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KINESITHERAPIE DE BESANCON
Eki MARY
Promotion 2018-2022
J’aimerai également remercier ma famille, ma mère, mon père, mes deux sœurs et
Elora, qui m’ont toutes et tous accompagné pendant ces études, permis d’évoluer et
de devenir l’étudiant, le kinésithérapeute et la personne que je suis aujourd’hui.
Il est impossible de ne pas mentionner mes amis. Toutes et tous sont des personnes
formidables qui m’ont inspiré et motivé pendant ces années à l’IFMK : je suis fier de
ce que nous avons construit ensemble, et de ce qui nous attends pour la suite.
1
2 Cadre conceptuel
2.1 La maladie de Parkinson
Elle est la 2ème cause de handicap moteur d’origine neurologique chez le sujet âgé,
après les accidents vasculaires cérébraux. Des données épidémiologiques
internationales de 2016 (7) décrivent une incidence de 10 à 50/100 000/an, et une
prévalence de 100 à 300/100 000 personnes. La maladie touche une population très
majoritairement âgée (rarement des personnes de moins de 50 ans), et sa prévalence
ainsi que son incidence augmentent significativement après 60 ans. Sa prévalence va
par exemple de 107/100 000 entre 50 et 59 ans, à 1 087/100 000 entre 70 et 79 ans,
soit un peu plus d’1% de la population générale de cet âge-là. Avec le vieillissement
de la population, ces indicateurs épidémiologiques globaux internationaux de
prévalence et d’incidence pourraient doubler d’ici 2030, selon un travail de 2016 sur
l’épidémiologie de la maladie de Parkinson (7).
Les données sont relativement semblables en France. Celles du Système national
d’information inter-régimes de l’assurance maladie, décrivaient en 2010 une
prévalence de 230/100 000 personnes, et une incidence de 39/100 000 sur cette
année (7).
La dysfonction du système des ganglions de la base – anciennement appelé
système extra-pyramidal – causée par la diminution de l’influx dopaminergique en
provenance de la substance noire, résulte directement en la création des dysfonctions
motrices et non motrices caractéristiques de la maladie de Parkinson (8). Initialement,
ce processus neuropathologique est localisé et les symptômes sont peu nombreux et
spécifiques. Mais le caractère dégénératif de la maladie étend les atteintes
neuronales, et les symptômes cliniques se compliquent et se diversifient par la suite,
à mesure de l’avancement de la maladie. Cela donne les deux principales
caractéristiques à la maladie de Parkinson : elle est progressive et elle est hétérogène.
2.2 Sémiologie
2.2.1 Introduction
Une façon d’appréhender la symptomatologie de la maladie de Parkinson est de
la décrire en fonction de la progression de la maladie. Cette classification est clinique,
et la progression des symptômes est associée la progression neuro pathologique.
Dans ce sens, la Haute Autorité de Santé (HAS) décrit quatre phases motrices dans
le guide de parcours de soin de la maladie de Parkinson (3) : la phase de début, la
phase d’état, la phase avancée, et la phase tardive. Ces phases motrices débutent
avec l’apparition des symptômes moteurs, qui permettent de diagnostiquer la maladie
de Parkinson. Mais la dégénérescence neuronale commence avant l’apparition de ces
symptômes. De manière très différente selon les personnes, le cerveau arrive dans un
premier temps à compenser l’approvisionnement en dopamine des ganglions de la
base. Ce n’est qu’à partir de la mort de 5 à 60% de la substance noire 1, quand les
compensations ne suffisent plus, que les premiers symptômes moteurs apparaissent
(9). Il existe néanmoins des symptômes qui surviennent avant l’apparition des
symptômes moteurs. Ils permettent l’identification d’une phase qui précède les quatre
2
phases motrices : la phase prémotrice (8). Ces symptômes se regroupent sous la
catégorie des symptômes non-moteurs.
Les symptômes non-moteurs de la maladie de Parkinson, qu’ils fassent partie
de la phase pré motrice ou non, sont de plus en plus documentés. Ils sont reconnus
comme étant parfois plus handicapants que leurs homologues moteurs (pour 28 %
des patients dans une étude (10)). Leur place est de plus en plus grande dans le
diagnostic, le suivi, et la prise en charge de la maladie de Parkinson. En outre, ils
seraient un des prédicteurs les plus puissants de la nécessité d’un suivi à domicile,
dans les phases avancées de la maladie (en particulier concernant les hallucinations)
(10).
Il est intéressant de souligner que le Dr Parkinson, en 1817, avait déjà
documenté la plupart d'entre eux dans le document original qui a posé les bases de
ce qui est appelé aujourd'hui la maladie de Parkinson (11). L’intérêt croissant et récent
que la littérature leur porte n’est pas lié à une découverte médicale (10).
Les symptômes non moteurs de la maladie de Parkinson sont par consensus
classés en 5 catégories : les anomalies sensitives, les troubles du comportement, les
dysfonctions autonomiques, les troubles du sommeil, et la fatigue 2 (10). Ils sont très
peu spécifiques à la maladie de Parkinson et sont tous des éléments présents lors du
vieillissement physiologique. Cependant, une étude (10) qui compare deux groupes
similaires, l’un atteint par la maladie de Parkinson et l’autre non, trouve que 100% des
participants malades sont atteints par au moins un de ces symptômes, alors qu’entre
68% et 88% des participants du groupe contrôle en développent au moins un. Ces
symptômes sont donc plus nombreux, et sont plus sévères chez les personnes
atteintes de la maladie de Parkinson, que chez les personnes qui vieillissent
physiologiquement (10). Ils pourraient être initiaux dans la maladie de Parkinson pour
plus 20% des cas, en précédant les symptômes moteurs parfois de plusieurs dizaines
d’années. Dans ces cas-là, le diagnostic est souvent retardé, et les patients concernés
sont sujets à la consultation d’une grande variété de spécialistes et à la prescription
de traitements parfois non appropriés à la maladie de Parkinson (10).
Les symptômes non moteurs de cette maladie sont encore sous diagnostiqués et
sous-traités (10) : une étude (10) mesure par exemple que seulement 28% des patient
atteint de la maladie de Parkinson présentant une dépression modérée à sévère sont
traités, 2% de ceux présentant des troubles du sommeil, 13% de ceux présentant des
symptômes urinaires, 3% des hommes présentant des troubles de l’érection, et 66%
de ceux présentant une constipation.
2.2.2 Phase pré motrice
Les symptômes non moteurs de la maladie de Parkinson apparaissant dans la
phase pré motrice sont :
La constipation : un trouble autonomique pouvant survenir jusqu’à 20 ans avant le
diagnostic (8,10,12).
Certains troubles du sommeil : les troubles du sommeil paradoxal, pouvant survenir
jusqu’à 10 ans avant le diagnostic. Léger à ce stade-là, ils se compliquent en intensité
avec l’avancée de la maladie. Et l’excessivité de sommeil diurne, dans les dernières
années précédant le diagnostic (8,10,12).
3
L’hyposmie : un trouble de la sensibilité qui survient dans les dernières années
précédant le diagnostic. Elle peut aller jusqu’à l’anosmie, et concerne plus de 90% des
patients atteints de la maladie de Parkinson. Elle est souvent non rapportée par les
patients, mais associée à d’autres facteurs, sa spécificité la rend susceptible à l’avenir
de devenir un biomarqueur précoce fiable de la maladie de Parkinson (8,10,12).
Et la dépression : un trouble du comportement pouvant survenir dans les dernières
années qui précèdent le diagnostic. Elle est considérée comme cliniquement
significative chez 35% des patients. La dépression présente dans le cadre de la
maladie de Parkinson est généralement plus légère que dans la population générale.
Elle est cependant reliée à l’apparition de l’apathie, dont nous parlerons dans la
description clinique de phases plus avancées, et de l’anhédonie. La cause de la
dépression au sein de la maladie de Parkinson n’est pas encore clairement identifiée.
Elle pourrait soit être reliée à la maladie elle-même, soit réactive à d’autres symptômes
associés (présence d’anxiété, de déclin cognitifs, de troubles du sommeil et de
symptômes autonomiques), soit liée à un tout autre processus (8,10,12).
2.2.3 Phase motrice
La phase motrice correspond à l’apparition des premiers symptômes moteurs.
Ils sont plus spécifiques que les symptômes non-moteurs de la phase prémotrice et
permettent de diagnostiquer la maladie. Cette phase concerne toute l’évolution de la
maladie après l’arrivée des premiers symptômes moteurs. Elle est scindée en quatre
phases.
2.2.3.1 Phase de début
La phase de début correspond au moment du diagnostic de la maladie. Ce
diagnostic est possible grâce à l’apparition des symptômes moteurs. Il est clinique et
repose par consensus sur l’identification des critères de diagnostic clinique de la
banque de neurologie, de la société de la maladie de Parkinson, au Royaume-Uni (13).
Ce sont des symptômes moteurs caractéristiques :
• Une bradykinésie (lenteur d’exécution du mouvement volontaire) parfois
nommée akinésie (difficulté à initier le mouvement) doit être retrouvée. Elle est
parfois décrite comme associée à une hypokinésie (diminution de l’amplitude
du mouvement volontaire) (3,9,13).
La bradykinésie doit être associée à au moins l’un des symptômes suivants :
• La rigidité musculaire : cette hypertonie dite plastique, se différencie de
l’hypertonie élastique d’origine centrale. Elle est de même intensité dans toute
l’amplitude, ce qui lui vaut l’appellation d’hypertonie en « tuyau de plomb ». Elle
est régulièrement rompue à la mobilisation, ce qui lui donne un aspect de roue
dentée lors d’une mobilisation d’amplitude complète (3,9,13,14).
• Le tremblement de repos : il doit être différencié du tremblement essentiel (13).
Il commence généralement de façon unilatérale avant de se bilatéraliser. Il
touche principalement les extrémités et il épargne la tête (le tremblement du
menton est la seule exception). Il est aboli à la contraction volontaire, et
augmenté avec les émotions et les tâches cognitives telles que le calcul mental
(3,9).
• L’instabilité posturale, qui ne doit pas être liée à des dysfonctions visuelles,
vestibulaires, cérébelleuses ou proprioceptives (9,13).
4
L’apparition de ces symptômes moteurs permet le diagnostic. Cette phase est
associée à des complications des symptômes non moteurs présents avant elle. La
dépression peut se compliquer d’autres troubles du comportement :
• L’anxiété : elle peut se manifester sous la forme de trouble anxieux généralisé,
d’attaques de paniques, et de différentes phobies sociales. Elle est présente
chez 25% à 60% des patients selon les sources. Elle est retrouvée en priorité
chez les femmes à des stades relativement précoces de la maladie et chez les
hommes à des stades plus avancés (10,12).
• L’apathie : elle est présente chez 40% à 60% des patients. Elle est difficile à
différencier de la fatigue et de la dépression et se distingue par l’indifférence du
patient (10). L’apathie est de plus en plus considérée comme un symptôme
spécifique de la maladie de Parkinson lorsqu’elle survient au moment de
l’apparition des symptômes moteurs (12).
• Et des troubles neurocognitifs : ils sont souvent mineurs et sous-reconnus à
cette phase-là. Les fonctions exécutives sont les premières fonctions cognitives
touchées dans la maladie de Parkinson (10,12). Elles permettent
physiologiquement à quelqu’un de s’adapter à des situations nouvelles : être
capable d’initier un processus, de le planifier, d’être flexible et de disposer de
capacités d’inhibition.
Des anomalies sensitives apparaissent, en s’ajoutant à l’hyposmie prémotrice :
• Des perturbations visuelles : jusqu’à 78% des patients sont concernés en
fonction des sources. Une étude comparant un groupe malade à un groupe
semblable sain, reporte que des perturbations visuelles sont retrouvées chez
22% des participants malades et chez 4% des participants sains. Ces
perturbations peuvent se manifester sous forme de perte d’acuité visuelle, de
diplopie et/ou d’hallucination. La diplopie et l’hallucination sont des
caractéristiques d’étapes plus tardives de la maladie (12).
• Des douleurs et des symptômes sensitifs cutanés. Ils concernent jusqu’à 85%
des patients en fonction des sources, et ils sont sous diagnostiqués. La douleur
dans la maladie de Parkinson est un sujet complexe. Elle est classée par
consensus en douleur nociceptive et neuropathique. Plusieurs causes sont
identifiées : musculo-squelettique, radiculaires, origine centrale, dystoniques,
due à la dégénérescence neuronale, ou liée à l’akathisie. Des paresthésies
sous forme de brulure, en particulier dans la bouche peuvent être associées à
ces douleurs (3,12).
Certains symptômes autonomiques apparaissent, en s’ajoutant à la constipation :
• De nouveaux troubles gastro-intestinaux : leur nombre augmente
progressivement avec l’évolution de la maladie. Ils peuvent concerner
l’intégralité du tube digestif et peuvent se manifester sous forme de salivation
excessive ou de dysphagie, ou de troubles de la défécation. La constipation
arrive généralement tôt dans le développement de la maladie (en phase
prémotrice), la dysphagie est une complication plus tardive (12).
• Des dysfonctions sexuelles : elles sont très fréquentes, bien que très peu
documentées. La satisfaction sexuelle est moins bonne chez les hommes. Ils
sont victimes de troubles de l’érection, de difficultés à atteindre l’orgasme, et
d’éjaculation précoce. Les femmes sont concernées par des diminutions de la
libido, et des difficultés à atteindre l’orgasme (10).
5
Enfin, la fatigue apparait à cette phase. Elle est parfois catégorisée aux côtés de
l’apathie et elle concerne 50% des patients (12). Elle est parfois interprétée comme
une conséquence des difficultés motrices mais elle peut être observée chez des
patients aux fonctions motrices non altérées. Elle n’est corrélée ni à la sévérité des
autres symptômes ni à la durée de la maladie (10,12).
L’objectif dans la phase de début est d'aider le patient à adapter sa vie à la maladie de
Parkinson, et de mettre en place un traitement adapté (3).
2.2.3.2 Phase d’état
La stabilisation des traitements dopaminergiques et/ou symptomatiques permet
de diminuer les symptômes. Le patient entre dans la phase dite d’état, également
appelée phase d’accalmie ou de lune de miel (3,15). L’impact clinique des symptômes
est mineur et le traitement est adapté à la progression de la maladie (15). Cette phase
peut durer plusieurs années : elle peut concerner encore 50% des patients 2 ans après
le diagnostic selon une revue de 2010 (16).
2.2.3.3 Phase avancée
La phase avancée correspond à l’apparition des limites des traitements
dopaminergiques. Ces traitements permettent de diminuer les symptômes moteurs
même quand la maladie progresse. Cependant la majorité des patients relève une
diminution de la durée de l’efficacité du traitement dans les premières années de
thérapie (16). La diminution de la durée de l’efficacité du traitement fait apparaitre des
fluctuations des symptômes moteurs et non moteurs. On parle de phases ON, pendant
lesquelles le traitement est efficace et les fonctions sont restaurées ; et de phases
OFF, pendant lesquelles les symptômes se manifestent comme en l’absence de
traitement (3,8). L’efficacité des traitements dopaminergiques est dose dépendante.
Mais plus la dose est élevée, plus les fluctuations seront sévères et surviendront tôt.
Par exemple, une étude a décrit que dans le cas d’un traitement à des doses très
élevées, un tiers des patients pourrait expérimenter des phases OFF après 9 mois de
traitement seulement (16). Un traitement dopaminergique à des doses très élevées
cause également des dyskinésies (mouvements choréiforme ou dystoniques) (15).
Pour pallier l’apparition de ces fluctuations il est possible d’augmenter les doses, ou
encore de fractionner les prises pour prendre le traitement plus souvent. La HAS décrit
ce schéma thérapeutique de cette façon : « [un] perpétuel ajustement des doses et
des horaires de prise en fonction de chaque cas particulier, des variations de l’état
moteur du patient au fil des mois » (3).
De nouveaux symptômes moteurs et non moteurs apparaissent
progressivement dans la phase avancée. Les troubles moteurs deviennent axiaux (3) :
• Les troubles de la marche apparaissent : le freezing (réduction ou absence
temporaire de l’initiation du pas ou de la projection du corps en avant) (3,8,9) et
la festination (accélération incontrôlée liée à l’avancement trop prononcé du
centre de gravité en avant lors de la marche accompagnée du rapetissement
des pas pour garder l’équilibre latéral) (3,9).
• L’instabilité posturale citée dans les critères diagnostic se complique sous
forme de camptocormie. La posture du patient est de plus en plus en flexion de
tronc. Les membres supérieurs et inférieurs sont également fléchis (3).
• Le risque de chute est augmenté, corrélée à l’apparition des troubles de la
marche et à la complication des troubles posturaux (3).
6
• La dysarthrie hypokinétique (sous-diagnostiquée et entrainant une diminution
des capacités sociale), et les troubles de la déglutition (dysphagie) sont
également des troubles axiaux (3).
Les symptômes non-moteurs se compliquent également :
• Les troubles neurocognitifs mineurs se compliquent et d’autres fonctions
cognitives sont altérées. Dès que plus d’une fonction cognitive est touchée, on
parle de trouble neurocognitif majeur, ou de démence. Les patients dont la
rigidité musculaire est majoritaire dans les symptômes moteurs, sont plus à
risque de développer un trouble cognitif majeur, que les patients dont les
tremblements sont majoritaires. Les fonctions cognitives principalement
atteintes sont les gnosies visuelles, et la mémoire sémantique et épisodique
(8,12).
• Les dyskinésies compliquent les troubles du sommeil.
Concernant les troubles autonomiques :
• Les troubles cardiovasculaires apparaissent : Ils vont toucher jusqu’à 80% des
patients (3,12). Les périodes OFF sont associées à de l’hypertension, un rythme
cardiaque plus élevé, et une chute de tension orthostatique plus importante
qu’en période ON (12).
• Les troubles urinaires apparaissent également. Ils sont principalement
retrouvés sous forme de nocturies, d’urgenturies et de pollakiuries (12).
• Enfin, des troubles de la régulation thermique apparaissent. L’hypersudation
touche une proportion significative des patients (10).
Ces symptômes non-moteurs fluctuent de la même manière que les symptômes
moteurs. Les troubles du comportement sont particulièrement touchés par ces
fluctuations. Les autres types de symptômes non-moteurs le sont un peu moins. Il est
rare pour un patient de n’être soumis qu’aux fluctuations motrices (10,12).
Ce tableau clinique définit par l’apparition des fluctuations, des symptômes
causés par les traitements dopaminergiques, et des complications motrices et non-
motrices caractérise la phase avancée de la maladie de Parkinson. La diffusion de la
dégénérescence des circuits neuronaux et hormonaux qui sont touchés par cette
maladie rend les thérapies initiales de moins en moins efficaces. Aucun traitement
médicamenteux significativement efficace ne fait consensus pour s’adapter à cette
phase et aux suivantes, même si certaines molécules sont à l’étude (8).
2.2.3.4 Phase tardive
La phase tardive correspond au déclin moteur et non moteur des patients. Les
symptômes s’installent à demeure à mesure que l’efficacité des traitements
dopaminergiques diminue. Les symptômes moteurs axiaux, l’anxiété, les troubles
neurocognitifs, et l’apathie deviennent majoritaires (3).
La psychose parkinsonienne apparait typiquement à cette phase (8). Elle concerne
jusqu’à 40% des patients et comprend des hallucinations visuelles, qui peuvent se
compliquer en délires. Elle a longtemps été interprétée comme complication des
traitements dopaminergiques, mais il existe désormais des pistes qui relient ces
psychoses à une dégénérescence neuronale pathologique du domaine du visuel
(3,12).
7
2.3 Outils d’évaluation clinique de la maladie de Parkinson
Il existe de très nombreux outils pour quantifier la sévérité de chacun des
symptômes moteurs et non moteurs présentés ci-dessus. Cependant, pour mesurer la
sévérité de la maladie de manière globale et pour situer le patient dans les phases
citées précédemment, l’outil le plus utilisé est l’échelle de Hoehn et Yahr, qui donne
un stade de 0 à 5, de sévérité croissante. Voici les significations de chaque stade :
• Stade 0 : pas de signes parkinsoniens
• Stade 1 : signes unilatéraux n’entraînant pas de handicap dans la vie
quotidienne
• Stade 2 : signes à prédominance unilatérale entraînant un certain handicap
• Stade 3 : atteinte bilatérale avec une certaine instabilité posturale, malade
autonome
• Stade 4 : handicap sévère mais possibilités de marche, perte partielle de
l’autonomie
• Stade 5 : malade en chaise roulante ou alité, n’est plus autonome.
Les recommandations européennes de 2014 (17) lient ces stades aux phases décrites
par la HAS. La terminologie est différente mais elles décrivent la même progression
clinique :
Stades selon Hoehn Phase selon la classification de Phase selon la classification
et Yahr la HAS européenne
Stade 0 x x
Stade 1
De début et d'état Précoce
Stade 2
Stade 3
Avancée Compliquée
Stade 4
Stade 5 Tardive Tardive
Figure 1 : correspondance stades Hoehn et Yahr - phases de la HAS.
8
(en validant ou non l’initiation d’un mouvement volontaire), limbique (en modulant les
émotions) et associatif (en modulant certains aspects cognitifs). Voici une proposition
d’illustration de ce système des ganglions de la base, utilisée dans une thèse de 2016,
d’une doctorante en neuroscience (19) :
2.5 Etiologie
Le processus étiologique précis de la maladie de Parkinson ne fait pas
consensus (3). Il s’agit vraisemblablement d’une combinaison de facteurs génétiques,
environnementaux et de facteurs liés au vieillissement. Il existe une forme pseudo
monogénique qui concerne 3 à 5% des formes sporadiques et 30% des formes
familiales. Certains facteurs environnementaux sont plus fréquemment observés au
contact des personnes qui développent la maladie : certains fongicides, herbicides
produits chimiques industriels, la vie en milieu rural, l’agriculture et l’exposition à l’eau
des puits. Enfin, l’âge est un facteur de risque du déclanchement de plusieurs des
processus pathologiques de la maladie de Parkinson (3,9).
10
Une activité physique est « tout mouvement corporel produit par les muscles
squelettiques, entraînant une dépense d’énergie supérieure à celle du métabolisme
de repos ». Cette définition encadre tout mouvement, de la lecture assise à un sprint
sur 100 mètres. Le MET5 est utilisé pour décrire l’intensité d’une activité physique en
MET/minute, et peut s’exprimer en kcal/min. Un déplacement motorisé correspond à
1,5 METs. Conduire pendant 10 minutes fait dépenser 15 METS : c’est une activité
physique sédentaire. Une course à pied qui amène un athlète à plus de 90% de sa
fréquence cardiaque maximale correspond à 10 METs. Le faire pendant 10 minutes
fait dépenser 100 METs : c’est une activité d’intensité très élevée.
L’exercice physique est une catégorie d’activité physique qui a comme objectif de
maintenir ou d’améliorer, une ou plusieurs composantes de la condition physique (par
exemple la souplesse, la capacité cardio-respiratoire, la force, l’endurance
musculaire). La notion d’exercice physique correspond d’avantage aux types d’activité
physique utilisés dans la santé. Néanmoins, l’exercice physique et l’activité physique
sont couramment utilisés comme des synonymes dans la littérature (6,22). L’activité
physique est importante pour la santé humaine et sa pratique suffisante permet de
diminuer le risque de mortalité, toute cause confondue. Elle permet de diminuer les
risques de pathologies cardio vasculaire, a des effets positifs sur le statut pondéral et
sur le risque de chute. Elle a également des effets positifs sur la santé mentale
réduisant les symptômes d’anxiété et de dépression, et en diminuant le risque de
développer un trouble neurocognitifs majeur. Enfin, elle peut être prescrite en tant que
telle pour des patients atteints d’Affection de Longue Durée6 (6,23).
L’activité physique est instaurée lors de la phase de début si un symptôme moteur
persiste malgré le traitement médicamenteux. Puis elle est mise progressivement en
place à mesure que la gêne fonctionnelle réapparait, pour devenir systématique lors
de la phase avancée.
La HAS recommande différents types d’exercices physiques adaptés à différents
symptômes dans son document intitulé Maladie de Parkinson et syndromes
apparentés : techniques et modalités de la prise en charge non médicamenteuse des
troubles moteurs (24). Ces recommandations sont gradées par des niveaux de
preuve7. Elles décrivent l’efficacité de la kinésithérapie conventionnelle8 et de certains
exercices physiques spécifiques9 pour faire diminuer la sévérité des quatre catégories
de symptômes moteurs (24). Vous trouverez ci-après le tableau récapitulatif de ces
recommandations :
11
Figure 3 : récapitulatif des recommandations de pratiques d’activité physique – HAS.
12
et des traitements médicamenteux en cours ». Concernant l’anxiété elle recommande
un « Soutien psychologique (démarche psychothérapeutique et/ou travail en groupe
de parole), [des] techniques de relaxation, [une] optimisation du traitement
antiparkinsonien, et [la prise d’] anxiolytiques ». Concernant la psychose (définie dans
les recommandations internationales comme étant une complication du traitement
dopaminergique), le document produit par Parkinson Canada recommande de ne pas
la prendre en charge tant qu’elle ne gêne pas le patient et/ou son entourage. Le
document produit par la HAS recommande de diminuer progressivement, voire
d’arrêter les traitements qui provoquent cette complication. Et enfin concernant les
troubles neurocognitifs, le document produit par la HAS recommande en première
intention de rechercher puis de « Traiter toute condition qui peut causer ou aggraver
des troubles cognitifs, comme la dépression, une infection aiguë, un fécalome ou une
rétention aiguë d'urines. ». Elle recommande également de retirer tant que possible du
plan thérapeutique les traitements qui pourraient la favoriser, et qu’un traitement
spécifique peut être introduit par le neurologue.
2.7 Problématisation
2.7.1 Impact des symptômes non-moteurs sur la qualité de vie
Historiquement, le ralentissement moteur et les difficultés d’initiation motrices
sont citées comme le plus gros levier de diminution de la qualité de vie chez les
patients atteints de la maladie de Parkinson. Ce point est remis en question : une revue
de 2017 (20) qui étudie l’impact des symptômes non-moteurs de la maladie de
Parkinson sur la qualité de vie décrit que la dépression aurait plus de deux fois l’impact
des symptômes moteurs sur la qualité de vie des patients. Toujours selon cette revue,
l’apathie, la psychose, les troubles du sommeil et les troubles cardiaques ont
également un impact significatif sur la diminution de la qualité de vie.
2.7.2 Limites des recommandations actuelles
En considérant l’impact des symptômes non moteurs de la maladie de
parkinsons sur la qualité de vie des patients comme majeur, il devient crucial de
disposer d’outils efficaces pour les prendre en charge. Cependant la recherche
clinique concernant les symptômes non-moteurs est en retard par rapport à celle
concernant les symptômes moteurs. Les recommandations produites par Parkinson
Canada (4) discutent en conclusion que même si de récent progrès ont été fait, les
preuves concernant l’optimisation des traitements des symptômes non-moteurs
manquent. Ce qui amène à des recommandations de faibles niveaux. C’est un enjeu
actuel de développer la recherche concernant les outils de prise en charge des
symptômes non moteurs.
2.7.3 Problématique
Le « Guide de promotion, consultation et prescription médicale d’activité
physique et sportive pour la santé chez les adultes » produit par la HAS en 2019 (6),
décrit que l’activité physique diminue les symptômes d’anxiété et de dépression, et
qu’il diminue le risque de développer un trouble neurocognitif majeur chez une
population âgée non malade. La pratique d’activité physique encadrée par un
kinésithérapeute permet de diversifier le nombre d’acteurs de la prise en charge et
d’augmenter sa pluridisciplinarité. Cette pluridisciplinarité est une caractéristique
cruciale de la prise en charge de la maladie de Parkinson selon les recommandations
de la HAS (3). Plusieurs revues démontrent d’ailleurs qu’une prise en charge
pluridisciplinaire de la maladie de Parkinson permet d’augmenter la santé de la
13
population, et d’être plus efficace sur la qualité de vie des patients et des thérapeutes10.
Cela permet à terme d’aboutir à des prises en charge moins onéreuses, parce que
plus efficaces (25,26). De plus la pratique de l’activité physique comme traitement
aurait comme avantage de développer un outil personnel et autonomisant, en
favorisant le sentiment d’auto-efficacité des patients sur la prise en charge de leurs
symptômes. Ce point a notamment été investigué dans le cadre de douleurs
chroniques (27). Il reste encore à prouver dans le cadre pathologique de la maladie de
Parkinson.
Cependant, les recommandations de bonne pratique internationales n’abordent pas
l’activité physique comme moyen supplémentaire de diminuer la sévérité de la
dépression, de l’anxiété, de l’apathie et des troubles neurocognitifs mineurs présents
dans le cadre de la maladie de Parkinson. Elle n’est prescrite que pour prendre en
charge les symptômes moteurs. Dans ce cadre, la prescription d’activité physique ne
devient systématique qu’au sein de la phase avancée, lorsque que les symptômes
moteurs redeviennent quotidien. Avant cette phase (qui correspond au stade 3 de la
maladie selon Hoehn et Yahr), l’activité physique n’est prescrite que si un ou plusieurs
symptômes moteur persistent malgré le traitement dopaminergique. Pourtant,
l’apathie, la dépression, l’anxiété et les troubles neurocognitif mineur peuvent survenir
dès la phase de début, avant la possible réapparition des symptômes moteurs.
Dans l’objectif de déclencher la prescription d’activité physique à l’apparition de ces
symptômes non-moteurs et de ne pas attendre l’apparition ou la réapparition de
symptômes moteurs pour le faire, il est nécessaire dans un premier temps de
questionner l’efficacité de l’activité physique pour faire diminuer ces symptômes, dans
le cadre pathologique de la maladie de Parkinson.
La problématique que j’aimerais énoncer à la suite de ces constats est : L’exercice
physique permet-il – pour une population atteinte de la maladie de Parkinson à
un stade compris entre 1 et 3 selon Hoehn et Yahr – de diminuer les symptômes
de dépression et/ou d’anxiété et/ou d’apathie et/ou les troubles neurocognitifs
mineurs ?
3 Matériel et méthode
3.1 Introduction et choix des bases de données
Une revue systématique de la littérature est effectuée pour tenter de répondre à
cette problématique. Les bases de données questionnées sont PubMed, la Cochrane
Library, Science Direct, et PEDro. Aucune revue qui compare les différentes bases de
données existantes n’a été trouvée. Le choix est donc subjectif et s’est tourné vers les
bases de données les plus utilisées.
14
problématique de ce travail classés selon le modèle PICO et les mots-clés choisi pour
rechercher ces éléments dans les différentes bases de données utilisées :
éléments de la problématique mots-clés associés
Personne atteinte de la maladie de
P Parkinson à un stade 1-3 selon Hoehn et Parkinson
Yahr
"exercise" OR "exercices" OR "physical activity" OR
I Exercice physique
"physical activities"
C Contrôle
Sévérité de la dépression et/ou de "depression" OR "apathy" OR "anxiety" OR "MCI" OR
O l’apathie et/ou de l’anxiété et/ou des "mild cognitive impairment" OR "cognitive
troubles neurocognitifs mineurs impairment"
Le stade selon Hoehn et Yahr n’est pas décrit dans les mots-clés pour permettre
d’obtenir les études qui auraient fait des choix plus précis que celui de ce travail (stade
1 à 2 ou 2 à 3) dans les résultats.
Les mots clés les plus utilisés dans la littérature pour traduire « trouble
neurocognitif mineur » en anglais sont « mild cognitive impairment » ou « MCI ». Ces
deux versions sont incluses dans les mots-clés. Le mot clé « cognitive impairment »
est également inclus pour ne pas exclure les études qui utiliseraient ce mot clé des
recherches effectuées.
Pour assurer un niveau de preuve suffisant, le filtre « essais clinique » des
bases de recherches est coché lors de la recherche dès que cela est possible.
Voici l’équation de recherche proposée à PubMed le 16/09/21 pour la dernière
fois, et le nombre de résultats obtenus :
Pubmed
Recherche n° terme de la recherche nombre de résultats
#1 Parkinson 147 935
#2 exercise OR "physical activit*" OR "exerci*" 570 699
("Apathy"[Mesh] OR "apathy" OR "apath*" OR
"Depression"[Mesh] OR
"Depression/rehabilitation"[Mesh] OR "depression*" OR
"depress*" OR "Anxiety"[Mesh] OR
#3 "Anxiety/rehabilitation"[Mesh] OR "Anxiety 830 928
Disorders"[Mesh] OR "Anxiety
Disorders/rehabilitation"[Mesh] OR "anxiet*" OR "mild
cognitive impairment" OR "MCI" OR "cognitive
impairment")
#4 #1 AND #2 AND #3 516
#5 #4 + clinical trials 68
#6 #5 + 2011-2021 51
Figure 5 : équations de recherche PubMed - nombre de résultats obtenus.
15
Des MeSH Terms (mots clés suivis de l’inscription [MESH]) sont inclus dans
l’équation de recherche proposée à PubMed. Ce sont des mots clés annexés aux
articles par les documentalistes qui gèrent ce site. Ils permettent de :
• Prendre en compte automatiquement les synonymes.
• Chercher seulement des articles sur le sujet.
• Réaliser des recherches fines, en allant du général au particulier (28).
Les sigles * inclus à la fin de certains mots clés permettent sur le site de PubMed
d’inclure dans les résultats les études qui comprennent le mot jusqu’au sigle, peu
importe ce qui est présent après le sigle dans l’étude. Cela permet d’inclure le pluriel
et les possibles déclinaisons du mot qui auraient le même sens.
Voici l’équation de recherche proposée à la Cochrane Library le 16/09/21 pour
la dernière fois, et le nombre de résultats obtenus :
cochrane library - toutes les recherches concernent les catégorie trials ET in all text
Recherche n° terme de la recherche nombre de résultats
#1 Parkinson 11 639
exercise OR exercises OR "physical activity" OR "physical
#2 131 674
activities"
apathy OR "apathies" OR "depression" OR "depressed" OR
"depressing" OR "depressive" "anxiety" OR "anxieties" OR
#3 127 112
"mild cognitive impairment" OR "MCI" OR "cognitive
impairment"
#4 #1 AND #2 AND #3 295
#5 #4 + 2011-2021 259
Figure 6 : équations de recherche Cochrane Library - nombre de résultats obtenus.
16
3.3 Critères d’exclusion des études obtenues
Ces différentes recherches ont permis l’identification de 378 documents. Ils sont
ensuite rassemblés au sein d’une même base de travail créée sur Zotero. Ces
documents sont ensuite soumis à des critères d’exclusions, qui permettent d’aboutir à
l’inclusion d’articles dans la revue systématique. Un document identifié dans les
résultats est exclu si :
• Le document est un doublon.
• Le document ne concerne pas la maladie de Parkinson et une forme d’exercice
physique.
• L’effet de l’exercice physique n’est pas isolable dans le protocole expérimental
et/ou il n’est pas isolé dans les résultats du document.
• Le document n’a pas été publiée entre 2011 et 2021.
• Le score Hoehn et Yahr des participants inclus ne se situe pas entre 1 et 3
inclus.
• L’anxiété et/ou l’apathie et/ou la dépression et/ou les troubles neurocognitifs
mineurs ne sont pas des critères de jugement primaire ou secondaires isolable
dans les résultats du document.
• Le document n’est pas accessible en entier sur internet.
• Le document ne relève pas des Essais Contrôlés Randomisés (ECR).
• Le protocole pratiqué par le groupe contrôle du document ne permet pas de
conclure sur l’efficacité spécifique de l’exercice physique pratiqué.
Ces critères permettent de répondre spécifiquement à la problématique soulevée dans
le cadre conceptuel.
Pour permettre d’assurer un poids scientifique satisfaisant, la qualité méthodologique
des études incluses sera étudiée à l’aide de l’échelle méthodologique PEDro.
Cette échelle donne un score de 0 à 10 et permet d’identifier la qualité méthodologique
d’une étude.
Une étude qui obtient un score inférieur à 4, a un niveau de qualité méthodologique
« faible ». Quand le score est compris entre 4 et 6, ce niveau est « modéré ». Et t
quand le score obtenu est compris entre 6 et 10, ce niveau est « haut » (29).
Dans l’objectif de n’inclure que des études à un haut niveau de qualité méthodologique,
un document identifié dans les résultats est exclu s’il obtient un score PEDro inférieur
à 6.
17
22/09
Ces critères d’exclusions ont été appliqué aux 378 documents identifiés dans les
recherches. Voici lesDiagramme
résultats dedecette
flux application
mémoire Eki MARY dans un diagramme de
résumés
flux créé selon le modèle PRISMA :
Identification
Références identifiées
par recherche
n = 378
Sélection
Lecture du titre :
- Doublons : n = 74
- Ne concernent ni la maladie de Parkinson, ni une
forme d’exercice : n = 22
- Ne concerne pas la maladie de Parkinson : n = 48
- Ne concerne pas une forme d’exercice : n = 45
Références
sélectionnées
n = 189
Lecture de l’abstract :
Eligibilité
Références éligibles à
la lecture intégrale
n = 91
Identification :
Les recherches effectuées sur les différentes bases de données utilisées permettent
d’identifier 378 documents. Ils sont intégrés à une bibliothèque numérique sur
l’application Zotero.
18
Sélection :
La lecture du titre permet de ne sélectionner que 189 documents. Parce que 74
documents sont des doublons, 48 documents ne mentionnent pas la maladie de
Parkinson, 45 documents ne mentionnent pas d’exercice physique, et 22 documents
ne mentionnent ni la maladie de parkinson ni d’exercice physique.
Eligibilité :
La lecture des résumés des document sélectionnés permet de n’élire que 91
documents à la lecture intégrale parce que 3 documents n’ont pas été publiés ces
entre 2011 et 2021 : en 2006, 2009 et 2010, 22 documents n’incluent pas des
participants atteints à des stades compris entre 1 et 3 selon Hoehn et Yahr, 70
documents ne permettent pas de juger spécifiquement de la sévérité de la dépression
et/ou de l’anxiété et/ou de l’apathie et/ou des troubles neurocognitifs mineurs au sein
d’un critère de jugement primaire ou secondaire, et 3 documents ne permettent pas
d’isoler l’effet de l’exercice physique dans leurs protocoles expérimentaux.
Inclusion :
La lecture des documents au complet permet de n’inclure que 6 études dans la revue
systématique parce que 20 documents ne sont pas trouvables en entier sur internet,
57 documents ne sont pas des ECR, 8 documents ne font pas pratiquer un protocole
qui permet de conclure sur l’efficacité spécifique de l’exercice à leurs groupes
contrôles, et toutes les études restantes ont un score PEDro qui n’est pas inférieur à
6.
4 Résultats
Cette partie aborde différents points des études retenues. Elle présente leurs
protocoles expérimentaux et de contrôle, les populations incluses, les critères de
jugements choisis et les protocoles de mesure de ces différents critères. Puis elle
présente les résultats obtenus en appliquant leurs différents protocoles
expérimentaux.
19
4.1.1 Protocoles expérimentaux et de contrôle
Les protocoles expérimentaux d’exercices physiques et les protocoles de
contrôle que les auteurs des études incluses ont mis en place sont présentés dans ce
tableau :
Titre, auteurs et date Protocole expermimental Protocole du groupe contrôle
Cugusi et al. (30) Marche nordique : 3 scéances d'1 heure Contrôle : devaient suivre la prise en
de leçon pour apprendre la technique, charge conventionnelle
puis 2 scéances/semaine d'1h de marche
nordique, pendant 12 semaines.
Picelli et al. (31) Tapis de marche : 3 séances/semaines de Contrôle : ne devaient pas suivre
45 minutes de tapis de marche, pendant 4 d'entrainement physique, mais
semaines. devaient avoir de régulières
intéractions sociales.
Altmann et al. (32) Exercices d'aérobie : 3 séances/semaine Contrôle : continuaient leurs activités
d'exercices d'aérobie pendant 16 habituelles, ne devaient pas
semaines. 20 min au début, 45min à la fin commencer un entrainement
Etirement/exercices d'équilibre : 3 physique pendant l'étude.
séances/semaine d'étirement et
d'exercices d'équilibre pendant 16
semaines. 20 min au début, 45min à la fin
Tollar et al. (33) Exercices complexes : 5 séances/semaine Contrôle wait-list : devaient continuer
d'1h de différents exercices d'équilibre et leurs activités habituelles et attendre
de contrôle moteur en double tache, leur tour.
pendant 5 semaines.
Cyles : 5 séances/semaine d'1h de vélo
"d'intérieur", pendant 5 semaines.
Solla et al. (34) Danse sardane : 2 séances/semaine de Contrôle : ne devaient pas suivre de
90 minutes de danse sardane, sur 12 programme d'exercice, devaient
semaines. maintenir leurs activités habituelles,
et continuer leurs traitements
usuels, uniquement
De Lima et al. (35) Entrainement contre résistance: 2 pharmaceutiques.
Contrôle : devaient continuer le
séances/semaines de 30 à 40 minutes de traitement pharmaceutique standard
mouvements de base de renforcement
contre resistance, pendant 20 semaines.
20
4.1.1.2 Renforcement musculaire contre résistance
L’étude de De Lima et al. (35), expérimente l’exercice contre résistance. Les
participants sont accompagnés de spécialistes lors de la mise en place du protocole.
Le ratio de spécialiste par participants est d’un pour cinq. Le programme utilise une
combinaison de poids libres et de machines. Les séances sont constituées de 2 séries
de 8 à 12 répétitions de chacun de ces mouvements : développé couché, soulevé de
terre, tirage horizontal unilatéral, extension de cheville en position debout, et crunch
abdominaux inversés. Les participants prennent 1 à 2 minutes de repos entre chaque
série. Les charges sont légères les deux premières semaines pour apprendre à
maitriser les mouvements puis la charge utilisée pendant l’exercice augmente de 2 à
10% dès que le participant est capable de faire deux séries à la suite de 12 répétitions
avec une pleine amplitude articulaire.
4.1.1.3 Différents formats de marche
Trois groupes expérimentaux inclus pratiquent une forme de marche :
Le groupe expérimental de l’étude de Cugusi et al. (30) pratique de la marche
nordique. Ce sport, fédéré par la fédération française d’athlétisme depuis octobre
2016, est définie comme correspondant à une « pratique de marche avec des bâtons
en pleine nature » (36). Les séances du protocole sont encadrées par 3 professeurs
d’activité physique adaptée formés en marche nordique et elles se déroulent dans un
parc citadin à Cagliari, en Sardaigne. Deux associations en lien avec l’activité physique
adaptée et la marche nordique ont été consultées pour la création du protocole. Le
programme mis en place est un programme pour débutant et chaque séance
comprend un échauffement, un travail technique sur la marche nordique, un travail qui
vise à augmenter la distance parcourue et l’intensité des entrainements, et un moment
de calme pour finir. L’intensité visée varie de 60% à 80% de la réserve de fréquence
cardiaque (définie en fonction de l’âge du participant). La fréquence cardiaque est
mesurée à l’aide de montre équipées de cardiofréquencemètre de la marque Polar©.
Le groupe expérimental de l’étude de Picelli et al.
(31) expérimente la marche sur tapis de marche. Les
participants la pratiquent sur un Jog Now 500MD illustré
ci-contre. Les sessions se déroulent le lundi, le mercredi
et le vendredi et elles sont constituées de 3 parties
séparées de 5 minutes de repos. Les participants
marchent à 1,0km/h pendant 10minutes, à 1,5km/h
pendant 10 minutes et à 2,0km/h pendant 10minutes.
Enfin, un des deux groupes expérimentaux www.fitt24.com
d’Altmann et al. (32) pratique un programme dit
d’exercices aérobiques : de la marche sur tapis de marche. Les séances sont
précédées d’un échauffement à base d’étirements. Leurs durées augmentent de 5
minutes chaque semaine : elles commencent par durer 20 minutes et finissent par
durer 45 minutes. Elles sont effectuées par un entraineur formé en réanimation cardio
pulmonaire qui était à l’aise avec la maladie de Parkinson. Les participants doivent
atteinte 50% de leurs réserves cardiaques au début du protocole, ce pourcentage
augmente de 5% chaque semaine et les participants doivent atteindre 75% de leurs
réserves cardiaques à la fin du protocole. La fréquence cardiaque des participants est
mesurée à l’aide d’un cardiofréquencemètre.
21
4.1.1.4 Étirements passifs et exercices d’équilibre
Les participants du second groupe expérimental d’Altmann et al. (32) pratiquent
des étirements auto-passifs, associés à du travail de l’équilibre. Le protocole
d’étirement auto-passif est tiré d’un livret créé en 2009 par la American Parkinson
Disease Association intitulé « Be active » : ce livret est introuvable sur internet
actuellement et le détail des exercices n’est pas donné dans l’étude. Les auteurs
estiment qu’en sachant que le protocole d’étirement se fait majoritairement assis, ils
doivent l’associer à du travail de l’équilibre debout. Le protocole de travail de l’équilibre
debout n’est pas précisé non plus : il se fait sur une plateforme avec un feedback visuel
donné sur un grand écran.
Ce groupe expérimental est appelé « contact control group » par Altmann et al. (32)
Dans leur étude, les auteurs veulent comparer entre eux un groupe qui pratique un
exercice physique intense11 qu’ils décrivent comme leur groupe expérimental, avec un
groupe contrôle appelé « no contact control group »12, et un groupe « contact control
group » qui pratique l’association d’étirements de travail de l’équilibre décrit ci-dessus.
Leur point de vue est que la faible intensité de ce protocole peut servir de contrôle face
au groupe aérobie. Même s’il est peu intense, ce protocole fait pratiquer des formes
d’activité qui ont comme objectif de développer ou de maintenir au minima deux
composantes de la condition physique (l’équilibre debout et la mobilité passive). Les
formes d’activité physique pratiquées sont une forme d’exercice physique : ce
protocole est considéré comme un protocole expérimental dans ce travail.
4.1.1.5 Séquences motrices complexes
Les participants de deux groupes expérimentaux pratiquent des exercices
physiques complexes. Ces exercices demandent un contrôle moteur et des
performances de proprioceptions et d’équilibres plus avancées que ce qui est
demandé dans les autres protocoles expérimentaux. Ces deux protocoles sont
associés sous la catégorie de séquence motrice complexe.
Le premier protocole est créé par Solla et al. (34). C’est un protocole de danse
sardane, la Ballu Sardu. Cette danse se pratique habituellement en cercle ouvert ou
fermé, par couples qui se tiennent les mains par leurs paumes. La vitesse de la danse
varie selon le rythme de la musique avec une première partie lente et calme, puis une
seconde plus vivante et rythmée. La version pratiquée dans le protocole de Solla et al.
(34) est une version adaptée créée en collaboration par le master d’Activité Physique
Adaptée de l’université de Cagliari, et une association qui promeut la thérapie par
l’exercice. Chaque séance dure 90 minutes et se décline en trois parties :
• 30 minutes d’échauffement, de travail de l’équilibre, de la coordination, de la
mobilité, de la proprioception et du contrôle de la cheville, et des exercices de
respiration active.
• 50 minutes de cours de Ballu Sardu faites par un professeur de danse folk
sardane, à l’aide d’enregistrements musicaux.
• 10 minutes de longues respirations et d’étirement statiques.
Ce premier protocole est supervisé par un physiothérapeute, assisté de deux
professeurs d’activité physique adaptée.
22
Le second protocole expérimental qui est inclus dans la catégorie des séquences
motrices complexes est le groupe EXE de l’étude de Tollár et al. (33). Ce protocole
utilise les trois modules de feedback visuel du système 360 Kinect© de la Xbox 360©
(ces modulent se trouvent sur le jeu vidéo Kinect Adventures© ; Microsoft Co.,
Redwood, WA, USA). Les trois modules utilisés sont :
• Reflex Ridge : un jeu qui demande au joueur de répondre de manière réflexe à
un stimuli visuel.
• Space Pop : un jeu qui demande au joueur d’atteindre des cibles avec ses
quatre membres et son tronc.
• Just Dance : un jeu qui demande au joueur de créer et de combiner des
séquences de mouvements.
Ces modules sont pratiqués 15 minutes chacun par les participants. La session de 45
minutes de pratique est précédée de 5 minutes d’échauffement, et elle est suivie de 5
minutes de récupération puis de 5 minutes de repos. L’objectif de ce protocole est
d’améliorer le contrôle postural, l’amplitude et la stabilité de la marche, les virages, et
l’équilibre statique et dynamique des participants. Les participants pratiquent par
groupe de 4 à 8 participants, encadrés par jusqu’à 3 physiothérapeutes. La fréquence
cardiaque de chaque participant est surveillée pendant qu’il pratique à l’aide d’un
cardiofréquencemètre pour :
• Prévenir les problèmes liés à une trop forte intensité d’entrainement
• Quantifier la charge cardiopulmonaire subie par ce groupe expérimental pour
soumettre l’autre groupe expérimental de cette étude (décrit dans le paragraphe
du protocole vélo, ci-dessous) à la même charge.
Les participants doivent se situer entre 110 et 140 battements par minute (ces deux
limites sont associées à une alarme sonore de leur cardiofréquencemètre).
4.1.1.6 Vélo
Le deuxième groupe expérimental de l’étude de Tollár et al.
(33) pratique un protocole sur vélo ergomètre (image ci-contre).
Comme dans le groupe EXE de la même étude13, les participants
doivent atteindre 110 à 140 battements/minute. Le format du
protocole est également le même que celui du groupe EXE : 5
minutes d’échauffement, 45 minutes de session de vélo ergomètre, 5
minutes de récupération puis 5 minutes de repos. Pendant les 45
minutes de session de vélo ergomètre, les participants peuvent
écouter de la musique, et ils alternent entre 5 minutes de pédalage https://www.teamalex-
medical.com/velo-et-
contre résistance et 1 minute de pédalage libre. A l’inverse des ergometre/8687-velo-
ergometre-d-
objectifs du groupe EXE, l’objectif de ce groupe CYC est de maintenir appartement-
electromagnetique.html
voire d’améliorer la condition cardiopulmonaire des participants, en
minimisant le travail de la marche, des virages, et de l’équilibre statique et dynamique.
23
4.1.1.7 Calcul du volume d’exercice pratiqué dans les protocoles
Il est pertinent pour deux raisons de connaitre l’intensité et le volume d’exercices
physiques objectif demandés par semaine par les protocoles expérimentaux. Cela
permet :
• De comparer plus rapidement et plus concrètement différents protocoles
expérimentaux qui sont semblables techniquement (les trois protocoles de
marche et les deux protocoles de séquences motrices complexes).
• D’avoir un paramètre de plus à disposition pour adapter et interpréter ces
protocoles expérimentaux dans un contexte de pratique clinique.
Cette donnée n’est pas disponible dans les études incluses mais il est possible de la
calculer à l’aide du temps passé à faire de l’exercice, et de l’intensité de l’exercice
pratiqué. Cette intensité peut être décrite entre autres grâce au rythme cardiaque des
participants, au type d’exercice pratiqué, aux consignes données aux participants ou
au pourcentage pratiqué par le patient, du poids maximal qu’il peut soulever, tirer ou
pousser (%1RM). Ces données-ci sont en revanche disponibles dans les études et
permettent de calculer une estimation des METs/semaine demandé par les protocoles
à l’aide de :
• Une table de correspondance entre les indicateurs d’intensité cités
précédemment et une valeur en METs. Cette table se trouve dans le « Guide
de promotion, consultation et prescription médicale d’activité physique et
sportive pour la santé chez les adultes » de la HAS (6).
• Le temps d’exercice par semaine et le nombre de semaine que dure le
protocole. Ces données sont décrites dans les protocoles expérimentaux des
études.
Voici les intensités des exercices demandés, leurs durées de pratique par semaine,
l’équivalent de ces données en METs/semaine, et le nombre de METs dépensé si l’on
pratique l’intégralité des protocoles :
METs pour tout le
Détail du protocole METs/semaine
protocole
Cugusi et al. (30) 2h/semaine à 70% de la
720 8 640
réserve cardiaque
Picelli et al. (31) 90min/semaines d'intensité
270 1 080
faible à modérée
Altmann et al. (32) 97,5min/semaine à 62,5%
439 7 024
de la réserve cardiaque
97,5min/semaine à
243,75 3 900
intensité faible
Tollar et al. (33) 225min/semaine à intensité
1 800 10 125
élevée
225min/semaine à intensité
1 800 10 125
élevée
Solla et al. (34) 100 min/semaine à
500 6 000
intensité modérée
De Lima et al. (35) 40min/semaine d'intensité
300 6 000
élevée
24
Le MET est une unité de dépense métabolique qui est très complexe à mesurer
directement. Ces estimations sont calculées à l’aide d’indicateurs suffisamment
objectifs pour qu’elles soient tout de même pertinente à utiliser dans ce travail.
Pour se situer : les recommandations de pratique d’activité physique de la HAS
décrites dans « Guide de promotion, consultation et prescription médicale d’activité
physique et sportive pour la santé chez les adultes », sont de l’ordre de 500
METs/semaine minimum. Ces recommandations précisent également qu’il faut
favoriser une pratique une pratique adaptée aux capacités de la personne en question
au-delà de 65 ans : elle doit être majoritairement d’intensité modérée. Cela correspond
à 150 minutes d’activité physique d’intensité modérée par semaine.
4.1.2 Description des populations incluses dans les études
Les auteurs des études incluses dans ce travail n’ont pas les mêmes critères
d’inclusion concernant les populations de leurs groupes. Voici les caractéristiques
anthropologiques des participants inclus réunies dans un tableau :
Ancienneté du
Titre et auteurs n inclus = Âge en années (±) Sexe en % d'hommes Score Hoehn et Yahr (±) diagnostic en années
(±)
Cugusi et al. (30)
Contrôle : 10 Contrôle : 66.6 (7.3) Contrôle : 80 Contrôle : 2.3 (0.5) Contrôle : 7 (4)
Exp. : 10 Exp. : 68.1 (8.7) Exp. : 80 Exp. : 2.4 (0.8) Exp. : 7 (2)
Contrôle : 24 Contrôle : 67.5 (4.28) Contrôle : 54 Contrôle : 2.4 (0.51) Contrôle : 7.3 (2.21)
Exp. : 25 Exp. : 70.6 (4.10) Exp. : 44 Exp. : 2.4 (0.51) Exp. : 7.5 (2.12)
25
4.1.2.2 Sexe des participants
Les études de Altmann et al. (32), et de De Lima et al. (35) ne précisent pas le
sexe de leurs participants. Le taux d’hommes des groupes expérimentaux et de
contrôle des études de Tollár et al. (33), de Picelli et al. (31) et du groupe expérimental
de Solla et al. (34) est de 44% à 60%. Les groupes expérimental et de contrôle de
Cugusi et al. (30) et le groupe contrôle de Solla et al. (34) sortent de ce cadre : ils sont
composés respectivement de 80% et de 70% d’hommes.
4.1.2.3 Ancienneté du diagnostic et stade Hoehn et Yahr des
participants
Les études d’Altmann et al. (32) et de De Lima et al. (35) ne précisent pas
l’ancienneté du diagnostic de leurs participants et les participants aux études de
Cugusi et al. (30) et de Tollár et al. (33) ont un diagnostic qui a entre 7 ± 2 ans et 7,5
± 2,16 ans. Deux études sortent de ce cadre :
• L’étude de Picelli et al. (31) : les participants à leurs groupes expérimental
et de contrôle ont un diagnostic qui a respectivement 11,2 ± 5,6 ans et 10,8
± 4,1 ans.
• L’étude de Solla et al. (34) : les participants à leurs groupes expérimental et
de contrôle ont un diagnostic qui a respectivement 4,4 ± 4,5 ans et 5 ± 2,9
ans.
Les stades de la maladie selon Hoehn et Yahr des participants à l’étude de
Picelli et al. (31) sont les seuls à ne pas être accessibles (ils sont légèrement au-
dessus de 2 pour tous les autres groupes).
4.1.3 Critères de jugement et protocole de mesure
Les études incluses ne mesurent pas toutes chacun des critères de jugement
nommés dans la problématique. Voici ceux que chacune d’entre elles a abordé ainsi
que les échelles utilisées par les auteurs :
temporalité des contexte des
Titre et auteurs Dépréssion Anxiété Apathie Troubles cognitifs
mesures mesures
Beck Depression Inventory Beck Anxiety Inventory Apathy Evaluation Scale Mattis Dementia Rating
Avant et après l'intervention *
II (BDI II) (BAI) (AES) Scale (MDRS)
26
dans la recherche. Une revue de 2013 (37) décrit qu’elle avait été utilisée plus de 7000
fois. Le Beck Depression Inventory II (BDI II) est une mise à jour de 1996 du premier.
Il ajoute des variantes de certaines phrases de réponse du BDI pour permettre
d’ajouter des composantes psychologiques et somatiques aux signes proposés. La
Hamilton Depression Rating Scale (HDRS) est également un auto-questionnaire qui a
été créé en 1960 par Hamilton. Il est composé de 17 items auxquels il est possible de
répondre de quatre façons différentes. Le nombre de point que donnent la réponse
cochée est croissant de zéro à quatre points maximums, qui correspondent à une
intensité croissante pour le signe clinique qui est étudié à chaque question.
Le Beck Anxiety Inventory (BAI) est un auto-questionnaire qui a été finalisé en
1993 par Beck et Steer. Il comprend 21 items auxquels il est possible de répondre de
quatre façons différentes. Ces réponses valent de zéro à trois points pour une intensité
croissante des symptômes d’anxiété.
Le Starkstein Apathy Scale (SAS) est un auto-questionnaire qui a été créé en
1992 par Starkstein et al. Il comprend 14 items auxquels il est possible de répondre
de 4 façons différentes. Ces quatre réponses valent de zéro à trois points pour une
intensité croissante des symptômes d’apathie. L’Apathy Evaluation Scale (AES) a été
créée en 1991 par Marin et al. C’est un questionnaire qui peut être rempli par
l’entourage, un professionnel de la santé, et le patient lui-même (ce qui est le cas dans
l’étude d’Altmann et al. (32)). Il comprend 18 items auxquels il est possible de répondre
de 4 façons différentes qui valent de 1 à 4 points, pour une sévérité décroissante des
symptômes apathiques (4 étant la réponse d’un individu sain).
La Frontal Assessment Battery (FAB) a été développé en 2010 par Dubois. Le
remplissage de cette échelle doit être fait par un thérapeute pour permettre de mesurer
les performances executives d’un individu. Elle est composée de six tests tous notés
de zéro à trois pour une sévérité décroissante des troubles dysexécutifs. La Mattis
Dementia Rating Scale (MDRS) est une échelle crée en 1988 par Mattis. Elle est
divisée en cinq sous-échelles qui mesurent l’attention, l’initiation, la construction, la
conceptualisation et la mémoire. Le score obtenu va de 0 à 144 pour une sévérité
décroissante des performances neurocognitives. La Montreal Cognitive Assessment
(MoCA) a été créé en 1996 par Nasreddine. C’est une échelle de 30 évaluations
notées sur 1 points qui permettent de mesurer la sévérité des troubles neurocognitifs.
Le BDI II, la SAS et la MDRS ne sont pas disponibles gratuitement sur internet.
Le BDI, la HDRS, le BAI, l’AES, la FAB et la MoCA sont disponibles en annexe 1 à 6
(page IX à XIX).
27
Présence du calcul de la taille
Type de taille de l'effet calculée
de l'effet
Cugusi et al. (30) * *
Le premier type s’attache aux tailles de l’effet basées sur la « variance expliquée » :
elles « estiment la quantité de variance au sein d'une expérience qui est “expliquée”
[…] par le modèle de l'expérience » (38). L’indicateur le plus connu de ce type de taille
de l’effet et le r de Pearson et η² est analogue au r² de Pearson. Il se calcule de cette
façon :
NB : SS = variance expliquée
Le pη² utilisé par Tollár et al. (33) multiplie le p à Eta au carré et je n’ai pas trouvé de
façon justifiée d’interpréter pη². Comme toutes les tailles de l’effet, plus elle est grande,
plus la significativité clinique de l’efficacité du protocole est grande.
Le second type correspond aux tailles de l’effet basées sur les différences entre les
moyennes. Il inclue dans les écarts-types des deux groupes dans son calcul, en plus
des moyennes. L’objectif est de constater le chevauchement des écarts types des
deux populations en plus d’en comparer les moyennes. Si les écarts types sont
suffisamment restreints dans les deux groupes et qu’ils se chevauchent suffisamment
peu, la significativité clinique de l’efficacité du protocole est augmentée. Les deux
indicateurs de ce type de taille de l’effet qui sont utilisés ici sont le d de Cohen et le g
de Hedges. Ils sont très semblables et se basent sur ce calcul (38) :
28
Figure 14 : modèle d’interprétation du d de Cohen et du g de Hedges.
Ces données viennent soit des tableaux de résultats des études quand elles y sont
précisées, soit de la description des résultats par les auteurs. Quand la valeur p est
donnée dans l’étude, sa valeur est inscrite au centre de la case, et quand la taille de
l’effet est donnée elle est inscrite sous la valeur du p.
14 ES : Effect size
29
4.2.3 Dépression
Groupe experimental groupe contrôle intergroupe
Cugusi et al. (30)
p<0.005 p<0.005
4.2.4 Anxiété
Groupe experimental groupe contrôle intergroupe
Etirements et équilibre
4.2.5 Apathie
Groupe experimental groupe contrôle intergroupe
Etirements et équilibre
30
4.2.6 Troubles neurocognitifs mineurs
Groupe experimental groupe contrôle intergroupe
Etirements et équilibre
• Une pratique sur tapis de marche à une intensité intermédiaire : environ 439
METs/semaine sur 97,5 minutes, pendant 16 semaines, parait efficace pour
diminuer spécifiquement la sévérité de la dépression, mais ne parait pas
franchement efficace pour diminuer la sévérité de l’anxiété, de l’apathie, et
des troubles neurocognitifs mineurs (Altmann et al. (32)).
31
(danse, mouvements reflexes, équilibre dynamique) semblent pertinentes pour
diminuer la sévérité de plusieurs des symptômes étudiés :
• Une pratique à intensité très élevée : environ 1800 METs/semaine sur 225
minutes, pendant 5 semaine, parait efficace pour diminuer spécifiquement la
sévérité de la dépression (Tollár et al. (33)).
• Une pratique à intensité modérée : environ 500 METs/semaine sur 100 minutes,
pendant 12 semaines, parait efficace pour diminuer spécifiquement la sévérité
de la dépression, de l’apathie et des troubles cognitifs légers (Solla et al. (34)).
5 Discussion
5.1 Éléments d’interprétation des résultats
Ces résultats peuvent être nuancés par différents points : la qualité
méthodologique des études, la pertinence du protocole expérimental utilisé, la
pertinence des populations incluses dans les différentes études, et les données de
significativité clinique mesurées par les auteurs.
5.1.1 Analyse méthodologique
Les études incluses ont un score PEDro moyen de 7,67/10. Voici les points
méthodologiques qui ont fait baisser d’un point chacun la note des études qui n’ont
pas le maximum :
32
Score pedro Erreur
Cugusi et al. (30) L'aveuglement ou non du ou
des examinateurs n'a pas été
7/10 précisé. Ils n'ont par défaut pas
été aveuglés du groupe qu'ils
examinaient
Picelli et al. (31)
8/10 *
33
sachant que les examinateurs de ces résultats ne sont pas aveuglés du groupe qu’ils
examinent. De même, les résultats qu’Altmann et al. (32) mesurent sur la dépression,
l’apathie, l’anxiété et les troubles neurocognitifs peuvent être nuancés par le fait que
seulement 81% des patients inclus dans leurs protocoles expérimentaux sont inclus
dans les résultats.
5.1.2 Populations représentées
5.1.2.1 Taille des échantillons
Un échantillon dans une étude doit théoriquement être suffisamment grand pour
représenter la population générale qu’il veut représenter. La taille de l’échantillon doit
au mieux être calculée au préalable pour s’assurer une puissance suffisante : seul
Tollár et al. (33) et Solla et al. (34) l’ont fait parmi les études incluses :
34
et 71,7 ± 7,2 ans pour les plus âgés. Pourtant, Altmann et al. (32) calculent que les
participants des groupes expérimentaux ont un âge semblable aux participants du
groupe contrôle (p=0,37) : cette supposée différence d’âge n’est pas significative. De
plus leurs niveaux d’atteintes (décrites avec le score Hoehn et Yahr) se situent dans
la moyenne de ceux des autres participants.
Il aurait néanmoins été intéressant de questionner une tendance à une réponse
différente à l’exercice physique en fonction de l’âge. Il est impossible de le faire avec
une seule étude : cela pourrait être investigué avec un autre format de revue.
5.1.2.3 Sexe des participants
La population générale des malades de Parkinson est composée à 60%
d’hommes (7). Les participants au groupe CYC de Tollár et al. (33), et aux études de
Cugusi et al. (30) et de Solla et al. (34) sont respectivement composés à 44%, à 80%
et à 70% d’hommes. Il n’est pas mention de différences dans la prise en charge de la
maladie de Parkinson entre les hommes et les femmes dans les recommandations
internationales de prises en charge, mais le « Guide de promotion, consultation et
prescription médicale d’activité physique et sportive pour la santé chez les adultes »
(6) précise qu’il existe des différences d’abord et de pratique de l’activité physique en
fonction du sexe. Dans le cas où ce paramètre importe en réalité, les résultats que
Tollár et al. (33), Cugusi et al. (30) et Solla et al. (34) mesurent peuvent être plus
difficiles à généraliser parce qu’ayant un taux d’homme différent de celui de la
population générale des malades de Parkinson.
Cet impact théorique du sexe sur la réponse à l’exercice physique dans la
maladie de Parkinson pourrait faire l’objet d’une autre revue de la littérature.
5.1.2.4 Stade Hoehn et Yahr et ancienneté du diagnostic des
participants
Le score Hoehn et Yahr des participants de l’étude de Picelli et al. (31) n’est
pas disponible, mais les critères d’inclusion des participants de cette étude demandent
qu’il soit de 3. L’ancienneté du diagnostic des participants à cette étude est également
plus élevée que celle des participants aux autres études. Mais en ayant un score de 3
selon Hoehn et Yahr, ces participants entrent dans le cadre posé par le processus de
problématisation de cette revue de la littérature : leurs résultats peuvent être
interprétés aux côtés des autres. De la même manière, même si l’ancienneté du
diagnostic des participants à l’étude d’Altmann et al. (32) et de De Lima et al. (35) n’est
pas disponible, leurs atteintes selon Hoehn et Yahr correspondent également au cadre
posé par le processus de problématisation de cette revue. Les résultats obtenus par
ces auteurs sont interprétables de la même manière que les autres.
5.1.3 Protocoles expérimentaux
5.1.3.1 Renforcement musculaire
De Lima et al. (35) tentent de quantifier l’efficacité du renforcement musculaire
contre résistance pour diminuer la sévérité de la dépression dans la population qui
intéresse ce travail. Ils font pratiquer 5 exercices de renforcement musculaire contre
résistance à leurs participants : le développé couché, le soulevé de terre, le tirage
horizontal, les extensions de cheville debout, et les crunch inversés.
Le choix des deux derniers mouvements peut être critiqué. Les trois premiers
mouvements pratiqués sont des mouvements polyarticulaires qui permettent de
recruter les plus grands ensembles de groupes musculaires (39). Ils sont à la base du
renforcement contre résistance. A ce type d’exercices s’ajoutent des exercices
35
spécifiques qui n’impliquent qu’un nombre limité d’articulations et qui ne répondent
qu’à une faiblesse ciblée de ces mouvements-là. Les déficits des grands droits et du
triceps sural ne sont pas spécifiquement décrits dans la symptomatologie de la
maladie de Parkinson. Il est probable que les extensions de cheville debout et les
crunch inversés ne soient spécifiquement indiqués que pour une faible proportion des
malades de Parkinson. Dans un objectif d’applicabilité clinique de cette étude, il aurait
peut-être été plus pertinent de ne pas inclure des mouvements spécifiques et d’inclure
d’autres mouvements significativement polyarticulaires comme le squat, grand absent
de ce protocole.
5.1.3.2 Différents protocoles de marche
Les trois protocoles de marche de ce travail sont techniquement semblables.
Cugusi et al. (30) font pratiquer la marche nordique, et Picelli et al. (31) et Altmann et
al. (32) font pratiquer la marche sur tapis de marche. Les différences majeures entre
ces trois protocoles sont leur volume et leur intensité :
METs pour tout le
Détail du protocole METs/semaine
protocole
Cugusi et al. (30) 2h/semaine à 70% de la réserve
720 8 640
cardiaque
Picelli et al. (31) 90min/semaines d'intensité faible à
270 1 080
modérée
Altmann et al. (32) 97,5min/semaine à 62,5% de la
439 7 024
Exercices aérobie réserve cardiaque
Les trois protocoles ont des intensités et des volumes d’exercice par semaine
relativement différents. Cela est intéressant pour l’applicabilité clinique de ces études :
nous avons l’exemple d’un protocole relativement intense16 qui parait efficace pour
diminuer la sévérité la dépression17 et de l’apathie18 (Cugusi et al. (30)). Nous avons
l’exemple d’un protocole relativement léger 19 qui parait efficace pour diminuer la
sévérité de la dépression 20 et des troubles neurocognitifs mineurs 21 . Nous avons
l’exemple d’un protocole intermédiaire22 qui parait efficace pour diminuer la sévérité
de la dépression23 mais pas de l’anxiété, de l’apathie ou des troubles neurocognitifs
mineurs. Cependant, nous ne disposons que d’un ECR par catégorie d’intensité et de
volume, et ces ECR ne choisissent pas toujours les mêmes critères de jugement : il
est difficile d’interpréter ces études côte à côte et cette individualisation fait baisser le
poids scientifique des conclusions que l’on peut tirer.
5.1.3.3 Protocole d’étirements et de travail de l’équilibre
Le fait de ne pas disposer des protocoles précis d’étirements et de travail de
l’équilibre proposés par Altmann et al. (32) rend très difficile l’interprétation et
l’applicabilité clinique de cette étude. Nous ne savons pas de quoi les auteurs parlent
lorsqu’ils mesurent et discutent l’efficacité de ces protocoles sur la sévérité de la
dépression, de l’apathie, de l’anxiété et des troubles neurocognitifs.
36
5.1.3.4 Séquences motrices complexes
Les exercices que Tollár et al. (33) mettent en place dans leur protocole EXE
font pratiquer de la coordination visuomotrice, de l’équilibre et du contrôle moteur des
membres. Ce protocole est complet et permet de proposer des éléments de réponse
applicables à la question de l’efficacité de séquences motrices complexes sur la
dépression. Il est cependant important de notifier que c’est un protocole d’une intensité
très élevée (1800 METs/semaine) alors que la HAS recommande de ne pas pratiquer
d’activités physiques au-delà de modérées pour les personnes âgées à risque. Il sera
probablement peu courant d’effectuer ce type de protocole tant un si fort taux
d’encadrement24 parait peu aisé à mobiliser dans la pratique courante.
Le protocole de danse sardane de Solla et al. (34) est aussi complet. Il demande plus
de coordination sono-motrice que le premier et aborde également un aspect
psychosocial intéressant dans notre cas : « la danse offre une expérience
multisensorielle et est donc plus qu'un ensemble de mouvements isolés animés par la
musique, car cette activité implique non seulement des domaines physiques mais
également des aspects émotionnels, cognitifs, culturels et socio-ethno-choréiques »
(34). Il est cependant bien moins intense que le protocole EXE de Tollár et al. (33) :
500 METs/semaine.
Ces protocoles sont relativement semblables techniquement mais soulèvent la même
problématique que dans le cas des protocoles de marche : leur intensité et leur volume
sont très différents et il est compliqué de les interpréter côte à côte.
5.1.3.5 Vélo
Le protocole CYC de Tollár et al. (33) est très intense (1800 METs/semaine). Il
permet certes de mesurer l’efficacité d’un exercice intense mais peu complexe, sur la
dépression. Comme le protocole EXE de la même étude, ce protocole est difficile à
appliquer cliniquement car très gourmand en accompagnant pour une sécurité
suffisante.
5.1.4 Protocoles de mesure
5.1.4.1 Dépression
Le Beck Depression Inventory est utilisé par Picelli et al. (31) et Tollár et al. (33)
pour mesurer la sévérité de la dépression de leurs participants. Cet auto-questionnaire
présente une bonne cohérence interne25 et une validité de convergence de modérée
à bonne26 (40). Le Beck Depression Inventory II utilisé par Cugusi et al. (30), Altmann
et al. (32), et Tollár et al. (33) présente également une bonne cohérence interne27, et
une validité de convergence de modérée à bonne (quoique légèrement supérieure à
celle de la première version28) (37). La Hamilton Depression Rating Scale, utilisé par
De Lima et al. (35) présente une cohérence interne acceptable29, et une validité de
convergence cohérente30.
Les trois échelles utilisées pour mesurer la sévérité de la dépression des
participants aux études incluses ont des caractéristiques métriques satisfaisantes : on
37
peut considérer que les résultats avancés par les auteurs correspondent
significativement à la situation clinique des participants.
5.1.4.2 Anxiété
Le Beck Anxiety Inventory utilisé par Altmann et al. (32) présente une très bonne
cohérence interne31 et une validité de convergence satisfaisante32 (41). Ces données
sont satisfaisantes et permettent d’interpréter la mesure de la sévérité de l’anxiété des
participants à l’étude d’Altmann et al. (32) comme correspondant significativement à
leur situation clinique.
5.1.4.3 Échelles de mesure de l’apathie
La Starkstein Apathy Scale utilisée par Cugusi et al. (30), et Solla et al. (34)
présente une cohérence bonne interne33. Sa validité de convergence est très bonne
selon une étude : les scores obtenus sont corrélés à un diagnostic positif ou négatif
d’apathie faits par un psychiatre34 (42). La Apathy Evaluation Scale présente une très
bonne cohérence interne (α = 0,86 à 0,94) et une validité de convergence modérée à
bonne (0,43 à 0,72) (43).
Ces deux échelles sont satisfaisantes et nous pouvons considérer ici que les
résultats avancés par Cugusi et al. (30), Solla et al. (34), et Altmann et al. (32)
correspondent à la situation clinique de leurs participants.
5.1.4.4 Echelles de mesure des troubles cognitifs
Le Frontal Assessment Battery utilisé par Picelli et al. (31) dans leur étude
présente une cohérence interne modérée35 et une très bonne validité de convergence
selon une étude de 2019 (44) : les scores obtenus selon cette échelle sont corrélés à
la présence ou non de troubles neurocognitifs 36. La Mattis Dementia Rating Scale
utilisée par Altmann et al. (32) présente une très bonne cohérence interne37 (45), et
une très bonne validité de convergence selon une étude de 2008 qui corrèle le score
obtenu par un malade de Parkinson diagnostiqué dément, et non dément38 (46). Et
enfin, le Montreal Cognitive Assessment utilisé par Solla et al. (34) présente une
cohérence modérée à bonne 39 et une revue de 2018 (47) lui présente une bonne
validité de convergence.
Comme pour les autres critères de jugement, ces échelles ont des propriétés
psychométriques satisfaisantes. Les mesures effectuées dans les études de Picelli et
al. (31), Altmann et al. (32), et Solla et al. (34) sont considérées ici comme représentant
la situation clinique de des participants.
5.1.4.5 Temporalité et contexte de mesures utilisés par les
auteurs
Toutes les études effectuent leurs mesures avant et après leurs protocoles. Le
contexte ON ou OFF des mesures n’est en revanche précisé que par Cugusi et al.
(30), Tollár et al. (33), et Solla et al. (34) qui les ont faites pendant les phases ON.
Dans le cas où les auteurs, qui n’ont pas précisé ce point, n’ont pas normalisé ce
31 α = 0,90 à 0,94
32 0,47 à 0,81
33 α = 0,69 à 0,76
34 p<0,001
35 α = 0.61
36 p<0,001
37 0,9 selon la formule de Rula
38 p<0,001
39 α = 0,66 à 0,79
38
paramètre, cela rend plus compliqué l’interprétation de leurs résultats. En effet, les
symptômes non-moteurs étudiés sont sensibles aux fluctuation ON/OFF (comme
décrit dans le cadre conceptuel), et les résultats obtenus aux échelles pourraient varier
significativement en fonction de la phase ON ou OFF du participant.
5.1.5 Analyse statistique des résultats
Les auteurs décrivent l’efficacité statistique de leurs protocoles soit dans leurs
tableaux, soit dans la présentation écrite de leurs résultats. Cette donnée est
systématiquement accessible et permet de consulter facilement les résultats des
études. La taille de l’effet des protocoles expérimentaux n’est en revanche mesurée ni
par Altmann et al. (32) ni par Cugusi et al. (30), et je n’ai pas trouvé de moyen justifié
d’interpréter l’unité de taille de l’effet utilisée par Tollár et al. (33) Cela complique
l’interprétation clinique de leurs résultats statistiques.
39
5.1.6 Synthèse imagée des résultats et de la discussion
5.1.6.1 Dépression
Points à retenir pour
Protocole expérimentaux Groupe experimental Groupe contrôle Intergroupe
nuancer les résultats
Cugusi et al. (30) Marche nordique : 3 scéances Examinateurs non aveuglés
d'1 heure de leçon pour Taille de l'échantillon non
apprendre la technique, puis 2 calculée
scéances/semaine d'1h de
p<0.005 p<0.005 Taille de l'effet non calculée
marche nordique, pendant 12
semaines.
Picelli et al. (31) Tapis de marche : 3 Taille de l'échantillon non
séances/semaines de 45 p=0,009 caclulée
minutes de tapis de marche,
p=0,012 p=0,914 Contexte ON/OFF des
ES=-0,61
pendant 4 semaines. mesures non précisé
Altmann et al. (32) Exercices d'aérobie : 3 Seulement 81% des
séances/semaine d'exercices participants inclus dans les
Exercices aérobie
d'aérobie pendant 16 p>0,3 protocoles sont inclus dans
semaines. 20 min au début, les résultats
45min à la fin
CON vs. Ex. aérob., Etirr. Taille de l'échantillon non
p=0,012 Equil. caculée
Etirement/exercices d'équilibre :
3 séances/semaine d'étirement p=0,003 Taille de l'effet non calculée
et d'exercices d'équilibre Contexte ON/OFF des
Etirements et équilibre p>0,3
pendant 16 semaines. 20 min mesures non précisé
au début, 45min à la fin
Tollar et al. (33) Exercices complexes : 5 Unité de la taille de l'effet non
séances/semaine d'1h de interprétable
EXE
différents exercices d'équilibre et
de contrôle moteur en double
tache, pendant 5 semaines.
CON vs. EXE, CYC
p=0,001
Cyles : 5 séances/semaine d'1h
de vélo "d'intérieur", pendant 5 ES=0,20
CYC semaines.
5.1.6.2 Anxiété
Points à retenir pour
Protocole expérimentaux Groupe experimental Groupe contrôle Intergroupe
nuancer les résultats
Altmann et al. (32) Exercices d'aérobie : 3 Seulement 81% des
séances/semaine d'exercices participants inclus dans les
Exercices aérobie
d'aérobie pendant 16 protocoles sont inclus dans
semaines. 20 min au début, les résultats
45min à la fin Taille de l'échantillon non
caculée
Etirement/exercices d'équilibre : Taille de l'effet non calculée
3 séances/semaine d'étirement Contexte ON/OFF des
Etirements et équilibre et d'exercices d'équilibre mesures non précisé
pendant 16 semaines. 20 min
au début, 45min à la fin
5.1.6.3 Apathie
Points à retenir pour
Protocole expérimentaux Groupe experimental Groupe contrôle Intergroupe
nuancer les résultats
Cugusi et al. (30) Marche nordique : 3 scéances Examinateurs non aveuglés
d'1 heure de leçon pour Taille de l'échantillon non
apprendre la technique, puis 2 calculée
p<0.005 p<0,05 p<0.0005
scéances/semaine d'1h de Taille de l'effet non calculée
marche nordique, pendant 12
semaines.
Altmann et al. (32) Exercices d'aérobie : 3 Seulement 81% des
séances/semaine d'exercices participants inclus dans les
Exercices aérobie
d'aérobie pendant 16 protocoles sont inclus dans
semaines. 20 min au début, les résultats
45min à la fin Taille de l'échantillon non
Etirement/exercices d'équilibre : caculée
3 séances/semaine d'étirement Taille de l'effet non calculée
Etirements et équilibre et d'exercices d'équilibre Contexte ON/OFF des
pendant 16 semaines. 20 min mesures non précisé
au début, 45min à la fin
Solla et al. (34) Danse sardane : 2
séances/semaine de 90 minutes
de danse sardane, sur 12 p=0,016
p=0,276 p=0,018
semaines. ES=1,24
40
5.1.6.4 Troubles neurocognitifs mineurs
Points à retenir pour
Protocole expérimentaux Groupe experimental Groupe contrôle Intergroupe
nuancer les résultats
Picelli et al. (31) Tapis de marche : 3 Taille de l'échantillon non
séances/semaines de 45 p=0,005 caclulée
p=0,011 p=0,705
minutes de tapis de marche, ES=0,63 Contexte ON/OFF des
pendant 4 semaines. mesures non précisé
Altmann et al. (32) Exercices d'aérobie : 3 Seulement 81% des
séances/semaine d'exercices participants inclus dans les
Exercices aérobie
d'aérobie pendant 16 protocoles sont inclus dans
semaines. 20 min au début, les résultats
45min à la fin Taille de l'échantillon non
Etirement/exercices d'équilibre : caculée
3 séances/semaine d'étirement Taille de l'effet non calculée
Etirements et équilibre et d'exercices d'équilibre Contexte ON/OFF des
pendant 16 semaines. 20 min mesures non précisé
au début, 45min à la fin
Solla et al. (34) Danse sardane : 2
séances/semaine de 90 minutes
de danse sardane, sur 12 p=0,012
p=0,006 p=0,363
semaines. ES=1,31
Figure 26 : résultats et éléments d'interprétation des études concernant les troubles neurocognitifs
mineurs.
41
Enfin, la sévérité des troubles neurocognitifs mineurs semble être diminuée par la
pratique de la marche sur tapis de marche à une intensité relativement faible (31) et
par la pratique de séquences motrices complexes à une intensité modérée (34), mais
elle ne semble être diminuée ni par la pratique de la marche sur tapis de marche à une
intensité modérée (32), ni par la pratique d’étirements auto-passifs associés à du
travail de l’équilibre à une intensité faible (32).
La seule étude incluse qui juge la sévérité de l’anxiété de ses participants conclue
que ses protocoles expérimentaux sont inefficaces pour faire diminuer sa sévérité. A
ce jour, la littérature ne supporte pas que l’exercice physique soit efficace pour
diminuer la sévérité de l’anxiété chez une personne atteinte de la maladie de Parkinson
à un stade compris entre 1 et 3 selon Hoehn et Yahr. Le nombre d’études primaires
est cependant trop faible pour pouvoir tirer des conclusions.
Pour interpréter ces résultats, il faut prendre en compte que les études qui les
mesurent présentent plusieurs biais. Notamment certains biais méthodologiques, des
biais dans les calculs de significativité clinique (échantillons peu puissants par manque
de calcul de la taille de l’échantillon au préalable, manque de calcul de la taille de
l’effet), dans la création de leurs protocoles expérimentaux avec d’une part des
protocoles parfois peu adaptés à la pratique libérale d’un masseur-kinésithérapeute
seul et d’autre part des choix d’exercices plutôt spécifiques qui sont difficiles à
généraliser. Plusieurs études proposent des protocoles semblables techniquement, de
marche d’une part, et de séquences motrices complexe d’autre part. Cela devrait
permettre d’augmenter le poids scientifique des conclusions que l’on pourrait tirer mais
ces protocoles diffèrent significativement au niveau de leur intensité et de du volume
d’exercice qu’ils demandent. Ces études ne s’intéressent pas non plus
systématiquement aux mêmes critères de jugement. Elles sont finalement difficiles à
interpréter côte à côte.
Ce travail présente lui aussi des limites internes, qui s’ajoutent aux biais des
études incluses.
42
5.3 Limites internes de cette revue de la littérature
5.3.1 Qualité méthodologique
La qualité méthodologique d’une revue systématique peut être investiguée à
l’aide de la traduction française de l’échelle PRISMA (48). Cette échelle comporte 27
items répartis en 7 sections : l’analyse du titre, du résumé, de l’introduction, de la
méthode, des résultats, de la discussion et du financement d’une revue.
Les items faisant référence à une revue avec méta analyse ne sont pas validés (les
items 14 16 21 et 23 de la partie méthode et résultats). Ce travail ne s’appuie ni sur un
protocole de revue pré existant, ni sur un protocole précis d’extraction des données.
Enfin, le risque de biais transversal aux études n’est pas abordé (items 5 10 15 et 22).
La question du financement n’a pas encore été abordée mais ce travail étant réalisé
dans le cadre de l’obtention du Diplôme d’Etat de Masseur-Kinésithérapeute, il ne
dispose d’aucun financement.
Le score obtenu est de 19/27 mais il n’est donné qu’à titre indicatif. Les limites
méthodologiques de ce travail sont principalement dues au fait qu’il ne fait pas de méta
analyse des résultats des études incluses.
5.3.2 Construction de l’étude
Choisir quatre critères de jugement différents pose problème dans le processus
de problématisation de ce travail. La qualité de celui-ci a forcément été altérée étant
donné que son format était cadré. Le critère des troubles neurocognitifs mineurs aurait
pu être abordé plus précisément : les troubles dysexécutifs présents dans la
population étudiée dans ce travail sont complexes et nombreux. Ils auraient pu être
abordé individuellement dans le cadre conceptuel, et dans la revue systématique en
précisant d’avantage les mots-clés, et les critères d’exclusion d’études concernant les
échelles utilisées. Les études qui n’utilisaient pas une échelle qui permettait d’attribuer
un score général sur les fonctions neurocognitives des participants étaient exclues,
alors qu’elles utilisaient parfois des échelles qui permettaient de juger individuellement
des fonctions exécutives des participants. Ces études-ci pourraient apporter des
réponses plus précises concernant les troubles neurocognitifs mineurs que ce que
propose ce travail.
Concernant le choix des mots clés, n’utiliser que le terme « exercise » pour faire
référence à tout type d’exercice physique donne un nombre très conséquent de
résultats. 67 études identifiées n’incluaient pas l’exercice physique dans leurs
problématiques. Il aurait été plus performant d’aborder dans le cadre conceptuel une
liste la plus exhaustive possible d’exercices physique cités pour ce type de travail, pour
diminuer l’impact du processus d’inclusion d’articles qui est la plus grosse source de
biais de ce travail. En effet :
• Même si ce processus a été réalisé de manière tout à fait sérieuse, l’exclusion
d’articles à l’aide de la lecture du titre reste significativement subjective.
• Même si je n’ai aucun mal à lire l’anglais et que je me suis aidé d’outils de
traductions lorsque je manquais de vocabulaire, je considère que la barrière de
la langue a nécessairement biaisé l’exclusion d’article lors de la lecture des
abstracts.
• Concernant les études que je n’ai pas trouvées entières, il aurait été pertinent
de contacter systématiquement les auteurs, et/ou d’autres sources telles que
les bibliothèques, universitaires ou non, etc.
43
Concernant l’analyse méthodologique des études incluses, comme nous l’avons vu
dans la partie discussion de ce travail, l’échelle PEDro a des limites dans
l’interprétation d’études qui font intervenir de l’activité physique : deux points sur dix
ne sont pas possibles à obtenir. Il aurait été pertinent de chercher une échelle plus
adaptée qui aurait peut-être pu permettre d’avoir une idée plus précise de la qualité
méthodologique des études incluses.
41
La puissance d’un ECR dépend entre autres de la puissance des échantillons inclus et de leur rigueur
méthodologique
44
d’inclusion de ce travail et qui n’ont pas été retenues parce que deux n’étaient pas des
ECR, trois ne faisaient pas du stade de la maladie un critère d’inclusion, une ne mettait
pas en place de vrai groupe contrôle, et une ne correspondait pas aux dates de
publications demandées dans ce travail. Cependant, un ECR de 2019 qui est inclus
dans la revue de Mele et al. (53) de 2021 aurait pu être utilisé dans ce travail. Il a été
exclu lors de la lecture du titre parce que ce dernier ne faisant pas paraitre que l’article
allait mesurer des critères de jugement cliniques : Exercise Increases Caudate
Dopamine Release and Ventral Striatal Activation in Parkinson’s Disease (Sacheli et
al. (54)).
Concernant la dépression, 5 revues se démarquent ces 10 dernières années :
la revue de Cusso et al. (52) citée juste avant, s’intéresse également à la dépression,
une revue de Wu et al. (55), de Lamotte et al. (56), de Song et al. (57), et de Jin et al.
(58), respectivement de 2017, 2015, 2017 et 2019. Ces revues s’appuient sur 43
études différentes. Les études d’Altmann et al. (32) et de Cugusi et al. (30) qui sont
incluses dans ce travail sont également utilisées par ces auteurs. Parmi les autres
études, 22 ont été identifiées puis exclues parce qu’elles ne correspondaient pas aux
dates choisies pour ce travail, 3 parce qu’elles n’utilisaient pas de vrai groupe contrôle,
5 parce qu’elles n’étaient pas des ECR, 5 parce qu’elles n’utilisaient pas les critères
d’inclusion voulus pour ce travail, 5 parce qu’elles n’étaient pas disponibles en entier,
et une parce que l’effet de l’exercice physique pratiqué dans le protocole n’est pas
isolable dans les résultats. Ces auteurs concluent que certaines formes d’exercices
physique sont efficaces pour diminuer la sévérité de la dépression. Notamment
lorsqu’il s’agit d’exercices aérobies et globaux.
Concernant l’anxiété, 2 revues sont identifiées ces 10 dernières années42 : celle
de Wu et al. (55), et celle de Cusso et al. (52). Elles se sont appuyées sur 5 études
différentes : celle d’Altmann et al. 43 (32), puis quatre études identifiées mais non
incluses parce deux ne correspondaient pas aux dates choisies pour ce travail, une
n’avait pas choisi les mêmes critères d’inclusion que ce travail, et une parce elle ne
mettait pas en place un vrai groupe contrôle. Ces deux auteurs concluent que certaines
formes d’exercices physiques pourraient être efficaces pour diminuer la sévérité de
l’anxiété, en constatant des résultats hétérogènes.
Et enfin concernant les troubles cognitifs légers, une revue de 2018 a traité ce
sujet. Elle a été conçue par Da Silva et al. (59), et elle s’appuie sur 9 études. Celle de
Picelli et al.44 (31), 7 autres identifiées puis exclues parce qu’elles ne présentent pas
de vrai groupe contrôle dans leur protocole, et une identifiée mais exclue parce qu’elle
n’utilisait pas de critère de jugement global sur les troubles cognitifs. Da Silva et al.
(59) concluent que l’exercice a un effet positif significatif sur les capacités
neurocognitives des patients atteints de la maladie de Parkinson, en citant la grande
diversité de moyens de mesures des capacités cognitives comme principale limite à
leur conclusion.
Nous pouvons constater que ce travail arrive aux mêmes conclusions que
d’autres. Les auteurs de ces revues concluent globalement qu’il existe des formes
d’exercice qui sont efficaces pour diminuer spécifiquement la sévérité des symptômes
étudiés. En revanche, ils constatent souvent une hétérogénéité significative dans leurs
résultats. Ils se sont en partie appuyés sur des études incluses dans ce travail, mais
45
leurs conclusions ne peuvent pas être strictement comparées à cette de ce travail
parce que ces auteurs se sont majoritairement appuyés sur des études identifiées lors
du processus d’inclusion de ce travail, mais exclues par la suite. En effet :
• Certaines études ne correspondaient pas aux attentes méthodologiques de
cette revue (non-présence d’un groupe contrôle, pas des ECR, dates qui ne
correspondent pas)
• Certaines études n’avaient pas les mêmes objectifs que ce travail. Elles
n’avaient pas les mêmes critères d’inclusion de population, notamment au
niveau de leurs stades Hoehn et Yahr (et l’effet spécifique de l’exercice
physique était parfois non isolable).
Ces points donnent du crédit à mon processus d’identification et d’inclusion parce que
ces auteurs et moi avons identifié les mêmes études, et celles qui n’ont pas été
incluses ici ne l’ont pas été parce qu’elles ne correspondaient pas à différents choix
méthodologiques propres à ce travail. Cependant, ces constats illustrent plusieurs
limites à ce travail :
• Une limite interne : l’ECR de Sacheli et al. (54) a été exclue après lecture du
titre alors qu’elle aurait pu être incluse dans ce travail. Cela démontre les limites
de cette étape : il est possible que des études similaires aient également été
exclues. De plus, il aurait été pertinent d’effectuer ce travail en amont pour
pouvoir inclure ces études primaires qui ne viennent pas des recherches
effectuées sur les bases de données.
• Deux limites externes : les études à haut niveau de preuve (ECR à haute qualité
méthodologique) manquent, et la littérature ne s’est pas encore suffisamment
intéressée à une population atteinte à un stade Hoehn et Yahr compris entre 1
et 3.
46
son médecin, et toute autre personne à l’origine de l’évolution de son PPS (famille,
entourage, etc.)
De plus, ce travail n’aborde pas une classification des types d’activité physique à
proposer pour un symptôme en particulier en fonction de leur efficacité, et ne propose
pas d’interprétation de la durée minimale des protocoles à mettre en place en fonction
de ce qui existe dans la littérature. Par exemple, la HAS aborde que
“L’A[ctivité]P[hysique] doit être régulière et poursuivie tout au long de la vie pour être
pleinement efficace et garder ses effets bénéfiques sur la santé, la condition physique
et l’autonomie” (6). Il est probable que l’effet de ces protocoles doive nécessiter une
pratique à demeure pour rester en place. D’autres travaux pourraient apporter des
éléments de réponse à cette question.
6 Conclusion
Les symptômes non moteurs de la maladie de Parkinson ont probablement plus
d’impact sur la qualité de vie que leurs homologues moteurs. Ils sont cependant sous-
diagnostiqués, sous-traités, et sous-représentés dans la recherche. Les
recommandations de bonnes pratiques canadiennes de 2019 abordent en discussion
que les recommandations qui les concernent sont de faible grade et qu’il est important
de développer la recherche à ce sujet. Au sein de la population générale, l’activité
physique permet de diminuer la sévérité de certains d’entre eux : la dépression,
l’anxiété, l’apathie et les troubles neurocognitifs mineurs. L’activité physique est mise
en place dès que les symptômes moteurs deviennent gênant fonctionnellement, alors
que ces symptômes non moteurs peuvent apparaitre avant ce moment-là. Afin de
discuter la pertinence d’introduire l’activité physique plus tôt, pour prendre en charge
ces symptômes non moteurs, ce travail a premièrement soulevé la problématique de
l’efficacité de l’activité physique pour diminuer leurs sévérités dans le cadre
pathologique de la maladie de Parkinson. Cette problématique est avancée :
L’exercice physique permet-il – pour une population atteinte de la maladie de
Parkinson à un stade compris entre 1 et 3 selon Hoehn et Yahr – de diminuer les
symptômes de dépression et/ou d’anxiété et/ou d’apathie et/ou les troubles
neurocognitifs mineurs ?
Un protocole de renforcement musculaire contre résistance, 3 protocoles de
marche à des intensités variées, un protocole d’étirement et d’exercices d’équilibre,
deux protocoles de séquences motrices complexes, et un protocole de vélo ergomètre
ont été étudié grâce à l’inclusion de six ECR publiés ces dix dernières années. Ces
études mesurent l’efficacité de ces protocoles sur la sévérité de la dépression, de
l’anxiété, de l’apathie, et des troubles cognitifs légers chez 117 participants. L’exercice
ne diminue pas la sévérité de l’anxiété dans la seule étude qui traite le sujet (32), la
sévérité des autres symptômes étudiés est diminuée dans toutes les études qui les
mesurent sauf celle d’Altmann et al. (32) Plusieurs biais nuancent ces résultats,
notamment l’absence de calcul de la taille de l’échantillon ou de calcul de la taille de
l’effet dans certaines études. Cela dit, même si la majorité des études mesurent que
leurs protocoles sont efficaces, plusieurs précisions restent à explorer. Notamment
concernant la supériorité potentielle de certains types d’exercices, et la durée de
pratique qui permet de diminuer la sévérité des symptômes étudiés et de garder cet
effet.
47
Dans le cas où l’efficacité de l’exercice est avérée et que cet outil devient
recommandé, il sera d’ailleurs possible de se poser la question de la forme que cet
outil pourra prendre : il peut être pratiqué en présence d’un professionnel de santé qui
encadre cette pratique, mais il faut également se poser la question de l’obligation de
cette présence ? Plusieurs travaux en cours et publiés discutent l’efficacité d’une prise
en charge axée sur l’autonomisation de la pratique d’activité physique et sa pratique à
domicile, notamment par le biais d’entretiens motivationnels et de prises en charges
cognitivo-comportementales.
Ce travail m’amène dans tous les cas à vouloir discuter de ses conclusions avec
différents médecins au contact de la maladie de Parkinson, et à vouloir intégrer
l’activité physique dans mes prises en charge de patients qui pourraient en bénéficier
en l’intégrant dans leurs plans personnalisés de soin.
48
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V
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lab.fr/projet/SOMBRERO/data/protocols/MoCA-test-Francais.pdf
VI
Table des figures
VII
Table des annexes
VIII
Annexe
Annexe 1 : Beck’s Depression Inventory (61)
IX
X
XI
Annexe 2 : Hamilton Depression Rating Scale (62)
XII
XIII
Annexe 3 : Beck Anxiety Inventory (63)
XIV
Annexe 4 : Apathy Evaluation Scale - version auto-questionnaire (64)
XV
XVI
Annexe 5 : Frontal Assessement Battery (65)
XVII
XVIII
Annexe 6 : Montreal Cognitive Assessment (66)
XIX
XX
XXI
XXII
XXIII
XXIV
XXV
METs pour tout le
Titre et auteurs Score pedro erreur Protocole expermimental Détail du protocole METs/semaine
protocole
Effects of a Nordic Walking program L'aveuglement ou non Marche nordique : 3 scéances d'1 heure
on motor and non-motor symptoms, du ou des de leçon pour apprendre la technique, puis
functional performance and body examinateurs n'a pas 2 scéances/semaine d'1h de marche 2h/semaine à 70% de
composition in patients with 7/10 été précisé. Ils n'ont nordique, pendant 12 semaines. 720 8 640
la réserve cardiaque
Parkinson's disease. Cugusi et al. par défaut pas été
aveuglés du groupe
Effects of treadmill training on qu'ils examinaient Tapis de marche : 3 séances/semaines de
cognitive and motor features of 45 minutes de tapis de marche, pendant 4
90min/semaines
patients with mild to moderate semaines.
Parkinson's disease: a pilot, single- 8/10 * d'intensité faible à 270 1 080
blind, randomized controlled trial. modérée
Picelli et al.
Aerobic Exercise Improves Mood, Seulement environ Exercices d'aérobie : 3 séances/semaine
Cognition, and Language Function in 81% des patients qui d'exercices d'aérobie pendant 16
97,5min/semaine à
Parkinson's Disease: Results of a ont bénéficié du semaines. 20 min au début, 45min à la fin
Controlled Study. Altmann et al. protocole, ont 62,5% de la réserve 439 7 024
participé aux résultats cardiaque
Exercice d'aérobie et à leur analyse
7/10
Etirement/exercices d'équilibre : 3
séances/semaine d'étirement et
d'exercices d'équilibre pendant 16 97,5min/semaine à
Ettirements/exercices d'équilibre
semaines. 20 min au début, 45min à la fin 243,75 3 900
intensité faible
Vastly Different Exercise Programs EXE : 5 séances/semaine d'1h de
Similarly Improve Parkinsonian différents exercices d'équilibre et de
Symptoms: A Randomized Clinical contrôle moteur en double tache, pendant 225min/semaine à
Trial. Tollár et al. 5 semaines. 1 800 10 125
intensité élevée
EXE
8/10 *
CYC : 5 séances/semaine d'1h de vélo
"d'intérieur", pendant 5 semaines.
Annexe 7 : Tableau de lecture
225min/semaine à
CYC 1 800 10 125
intensité élevée
Sardinian Folk Dance for Individuals Danse sardane : 2 séances/semaine de 90
with Parkinson's Disease: A minutes de danse sardane, sur 12
Randomized Controlled Pilot Trial. semaines. 100 min/semaine à
Solla et al. 8/10 * 500 6 000
intensité modérée
Resistance training reduces Entrainement contre résistance: 2
depressive symptoms in elderly people séances/semaines de 30 à 40 minutes de
with Parkinson disease: A controlled mouvements de base de renforcement 40min/semaine
randomized study. De Lima et al. 8/10 * contre resistance, pendant 20 semaines. 300 6 000
d'intensité élevée
Ancienneté du
Âge en années Score Hoehn et Yahr
Titre et auteurs n inclus = Sexe en % d'hommes diagnostic en
(±) (±)
années (±)
Effects of a Nordic Walking program
on motor and non-motor symptoms,
functional performance and body Contrôle : 66.6 (7.3)
Contrôle : 10 Contrôle : 80 Contrôle : 2.3 (0.5) Contrôle : 7 (4)
composition in patients with Experimental : 68.1
Experimental : 10 Experimental : 80 Experimental : 2.4 (0.8) Experimental : 7 (2)
Parkinson's disease. Cugusi et al. (8.7)
Contrôle : 1=10%-2=40%-
Contrôle : 67.8 (9.8)
Contrôle : 10 3=50%
Ettirements/exercices d'équilibre Experimental : 63.3
Experimental : 9 Experimental :1 = 0%-
(7.3)
2=78%-3=22%
XXVI
Présence du calcul de la Puissance de l'échantillon Présence du calcul de la Type de taille de l'effet
Titre et auteurs
taille de l'échantillon quand il est calculé taille de l'effet calculée
Effects of a Nordic Walking program
on motor and non-motor symptoms,
functional performance and body
composition in patients with * * * *
Parkinson's disease. Cugusi et al.
Exercice d'aérobie
* * * *
Ettirements/exercices d'équilibre
EXE
oui >80% oui pη²
CYC
XXVII
Dépression
CYC
XXVIII
Anxiété
Ettirements/exercices d'équilibre
EXE
CYC
XXIX
Apathie
Ettirements/exercices d'équilibre
EXE
CYC
XXX
Troubles neurocognitifs mineurs
Ettirements/exercices d'équilibre
EXE
CYC
XXXI
XXXII
XXXIII
Résumé :
Introduction : Les symptômes non moteurs de la maladie de Parkinson ont un impact
probablement majeur sur la qualité de vie des patients. Au sein de la population générale,
l’activité physique permet de diminuer la sévérité de la dépression, de l’anxiété, de l’apathie et
des troubles neurocognitifs mineurs. Ce travail questionne cette efficacité chez des patients
atteints de la maladie de Parkinson atteinte à un stade de 1 à 3 selon Hoehn et Yahr.
Méthode : une recherche sur cinq bases de données a permis d’inclure 6 ECR publiés ces 10
dernières années dans une revue systématique. Résultats : la marche, le vélo, le
renforcement contre résistance, les étirements associés à un travail de l’équilibre, et la pratique
de séquences motrices complexes permettent de diminuer la sévérité de la dépression, de
l’apathie et des troubles neurocognitifs mineurs. La littérature ne supporte pas l’efficacité de
l’activité physique sur l’anxiété à ce jour. Discussion : les études incluses présentent des biais
notamment de taille d’échantillon et de significativité clinique de leurs résultats. Conclusion :
l’activité physique semble pertinente pour diminuer la sévérité de la dépression, de l’apathie
et des troubles neurocognitifs mineurs dans la population étudiée. Cependant, le nombre
d’études disponibles dans la littérature est trop faible pour généraliser ces données.
Mots-clés : activité physique, anxiété, apathie, exercice physique, maladie de Parkinson,
troubles neurocognitifs mineurs.
Abstract:
Introduction: the non-motor symptoms of the Parkinson’s disease probably have a major
impact on patient’s health-related quality of life. In the general population, physical activity
decreases depression, anxiety, apathy, and mild cognitive impairments. This review questions
these effects in a population which has Parkinson’s disease at a 1-3 Hoehn & Yahr stage.
Method: a research done on five data bases resulted in the inclusion of 6 RCTs published in
the ten last years in a systematic review. Results: walking, biking, muscle building versus
resistance, stretching associated with balances exercises and complex motor sequences
practice decreases depression, apathy, and mild cognitive impairments. Literature doesn’t
support a positive effect of physical activity on anxiety in the studied population at this day.
Discussion: included RCTs are biased, notably about their sample sizes, and their effect size
calculations. Conclusion: physical activity seems relevant for depression, apathy, and mild
cognitive impairment decreasing in the studied population. However, the number of available
RCTs is too low to generalize these data.
Key words: anxiety, apathy, mild cognitive impairment, Parkinson’s disease, physical
activity, physical exercise.