurrence des termes.

2.3 Définition des stéréotypes

• « Un ensemble de caractéristiques attribuées à un groupe social » (Ashmore & Del Boca, 1981)

• « L’ensemble des croyances d’un individu (partagées dans 1 groupe) relatives aux caractéristiques ou aux attributs d’un groupe »
(Judd & Park, 1993).

• « Les stéréotypes sont des croyances partagées concernant les caractéristiques personnelles, généralement des traits de
personnalité, mais souvent aussi des comportements, d’un groupe de personnes » (Leyens, Yzerbyt, & Schadron, 1996).

• « Les stéréotypes sont les structures mentales, les images ou les croyances qui facilitent l’action envers les groupes sociaux
aimés ou détestés » (Henwood et al.,1993).

2.4. Taxonomie des significations psychologiques du construct de stéréotypes (Cf. Brighman, 1971; Ashmore et Del
Boca, 1981)
2.4.1 Généralisation

= ensemble de traits, un comportement sont attribués à l’ensemble des membres du groupe. « Tendance à attribuer des
caractéristiques simplifiées et généralisées à des groupes d’individus sous la forme d’étiquettes verbales (verbal Label), et d’agir
envers les membres de ces groupes de manière congruente avec l’étiquette » (Vinacke, 1949).

2.4.2. La catégorisation

Les stéréotypes fonctionnent sur la base de la catégorisation. Lorsqu’une personne est perçue comme membre d’une catégorie, où
à partir d’une appartenance catégorielle saillante, les caractéristiques supposées appartenir à la catégorie lui seront attribuées.
→ Taylor (1981, p. 83) « une personne n’est pas catégorisée en tant qu’individu, mais en tant que membre d’un groupe ».

2.4.3 Résultat d’une pensée biaisée / fausseté

• Klineberg (1951) : « A la différence d’autres généralisations, les stéréotypes ne sont pas basés sur un recueil inductif des
données, mais sur des ouï-dire, des rumeurs et des anecdotes, en bref, sur des preuves insuffisantes pour justifier la généralisation
».

• Katz et Braly (1935) : le stéréotype est « une impression fixe, très peu conforme aux faits qu’il prétend représenter et qui vient
du fait que nous définissons d’abord et observons ensuite ».
→ Graine de vérité dans les stéréotypes ?

2.4.4 Rigidité

Une autre caractéristique c’est la rigidité sur un groupe en particulier pour construire un stéréotype, de plus ceux-ci perdurent à
travers le temps car ils s’adaptent à travers les époques mais ils restent tout de même ancrés dans notre vie quotidienne.

3. Mesures des stéréotypes

MAJ des croyances et connaissances que possèdent des individus → recueil à travers des interviews (représentations sociales) et
questionnaires, des déclarations des individus. 2 types de méthodes :
- la disponibilité = cocher une liste de traits ;
- l’accessibilité = citer les traits.

3.1 Méthodes basées sur la disponibilité

La plupart des mesures du stéréotype relèvent de cette méthode qui consiste à présenter aux participants un nombre fini de
caractéristiques. Les participants doivent sélectionner les caractéristiques du groupe cible → disponibilité en mémoire de la
caractéristique une fois que la catégorie (groupe cible) a été activée.

3.1.1. Checklist ou liste de contrôle cf. Katz et Braly (1933)

• Le stéréotype du groupe social est défini comme les caractéristiques les plus fréquemment sélectionnées.
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• Le stéréotype renvoie à la notion de consensus : plus le consensus est élevé, plus la caractéristique est considérée comme
stéréotypée.

3.1.2. Gardner (1973) : le différentiel de stéréotype

• Echelles bipolaires (7 points, 1 = caractéristique de gauche, 7 de droite, 4 neutres) :

- un trait est considéré comme faisant partie du stéréotype si les réponses sont suffisamment éloignées du centre et s’il y a
consensus → test de variance, khi-2.

- concrètement, on évalue le degré de stéréotypie d’un trait par la distance moyenne au point neutre à l’aide du t de Student pour
échantillon unique :
‣ une moyenne significativement supérieure à 4 (t positif) = la caractéristique de droite est stéréotypiquement associée au groupe.
‣ une moyenne significativement inférieure à 4 (t négatif) = la caractéristique de gauche est stéréotypiquement associée au groupe.

Beau /_/_/_/X/_/_/_/ Laid


Beau /_/_/_/_/_/_/X/ Laid

3.1.3 Méthode de Brighan (1971)

• Le stéréotype renvoie à une sur-généralisation injustifiée → mesurer les stéréotypes c’est mesurer le degré de sur-généralisation
d’une caractéristique aux membres du groupe cible.

• On demande aux participants d’indiquer le pourcentage de membres du groupe qui possèdent chaque caractéristique donnée.
Brigham considère qu’une caractéristique fait partie du stéréotype si elle est attribuée à 80% (±20%) des membres du groupe →
Indice de stéréotypisation individuelle → Permet de s’assurer que les sujets ont vraiment considéré chaque caractéristique
(contrairement à checklist)

• Critiques (Cf. McCauley & Stitt, 1978) : la méthode de Brigham ne permet pas de déterminer les caractéristiques qui sont
typiques d’un groupe car un individu peut considérer plusieurs groupes comme « sales » par exemple. On va retenir une
caractéristique même si elle peut être attribuée au groupe cible et encore moins attribuée aux autres groupes. C’est le rapport de
diagnostic.

3.1.4. Mc Cauley & Stitt

• Distinctivité des caractéristiques (i.e., différencient un groupe social) est une dimension
centrale des caractéristiques stéréotypées.

• Avec quel groupe comparer le groupe cible ? → Méthode du rapport diagnostic/ diagnostic
ratio. (Mc Cauley & Stitt, 1978 ; Mc Cauley, Stitt & Segal, 1980)

3.2 Méthodes basées sur l’accessibilité : Zanna, M. P. (1994). On the nature of prejudice. Canadian
Psychology/Psychologie canadienne, 35(1), 11-23. doi:10.1037/0708-5591.35.1.11

- valence : positive ou négative


- 0,8 x (-2) = -1,6

4. Pourquoi les stéréotypes perdurent-ils ?


4.1. La recherche de confirmation

• On cherche des arguments → biais cognitif = erreur d’inférence inductive vers la confirmation de l’hypothèse étudiée.
Lorsqu’on est face à une hypothèse/ opinion, il y a 3 stratégies :
- regarder les faits qui confirment l’hypothèse (plus fréquent) ;
- regarder les faits qui infirment l’hypothèse ;
- les 2.
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→ Mis en évidence par le biais/ recherche de confirmation = tendance à collecter, rechercher, interpréter, et se rappeler les
informations qui confirment ses croyances, préjugés et préconceptions, tout en ignorant les informations qui contredisent ses
croyances. C’est un type de pensée sélective. Mis en évidence par Snyder, M. & Swann, W.

• Paradigme expérimental de Snyder & Swann (1978), Hypothesis-Testing Processes in Social Interaction, Journal of Personality
and Social Psychology, 36, 1202–1212

- des étudiants sont amenés à croire qu’ils vont interviewer une personne qu’ils n’ont jamais vue. Ils devront déterminer,
croient-ils, si cette personne est conforme au profil d’un extraverti ou au profil d’un intraverti. Pour la moitié des sujets la
personne est décrite comme extravertie, pour la moitié comme introvertie. Ils reçoivent la description d’un introverti « typique »
ou d’un extraverti « typique ».
→ En faisant le tour de l’amphi, les questions qu’on se pose cherchent à confirmer les stéréotypes. La bonne stratégie est de tester
le côté introverti et extraverti soit des questions qui infirment et confirment l’hypothèse.

- L’expérimentateur remet aux participants une liste de 26 questions censées être fréquemment posées au cours d’une interview.

- Tâche : Le sujet doit choisir 12 questions qu’il posera (croit-il) au cours de l’interview. En réalité 3 types de questions :
‣ recherche d’extraversion : « Quelle situation recherchez-vous lorsque vous voulez rencontrer de nouvelles personnes ? » ;
‣ recherche d’introversion : « Que n’aimez-vous pas dans les soirées animées ? » ;
‣ neutres : « Quels sont vos projets professionnels ? ».

→ Le schéma montre que les étudiants ont


tendance à poser des questions qui vont dans
le sens de l’hypothèse. A droite, on pense que
la personne est introvertie.

→ Snyder et ses collaborateurs ont montré que les sujets cherchent à confirmer leur hypothèse dans les conditions suivantes :
- que l’origine de l’hypothèse à tester soit crédible ou qu’elle ne le soit pas (Snyder & Swann 1978) ;
- que l’hypothèse paraisse ou non très probable (Snyder & Swann 1978 expérience 3) ;
- que l’on incite ou non les sujets à la précision (Snyder & Swann 1978 Expérience 4) ;
- que les sujets n’aient pas un seul profil à tester, mais deux et que la tâche consiste à trouver celui de la personne cible (Snyder &
Swann 1977) ;
- que les sujets aient ou non les attributs qui ne correspondent pas au profil (Snyder & Campbell, 1980) ;
- que l’on ne donne aux sujets que les caractéristiques que la personne n’a pas (Snyder & White, 1978).

→ Y-a-t-il des risques au niveau des diagnostics que l’on établit tous les jours, que des professionnels confirment ce genre de
biais ?

• Diagnostic psychiatrique et recherche de confirmation : Rosenham, D.L. (1973), Being Sane in Insane Places. Science, 179,
250-258.

- participants : 8 pseudos patients (3 femmes et 5 hommes dont 1 étudiant diplômé en psychologie, 3 psychologues, 1 pédiatre, 1
psychiatre, 1 peintre, 1 femme au foyer).
- étendue des temps d’admission : 7 –52 jours (moyenne : 19 jours).
- symptômes : « j’entends des voix du même sexe que moi » → tous hospitalisés (12 hôpitaux). Quand ils voulaient sortir ils ne
pouvaient pas.
- 11/12 hôpitaux : diagnostics schizophrénie et 1 : psychose maniaco-dépressive
- critiques : rien ne prouve qu’ils n’étaient pas malades, ils ont agi par principe de précaution mais peu d’entretiens avec les pros

• Deuxième expérience car les instituts n’étaient pas contents donc renvoi de patients :

- durée : 3 mois

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- participants : 193 patients avec 41 identifiés comme pseudo-patient avec confiance élevée par au moins un des membres de
l’équipe, 23 considérés « suspects » par au moins un psychiatre, 19 considérés « suspects » par un psychiatre et un autre membre
de l’équipe → en fait 0 pseudo-patients envoyés par Rosenham.

4.2. La confirmation comportementale

= processus à travers lequel la source d’un stéréotype va se comporter de telle façon vis-à-vis de la cible du stéréotype de telle
manière que la cible va confirmer les croyances de la source. Je n’ai pas les mêmes attentes vis-à-vis de vous donc vous aurez des
autres réactions. Ainsi les stéréotypes peuvent confirmer la réalité et la créer.
« Si les hommes définissent les situations comme réelles, elles deviennent réelles dans leurs conséquences » (W. I. Thomas)

• Snyder, M., Tanke, E.D., & Bersheid, E. (1977). Social perception and interpersonal behavior: On the self-fulfilling (=
prophétie auto-réalisatrice) nature of social stereotypes. Journal of Personality and Social Psychology, 35, 656-666.
→ recherche basée sur le stéréotype lié à l’attractivité physique. Les individus attractifs physiquement sont perçus comme plus :
sensibles, modestes, équilibrés, intéressants, forts, sociables, gentils, chaleureux.

• Exemples :

- les enseignants jugent les élèves attractifs plus intelligents que les élèves non attractifs (Clifford & Walster, 1973) ;
- les infirmières dans des équipes pédiatriques punissent des enfants non-attractifs plus durement que des enfants attractifs (Dion,
1974) ;
- des juges texans fixent des cautions plus faibles et donnent des amendes plus basses aux suspects attractifs (Downs & Lyons,
1991)
- les individus attractifs ont des revenus plus élevés (Hamermesh & Biddle, 1994) et sont mieux évalués par leurs supérieurs
(Hosoda et al., 2003) ;
- les parents passent plus de temps à regarder des bébés attractifs.

• Snyder, M., Tanke, E.D., & Bersheid, E. (1977)

- méthode : hommes et femmes dans des pièces séparées, chacun remplit un


questionnaire « d’information générale ». On prend une photo polaroid des
hommes. L’expérimentateur attache au questionnaire des femmes soit une photo
attractive, soit une photo non-attractive. L’expérimentateur échange les
questionnaires. Les hommes donnent leurs attentes vis-à-vis des femmes. Les
hommes et les femmes interagissent au téléphone. Les hommes donnent leurs
évaluations des femmes. Des juges indépendants évaluent les femmes sans
entendre ce que disent les hommes. → Comment les attentes influencent le
comportement ? (D’après Darley & Fazio). On va vérifier que le stéréotype a bien
été activé. Ils vont interagir au téléphone pendant environ 5 mins. Puis on va lui
demander si la femme correspond à des critères précis (+/-) et pareil pour la
femme qui va juger l’homme mais sur des caractéristiques plus neutres. On va
mettre des caractéristiques activant le stéréotype. Les juges vont juger à travers son
discours ses capacités sociales. On peut voir que le stéréotype femme attractive a
influencé suffisamment pour qu’on puisse mettre en évidence que si la femme est
jolie on l’évalue de façon positive alors que si elle ne l’est pas, elle sera évaluée de façon négative.

• Effet Pygmalion : Rosenthal & Jacobson

Ils ont fait passer des tests a des enfants dans des écoles et ils ont vu que certains enfants avaient de bonnes capacités scolaires, et
d’autres de moins bonnes. Ils n’ont pas donné les mêmes résultats à l’enseignant. Ils ont reçu l’information que certains étaient
moins bons et d’autres très bons. Et on revient quelque mois plus tard. On va regarder les performances des enfants.
→ Les travaux montrent que les enfants ont des résultats qui correspondent à l’attente de leurs professeurs.

• Seaver, T.B. (1973) :

Il n’y a pas de manipulation des étudiants, plus éthique. Il n’y a que des recueils de notes. Le raisonnement est qu’il arrive que
dans une fratrie l’aîné et le cadet ait le même enseignant. Il est très probable que l’enseignant ait des attentes sur le cadet s’il a eu
l’aîné.

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Seaver a relevé des notes des carnets qui a 2 ou 3 années d’intervalle qui avaient le même enseignant et d’autres qui n’avait pas le
même. Il y a bien des effets d’attentes alors lorsqu’ils ont les même étudiants, l’enseignant devrait donner les mêmes notes au
cadet et à l’aîné → Hypothèse conforme. Si on n’avait pas le groupe contrôle on n’aurait pas pu la démontrer.

4.3 La conformité au stéréotype


= un groupe dominé qui est la cible d’un stéréotype plutôt négatif. Il peut éventuellement avoir intérêt à se conformer au
stéréotype dont il est l’objet. Ainsi, il peut trouver des avantages sociaux/ « récompenses », une paix sociale. Peut choisir la
révolte mais pas facile/ possible. Exemple : les valeurs morales dans les milieux conservateurs → stratégie

• Zanna, M., and Pack, S. (1975) : On the Self-Fulfilling Nature of Apparent Sex-Differences in Behavior, Journal of Experimental
Social Psychology, 11,583-591 :

- Zana a utilisé un stéréotype concernant la place des femmes et leur intelligence. Il dit que si elles ont des intérêts sociaux, elles
peuvent se conformer aux stéréotypes (la femme soumise, Strong Independent Women).

- participants : groupe de 80 étudiantes de psychologie divisées en 4 groupes de 20 étudiantes

- 2 conditions : haute désirabilité sociales vs. Basse désirabilité du partenaire. Dans la condition haute désirabilité sociale, on
donne des caractéristiques positives : grand, sportif, beau, a une voiture et n’a pas de copine donc souhaite faire des rencontres ≠
faible désirabilité sociale : tout l’inverse. On donne aussi l’idée que l’étudiant a de la femme idéale : soit traditionnelle/ soumise
soit indépendante.

- T1 : il recueil l’idée la conception/ l’idée qu’elles ont d’elles-mêmes concernant les rôles sociaux féminins (émancipées/ non
traditionnelles et traditionnelles. T2 : 3 semaines plus tard, on les convoque pour une autre raison « la formation d’impression ».
Elles doivent se former une impression concernant un étudiant qu’elles devront rencontrer. On leur fait de nouveau remplir un
questionnaire, le même qu’en T1 → vont-elles changer la conception qu’elles ont d’elle-même ? Est-ce que la façon dont elles se
présentent à l’homme dévie de la conception qu’elles ont d’elles-mêmes ? Elles pensent ensuite qu’elles vont rencontrer l’homme.
Les réponses du questionnaire vont être envoyées au partenaire. On leur fait remplir un test d’intelligence. Il ne s’agit pas d’un test
d’intelligence mais d’anagrammes. On cherche à tester leur motivation. On vérifie le temps + le nombre d’anagrammes réussis.
L’intelligence n’est pas le trait le plus important pour une femme traditionnelle.

- résultats : plus les résultats sont élevés, plus on se montre non traditionnel. Plus ils sont négatifs, plus on se montre traditionnel.
Si on a score en T1 de 10 et de 14 en T2 (+4), je suis plus moderne, en revanche si le score baisse, je me montre plus
traditionnelle. Dans la condition haute désirabilité, elles ont changé leur présentation de soi pour se conformer au stéréotype. Il
peut donc y avoir une conformité quand on peut avoir des avantages à se conformer. Le comportement des femmes ne serait pas
lié à une forme de nature mais serait lié à des intérêts sociaux à se conformer.

4.4 La menace du stéréotype

= pression que rencontre un individu lorsqu’il se trouve en situation de risquer de confirmer un stéréotype négatif pertinent pour le
soi

• « Les stéréotypes partagés culturellement et suggérant une faible performance de certains groupes peuvent, quand ils sont rendus
saillants dans un contexte impliquant le stéréotype, abaisser (disrupt) la performance d’un individu qui s’identifie à ce groupe »
Steele & Aronson, 1995.

• « La menace du stéréotype réfère au risque de confirmer, comme caractéristique de soi, un stéréotype négatif concernant son
groupe » Steele & Aronson, 1995 → l’individu a conscience que son comportement peut être vu à travers le filtre du stéréotype →
Créé une menace pour les groupes stigmatisés qui craignent d’être réduits au stéréotype. Cette menace peut conduire à une chute
de la performance.

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• Steele et Aronson sont les premières à avoir réaliser une étude sur ce sujet en 1995 :

- sujets : étudiants « african american » et « european american » de l’Université de Stanford

- situation diagnostique : stéréotype racial de l’intelligence rendu saillant → diagnostic de


capacité (référence à la notion de « capacités intellectuelles »)

- situation non-diagnostique : déterminer les mécanismes psychologiques mis en jeu dans la


résolution de problèmes verbaux → test de performance verbale : 27 items issus d’une
épreuve d’évaluation utilisée dans les universités américaines, le Graduate Record
Examination) et 3 items portant sur la résolution d’anagrammes difficiles

- VD : score au test

→ Est-ce-que le simple fait de changer la présentation de la tâche va changer les performances et les résultats ?

- résultats : dans la condition non diagnostique, les résultats ne diffèrent pas entre les noirs et les blancs. Alors que dans la
condition diagnostique, on peut voit que les performances sont nettement moins bonnes. Mais elles sont également moins bonnes
que dans la condition non diagnostique. Il n’y a pas d'interaction entre les deux groupes.

• Expérience 2 : Croizet, J-C., & Claire, Th (1998), Extending the concept of stereotype threat to social class: The intellectuel
underperformance of students from low Socioeconomic backgrounds. Personnality and Social Psychology Bulletin, 24, 588-594

- objectif : ils ont voulu voir si on a les mêmes résultats en s’intéressant aux
classes (pauvre = débile et riche = smart).

- participants : ils vont prendre des étudiants de psychologie. Ils vont faire
passer à des étudiants dont les parents sont aisés économiquement et dont les
parents sont peu aisés économiquement

- méthode : ils leurs ont fait passer une tâche soit en leur disant que c’est une tâche d’intelligence et lors une tâche de capacité
verbale (non diagnostique). Le même résultat que Steele et Aronson.

→ Les femmes sont-elles moins bonnes en maths ? Spencer, S. J., Steele, C. M., & Quinn, D. M. (1999)

• Etude 1 : Ils ont fait réaliser des tâches de mathématiques plus ou moins durs. Ils se sont donc assurés avant que les
participant.es aient des bons résultats/ un bon niveau en maths. Tous répondent positivement aux deux questions : bon en maths et
il est important pour moi d’être bon en maths.

• Etude 2 : ils reprennent uniquement la tâche difficile. A la moitié du groupe, ils vont dire que les tests précédents ne révélaient
pas de différences de résultats entre les deux genres. A la moitié restante, ils vont dire l’inverse.

- résultats : on peut voir que quand il y a une différence, les résultats chutent. Le temps/ les efforts pour essayer de résoudre les
pbs dépendent également de la mobilisation du stéréotype. Dès que l’on induit une différence entre les hommes et les femmes, les
femmes passent moins de temps et les hommes plus sur l’exercice.

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• Truchot, D., & Roy, C. (2010), Communication to the 27th International Congress of Applied Psychology, Melbourne, Australia,
11-16 July → est-ce que les chômeurs subissent également cette pression, cette menace du stéréotype ? Est-ce que le fait d’être
chômeur va faire baisser les tests/ résultats qu’ils vont passer ?

- sujets : 57 chômeurs fréquentant un dispositif d’accompagnement à l’emploi ou d’orientation socio-professionnelle

- 2 conditions expérimentales :

‣ condition diagnostique : recherche présentée comme portant sur les demandeurs d’emploi. Participants doivent choisir 5
caractéristiques qui représentent selon eux l’image des chômeurs véhiculée par la société ;
→ plus souvent citées : profiteurs, paresseux, démotivés, parasites, irresponsables, inutiles
‣ non diagnostique : recherche présentée comme portant sur « les besoins des adultes en matière d’insertion
professionnelle ». Individus devaient choisir 5 caractéristiques qui selon eux représentaient l’image des adultes
véhiculées par la société. → plus souvent citées : vie familiale, obligations, responsables, pressés par le temps

- tâches :
‣ résolution de suites logiques et de problèmes mathématiques simples ;
‣ répondre à un questionnaire permettant de mesurer le sentiment d’auto-efficacité personnelle ;
‣ répondre à un questionnaire permettant de mesurer leurs intentions d’entreprendre des comportements relatifs à la recherche
d’emploi.

- résultats : le simple fait de changer la consigne fait diminuer le sentiment d’auto-efficacité

Non
Menace
menace
Auto-effi
24,6 29,6
cacité

- erreurs : le nombre d’erreur est tout aussi significatif est tout aussi significatif davantage d’erreur avec le stéréotype

Non
Menace
menace
Tests
17.83 13.03
logiques
Maths 9.3 6.88

Non
Menace
menace
Intentions
37.16 46.88
Comportementales

→ Les stéréotypes ont beaucoup d’influence sur les capacités cognitives des individus et leurs ressources cognitives.

Résumé :

- un stéréotype + une situation dans laquelle on test vos capacités


- cette situation enclenche une menace sur le soi « je sais que j’appartiens à un groupe qui… », « je risque de confirmer le
stéréotype » → distraction, appréhension de l’évaluation → anxiété, baisse du sentiment d’efficacité → baisse de motivation →
interférence avec la performance → confirmation du stéréotype

5. Les attributions causales et le biais d’internalité

• Dans la vie courante, nous observons les autres et leurs états ainsi que nos états → derrière toutes ces observations, nous avons
une tendance à rechercher les causes de ces états et comportements « Pourquoi a-t-elle échoué à l’examen ? » → la recherche de
causalité est fondamentale pour notre bien-être psychologique car elle nous dit sur quoi agir pour modifier les choses.

• Nous faisons des attributions causales = on attribue ce que l’on observe à des causes particulières = processus d’explication des
comportements → hétéro-attribution = j’explique le comportement des autres ≠ auto-attribution = j’explique mon comportement.
• Derrières ces attributions il y a des causalités internes ≠ externes → lors de débats, on remet en question le caractère interne ou
externe de la causalité → déterminent ce que je peux changer

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Cause
Cette année c’était difficile comme l’an dernier Cause externe Lieu de la cause (diagnostic)
interne
Cause Chronicité de la cause
Elle ne peut pas garder un mec plus de 15 jours Cause instable
stable (pronostic)
Elle ne réussit pas son DS de maths car elle vs Etendue de la cause : va-t-elle
Cause
n’est pas douée pour les examens/ car elle n’est Cause spécifique se généraliser à d’autres
globale
pas douée en maths situations ?
Cause Il est chômage à cause de la crise éco/ car Cause
Contrôlabilité de la cause
contrôlable paresseux incontrôlable

5.1. Attribution interne/ dispositionnelle vs externe/ situationnelles

Attribution interne/ dispositionnelle Attribution externe/ situationnelle


= attribution de l’évènement aux caractéristiques de la = caractéristiques de la situation de la personne (ex :
personne, ce qui est dedans elle (ces caractéristiques, ces exigences du travail)
intentions, son groupe d’appartenance)

→ Cette dimension interne/ externe nous indique le lieu de la cause et nous dit sur quoi agir.

• Le choix du pole interne vs externe est déterminé culturellement → nous vivons dans une culture/ société dans laquelle nous
privilégions les causes internes aux détriments des causes externes. 2 types de culture :

- holiste (du grec « holos » = ensemble) : l’individu se considère comme faisant partie d’un tout. Ce qui est fondamental, c’est de
perpétuer les valeurs du groupe à travers mes choix fondamentaux (sexuel, travail) et dans le cas contraire, le groupe exercerait
une pression pour que je modifie mon choix sinon je serais rejeté. Exemple : sociétés orientales, Japon

- individualiste : société libérale. Notion d’autonomie, auto-détermination, indépendance. Toute l’idéologie (cf. Jacques Salomé)
du développement personnel (ex : yoga, coaching) traduit cette idée de l’individualisme et l’épanouissement personnel. Pression
sociale/ injections. Seules comptent mes propres valeurs, qui restent collectives (cf. Durkeim, le suicide). Exemples : sociétés
occidentales.

→ On privilégie les attributions internes → erreur fondamentale d’attribution/ biais de correspondance (Lee Ross) = on fait
correspondre le comportement aux dispositions de l’individu. Correspondance entre comportements, choix et idiosyncrasies alors
qu’on ne voit pas de correspondance entre ce que l’on est. Or il est facile de montrer que vos choix sont aussi expliqués par des
variables sociales et externes. (Cf. travaux de S. Millgram sur la soumission à l’autorité, livres « 50 croyances de psychologie
populaires »). Nous supposons que la personnalité, les intentions des individus, dirigent leurs comportements.

• Illustration : une scénette est donnée à lire à des adultes Indiens et Etatsuniens. Elle décrit une personne en retard pour aller au
boulot qui va faire un accident (acte répréhensible). Les Indiens l’attribuent à la malchance (qualification externe) et les
Etatsuniens à l’individu (qualification interne). Muller (1964).

• Ce biais a été mis en évidence avec l’expérience de Jones, E.E., & Harris, V.A. The attribution of attitudes, Journal of
Experimental Social Psychology, 3, 1–24, 1967.

- les participants (étudiants américains) doivent lire un texte pro vs. anti-Castro supposé rédigé par un autre étudiant dans une
condition de choix vs non-choix. A cette époque, parler de Cuba était tabou. Ce texte comporte des arguments pro-Castro pour la
moitié du groupe et l’inverse pour l’autre moitié → On va devoir deviner les attitudes réelles politiques de l'élève.

- VD : indiquer l'attitude réelle de l’auteur du texte (10-70), plus le chiffre est élevé plus il est pro-Castro et inversement.

- résultats : dans la condition non-choix anti-Castro, on pense que la personne est anti-Castro et dans la
condition non-choix pro-Castro, on pense que la personne est pro-Castro càd qu’on tient peu compte
des circonstances.

- explications : on pense que l’homme est autodéterminé/ il fait ses propres choix donc on ne se rend
pas compte qu’il peut être influencé par l’environnement ou encore par la consigne.

• On s'intéresse à une association qui va trouver du travail pour les personnes qui se présentent. Ils contactent la personne 5 jours
plus tard. On leur demande de remplir une fiche pour le travailleur social à J1 puis à J5 on demande au travailleur social de leur
remplir la fiche. Sur la fiche il y a des caractères négatifs ou positifs sur la personne. On remarque que quand on trouve un travail
à la personne, la personne a bcp moins de caractère négatif à J5 que à J1 et inversement.
9
J1 -------------------------------------------------------------J5 Sol vs No Sol

• Attribution et modèle d’aide : Brickman, P. Rabinowitz, V. C., Karuza, J., Cohn, E., & Kidder… 1982

Face à une personne dans le besoin je vais me demander « d’où vient le problème ? » = la cause est-elle est interne ou externe à
la personne ? → On donne une attribution à la solution : interne (je suppose que la solution est dans la personne, qui mobilise
ses ressources) ou externe (je suppose que la solution est dans l’environnement : logement, soutiens social…).

Causes
Solution
INTERNE EXTERNE
Le modèle moral (libéral) : cause interne, Le modèle de la compensation : cause externe, solution
solution interne interne

On va supposer que l’H est autonome, il est L’individu n’est pas coupable d’en être arrivé là.
responsable de ce qui lui arrive. L’H normal avec L’attribution est externe en revanche la personne qui
un modèle pareil est fort, il ne va pas tomber dans donne l’aide est considéré comme responsable de le faire
des situations de pauvreté. Face à l’adversité il sortir de son pb. Il doit compenser un handicap dont il
INTERNE saura mobiliser ses ressources pour en sortir. n’est pas responsable. Il doit mobiliser ses ressources pour
s’en sortir mais ça demande de la motivation (« il faut
Ex : l’individualisme avec le chômage. faire des efforts »). Ne fonctionne pas avec les personnes
qui n’ont pas les ressources pour s’en sortir, ce qui est un
défaut de ce modèle.

Ex : travailleurs sociaux, centre de rééducation fonctionnel

Le modèle d’édification : cause interne, solution Le modèle médical : cause externe, solution externe
externe
Nous ne sommes pas responsables de ce qui arrive et ce
Ce n’est qu’en suivant les recommandations d’un sont des éléments externes qui nous permettent de régler
groupe, en venant exposer ses pbs dans un groupe, le problème. On s’en remettre à la parole de l’expert. On
que la personne va s’en sortir. L’individu doit être n’est ni coupable de sa maladie, ni de trouver une solution.
dans une situation de soumission, se soumettre à C’est l’expert qui va fournir un diagnostic, un traitement.
EXTERNE
l’autorité de autres mais il s’agit d’une soumission On dépend du spécialiste. L’individu doit accepter le
active (adhésion). Il doit se remettre au groupe pour diagnostic, le traitement.
devenir meilleur (attention aux fanatismes, sectes)
Ex : être victime d’un virus. Seuls les médecins peuvent
Ex : les groupes de self-help, d’alcooliques savoir comment régler le problème. Pas de responsabilités
anonymes (hôpitaux, victime de qq chose, on nous dit comment aller
mieux)

→ Ces 4 modèles-là sont dans la tête de celui qui aide, dans la tête de celui qui est aidé mais aussi dans nos institutions. Peut poser
un pb si celui qui aide et celui qui est aidé n’ont pas le même modèle en tête : cela peut créer des conflits, un burn-out pour celui
qui aide…

10
5.2. Biais attributif chez les professionnels de l’évaluation (enseignants, psychologues, travailleurs sociaux,
formateurs…)

• Dans la littérature, on observe ce biais chez ces professionnels car quand ils examinent la cause et la situation de leur patient, ils
ont cette tendance à supposer que l’origine est interne à celui-ci.

5.2.1. Quand on examine les attributions des professionnels

• Rosen et Livne (1992) :

- Participants : 176 travailleurs sociaux israéliens


- Tâche : réagir à la description d’un cas fictif de client
- Hypothèse : travailleurs sociaux émettront davantage d’attributions internes

- Résultats : le diagnostic est principalement tourné vers les éléments internes au détriment des éléments externes pourtant
nombreux dans la description. Et de plus, quand on examine les solutions proposées par ces mêmes travailleurs sociaux, elles sont
le plus souvent orientées vers une mobilisation des ressources internes à la personne. Ils considèrent implicitement que la solution
est dans l’individu et non pas dans l’environnement de l’individu. Les résultats montrent également que plus les travailleurs
sociaux font des attributs internes plus ils estiment que le problème de la personne est sévère.

5.2.2. Lorsque l’on compare les attributions émises par les travailleurs sociaux et celles émises par leurs clients

- Mutschler & Rosen, (1979) étude sur des services d’aide à la famille et à l’enfance ;
- Rubenstein & Bloch (1978) case workers et des mères célibataires ;
- Mayer & Timms (1969) travailleurs et leurs clients « volontary social work agency » ;
- Giovanni & Beccera (1979) ; Jones, Newman et Shyne (1976) services de protection de l’enfance.

- Résultats : les clients attribuent leurs difficultés à des facteurs externes (économiques, sociaux, etc.), tandis que les travailleurs
sociaux attribuent ces mêmes difficultés à des problèmes intra-psychiques.

→ Toutefois, des résultats contradictoires : d’autres auteurs trouvent que les travailleurs sociaux, tout comme leurs clients,
privilégient une approche structurale, c’est à dire les attributions externes.

- Bullock, (2004, page 574), « le fondement intellectuel des travailleurs sociaux est une compréhension structurelle [plutôt
qu’indivualiste] des problèmes sociaux ».

- Jones (1994) ; Feather et Davenport (1981) : les travailleurs sociaux, à un « niveau abstrait », càd, quand ils répondent à l’échelle
« Unemployment Attribution Scale » émettent plus d’attributions externes.

• Conclusion : on peut ici expliquer ces différences de résultats en évoquant deux mécanismes : d’une part la stabilité des
attributions à travers le temps, d’autre part la distance à l’objet lorsque l’on émet des attributions.

5.3. Explication 1 : les attributions sont-elles stables à travers le temps ? Jugement immédiat vs jugement différé
11
• Burger, J.M. (1991). Changes in attributions over time : The ephemeral fundamental attribution error. Social Cognition, 9,
182-193.

Il soulève le pb suivant : si l’erreur fondamentale d’attribution a largement été démontrée à travers tout un ensemble de
recherches, une variable fondamentale qui pourrait limiter cet effet n’a jamais été explorée : la stabilité de l’erreur fondamentale
à travers le temps. Il développe différents arguments pour soutenir l’idée qu’au fil du temps, c’est-à-dire lorsque l’événement
considéré ou le comportement considéré est éloigné dans le temps, cette erreur fondamentale pourrait s’atténuer. Il distingue :

- les jugements qui sont réalisé au moment où l’info est présentée (ex : étude de Jones et Harris cf. p 9) ;
- les attributions émises bien après que les individus ont été témoins de l’évènement.

Ex : attributions émises par un pro quand il rédige un rapport tout de suite après s’être entretenu avec un usager que celles émises
par ce même pro lors d’une réunion quelques semaines après.

- participants : 132 étudiants des 2 sexes.

‣ moitié des participants = la condition non-choix càd l’expérimentatrice leur explique que l’étudiant-orateur a reçu des
instructions lui indiquant quelle position il devait soutenir vis-à-vis du contrôle des armes et que, pour l’aider à préparer son
speech, des articles qui lui avaient été fournis tous en faveur de la position en question.

‣ moitié des participants = la condition choix càd il apprenait que l’étudiant-orateur avait le choix de prendre position pour ou
contre le contrôle des armes et que les articles qui lui étaient présentés étaient pour en faveur, pour d’autres en défaveur du
contrôle des armes.

- méthode : expérimentateur explique que l’étude porte sur le style parlé. Explique qu’ils vont visionner une vidéo d’un speech
donné par un étudiant (l’orateur) lors d’un cours de communication à l’université. Explique que l’orateur avait pour consigne de
donner un discours spontané sur la question du contrôle des armes à feu et qu’il avait eu une heure pour le préparer et qu’il leur a
donné l’accord pour filmer. Visionnage d’une vidéo de 5 min soit en faveur du contrôle des armes soit opposée au contrôle des
armes (même nb d’arguments, de temps, etc.).

‣ Moitie participants en condition immédiate = questionnaire de 2 pages : 1 avec questions sur nb d’arguments, … + inclusion de
2 items en lien avec l’expé : « l’orateur se sent-il vraiment concerné par la question du contrôle des armes à feu et surtout quel
était son point de vue réel à propos du contrôle des armes à feu ».

‣ L’autre moitié en condition jugement différé. Ils recevaient seulement la première page immédiatement après avoir vu la vidéo.
Et il revenait trois à sept jours plus tard pour compléter la seconde page du questionnaire.

→ Ce qui intéresse Burger c’est la réponse à la question concernant le point de vue que les participants attribuaient à l’orateur

- résultats :

‣ Ordonnée = estimation que les participants font de l’adhésion de l’orateur au


contrôle des armes.
‣ Traits en pointillés = condition non-choix ‣ Traits pleins = condition choix.

‣ Dans la condition jugement immédiat, les résultats sont similaires à ceux


obtenus par Jones et Harris (cf. p 9). En effet, quand l’orateur tient un discours
en faveur du contrôle des armes, les participants estiment qu’il s’agit bien de
sa position réelle qu’il s’agisse de la condition choix ou de la condition
non-choix et inversement, les participants estiment que l’orateur est réellement
opposé au contrôle des armes qu’ils soient dans la condition choix ou dans la
condition non-choix lorsqu’il tient un discours opposé au contrôle des armes.

‣ En condition jugement différé les résultats montrent que les participants


tiennent compte de la condition choix vs non-choix. En effet, dans la condition choix ils jugent logiquement que l’orateur est pour
le contrôle des armes lorsqu’il tient un discours en faveur du contrôle des armes et qu’il est contre le contrôle des armes lorsqu’il
tient un discours opposé au contrôle des armes. Cependant, comme vous le voyez, dans la condition non-choix, les participants
donnent des estimations identiques concernant la position réelle de l’orateur à propos du contrôle des armes.

12
→ Tend à démontrer que l’erreur fondamentale d’attribution apparaît bien lorsque les participants émettent leurs attributions
immédiatement après leur observation. En revanche, en situation de jugement différé c’est-à-dire sept jours après l’observation,
le biais d’internalité a disparu. Autrement dit, ces résultats montrent clairement que si les sujets utilisent de façon exagérée les
informations personnelles, que s’ils estiment qu’il y a une correspondance entre les propos de l’individu et ses croyances
confondent, y compris lorsqu’il est contraint de tenir les propos en question, c’est uniquement en situation de jugement
immédiat. En revanche, la force de cet effet diminue significativement avec le temps

• Burger & Pavelich (1994)

- objectif : ont cherché à vérifier si les résultats obtenus en laboratoire s’observaient également sur le terrain. Ils se sont intéressés
à leur généralisation. En laboratoire disent-ils, les participants font des attributions sur les attitudes de personnes qu’ils ne
connaissent pas, à propos de thèmes pour lesquels ils n’ont pas forcément un grand intérêt. En plus ils ont peu d’informations, en
fait uniquement celles données par l’expérimentateur. Burger & Pavelich ont donc étudié des attributions émises pour un
événement particulièrement prégnant pour les états-unien-ne-s : les élections présidentielles. Les individus sont exposés à des
informations nombreuses et variées et à des discussions importantes durant la compagne électorale. De plus, les analystes
politiques et les journalistes évoquent à la fois des raisons personnelles et situationnelles pour expliquer les résultats des
élections.

- méthode : dans une première recherche, les auteurs ont examiné les attributions faites par les éditorialistes de journaux
états-uniens importants pour les six élections présidentielles s’étant déroulées entre 1964 et 1984 :
‣ le New York Times ;
‣ le Los Angeles Times ;
‣ le Wall Street Journal ;
‣ le Christian Science Monitor.
Les auteurs définissent les attributions comme des phrases qui identifient spécifiquement une cause pour les résultats de
l’élection. Ces attributions ont été codées indépendamment par deux juges qui ne connaissaient pas les hypothèses ni la condition
(jugement immédiat vs jugement différé) dans laquelle ils se trouvaient :
‣ « jugement immédiat » : examens des contenus des éditoriaux traitant des résultats du vote dans les 3 à 5 jours qui ont suivi les
élections.
‣ « jugement différé » : examens des contenus des éditoriaux écrits dans la 2ème et la 3ème année après les élections.

- les attributions personnelles/ internes sont les caractéristiques personnelles ou actions de l’un ou des deux candidats.
Ex : « President Nixon’s diplomatic overtures to China and Russia clearly helped him with many voters ».

- les attributions situationnelles/ externes sont les circonstances entourant l’élection ou les actions par des personnes extérieur
au contrôle du candidat.
Ex : « Voters were signaling that they are tired of change after the long, emotionally exhausting quarrel over Vietnam »

- résultats : ≈ 2/ 3 des explications faites par les éditorialistes


quelques jours après les élections sont internes au candidat.
Cependant, c’est l’inverse que l’on observe les attributions
émises 2 à 3 ans plus tard → Les résultats sont donc tout à fait
en accord avec ceux obtenus en laboratoire.

→ Vous noterez que cette disparition avec le temps de


l’erreur fondamentale d’attribution, apparaît ici dans une
situation très différente de celle du laboratoire. En effet, les
éditorialistes sont particulièrement impliqués dans leur tâche
et très motivé-e-s à comprendre les raisons des résultats des
élections. Ils ont aussi le temps, la motivation, et les
opportunités de récolter des informations concernant
l’événement en question, que ce soit juste après sa survenue
ou quelques années plus tard. Ce n’est pas le cas des
étudiant-e-s qui visionnent le speech prononcé par un autre
étudiant, qu’ils/elles ne connaissant pas.

• Etude n°2 de Burger et Pavelich

13
- contexte : examiner une limite possible de cette diminution du biais d’internalité. Toujours à propos des élections
présidentielles états-uniennes, ils se sont limités à l’année 1988, qui a vu s’opposer Bush et Dukakis. Procédure de type enquête.
Participants devaient émettre des attributions pour les élections de 1988 soit quelques jours après, soit une 1 an plus tard. Dans
un premier temps, les auteurs voulaient démontrer la généralisation de l’effet examiné lors de la recherche avec les éditorialistes
en utilisant cette fois comme participants des citoyens états-uniens → Variante : lorsque nous devons expliquer nos propres
comportements, nous avons tendance à attribuer nos succès à des causes personnelles (notre intelligence, notre travail, nos
capacités) autrement dit à émettre des attributions internes, et au contraire à expliquer nos échecs en évoquant des causes
situationnelles autrement dit externes (la malchance, la difficulté de la tâche, les circonstances défavorables) = biais
d’autocomplaisance/ self-serving bias.

- biais d’autocomplaisance/ self-serving bias = les individus considèrent que leurs résultats positifs sont principalement dus à des
causes internes, alors que leurs résultats négatifs sont principalement dus à des causes externes. Les causes internes font
généralement référence aux capacités, compétences, traits personnels ou efforts, tandis que les causes externes font généralement
référence aux actions ou inactions des autres, à la chance et à des circonstances telles que le temps ou l'économie.

→ Exemple : nous attribuons notre promotion à un travail acharné et à nos compétences, et nos échecs à recevoir une promotion à
un supérieur injuste. Un conducteur attribuera son accident à des facteurs externes – la météo, la maladresse d'autres conducteurs
- mais attribuera le fait d’avoir évité de justesse un accident à sa vigilance et à ses qualités de conducteur, (e.g., Stewart, 2005). On
trouve également une belle illustration du biais d’auto-complaisance dans la fable de Jean de La Fontaine L'Ingratitude et
l'Injustice des hommes envers la Fortune :

« Mais je sais que chacun impute, en cas pareil, /Son bonheur à son industrie, Et si de quelque échec notre faute est suivie, / Nous
disons injures au sort. / Chose n'est ici plus commune : / Le bien nous le faisons, le mal c'est la fortune, / On a toujours raison, le
destin toujours tort. ».

→ Les individus sont motivés à maintenir ou améliorer leur estime de soi. Si cette hypothèse est vraie, plus le résultat est
important, càd, plus il a d’implications pour l'estime de soi, plus ce biais devrait apparaître. C’est ce que montre généralement la
littérature. Des recherches ont montré que cette tendance s’observait également lorsque nous nous identifions à la personne dont
nous cherchons à expliquer le comportement.
Exemple : des supporters font toujours des attributions internes pour expliquer la victoire de leur équipe plusieurs jours après
l’événement (Burger, 1985).

→ À partir de là, les auteurs font l’hypothèse que les citoyens qui ont voté pour le candidat ayant remporté les élections émettront
sans doute des attributions internes pour expliquer sa victoire même une année après l’événement. Ceci parce que ces votants
doivent être « motivés à voir l’élection de leur candidat comme le résultat de ses caractéristiques ou de ses actions personnelles, et
non pas simplement du fait d’avoir été à la bonne place au bon moment ».

- hypothèse : ceux qui ont voté pour le gagnant seront moins enclins à changer leurs attributions des motifs personnels aux motifs
situationnels comparativement à ceux qui ont voté pour le perdant. Prédiction en accord avec des résultats indiquant que nous
évaluons différemment les individus avec lesquels nous partageons une association (vs. nous ne nous associons pas)

- méthode :

‣ Condition jugement immédiat : 70 personnes interrogées dans les 2 jours suivants l’élection de 1988. « Why do you think the
election turned out as it did? »; « If you Voted, which presidential candidate did you vote for? » ;
‣ Condition jugement différé : 70 personnes interrogées 1 an après les élections de 1988.

‣ 2 juges indépendants ont classé les réponses selon la dichotomie attribution personnelle vs. situationnelle. Les attributions
personnelles correspondent à celles pour lesquelles le participant attribuait le résultat des élections à des caractéristiques du
candidat (ex : « il est honnête », « « il est trop froid », « il a fait un bon travail dans le passé »). Les attributions situationnelles
sont définies comme l’ensemble des circonstances qui entourent l’élection et qui étaient largement non contrôlables par le
candidat : « l’état actuel de l’économie », « le pays qui n’est pas prêt pour le changement », etc.

- participants : classés en trois groupes (attributions internes ; attributions externes ; 2 types d’attribution).

14
-

résultats : on observe le changement prévu ; alors qu’une


majorité de participants (53.7%) à l’élection émettent des
attributions internes après l’élection, ce pourcentage décroit
significativement 1 an plus tard (38.8%). Inversement, 25.4
% des participants émettent des attributions situationnelles après l’élection, et ce pourcentage s’élève à 44.8 % 1 an plus tard. À
nouveau, en dehors du laboratoire, les auteurs vérifient le changement des attributions au fil du temps. Ensuite, les auteurs ont
divisé les participants entre ceux qui ont voté pour Bush (celui qui a gagné l’élection) et ceux qui ont voté pour Dukakis (table 3).
Ceux qui ont voté pour Bush changent relativement peu leurs attributions en fonction du temps, alors que c’est l’inverse ceux qui
ont voté pour Dukakis, le perdant.

- conclusion : le changement des explications internes, personnelles, au profit d’attributions externes, situationnelles
s’observent non seulement pour des événements qui n’ont pas forcément de signification pour les participants, comme c’est le cas
lorsque des étudiants observent le speech d’un autre étudiant, mais également lorsque les individus expliquent les causes
d’événements pour lesquels ils sont intéressés et pour lesquels ils sont bien informés comme c’est le cas pour les éditorialistes.

→ Quels que soient ces intérêts, cette étude présentent au moins deux limites sur le plan méthodologique. Quelles sont-elles ?

• Truchot, Maure et Patte, 2003

- raisonnement : dans le travail de Burger et Pavelich, les auteurs observent un changement d’attribution à travers le temps
uniquement chez les participants qui ont voté pour le candidat perdant. Ceux qui ont voté pour le vainqueur semblent motivés à
expliquer le résultat des élections de leur candidat préféré comme le résultat de ses dispositions, de ses actions, même une année
plus tard. Autrement dit, les individus sont motivés à faire et à continuer à faire à travers le temps des attributions qui flattent et
renforcent leur ego lorsqu’ils expliquent ce qui arrive à des amis ou à des personnes qu’ils admirent. Autrement dit, si avec le
temps les attributions basculent d’explications dispositionnelles à des explications situationnelles, ce changement pourrait être
limité à des événements « neutres ». Bien entendu, la question du contrôle des armes pour laquelle Burger observe le changement
attributif n’est pas a priori « neutre ». Toutefois, dans un contexte expérimental, on ne sait pas dans quelle mesure cette question
est pertinente pour les participants.

- exemple : après avoir été attaqué - un acte négatif pertinent d’un pdv hédonique - il est probable que la victime continue à faire
des attributions internes à l’agresseur même après qu’un temps important se soit écoulé. Il est probable que la vivacité du
comportement agressif demeure même après un certain temps, ou pour le moins qu’elle s’estompe plus lentement
comparativement à un événement plus neutre. En d’autres termes, et concrètement les attributions internes devraient rester
davantage constantes dans le cas d’une agression sévère, c’est-à-dire d’un événement particulièrement pertinent et négatif, que
dans le cas d’une attaque plus légère.
→ Le propos de cette étude était donc de tester dans quelle mesure la modification des attributions était également observée
dans des situations naturelles dans lesquelles le comportement à expliquer possède une pertinence hédoniste (= conséquences
positives/gratifiantes ou négatives/désagréables/menaçantes des actes d’un individu envers l’observateur) négative pour les
participants.

- participants : 80 sapeurs-pompiers professionnels

- matériel et procédure :
‣ tâche : répondre à un questionnaire administré sous la forme d’interview
‣ mesures :
- la date de la dernière agression subie ;
- le type d’agression : « verbale », « physique sans blessure » ou « physique avec blessure » ;
- les attributions causales de l’agression.
15
→ 4 explications, 2 internes, (ex : la personnalité) 2 externes (ex : le climat social de violence actuel) étaient proposées aux
participants pour expliquer l’acte de leur agresseur.

‣ analyse : 3(type d’agression) * 2 (date de l’agression) comme facteurs intergroupes. VD : scores pour les attributions internes et
externes.

- résultats : parmi les 80 participants, 21 ont indiqué une attaque verbale, 41 une attaque physique sans blessure, et 18 une attaque
physique avec blessure.

‣ Concernant les attributions internes, les analyses statistiques (analyse de variance) ne révèlent aucune interaction entre le type
d’attaque et la période de cette attaque. On ne trouve pas non plus d’effet du type d’attaque
→ Les attributions ne varient pas selon que l’attaque est simplement verbale, ou qu’elle soit physique sans blessure, ou physique
avec blessure. Autrement dit, il n’y a pas d’effet de la pertinence hédonique. En revanche, on trouve un effet de la variable «
immédiat » versus « différé ». Tout comme dans les travaux de Burger (1991) ou de Burger et Pavelich (1994) les scores des
attributions internes sont significativement plus élevés en condition immédiate (M= 5. 14) qu’en condition différée (M=3. 70).

‣ En ce qui concerne les attributions externes les analyses statistiques révèlent le même pattern de résultats. On ne trouve pas
d’interaction, ni d’effet principal du type d’agression. En revanche, on trouve un effet principal de l’époque de l’attaque. Quand le
jugement concerne une attaque récente, le score des attributions externes est significativement plus bas (M=3.23) que dans la
condition attaque éloignée dans le temps (M=4.76).

- conclusion : autrement dit, les résultats de cette étude donnent du crédit à l’idée que l’erreur fondamentale d’attribution tend à
s’éclipser avec le temps. Par ailleurs, ce changement ne semble pas affecter par la pertinence et du comportement à expliquer.
Tout se passe comme si, lorsque les pompiers ont subi une agression récente, les émotions ressenties sont vives. Cette vivacité
diminue dans le temps et échappe à la mémoire, et les émotions prennent moins de place dans l’interprétation quelques mois plus
tard.

• Blâmer la victime : Ryan, William (1976). Blaming the Victim. Vintage

Attributions Externes

- On dénonce un problème social


- On examine les caractéristiques des personnes victimes du problème
- On les compare avec les caractéristiques des personnes non atteintes par le problème
- On constate les différences
- Différences sont perçues comme étant la cause du problème
- Mise en place de programmes pour atténuer ces différences

Attributions Internes

→ Dans la justice : il y a de grande chance que le juge fasse une attribution interne en jugement immédiat alors que si on est
jugé plusieurs mois plus tard, le juge peut davantage tenir compte des circonstances. C’est ce que montre certains travaux.

5.4. Explication 2 
5.4.1. La distance à l’objet

• Quand un pro explique une situation de pauvreté, il peut le faire dans 2 types de circonstances :
- en pensant à ce qu’il fait avec cet usager = situation d’implication (c’est son action qui est en jeu) ;
- « il y a des personnes dans cette situation PARCE QUE… » = situation plus distanciée.

• Truchot (2012) : attribution des travailleurs sociaux

- participants : 158 travailleurs sociaux qui travaillaient auprès de public en situation de grande difficulté sociale. Une partie
d’entre eux (N=93) a été interviewée entre 1986 et 1987. L’autre partie (N= 65) a été interviewée en 2006 et 2007.

- Entretien portait sur l’explication d’une situation pour laquelle leur action a bien marché mais aussi avec laquelle ça n’a pas
marché.

16
- extraction des attributions des entretiens : une attribution était définie comme l’explication d’un événement (ici la situation du
client) et qui est suivi ou précédé d’une cause clairement identifiable.
→ Exemple : « Ils ont eu quelquefois une enfance difficile, où on ne leur a pas fait confiance, avec des abandons, des choses assez
difficiles » = situation de rôle pro non-impliqué/ attribution externe ; « Ce qui leur plaît c’est de bosser un peu, de se faire un peu
de fric, de prendre du bon temps, coucher chez les copains » = situation avec attributions internes

- méthode : codage les phrases selon qu’elles étaient stable ou instable, contrôlable ou non, interne ou externes, … = codage
des attributions
Interne /_/_/_/_/_/_/_/X/ Externe
Stable /_/X/_/_/_/_/_/_/ Instable
Contrôlable /_/_/_/_/_/_/X/_/ Non contrôlable
Globale /_/X/_/_/_/_/_/_/ Spécifique
- résultats :

‣ 1014 attributions dans le premier ensemble d’entretiens : m = 10.9 (étendue 8-16, sd = 1.81)
‣ 675 attributions dans le second ensemble d’entretiens : m = 10.38 (étendue 7-14, sd = 1.82).

‣ moyenne des attributions extraites est légèrement plus élevée dans le premier ensemble d’entretiens, mais cette différence
n’atteint pas la significativité : t (156) = 1.76), p = .08.

‣ Codage de ces phrases, aussi en fonction que si elles représentaient un rôle pro impliqué ou non-impliqué.
Dimensions attributives repérées (1er échantillon) :
- Interne : 48.6% Khi² = .03, NS (pas calculé sur le pourcentage mais sur le nb réel)
- Externe : 51.4%
= Autant d’attributions internes que externes.

- Stable : 73% Khi² = 12.89, p<.0003


- Instable : 27%
= Très significatif : bcp plus d’attributions stable (ne bouge pas) que instables.
= Chronicité de la cause donc travailleurs sociaux estiment que la situation de ces personnes est chronique, stable donc traduit
un pronostic pessimiste.

- Global : 70.4% Khi² = 10.02, p<.001


- Spécifique : 29.6%
= Estiment que cause sont plus globales que spécifiques donc qu’elles produisent un effet dans un endroit pour tant de situations.
Traduit aussi un pronostic pessimiste.

- Contrôlable : 34.8% Khi² = 5.45, p<.01


- Non contrôlable : 65.2%
= Causes non contrôlables pour l’ind, ce qui traduit une situation pessimiste.

Moyenne et écart-type de chaque pôle attributif.

→ Signifie que travailleurs sociaux ont plus de mal à différentier les causes stables et
instables et aussi les causes contrôlables et non contrôlables.

Croisement de ces causes :

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Les % d’attribution les plus important ce sont les attributions internes stables globales et non-contrôlables (avec 17,4%) et les
attributions externes stables globales et non-contrôlables (avec 27,8%) → Diagnostic pessimiste car ce sont les catégories les
+ pessimistes.
5.4.2. Rôle de l’implication

• Codage des attributions selon si elles correspondaient à un rôle non impliqué ou impliqué. Exemple : Ils ont eu quelquefois
une enfance difficile, où on ne leur a pas fait confiance, avec des abandons, des choses assez difficiles
Impliqué /_/_/_/_/_/_/_/X/ Non Impliqué

• On voit que en situation d’implication on a davantage de causes internes (76%) contre 24% de cause interne en situation de
non-implication. Tout ce passe comme si on avait à l’esprit deux registres explicatifs qu’on va mobiliser en fonction de la
mobilisation du professionnel et de la distance de l’objet. Cela explique pq nos attributions peuvent changer et pq on pense,
quand on est impliqué, que le changement dépend de l’individu et quand on est pas impliqué que le changement dépend de la
société.
→ En situation de non-implication = pensée sociologique
→ En situation d’implication = pensée psychologique

• Quand on regarde ces raisonnements on peut imaginer que tout se passe comme si on n’est pas impliqué. On dénonce un pb
social et on va examiner les caractéristiques des personnes victimes du pb. On va se rendre compte que par exemple, les personnes
pauvres n’ont pas les mêmes caractéristiques que les personnes riches : pas mêmes tournures d’esprit, mentalités, etc. On va
comparer ces caractéristiques entre les personnes non atteintes par le pb avec les personnes atteinte par le pb. Ces différences-là,
on va considérer qu’elles sont créées par le pb social mais quand il faut agir on va considérer que ces différences ne sont plus les
conséquences du pb social mais qu’elles sont la cause du pb de l’individu.

→ Ex : on va dire que les inégalités sociales créées la pauvreté, les pauvres ont tel type de caractéristiques et on finit par dire que
ce sont les caractéristiques des pauvres qui deviennent la cause du problème → Mise en place de programme pour supprimer ces
différences = on blâme la victime (cf. p 16). L’individu est responsable et ce n’est plus le système social qui est responsable
(marche bien avec le modèle de la compensation). Quand on n’est pas impliqué on blâme les faits sociaux et quand on est
impliqué on renverse les causes et on finit par blâmer les individus.

6. L’impuissance acquise

Précédemment, on parlait d’hétéro-attribution = attributions que l’on faisait pour expliquer le comportement d’autrui, la
situation d’autrui. Maintenant on va parler d’auto-attribution = attribution nous émettons pour expliquer nos propres
comportements, les situations dans lesquelles nous sommes. Ces attributions ont une importance considérable pour notre
bien-être psychologique.

6.1. La notion de contrôle

• Idée du contrôle importante en psycho car on montre que tout individu a besoin de s’imaginer, de croire, d’exercer un contrôle
sur son environnement. Ce contrôle sur son environnement peut être soit un contrôle direct càd j’agis et je produis un effet, je
travaille fort et j’ai des bonnes notes. Lien entre ce que je fais et ce qu’il m’arrive. Ce contrôle peut être aussi de la prévisibilité :
je prévois qu’il va y avoir de la pluie demain donc je prévois de rentrer mon bois aujourd’hui. Je peux prévoir un minimum les
choses qui me permettent d’avoir du contrôle sur mon envt.

→ Plein de travaux ont montrés que ce que l’on contrôle et ce que l’on croit contrôler à + de valeurs à nos yeux que ce que l’on
croit ne pas contrôler.

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• Ellen Langer a fait une loterie où des étudiants achètent des billets à 1 dollar et ils peuvent gagner le gros lot s’ils ont le billet
gagnant. VI : contrôle sur le billet
- pour moitié des participants : billet donné donc ils ne choisissent pas le billet ;
- pour l’autre moitié : ils choisissent eux-mêmes le billet qu’ils veulent.
- hypothèse : si les individus choisissent le billet = contrôle alors vont s’imaginer que leur billet a + de valeurs que si le billet est
imposé

- résultats : Langer va demander aux sujets de racheter le billet et de fixer le prix pour lequel ils accepteraient de le revendre.
Quand les étudiants n’ont pas choisi le billet, ils acceptent de le revendre en moyenne à 1 dollars 75 mais ceux qui ont choisi leur
billet, acceptent de le revendre en moyenne pour 8 dollars → Le billet choisi a + de valeur aux yeux des gens → Donne une
illusion de contrôle

• Exemple des femmes battus : pas de contrôle sur leur situation. Car quoiqu’elles fassent il n’y a pas de lien entre ce qu’elles font
et ce qui leur arrivent. Par ex, un jour elles peuvent faire qqch et tout se passe bien et le lendemain refaire la même chose et que
tout se passe mal.

→ Les situations incontrôlables produisent des déficits qui produisent des effets d’impuissance acquise. Les situations
d’incontrôlables peuvent engendrer un sentiment d’impuissance acquise à condition que l’individu ressente cette situation comme
incontrôlable (ex : un chômeur qui répond à plusieurs offres d’emploi ne va pas percevoir sa situation comme incontrôlable car il a
la possibilité, avec ces offres d’emploi, de sortir de sa situation).

6.2. Les travaux de M. Seligman : « Learned Helplessness »/ résignation acquise


6.2.1. Modèle animal de l’impuissance acquise

- méthode : chiens attachés dans des harnais et on leur faisait subir une expé à la Pavlov. Un bruit arrivait et quand le bruit arrivait
les chiens recevaient une décharge électrique. Mais pouvait l’éviter en touchant une planche de bois, qui, quand ils la touchaient la
décharge s’arrêtait.

- participants : 3 groupes de chiens 


‣ groupe « chocs contrôlables » où ils apprennent à contrôler cette situation
désagréable ;
‣ groupe « chocs incontrôlables » : le gp de chien ne pourra pas contrôler la
situation désagréable ;
‣ groupe témoin sans chocs.

- temps 2 : « Shuttle box ». Mettre les chiens dans une boîte à deux
compartiments. Choc électrique (après un bruit ou une lumière) sur le
sol d’un seul côté de la boîte où sont disposé les chiens au début de
l’expé. Le plus souvent les chiens du groupe 1 (donc qui ont appris à
contrôler les chocs) tournent en rond et cherche à échapper à la
situation et passent de l’autre côté de la boîte ù le sol n’est pas
électrifié. Les chiens du groupe 2 (mêmes chocs électriques mais
n’ont pas appris à les contrôler), ne cherchent pas à passer de l’autre
côté. Ils vont subir les chics électriques, suivre leur destin.

- résultats : % de chiens
qui ont des réponses d’évitement dans le gp où ils contrôlent les chocs, on a environ
95% des chiens qui sont passé de l’autre côté. Et dans le groupe qui reçoit les chocs
sans possibilité de contrôle on a seulement 30% des chiens qui sont passés de l’autre
côté.

- conclusion : effet fort de contrôle dans cette situation. Créer une situation
d’impuissance. L’impuissance acquise n’est pas un phénomène « tout ou rien ».
Chez les chiens étudiés par Seligman entre 1965 et 1969, environ 2/3 des chiens du
groupe expérimental avaient des comportements d’impuissance acquise. Le 1/3
restant émettait des comportements « normaux » et apprenait à éviter les chocs dans la situation 2.

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• Trois déficits :

- cognitifs : difficultés à résoudre un problème, imaginer une solution, Apprendre une tâche nouvelle en phase 2 càd incapacité à
apprendre de nouvelles réponses pour infléchir l’apprentissage précédent selon lequel le trauma est incontrôlable ;
- motivationnels : motivation réduite = l’individu n’essaie pas de nouvelles réponses pour faire face, s’engage moins dans
l’action ;
- affectifs : baisse de l’estime de soi, l’état d’impuissance acquise s’apparente à la dépression.

6.2.2. Le modèle humain de l’impuissance acquise

• On va regarder comment l’individu interprète la situation. Est-ce qu’il l’interprète comme contrôlable ou non-contrôlable ?
Notion de style attributif = on va chercher à montrer que pour certains individu, il y a une tendance à expliquer ce qui leur arrive
en évoquant des causes plutôt internes ou plutôt externes, causes plutôt stables ou plutôt instables, etc..

Cause interne vs. Cause externe


Cause stable vs. Cause instable
Cause globale vs. Cause spécifique
Cause contrôlable vs. Cause incontrôlable

→ Seligman ne va pas tenir compte des causes contrôlables vs. non-contrôlables car pour lui la contrôlabilité est dans la
situation.

→ Ex : « Je rate un examen parce que je suis bête et moche » = Interne stable et globale et donne un style attributif
particulièrement pessimiste. A l’inverse : « Je rate un examen parce que cette année c’était vraiment dur (l’année pro ça sera
différent) et c’était sur la psychologique sociale (en neuro ça sera plus simple) = Externe instable et spécifique = donne un style
attributif particulièrement optimiste.

→ On a tous une tendance G à avoir un style attributif plutôt optimiste ou pessimiste. Le style attributif peut concerner un
style attributif G donc qui concerne un ensemble d’évenements de notre vie (des personnes ont tendance à être tout le temps
pessimistes ou optimistes)

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→ Externe, instable et spécifique = optimiste ≠ Globale, stable, interne = pessimiste

→ On peut chercher des liens entre les états (dépression, maladie) de la personne et son style.

6.2.3 Comment étudier les styles attributifs

• Questionnaire ASQ

• Méthode CAVE : Content Analysis of Verbal Explanation = analyse du discours des individus selon qu’il est optimiste ou
pessimiste. On fait par ex un entretien qui va faire nommer à la personne une cause. Exemple dimension interne/ externe :

Interne /_/_/_/_/_/_/_/ Externe

- 7 = explication plus interne, stable, globale ; 1 = explication plus externe, instable, spécifique. Les codeurs doivent évaluer la
perception que locuteur a de la cause. Pour cela, Il est utile de prendre en compte, si possible, le contexte de la phrase.

- 1 = l’individu attribue la cause à quelqu’un ou à quelque chose d’extérieur à lui ; 7 = l’individu attribue la cause à tout
comportement, caractéristique physique ou mentale appartenant au soi ; 2 à 6 : l’individu attribue la cause à une combinaison de
soi et d’autrui.

• Peterson, C., Seligman, M.E.P., & Vaillant, G.E. (1988). Pessimistic explanatory style is a risk factor for physical illness: a thirty
five-year longitudinal study. Journal of Personality and Social Psychology, 55, 23 27.

- « Est ce que notre façon habituelle d’expliquer les événements négatifs quand nous sommes jeunes, prédit notre santé physique
plus tard dans la vie ? » : ils se demandent dans quelle mesure le style pessimiste était en lien avec la santé des individus. Globale,
stable, interne = pessimiste est-il lié à la santé ? On pourrait recueillir au même moment la variable I (style) et la D (santé/
maladie) mais on n’est jamais sûr du sens de la causalité. Il veut mieux recueillir plusieurs fois le style sur plusieurs années →
étude longitudinale.

- participants : en 1942 des étudiants de Harvard ont participé à une étude qui évaluait leur santé physique régulièrement (cohorte).
Ces jeunes hommes ont participé au débarquement en Normandie et donc à la WW2. Etudient si les jeunes adultes qui expliquent
les événements négatifs avec un style pessimiste ont plus de maladies « in the middle and late adulthood ».

- méthode :

‣ Recherche longitudinale (35 ans) avec une attrition minimale (> 5%), connaissance du statut de santé initiale des individus
participants (ils sont en bonnes santé au début de l’étude). Chaque sujet à l’université a passé des examens médicaux extensifs et a
complété une batterie de tests de personnalité et d’intelligence. Ensuite chaque année, sujets renseignent un questionnaire (emploi,
famille, santé, etc.). Examen physique périodique par le médecin de famille.

‣ Le statut de santé à 8 âges différents (basé sur les examens physiques) est codé par un interne en médecine (25, 30, 35, 40, 45,
50, 55, 60 ans). 1 = « Good health, normal » ; 2 = « Multiple minor complaints , mild back trouble, prostatitis, kidney stone, single
joint problems, chronic ear problems, and so on » ; 3= « Probably irreversible chronic illness without disability, illness that will
not fully remit and will probably progress (hypertension, diabetes) ; 4 = Probably irreversible chronic illness with disability
(myocardial Infection, etc.) ; 5 = Deceased

‣ méthode CAVE pour analyser les réponses à des questions posées en 1946 à propos de la guerre (âge des participants ± 25 ans).
1102 événements négatifs. 4 juges indépendants.

- résultats : corrélations entre style explicatif et état de santé

Pas de corrélation jusqu’à 40 ans car les maladies et pbs de santé arrivent plus tard. A
60 ans les gens ont bcp de pbs de manière G donc le style aura moins d’importance
contrairement à 40 ans. Sur la durée on peut mettre en lien leur style attributif à 20 et
leur santé 40 ans plu tard. Ce sont surtout les conséquences du style qui jouent.

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→ Chaque indiv a un style attributif général qui le caractérise avec une variation en fct de la situation. Il change peu. Le style est
un facteur de personnalité.
→ Théorie de la conservation des ressources, Hobfoll : si je perds mon travail, je vais utiliser mes compétences pour rebondir
SAUF si je n’ai pas assez de ressources et il risque d’y avoir une spirale sans fin. Spirale de gains/ ressources (promotion >
dépense
> confiance > relations) ou spirale de pertes.

Contingence > croyances > comportement

Théorie de l’impuissance acquise :

Evènement négatif perçu comme incontrôlable interprété en fct du style attributif d’un indiv ce qui aura pour conséquences les
suivantes.

6.2.4 La généralisation de l’impuissance acquise

Alloy, L.B., Peterson, C., Abramson, L.Y., & Seligman, M.E.P. (1984) Attributional Style and the Generality of Learned
Helplessness. Journal of Personality and Social Psychology, 46, 681 687. Cf. Diapo

6.3. Contrôle (encore)

6.3.1. Influence de la responsabilité sur le bien-être physique et psychologique

• Langer, E.J., & Rodin, J. (1976). The effects of choice and enhanced personal responsability for the aged: a field experiment in
an institutional setting. Journal of Personality and Social Psychology, 34, 191 198.

- Le manque de contrôle a des effets négatifs. Le contrôle a des effets bénéfiques. Langer et Rodin ont écrit un article sur les
retraités en maisons médicalisées « aisées ».
- participants : Un groupe à 1 étage. Un groupe 2 étages plus bas. Au gp 1 on propose des bénéfices sans que l’institution s’occupe
de tout (ils ont des responsabilités) et au gp 2 on propose des bénéfices sans qu’ils ne s’occupent de quoi que ce soit. Au gp 1, le
dir dit qu’ils peuvent tout faire càd organiser des jeux, voyages, décorer vos chambres. Dans l’autre gp, le dir tient un discours
trop couvant « on vous aide, on organise un voyage, on prévoit vos séances de cinéma » → Mêmes stimuli positifs mais notion de
contrôle comme les chiens de Seligman.

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- méthode : étude de terrain. Dans un premier temps on recueil des données sur l’état psy et phy. Questionnaire administré par une
étudiante sur le sentiment de contrôle, le sentiment d’être heureux + codage de la vivacité des personnes + temps passé à …Au
temps 2, manipulation « vous pourrez faire si/ vous organiserez si » et au temps 3 recueil de l’état. Re questionnaire.

- résultats :

Les gens sont plus heureux avant


qu’après pour le gp responsabilité.
Inverse dans l’autre groupe.

6.3.2. Influence de la prévisibilité et du contrôle sur le bien-être physique et psychologique

• Schulz, R. (1976). Some Life and Death Consequences Of Perceived Control. In J.S. Caroll & J.W. Payne (eds). (1976).
Cognition and Social Behavior, Hillsdale, N.J: Lawrence Erlbaum

- 4 groupes. Des étudiants viendront les voir. Gp 1 : « contrôle » les visites.
Gp 2 : vous recevez les visites mais ce gp est dépendant du premier/
appareillé. Ils reçoivent le même nombre de visites et les mêmes horaires
que le gp 1 « prévisibilité de l’évènement ». Gp 3 : pas de contrôle pas
prévisibilité, ils viennent sans prévenir. Gp 4 : pas de visites.

- méthode : on mesure avant les activités des résidents, au temps 2 il y a la


manipulation et au temps 3, 2 mois plus tard, re mesures.

- résultats : pas de différence entre le gp 1 et gp 2. L’échelle d’espoir s’est


améliorée pour les 2. Alors que dans le gp 3 « visites au hasard » et « 0
visites », groupe 4, n’ont pas d’amélioration. Recevoir des bénefs sans que
les visites soient prévues ou contrôlées = ne rien recevoir du tout =
production d’éléments négatifs. Un événement négatif contrôlable
renforce l’estime. Un événement positif non-contrôlable ne peut pas être
attribué à l’individu (cf. gain à des jeux de hasard).

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