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Assurance vie
Cours et exercices
Lahcen DOUGE
Version : 2017/2018
1
Table des matières
2
3.1.2 Probabilité de survie d’un groupe disparaisant au dernier décès . . . 16
3.2 Groupe disparaisant à un décès de rang quelconque . . . . . . . . . . . . . 16
3.2.1 Probabilité de survie d’exactement k têtes . . . . . . . . . . . . . . 17
3.2.2 Probabilité de survie d’au moins k têtes . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.3 Cas de lois Makehamiennes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.4 Probabilités conditionnées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
6 Rentes de survie 37
6.1 Capital de survie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
6.2 Rentes de survie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
6.2.1 Rentes de survie avec entré en jouissance à un anniversaire de la
souscription du contrat . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
3
7 La tarification 42
7.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
7.2 La prime pure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 42
7.2.1 Les contraintes théoriques de tarification . . . . . . . . . . . . . . . 43
7.2.2 Principe de détermination de la prime annuelle . . . . . . . . . . . 43
7.2.3 Exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 44
7.3 La prime commerciale . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
7.3.1 Les différents chargements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
7.3.2 Cas de la prime commerciale unique . . . . . . . . . . . . . . . . . 45
7.3.3 Cas de la prime commerciale annuelle . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
7.4 La réglementation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 47
7.4.1 Tarifs en assurance vie (Article A. 335-1) . . . . . . . . . . . . . . . 47
7.4.2 Taux technique plafond (Article A. 132-1) . . . . . . . . . . . . . . 47
7.4.3 Taux minimum garanti (Article A. 132-2) . . . . . . . . . . . . . . . 48
7.5 La contre-assurance des primes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
7.5.1 La contre-assurance des primes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 48
7.5.2 La contre-assurance des primes commerciales . . . . . . . . . . . . . 49
4
9 Les tables de mortalités 60
9.1 Méthodes d’étude d’une population . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
9.1.1 Traitement des données . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 60
9.1.2 Détermination des taux annuels de mortalité . . . . . . . . . . . . . 61
9.2 Méthodes de lissage . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
9.2.1 Modèles paramètriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 62
9.2.2 Modèles non paramétriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
9.3 adéquation des ajustements . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
9.3.1 Test du Khi-deux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 68
5
Chapitre 1
L’opération de l’assurance est une opération pour laquelle un organisme, l’assureur, s’en-
gage à exécuter une prestation au profit d’une autre personne, le bénéficiare, en cas de
réalisation d’un événement redouté appelé sinistre (accident, vol, maladie, décès, etc.)
aléatoire, le risque, en contrepartie du paiement d’une rémuniration, la prime. Les rela-
tions entre les parties sont définies par un contrat d’assurance.
Plusieurs acteurs interviennent dans une opération d’assurance :
• L’assureur, qui couvre le risque ;
• le souscripteur, qui signe le contrat et s’engage à payer la prime ;
• l’assuré, qui court le risque (on parle aussi de tête assurée) ;
• le bénéficiaire, qui reçoit la prestation.
Le bénéficiaire, le souscripteur et l’assuré peuvent être une seule et même personne et
souvent on confond bénéficiaire et assuré par abus de langage.
L’assuré peut se garantir, non seulement contre la survenance d’un sinistre , mais aussi
contre sa propre faute (responsabilté civile), à condition que la faute ne soit pas inten-
tionnelle.
Les risques auxuels une personne peut être exposée sont très variée. Citons quelques
exemples :
• risque de décès d’une personne ;
• risque de maladie ou incapacité ;
1
• risque innodation ou grêle pour une exploitation agricole ;
• responsabilité civile pour le conducteur d’un véhicule automobile ;
• risque incendie pour un immeuble.
Le contrat d’assurance définit les relations entre acteurs précédents. La définition donnée
par la cour de Cassation en 1956 est la suivante :
Le contrat d’assurance, par essence aléatoire, comporte, moyennant l’octroi d’une prime,
la couverture d’un risque et l’exécution d’une prestation en cas de réalisation du risque.
Le contrat d’assurance est composé :
• des conditions générales : elles reprennent les conditions, droits et obligations com-
munes à tous les assurés pour un même produit d’assurance (Habitation, R.C.
Auto, R.C. Familiale,...) ;
• des conditions particulières : elles reprennent les éléments spécifiques qui concernent
la personne et le risque précis qui est couvert (tarification, montants de garantie,
franchises, coordonnées, adresse du risque, prise d’effet du contrat et durée etc).
Une fois le contrat d’assurance conclu, assureur et souscripteur se voient soumis au res-
pect de certaines obligations. Parmi ces obligations résultant de la conclusion du contrat
d’assurance, certaines sont légales (dans la mesure où elles sont mentionnés dans des ar-
ticles du Code des Assurances), d’autres sont conventionnelles (dans la mesure où elles
résultent de clauses spécifiques propres à chaque contrat).
2
1.2 Secteur de l’assurance vie
L’assurance vie est une branche de l’assurance qui prend en charge des engagements
dépendant de la vie humaine.
En assurance dommage, la question posée par l’actuaire est souvent : ”Le sinistre va-t-
il se produire et si oui, combien va -t-il coûter”. En assurance vie, le décès est certain,
seule sa date est inconnue. L’aléa porte donc sur la durée de vie résiduelle et non pas sur
l’événement décès.
Dénominations des prestations de l’assureur
• Sinistres : Versements de capitaux en cas de décès.
• Echéances : Capitaux versées en cas de survie à une échéance déterminée.
• Arrérages : Versements périodiques servis à des rentiers ou retraités.
• Rachats : Sommes payées à un souscripteur qui révoque ses engagements.
Le premier contributeur de cette forte croissance demeure, sans aucun doute, le segment
Vie qui a enregistré une progression. Le chiffre d’affaires Non Vie a affiché une nette
3
progression de, porté principalement par l’Automobile. Notons que ce segment tire profit
de la dynamique actuelle des ventes automobiles au Maroc, qui se sont hissées de 34,3%,
à l’issue du premier semestre de l’année 2016. De même, deux autres branches ont porté
la croissance de l’activité Non Vie, à savoir les accidents corporels et l’Assistance-Crédit-
Caution, marquant des hausses respectives de 9% et 14,9% pour des montants avoisinant
le 1,9 MMDH et 914,9 MDH.
Du côté de la part de marché, le top 3 des sociétés d’assurance, opérants dans le secteur,
reste le même, à savoir Wafa Assurance, Royale Marocaine d’Assurance, et Axa Assurance
Maroc, pour des parts respectives de 18,8% , 16,3%, et 11,4%. Le Maroc a réussi aussi à
s’imposer comme l’un des trois plus grands marchés africains de l’assurance qui réalisent
une forte croissance, aux côtés du Nigéria et du Kenya. Avec des primes annuelles émises
de l’ordre de 3,1 milliards de dollars en 2015, le Maroc se classe comme deuxième marché
de l’assurance en Afrique après l’Afrique du Sud .
4
Figure 1.3 – Parts de marché des compagnies d’assurance.
5
Chapitre 2
F0 (t) = 1 si t ≥ w.
En assurance vie, on considère un individu ayant un âge x ≥ 0. On dit que l’on est en
présence d’une tête d’âge x que l’on note (x).
6
On désigne par Tx la durée de vie future de (x). Pour cet individu T0 = x + Tx .
Notons Fx la fonction de répartition de Tx .
Considérer Tx plutôt que T0 est plus naturel en assurance vie parcequ’il conduit à prendre
comme origine du temps la date de signature du contrat d’assurance. L’assureur s’intéresse
à l’étude de Fx lorsque t ∈ [0, w − x].
1. Qx (Tx = t) = 0 ∀t > 0
La probabilité de décèder à un instant donnée est nulle.
t px = Qx (Tx > t)
= 1 − Fx (t).
7
2.1.3 Probabilité de décès
Définition 2.2. Considérons une tête d’âge x. La probabilité de décès de (x) entre les
instants t et t + h , notée t|h qx , est définie par
t|h qx = t px − t+h px .
t px + t qx = 1.
Dans cette partie nous établissons le lien entre les fonctions de survie des différents âges.
Proposition 2.1. Si, pour un âge x donné, la fonction de survie u px est connue pour
tous u > 0, alors pour tous les âges y > x
y−x+t px
t py = ·
y−x px
Preuve
On a
d’où
8
et
t+h px =h px . t px+h
Si on pose h = y − x, il vient
y−x+t px =y−x px . t py .
Soit un individu d’âge x à un instant pris pour origine. Son indicateur de survie est la
famille de variables aléatoires {X(t)} définies pour tout t ≥ 0 par
1 si l’individu est vivant à l’instant t
X(t) =
0 sinon.
E(X(t)) = t px
V ar(X(t)) = t px . t qx .
9
Supposons aussi que les individus de ce groupe décèdent indépendamment les uns des
autres, donc
E(Lx+t ) = Lx t px
V ar(Lx+t ) = Lx t px . t qx .
lx+t = E(Lx+t ) est appelé nombre moyen ou nombre probable de vivants à l’âge x + t.
Dans le cas où Lx est supposé connu, on a
et
lx+t
t px = ·
lx
On dit que l’ensemble des valeurs ly pour x ≤ y ≤ w constitue une loi de survie pour les
individus d’âge x.
Les tables de survie, appelées aussi tables de mortalité fournissent pour chaque âge entier
x le nombre moyen de survivants lx d’une population comportant initialement l0 individus
d’âge 0 (nouveaux nés). Le nombre moyen de décès entre les âges x et x + 1 est :
dx = lx − lx+1 ·
dx
qx = ·
lx
Supposons qu’un individu (x) soit encore en vie à l’âge x + t et cherchons la probabilité
pour qu’il décède dans l’intervalle [t, t + h]. Il s’agit de la probabilité
10
En divisant cette expression par h, on obtient la probabilité moyenne pour que (x) décède
entre les instants t et t+h
Qx (t < Tx < t + h|Tx > t) Qx (t < Tx < t + h)
=
h hQx (Tx > t)
t px − t+h px
= .
h t px
En passant à la limite, on trouve
0
Qx (t < Tx < t + h|Tx > t) ( t px )
lim =−
h→0 h t px
0 d
où ( t px ) = t px .
dt
Cette limite est le taux instantané de mortalité à l’âge x + t, notée t µx ou µx+t , et donné
par :
0
( t px )
µx+t =−
t px
d
= − ln( t px )
dt
d
= − ln(1 − Fx (t))
dt
fx (t) f0 (x + t)
= =
1 − Fx (t) 1 − F0 (x + t)
et on a
fx (t) = t px µx+t .
11
et pour tout âge y, on a
0
(ly ) d
µy = − = − ln(ly )·
ly dy
Donc
Z x+t
ln(lx+t ) − ln(lx ) = − µy dy
x
De même
Z w−x Z w−x
E(Tx2 ) = 2
t fx (t)dt = 2t t px dt.
0 0
Finallement
Z w−x Z w−x 2
V ar(Tx ) = 2t t px dt − t px dt .
0 0
12
2.3.3 La convention décès en milieu d’année
On suppose que si le décès de (x) a lieu durant la kème année, c’est à dire entre un âge
compris entre x + k et x + k + 1, alors ce décès se produit au milieu de la période donc à
l’époque k + 12 . Si l’on note Kx la partie entière de Tx , alors
1
Tx = Kx + .
2
Cette convention est utilisée pour le calcul des primes et des provisions mathématiques.
Sous cette hypothèse
Z w−x w−x−1
X Z k+1
e0x = tfx (t)dt = tfx (t)dt
0 k=0 k
w−x−1
X Z k+1
1
= k+ fx (t)dt·
k=0
2 k
Or
Z k+1
fx (t)dt = Fx (k + 1) − Fx (k) = k px − k+1 px
k
donc
w−x−1
X 1
e0x = (k + ) k|1 qx
k=0
2
ex = E(Kx ).
13
Chapitre 3
Dans ce chapitre, nous allons étudier la situation à l’époque t d’un groupe d’individus
vivants à l’époque 0. Notons ce groupe par G et supposons qu’il est extrait d’une popula-
tion homogène. Soit G = (x1 , . . . , xn ) avec les xi sont les âges des individus de ce groupe.
L’état de ce groupe est défini par les variables aléatoires X1 (t), X2 (t), . . . , Xn (t) qui sont
les indicateurs de survie des têtes composant ce groupe.
Exemple
Soit l’événement
At = (X1 (t), X2 (t), X3 (t) = (1, 0, 0) .
La réalisation de l’événement At signifie que la tête (x1 ) survive aux têtes (x2 ) et (x3 ) et
dans ce cas
14
3.1 Groupes disparaisant au premier ou au dernier
décès
Soit
n
Y
S(t) = Xi (t)
i=1
On écrira
Puisque
n
Y lx +t i
t p(x1 ,...,xn ) =
i=1
lxi
15
on tire
n
Y
lx1 +t,x2 +t,...,xn +t = lxi +t
i=1
et on pourra écrire
t+t0 p(x1 ,...,xn ) = t p(x1 ,x2 ,...,xn ) × t0 p(x1 +t,x2 +t,...,xn +t) . (3.1)
On définit le taux instantané de décès d’un groupe disparaissant au premier décès par la
fonction
d
µG+t := − ln( t p(x1 ,...,xn ) ) (3.2)
dt
n
X d
= − ln( t pxi )
i=1
dt
n
X
= µxi +t .
i=1
Un tel groupe sera noté (x1 , x2 , . . . , xn ) et sa probabilité de disparition est notée t qx1 ,x2 ,...,xn .
La disparition du groupe est réalisée lorsque toutes les têtes (xi ) décèdent avant l’époque
t. La probabilité de disparition de ce groupe est
Contrairement au groupe disparaissant au premier décès il n’est plus possible d’établir les
équations (3.1) et (3.2).
16
signifie qu’il subsiste au minimum n − k + 1 têtes survivants à l’époque t. On notera cette
probabilité par :
tp n−k+1 .
x1 ,x2 ,...,xn
Si k = 1
Si k = n
tp (k) .
x1 ,x2 ,...,xn
tp (2) = t p x . t p y . t qz + t p y . t pz . t qx + t pz . t px . t qy
x,y,z
17
où
X
Sk = t pxi1 ,xi2 ,...,xik
i1 6=i2 ,...,6=ik
représente la somme des probabilités de survie de tous les groupes disparaissant au premier
décès que l’on peut former avec k individus. En particulier
n
X
S1 = t p xk et Sn = t px1 ,x2 ,...,xn .
k=1
tp (2) = S2 − 3S3
x,y,z
où
n
X
tp k = tp (i) .
x1 ,x2 ,...,xn x1 ,x2 ,...,xn
i=k
18
Dans le cas ou les lois de mortalité des têtes (xi ) sont ajustées selon la même loi de
Makeham, on a
n
X
µx1 ,x2 ,...,xn = (α + βcxi )
i=1
n
X
= nα + β cxi .
i=1
La probabilité de survie de (x) à (y) est notée Q2xy (la probabilité que (x) mourra le
second) et on a
On peut exprimer Q1xy à l’aide des nombres probables de survie et des taux instantanés
de mortalité par :
−1 ∞ 0
Z
Q1xy = l .ly+t .dt (3.6)
lx ly 0 x+t
Z ∞
1
= µx+t .lx+t .ly+t .dt
lx ly 0
19
et en fonction de l’espérance de vie du groupe (xy) par :
1 ∂
Q1xy = . (lx .eoxy )
lx ∂x
où
Z ∞
1
eoxy = lx+t .ly+t .dt.
lx ly 0
Notons que ces égalités ne seront utiles que dans le cas ou on a les expressions analytiques
des nombres probables de survie. Face aux difficultés d’avoir de telles expressions, on est
ramené dans ce cas à faire des approximations. On peut écrire toujours
Z ∞ ∞ Z n+1
0 0
X
lx+t .ly+t .dt = lx+t .ly+t .dt. (3.7)
0 n=0 n
Si n ≤ t < n + 1, on a
0
lx+t ' lx+n+1 − lx+n
et
Donc
Z n+1 Z 1
0
lx+t .ly+t .dt = (lx+n+1 − lx+n ) ly+n + (ly+n+1 − ly+n )u du
n 0
1
= (lx+n+1 − lx+n )(ly+n + ly+n+1 )
2
1 1 1
= (lx+n+1 .ly+n+1 − lx+n .ly+n ) + ly+n .lx+n+1 − lx+n .ly+n+1 .
2 2 2
D’après (3.6), on a
∞ ∞
1 1 X 1 X
Q1xy ' − ly+n .lx+n+1 + lx+n .ly+n+1
2 2lx .ly n=0 2lx .ly n=0
20
où
∞
1 X
ex:y−1 = ly+n .lx+n+1
lx .ly−1 n=0
et
∞
1 X
ex−1:y = lx+n .ly+n+1
lx−1 .ly n=0
Exemple 2
Dans cet exemple, on considère un groupe de têtes (x, y, z) et on cherche à évaluer la
probabilité que (x) mourra la seconde des 3 têtes (x), (y) et (z), et (y) étant morte la
première. Cette probabilité est donnée par
où
Z ∞
1 0
Q1xyz = lx+t .ly+t .lz+t dt.
lx .ly .lz 0
21
Chapitre 4
Les engagements en cas de vie sont basés sur la détermination des valeurs actuelles pro-
bables d’engagements reposant sur la survie d’un individu ou d’un groupe de têtes. Ces
engagements sont le capital différé ou les annuités viagères.
La valeur actuelle aléatoire (en abrégé vaa) d’un capital unité (C=1) payable à l’époque
t et associée à la réalisation de l’événement At est notée W (t) ou Wt .
En temps discret, si t = n ∈ N
1
Wn = 1A .
(1 + i)n n
P (An ) 1
E(Wn ) = et V ar(Wn ) = P (An )(1 − P (An )).
(1 + i)n (1 + i)2n
En temps continu
Wt = e−δt 1At
22
4.1.2 Généralisation à un échéancier quelconque
1
où v = est appelé le facteur d’actualisation.
1+i
En temps continu, la valeur actuelle aléatoire Wt de l’échéancier {Ct , t ≥ 0} est
Z t
Cs
Wt = 1 ds.
s As
s=0 (1 + i)
Définition 4.1. Le capital différé à l’époque t pour un assuré âgé de x années, (x), à
l’époque 0 est un capital unité (C = 1) payable à l’époque t si (x) est vivant.
n Wx = X(n)v n .
n Ex = E(n Wx ) = v n E(X(n))
= n px vn
lx+n v n+x
= ,
lx v x
23
ce qui conduit à poser, pour tout âge x,
Dx = lx v x .
Dx est appelée première commutation vie. Elle permet d’exprimer n Ex sous la forme
Dx+n
n Ex = .
Dx
Exemple
Les valeurs actuelles probables d’un capital différé d’un montant unité et de durée 10 ans,
pour un individu âgé de 40 ans (homme ou femme) à la signature du contrat avec le taux
d’intérêt 3.5%
Si (x) est un homme, on utilisant la table de mortalité TD 88-90, on a
10 E40 = 0.679229.
10 E40 = 0.695967.
Propriété
Pour tout m, n et x, on a l’égalité suivante
Dx+m+n Dx+m Dx+m+n
m+n Ex = = .
Dx Dx Dx+m
= m Ex . n Ex+m .
Le capital différé de n années sur un groupe de 2 têtes (x) et (y) disparaissant au premier
décès est :
n Exy = v n n pxy .
En introduisons
x+y
Dx:y = v 2 .lx .ly ,
on constate que
Dx+n:y+n
n Exy =
Dx:y
Dans le cas ou c’est possible d’appliquer au groupe (xy) l’âge moyen Makehamien ξ on
obient
24
4.3 Les annuités viagères
Il s’agit d’échéanciers définis par des versements périodiques effectués par l’assuré ou l’as-
sureur (primes périodiques par l’assuré ou rentes par l’assureur). La période normale d’une
annuité est l’année. Des périodes plus courtes sont possibles (trimestre, mois,...).
Le terme ”annuité” désigne aussi la valeur actuelle probable de l’engagement correspon-
dant qui est notée généralement a lorsque les paiements sont effectuées à terme échu et ä
lorsqu’ils interviennent en début de période.
On suppose que la valeur de cette annuité est une unité monétaire. Le paiement du capital
unité est conditionné par la réalisation de l’événement {X(k) = 1} ={L’assuré est vivant
à l’époque k}.
L’annuité la plus générale (annuité différée de m années et temporaire de n années) est
celle pour laquelle le premier paiement a lieu à l’époque m et cesse d’être payée au plus
tard à l’époque m + n. Dans ce cas la valeur actuelle aléatoire de cette annuité payable à
l’avance, notée Ẅx , est donnée par
m+n−1
X
m|n Ẅx = X(k)v k
k=m
Si cette annuité est à terme échu, sa valeur actuelle probable, notée m|n ax , est donnée
par :
m+n
X
m|n ax = k Ex .
k=m+1
25
et
m+n
1 X
m|n ax = Dx+k .
Dx k=m+1
Nx+m − Nx+m+n
m|n äx =
Dx
et
Nx+m+1 − Nx+m+n+1
m|n ax = .
Dx
Cas particuliers
• Lorsque m = 0, on parle d’annuité temporaire de durée n années et dans ce cas
n−1
X n
X
n äx = k Ex et n ax = k Ex .
k=0 k=1
Les exemples les plus utilisés d’annuités variables sont ceux de l’annuité en progression
arithmétique et géométrique.
Cas de la progression arithmétique
Dans ce cas le paiement intervenant à l’époque k a la forme f (k) = αk + β, α et β sont
26
des constantes données. La vaa d’une annuité différée de m années et temporaire de n
années payable à terme échu pour une tête d’âge x à l’époque 0 est
m+n
X
m|n (f W )x = (αk + β)X(k)v k .
k=m+1
1+i 0
En posant = 1 + i on a
β
0
0 D
β .k Ex = (1 + i ) .k px = x+k
k −k
Dx0
0 0
où (Dx ) sont les nombres de commutations correspondant au taux i ( dans le cas ou celui
ci est positif ).
27
4.3.2 Paiements fractionnés
Dans l’abscence d’une loi théorique de la fonction de survie t → t px , on utilise une table
de mortalité qui fournit les probabilités de survie pour des âges entiers et on effectue une
interpolation pour déduire les probabilités de survie pour des Âges non entiers.
En supposant une variation linéaire de u Ex entre u = n − 1 et u = n on trouve
j
n−1+ kj Ex ' n−1 Ex + ( n Ex − n−1 Ex ).
k
k−1
a(k)
x ' ax + .
2k
28
Annuité continue
Lorsque le nombre k tend vers l’infini, on obtient l’expression de l’annuité continue donnée
par
Z n
(k)
lim |n ax = t Ex .dt := |n āx
k→∞ 0
d’où
1
|n āx ' |n ax + (1 − n Ex )
2
et
1
āx ' ax + .
2
Pour i = 0 on retrouve
1
eox ' ex + .
2
La valeur actuelle aléatoire à l’époque 0 d’une annuité de montant unité servie sur la
dernière tête survivante du groupe (x, y, z) temporaire de n années est :
n
X
|n Wx,y,z = S(k).v k
k=1
où S(k) est l’indicateur de survie du groupe (x, y, z) disparaissant au dernier décès.
Sa valeur actuelle probable est
n
X
k
|n ax,y,z = t px,y,z .v
k=1
Xn
= (S1 − 2S2 + 3S3 ).v k
k=1
où
S1 = k px +k py +k pz
S3 = k pxyz .
Donc
|n ax,y,z = |n ax + |n ay + |n az −2 |n axy + |n ayz + |n azx + 3 |n axyz .
29
Dans le cas ou la loi de Makeham peut s’appliquer aux deux têtes x et y, On utilisera
l’âge moyen ξ pour calculer les annuités reposant sur ces deux têtes et on a
2cξ = cx + cy
axy = aξξ .
Dxx = v x lx lx .
Lorsque la loi de Makeham n’est pas utilisable il faut établir les nombres de commutations
suivants :
x+y
Dxy = v 2 lx ly
X∞
Nxy = Dx+k : y+k
k=0
30
Chapitre 5
0
t|dt qx ' − t px dt.
Soit Āx la valeur actuelle probable de l’engagement de payer la valeur unité à l’époque
du décès d’une tête d’âge x. Son expression est donnée par :
Z w−x
0
Āx = − v t t px dt.
0
Du fait que w−x px = 0, on obtient, par une intégration par partie, que
Z w−x
Āx = 1 − α v t t px dt
0
Āx = 1 − α āx .
où α = ln(1 + i)
31
5.2 Assurance payable en milieu d’année
où
La vap Ax donne une approximation de Āx et représente la prime pure unique qu’il
faudrait demander à l’assuré d’âge x à l’époque 0 pour une assurance décès vie entière
avec un capital unité. On pourra écrire également
w−x−1
X dx+k k+ 1
Ax = v 2
k=0
lx
w−x−1
1 X
= Cx+k
Dx k=0
où
1
Cx = v x+ 2 dx
32
est la première commutation décès . Ainsi
Mx
Ax =
Dx
où
w−x−1
X
Mx = Cx+k
k=0
1
w−x−1
X l w−x−1
lx+k+1 k
x+k
X
k
Ax = v 2 v − v
k=0
lx k=0
lx
1 1
= v 2 1 + ax − ax
v
et on obtient finallement la relation suivante :
1
(1 + i) 2 Ax + iax = 1.
Exemple
Wx = v Kx +1/2
et on tire l’expression de Ax
∞
X
Ax = E(Wx ) = Qx (Kx = k) v k+1/2
k=0
∞
X
= k|1 qx v k+1/2 .
k=0
Dans ce cas la garantie est prévue si le décès survienne entre l’époque 0 et une époque n.
La vaa n Wx est donnée par
n
X
n Wx = 1Bj v j−1/2
j=1
33
et la vap n Ax est
n−1
k+ 12
X
n Ax = k|1 qx v
k=0
n−1
1 X
= Cx+k
Dx k=0
Mx − Mx+n
= .
Dx
De la même façon que précédemment, on établit la relation suivante
n−1 n−1
1
X l x+k
X lx+k+1
n Ax = v 2 vk − vk
k=0
lx k=0
lx
1 1
= v 2 (1 + n ax − n Ex ) − n ax
v
et ainsi
n Ax = v 1/2 (1 − i n ax − n Ex ).
Dans ce type de contrat, la garantie ne pourra intervenir qu’au delà d’un délai d’attente
d et temporaire de n années. La vap d|n Ax est donnée par
d+n−1
k+ 21
X
d|n Ax = k|1 qx v = d Ex n Ax+d
k=d
Mx+d − Mx+d+n
= .
Dx
De même, La vap d|n Ax d’une garantie vie entière avec différé s’écrit :
Mx+d
d| Ax = .
Dx
Dans ce cas l’assureur s’engage à verser un capital c1 si l’assuré décède entre l’époque 0
et l’époque n et un capital c2 dans le cas où l’assuré est en vie à l’échéance du contrat.
La vaa de cet engagement est
c1 . n Wx + c2 .X(n)v n .
La vap est :
c1 . n Ax + c2 . n Ex .
34
5.3 Assurance décès à capitaux croissants
Dans certain contrats en cas de vie, il est prévu une garantie annexe en cas de décès de
l’assuré avant le terme du contrat qui consiste en le remboursement des primes commer-
ciales versées avant le décès. On dit qu’il y a contre assurance des primes. Cet engagement
consiste à payer à l’assuré une valeur de 1 unité en cas de décès à la première année, puis
de 2 unités en cas de décès à la dexième année etc. On l’appelle assurance décès vie entière
en progression arithmétique de premier terme 1 et de raison 1. Sa vap est donnée par :
Certains contrats d’assurance décès comportent une garantie qui progresse d’un facteur
β. La vap d’un engagement décès vie entière en progression géométrique de premier terme
1 et de raison 1 est :
w−x
1
X
Mx = β k k|1 qx v k+ 2 .
k=0
En posant
0 1+i 1
1+i = et v1 = ,
β 1 + i0
on obtient
w−x
1 X k+ 12
Mx = √ k|1 qx v1
β k=0
1 0
= √ n Ax (i ).
β
√
On se ramène au cas d’une assurance décès vie entière avec un capital constant 1/ β,
0
calculé sur la base du taux d’actualisation i .
35
5.4 Assurance décès reposant sur plusieurs têtes
On considère un groupe disparaissant au premier décès formé de 3 têtes d’âges x, y et z.
Les nombres de commutations sur ces trois têtes sont donnés par :
x+y+z
+ 12
Cxyz = v 3 . lx ly lz − lx+1 ly+1 lz+1
et
∞
X
Mxyz = Cx+k: y+k: z+k .
k=0
Mxyz
Axyz =
Dxyz
où
x+y+z
Dxyz = v 3 lx ly lz .
3cξ = cx + cy + cz .
On peut exprimer la vap des engagements pour des groupe ne disparaissant pas au premier
décès en fonction des vap portant sur des têtes isolées ou des groupes disparaissant au
premier décès. Par exemple la vap du paiement d’un capital unité au deuxième décès
intervenant dans le groupe (xy) est :
Axy = Ax + Ay − Axy .
36
Chapitre 6
Rentes de survie
On distingue deux types de garanties dans le cas des contrats de rente. La première est
celle en cas de vie, elle prévoit des paiements par annuités tant que l’assuré est vivant à
partir d’une certaine époque. L’exemple type est celui de l’assurance retraite. Le deuxième
type est celui des garanties en cas de décès qui prévoient le paiement des rentes de survie
à une tête ou un groupe de têtes (le bénéficiaire) après le décès d’une tête ou un groupe de
têtes (assuré). Nous intéressons dans ce chapitre à l’étude de ce dernier type de garanties.
où
1
k|1 Āxy = k Exy 1 Ā1x+k: y+k (6.1)
Pour avoir une valeur approchée de 1 Ā1x+k: y+k , on suppose que le décès a eu lieu au milieu
de l’année et on a
1
1 1
1 Ax+k: y+k = v 2 qx+k: y+k (6.2)
1
où qx+k: y+k représente la probabilité de décès de la tête (x+k) avant la tête (y +k) dans la
première année. L’évaluation de cette probabilité nécessite une hypothèse sur la variation
de t px+k et t py+k en fonction de t. On suppose que cette variation est linéaire entre t = 0
et t = 1 est de la forme suivante :
t px+k = 1 − (1 − px+k )t
et
De
Z 1
1 0
qx+k: y+k =− t px+k t py+k dt
0
on tire
Z 1
1
qx+k: y+k = (1 − px+k ) 1 − (1 − py+k )t dt (6.3)
0
1
= (1 − px+k )(1 + py+k ).
2
38
En sommant sur k, on obtient
1
v2
A1xy
= 1 + axy − px (1 + ax+1: y ) + py (1 + ax: y+1 ) − (1 + i)axy
2
1
v2
= 1 − iaxy − px (1 + ax+1: y ) + py (1 + ax: y+1 ) .
2
On vérifie que
1
A1xy + Axy1 = v 2 (1 − iaxy ) = Axy
A1xy + A2xy = Ax
et
Axy1 + Axy2 = Ay
Il s’agit de servir une rente d’un capital unité à la tête (y) tant qu’elle est en vie à partir
de la fin de l’année du décès de la tête (x). La vaa d’un tel engagement (vie entière) est
w−y
X
Wx|y = (1 − X(k)) Y (k) v k .
k=1
39
La vap est donnée par :
w−y
X
ax|y = (1 − k px ) k py v k (6.4)
k=1
= ay − axy .
Souvent les contrat de prêt sont associés à une assurance garantissant le réglement des
échéances à partir du décès de l’emprunteur (x). Cette assurance est appelée assurance
d’annuités et consiste à payer une rente annuelle du capital unité au plus tard jusqu’à
l’époque n, à partir de la fin de l’année du décès de (x). Sa vap est donnée par
La formule (6.4) peut être transposée au cas d’une rente de survie reposant sur deux
groupes de têtes. Considérons l’exemple d’une rente servie au bénéfice des deux têtes α
et β au décès de x ou y (rente d’orphelins d’un des deux parents). Sa vap est
Rentes temporaires
On distingue 3 cas :
• La rente est servie au plus tard à l’époque n
• la garantie ne prend effet que si le décès de (x) intervient avant l’époque n. La vap
d’une telle rente est notée :
a1x: n¬ |y .
ax: n1¬ |y représente la vap de l’engagement de servir une rente d’une valeur unité sur
la tête (y) à partir de l’époque n à condition que (x) survive et on a
Il en résulte de la relation
que
40
• La rente servie à (y), ne soit servie que pendant n années après le décès de (x). On
introduit la tête fictive x(n) qui décède à l’époque Tx + n. La vap de cette rente
est donnée par :
Ainsi
n
X ∞
X
k
v k+n .
ay: x(n) = E Wy: x(n) = k px v + k px k+n py
k=1 k=1
et finalement
41
Chapitre 7
La tarification
7.1 Introduction
La tarification consiste à déterminer des primes commerciales permettant à l’assureur de
faire face aux prestations garanties, coûts de gestion et de commercialisation et dégager un
bénifice. Cette prime doit être suffisante en raison de l’inversion du cycle de production.
Les modalités de paiement de ces primes peuvent être sous forme de primes uniques ou
primes périodiques ainsi que la possibilité de versements libres. On adopte les notations
suivantes :
• Π désigne les primes pures uniques et Π” désigne les primes commerciales uniques.
• P désigne les primes pures annuelles et P ” désigne les primes commerciales an-
nuelles.
• P (k) désigne les primes pures fractionnées et P (k)” désigne les primes commerciales
fractionnées.
Les primes périodiques sont généralement annuelles et dans la majorité des cas constantes,
on parle de primes nivelées.
Les opérations d’assurance vie correspond à deux séquences de flux aléatoires, d’abord le
paiement des primes, lorsque une condition H est vérifiée, et le versement des prestations,
lorsque une condition G est vérifiée.
42
pour l’assureur.
Sous l’hypothèse que le souscipteur ne mettra pas fin de manière prématurée au contrat,
La VAP des primes pures, à la date de souscription, à verser est égale la VAP des pres-
tations.
Il est impératif qu’en moyenne l’assureur ait un résultat positif ou nul.
Selon le code français des assurances (article L.132-20) : ”En assurance sur la vie, l’as-
sureur n’a pas d’action pour exiger le paiement des primes”. Le souscripteur peut donc
mettre fin au contrat quand il le souhaite et par suite une contrainte générale s’impose :
Contrainte générale
La VAP des primes pures à verser jusqu’à une époque t doit être supérieure ou égale à la
VAP des prestations de l’assureur jusqu’à la même époque t.
Il vient que
n Πx
n Px = ·
n äx
43
7.2.3 Exemples
La prime pure unique d’un contrat d’assurance décès temporaire de n années est
n−1
X
k+1/2
n Ax = k px qx+k v ·
k=0
Considérons l’exemple d’une assurance décès temporaire de 10 ans pour un assuré âgé
de 40 ans à la signature du contrat. En se basant sur la table TD 88-90 avec i=3.5%, la
prime unique 10 A40 et la prime annuelle 10 P40 sont données par
c1 n Ax + c2 n Ex .
m
Désignons par n Px la prime pure annuelle que nous supposons payée pendant m années
avec m ≤ n.
m−1
X
m k m
c1 n Ax + c2 n Ex = k p x n Px v = n Px m äx
k=0
d’où
m c1 n Ax + c2 n Ex
n Px =
m äx
Une personne d’âge x envisage de prendre sa retraite à l’âge r > x et désire recevoir un
complément retraite sous forme d’une annuité de montant unité payée à terme échu à
partir de l’époque r+1. Désignons par m Px la prime pure annuelle (m=r-x),
m| ax
m Px = .
m äx
Quelle est la valeur de la prime pure annuelle que doit verser un assuré d’âge x=40 ans
désirant prendre sa retraite à 60 ans ?
44
7.3 La prime commerciale
• Frais s’acquisition : Il s’agit des dépenses déstinées à établir une police d’as-
surance et rémunérer un apporteur.
• Frais de gestion des contrats : Il s’agit des frais d’encaissement des primes
et de comptabilisation,etc
• Frais de gestion financière : Il s’agit des frais de paiement des sinistres et de
gestion des contentieux, etc.
• Frais généraux : Il s’agit des frais de comptabilité et de direction générale, etc.
L’assureur doit donc adopter une structure de chargement qui reflète au mieux la structure
des frais (fixes, proprtionnels, viagers, etc.). On retient la structure suivante :
• Frais s’acquisition : Frais fixes f , versés par l’assureur au début du contrat.
• Frais de gestion annuels : Le taux des frais de gestion est g = g1 + g2 où
g1 : pour la quittance et l’appel des primes, dure tant que les primes sont versées.
g2 : pour la gestion et autres frais, dure tant que le contrat existe.
• Frais d’encaissement des primes : Ces frais sont proportionnels à la prime
00
commerciale (αΠ , α > 0).
• Frais de règlement des prestations : Ces frais sont proportionnels aux pres-
tations servies. Leur taux annuel est noté r.
00 00
Π = Π + f + g2 .äG + αΠ + rΠ (7.1)
d’où
00 Π(1 + r) + f + g2 .äG
Π = ·
1−α
G représente la condition sur laquelle repose la garantie. Par exemple dans le cas d’une
assurance décès temporaire de n années d’un assuré d’âge x, on a äG = n äx .
45
7.3.3 Cas de la prime commerciale annuelle
00
Soit H l’état des choses sur lequel repose le paiement des primes commerciales P .
00 00
P .äH = P.äH + f + g1 .äH + g2 .äG + αP .äH + rP.äH (7.2)
d’où
f
00 P (1 + r) + g1 + g2 . ääHG + äH
P = ·
1−α
00 00
Π” − P .äH = g1 .äH + αΠ − αP ” .äH
d’où
00 g1 .äH
Π” − P .äH = .
1−α
La différence est liée aux frais proportionnels à g1 qui n’existent que quand la prime est
annuelle.
Le regroupement du chargement d’acquisition et du chargement d’encaisement en un seul
élément proportionnel à la prime commerciale conduit à modifier les formules précédentes.
00 00 00 00
θΠ = f + αΠ et θP .äH = f + αP .äH
d’où
00 Π(1 + r) + g2 .äG
Π =
1−θ
et
00 P (1 + r) + g1 + g2 . ääHG
P = .
1−θ
46
7.4 La réglementation
La tarification est une étape cruciale pour la solvabilité des entreprises d’assurance. C’est
pour cette raison, l’état française a été amené à fixer des règles précises pour le calcul des
primes. Dans la réglementation française, seuls trois éléments comptent por le calcul des
tarifs : un taux technique, une table de mortalité et des chargements.
la réglementation n’impose aucune contrante sur le niveau des chargements à la différence
du taux technique et de la table de mortalité qui sont clairement encadrés. Elle oblige les
assureurs à restituer a posteriori les marges de prudence imposées a priori lorsqu’on a
constaté qu’elles sont excessives.
Les tarifs pratiqués par les entreprises d’assurance sur la vie et de capitalisation com-
prennent la rémunération de l’entreprise et sont établis d’après les éléments suivants :
• Un taux d’intérêt technique fixé dans les conditions prévues à l’article A.
132-1.
Une des tables suivantes :
• Tables homologuées par arrêté du ministre de l’économie et des finances (Tables
de génération, TPRV 93 homologuées par arrêté du 28/7/93, correspondant à la
génération née en 1950, avec des coefficients de correction d’âge), établies par sexe,
sur la base de populations d’assurés pour les contrats de rente viagères, et sur
la base de données publiées par l’institut national de la statistique et des études
économiques pour les autres contrats (Exemple TD 88-90 en cas de décès et TV
88-90 en cas de vie).
• Tables d’expérience établies ou non , par sexe, par l’entreprise d’assurance et
certifiées par un actuaire indépendant de cette entreprise, agrée à cet effet par
l’une des associations d’actuaires reconnues par l’autorité mentionnée à l’article
L.310-12.
• Pour les contrats en prime unique en euros, les tarifs pratiqués doivent être établis
d’après un taux au plus égal à 75% du taux moyen des emprunts de l’état français
47
(TME) calculé sur une base semestrielle sans pouvoir dépasser, au delà de huit
ans, le plus bas des deux taux suivants : 3,5% ou 60% du TME.
• Pour les contrats en devises (ou en ECU), 75% du TME du pays de la devise
pendant 8 ans, puis 60% de ce même taux.
• Pour les contarts à primes périodiques ou à capital variable, quelle que soit leur
durée, ce taux ne peut excéder le plus bas des deux taux suivants : 3,5% ou 60%
du TME.
Un taux minimum peut être garanti (TMG). Dans ce cas, l’entreprise garantit une parti-
cipation aux bénéfices.
Considérons le cas d’une assurance de capital différé de durée n. La prime pure unique
est donnée par
Π= n Ex + Π n Ax
48
et on déduit
n Ex
Π= ·
1− n Ax
P n äx = n Ex + P n (IA)x .
On en déduit
n Ex
P = ·
n äx − n (IA)x
La prime comerciale unique s’obtient en écrivant l’égalité des engagements des deux parties
Π” = n Ex + Π” n Ax + g2 . n äx + θΠ”
d’où
n Ex+ g2 . n äx
Π” = ·
1 − θ − n Ax
La prime commerciale annuelle constante P ” payable pendant la durée du contrat se
déduit de la relation suivante
On en déduit
n Ex
n äx
P” = n (IA)x
·
1−θ− n äx
49
Chapitre 8
Définition 8.1. C’est la différence entre d’une part la valeur actuelle probable des enga-
gements pris par l’assureur et des charges de gestion liées aux contrats en cours, et d’autre
part la valeur actuelle probable des engagements pris par les souscripteurs.
Il s’agit, dans cette définition, d’une provision ”zillmérisée”. C’est la provision réglementaire
en France depuis 1982. Elle est notée k Vx” pour un contrat dont la garantie repose sur
une tête d’âge x, k années après la souscription.
On note k Vx la provision mathématique pure qui est la différence entre la valeur actuelle
probable des prestations futures (pures) et la valeur actuelle probable des primes pures.
0
La provision d’inventaire, notée k Vx , est la différence entre la valeur actuelle probable de
l’engagement de l’assureur, y compris les charges de gestion, et la valeur actuelle probable
des primes d’inventaires.
50
8.1.1 Évolution de la provision dans le temps
Il arrive des moments où on observe une sorte de discontinuité dans la variation de la
provision due à la libération brusque d’une partie d’un des deux engagements de l’assureur
et de l’assuré (survenance d’un décès, versements de primes ou prestations, etc.)
Souscription
À la souscription, avant que la prime de souscription ait été payé, la valeur de la provision
est : 0 Vx” = 0. Après le versement de la première prime
”
εV = P” − δ
On désigne par k Vx” la provision d’un contrat k années après la souscription, immédiatement
avant le paiement d’une prime P ” . Immédiatement après le paiement de cette prime
”
k+ε V = k V ” + (P ” − δk )
51
et II. La période I recouvre les k premières années du contrat, tandis que la période II
recouvre les n − k dernières.
8.2.1 Notations
Dans le cas d’un contrat assurance décès, le risque décès augmente avec l’âge.
Le paiement d’une prime constante oblige l’assureur à constituer une reserve durant les
premières années du contrat. Durant cette période (PI > EI ). PI − EI correspond aux
reserves constituées qu’on appelle provisions mathématiques pures.
Durant les dernières années du contrat, la prime annuelle ne suffira plus à couvrir le
risque annuel (PII < EII ). Les reserves ainsi constituées seront utilisées. Les provisions
mathématiques pures de la kème année actualisées à l’époque j, sont notées k Vx (j), ou
simplement k Vx si (j = k).
Méthode rétrospective
Elle consiste à évaluer les provisions mathématiques à partir des engagement passés de
l’assureur et l’assuré, ce qui est exprimé par l’égalité
PI = EI + k Vx (0).
Méthode prospective
Inversement, cette méthode consiste à évaluer ces provisions à partir des engagements
futurs des deux parties et on a l’égalité suivante
52
La méthode par récurrence
Cette méthode permet de calculer les provisions mathémathiques de la kème année à
partir de celle de la (k-1)ème année. La relation de récurrence s’écrit
8.3 Exemples
On suppose que la durée du contrat est n, tandis que celle de paiement des primes est p.
p
Soit n Px la valeur de la prime annuelle et c le montant du capital décès.
Nous calculons la valeur de la provision mathématique par les trois méthodes précédentes.
k Vx (0) = k Vx k Ex
d’où p
n Px k äx − c k Ax
si k ≤ p
k Ex
k Vx =
p
n Px p äx − c k Ax
si k > p.
k Ex
p
c n−k Ax+k − n Px p−k äx+k si k ≤ p
k Vx =
c
n−k Ax+k si k > p.
53
Par la méthode par récurrence
Dans cette approche, on actualise à l’époque k-1 et l’on tient compte de l’égalité
k Vx ( k − 1) = k Vx 1 Ex+k−1
et on a p
k−1 Vx + n Px − c 1 Ax+k−1
si k ≤ p
1 Ex+k−1
k Vx =
k−1 Vx − c 1 Ax+k−1
si k > p.
1 Ex+k−1
p
n Px k äx
si k ≤ p
k Ex
k Vx =
p
n Px p äx
si k > p.
k Ex
Par la méthode prospective
p
c n−k Ex+k − n Px p−k äx+k si k ≤ p
k Vx =
c
n−k Ex+k si k > p.
Par la méthode par récurrence
p
k−1 Vx + n Px
si k ≤ p
1 Ex+k−1
k Vx =
k−1 Vx
si k > p.
1 Ex+k−1
8.3.3 La mixte
Dans ce cas la prime pure n Πx unique et la prime annuelle n Px sont données par
n Πx
n Πx = c( n Ax + n Ex ) et n Px = ·
n äx
54
Par la méthode rétrospective
n Px k äx − c k Ax
k Vx =
k Ex
k−1 Vx + n Px − c 1 Ax+k−1
k Vx = ·
1 Ex+k−1
n Πx
n Πx = r(a¬n − n ax ) et p
n Px = .
p äx
r(a¬n−k − n−k ax+k ) − p
n Px p−k äx+k si k ≤ p
k Vx =
r(a¬ −
n−k n−k ax+k ) si k > p.
− r(a¬k − k ax + k qx v k a¬n−k )
p
n Px k äx
si k ≤ p
k Ex
k Vx =
p
n Px p äx − r(a¬k − k ax + k qx v k a¬n−k )
si k > p.
k Ex
55
p
− r1 qx+k−1 .a¬n−k+1
k−1 Vx + n Px
si k ≤ p
1 Ex+k−1
k Vx =
− r1 qx+k−1 .a¬n−k+1
k−1 Vx
si k > p.
1 Ex+k−1
Dans ce type de contrat, la garantie consiste dans le versement d’une annuité viagère
à terme échu de montant r, à partir de l’époque n si l’assuré est vivant.
Pour évaluer les provisions mathématiques, on distingue les deux périodes avant et après
l’époque n.
r n−k| ax+k − n Px n−k äx+k si k ≤ n
k Vx =
ra
x+k si k > n.
n Px k äx
si k ≤ n
k Ex
k Vx =
−r
n Px n äx n|k−n ax
si k > n.
k Ex
k−1 Vx + n Px
si k ≤ n
1 Ex+k−1
k Vx =
k−1 Vx
−r si k > n.
1 Ex+k−1
56
prospective est donné par
Pour dépasser cette difficulté, il faut réduire la durée de paiement des primes. Supposons
que ce paiement s’effectue dans p années. Dans ce cas, la provision mathématique de
l’année k est donnée par
p
n−k Πx+k − n Px p−k äx+k si k ≤ p
k Vx =
n−k Πx+k si k > p.
n−k Πx+k p
p−k äx+k ( p−k äx+k
− n Px ) si k ≤ p
k Vx =
n−k Πx+k si k > p.
On a
p
n Px < n−k Px+k
8.4.1 Exemple
57
On suppose que les primes sont payées durant p années
58
Annexe
59
Chapitre 9
60
— date d’entrée dans l’effectif (naissance, affiliation, entrée dans l’entreprise...)
— date de sortie ou date de décès.
l1 = l0 . p0 = l0 (1 − q0 )
l2 = l1 . p1 = l1 (1 − q1 )
.= .
.= .
.= .
lx+1 = lx . px = lx (1 − qx )
61
Intervalle de confiance
Loi de Makeham
µx = α + β.cx
où α > 0, β > 0 et c > 1. α correspond aux décès accidentels et β au décès naturels
(vieillissement).
62
On a la relation suivante
Z x+1 Z x+1
y
px = exp − µy dy = exp − α + β.c dy
x x
β x+1 x
= exp − α + c −c
ln c
−α β x
= e exp − c (c − 1)
ln c
x (c−1)
px = s.g c
−α β
avec s = e et g = exp − .
ln c
Soient
px+1
A1 = ln = cx (c − 1)2 ln(g)
px
et
px+2
A2 = ln = cx+1 (c − 1)2 ln(g).
px+1
63
Dx le nombre de décès entre les âges x et x + 1.
La forme générale de la fonction de vraisemblance est
xM
Y
V = (qx )Dx (px )Lx −Dx .
x=x0
ln(px ) = −α − b.eγx
avec
(c − 1)
b=β et γ = ln(c).
ln(c)
d = d0 ; e = e0 ; f = f0 .
64
Seconde estimation : le développement de Taylor
Ecrivons
α = α0 − u
b = b0 − v
γ = γ0 − w
∂ 2L PxM px .eγx
h = = − x=x0 .Dx
∂α∂b (1 − px )2
∂ 2L PxM xeγx px
i = = −b x=x0 .Dx
∂α∂γ (1 − px )2
∂ 2L PxM xe2γx px
j = = −b x=x0 .Dx
∂b2 (1 − px )2
∂ 2L xeγx px xe2γx px
PxM γx
PxM
k = = − x=x0 xe Lx + x=x0 −b .Dx
∂b∂γ (1 − px ) (1 − px )2
∂ 2L x2 eγx px x2 e2γx px
PxM 2 γx
PxM
l = = −b x=x0 x e Lx + x=x0 −b .Dx
∂γ 2 (1 − px ) (1 − px )2
Pour avoir
d 0
e = 0
f 0
65
il faut prendre
u d
0
v = J −1 e0
w f0
Ce calcul nous permet d’avoir une deuxième approximation
α1 = α0 − u
b1 = b0 − v
γ1 = γ0 − w.
Méthode de Whittaker-Henderson
La méthode étudiée dans la section précédente nous fournit une loi analytique de
mortalité et nous permet de disposer d’une formule analytique qx = f (x).
Dans cette section, nous présentons une méthode qui se base sur un lissage des séries
chronologique. Cette méthode doit son nom à Whittaker (1923), qui l’a introduite, et à
Henderson (1924) qui l’a mis en pratique.
la méthode de Whittaker-Henderson consiste à rechercher le meilleur compromis entre
l’adéquation aux données brutes et la régularité de la courbe de mortalité. Elle se base
sur deux critères : un critère de fidélité et un critère de régularité.
Critère de fidélité
Le critère de fidélité mesure la distance entre les taux de mortalité lissés q̃x et les taux
de mortalité estimés Q̂x , chaque distance étant pondéré par wx
xM
X
F = wx (q̃x − Q̂x )2
x=x0
Critère de régularité
Le critère de régularité mesure une distance entre valeurs lissées par différences
M −z
xX
S= wx (∆z q̃x )2
x=x0
66
S est la somme des carrés des différences d’ordre z des taux lissés. Elle permet d’évaluer
la régularité de la courbe lissée. Plus la courbe est régulière plus la valeur de S est petite.
∆f (x) = f (x) − f (x − 1)
= f (x − 2) − 2f (x − 1) + f (x)
Les valeurs ajustées q̃x sont celles qui minimisent M . Pour les déterminer, on cherche
à annuler les dérivées partielles de M par rapport à chacun des q̃x . Donc Il faut résoudre
les équations
∂M
= 0 x0 ≤ x ≤ xM
∂ q̃x
Pour simplifier les notations, on supposera dans la suite que x0 = 1 et xM = n.
Notons
Q̂1 q̃1 w1 0 ... ... 0
Q̂2 q̃2 0 w2 0 ... 0
Q = ... ; V = ... ; W = ... ... ... ...
...
... ... ... ... ... ... ...
Q̂n q̃n 0 ... ... 0 wn
F et R sont exprimées ainsi sous les formes suivantes
F = (V − Q)T .W.(V − Q)
R = (4z V )T .(4z V )
où
4z q̃1
z
4 q̃2
... = Az .V
...
4z q̃n−z
67
et Az est une matrice spéciale d’ordre (n − z) × n.
On peut écrire M sous la forme suivante
M = F + hR
∂M
= 2W.V − 2W.Q + 2hATz .Az .V = 0
∂V
V = C −1 .W.Q
où
C = W + hATz .Az .
Le choix des coefficients wx se fait de telle façon à obtenir une courbe plus adéquate.
Ce test nous permet de mesurer la déviation entre les valeurs ajustées q̃x et les valeurs
observées Q̂x . La Statistique de ce test est donnée par
n
X (Lx .Qx − Lx .q̃x )2
T =
x=1
Lx .q̃x
T suit la loi de khi-deux χ2n−r−1 , pour r = 3 dans le cas du lissage par Makeham et r = 0
dans le cas du lissage par Whittaker-Henderson.
On rejette l’ajustement si t > χ2n−r−1,1−α pour un seuil α fixé.
68
Chapitre 10
V1 = V0 + iV0 = (1 + i)V0
Vn = (1 + i)n V0
Exemple
Le placement d’une somme de de 15000DH sur un compte carnet pendant 4 ans à 3%
permet de réaliser un bénifice égale à V4 − V0 = ((1, 03)4 − 1)15000 = 1883DH.
69
10.1.2 Valeur présente par actualisation
Vn
V0 = ·
(1 + i)n
On suppose que l’unité de temps est l’année (càd tk = k) et tous les paiements Ck sont
égaux à C, alors la valeur actuelle de cette annuité est
n
X 1
W =C ·
k=1
(1 + i)k
1
Soit v = le facteur d’actualisation
1+i
n
X 1 − vn 1 − vn
W =C v k = Cv =C ·
k=1
1−v i
Remarque
Cette formule a été établie en supposant que les versements sont effectués en fin d’année.
On dit que cette annuité est payable à terme échu.
Exemple
Combien je dois prêter au taux annuel de 3% pour me faire rembourser 2300 DH pour les
3 années suivantes. Il s’agit de calculer la valeur actuelle des 3 sommes d’argent à recevoir
3
X 1
W = 2300 = 6505.8DH.
k=1
(1 + i)k
70
Si les n paiements ont lieu au début de l’année , le premier à l’époque 0 et le dernier à
l’époque n − 1, on dit que l’annuité est payable à l’avance. Sa valeur actuelle est donnée
par
n−1
0
X 1 − vn
W =C vk = C ·
k=0
1−v
Notations
Supposons que C = 1.
• La valeur actuelle de n annuités payable à terme échu est notée
1 − vn 1 − vn
an = v = ·
1−v i
1 − vn
än = ·
1−v
Les sommes versées par l’emprunteur (annuités) au prêteur incluront une part d’intérêt
et une part de remboursement du capital, appelée amortissement.
On suppose que l’emprunteur verse n annuités constantes à terme échu de montant a.
1
On désigne par v = le facteur d’actualisation relatif au taux i et D le montant de
1+i
l’emprunt.
D est la valeur actuelle de la suite des annuités {(a, k), k = 1, . . . , n} et on a
D = a.an
et
D
a= ·
an
Application
Notons
• Ak : amortissement de la kème année
• Dk−1 : Dette en début la kème année
• Ik : L’intérêt de la kème année
71
On a
Ik = i.Dk−1
a = Ik + Ak
Dk = Dk−1 − Ak .
Exemple
On établit un tableau d’amortissement d’un emprunt D = 100000DH en 5 annuités
constantes au taux i = 8%.
On a
5
1
1−
1.08
an = = 3.993
0.08
et
D
a= = 25045.65
an
Tableau d’amortissement
10.3.2 Le fractionnement
On est parfois amené à considérer une périodicité inférieur à l’année. Supposons que
l’année est partagée en p sous périodes.
Le versement à la fin de l’année est remplacé par le versement en fin de chaque période.
Cherchons la relation entre le taux annuel i et le taux ip relatif à chaque fraction d’année.
On a
(1 + ip )p = 1 + i.
72
On dit que ip est le taux équivalent à i relativement au fractionnement d’ordre p.
i
ip= (1 + i)1/p − 1 '
p
Exemple
Reprenons l’exemple précédent en supposant que les remboursement seront mensuels (
càd p = 12).
Déterminons les valeurs de ip , an et la mensualité m.
i 0.08
ip = = = 0.0067
p 12
60
1
1−
1 + ip
an = = 49.31843
ip
D 100000
m= = = 2027.64.
an 49.31843
Tableau d’amortissement
73
Feuille d’exercices n◦ 1
Exercice 1. On suppose que les probabilités de survie d’une tête d’âge 55 ans, à 60 ans
et 65 ans valent respectivement : 5 p55 = 0.969 et 10 p55 = 0.924
Exercice 2. On suppose que t px = eax +bx t , pour 0 ≤ t ≤ τ , où ax et bx sont des paramètres
ne dépendant que de x.
Exercice 3. Dans une certaine population, on suppose que le taux instantané de mortalité
est de la forme µx = ax2 + bx + c.
2. On suppose que
a = 2.10−5 , b = 10−4 et c = 8.10−3 .
c) Calculer la probabilité pour que le nombre de survivants soit compris entre 150
et 160.
74
Exercice 4. On considère la loi de mortalité suivante donnée par le taux instantané de
mortalité
x 1
µx = 2
−
b x
où b est une constante positive donnée.
1. Montrer que cette représentation n’est valable que pour des âges x supérieurs ou
égaux à un âge x0 que l’on déterminera. Déterminer la fonction de survie t px pour
les x ≥ x0 .
75
Feuille d’exercices n◦ 2
Nombres de cummutations :
TPRV 2%
x Dx Nx Sx
65 24 218.76 466 574.08 6 002 126.15
75 18 418.49 250 362.16 2 356 841.96
TPRV 3%
x Dx Nx Sx
65 12 845.27 221 200.68 2 685 884.03
75 8 860.84 111 172.31 1 001 969.46
Exercice 2. On considère la vap äx d’une annuité vie entière. En écrivant l’égalité
k px = px . k−1 px ∀k ≥ 1,
Selon la table TV 88-90 et le taux d’intérêt i = 3.5%, on peut calculer ä40 = 22.1485. En
déduire la valeur de ä41 .
76
Feuille d’exercices n◦ 3
Exercice 1. On désigne par Ax (i) la valeur actuelle probable du paiement d’un capital
unité au décès d’une tête (x), l’actualisation étant faite au taux i.
Nombres de commutations :
TD88-90 3%
x Dx Nx Sx Mx
40 29045.03 624297.29 10003441.09 11023.34
TD88-90 6.09%
x Dx Nx Sx Mx
40 8903.95 129648.64 1621141.33 1505.44
1. à verser un capital C = 100 000 au bout de n = 20 ans, si une tête d’âge actuel
x = 35 ans est encore en vie ;
2. à verser en cas de décès avant l’époque n la même somme totale C, répartie en une
suite de n versements annuels égaux, payés à partir de la fin de l’année du décès.
TD88-90 3%
x Dx Nx Sx
35 34 037.45 784 329.74 11 396.08
55 17 151.21 276 697.26 9 227.44
77
Exercice 3. En supposant que les paiements des capitaux décès ont lieu en milieu
d’années, Démontrer la formule de récurrence suivante ,
78
Feuille d’exercices n◦ 4
- la table TV88-90,
Quel est le chargement commercial θP ” ( pour faire face aux dépenses d’acquisition, sa-
chant qu’il n’y a pas de commission d’encaissement) ? En supposant qu’il n’y ait qu’une
commission d’acquisition payée en totalité à la souscription, quelle est son montant maxi-
mal, compte tenu du résultat précédent ?
TV88-90 3%
x Dx Nx Sx Mx Rx
40 29 899.71 717 245.26 12 821 556.39 9 143.21 348 920.79
48 23 284.64 502 134.68 7 871 659.19 8 788.29 276 925.75
Exercice 2. Un emprunteur âgé de 50 ans s’est engagé à verser chaque année à terme échu
, 8 annuités de montant c=30000 DH. Il demande à un assureur de garantir le versement
des annuités après son décès éventuel avant 58 ans.
1. Calculer la prime pure unique puis la valeur de la prime annuelle constante payable
d’avance pendant 8 ans. Le taux d’actualisation utilisé est i = 3.5% et on de refère
à la table TD88-90. Afin d’écourter les calculs numériques, on donne
79
Montrer que l’assuré a alors intérêt à résilier le contrat initial afin d’en souscrire
un nouveau pour la période allant de ses 54 ans à ses 58 ans.
4 ä50 = 3, 762405.
80
Master CNAM Actuariat vie C2 2003/2004
3. On ajoute une garantie de contre assurance des primes payées : en cas de décès
de l’assuré souscripteur pendant les cinq premières années, l’assureur verse au
bénéficiaire, à l’échéance des cinq ans, le cumul des primes commerciales effective-
ment payées.
Tarifier le contrat en prime unique, puis en primes périodiques.
4. Quel est, pour le contrat avec contre assurance et en prime unique, le montant de
la provision mathématique une année après la souscription ?
x lx Dx Mx Nx
40 94746 36691 16660 863050
41 94476 35729 16557 826359
42 94 182 34783 16447 790630
43 93868 33855 16332 755846
44 93515 32937 16206 721992
45 93133 32034 16073 689055
46 92727 31146 15935 657021
81
Exercice 2. Un souscripteur de 60 ans souscrit simultanément deux contrats de durée
identiques de 10 ans :
Un contrat d’épargne (Prime pure Π1 ) qui promet le versement de la prime pure capi-
talisée à 2, 5% soit au terme du contrat (si le souscripteur est vivant) soit au décès (s’il
survient avant)
Une rente temporaire annuelle à terme échu de prime pure Π2 .
1. Soit C la garantie du contrat d’épargne au terme des dix années. Calculer l’arrérage
de la rente temporaire qui vérifie la condition C = Π1 + Π2 . Faire l’application
numérique avec C = 10000 euros.
3. Calculer le TRI sachant que le souscripteur est vivant au terme des dix ans (on
pourra par exemple procéder par interpolation linéaire en fonction des tables d’an-
nuités ci -dessous)
4. Quelle est, en fonction de la table TPRV, la probablité a priori que le TRI soit
positif ?
82
Extrait de la table TPRV
x Lx
60 89523
61 89191
62 88849
63 88498
64 88126
65 87733
66 87319
67 86882
68 86422
69 85911
70 85343
83
Master CNAM Actuariat vie C2 2004/2005
1. Quelle est la probabilité pour que le deuxième décès dans le groupe intervienne
après dix ans dans l’hypothèse où les lois de mortalité sont indépendantes.
2. En fait ce groupe est constitué de trois amis aventuriers qui rusquent chaque année
collectivement leur vie dans des expéditions lointaines. On estime que la moitié du
taux annuel de mortalité individuel qx provient des risques de disparaition collective
et simultanée des trois dans une aventure. Que devient la probabilité du la première
question ?
d o
(ex ) = µx eox − 1
dx
84
Exercice 2. Coût probable d’une rente.
On considère une rente à arrérages annuels de 1000 euros à terme échu composée de 10
arrérages versés avec certitude suivis d’arrérages versés viagèrement tant qu’un assuré,
âgé aujourd’hui de 60 ans, est vivant.
Soit X la variable aléatoire égale au montant actualisé, à la date d’aujourd’hui et au taux
technique de 2%, de l’ensemble des paiements de la rente.
2. Même question avec des arrérages trimestriels de 250 euros, toutes autres choses
égales par ailleurs.
85
Master CNAM Actuariat vie C2 2006/2007
Exercice 1. Un assureur propose à ses assurés âgés de 65 ans deux produits de rentes
viagères immédiates pour une même prime unique Π” = 50000 euros :
Les deux contrats comportent la même clause de participation aux bénéfices : chaque année
l’assureur établit un compte de résultat hors frais et chargements (supposés suffisants)
pour chaque famille de contrat (1 ou 2). 90% du solde de ces deux comptes sont attribués
aux assurés concernés sous forme d’une revalorisation des arrérages futurs.
86
Annexe 1 : extrait d’une table de mortalité de rentiers
Exercice 2. Une banque prête 150 000 euros à une femme de 40 ans pour une durée
de quinze ans. L’emprunt est consenti au taux annuel de 5%. Les intérêts sont payables
annuellement à terme échu et le nominal de 150 000 est remboursable en totalité au terme.
Un assureur s’engage à payer le capital et les intérêts courus :
L’assureur tarifie le contrat avec la table TF 00-02, un taux technique de 2, 4%, des
chargements d’acquisition de 3% de chaque prime et des frais de gestion annuels de 20
euros par an et par contrat (supposés exposés en fin de chaque année).
3. Quel est, du pont de vue d’une emprunteuse en vie au terme de l’opération, le taux
de rendement interne (TRI) de l’opération globale emprunt et assurance.
87
Annexe 2 : Table TF 00-02 et nombres de commutations au taux technique de 2, 4%
x lx Dx Mx Nx
40 98242 38045,12 13942,99 1035370
41 98130 37111,08 13900,13 997325
42 98007 36195,86 13854,16 960214
88
Bibliographie
89