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SOMMAIRE

INTRODUCTION ...................................................................................................................................... 11

PARTIE 1 : FONDEMENT THÉORIQUE ET CONCEPTUEL DU MARKETING TERRITORIAL ....... 2

I - GENESE ET DEVELOPPEMENT DE LA DISCIPLINE ...................................................................... 2

II - DEFINITION DE TERRITOIRE & MARKETING TERRITORIAL ................................................. 3

III - LES FACTEURS D’ATTRACTIVITE D’UN TERRITOIRE ............................................................. 5

PARTIE 2 : LA DEMARCHE DU MARKETING TERRITORIAL : DIAGNOSTIC, REFLEXION ET


MIS EN OEUVRE ................................................................................................................................................ 6

I - LA NECESSAIRE DISTINCTION ENTRE « TERRITOIRE » ET « ENTREPRISE » ...................... 6

II - PRINCIPES DE MARKETING TERRITORIAL .................................................................................. 7

III - LA DEMARCHE DU MARKETING TERRITORIAL ........................................................................ 8

PARTIE 3 : MARKETING TERRITORIALE APPLIQUE PAR LA REGION DE RABAT-SALE-


KENITRA ............................................................................................................................................................ 15

I - CADRE ADMINISTRATIF DE LA REGION DE RABAT-SALE-KENITRA .................................. 15

II - MARKETING MIX DE LA REGION RABAT-SALE-KENITRA ..................................................... 19

III - CONCLUSION & DEBAT .................................................................................................................... 21

CONCLUSION ........................................................................................................................................... 23

SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES ......................................................................................................... 24


INTRODUCTION

Aujourd’hui, l’environnement économique international est caractérisé par la mondialisation


des économies, la mobilité croissante des facteurs de production, les crises économiques et
financières, la digitalisation, la prise de conscience des enjeux liés au développement durable
et par la volonté des villes et des régions d’attirer les créateurs d’emploi, afin de faire face non
seulement, aux enjeux de la hausse du taux de chômage mais aussi, à la rareté des projets
d’implantation, par rapport au nombre des territoires désirant accueillir les nouvelles activités
susceptibles de créer la richesse et de transférer les technologies et les savoirs.1
Pour répondre aux sirènes séduisantes du développement territorial, le marketing territorial
propose aux décideurs locaux une approche globale permettant de valoriser les facteurs
d’attractivité de leurs territoires par l’élaboration des stratégies de développement économique.
Le marketing territorial est assimilé au marketing social du fait que son objectif est
l’amélioration du bien-être social des citoyens et des opérateurs économiques locaux, il
fonctionne en mode projet et se base sur une motivation économique mais il intègre la
dimension politique dans son élaboration puisque la participation des acteurs politiques est
souhaitée pour sa réussite.2
En définitif, le marketing territorial est en étroite relation avec le marketing des organisations
territoriales, le marketing des services, le marketing touristique… etc. et ce dans un objectif de
donner une réponse réaliste pour faire face à la réalité des problématiques qui s’imposent devant
le développement des territoires.
A travers ce travail, nous allons essayer d’apporter quelques éléments de réponses à la question
suivante : Comment la région de Rabat-Salé-Kénitra utilise les pratiques du marketing
territorial pour la promotion de ses territoires ?
Le présent travail est structuré autour des points suivants. Le premier, sera consacré aux
fondements théoriques et conceptuels du marketing territorial. Le deuxième point mettra en
exergue l’importance cruciale que revêt une stratégie marketing territorial. Dans le troisième
et dernier point, nous présenterons les principaux éléments du marketing territorial dans la
région de Rabat-Salé-Kénitra.

1
A. EL KHAZZAR, H. ECHATTABI, Les pratiques du marketing territorial dans le contexte marocain : éléments de réflexion
2
S. AILLI, Démarche marketing territorial pour promouvoir la province de Larache
PARTIE 1 : FONDEMENT THÉORIQUE ET CONCEPTUEL DU MARKETING
TERRITORIAL

I - GENESE ET DEVELOPPEMENT DE LA DISCIPLINE

Le marketing territorial est une discipline en cours de structuration. Domaine de spécialité du


marketing, le marketing territorial s’enrichit également des apports de l’économie régionale et
urbaine, de l’économie industrielle, du tourisme et des travaux sur la compétitivité.
Selon Michel WIEVIORKA, le terme « le marketing territorial » est apparu en 1975 et depuis,
il a eu des évolutions sur le plan théorique aussi bien que sur le plan pratique et ceci est relié
aux préoccupations majeurs qu’avait l’espace ou plus exactement le territoire à cette époque. Il
ne s’agit pas uniquement de promouvoir ou de vendre le territoire mais de soigner et de
développer ses qualités naturelles et le potentiel des régions.
Dans un environnement devenu extrêmement global et concurrentiel, la pratique du marketing
territorial est désormais essentielle pour les responsables territoriaux. Elle permet d’apporter
des méthodes, outils et pratiques particulièrement utiles pour contribuer à améliorer leurs
territoires. En outre, l’émergence du marketing territorial et son évolution est expliquée par
quatre facteurs essentiels :

 La mondialisation et l’intensité de la concurrence. La disparation de l’Etat-


providence a donné naissance et de l’importance à la notion du territoire et à
l’internationalisation des activités économique. Dès lors, l’hétérogénéité des territoires et leur
spécialisation ont engendré une sorte de compétitivité qui devient de plus en plus intense et qui
aboutit alors à une nouvelle problématique qu’est celle de l’attractivité territoriale qui ne prend
pas en compte uniquement les aspects quantitatifs du territoire (démographie, service,
formation professionnelles) mais également les aspects liés à la représentation territoriale
(image, identité, marque).

 Le développement des moyens de communication. L’évolution rapide de


l’ensemble des moyens de communication a engendré un rôle fondamental dans la diffusion
des informations et la création de nouvelle image concernant notamment les territoires. C’est
ainsi que le marketing territorial trouve son aisance en l’existence des moyens de
communication qui facilitent sa mise en place et favorisent son entrainement.3

3
Kh. YAICHE, Gouvernance et Marketing Territorial : Cas du projet d’évitement routier de la ville de Kherrata, 2014.
 La valorisation de l’échelle locale. La problématique de décentralisation et de
développement qui porte sur l’échelle locale est de démontrer que l’intensité des relations les
acteurs locaux détient un rôle crucial dans la compétitivité des activités économique et des
territoires et ce, en valorisant les ressources spécifiques du territoire dans le but de créer des
avantages comparatifs afin d’échapper à la concurrence.

 La mutation rapide du marketing. Le marketing qui s’est réduit auparavant au


marketing d’entreprise a connu une évolution dans ses pratiques qui touchent beaucoup plus
ces dernières années la dimension spatiale et ou territoriale (ville, région, ). De ce fait, le
marketing territorial a influencé la dimension géographique en lui associant un rôle de la
construction d’une compétitivité, d’attractivité, et d’image de marque territoriale à travers les
ressources territoriales.4

II - DEFINITION DE TERRITOIRE & MARKETING TERRITORIAL

De nos jours, La notion de « territoire » est complexe à appréhender. Elle est le terrain des
géographes, mais la plupart des disciplines se sont progressivement intéressées à l’espace :
économie spatiale, urbaine ou géographique, sociologie urbaine ou rurale, anthropologie
urbaine, etc. Ainsi, nous pouvons admettre qu’un territoire correspond à une réalité tout à la
fois historique, socio-économique, institutionnelle et géographique, plusieurs dimensions qui
convergent pour donner à un ensemble d’acteurs publics et privés la conviction d’un destin
partagé, dont une partie au moins se joue à travers le territoire.

II – 1 : Le territoire en marketing
Le territoire est, de plus en plus, considéré comme un produit qu’il faut promouvoir et vendre.
Donc, il peut être marketé voire être vu comme une marque. Dans ce sens le territoire entre en
phase avec la notion de « marque » et d’«image» : c’est le stade de Branding.
A ce titre, le territoire donne une dimension géographique à un des fondamentaux du marketing,
la place qui se trouve être confondue avec le produit. Le territoire se trouve alors plongé dans
l’idéologie de la concurrence et par conséquent, nécessite des techniques et des outils pour la
valorisation de ses ressources.5

4
Kh. YAICHE, Gouvernance et Marketing Territorial : Cas du projet d’évitement routier de la ville de Kherrata, 2014.
5
A. OUHDIDOU, Marketing territorial comme facteur d’amélioration de la compétitivité du territoire. Cas de la ville de « Meknès »
II – 2 : le marketing territorial
Le marketing territorial crée un besoin et influence le comportement des clients cibles par
rapport à une offre supérieure à celle des concurrents dans un contexte fortement concurrentiel
qui place le client au cœur de la démarche marketing.
Ainsi, on peut identifier plusieurs définitions du marketing territorial qui sont notamment faites
par des chercheurs :
 Le marketing d’une ville peut se définir comme « des actions individuelles ou collectives
pour attirer des activités nouvelles sur son territoire, favoriser le développement des
entreprises exerçant localement leurs activités et promouvoir globalement une image
favorable ». (Texiex, 1992)
 Le marketing territorial représente « l’art de positionner un village, une ville, une
région, une métropole sur le vaste marché mondial ». (Meyronin, 2005)
 Le marketing territorial est « l’effort de valorisation des territoires à des marchés
concurrentiels pour influencer, en leur faveur, le comportement de leurs publics par une offre
dont la valeur perçue est durablement supérieure à celle de ses concurrents ». (Mercator)

 Le marketing territorial est aussi « une forme moderne de management des territoires
permettant d’élaborer une stratégie, une personnalité claire du territoire débouchant sur un
positionnement ». (CHAKOR, 2004)6
Les caractéristiques du marketing territorial

Marketing de produit Marketing des services Marketing territorial


Client acteur du territoire
Client
Client utilisateur du produit Client co-producteur du service
(entreprises ou citoyens)
Offre Produit Service Offre territoriale multidisciplinaire
Investissement (foncier,
Prix Prix simple Prix simple immobilier) et fonctionnement
(ressources humaines, fiscalité, ...)
Plusieurs niveaux : Politique, équipe
Canaux de Force de vente et grande Réseau d’agence avec un
de développement économique,
distribution distribution personnel en contact
entreprises existantes, ...

6
A. BENJELLOUN, M. TAZA, Marketing territorial, vecteur de développement d’une destination touristique, étude Benchmarking de Fès et Lyon,
Mesure tangible et intangible de la
Mesure de Qualité du produit Qualité des services satisfaction des entreprises et
performance
citoyens

Source : CHAKOR Abdellatif- Le marketing territorial et ses applications au Maroc

III - LES FACTEURS D’ATTRACTIVITE D’UN TERRITOIRE

L'attractivité d'un territoire est généralement assimilée à la connaissance du territoire et la


recherche de ses spécificités et potentialités susceptibles d’être mises en valeur pour retenir les
cibles, il s’agit :
 Du niveau de “gouvernance” : les institutions et administrations locales, les règles du
jeu politique, les acteurs collectifs, les relations entre tous ces acteurs, le degré d’autonomie de
gestion du développement, y compris des ressources financières et de démocratie, les formes
de consultation et de participation, l’approche participative et partenarial, les principes de la
bonne gouvernance ;

 De la culture et l’identité du territoire : c’est l’ensemble des perceptions collectives


qu’ont les acteurs du territoire et les habitants de leur passé, de leurs traditions et de leur savoir-
faire, de leurs structures productives, de leur patrimoine culturel, de leurs ressources
matérielles, de leur avenir est…Il s’agit d’un ensemble complexe intégrant une multitude
d’identités propres à chaque groupe social ;
 Des activités et des entreprises : cette composante concerne les entreprises (leurs
secteurs, leurs places dans le secteur, leurs tailles, les filières, etc.) et les emplois (structure,
stabilité, statut, nombre etc.) ;

 De l’image et la perception de la région par les habitants eux-mêmes et par l’extérieur,


facteurs faisant référence à la communication territoriale et à l’utilisation des techniques de
marketing territorial ;

 Des relations extérieures, notamment le degré et la capacité d’intégration du territoire


dans les différents marchés, les contacts avec d’autres territoires, les réseaux d’échanges, de
promotion etc. ;

 Des ressources humaines qui sont les hommes et les femmes qui peuplent le territoire,
qui s’y installent ou qui le quittent. Cette composante concerne aussi les caractéristiques
démographiques et la structuration sociale de la population ;
 Des ressources physiques et leur gestion, en particulier les ressources naturelles, les
équipements et infrastructures, le patrimoine historique et architectural, etc. et la capacité de
gestion de ces ressources ; 7

 Des savoir-faire et compétences : il s’agit du degré de maîtrise des technologies, les


capacités de recherche et développement.

PARTIE 2 : LA DEMARCHE DU MARKETING TERRITORIAL : DIAGNOSTIC,


REFLEXION ET MIS EN OEUVRE

I - LA NECESSAIRE DISTINCTION ENTRE « TERRITOIRE » ET « ENTREPRISE »

Avant de pouvoir développer en quoi consiste cette stratégie marketing appliquée aux
territoires, arrêtons-nous sur les différences entre une entreprise et un territoire, ce qui nous
permettra de mieux appréhender les actions qui en découlent.

Pour Fabrice Hatem, ces différences s’organisent autour de quatre concept-clés :


 Marché : la notion de « marché » est beaucoup plus complexe à définir à l’échelle des
territoires. En entreprise, elle se définit comme l’ensemble des consommateurs cherchant à
satisfaire un besoin donné, elle se mesure par le montant total que ces consommateurs sont prêts
à investir pour satisfaire ce besoin. Pour un territoire, elle est définie comme l’ensemble des
investisseurs, entreprises, habitants, étudiants, touristes cherchant chacun à satisfaire un besoin
spécifique.
 Client : les clients sont multiples et peuvent même inter changer de profil, de touriste à
habitant, habitant à touriste, étudiant à habitant, pour le cas de l’entreprise, elle peut être dans
un premier temps client du territoire (dans le cas d’une implantation) et devenir ensuite
partenaire (une fois installée sur le territoire, elle recouvre un potentiel de partenaire pour
d’autres acteurs économiques et dans certains cas, elle peut être un véritable acteur de la vie
locale, source d’emplois et de vie sociale).

 Territoire : la notion de territoire est un concept avant tout politique basé sur
l’exploitation qu’en font les décideurs politiques (les élus notamment) et économiques.

7
R. DAAFI et al., Vers un positionnement stratégique d’un territoire : Le cas de Rabat
 Offre territoriale : représente la capacité du territoire à offrir aux entreprises désireuses
de s’implanter un environnement attractif sur les plans économique, juridique, administratif,
social et géographique. 8
II - PRINCIPES DE MARKETING TERRITORIAL

Vouloir mener un bon marketing territorial suppose de suivre une démarche précise et
cohérente, mais aussi de respecter un certain nombre de principes dès l’origine. Ces principes
sont au nombre de huit : (Vincent GOLLAIN)

Principe 1 : Ne pas confondre marketing d’entreprise et marketing territorial


Si le marketing territorial s’inspire du marketing d’entreprise, son application au territoire
suppose des méthodes différentes. Il faut prendre en considération la différence existant entre
le territoire et l’entreprise. Car « L’entreprise contrôle intégralement son offre de produits et
services à partir de son outil de production. En revanche, un décideur territorial ne maitrise
qu’une partie de son offre, le plus souvent une partie marginale ». L’entreprise vend ses produits
et ses services, par contre le responsable territorial propose une offre territoriale. Alors pour
bien valoriser cette offre, le responsable territorial doit mettre en collectif tous les acteurs du
territoire en prenant en considération les composantes de ce territoire.
Principe 2 : Identifier l’échelle géographique pertinente : La destination
Lors de la constitution d’une offre territoriale, les responsables territoriaux doivent dépasser le
découpage administratif. Il est crucial de se baser sur une échelle géographique plus pertinente.
Le marketing territorial vend une destination adaptée au client et ne pas un découpage
administratif, c’est-à-dire la mise en œuvre des stratégies du marketing territorial doit se diriger
vers un territoire économique pertinent.
Principe 3 : S’organiser et organiser la démarche
Il s’agit de mobiliser les acteurs économiques à travers la formation des équipes motivées, et
ce, va impacter favorablement la réussite de la démarche du marketing territorial. Or, pour que
la démarche de marketing territorial soit renforcée, il faudra constituer une base d’informations
économiques et concurrentielles au profit de ses agents économiques.
Principe 4 : Mobiliser les acteurs pour construire et agir collectivement
Aujourd’hui les agences et les associations chargées à la promotion de leurs territoires
deviennent de plus en plus nombreuses. Ainsi, la mobilisation des acteurs clés du territoire pour
qu’ils agissent collectivement porte au territoire une dynamique importante. 9

8
A. OUHDIDOU, Marketing territorial comme facteur d’amélioration de la compétitivité du territoire. Cas de la ville de « Meknès »
9
A. OUHDIDOU, Marketing territorial comme facteur d’amélioration de la compétitivité du territoire. Cas de la ville de « Meknès »
Principe 5 : Créer de la confiance
Le coordinateur d’une démarche de marketing territorial doit disposer d’un comportement au
profit des membres de son équipe, en créant une confiance collective au sein de cette équipe.

Ainsi cette confiance doit se retrouver au niveau de la chaine des acteurs contribuant à la
promotion, mais aussi entre les acteurs et les investisseurs.

Principe 6 : Être transparent


Au cours du processus de la constitution d’une démarche du marketing territorial, la pratique
de la transparence doit être prise en considération. En effet, les partenaires de cette démarche
doivent avoir un accès libre à l’ensemble des informations disponibles. L’utilisation des outils
tels que, les réseaux sociaux et les blogs, facilitent le partage de ces informations à moindre
coût.
Certes, le plan de cette démarche doit rester confidentiel, en raison de ne pas partager une telle
stratégie avec les concurrents. Par conséquent, l’obtention de l’information doit être identique
aux acteurs opérationnels.
Principe 7 : S’appuie sur la stratégie économique territoriale
Un territoire qui possède une stratégie économique territoriale facilite la construction et le
pilotage d’une stratégie de marketing territorial. C’est-à-dire, si les responsables territoriaux
posent un plan de développement économique de leur territoire, ils accordent aux agences de
promotion une facilité pour bien positionner le territoire en matière d’attractivité.
Principe 8 : Placer la satisfaction du client au cœur de la démarche
Le marketeur territorial doit avoir pour ambition de placer la compréhension et la satisfaction
des attentes des clients au cœur de ses préoccupations ». Le marketing territorial donne une
priorité à la satisfaction du besoin du client « l’investisseur ». Donc, il faut chercher des
réponses nécessaires aux attentes des investisseurs. 10
III - LA DEMARCHE DU MARKETING TERRITORIAL

Plusieurs démarches de marketing territorial ont été adoptées selon les régions, les villes, les
agences de développement, etc. Il n’est donc pas nécessaire, ni possible du reste, de présenter
l’ensemble de ce qu’existe.

En général, la démarche marketing territorial peut englober plusieurs phases, selon les
auteurs et selon les professionnels. Les praticiens du marketing territorial distinguent clairement

10
A. OUHDIDOU, Marketing territorial comme facteur d’amélioration de la compétitivité du territoire. Cas de la ville de « Meknès »
trois phases incontournables :

- Le diagnostic de la situation actuelle (quel positionnement ? Quelles ressources ?) ;

- Les alternatives stratégiques (quelles pistes d’évolution possibles ?) ;

- La mise en œuvre (traduction opérationnelle de la démarche en actions palpables).

Ce sont les étapes les plus courantes, aussi bien sur le plan théorique que sur le plan
pratique. Cependant, dans la pratique, le déclanchement de l’ensemble de ces étapes n’est pas
fidèlement respecté. Plusieurs collectivités territoriales passent directement à la communication
en négligeant les premières phases de diagnostic et de réflexion stratégiques.11

III – 1 : LE MARKETING TERRITORIAL STRATEGIQUE

1. LE DIAGNOSTIC TERRITORIAL

Le diagnostic territorial est le préambule indispensable à toute démarche de développement


territorial d’une manière générale, et du marketing territorial en particulier. Il occupe une place
centrale dans la démarche marketing territorial permettant d’analyser l’environnement dans sa
globalité, pour construire une offre territoriale adaptée et différenciée.

Ce diagnostic permet au territoire, avant de prendre des décisions, de recueillir de données


quantitatives et qualitatives. Ces données permettent d’identifier ses forces et ses faiblesses.

La région se doit analyser et connaitre son environnement en définissant sa position actuelle


par rapport à elle-même (points forts / points faibles) et par rapport aux territoires concurrents,
en termes d’opportunités et de menaces, elle peut recourir, à ce titre, aux deux outils les plus
pertinents à savoir :

 L’ANALYSE SWOT : L’utilisation de ce modèle de diagnostic SWOT ou du modèle


EMOFF (Enjeux, Menaces, Opportunités, Forces, Faiblesses) dans le cadre territorial est
nécessaire. Elle permet d’analyser l’environnement interne et externe au territoire, en
maximisant les potentiels des atouts et des opportunités et en minimisant les effets des faiblesses
et des menaces.

 LA METHODE CERISE REVAIT® : La méthode de CERISE REVAIT® est une des

11
A. EL KHAZZAR, H. ECHATTABI, Les pratiques du marketing territorial dans le contexte marocain : éléments de réflexion
méthodes les plus importantes et la plus utilisée ces dernières années par les développeurs
territoriaux.

La méthode CERISE REVAIT® repose sur 19 composantes dont 13 considérées comme


principales et 6 complémentaires.12

Les 13 composantes principales sont :


C Capital Humain
E Entreprises et personnalités du territoire
R Réseaux et points nodaux
I Infrastructures / Immobilier / Grands Equipements
S Services
E Evénements professionnels
R Recherche et Développement / Innovation / Equipements
E Entreprises secondaires / tissu économique / filières & secteurs
V Valeurs et identité du territoire
A Actions collectives structurantes
I Image et marque territoriale
T TIC
® Ressources patrimoniales et physiques / Villes clés

Source : V. GOLLAIN, « identifier et valoriser ses avantages comparatifs territoriaux avec la méthode
CERISE REVAIT® » 6ème Version, avril 2015

La première mission du marketing territorial est donc de prêter réellement attention au


diagnostic territorial qui recense les problèmes, forces et faiblesses du territoire, ainsi que aux
désirs, aux niveaux d’informations des différents publics régionaux et extrarégionaux. Cela
permettra d’identifier les segments où la concurrence est plus faible et où le territoire bénéficie
d’un avantage concurrentiel.

2. LA SEGMENTATION TERRITORIALE

D’une manière générale, la segmentation marketing « s’appuie sur le constat qu’un marché est
rarement homogène, et qu’il se compose d’un ensemble d’acheteurs aux besoins, aux modes
d’achat et aux comportements différents. Pour tenir compte de ces divergences, la segmentation
en couples produit/marche permet d’isoler et d’optimiser les actions commerciales par rapport
à la clientèle finale.

Dans le contexte territorial, le public-cible est aussi nombreux qu’hétérogène (investisseurs,


entreprises, touristes, habitants voire même aujourd’hui des cadres, des nouvelles activités, des

12
A. EL KHAZZAR, H. ECHATTABI, Les pratiques du marketing territorial dans le contexte marocain : éléments de réflexion
médecins, etc.) au point que les territoires ne peuvent pas s’adresser à toute cette cible.

Pour les aider, les professionnels du marketing territorial ont mis au point des segmentations.

En effet, Il faudrait sélectionner les cibles selon les domaines où les territoires possèdent des
avantages, et où les opportunités sont les plus favorables.13

3. LE POSITIONNEMENT TERRITORIAL

Une fois le segment-cible choisi, c'est-à-dire la segmentation marketing et le ciblage marketing


réalisé, l’organisation doit, s’assurer que son offre s’ancre dans l’esprit du client d’une manière
distincte et significative par rapport aux offres concurrentes. En d’autres termes, elle doit
décider le positionnement à adopter dans chaque segment. Cette décision est importante parce
qu’elle permettra de tracer la ligne directrice dans l’établissement du programme marketing.

Le positionnement définit donc, la manière dont la marque ou l’organisation veut être perçue
par le public-cible. Il peut être vu comme :

« Un acte de conception d’une marque et de son image dans le but de lui donner, dans l’esprit
de l’acheteur, une place appréciée et différente de celle occupée par la concurrence. » (Ries et
Trout, 2000).

Dans le contexte territorial, le positionnement est la perception de l’offre territoriale du point


de vue du public-cible et par rapport à la concurrence. C’est une déclinaison de la vision
stratégique du territoire.

« C’est la place que veulent donner les élus, ou les responsables de la démarche de marketing
territorial, au territoire dans l’esprit des publics ». (Chamard, 2014)

Il peut être utilisé de façon précise ou générale, c’est-à-dire lorsqu’ils communiquent leurs
avantages se présentent avec une image bien définie ou de façon globale.

Le positionnement prend une place centrale dans la démarche de marketing territorial. En effet,
chaque élément élaboré dans la phase aval doit être inscrit dans le positionnement territorial
fixé. Autrement dit, cet élément doit être cohérent par rapport à la place que veulent donner les
élus et personnes en charge de la démarche marketing territorial dans l’esprit de public cible.14

III – 2 : MARKETING TERRITORIAL OPERATIONNEL

13
A. EL KHAZZAR, H. ECHATTABI, Les pratiques du marketing territorial dans le contexte marocain : éléments de réflexion
14
A. EL KHAZZAR, H. ECHATTABI, Les pratiques du marketing territorial dans le contexte marocain : éléments de réflexion
La mise en œuvre d'une démarche de marketing territorial comprend une phase consacrée au
marketing territorial opérationnel, c'est à dire la capacité à identifier et mettre en œuvre un
ensemble d'actions cohérentes et efficaces au regard des objectifs fixés.
Dans cette perspective, le marketing territorial opérationnel constitue une technique
fondamentale pour les marketeurs territoriaux, en leur permettant de dépasser les craintes de
mettre en œuvre une stratégie incohérente.

L’élaboration et la mise en œuvre d’un marketing-mix performant peut se définir comme la


capacité d’un territoire à mettre en place un plan d’actions performant au regard du diagnostic,
choix stratégiques et des objectifs définis dans la phase amont.

Le marketing-mix territorial est donc l’application des décisions précises dans le cadre du
marketing territorial stratégique, c’est la phase pratique et opérationnelle du marketing
territorial où s’ajoutent quatre autres variables aux quatre « P » traditionnels pour constituer le
marketing-mix territorial.

Les 8 variables de marketing-mix territorial

A- La Politique du couple « Produit territorial / Service »

Consiste, pour répondre aux attentes des clients, à organiser la mise en valeur de l’offre
territoriale en association avec une gamme de services. Il va s’agir tout d’abord de
promouvoir les performances et avantages de l’environnement d’affaires proposé par le
territoire. A cette démarche de mise en valeur des avantages comparatifs de l’offre, on
associera les prestations de services proposées par le territoire aux cibles visées. Il est
important de noter qu’il faut s’intéresser prioritairement au couple « offre territoriale /
services associés » tel qu’il est perçu par le client, plutôt que par les offreurs.15

B- La politique de prix

Consiste souvent à influer directement ou indirectement sur les coûts d’investissement


initiaux, voire sur les coûts de fonctionnement. La politique de prix est plus complexe à
définir pour un territoire que pour une entreprise. Il est difficile techniquement et
budgétairement d’agir sur le coût des espaces et des services. Dans ce contexte, le marketeur
territorial n’a pas les moyens de tenir une politique de prix au sens de celle susceptible d’être
mise en œuvre par les entreprises. La politique marketing ne recherchera pas toujours à jouer
la carte des « prix bas ». Au contraire, on peut même exploiter la valeur de la marque pour
justifier des prix élevés.

C- La politique de promotion territoriale

Il s’agit des moyens explicites ou implicites utilisés pour retenir l’attention de la demande
potentielle. Les outils de communication sont nombreux et peuvent être classés en cinq
catégories : la publicité (messages TV, presse, radio, brochures, posters, présentoirs, films,
site Internet,...), la stimulation des décisions (jeux et concours, animations, stands, etc.), le
parrainage et la communication événementielle (promotion d’une cause, d’un événement
sportif, culturel, économique), les relations publiques (dossiers de presse, communiqués,
interviews, événements) et le marketing direct (catalogues, mailings, magazines,
télémarketing, e-mailings, etc.). Ces actions contribuent aussi à créer et entretenir le capital
marque du territoire.

D- La politique de placement

Distribution et vente. Ceci renvoie tout d’abord au choix d’un mode d’organisation des
équipes chargées de la promotion-prospection d’activités économiques : création d’une
équipe « commerciale », utilisation des services de consultants, création d’un réseau de vente
appuyé sur des lieux (antennes d’une agence à l’étranger par exemple), utilisation d’un
réseau partenaire (État, Région), profil de compétences des chargés d’affaires embauchés

15
A. OUHDIDOU, Marketing territorial comme facteur d’amélioration de la compétitivité du territoire. Cas de la ville de « Meknès »
(spécialistes sectoriels, spécialistes pays, experts, généralistes, .), etc.. En fonction des effets
d’opportunité liés aux réseaux déjà en place, des stratégies particulières se développent. 16

Au-delà du mode d’organisation des équipes commerciales, il va s’agir aussi de choisir les
actions clés de la politique de prospection (présence sur salons, mailing et emailing, etc.),
ceci en lien avec les outils de promotion.

A noter que pour certains auteurs cette politique de placement inclue également le volet
infrastructures, c'est-à-dire la capacité à rendre le territoire accessible aux clients potentiels.

E- La politique s’appuyant sur le Pouvoir politique local

Il va s’agir ici d’utiliser l’action politique en appui à la mise en œuvre d’une politique
marketing. L’exemple le plus connu de cette pratique tient à l’utilisation d’élus pour des
opérations de lobbying, des tournées (« roads-shows »), des réceptives presses ou lors de
manifestations de promotion économique. Les coopérations économiques tissées par des
institutions publiques avec d’autres métropoles ou régions peuvent également servir de base
à la construction d’actions spécifiques. Enfin, il n’est pas rare que les élus soient fortement
mobilisés pour soutenir l’accueil d’événements économiques, culturels ou spécifiques. Cette
implication permet au marketeur territorial de mobiliser les outils de communication
institutionnels des élus au bénéfice de ses actions.

F- La politique s’appuyant sur l’Opinion Publique

Recouvre les actions de sensibilisation menées en direction ou avec le grand public. On


pourra ainsi utiliser les mouvements de l’opinion publique pour conforter des messages
marketing. Cette politique consiste également à promouvoir les qualités de son territoire
auprès des habitants et ses actifs afin de les impliquer dans la politique d’attractivité menée,
notamment en les « transformant » en ambassadeurs et prescripteurs du territoire.

G- La politique fondée sur le Plaisir du Client

Consiste à « être à l’écoute » des forces économiques déjà présentes afin de satisfaire leurs
attentes et obtenir ainsi leur fidélité. Cette politique recouvre un ensemble d’outils destinés
à obtenir cette fidélité au territoire : clubs, rencontres régulières, informations
personnalisées, club d’ambassadeurs du territoire, visites régulières, service en charge de la

16
A. OUHDIDOU, Marketing territorial comme facteur d’amélioration de la compétitivité du territoire. Cas de la ville de « Meknès »
gestion de grands comptes, services personnalisés, etc. 17

Ces actions de fidélisation rencontrent un succès croissant du fait de l’évolution de certains


marchés qui poussent les territoires à accentuer leurs efforts en faveur de la fidélisation des
entreprises plutôt que de se polariser sur la prospection de nouvelles activités de plus en plus
difficiles à attirer.

H- La politique d’Influence

Comprend l’ensemble des actions destinées à convaincre le réseau d’accompagnement des


entreprises (chambres consulaires, consultants, conseillers à l’internationalisation, organismes
publics, experts, « hommes d’influence », etc.) des avantages du territoire. C’est une stratégie
d’image, mais aussi et surtout une stratégie d’influence qui renvoie à des outils et méthodes
d’intelligence économique et de lobbying. L’argumentation doit s’appuyer sur la valorisation
du territoire dans son ensemble, ses filières mais aussi des atouts de son offre territoriale18

PARTIE 3 : MARKETING TERRITORIALE APPLIQUE PAR LA REGION DE


RABAT-SALE-KENITRA

I - CADRE ADMINISTRATIF DE LA REGION DE RABAT-SALE-KENITRA

La région Rabat-Salé-Kénitra est devenue en l’espace de quelques décennies un territoire à forte


attraction. Elle concentre la majorité des flux démographiques, économiques, administratifs et
culturels du Royaume. Cette évolution est essentiellement due au poids administratif de la ville
de Rabat, en tant que capitale du Maroc, à sa vocation universitaire et à son rôle de nœud de
communications.

Par ailleurs, la région Rabat-Salé-Kénitra bénéficie également d’un patrimoine naturel et


environnemental remarquable et de nombreux sites jouant un rôle prépondérant dans la
conservation de la biodiversité et des éco systèmes.

La région de Rabat-Salé- Kénitra s’étend sur une superficie de 18.194 km2, elle est limitée au
Nord par la région de Région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima, à l’Est par la Région de Fès-
Meknès, au Sud par la région de Beni Mellal-Khénifra et la Région de Casablanca-Settat et à
l’Ouest par l’Océan Atlantique. La région compte trois préfectures : Rabat, Salé et Skhirate-
Témara et quatre provinces : Kénitra, Khémisset, Sidi Kacem et Sidi Slimane. Le nombre de

17
A. OUHDIDOU, Marketing territorial comme facteur d’amélioration de la compétitivité du territoire. Cas de la ville de « Meknès »
18
A. OUHDIDOU, Marketing territorial comme facteur d’amélioration de la compétitivité du territoire. Cas de la ville de « Meknès »
communes est de 114 dont 23 urbaines et 91 rurales, soit à peu près 7,6 % de l'ensemble des
communes à l'échelon national. Cette région est issue de la fusion des deux anciennes régions
Rabat-Salé-Zemmour-Zaër et Gharb-Cherarda-Béni Hssen. Le chef-lieu de la région est la
préfecture de Rabat.19

La région connaît depuis quelques années une demande croissante en projets d'investissement,
particulièrement dans le domaine du tourisme et de l’immobilier. La ville de Rabat, et sa
périphérie concentre la plupart de ces projets, suivie de la province de Kénitra et de la province
de Khémisset. Cet engouement pour l'investissement dans l'agglomération de Rabat et sa
périphérie est dû d’une part au fait que ce territoire accueille toutes les grandes institutions
nationales et internationales ainsi que toutes les représentations diplomatiques, et d’autre part
qu’il offre un cadre de vie agréable, des ressources humaines bien formées et compétitives, des
infrastructures modernes, une gouvernance favorable aux affaires et des projets structurants qui
offrent de multiples opportunités d’investissement dans divers domaines tels que :

 L’agriculture :

Si le secteur agricole constitue le principal moteur de l’économie national, ce constat l’est aussi
pour la région de Rabat-Salé-Kénitra notamment après avoir intégré la région du Gharb, réputée
par ses vastes périmètres irrigués. En effet, le poids de la région au niveau national est important

19
Ministère de l’Intérieur, Direction générale des collectivités locales, La région de Rabat-Salé-Kénitra, Monographie générale.
puisqu’elle détient 12% de la surface agricole utile du pays (1.019.369 ha). Cette région compte
parmi les plus importantes régions agricoles "bour" (agriculture pluviale) du Royaume, grâce à
l’étendue de ses terres cultivables et à son climat relativement favorable. Ce qui la place en
4ème position selon l’importance de cette surface.20

 Les mines :

Les ressources minières constituent une richesse pour la région de Rabat-Salé-Kénitra eu égard
aux ressources importantes et diversifiées que recèle son sous-sol et qui sont localisées dans
différentes métallifères. Le développement des activités d’extraction est favorisé par une
structure géologique variée et réputée par sa concentration en minerais. Ainsi, la région est riche
en carrières, avec une nette prédominance de la province de Khémisset qui abrite 55% des
carrières.

Les principaux matériaux extraits sont en particulier : gravette, sable de dunes, sable tout
venant, marbre et argile.

 L’industrie :

Le secteur industriel occupe la deuxième position dans l’économie de la région de Rabat-Salé-


Kénitra. En effet, le secteur industriel occupe une place importante au niveau de la région,
compte tenu des effets d’entraînement qu’il engendre au niveau de la production et de l’emploi.

Avec 802 unités, représentant 10% du nombre total des établissements industriels, la région de
Rabat-Salé-Kénitra contribue à hauteur de 10% de l'effectif total, 5% de la production
industrielle et 5% des investissements au niveau national.

 Le tourisme :

La région de de Rabat-Salé-Kénitra dispose d’un potentiel touristique très important la plaçant


en 6ème destination touristique marocaine, derrière Marrakech, Agadir, Casablanca, Fès et
Tanger, avec une part prédominante de la ville de Rabat qui totalise près de 80% de l’offre
touristique de la région.21

Sa proximité des principales villes européennes (1 à 2 heures de vol), ses infrastructures de haut
standing, une diversité de sites naturels : la vallée du Bouregreg, le chapelet des plages, des
stations balnéaires (Mehdia, My Bousselham…), une variété de musées (archéologie,

20
Ministère de l’Intérieur, Direction générale des collectivités locales, La région de Rabat-Salé-Kénitra, Monographie générale.
21
Ministère de l’Intérieur, Direction générale des collectivités locales, La région de Rabat-Salé-Kénitra, Monographie générale.
céramique, Oudayas, Postes et Télécommunications, Sciences de la terre, ethnographique
Belghazi), de grandes plages bordées de dunes qui offrent des opportunités de tourisme
balnéaire et une diversité de paysages propice au tourisme rural dans l'arrière-pays, les forêts
de Maâmora et Korifla et Dayat Rommi, des produits du terroir et des activités sportives… et
aussi un passé historique, la région regorge d’une panoplie de sites à grande valeur culturelle et
patrimoniale et dispose d’un atout majeur en matière de tourisme d’affaires, de congrès et de
passage.

 Le patrimoine culturel et immatériel :

Le patrimoine immatériel de la région de Rabat-Salé-Kénitra est riche et diversifié et compte


plusieurs sites culturels classés. La majorité de ces monuments est concentrée dans les villes de
Rabat, Salé et Kénitra, certains sont répertoriés au niveau de la Province de Khémisset et des
provinces de Sidi Kacem et Sidi Slimane.

Rabat possède un patrimoine riche et diversifié aussi bien matériel qu’immatériel contrairement
aux idées reçues : la médina, le centre-ville (bâtiments art-déco, fontaine lumineuse, …), les
Habous, les parcs, les musiques et chants, la gastronomie, coutumes, … ainsi que de nombreux
sites archéologiques notamment le site archéologique « Le Chellah » qui accueille chaque année
et depuis 2005, le festival Jazz, et depuis 2012, fait partie de l'ensemble des sites de Rabat
inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco en tant que bien culturel.

Analyse SWOT de la région Rabat-Salé-Kenitra

Forces Faiblesses

 Position géographique stratégique ;


 Important potentiel agricole ;  Complexité des procédures
 Grande diversité d’activités ; administratives ;
 Accueille toutes les grandes  Main d’œuvre peu qualifiée ;
institutions nationales et internationales ainsi  Qualité des infrastructures
que toutes les représentations diplomatiques ; insuffisante ;
 Importantes infrastructures ;  Taux de chômage et
 Chef-lieu de la région est Rabat ; d’analphabétisation élevés ;
Capitale du Royaume ;  Faible productivité ;
 Une gouvernance favorable aux  Disparité et inégalité entre les
affaires et des projets structurants ; territoires ;
 Etendue des territoires ruraux avec
potentiels et richesses diversifiés.
Opportunités Menaces

 Proximité géographique l’Europe,  Forte concurrence nationale et


des pays africains et des pays arabes ; internationale ;
 Une série de politiques sectorielles ;  Forte présence du secteur informel ;
 Intéressement des acteurs locaux à  Vulnérabilité de certains secteurs
l’importance de promouvoir la région ; clés (Agriculture et services).
 La région attire un nombre important
de touristes. (Grace notamment aux festivals
et foires).
Source : Elaborée par nos soins
II - MARKETING MIX DE LA REGION RABAT-SALE-KENITRA

1 – L’offre Territoriale :

Rabat-Salé-Kénitra est une région métropolitaine où il fait bon vivre. Elle jouit d’une bonne
qualité de vie en raison de la disponibilité d’infrastructures hôtelières, socio-éducatives et
sanitaires de qualité, d’une offre immobilière variée et à bon prix et d’un climat de type
méditerranéen.
C’est aussi une région verte traversée par une couronne forestière de chêne liège (la forêt de la
Maamora), sillonnée par plusieurs cours d’eau et parsemée de sites d’intérêts biologiques et
écologiques.
De plus, la région accueille la ville de Rabat, la capitale du Royaume qui avec une offre
culturelle étoffée et un patrimoine riche, se positionne comme « Capitale culturelle, Ville
Lumière ». D’ailleurs, la capitale a été classée en 2012, Patrimoine Mondial de l’Humanité.
C’est pour tous ces atouts que la région exerce un pouvoir d’attraction de plus en plus grand sur
les entreprises.

La région, est, aussi, l’unique région disposant de ressources de gaz naturel exploitées. En effet,
un gazoduc opérationnel achemine le gaz sur 55 Km vers les zones industrielles de la ville de
Kénitra.22

22
https://www.rabatinvest.ma/slider-bonnes-raisons-view
2 - Le prix

La politique d’accompagnement initiée par les pouvoirs publics et mise en œuvre par le Conseil
régional de Rabat-Salé-Kénitra avec l’appui actif de la wilaya, se traduit par la définition de
dispositions fiscales pour accroître l’attractivité de la zone auprès des entreprises susceptibles
de venir s’installer dans la région.

L’enjeu est de taille car les efforts consentis se fixent pour objectifs la création des postes
d’emploi et l’impulsion d’une dynamique nouvelle à l’échelle de la Région.

Sur le plan foncier, la Région à acquis des terrains puis a procédé à leur cession à l’Etat et ce à
un prix symbolique. Il s’agit d’offrir un produit de nouvelle génération respectant les standards
internationaux, de favoriser l’implantation des grandes unités industrielles (nationales et
internationales), dans les principaux secteurs d’activité que sont le textile et l’habillement,
l’électrique et l’électronique, l’agro-alimentaire, la mécanique et la métallurgie.23

3 - La communication

La communication sur l’offre territoriale constitue un levier essentiel pour la promotion de la


région. Il s’agit d’une multitude d’actions mises en œuvre afin de promouvoir et valoriser son
image auprès de ses cibles. Une panoplie de moyens est utilisée par les acteurs de la région
notamment : les média (affichage, presse écrite...), les hors média (congrès, conférences, salons,
ateliers, …), internet (site web, réseaux sociaux...), relations publiques, partenariats et alliances,
participations aux foires, bouche à oreille. Etc.
Pour faire face aux défis croissants, la région recours au numérique intégrant la notion de
l’intelligence collective.

En effet, l’usage des nouvelles technologies a permis l’amélioration du climat des affaires, la
simplification des procédures, la promotion des investissements ainsi que l’amélioration des
conditions de vie des citoyens à travers le développement de services plus performants,
notamment en terme de mobilité, d’urbanisation, de gestion des services publics, etc. Ainsi, le
digital joue un rôle essentiel dans l’attractivité en offrant un système de compétition pour attirer
plus d’investissements et d’initiatives économiques, mais aussi de ressources humaines en
quête d’un cadre de vie épanouissant renforçant de ce fait la fonction métropolitaine.

23
MATNUHPV, Dialogue territorial pour l’élaboration des orientations de la politique publique d’aménagement du territoire, 2022
4 - La distribution

La politique de distribution pratiquée vise à faciliter l’accès au territoire à travers l’amélioration


des réseaux de transport (rénovation du réseau routier, ferroviaire, ports et aéroports) afin de
satisfaire les besoins des investisseurs et des touristes.

Située idéalement à quelques heures des plus grandes villes et des principales infrastructures
nationales, la région se trouve au cœur d’un réseau dense d’infrastructures qu’elles soient
routières, autoroutières, ferroviaires, portuaire, aéroportuaire et de parcs industriels et
logistiques.
Grâce à cette position stratégique de la région, ses infrastructures adaptées et son avantageuse
connectivité, les entreprises implantées bénéficient d’un privilège en matière de gestion et
d’optimisation des flux logistiques nationaux et internationaux. La région bénéficie d'une
connexion ferroviaire à grande vitesse LGV avec les villes de Tanger et Casablanca qui passe
par la ville Kénitra.24

III - CONCLUSION & DEBAT

L'application de l'approche marketing territorial à la région de Rabat-Salé-Kénitra montre


l'utilité et l'importance de cet outil pour toute région souhaitant valoriser son positionnement et
se positionner comme une destination privilégiée.

Dans le même temps, il révèle également que bien qu'il existe certaines lacunes dans la région,
il existe également de nombreux avantages et opportunités de développement. Elle offre des
terrains propices à l'investissement, bien desservis et reliés à toutes les infrastructures, et un
emplacement stratégique ouvert aux marchés nationaux et internationaux.

Cela constitue un avantage comparatif important de la région par rapport à ses territoires
concurrents. De plus, la région est connue pour sa structure économique diversifiée. Cette
diversité fait de la région la destination préférée d’un grand nombre de touristes et
d’investisseur.25

Pour pallier aux insuffisances que connait la région, les responsables de cette dernière ont mis
en œuvre plusieurs réformes de développement touchant tous les secteurs porteurs (plans

24
https://www.rabatinvest.ma/slider-bonnes-raisons-view
25
Ch. LAOUTE, Le marketing territorial comme vecteur d’attraction des IDE : cas de la région Casablanca-Settat
sectoriels, politiques de communication et de promotion, etc.), et ce dans un objectif d'adapter
au mieux l’offre territoriale aux exigences de ses cibles.
CONCLUSION

En guise de conclusion, on peut avancer que le marketing territorial est une notion encore en
restructuration, plusieurs objectifs y sont attribués : l’amélioration de la compétitivité
territoriale, le renforcement de l’attractivité, la gouvernance territoriale, le développement
territorial, la communication sur le territoire, la création des marques territoriales..., pourtant
l’investissement consacré à cette pratique reste insuffisant, en plus de l’absence de ce vocable
au sein des services des collectivités territoriales marocaines.
Les pratiques du marketing territorial, existent dans les régions et les villes mais n’est pas
encore professionnalisé dans la mesure où les acteurs territoriaux ne suivent pas la démarche
de marketing territorial.26
Le territoire est actuellement au centre des préoccupations sociétales, les élus, les professionnels
et les institutionnels sont appelés à le prendre en considération dans leurs réflexions en matières
de stratégies de développement, de valorisations des offres territoriales et de différenciation par
rapport à la concurrence.
Actuellement, les territoires sont appelés à dépasser l’optique de la spécialisation, à savoir
disposer d’un avantage comparatif pour faire face à la concurrence. En s’orientant d’avantage
vers l’élaboration de l’avantage différentiel à travers l’exploitation de leurs propres spécificités,
« l’astuce est de faire ce que le voisin ne sait pas faire, ce qui est spécifique à son territoire »
(Pecqueur, 2002, p. 24).

26
A. EL KHAZZAR, H. ECHATTABI, Les pratiques du marketing territorial dans le contexte marocain : éléments de réflexion
SOURCES BIBLIOGRAPHIQUES

 THESES ET MEMOIRES

1) A. OUHDIDOU, Marketing territorial comme facteur d’amélioration de la compétitivité du


territoire. Cas de la ville de « Meknès », Mémoire pour l'obtention du diplôme de Master en
Marketing et Stratégies Commerciales à la FSJES de Meknès.
2) Kh. YAICHE, Gouvernance et Marketing Territorial : Cas du projet d’évitement routier de la ville
de Kherrata, Mémoire en vue de l’obtention du diplôme de Master en Science de Gestion, Université
ABDERRAHMENE MIRA-Bejaia, Algérie, Juin 2014.
3) M. ALSDAI, Marketing Territorial et Développement Touristique, THÈSE Pour obtenir le
grade de Docteur en sciences de gestion, Université de REIMS CHAMPAGNE-ARDENNE,
France, Janvier 2017.
4) M K. TABET-AOUL, Le marketing territorial, un outil de développement local, Mémoire
de Magister en Marketing, UNIVERSITE ABOU BEKR BELKAID – TLEMCE, Algérie,
2008/2009.

 ARTICLES ET PUBLICATIONS

1) A. EL KHAZZAR, H. ECHATTABI, Les pratiques du marketing territorial dans le


contexte marocain : éléments de réflexion, International Journal of Innovation and Applied
Studies, Vol. 16 No. 1 May 2016.
2) A. BENJELLOUN, M. TAZA, Marketing territorial, vecteur de développement d’une
destination touristique, étude Benchmarking de Fès et Lyon, Revue Internationale des Sciences
de Gestion, Numéro 4 : Juillet 2019.
3) A. EL JOUALI, Le marketing territorial face aux mutations stratégiques : Cas du Maroc,
Public & Nonprofit Management review, Vol 3.1, 2018.
4) A. LAMOURI, A. JABRI, Les réalités des pratiques du marketing territorial au MAROC,
New Journal of Science Vulgarization Vol.1 (2), 2021.
5) Ch. LAOUTE, J. YOUSSEF, B. ALJ, Le marketing territorial comme vecteur d’attraction
des investissements directs étrangers : cas de la région Casablanca-Settat, Revue Internationale
du Marketing et Management Stratégique, Volume 2, N°2, Avril-Juin 2020.
6) H. BENSASSI NOUR, N. MAATAOUI BELABBES, L’image globale de la ville :
l’impact du marketing territorial sur la ville de Rabat, Revue Internationale du Marketing et
Management Stratégique, Volume 1, N°3, Juillet-Septembre 2019.
7) H. AZOUAOUI, L’apport du marketing territorial à la bonne gouvernance locale au MAROC
: Cas de la province de Ouarzazate, «Revue Marocaine de Recherche en Management et
Marketing », n° 1, Janvier 2009.
8) H. JEKKI, Le marketing territorial : un facteur clé de succès de la régionalisation avancée
au MAROC, Revue Organisation et Territoires n°4, Septembre 2019.
9) K. BOUSSAG, Marketing territorial ou comment développer l’attractivité et l’hospitalité du
territoire, MÂAREF Revue académique, 12 ème Année -N° : 23 (Décembre 2017).
10) S. MOUSSALIM, A. CHAKOR, Marketing territorial : quelles spécificités pour les
territoires du sud ? Une analyse à travers le prisme d’une région Marocaine, Revue
Internationale du Marketing et Management Stratégique, Volume 1, N°3, Juillet-Septembre
2019.
11) O. GHANNAM, A. GHOUFRANE, Quels leviers pour édifier une stratégie de marque
pour le Maroc ?, Institut Royal des Etudes Stratégiques, Janvier 2016.
12) R. DAAFI et al., Vers un positionnement stratégique d’un territoire : Le cas de Rabat,
Revue Marocaine de recherche en management et marketing, N°14, Avril-Juin 2016.
13) S. AILLI, Démarche marketing territorial pour promouvoir la province de Larache : les
enjeux de la communication territoriale, Revue Marocaine de Gestion et d’Economie, N°8,
Janvier – Juin 2018.

 AUTRES

1) Ministère de l’Intérieur, Direction générale des collectivités locales, La région de Rabat-


Salé-Kénitra, Monographie générale, 2015.
2) Ministère de l’Aménagement du Territoire National, de l’Urbanisme, de l’Habitat et de
la Politique de la Ville, Dialogue territorial pour l’élaboration des orientations de la politique
publique d’aménagement du territoire, Conférence Régionale de Rabat-Salé-Kénitra, Note de
cadrage, Juin 2022.

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