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La Responsabilité Sociale
d’Entreprise et les challenges de
son développement au Maroc
Soutenue par
Promotion 2011/2012
1
Résumé
La Responsabilité Sociale d‟Entreprise (RSE) est un concept né au 19ème siècle aux
Etats Unis d‟Amérique qui a constitué un laboratoire pour son évolution. Aujourd‟hui, la RSE
est définie comme l‟intégration volontaire et non obligatoire par une entreprise de
considérations sociales et environnementales. Les pays développés ont apprécié l‟impact
positif de ces préoccupations et ils ont entrepris la démarche de l‟intégrer dans la gestion de
leurs entreprises. Plusieurs notions sont directement liées à la RSE et doivent être prises en
considération lors de l‟adoption de ce concept. Il s‟agit de du développement durable, de
l‟éthique des affaires, de la performance sociale d‟entreprise (PSE), des parties prenantes, de
la gouvernance, de la légitimité sociale et de l‟investissement socialement responsable.
Le Maroc est un pays qui a pris la voie de l‟intégration de la RSE dans son identité.
Plusieurs initiatives prises par le Roi du Maroc, l‟Etat et le patronat rendent le Maroc un
pionner en matière d‟initiatives RSE sur la scène Africaine et le monde arabe. Toutefois,
l‟engouement des entreprises ne suit pas car elles rencontrent de réelles difficultés pour
l‟adoption des valeurs de la RSE. On constate la méconnaissance des PME de l‟intérêt et de
l‟impact de la RSE, l‟inégalité des richesses entre les régions et seulement une adoption
partielle des valeurs de la RSE par quelques entreprises. Ceux sont de réels freins à une
intégration du concept d‟une manière globale et égalitaire. Plusieurs efforts sont encore à
déployer par l‟Etat pour inciter les entreprises à devenir conformes aux normes
internationales.
Mots clés : Responsabilité Sociale d‟Entreprise (RSE), environnement, développement
durable, éthique, parties prenantes, Maroc, Confédération Générale des Entreprises du Maroc
(CGEM), performance sociale d‟entreprise (PSE)
Abstract
Corporate Social Responsibility (CSR) is a concept born in the 19th century in the
United States of America which has been a laboratory for its evolution. Today, CSR is
defined as the voluntary integration and not mandatory of social and environmental
considerations by a company. Developed countries have understood the positive impact of the
CSR and they have started the process to integrate it in their management process. Several
concepts are directly related to CSR and should be taken into consideration in the adoption of
this concept. The linked concepts are sustainable development, ethical business, corporate
social performance, stakeholders, governance, social legitimacy and socially responsible
investment.
Morocco is a country that has taken the path of integration of CSR into its identity.
Several initiatives taken by the King of Morocco, the state and employers make Morocco as a
pioneer of the CSR on the African scene and the Arab world. However, the enthusiasm of
companies does not follow because they are facing serious difficulties for the adoption of
CSR values. We notice a lack of awareness by small and medium enterprises (SME) of the
positive impact of CSR, the inequality of wealth between regions and only partial integration
of CSR values by some companies. Those are the real obstacles to integrate the CSR concept.
Several efforts should be made by the State to encourage companies to comply with
international standards.
Résumé .................................................................................................................................................... 2
Abstract ................................................................................................................................................... 2
Introduction............................................................................................................................................. 5
1. Définition de la RSE ......................................................................................................................... 7
1.1. Aperçu historique de la RSE .................................................................................................... 7
1.1.1. Le régime du marché ..................................................................................................... 11
1.1.2. Le régime associatif ....................................................................................................... 11
1.1.3. Le régime sociétal .......................................................................................................... 12
1.1.4. Le régime de l’efficacité ................................................................................................ 12
1.2. Quelques définitions de la RSE .............................................................................................. 13
1.3. Développement Durable ....................................................................................................... 17
1.4. Ethique des affaires ............................................................................................................... 18
1.5. Performance sociale de l’entreprise ..................................................................................... 19
1.6. La théorie des parties prenantes........................................................................................... 20
1.7. Gouvernance d’entreprise..................................................................................................... 22
1.8. La légitimité sociale ............................................................................................................... 23
1.9. L’investissement socialement responsable ........................................................................... 23
1.10. Les domaines touchés et l’ancrage culturel ...................................................................... 24
2. La situation de Responsabilité Sociale d’Entreprise au Maroc et ses enjeux................................ 26
2.1. Les débuts de la RSE au Maroc .............................................................................................. 26
2.2. Développement durable au Maroc ....................................................................................... 28
2.3. Initiatives de l’Etat et du patronat Marocain en faveur de la RSE ........................................ 30
2.3.1. L’engagement de l’Etat .................................................................................................. 30
2.3.2. L’engagement de la CGEM ............................................................................................ 33
2.4. Les challenges majeurs au développement de la RSE au Maroc........................................... 34
2.4.1. La méconnaissance de la RSE par les PME .................................................................... 34
2.4.2. Une adoption partielle des valeurs de la RSE ................................................................ 36
2.4.3. L’Etat est il socialement responsable ? ......................................................................... 36
2.4.4. L’intérêt relatif des entreprises au label RSE................................................................. 36
2.4.5. Un défi régional ............................................................................................................. 37
3
2.5. Quelques exemples de bonnes pratiques RSE ...................................................................... 38
Conclusion ............................................................................................................................................. 42
Bibliographie :........................................................................................................................................ 44
4
Introduction
5
Les écrits montrent que le Maroc a été pionner en matière de RSE en Afrique et dans
les pays arabes. Sous le règne du Roi Mohammed VI, plusieurs initiatives ont vu le jour pour
le respect des droits de l‟homme, du respect de l‟environnement et le développement de
l‟économie. Mais quels sont les réels freins à une adoption totale des valeurs de la RSE ? Y‟a-
t-il des inégalités entre les PME et les grands groupes ? Nous allons tenter de répondre à ces
questions dans la deuxième partie de cette thèse professionnelle.
6
1. Définition de la RSE
Le concept de la RSE est vieux de plus d‟un siècle. En effet, la prise en considération
et la pratique des responsabilités sociales par les entreprises a commencé depuis le 19ème
siècle ans et particulièrement en Amérique du Nord. Cependant, la notion RSE a été instaurée
dans les années 1950 par Bowen (ouvrage 1953) qui est considéré comme le « père
fondateur » de la RSE. Depuis, plusieurs recherches académiques et pratiques en entreprises
ont permis d‟évoluer le concept de la RSE pour en devenir une mode managériale
aujourd‟hui.
Les premiers pas de la RSE remontent à la phase d‟expansion industrielle aux Etats
Unis vers la fin du 19ème siècle. En effet, la société n‟a cessé de se questionner sur son
système capitaliste afin de trouver le juste équilibre entre la société, l‟individu et les
institutions. On note aussi le questionnement des philosophes qui ont évolué la relation entre
le commerce et la morale.
Si on pousse les recherches sur l‟origine de la RSE, on note que les philosophes ont
joué un rôle précurseur en se questionnant sur la relation entre le commerce et la morale. La
création du concept de la RSE a permis de traduire cette pensée philosophique en obligations
sociales. En effet, cette pensée philosophique, destinée particulièrement aux chefs
d‟entreprises, est d‟ordre moral telle que la corruption (Gendron C. et al., 2004). Aussi, on
note que les grandes entreprises ont participé à institutionnaliser la pratique de la RSE par
leurs activités philanthropiques comme le fait de sponsoriser les musées.
Dans les années 20, plusieurs chefs d‟entreprises ont commencé à s‟intéresser
ouvertement à la RSE et ses conséquences. D‟ailleurs, ils estimaient qu‟une évolution et mise
en place de pratiques morales et sociales au sein d‟une entreprise pourraient responsabiliser
davantage les employés. Par conséquent, ces pratiques amélioreraient le bien être des
employés d‟un côté et permettraient d‟augmenter la production et diminuer le nombre de
grèves d‟un autre côté.
7
Dans une dimension plus large, la population américaine s‟intéressa aux
problématiques liées à la responsabilité sociale des grands groupes juste après la crise de
1929. En 1932, Berle et Means démontrent que la pression sociale exercée sur les chefs
d‟entreprises les a conduit à changer leur mode de management. En effet, ces chefs
d‟entreprises étaient amenés à assumer leurs nouvelles responsabilités envers les salariés, les
consommateurs et l‟Etat. Par conséquent, cette évolution a permis de diluer le pouvoir des
dirigeants et elle a donné plus de contrôle aux travailleurs sur leurs conditions de travail et de
bien être.
Responsabilités
philanthropiques
Faire du bien à la
communauté
Désiré par la société
Responsabilités éthiques
Se comporter d'une façon éthique
Attendu par la société
Responsabilités légales
Respecter la loi
Exigé par la société
Responsabilités économiques
Etre profitable
Exigé par la société
8
Selon Pasquero (2005), les trois groupes de raisons philosophiques, éthiques et
pragmatiques ont approfondi la réflexion autour du concept de RSE.
- Les raisons éthiques : La littérature qu‟on retrouve dans les manuels montre une grande
diversité dans la définition de l‟éthique des affaires. Pourtant, un consensus est notable sur les
définitions très générales. Pour Buchholz (1989), l'éthique est « l'étude des idées concernant
ce qu'est une vie bonne et juste ». Pour Carroll (1989), « l'éthique des affaires se réfère au
degré de bien et de mal (rightness and wrongness) véhiculé par les comportements, décisions,
ou actions de gens qui travaillent dans des organisations d'affaires (business organizations) ».
Par contre, dès que les définitions deviennent plus profondes, nous notons des différences
importantes. Pour Buchholz (1989), une décision d'affaires a un contenu éthique « quand elle
a des conséquences pour le bien-être (welfare) d'au moins un tiers ». Ailleurs, le même auteur
(Buchholz, 1989) déclare que l'éthique des affaires s'attache à définir les « outils, concepts et
préoccupations » des gestionnaires et employés, à partir de normes générales de bonne
conduite en société. Pour Carroll (1989), « l'éthique des affaires concerne les jugements
moraux, eux-mêmes formés de trois éléments: l'imagination, l'identification et l'évaluation de
facteurs de type moral (moral issues) ».
Selon Pasquero (2005), « l‟entreprise éthique, au même titre que l‟individu, est
celle qui sait assumer son rôle social. Ce rôle est basé sur une certaine loyauté envers les
acteurs sociaux auxquels elle doit sa réussite. L‟État est exclu de ces acteurs. L‟entreprise
éthique sera celle qui fabriquera des produits de qualité, dont les normes de sécurité seront
élevées, dont les employés seront bien rémunérés et bien traités, bref qui se comportera selon
les normes considérées comme légitimes par le public ». Enfin, l‟entreprise qui génère
d‟importants bénéfices doit partager son succès avec le reste de la communauté à travers des
actions philanthropiques d‟envergure. Henry Ford, est l‟un des rares chefs d‟entreprises à
avoir intégré une nouvelle vision de la RSE (mélange de moralisme, idéalisme et
pragmatisme à l‟américaine). Cette vision avant gardiste lui a valu des accusations d‟abus de
pouvoir par ses partenaires.
- Des raisons pragmatiques : La réflexion sur le rôle sociale des entreprises a connu une
avancée remarquable dans les années 1960. Selon Pasquero, « la critique sociale envers le
système économique et les grandes entreprises en particulier s‟est intensifiée. C‟est que le
capitalisme américain, devenu plus efficace que jamais après la Deuxième Guerre mondiale,
avait entraîné avec lui une dégradation incontrôlée de l‟environnement socioéconomique de la
nation. » En effet, les entreprises étaient responsables de dégradations à plusieurs niveaux tels
que la sécurité des citoyens et de l‟environnement. D‟ailleurs, le non respect de
l‟environnement a conduit à polluer des rivières gorgées d‟hydrocarbures, à fabriquer des
9
automobiles dangereuses pour la sécurité de ses utilisateurs et donc de « nombreuses
discriminations devenaient insupportables ». Ces catastrophes sont le fruit du système
capitaliste américain qui au nom des progrès économique et technologique ne prenait pas en
considération le respect de l‟environnement et du bien être des travailleurs et donc rend
automatiquement les entreprises responsables de ces abus. Afin de remédier à cette situation,
plusieurs entrepreneurs « socialement visionnaires » ont pris les devant en poussant l‟Etat à
mettre en place des réglementations sévères forçant la main aux entreprises à respecter les
consommateurs, l‟environnement, la santé des travailleurs et les droits des minorités.
Depuis les années 90, les entreprises deviennent confrontées régulièrement à des
pressions émanant des consommateurs, des gouvernements ou encore des institutions
internationales les incitant davantage à prendre en considération les « normes » éthiques dans
leurs activités. Cette pression s‟est renforcée avec l‟appui du mouvement antimondialisation,
des ONG (Organisation Non Gouvernementale) et des investisseurs. Cette pression dénonce
l‟excès de pouvoir de certains grand groupes mais aussi le non respect des « normes »
éthiques dans les nouveaux investissements.
L‟économie américaine a connu différentes phases dans les relations entre l‟entreprise
et la société ce qui a fait d‟elle un « véritable laboratoire institutionnel » (Pasquero). Chaque
phase de changement institutionnel a connu une nouvelle réglementation publique qui a
modifié le type des responsabilités sociales de l‟entreprise. Depuis un siècle, quatre régimes
se sont ainsi succédés (Eisner, 1993). « Chacun est né dans la controverse, mais il a fini par
ajouter ses exigences à celles des régimes précédents. Cette superposition constitue le
contexte institutionnel de l‟économie américaine d‟aujourd‟hui. » (Pasquero). Chaque régime
de réglementation publique est l‟ensemble de politiques et d‟institutions visant délibérément à
structurer les relations entre acteurs sociaux (entreprises, syndicats, société civile, État). Dans
le tableau suivant, nous présentons les liens entre les régimes de réglementation publique qui
se sont succédés aux États-Unis et les formes de RSE auxquelles ils ont donné naissance.
10
Régime Avènement Cible Méthode Type de RSE
De marché 1880 - 1920 Prix abusifs Lois antitrust Provoquée
Associatif New Deal Coordination Autoréglementation Encadrée
(1930) économique sectorielle
Après la crise de 1929, les acteurs politiques ont eu pour mission de stabiliser
l‟environnement économique. Afin d‟éviter de nouvelles crises, de nombreux organismes
d‟autoréglementation ont vu le jour dans un but de responsabiliser les industries face aux
risques démesurés que peut engendrer une mauvaise gestion de leur part. Plusieurs industries
étaient concernées en particulier les services financiers. L‟Etat a facilité le terrain pour la
11
création de puissants syndicats, ce qui bascula les relations entre l‟entreprise et le monde du
travail. Ce qui nous amène à un régime de « RSE encadrée »
Les années 1960-1970 ont connu un nouveau régime dit « sociétal ». Pour atteindre
des objectifs d‟ordre sociale, « l‟État réglementa les pratiques des entreprises pour préserver
la qualité de la vie des citoyens contre les dégradations causées par le progrès économique et
la production à grande échelle (consommation, environnement, travail, non discrimination,
etc.) ». En effet, l‟émergence des agences de réglementation, aux pouvoirs souvent très
étendus, a permis de créer un nombre conséquent d‟articles de loi ainsi appelée « nouvelle
réglementation sociale ». Malgré la forte résistance, les entreprises ont finit par accepter et
appliquer cette réglementation d‟où le régime dit « RSE obligatoire » durant cette époque.
Sujet phare de grandes rencontres économiques mondiales, la RSE n‟a jamais été aussi
populaire qu‟aujourd‟hui. A titre d‟exemple, le World Economic Forum consacre une part
importante de ses recherches. Les associations d‟entreprises et les NGO ne cessent de
promouvoir la RSE à travers des recommandations d‟actions concrètes comme des audits.
« Les entreprises semblent donc redécouvrir la nécessité de mieux gérer leur responsabilité
sociétale, qui peut se définir en première analyse comme une prise en compte plus explicite
des parties prenantes dans la stratégie » (Dejean F., Gond J.-P., 2004, p.6).
12
La transparence dans les affaires devient un élément crucial pour faire la différence
entre les entreprises. Dans un contexte de concurrence et de grande mobilité des
consommateurs et des fournisseurs et avec l‟amélioration des communications, rend la
réputation et la transparence dans les affaires importantes ;
L‟effet cascade le long de la chaîne d‟approvisionnement ;
La part importante du savoir et de l‟information dans les décisions d‟achats ;
La prise de conscience par les entreprises de leur application de la RSE ;
La remarquable croissance de l‟investissement socialement responsable contribue à
l‟intérêt que l‟on porte à la RSE.
Donner une définition de la RSE est une opération complexe comme périlleuse.
Depuis la publication de l‟ouvrage de Bowen dans les années 50, chaque période de l‟histoire
a permis d‟ouvrir le débat sur les limites de la responsabilité d‟une entreprise et faire l‟objet
de nombreux développements idéologiques de plusieurs écoles de pensée. Malgré les
différents définitions, concepts, approches ou encore les définitions des aspects que couvrent
la RSE, aucun consensus ne s‟est dégagé. Nous assistons à une théorisation de la RSE par
vagues successives de nouveaux concepts. Dans cette partie, nous allons essayer de retracer
l‟évolution du concept de la RSE et ensuite partager quelques définitions de ce concept.
Selon Wood (1991) et Gond et Igalens (2008), on peut dégager trois phases majeures
de la construction théorique de la RSE. La première phase renvoie au régime dit « associatif »
et donc aux débats des années 50 et 60. Ce régime où la RSE était « encadrée » a connu des
débats sur la délimitation des responsabilités de la définition du concept RSE et ses concepts
liés tels que l‟éthique et la performance économique. Les années 70 ont connu des
mouvements sociaux et environnementaux contre les entreprises ce qui a constitué la seconde
phase de l‟élaboration théorique de la RSE. Dans cette phase, le régime de marché est
« sociétal » et la RSE est dite obligatoire. Le concept a évolué vers une préoccupation plus
managériale comme le témoigne les travaux de Ackerman et de Bauer (1976) qui débâtent sur
la gestion des problèmes sociaux et environnementaux des entreprises. Ils introduisent à cet
13
effet la notion réactivité ou sensibilité sociale de l‟entreprise (Corporate Social
Responsiveness) qui renvoie « aux processus de gestion de la RSE par les entreprises
ainsi qu‟au déploiement et à la mise en œuvre des pratiques de RSE ». Enfin la troisième et
dernière phase correspond au régime de l‟efficacité dans les années 80 et 90. La RSE devient
obligatoire et voit l‟apparition d‟un nouveau concept lié à la RSE et intitulé la Performance
Sociale de l‟Entreprise (PSE) ou encore en anglais « Corporate Social Performance ». La PSE
est un nouveau concept qui synthétise les capacités de la gestion de la RSE, les impacts des
politiques RSE et la mesure de ces impacts. Nous reviendrons plus longuement sur la
définition de la PSE dans la section qui lui est consacré.
Plusieurs chercheurs ont essayé de définir le concept de la RSE sans pour autant
arriver à un consensus. Les contours flous et les points de vue de chaque chercheur ont poussé
l‟émergence de définitions non uniformes et ceux depuis plus d‟une cinquantaine d‟années.
En effet, chaque auteur s‟est penché sur la question en se référant à des disciplines différentes
comme le social, l‟environnement ou encore la performance économique. Dans cet exercice,
nous allons définir le concept de la RSE en illustrant plusieurs définitions provenant de
différents chercheurs. Pour cela, il serait judicieux de classer ces définitions selon l‟évolution
des conceptions et leur diversité sémantique. Ci-dessous le tableau propose les différentes
approches qui sous-tendent l‟évolution du concept de RSE tirées des travaux de Gond et
Mullenbach (2004) et de Caroll (1999).
14
Source Définition associée
1. La RSE au-delà de l’intérêt économique de la firme
La RSE renvoie à l‟obligation pour les hommes d‟affaires d‟effectuer les
Bowen, 1953 politiques, de prendre les décisions et de suivre les lignes de conduite
répondant aux objectifs et aux valeurs qui sont considérées comme
désirables dans notre société.
La RSE renvoie à la prise en considération par l‟entreprise de problèmes
qui vont au-delà de ses obligations économiques, techniques et légales
étroites ainsi qu‟aux réponses que l‟entreprise donne à ces problèmes
Davis, 1973 […] Cela signifie que la responsabilité sociale débute là où s‟arrête la
loi. Une entreprise n‟est pas socialement responsable si elle se conforme
au minimum requis par la loi, car c‟est ce que n‟importe quel bon
citoyen est tenu de faire.
McGuire (1963) L‟idée de responsabilité sociétale suppose que la firme n‟a pas
seulement des obligations légales ou économiques, mais
qu‟elle possède également des responsabilités envers la société, qui
dépassent le simple cadre de ces obligations
Backman (1975) La RSE renvoie aux objectifs et aux raisons qui donnent une âme aux
affaires plutôt qu‟à la recherche de la performance Economiques
L‟idée selon laquelle les entreprises, par delà les prescriptions légales ou
Jones, 1980 contractuelles, ont une obligation envers les acteurs sociétaux.
Mc Williams et La RSE est l‟ensemble des actions qui répondent aux attentes de la
Siegel société et qui vont au-delà des intérêts économiques de la firme dans le
(2001) respect des lois
16
9. La PSE, un concept contingent
Husted (2000) La PSE incarne la logique de la contingence, elle serait donc une
fonction d‟interaction entre, d‟une part, les problèmes sociaux, et
d‟autre part la stratégie et la structure organisationnelle qui sont
inhérentes à ces problèmes.
Pour conclure cette section, La RSE est concept devenu volontaire depuis les années
80. Elle concerne l‟intégration volontaire par les entreprises de considérations sociales et
environnementales. Elle désigne ce que les entreprises peuvent faire et non pas ce que les
entreprises doivent faire car c‟est une question de possibilités et non d‟obligations ou de
nouvelles réglementations.
Pour appréhender plus en profondeur la RSE, nous distinguons sept concepts liés à la
RSE que nous définirons dans les sections suivantes. Il s‟agit du développement durable, de
l‟éthique des affaires, de la performance sociale d‟entreprise (PSE), des parties prenantes, de
la gouvernance, de la légitimité sociale et de l‟investissement socialement responsable.
17
limitations que l‟état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité
de l‟environnement à répondre aux besoins actuels et à venir » (Brundtland G.H., 1987).
Lors du sommet de la Terre à Rio en 1992, plusieurs principes ont été émis pour
définir le concept du développement durable. L‟un des principes énonce que « les êtres
humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à
une vie saine et productive en harmonie avec la nature ». L‟autre principe concernant le
développement durable suggère que « pour parvenir à un développement durable, la
protection de l‟environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et
ne peut être considéré isolement ».
Dans les années 1960, le concept de responsabilité sociale a connu son essor et
spécifiait que les « entreprises ont une obligation morale de contribuer au mieux-être de la
société qui rend leur prospérité possible ». L‟éthique des affaires est aussi définie par
« l‟ensemble des règles de conduites partagées et typiques d‟une société donnée. Ces règles
sont fondées sur la distinction entre le bon et le mauvais par opposition à la morale qui est
fondée sur la discrimination entre le bien et le mal et qui serait plus un ensemble de principes
à dimension universelle, normative voire dogmatique ». (Wunenburger, 1993)
L‟éthique des affaires peut être définie comme l‟art et la discipline d‟appliquer des
principes éthiques pour accompagner des situations complexes d‟ordre moral. L‟éthique des
affaires se demande ce qui est juste ou faux, bon ou mauvais dans l‟activité économique
(Weiss J.W., 1998). Les chefs d‟entreprises prennent souvent des décisions complexes qui
demandent une dimension morale et donc une sensibilité éthique (Vyakarnam S. et al., 1997).
Mercier en 2004 a défini l‟éthique comme « un champ de tension qui se situe entre
l‟intérêt de l‟entreprise, l‟intérêt général, et les intérêts d‟autrui. L‟enjeu de la réflexion
éthique est de trouver un équilibre quand les intérêts des parties prenantes ne peuvent se
réaliser simultanément ». Les grands débats sur l‟éthique des affaires tournent autour de la
relation entre « l‟éthique et le profit, le conflit entre le gain privé et le bien public et le
contraste entre les résultats du capitalisme et les intentions des gens » (Vyakarnam S. et al.,
1997). « La dimension éthique de l‟économie privée est essentiellement appréhendée comme
une éthique de la responsabilité commandant que chacun réponde des conséquences
prévisibles de ses actes » (Capron M., 2003). Dans le cas d‟une entreprise, nous pensons que
18
la RSE fait référence à l‟éthique d‟un décisionnaire pour juger entre le bon et le mauvais, d‟où
le questionnement si le concept est transposable à l‟entreprise.
Dés les années 70, il y a eu plusieurs tentatives de créer un modèle de PSE en intégrant
tous les définitions et concepts les plus pertinents. Depuis, plusieurs chercheurs se sont
intéressés à ce concept ce qui a permis une émergence d‟une multitude de définitions et de
modèles. Dans cette section, nous allons essayer de proposer quelques modèles pour vous
donner un aperçu historique et conceptuel sur les modèles de la PSE existants.
La modèle des parties prenantes stipule que l‟entreprise doit être gérée dans l‟intérêt
de l‟ensemble des parties prenantes. Ce modèle vient remettre frontalement en cause le
modèle des actionnaires (shareholder) où l‟entreprise ne doit être gérée qu‟uniquement par
l‟intérêt des actionnaires. Par ailleurs, ce modèle de la thèorie des parties prenantes ou aussi
appelé stakeholder est une référence pour la RSE qui apparait comme une composante de ce
modèle.
Freeman (1984) avait défini une partie prenante comme «individu ou groupe
d‟individus qui peut affecter ou être affecté par la réalisation des objectifs de l‟organisation ».
Cette définition étant la plus commune. Toutefois l‟origine de cette approche est attribuée au
travail de Berle & Means 1932 et le débat qui s‟en suit (Dodd, 1932). Berle et Means
soulignent l‟existence et le développement d‟une pression sociale s‟exerçant sur les chefs
d‟entreprises pour qu‟ils reconnaissent leurs responsabilités auprès de tous ceux dont le bien
être peut être affecté par les décisions de l‟entreprise, « le contrôle des grandes entreprises
devrait conduire à une technocratie neutre équilibrant les intérêts des différents groupes de la
communauté » (Berle & Means, 1932). Dans un autre registre, Dodd plaide en faveur de la
reconnaissance éthique et légale des droits de tous les partenaires.
20
Une deuxième approche, cette fois ci dite managériale ou instrumentale est définit par
Post, Preston & Sachs en 2002. En effet, ils considèrent que « individus et éléments
constitutifs qui contribuent de façon volontaire ou non à la capacité de la firme à créer de la
valeur et à ses activités et qui en sont les principaux bénéficiaires et/ou en supportent les
risques ». Cette approche permet de mettre en exergue la valeur ajoutée que peut apporter les
parties prenantes en termes d‟objectifs financiers. En effet, grâce à une bonne gestion des
parties prenantes, ces dernières permettent à l‟entreprise d‟atteindre directement ou
indirectement les objectifs financiers. Par conséquent, l‟entreprise gagne un avantage
concurrentiel dans le sens où elle devient plus profitable, plus croissante et plus stable.
Pour résumer sur l‟intérêt de la théorie des parties prenantes, Donaldson et Preston
(1995) ont montré qu‟elle peut être justifiée selon trois approches : descriptive, instrumentale
et normative. L‟approche descriptive explique comment existe réellement le monde, la
deuxième s‟interroge sur les relations éventuelles entre un management de type stakeholder et
la performance économique de l‟entreprise, et l‟approche normative porte sur la légitimité
morale et philosophique des parties prenantes à faire valoir leur intérêt.
Le graphique qui suit détaille l‟ensemble des acteurs des parties prenantes. Nous
comprenons donc la complexité des responsabilités qu‟une entreprise doit assumer et
harmoniser. Chacune se rapporte à une relation à une composante de la société qui,
directement ou indirectement, est impliquée dans l‟activité économique.
Actionnaires
ONG Consommat
eurs
Autorités
Syndicats
publiques
Entreprise
Autres
acteurs Collectivités
locales
Clients/Four
nisseurs Collaborateurs
21
consommateurs, la communauté locale d‟entrepreneurs, les associations environnementales
et autres ONG. Selon cette vision, une entreprise ne pourra pas être performante sur les
plans économique, social, et environnemental si elle ne connaît pas les besoins et attentes de
la société qui l‟entoure ainsi que ceux de ses parties prenantes. La concertation et le dialogue
avec les parties prenantes constituent alors un élément essentiel de la définition de la RSE. En
outre, l‟implication des parties prenantes est une forme d‟assurance de la qualité dans le cadre
de la RSE. Autrement dit, le fait d‟engager le dialogue avec les parties prenantes et
d‟assumer une responsabilité sociétale induit des attentes et des attentes mutuelles ».
La gouvernance se définit comme « l‟ensemble des principes et des règles qui dirigent
et limitent les actions des dirigeants » (Perez, 2003). D‟une manière générale, la gouvernance
d'entreprise ou corporate gouvernance représente l'organisation du contrôle et de la gestion de
l'entreprise. C‟est aussi l‟ensemble des facteurs qui influent la manière dont l‟entreprise est
dirigée, administrée et contrôlée tels que les processus, les réglementations, les lois et les
institutions y compris les relations avec les parties prenantes et les objectifs fixés pour
gouverner l‟entreprise.
Ce concept s‟est propagé principalement après les scandales financiers dans les années
2000 (Enron, Anderson, Worldcom) et avec la loi Sarbanes-Oxley (aussi appelé SOX) qui
impose à toutes les sociétés cotées aux Etats Unis d‟Amérique de présenter des comptes
certifiés personnellement par leur dirigeant à la Commission américaines des opérations de
bourse (SEC).
En effet, plusieurs scandales financiers ont été caractérisés par des dérives que Joseph
Stiglitz a résumé dans les points suivants :
Explosion des rémunérations des dirigeants d‟entreprise en particulier de la partie
variable adossée à des stocks options ;
L‟introduction de nouveaux instruments financiers et de nouvelles techniques
comptables qui permettent de falsifier l‟étendue réelle de l‟endettement au bilan de
l‟entreprise ;
Une déréglementation, en particulier dans le secteur bancaire, qui en assouplissant les
règles affaiblit les mécanismes institutionnels de contrôle ;
Un certain relâchement dans l‟éthique des classes dirigeantes. Le puritanisme qui fit
les beaux jours du capitalisme américain et l‟éthique protestante que Max Weber
associe avec l‟esprit du capitalisme, alors laissés de côté (Boltanski et Chiapello,
1999).
22
Suite à ces scandales répétitifs, les actionnaires, employés et créanciers ont perdu
confiance. L'approche RSE peut permettre de redonner confiance à ces « victimes » des
dérives en mettant en place de nouvelles régulations et une meilleure gouvernance
d'entreprise, que l'entreprise soit grande, moyenne ou petite, dans les pays dits développés,
comme dans les pays en développement.
En effet, la légitimité sociale se construit à travers le regard des parties prenantes qui
sont la cible principale du marketing des organisations. Ainsi, la « légitimité de l‟entreprise au
sein de la société (…) dépend de son aptitude à faire se rencontrer les attentes d‟un nombre
important et croissant de participants » (Mercier, 2004). En répondant aux besoins des parties
prenantes tels que les actionnaires, les consommateurs et plus généralement la société civile,
l‟entreprise résulte d‟une meilleure légitimité sociale.
L‟investissement socialement responsable (ISR) peut être défini avec des nuances
différentes selon la culture des affaires de chaque région. La définition la plus acceptée en
France que l‟ISR est une forme de placement individuel ou collectif effectué selon des critères
liés à l‟Environnement, au Social et à la Gouvernance mais qui n‟occulte pas la performance
financière. Toutefois, en France on privilégie l‟aspect social, l‟environnement en Suisse et en
Allemagne, la gouvernance en Grande-Bretagne, les valeurs éthiques dans les pays
scandinaves et aux Etats-Unis.
23
L‟ISR peut prendre 3 formes principales :
Les fonds socialement responsables ou de développement durable : cette forme née
dans les années 80 prend en compte les bonnes pratiques sociale, environnementale et
de gouvernance d‟une entreprise qui sont croisés avec des critères financiers pour
sélectionner les compagnies les plus performantes du point de vue du développement
durable. Des agences de notation extra financière ont vu le jour pour fournir aux
investisseurs des analyses les aidant à sélectionner les meilleures entreprises en termes
d‟ISR ;
Les fonds d‟exclusion : plus répandus dans les pays anglo-saxons, ils excluent, pour
des raisons morales ou religieuses, certains secteurs comme l‟armement, le jeu, le
tabac. Cette forme est née aux USA dans les années 20 à l‟initiative de congrégations
religieuses qui refusaient d‟investir dans des « valeurs du péché » comme l‟alcool, la
pornographie, les jeux de hasard ou le tabac sans considération pour la performance
financière des valeurs écartées. Cette forme a pris ensuite une approche plus laïque et
militante en ciblant vers les années 70 des causes comme l‟Apartheid, la guerre du
Viêt-Nam, les Droits de l‟Homme, le nucléaire, etc. Cette tendance se perpétue ;
L‟engagement actionnarial : il consiste, pour les investisseurs, à exiger des entreprises
une politique de responsabilité sociale plus forte par un dialogue direct, mais aussi, par
l‟exercice des droits de vote en assemblées générales.
La définition de ces sept concepts liés à la RSE nous permet maintenant de cerner en
profondeur l‟étendu et l‟intérêt de la RSE dans le quotidien des parties prenantes. Enfin, la
RSE est une approche à appréhender d‟un point de vue stratégique dans toutes les décisions
de dirigeants. Mais qu‟en est-il des domaines liés à cette RSE ? La culture a-t-elle un rôle
dans la définition des domaines touchés par la RSE ?
Concernant les aspects économiques, ils sont résumés à la relation de l‟entreprise avec
ses interlocuteurs internes (salariés et actionnaires) et externes (secteur public, clients et
fournisseurs). Quant aux aspects sociaux, comme le précise l‟étude Actares (2003), ils
concernent « les conditions de travail (relation entre la direction et le personnel, santé et
sécurité, formation, équité, etc.), aux droits humains (non-discrimination, liberté
d‟association, travail des enfants, travail forcé, etc.), à la société (répercutions de l‟activité sur
les collectivités locales, corruption, pressions politiques, concurrence, ententes sur les prix,
etc.) et à la responsabilités des produits (santé et sécurité des clients, informations sur les
produits, publicité, respect de la sphère privée, etc.) ». Dans la Revue Française de Gestion en
1977, Blind distinguait en 1977 déjà neuf grandes rubriques couvrant l‟ensemble de l‟activité
sociale d‟une entreprise :
Enfin, dans la même étude Actares (2003) on distingue une dizaine d‟aspects liés à la
question environnementale :
Matériaux ;
Energie ;
Eau ;
Biodiversité ;
Emission dans l‟air et l‟eau ;
Déchets ;
Sous traitants ;
Produits et services ;
Respect de la réglementation ;
Transports ;
Dépenses environnementales.
25
2. La situation de Responsabilité Sociale d’Entreprise au Maroc et
ses enjeux
2.1. Les débuts de la RSE au Maroc
Depuis que les acteurs publics, privés, ONG et la société civile ont compris l‟enjeu et
l‟impact de la RSE sur le développement économique et social, la RSE est en évolution au
Maroc. Malgré le fait que la RSE reste un concept nouveau au Maroc, plusieurs initiatives
aussi symboliques qu‟effectives ont été prises pour instaurer durablement le concept dans la
gestion des entreprises. Nous allons présenter dans cette section l‟état des lieux de la RSE au
Maroc, les motivations qui ont amené les acteurs cités ci-dessus à investir dans ce domaine
ainsi que les différentes formes de leurs actions.
26
Dans un contexte régional, Melsa Ararat dans son rapport « Corporate Social
Responsibility across middle east and north Africa » explique que le développement de la
RSE dans la région MENA est généralement plus motivé par des choix rationnels
économiques et politiques que par la pression ou les attentes d‟une société civile donnée.
La CGEM dans sa charte RSE créée en 2006, complète les motivations des entreprises
marocaines par le fait de :
Dans la pratique, la RSE prend plusieurs formes comme l‟apport des multinationales
de leur savoir faire RSE à travers leurs filiales locales ou encore les actions de charité
pratiquées par les entreprises locales. En effet, ci-dessous on décrit quelques formes de RSE :
27
la sécurité routière pour transmettre leur expertise et leur savoir-faire. » Enfin, en février 2012
Renault a signé une convention avec la Fondation Maroc de l'étudiant. Grâce à cette fondation
Renault prend en charge les frais de 40 étudiants démunis pour les intégrer dans de grandes
écoles parisiennes.
Les entreprises implantées au Maroc sont aussi engagées dans d‟autres types d‟actions
relevant de la RSE et ceci à travers des actions de charité. Ces actions se présentent en forme
de sponsoring d‟événements sociaux pour améliorer l‟éducation, la santé ou le bien être de
personnes défavorisées. Afin de centraliser les actions d‟ordres sociales, la plupart des grands
groupes marocains ont créé une fondation qui s‟occupe de la gestion de ce type d‟actions.
La corruption et l‟économie informelle sont deux fléaux qui ont des répercussions
majeures sur l‟économie marocaine. Pour cela, le gouvernement a mis en place de nouvelles
lois pour lutter contre eux et le secteur privé lutte sans relâche par l‟instauration d‟une
politique éthique responsable.
L‟aspect social de la RSE est renforcé par l‟instauration de nouvelles lois qui régulent
les droits des travailleurs et le respect de l‟environnement. Ces lois sont stipulées dans les
différents accords internationaux signés par le Maroc. Par ailleurs, il faut noter que l‟image et
la réputation d‟une entreprise sont plus importantes aux yeux de la société civile que le
comportement réel de l‟entreprise. Ceci est expliqué par le manque relatif de moyens et de
libertés pour pouvoir investiguer en profondeur dans le comportement des entreprises.
Après avoir proposé un aperçu rapide de la situation de la RSE au Maroc, nous allons
maintenant décrire dans plus de détails la situation et les engagements pris pour améliorer les
aspects du développement durable et développer l‟engagement de l‟Etat et du secteur privé en
faveur de la RSE.
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Enfin, il est intéressant de conclure ce paragraphe en citant un exemple d‟entreprise
privée et son engagement en termes de développement durable. Cet exemple montre l‟intérêt
que porte le secteur privé à cet enjeu qui est au cœur des stratégies corporate de bon nombre
d‟entreprises marocaines. Il s‟agit de la BMCE Bank qui a obtenu la certification ISO 14001
pour l‟environnement, devenant ainsi la première banque au Maroc et de la région Moyen-
Orient Afrique du Nord à se voir attribuer une telle distinction décernée par le Bureau Veritas
Certification avec un score de zéro non conformité.
Suite à un accord avec l‟Union Européenne, le Maroc a aboli en 2012 les taxes
d‟importation pour les produits de provenance de l‟UE. Cet accord permet aux entreprises
européennes de concurrencer les entreprises locales sur leurs propres marchés. La
concurrence se fait notamment sur la qualité des produits. C‟est la raison pour la quelle les
entreprises marocaines doivent s‟inscrire dans une démarche socialement responsable pour
concurrencer les produits européens aux niveaux sociales et environnementales. Les
entreprises exportatrices s‟inscrivent dans la même démarche avec la nécessité de revoir leur
politique RSE et ainsi se conformer aux codes de bonne conduite de leurs clients potentiels.
Donc la concurrence passera par le niveau d‟engagement RSE des entreprises et ainsi
l‟instauration de SME (système de management environnemental), la certification et
l‟obtention de labels seraient un avantage compétitif.
Les autorités marocaines ont exprimé clairement leur attachement aux valeurs de la
RSE lors des Intégrales de l‟investissement organisées par la Direction des investissements
extérieurs en 2005. Cet engagement se traduit dans la mise en place d‟un cadre juridique, d‟un
dispositif de normalisation et de labellisation.
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promouvoir, de façon ferme et résolue, les chantiers de développement social et de lutte
contre la pauvreté et l'exclusion, dans le cadre de l'Initiative Nationale de Développement
Humain que Nous avons lancée et que Nous avons érigée en chantier de notre Règne ». Enfin,
il souligne que « … la responsabilité sociale des investisseurs a pour pendant et pour
condition la responsabilité sociale des entreprises. A cet égard, Nous suivons avec intérêt et
satisfaction l'action des entreprises marocaines qui se sont volontairement engagées dans cette
voie ».
Cette volonté politique d‟adhérer aux valeurs de la RSE a été accompagnée par
l‟évolution du cadre juridique sur plusieurs sujets notamment le code du travail, les droits de
l‟homme, la lutte contre la corruption et le droit de l‟environnement.
Concernant le code du travail, son actualisation a permis de devenir conforme avec les
conventions internationales ratifiées par le Maroc dont les plus principales sont répertoriées
dans le tableau ci-dessous.
Date Liste
1950 La convention n° 155 de l‟OIT concernant la sécurité et la santé des
travailleurs et le milieu du travail
1958 La convention n° 161 sur les services de santé au travail étend la notion de
service médical du travail au concept de santé au travail
1957 Convention sur le travail forcé du 28 juin 1930
1966 Convention sur l‟abolition du travail forcé du 25 juin 1957
Tableau 4 : Principaux textes internationaux ratifiés par le Maroc dans le domaine du travail
Source : « Analyse comparative du cadre institutionnel de la RSE au Maroc et en Tunisie » Etude réalisée par
Daniel Labaronne et Emna Gana-Oueslati
Quant aux droits de l‟homme, le Royaume a créé deux institutions garantes du respect
des valeurs universelle de la personne humaine. Ces deux institutions « Instance Equité et
Réconciliation » et le « Conseil consultatif des droits de l‟Homme » promeuvent « l‟égalité et
la non discrimination, la protection de l‟enfance, la liberté d‟association et la condition de la
femme qui touchent des domaines aussi variés que l‟état civil, le statut personnel, le droit du
travail et le droit pénal ». Ci-dessous un tableau regroupant les principaux textes
internationaux ratifiés par le Maroc dans le domaine des droits de l‟homme.
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Date Liste
1959 Convention de Genève relative à l‟esclavage du 25 décembre 1926
1973 Convention pour la répression de la traite des êtres humains et l‟exploitation de
la prostitution d‟autrui du 2 décembre 1949
1959 Convention supplémentaire relative à l‟abolition de l‟esclavage, de la traite des
esclaves et des institutions et pratiques analogues à l‟esclavage du 7 septembre
1956
1975 La convention n° 142 sur la mise en valeur des ressources humaines
1993 Convention relative aux droits de l‟enfant le 26 juin 1990
Tableau 5 Principaux textes internationaux ratifiés par le Maroc dans le domaine des droits de l’homme
Source : « Analyse comparative du cadre institutionnel de la RSE au Maroc et en Tunisie » réalisée par Daniel
Labaronne et Emna Gana-Oueslati
Ci-dessous un tableau résumant les principaux textes internationaux par le Maroc dans
le domaine de l‟environnement.
Date Liste
1979 La convention de Genève relative aux rejets d'oxydes de soufre et d'azote
responsables des pluies acides
1989 Le contrôle des mouvements transfrontières des déchets dangereux et leur
élimination : la convention de Bâle
1985- La convention de Vienne et les amendements de Londres et Copenhague
1990
1992 La convention de la protection de la couche d‟ozone : le protocole de Montréal
1995 La convention sur les changements climatiques suite au sommet de RIO
1995 La convention sur la diversité biologique
1999 Le protocole relatif à la prévention de la pollution de la mer méditerranée lié à la
convention
2002 La Déclaration de sa Majesté Mohammed VI au Sommet de Développement
Durable à Johannesburg
2002 L‟adhésion au protocole de Kyoto
Tableau 6 Principaux textes internationaux ratifiés par le Maroc dans le domaine de l’environnement
Source : « Analyse comparative du cadre institutionnel de la RSE au Maroc et en Tunisie » réalisée par Daniel
Labaronne et Emna Gana-Oueslati
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La corruption est un réel fléau au Maroc et la lutte du gouvernement n‟a pas donné ses
fruits durant ces dernières années. En effet, le Maroc se situe à la 80ème place dans le
classement de Transparency International. D‟ailleurs, le pays confirme sa régression à
l‟échelle mondiale, arabe et continentale.
Le gouvernement a néanmoins aligné une série de mesure tant sur le côté législatif que
sur le côté institutionnel. Les autorités ont supprimé la Cour spéciale de Justice, ont adapté la
législation pénale et ont amélioré les contrôles juridictionnels et internes sur les finances
publiques. Sur le plan institutionnel, une Autorité Centrale pour la Prévention de la
Corruption a été créée en 2008. Le Maroc a besoin de déployer plus d‟efforts sur la question
pour améliorer son classement.
Enfin le Maroc, durant ces dernières années, a déployé des efforts pour lutter contre la
pauvreté à travers la création de l‟initiative nationale pour le développement humain (INDH),
initiée par le Roi Mohammed VI en mai 2005. Cette initiative est dotée d‟un budget de 10
milliards de dirhams sur cinq années et constitue un puissant vecteur d‟intégration des
couches sociales pauvres dans le développement du pays.
35
2.4.2. Une adoption partielle des valeurs de la RSE
L‟adoption de la RSE par une entreprise se fait d‟une manière progressive. Pour le
centre de formation pour le développement et la solidarité internationale, les principales
priorités de la RSE dans les entreprises marocaines concernent « en premier lieu la promotion
de la bonne gouvernance, l‟éradication de la corruption et le respect de la législation, suivis
par l‟amélioration de la fonction des ressources humaines et la responsabilité fiscale. Quant au
respect de l‟environnement, les aides sociales et le besoin de reporting et communication, ils
sont placés dans les trois dernières positions ». Cette priorisation des valeurs « internes » à
l‟entreprise par l‟amélioration des rapports avec le personnel et l‟Etat met en péril sa relation
avec le monde extérieur. L‟évolution vers une RSE complète est nécessaire pour acquérir une
légitimité au point de vue international. La sensibilisation et l‟allocation d‟un budget sont
deux étapes primordiales pour la réussite d‟une évolution vers une entreprise socialement
responsable.
Cette inégalité différencie le cadre de vie des habitants et favorise les migrations
géographiques. L‟écart ne cesse de se creuser entre la région centre et les régions
périphériques, ou plutôt entre des espaces favorisés et des espaces défavorisés qui accumulent
les retards et les handicaps (enclavement, sous-équipement, limitation ou mauvaise gestion
des ressources …). Enfin, on constate l‟accentuation de la concentration de la population sur
des espaces privilégiés en l‟occurrence les grandes villes et une prédominance des villes
portuaires ou très proches du littoral : Casablanca est quatre fois plus peuplée que Rabat et
cinq à six fois plus peuplée que Fès ou Marrakech.
L‟obtention du label RSE de la CGEM n‟est pas une condition sine qua none pour
avoir de bonnes pratiques RSE. Après avoir listé les principaux freins à l‟adoption des valeurs
de la RSE, il est important de souligner les efforts des entreprises, malgré ces freins, pour
devenir socialement responsable.
Jet Sakane est le premier promoteur immobilier certifié en Responsabilité Sociale par
la CGEM. Cette distinction illustre le fort engagement de l‟entreprise envers ses
collaborateurs, ses clients et ses partenaires.
Jet Sakane respecte la parité entre les sexes puisque cette entreprise emploi une cinquantaine
de travailleurs masculins et autant de travailleuses, répartis entre les cadres administratif,
technique et commercial.
La liberté syndicale est inscrite dans le règlement et un plan de formation est établi
annuellement qui est consacré principalement au dialogue social ainsi qu‟à la sécurité et à la
santé au travail.
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Un exemple d’entreprise qui publie un rapport de développement durable : Maroc
Telecom
En 2009, 3 enjeux du développement durable ont été identifiés par les métiers de
l‟entreprise, de manière collégiale, et validés par le Directoire de Maroc Telecom.
En 2010, le groupe a consacré les moyens à la réduction des disparités en étendant ses
infrastructures réseaux. Il a notamment poursuivi sa participation au programme de Service
Universel PACTE (Programme d‟Accès aux Télécoms) et avait achevé, en fin d‟année, la
couverture de 4 414 localités rurales.
Accompagner le développement :
L‟une des actions de Maroc Telecom pour accompagner le développement est son
soutien aux jeunes promoteurs.
Les promoteurs sont accompagnés pour la constitution de leurs dossiers et pendant les
premiers mois de la vie de leur entreprise. Des prêts sans intérêt leur sont accordés pour des
montants pouvant aller jusqu‟à 100 000 DH. Les secteurs d‟activité les plus divers sont
concernés : agriculture, énergie solaire, nouvelles technologies de l‟information,
restauration…
CTT est une entreprise qui valorise les déchets électroniques et emploi 409 salariés à
Marrakech. Elle a entrepris une action pour la protection de l‟environnement.
Le top management accorde un intérêt particulier à la RSE par les actions qu‟il
entreprend. D‟ailleurs le PDG déclare « le sujet qui me tient personnellement à cœur ces
derniers temps se rapporte à la responsabilité sociale d‟entreprise. Nous avons lancé la
Fondation Sanady dont la mission est d‟offrir des cours gratuits de soutien scolaire aux
enfants de nos ouvriers ».
En effet, cette action inédite au Maroc a commencé en 2006 avec la mise en place de
soutien scolaire au profit de 54 enfants du personnel d‟une des filiales du Groupe Delassus.
Mais en raison du succès qu'elle a rencontré, il s'est transformé rapidement en activité d'appui
à la scolarisation des enfants des milieux défavorisés. Ce programme profite actuellement à
3 000 enfants dans plusieurs villes et à travers 154 établissements grâce notamment à l'appui
d'associations constituées à cette fin. Depuis 2008, une crèche a été également ouverte dans le
cadre d'un projet, étalé sur 3 ans, de renforcement des prestations sociales.
40
Favoriser l‟épanouissement des enfants et leur ouverture à des valeurs humaines et
citoyennes ;
Augmenter le nombre de bénéficiaires de soutien scolaire de manière significative
pour répondre aux besoins émanant du terrain.
Dans la tradition, les grandes entreprises minières marocaines ont pratiqué une
politique RSE sans se demander si cette pratique correspondait à cette dénomination. Pour les
dirigeants de l‟OCP, il était naturel pour eux de se préoccuper de l‟impact environnemental et
social de l‟activité minière et chimique de l‟OCP. Pour cette raison, ils ont consacré des
sommes souvent importantes en actions citoyennes destinées aux populations proches des
centres d‟activités de l‟OCP ou dans des opérations de protection de l‟environnement.
L‟Office Chérifien des Phosphates, qui se définie comme entreprise citoyenne, s‟est
toujours engagé pour la Responsabilité Sociale à travers plusieurs projets sociétaux. Le projet
pharaonique qui fait l‟actualité est la création de la Ville Verte Mohammed VI à Benguerir.
Ce projet permettra une qualité de vie qui va de pair avec un cadre et des
infrastructures adaptés, un espace écologique, une vie sociale organisée, une éducation
supérieure de haut niveau et fera de l‟OCP un champion de l‟insertion sociale et de l‟égalité
des chances.
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Conclusion
La RSE est elle un effet de mode ? C‟est la question que se posent nombreux chefs
d‟entreprises de toutes origines et à travers ce document nous montrons que ce concept date
de plus d‟un siècle et sa pérennité est le fondement même de sa définition. En effet, la RSE
date du 19ème siècle et les Etats Unis ont été un réel laboratoire pour l‟évolution de ce concept.
La RSE est passée par plusieurs régimes, provoquée à ces débuts, obligatoire dans les années
80 pour devenir volontaire durant les vingt dernières années. Le père fondateur de la RSE,
Bowen, a définit le concept « La RSE renvoie à l‟obligation pour les hommes d‟affaires
d‟effectuer les politiques, de prendre les décisions et de suivre les lignes de conduite
répondant aux objectifs et aux valeurs qui sont considérées comme désirables dans notre
société ». Volontaire, la RSE a été redéfinie et adoptée par les pays dit développés, mais qu‟en
est-il du cas du Maroc ? Accorde-t-il une importance particulière aux valeurs de ce concept ?
Malgré les convictions sur l‟intérêt d‟adopter de telles valeurs, notamment les
développements économique et social et le respect de l‟environnement, le Maroc trouve
beaucoup de difficultés à instaurer durablement et égalitairement ce concept au sein de la
société. Plusieurs initiatives aussi symboliques qu‟effectives ont été prises par le roi du
Maroc, le gouvernement et le patronat marocain. Signataire de plusieurs accords
internationaux, le Maroc ne s‟est pas arrêté la puisqu‟une réelle volonté de rendre la RSE au
cœur de sa stratégie a été traduite par les réformes de loi et initiatives concrètes en faveur du
respect de l‟environnement, d‟un meilleur climat social, d‟une gouvernance responsable et du
développement économique. Néanmoins, dans notre analyse nous constatons plusieurs freins
au développement de cette approche RSE. Le gouvernement et le patronat ont milité sans
cesse pour la sensibilisation des entreprises à ce concept mais quelques études montrent une
réelle méconnaissance de la part des PME du concept, des ses intérêts et de leur capacité à la
mettre en place. On remarque aussi, que nombre d‟entreprises ont pris l‟initiative d‟adopter
que partiellement cette approche en favorisant le développement du climat social interne et en
se désintéressant de l‟environnement externe (respect de l‟environnement et de la
communauté). Ces entreprises ne peuvent avoir la légitimité d‟une entreprise socialement
responsable. Une forte inégalité entre les régions est flagrante. Les entreprises qui ont adopté
les valeurs de développement social et environnemental se situent principalement dans les
régions de Casablanca, Rabat et Tanger. Ce défi régional ne facilite pas la démocratisation du
concept. Il est expliqué par l‟inégalité des richesses économique et naturelle de chaque région
et la politique de décentralisation insuffisante. Encore plus alarmant, les initiatives de la
CGEM (patronat marocain) ne trouvent pas d‟échos à la hauteur de leur attente. En effet, la
CGEM première confédération en Afrique et au monde arabe à avoir créé la charte de
responsabilité et le label RSE, peine à convaincre les entreprises marocaines de prendre le pas
de la labellisation. Ce manque d‟engouement, peut être traduit par la méconnaissance des
PME du concept RSE et par la faible attractivité des grands groupes à ce label ou encore la
non adaptabilité du label à quelques secteurs comme la banque et le secteur public. Enfin,
mais non le moindre, nous remarquons que l‟Etat qui prône les effets positifs de l‟adoption de
la RSE a encore beaucoup d‟efforts à déployer pour assurer un climat social, environnemental
et économique correct. Par exemple, l‟Etat ne peut espérer réduire la corruption alors que les
démarches administratives restent très lourdes.
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D‟un autre côté, plusieurs signaux positifs sont à souligner puisque les grands groupes
marocains et les filiales des multinationales, qui ont apprécié l‟impact positif de l‟adoption de
la RSE, ont agi concrètement à l‟amélioration du climat social et au respect de
l‟environnement. Ces entreprises contribuent à la bonne image du Maroc qui permet d‟attirer
plus d‟investisseurs étrangers.
Enfin, il faut noter qu‟une adoption plus élargie de la RSE ne pourra se faire sans une
forte réaction de l‟Etat, du secteur privé et de la communauté. A notre avis, il est nécessaire
de poursuivre les réformes des systèmes fiscal et financier, d‟améliorer l‟accès au
financement dans le sens d‟une meilleure allocation du crédit, de lutter contre l‟économie
informelle, de réformer le système de formation du pays en vue d‟améliorer la qualité de la
main d‟œuvre locale, et enfin poursuivre la mise à niveau des infrastructures (électricité,
télécommunications).
43
Bibliographie :
Jean Pasquero, « la responsabilité sociale de l‟entreprise comme objet des sciences de gestion,
Un regard historique », 2005
11eme Université de Printemps de l‟Audit Social, Audit social & renouvellement de la GRH,
SIDI FREDJ (Algérie), Du 30 au 31 mai 2009, actes édités avec le concours de l‟ESSEC
Business School, Fondation Hanns Seidel, IAS Nationaux et des Associations
professionnelles et RH Européennes et Africaines
Melsa Ararat, « Corporate Social Responsability accross Middle East and North Africa »,
April 2006
44
Manal EL ABBOUBI, Fatima EL KANDOUSSI et Afafe El AMRANI, « Les PME
marocaines sont-elles prêtes à intégrer la RSE dans leurs pratiques managériales? », 2011
CGEM, http://www.cgem.ma/
CGEM, « Responsabilité Sociale de l‟Entreprise : des idées et des actes - Label RSE de la
CGEM : Guide d‟information », Mai 2011
CGEM, « Projet Genre : intégration de l‟approche genre dans les politiques de développement
économique et social », mars 2007
CGEM, « La Responsabilité Sociale des Entreprises : les aspects relatifs au travail – Les
expertises CGEM Digest », Mai 2009
www.massolia.com, article “BMCE Bank 1ère banque au Maroc et en MENA certifiée ISO
14001 », Juin 2011
Jeune Afrique, article du 22/09/11 « le label RSE, un outil pour accroitre son business »
Aufait, Dossier spécial PME « Entre responsabilité sociale et impératifs de survie », 10 mai
2011
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