approfondie
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Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
La valeur actualisée nette
Un investissement est souhaitable à la condition qu’il ajoute de la valeur aux
avoirs de ses propriétaires. De façon générale, on crée de la valeur en
reconnaissant un investissement qui vaut davantage sur le marché que son coût
d’acquisition.
Exemple
Un investissement vous coûte à son achat 65.000 $, vous dépensez une somme
supplémentaire pour les rénovations de 25.000 $, lorsque vous décidez de
liquidez cet investissement vous découvrez que sa valeur marchande est de
100.000 $.
Votre investissement vous a rapporté donc 10.000 $.
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Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
Supposons que les produits d’exploitation d’une entreprise d’engrais doivent se
chiffrer à 20 000 $ par année, si tout se passe comme prévu.
Les charges décaissées (y compris les impôts) s’élèveront à 14 000 $ par année et
l’entreprise sera liquidée dans 8 ans.
L’usine, les biens immobiliers et le matériel (les immobilisations de production)
auront alors une valeur de récupération de 2 000 $. Le projet coûte 30 000 $ au
démarrage.
On doit appliquer un taux d’actualisation de 15 % sur un nouveau projet comme
celui-ci. S’agit-il d’un bon investissement ?
Si 1 000 actions sont en circulation, quel sera l’effet de cet investissement sur le
prix de chaque action ?
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Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
Valeur actualisée = 6 000 $ × (1 − 1,15 ^-8) / 0,15 + 2 000 $ *1,15 ^-8
= 6 000 $ × 4,4873 + 2 000 $ / 3,0590
= 26 924 $ + 654 $
= 27 578 $
Lorsque l’on compare ce résultat à l’estimation des coûts, soit 30 000 $, on obtient :
VAN = −30 000 $ + 27 578 $ = −2 422 $
Il ne s’agit donc pas d’un bon investissement. D’après les estimations, ce dernier
diminuerait la valeur totale des actions de 2 422 $. Si 1 000 actions sont en
circulation, on peut supposer que l’effet de la réalisation d’un tel projet serait la
perte d’une valeur de 2 422 $ / 1 000 = 2,422 $ par action.
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Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
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Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
Exemple:
On vous demande de décider s’il faut ou non lancer un nouveau produit sur le
marché. D’après les projections, on s’attend à ce que les FM, au cours des 6 année
de la durée du projet, se chiffrent à 1500 $ pour les 2 premières années, à 3000 $
pour les 2 années suivantes et ) 4000 $ pour les 2 dernières années.
Le démarrage coûtera environ 12 000 $. Le taux d’actualisation est de 8 % pour
évaluer les nouveaux produits. Quelle décision devrait-on prendre ?
Valeur actualisée = (1 500 / (1,08)) + (1 500 / (1,08)²) + (3 000 / (1,08)^3) + (3 000 /
(1,08)^4) + (4 000 / (1,08)^5) + (4 000 / (1,08)^6)
= 1 389 $ + 1 286 $ + 2 381 $ + 2 205 $ + 2 722 $ + 2 521 $
= 12 504 $
VAN = -12 0000 + 12 504 = 504 $ 7
Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
Le délai de récupération
Exemple
La figure indique les flux monétaires prévus pour un projet d’investissement. Avec
un investissement initial de 50 000$, l’entreprise a pu récupérer 30 000$, mais il
manque encore 20 000$. Le flux monétaire de la deuxième année est exactement
de 20 000$, de sorte que l’investissement est remboursé exactement en 2 ans. On
peut ajouter que le délai de récupération est de 2 ans. Si on exige par exemple un
délai de 3 ans ou moins, alors cet investissement est acceptable.
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Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
Exemple
Supposons que le coût initial du projet est de 60 000 $ et que les flux monétaires se
chiffrent à 20 000 $ la première année et à 90 000 $ la deuxième année.
Durant les 2 premières années, les flux monétaires atteignent 110 000 $, de sorte
que le retour sur l’investissement s’effectue quelque part dans le courant de la
deuxième année. Après la première année, le projet a rapporté 20 000 $, ce qui
laisse 40 000 $ à récupérer.
Pour déterminer la fraction d’année, on calcule que 40 000 $ / 90 000 $ = 4 / 9 du
flux monétaire de la deuxième année.
Si on suppose que la rentrée du flux monétaire de 90 000 $ se répartit
uniformément au cours de l’année, le délai de récupération serait de 1 année et
4/9.
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Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
Analyse du critère du délai de récupération
Lorsqu’on compare le critère du délai de récupération à la méthode de la VAN, le
délai de récupération présente de sérieuses lacunes.
Pour le calculer, on se contente d’additionner des flux monétaires à venir.
Comme il n’y a pas d’actualisation, on ne considère pas la valeur temporelle de
l’argent.
Ce critère ne tient pas compte des différences de risque, CAD que le délai de
récupération d’un projet très risqué est le même qu’un projet à risque faible ou
n’en représentant aucun.
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Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
Analyse du critère du délai de récupération
Supposons qu’on a décidé d’un délai de récupération approprié, par exemple de 2 ans ou
moins.
Les deux projets coûtent 250 $. D’après notre analyse, le délai de récupération de
l’investissement à long terme est de 2 + 50 $ / 100 $ = 2,5 années et celui de l’investissement
à court terme, de 1 + 150 $ / 200 $ = 1,75 année. Avec une période limite de 2 ans,
l’investissement à court terme est acceptable, mais non l’investissement à long terme.
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Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
Analyse du critère du délai de récupération
Le critère du délai de récupération permet-il de prendre les bonnes décisions ? Pas
nécessairement. Supposons qu’on exige un rendement de 15 % sur ce type
d’investissement. En calculant la VAN de ces deux projets, on obtient les résultats suivants
:
VAN (à court terme) = −250 $ + 100 $ / 1,15 + 200 $ / 1,15^2 = −11,81 $
VAN (à long terme) = −250 $ + 100 $ × (1 − 1,15^-4) / 0,15 = 35,50 $
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Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
Le rendement comptable moyen
Il s’agit du rapport suivant:
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Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
Le rendement comptable moyen
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Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
L’analyse de la méthode de rendement comptable moyen
Le RCM n’est pas un taux de rendement au sens économique du terme. Il s’agit en
réalité d’un rapport entre deux chiffres comptables qui ne se compare pas aux
rendements qu’offrent, par exemple, les marchés de capitaux.
Cette méthode soulève un deuxième problème semblable à celui qu’on a déjà
relevé dans le cas du critère du délai de récupération. Ce problème concerne le
manque d’objectivité dans le choix de la période limite.
Le RCM a un troisième défaut pire que les deux précédents. Il porte sur les mauvais
éléments, car il est basé non pas sur les flux monétaires et la valeur marchande,
mais sur le bénéfice net et la valeur comptable.
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Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
Le taux de rendement interne
Une des plus importantes solutions de rechange à la méthode de la valeur actualisée
nette (VAN) est celle du taux de rendement interne (TRI). Nous allons voir que le TRI est
étroitement lié à la VAN. Avec cette méthode, on cherche à déterminer un seul taux de
rendement qui permet de résumer la valeur d’un projet. En outre, il s’agit d’un taux
interne, c’est-à-dire qui dépend uniquement des flux monétaires d’un investissement en
particulier et non de taux offerts ailleurs.
supposons qu’une entreprise envisage un projet qui lui coûterait 100 $ aujourd’hui et qui
lui rapporterait 110 $ dans 1 an. Si on vous demandait quel est le rendement de cet
investissement, que répondriez-vous ? Il semble à la fois naturel et évident d’affirmer
que le rendement est de 10 % puisque, pour chaque dollar investi, on obtient 1,10 $.
Comme on le verra dans un moment, 10 % est le TRI de cet investissement.
Ce projet, dont le TRI est de 10 %, est-il un bon investissement ? Il semble que oui, mais
seulement à la condition que la rentabilité minimale exigible par l’entreprise soit
inférieure à 10 %. Ce raisonnement intuitif est juste et donne un bon exemple
d’application de la méthode du TRI, qui s’énonce comme suit : un investissement est
acceptable à la condition que son taux de rendement interne (TRI ) soit supérieur à la
rentabilité minimale exigible. Autrement, il doit être rejeté. 17
Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
Le taux de rendement interne
Supposons qu’on veut calculer la VAN pour cet investissement. À un taux d’actualisation r, la VAN est
:
VAN = −100 $ + 110 $ / (1 + r)
Le fait de ne pas connaître le taux d’actualisation poserait problème, mais on pourrait tout de même
se demander jusqu’à quel niveau ce taux doit s’élever avant que le projet devienne inacceptable. On
a déjà vu qu’il importe peu d’effectuer ou non un investissement lorsque sa VAN est nulle. Autrement
dit, le seuil de rentabilité économique de cet investissement se situe au point où la VAN est nulle
parce qu’à ce point, aucune valeur n’est créée ou perdue. Pour déterminer le taux d’actualisation du
seuil de rentabilité, on pose que la VAN est égale à zéro et on résout l’équation en fonction de r :
VAN = 0 = −100 $ + 110 $ / (1 + r)
100 $ = 110 $ / (1 + r)
1 + r = 110 $ / 100 $ = 1,10
r = 10 %
Ce taux de 10 % équivaut à ce qu’on a déjà appelé le « rendement de l’investissement ». On vient
maintenant de démontrer que le TRI d’un investissement (ou son rendement) correspond au taux
d’actualisation qui rend la VAN égale à zéro. Il s’agit d’une constatation importante
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ainsi : le taux de rendement interne (TRI ) d’un investissement est la rentabilité minimale
exigible qui, lorsqu’elle sert de taux d’actualisation, rend la valeur actualisée nette (VAN ) nulle.
Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
Le taux de rendement interne
Le fait de pouvoir définir le TRI comme le taux d’actualisation qui rend la VAN égale
à zéro est important, car cela indique comment calculer les rendements
d’investissements plus complexes. Comme on vient de le voir, il est relativement
simple de déterminer le TRI d’un investissement couvrant une seule période.
Toutefois, supposons que vous analysez l’investissement dont les flux monétaires
apparaissent à la figure ci-après. Le coût est de 100 $ et le flux monétaire se chiffre
à 60 $ par année pendant 2 ans. Cet exemple est donc un peu plus compliqué que le
précédent. Si on vous demandait quel est le rendement de cet investissement, que
répondriez-vous ? Il ne semble pas y avoir de réponse évidente (pour nous, du moins
!). En se basant sur l’analyse précédente, on peut poser que la VAN est égale à zéro
et résoudre l’équation en fonction du taux d’actualisation de la manière suivante :
VAN = 0 = −100 $ + 60 $ / (1 + TRI) + 60 $ / (1 + TRI)²
Ou 100$ = 60 $ / (1 + TRI) + 60 $ / (1 + TRI)²
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Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
Le taux de rendement interne
Malheureusement, dans la majorité des cas, on ne peut déterminer le TRI que par
tâtonnement.
Dans le cas qui nous intéresse, les flux monétaires constituent un versement
périodique de 60 $ en 2 périodes. Pour déterminer le taux manquant, on peut en
essayer quelques-uns jusqu’à ce qu’on obtienne la réponse. Si on commençait avec
un taux de 0 %, la VAN serait de 120 $ – 100 $ = 20 $. Avec un taux d’actualisation de
10 %, on obtient le résultat suivant :
VAN = −100 $ + 60 $ / 1,1 + 60 $ / (1,1)² = 4,13 $
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Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
Le taux de rendement interne
Ce résultat se rapproche de la solution. Le tableau ci-dessous donne différents
résultats possibles. D’après les calculs, il semble que la VAN soit nulle entre 10 et 15
%, de sorte que le TRI se trouve quelque part dans cet intervalle. En faisant un
effort supplémentaire, on peut déterminer que le TRI correspond
approximativement à 13,1 % . Par conséquent, l’entreprise peut accepter cet
investissement si sa rentabilité minimale exigible est inférieure à 13,1 % et le
rejeter si elle est supérieure à 13,1 %.
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Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
Le taux de rendement interne
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Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
Exemple
Le coût total d’un projet, payable au moment où celui-ci se termine, est de 435,44
$. Les flux monétaires se chiffrent à 100 $ la première année, 200 $ la deuxième
année et 300 $ la troisième année. Quel est le TRI ? Si la rentabilité minimale
exigible est de 18 %, devrait-on accepter ce projet ?
On décrit le profil de la VAN et on détermine le TRI en calculant quelques VAN
correspondant à différents taux d’actualisation. Pour vous familiariser avec ces
calculs, vérifiez les réponses indiquées ici. En commençant par 0 %, on obtient les
résultats suivants :
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Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
L’indice de rentabilité
Un autre critère utilisé dans l’évaluation des projets porte le nom d’indice de
rentabilité. On définit cet indice comme étant le résultat de la division de la valeur
actualisée des flux monétaires à venir par l’investissement initial. En conséquence,
si un projet coûte 200 $ et que la valeur actualisée de ses flux monétaires à venir
est de 220 $, son indice de rentabilité sera de 220 $ / 200 $ = 1,10. Il faut noter que
la VAN de cet investissement se chiffre à 20 $, de sorte qu’on devrait l’accepter.
L’indice de rentabilité ressemble beaucoup à la VAN. Par exemple, considérons deux
investissements : l’un a un coût initial de 5 $ et une valeur actualisée de 10 $ et
l’autre a un coût initial de 100 $ et une valeur actualisée de 150 $. Le premier de
ces investissements a une VAN de 5 $ et un indice de rentabilité de 2. Le second a
une VAN de 50 $ et un indice de rentabilité de 1,50.
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Chapitre 1: La valeur actualisée et les
autres critères d’investissement
L’indice de rentabilité
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